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An-Nasr Vendredi #006 (Achoura? / Un 31 pas comme les autres / La fraternité islamique)
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- Titre
- An-Nasr Vendredi #006 (Achoura? / Un 31 pas comme les autres / La fraternité islamique)
- Créateur
- Seni Bidiga
- Editeur
- An-Nasr Vendredi
- Date
- 27 février 2004
- numéro
- 6
- nombre de pages
- 4
- Couverture spatiale
- Médine
- Détenteur des droits
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000230
- contenu
-
U U U U U U U U n' 006 du 27 février 2004 < Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, célèbre les louanges de ton Seigneur et implore son pardon > | Parmi les dates mémorables retenues par le calendrier musulman, il y a le 10 Muharram ou le 10ème jour de l'année qui marque l'Achoura. Communément appelé zembendé (en mooré), l'Achoura est diversement célébré dans nos sociétés. Pour certains (les traditionalistes), l'Achoura est un jour de fête marqué par des divertissements, des plaisanteries se traduisant par des jets de flamme de Teau salle, des œufs pourris... Par contre, pour d’autres, notamment les chiites, l'Achoura est un jour de deuil car c’est un 10 Muharram que le petit-fils du prophète Hussein est mort en martyr, tombé sous les balles de l'armée de Yazid Ibn Mouhammiyya à Karbala (l’actuel Irak) lors des conflits de succession au califat. Un troisième groupe célèbre l'Achoura en jeûnant et ce jour marque le paiement de leur zakat. Mais qu’en est-il de la réalité de cette date? Achoura avant l’islam. C'était un jour de jeûne pour les Chrétiens et les Juifs arabes de Médine, commémorant ainsi la délivrance du prophète Moïse et des Israélites de leurs adversaires (Pharaon et son peuple). Le prophète (saw), une fois installé à Médine après l’hégire, s’est renseigné sur le pourquoi de la commémoration de cette date, et après avoir su le motif, il dit : « Moïse m'appartenait plus qu'à vous. » Il jeûna et ordonna à ceux qui pouvaient de jeûner. Il ajouta que « Si Dieu le veut, l'année prochaine je jeûnerai le neuvième jour également. » Ainsi, selon la sunna, le jour d’Achoura est un jour de jeûne ainsi que de veille (le 9 Muharram).
En outre, le Prophète (saw) aurait recommandé de faire profusion de nourriture dans la famille ce jour-là. Selon Zahir, le Messager a dit : « Celui qui dépense sur lui-même et sur sa famille le jour d’Achoura, Dieu assure sa subsistance pour le reste de l'année. » Achoura cette année aura lieu le 1er mars 2004. En dehors de ces enseignements du prophète, tout fidèle musulman doit se garder d'autres célébrations. d’Achoura. Le CHEIKH n-nasr vendredi n°006 du 27 février 2004 ...31 ... Prix 5 0 fcfâ P. 1 Dans l’année, il n’y a qu’un 31, le 31 décembre. Les autres sont mis dans l’oubli. Ainsi quand vous dites 31, chacun sait de quoi il s’agit. L’arrivée et le passage de chaque 31 donnent lieu à un tapage qui ne laisse personne indifférent. Sous nos cieux, il est inimaginable qu’un 31 ne soit pas fêté. Tout le monde y participe. Si vous refusez de prendre part aux festivités et autres invitations, les médias vous feront vivre la fête chez vous ; si tel n’est pas le cas, le lendemain vous serez assaillis de vœux à rompre le cours habituel de votre journée. Si vous restez enfermé chez vous, les bruits de pétards et autres feux d’artifice vous rappelleront que vous vivez des instants pas comme les autres. Ces manifestations interminables et souvent intempestives pour célébrer la Saint Sylvestre et accueillir le nouvel an se font avec la participation active de beaucoup de musulmans. Sous prétexte de laïcité, Donc, de fête de tout le monde, nombreux sont ceux qui sont tombés dans bien des pièges tendus à ces occasions-là. Sans inciter les uns et les autres à la marginalité, permettez que l'on pose la question suivante : les musulmans manquent-ils de 31 pour déployer tant de zèle dans la célébration d’une fête de Saint-Sylvestre ? La réponse est assurément non ; mais beaucoup ne le savent peut-être pas. Cette année, le 31 des musulmans correspondait au 20 février 2004. Mais nous l’avons passé sous silence. Cette attitude est due à la négligence pour certains, à l’ignorance pour une bonne frange, au manque de créativité pour un autre groupe, au manque de référent théologique... les raisons sont nombreuses. Depuis longtemps, il en a toujours été ainsi. Même souhaiter simplement la bonne année à ses frères et sœurs et leur faire des douas, beaucoup d’entre nous ne l’ont pas fait. Alors qu’à l’occasion du nouvel an grégorien, ils étaient de ceux qui sont allés jusqu’aux accolades. Certes, le nouvel an musulman n’a pas fait l’objet de célébration particulière de la part des premiers musulmans, mais peut-on aujourd’hui se priver de se rappeler cette date historique alors que c’est tout dévoués que beaucoup célèbrent la Saint-Sylvestre ? Or, s’il y a un anniversaire qui mérite un rappel de la part des musulmans d’aujourd’hui, c’est bien celui de l’année hégirienne. En effet, il y a de cela 1425 ans, le jeûne prince béni des envoyés, le prophète Muhammad, foulait des pieds le sol de Yathrib qui devint plus tard Médine, la ville du prophète. Ce dernier venait de quitter sa ville natale pour un exil forcé de dix ans. Ce voyage, appelé An-nasr, marque le début du calendrier musulman.
Ce calendrier compte douze mois. Ses jours sont décomptés suivant les apparitions de la lune, contrairement au calendrier grégorien qui se base sur les levées du soleil. Il y a un décalage de 11,25 jours entre le calendrier lunaire et le calendrier solaire dû. essentiellement au fait que les mois du calendrier lunaire sont de 29 ou 30 jours alors que ceux du calendrier solaire sont de 28, 29, 30 voire 31 jours. Allah, créateur de l’univers, dit avoir créé le soleil et la lune pour que nous connaissions aussi le nombre des jours. Calendrier “solaire” ou “lunaire”, tout revient à Allah.
Mais revenons à l’exil du prophète. Cet exil a été possible de par la volonté d’Allah. Le prophète a été contraint à l’exil pour avoir refusé le pouvoir, la richesse, les jouissances matérielles que lui proposaient ses concitoyens en échange de son renoncement à sa foi. Muhammad a refusé le confort des palais avec tout ce qu’ils contiennent de luxure. Avec d’autres femmes et hommes de foi, ils ont risqué leur vie ; avec ces compagnons, ils ont tout laissé derrière eux rien que pour Dieu, rien que pour le rayonnement de l’Islam, rien que pour nous, musulmans d’aujourd’hui. Cette leçon d’attachement à la foi, cet exemple d’altruisme nous vaut aujourd’hui l’honneur d’être appelés musulmans. Islam que nous chérissons lentement et que nous devons partager mérite d’être davantage connu à travers ses grandes dates. Si nous ne pouvons parler de célébration de fête de fin d’année, alors célébrons la fin de chaque mois de Dhul Hijja, c’est l’équivalent de notre 31 à nous. Et cette célébration serait le moindre mal. S’il est établi que le musulman est convaincu qu’il rendra compte de la gestion de sa vie à celui qui lui en a fait don, peut-on imaginer une célébration musulmane dans la désobéissance à Allah ? À voir l’actualité de près, il se peut qu’il n’y ait pas une unanimité de réponse à cette question. Cependant, il appartient aux musulmans d’indiquer la voie. Du reste, la voix des ulémas est attendue avec impatience. Leur sentence nous resituera dans le contexte originel des événements et nous permettra d’envisager l’avenir dans une perspective de préservation de notre identité et de participation à la vie de notre milieu ambiant. En attendant le verdict des théologiens, qu’il nous soit. permis au passage de souhaiter une bonne et heureuse année 1425 à toutes et à tous. Puisse Allah nous assister tout au long de cette année et qu’à la fin de l’année nous ne festoyons pas pour festoyer mais que nous réjouissons d’avoir bien géré ce temps, cette vie qu’Allah nous a accordée. Vivement que durant toute l’année, ces hommes et femmes qui ont posé les fondements de l’année hégirienne soient notre modèle.
Seni BIDIGA An-nasr vendredi n°006 du 27 février 2004 33 Prix 50 F c6 Ce thème a été exposé par l’imam Nombre Marboulaye lors d’un sermon de vendredi à la mosquée de l’AEEMB. En voici le contenu.
Chers frères et sœurs, l’islam est une religion universelle par essence et par excellence. Contrairement aux autres, l’islam a été envoyé pour tous les peuples et pour tous les temps (S34V28). Étant, par ailleurs, une religion de paix, il recommande d’entretenir des relations de fraternité avec son environnement immédiat et lointain. Ainsi, distingue-t-on trois formes de fraternité en islam : 1°) La fraternité universelle : elle existe entre tous les êtres humains sans distinction de race, de nation, de tribus, de croyance, et est fondée sur leur origine commune (descendants d’Adam et Haoua). Il est évident que des différences, des inégalités naturelles et/ou sociales amènent certains hommes à se considérer comme inférieurs ou supérieurs à d’autres. Mais cette conception n’est que le résultat de l’ignorance voire de l’obscurantisme car auprès d’Allah ces différences n’octroient aucun traitement privilégié en dehors des bonnes actions accomplies. (S49V13)
2°) La fraternité biologique. C’est celle qui unit des frères et sœurs de même père et de même mère. Allah prescrit de l’observer et de ne point la rompre. (S4V1)
LA FRATERNITÉ ISLAMIQUE
3°) La fraternité religieuse : elle unit des frères et sœurs d’une même religion. Elle est très sacrée en islam et méconnaît toutes considérations basées sur la race, la langue, la tribu, la nation, etc. En outre, la fraternité religieuse, particulièrement celle islamique, ne se limite. pas aux rapports terrestres. Même après la mort, un frère ou une sœur continue d’avoir des droits sur ses frères et sœurs vivants. Ces derniers ont l'obligation de lui faire des invocations de façon régulière. D’ailleurs, le Coran en fait mention au verset 10 de la sourate 59.
Frères et sœurs, l'islam est une religion de paix par essence, de justice sociale et de tolérance. Tous les hommes ont droit à la vie, au bien-être, à la liberté de penser et de croire, et d’agir dans les limites de ce qui a été tracé par Allah. Toute atteinte à ces droits est illicite, quelle que soit la couleur, la race, ou la religion de l’opprimé. Tout croyant musulman, à l’exemple du prophète Muhammad (saw), doit défendre les droits de l’homme sans aucune considération.
Pour se rendre d’ailleurs compte de cette obligation, il suffit de parcourir ce hadith : « Si ton voisin demande ton aide, aide-le ; s'il te demande un prêt, accorde-le-lui ; s'il est dans le besoin, secours-le ; et s'il lui arrive un bonheur, félicite-le. » Nasr vendredi n°006 du 27. février 2004
34 Prix 50 fcft