Issue
Le vrai visage de l'islam #19
- Classe de ressource
- Issue
- Collections
- Le vrai visage de l'islam
- Titre
- Le vrai visage de l'islam #19
- Editeur
- Le vrai visage de l'islam
- Date
- 5 septembre 2014
- numéro
- 19
- Résumé
- Mensuel islamique d'information
- nombre de pages
- 16
- Sujet
- Association pour la bienfaisance RAHMA du Burkina Faso
- Enseignement confessionnel islamique
- Laïcité
- Ligue Burkinabè pour la mémorisation du Saint Coran
- Organisation Islamique Internationale de Secours
- Radio Ridwane
- Secours médical islamique
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Bid'a
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Boko Haram
- Mouvement Sunnite du Burkina Faso
- Démocratie
- Hadith
- Sunnah
- Université al-Azhar
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000177
- contenu
-
« Le Regard »
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Le vrai visage de l’islam
Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48
Mensuel d’information islamique - N° 019 du 05 septembre au 05 octobre 2014
Prix : 300 F CFA
L’EDUCATION DES ENFANTS MUSULMANS
Parlons-en ! P.2
VILLAGE DE BOULKON
Du matériel sanitaire pour les habitants P.10
JURISPRUDENCE
La signification de l’innovation P.5
SAIDOU DEME, DIRECTEUR GENERAL DE ART TECHNOLOGY
LE SERMON DU MOIS
Le viatique du candidat au hadj P.13
« Refuser de payer son personnel est une chose qui conduit à la faillite »
SEMINAIRE DE FORMATION DES ENSEIGNANTS DU CERFI
La contribution de l’enseignant musulman en débat P.12
DR PARE YAHYA
Ou le parcours d’un grand savant encore inconnu ? P.6-7
AMADO BOUDA, MUSULMAN CONVERTI P.8-9
« Un musulman qui ne connaît rien du Coran est une coquille vide »
Sexualité du couple : Y a-t-il des interdits particuliers la nuit de noces ? P.1
< Editorial >
L’EDUCATION DES ENFANTS MUSULMANS
Parlons-en ! Parmi Les énormes défis que les musulmans au Burkina se doivent de relever, il y a bien celui de l’éducation scolaire des enfants. Le retard des musulmans dans bien de domaines se justifierait par leur blackout légendaire d’antan sur le système éducatif envoyé par l’homme blanc. Mais cette attitude n’était pas sans raison valable. On le sait tous, le colonisateur avait fait de son École un moyen de pression, le canal sûr pour dévoyer les fils de musulmans de leur religion. Les musulmans à l’époque étaient pris, pour ainsi dire, entre le marteau de faire risquer la foi religieuse de leur enfant et l’enclume de leur fermer la porte à l’instruction. En clair, ils devaient choisir entre le bas-monde et l’au-delà. Pour un croyant, le choix est vite fait. Les parents ont donc tourné le dos à l’École du Blanc. Si à l’époque ce choix se justifiait, avouons qu’aujourd’hui les choses ont évolué. Il y a donc nécessité à changer le fusil d’épaule. Les musulmans d’aujourd’hui ont un double défi. Celui d’avoir parmi eux des Cadres qui ont fini avec l’école du Blanc et des cadres qui ont fini avec l’école musulmane. Les musulmans aujourd’hui, qu’ils le veuillent ou non, doivent avoir à leur sein des doctes de la chose religieuse et des doctes de la chose mondaine. Cela suppose que soit relevé le défi de la qualité de l’éducation. À l’orée de la rentrée scolaire, plus d’un parent se préoccupe de l’établissement dans lequel il devra inscrire son enfant. Existerait-il des écoles qui excellent à la fois dans l’enseignement religieux et dans celui laïc, que la question ne se poserait plus. Mais hélas. Néanmoins, il faut noter la naissance ces derniers temps des écoles qui ont réussi cet exploit. Mais combien sont-elles ? Il y a donc urgence que les leaders de cette communauté acceptent de crever l’abcès pour résoudre à court terme cette équation. Car aujourd’hui encore, ils sont nombreux ces jeunes musulmans qui ont perdu leur foi par le fait de l’éducation occidentale. Saluons de passage ce travail de récupération titanesque abattu par. L’Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) et le Cercle d’étude, de recherches et de formation islamique (CERFI). La naissance de ces associations a contribué, et Dieu seul sait combien, à remettre sur les rails beaucoup d’enfants musulmans partis à l’école du Blanc. Mais il reste encore à faire.
Parmi les pistes de solutionnement de cette problématique, il y a la nécessité de reformer le programme scolaire de la médersa. L’école médersa aujourd’hui semble être la voie qui conduit tout droit au chômage. À la fin de leur cursus, le déficit de langue et de diplôme ne facilite pas l’insertion professionnelle des jeunes. Il faut impérativement adjoindre à ces programmes un programme de l’école classique pour permettre aux enfants de ne pas être déconnectés du monde dans lequel ils vivent. Cette tâche n’est vraiment pas la mer à boire. Pour y parvenir, il faut de la bonne foi, de la volonté et de l’engagement. La Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) devrait se saisir de cette question. En attendant, il incombe à tout parent de se donner tous les moyens pour réussir une éducation aussi bien religieuse que laïque aux enfants. Trouver un programme alternatif en dehors des horaires de cours pour enseigner aux enfants leur religion est une obligation. Donnons l’occasion à nos enfants de chercher le bas-monde sans perdre l’au-delà. C’est une obligation religieuse, car le meilleur cadeau qu’un père puisse donner à son enfant, c’est une bonne éducation, a dit notre prophète.
LA REDACTION RECEPISSE
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Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane
Equipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni
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Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014
Ma prière
Les avantages du Dhikr d’Allah
Ibn al-Qayyim al-Jawziyya a dit [dans son livre Al-wâbil assayib minal kalâm at-tayyab] à propos des avantages du dhikr : « Il y a dans le dhikr plus de cent avantages ». Nous vous publions dans cette édition une partie de ces avantages. Qu’Allah mette dans nos cœurs l’amour du dhikr.
1 - Il chasse Satan, le réprime et le brise.
2 - Il entraîne l’agrément de Dieu.
3 - Il élimine les soucis et les angoisses du cœur.
4 - Il apporte au cœur la joie et l’allégresse.
5 - Il illumine le visage et le cœur.
6 - Il fortifie le cœur et le corps.
7 - Il attire la subsistance.
8 - Il revêt l’invocateur de respect, de douceur et d’aspect agréable.
Il fait acquérir l’amour qui est l’esprit de l’Islam, le moteur de la religion et l’axe du bonheur et du salut. Dieu a suscité une cause à chaque chose et celle de l’amour (de Dieu) est inscrite dans la continuité de la pratique du dhikr. Celui qui veut gagner l’Amour de Dieu doit Le mentionner souvent. C’est que le dhikr est la porte de l’amour, son plus grand symbole et sa voie la plus droite.
Il fait acquérir à l’invocateur l’autocensure (l’auto-observation) et le fait de s’introduire dans la porte qui mène au degré de l’ihssan (la perfection). Ainsi, il adorera Dieu comme s’il Le voyait. Il n’y a donc à l’insouciant aucune autre issue vers le rang de l’ihssan que celle du dhikr, de la même manière que celui qui demeure assis ne pourra jamais rejoindre sa maison qu’en marchant.
Il fait obtenir la qualité de « la remise confiante à Dieu dans toutes ses affaires », c’est-à-dire le retour à Dieu. Et celui qui se retourne souvent vers Dieu. Au moyen du dhikr, verra son cœur se tourner vers Dieu en toutes circonstances. Dieu devient ainsi son refuge et asile, son Protecteur contre les calamités et les malheurs de la vie.
Il héritera une place rapprochée de Dieu. Ainsi, en fonction de l’ampleur de son dhikr se situe sa position par rapport à Dieu. C’est dire que plus son dhikr est abondant, plus il se trouve dans la proximité de Dieu et plus son insouciance s’accroît, plus son éloignement s’accentue.
Il lui ouvre une des plus grandes portes de la connaissance. C’est-à-dire que son savoir grandira au fur et à mesure que ses invocations se multiplieront.
Il lui procure le respect mêlé de crainte de son Seigneur, Sa magnificence en raison de l’emprise que le dhikr a sur son cœur, et de sa présence constante avec Dieu. C’est le contraire de l’insouciance dont le voile du respect mêlé de crainte est trop épais dans son cœur.
Il lui procure la mention que Dieu fera de lui, comme l’indique ce verset : « Souvenez-vous de Moi et je Me... » « Souviendrai de vous » (Coran, 2/152). S’il n’y avait que cela comme bienfaits du dhikr, cela suffirait comme mérite et noblesse. Le Prophète - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a rapporté ce que son Seigneur a dit : « Celui qui se souvient de Moi en lui-même, Je Me souviendrai de lui en Moi-Même. Celui qui se souvient de Moi dans une assemblée, Je Me souviendrai de lui dans une assemblée meilleure. » [Cité par Bukhârî]
Il réconforte la vie même du cœur. J’ai entendu le chaykh al-islâm Ibn Taymiyya dire : « Le dhikr est au cœur ce que l’eau est au poisson. Quel serait l’état du poisson s’il quittait l’eau ? »
Il évacue la rouille du cœur. Chaque chose a sa rouille et celle du cœur, c’est l’insouciance et les passions irréfléchies ; et son polissage se fait par le dhikr, le repentir et la demande du pardon à Dieu.
Il efface les fautes et les élimine complètement. Il compte au nombre des plus grandes œuvres et celles-ci chassent inévitablement les mauvaises actions.
Il détruit. L’appréhension (al wah-chat) qui sépare l’adorateur de son Seigneur. C’est qu’entre l’insouciant et Dieu, il y a une cloison (appréhension) qui ne peut être effacée que par le dhikr.
Lorsque le serviteur fait la connaissance de Dieu à travers son dhikr pendant les jours heureux, il le connaîtra aussi pendant les jours sombres. En effet, lorsque le serviteur obéissant, qui invoque Dieu, est gagné par l’adversité ou demande à Dieu de satisfaire un de ses besoins, les anges disent : « Ô Seigneur ! C’est une voix connue d’un serviteur connu ». Par contre, quand l’insouciant appelle Dieu et lui demande quelque chose, les anges disent : « Ô Seigneur ! C’est une voix inconnue qui provient d’un serviteur inconnu. »
Il sauve du châtiment de Dieu, comme l’a indiqué Mu’âdh : « Il n’y a pas meilleur salut vis-à-vis du châtiment de Dieu que le dhikr de Dieu. » [Cité par Tirmidhi.] C’est la cause qui fait descendre la sérénité (sakîna), celle de la manifestation de la miséricorde et l’attirance des anges autour. des invocateurs, comme nous en a informé l’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix -.
Il occupe la langue, et de ce fait celle-ci ne commet pas de calomnie et médisance, ni de mensonge, ni turpitude ni de vaines choses. C’est que l’homme est obligé de parler. Donc s’il n’occupe pas sa langue à invoquer Dieu et à rappeler Ses prescriptions qu’il met en pratique, il lui donne toute la latitude pour verser dans le langage prohibé. Or, il n’y a pas de voie plus salutaire pour se débarrasser de toutes les formes d’insanité, que le dhikr. Les témoignages et les expériences le prouvent. En effet, celui qui habitue sa langue à invoquer Dieu, il la protège dès lors de ce qui est vain et des propos malsains. Par contre, celui dont la langue omet le dhikr, il se laisse aller à la malfaisance et à l’immoralité. Il n’y a de force et de puissance qu’en Dieu.
Les assemblées du dhikr sont aussi celles des anges. Quant à celles des paroles oiseuses et de la dissipation d’esprit, elles relèvent du domaine des démons. Que le serviteur opte pour ce qui lui convient. Son choix l’accompagnera toute sa vie et ira avec lui dans la vie dernière.
25 - L’invocateur éprouvera du bonheur avec son dhikr. La même sensation sera ressentie par celui qui prendra place à ses côtés. C’est là l’homme béni, là où il se trouvera. Quant à l’insouciant, son absence d’esprit et ses paroles inutiles le rendront malheureux. Celui qui le côtoiera souffrira des mêmes effets.
26 - Le dhikr préserve le dhakir des regrets du jour du jugement. C’est parce que la participation à toute assemblée, où le Seigneur n’est pas invoqué, sera source de regret et de désolation dans le jour du jugement.
27 - Pour les larmes versées (lors du dhikr) à l’abri de tous les regards, Dieu mettra son serviteur à l’ombre de Son Trône pendant la grosse chaleur du Jour de la résurrection.
28 - Se préoccuper du dhikr procure à l’évocateur une faveur de la part de Dieu, meilleure que celle qu’Il donne aux demandeurs. Selon Omar Ibn al-Khattâb, l’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : « Dieu dit : À celui qui est occupé par la lecture du Coran et par Mon dhikr, Je lui donne plus que ce que Je donne aux demandeurs. »
Le dhikr est la plus facile des pratiques cultuelles mais il compte au nombre des plus magnifiques et des plus profitables. C’est que le mouvement des lèvres est plus aisé que celui des membres. Alors que si quelqu’un se met à bouger un de ces membres nuit et jour comme le dhakir (l’invocateur) bouge sa langue, cela l’épuiserait et le fatiguerait, et il lui serait impossible de continuer.
Il constitue la pépinière du Paradis. Tirmidhi a rapporté ce bon témoignage de ‘Abd Allâh Ibn Mas`ûd : « L’Envoyé de Dieu - que Dieu lui accorde la grâce et la paix - a dit : « J’ai rencontré, au cours de mon ascension nocturne, Ibrâhîm al-khalîl qui m’a dit : « Ô Mohammad ! Transmets mon Salam (mes salutations) à ta Communauté. Apprends-leur que la terre du Paradis est pure (tayyibah), que son eau est d’une agréable saveur. qu’elle est formée de terrains encaissés et que les plantes de sa pépinière sont : Gloire à Dieu ! (subhana Allah) Louange à Dieu ! (alhamdou lil-lah) Il n’y a de dieu que Dieu (la ilaha illa Allah) et Dieu est le plus grand (Allahu akbar). » » A suivre …
Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014
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Culture
SCIENCES ISLAMIQUES
La différence entre « islâm » et « îmân », « muslim » et « mu’min » ?
Quelle est la différence entre « islâm » et « îmân » ? Tout « muslim » est-il aussi « mu’min » ou certains ne le sont-ils pas ? La réponse avec le Cheikh Anas.
En fait, il faut, pour répondre à cette question, distinguer plusieurs cas de figure quant à l’utilisation de ces termes...
A) Lorsque les deux termes sont employés en coordination, alors ce que chacun d’eux indique est totalement distinct de ce que l’autre indique (humâ mutabâyinân) : C’est ainsi que, dans le Hadîthu Jibrîl, le Prophète a défini le islâm comme « le fait que tu témoignes qu’il n’est pas de divinité en dehors de Dieu et que... Muhammad est le Messager de Dieu, que tu accomplisses la prière, que tu donnes la zakât, que tu jeûnes pendant le ramadan, et que tu accomplisses le pèlerinage à la Maison si tu peux t’y rendre. Alors qu’il a défini le îmân comme : « le fait que tu croies en Dieu, en Ses anges, en Ses Livres, en Ses Envoyés, en le Jour dernier, et que tu croies en le destin, que le bien et le mal viennent de Dieu ».
Le fait est que le sens littéral de « îmân » est « le fait de croire » (at-tasdîq), tandis que celui de « islâm » est « le fait de se conformer extérieurement » (al-istis-lâm wa-l-inqiyâd uz-zâhir) (cf. Shar’h Muslim, an-Nawawî, 1/145, 148). Ces deux sens réapparaissent quand les deux termes sont employés en coordination, l’un à côté de l’autre : ce que chacun désigne est alors différent de ce que l’autre désigne.
« Îmân » renvoie alors aux croyances, qui sont intérieures et expriment ce en quoi on croit, et « islâm » aux actions, qui sont extérieures et constituent l’expression de sa soumission. Ceci entraîne que tout «Mu’min» est aussi «muslim», mais que tout «muslim» n’est pas forcément «mu’min» (baynahumâ ‘umûm wa khussûs mutlaqan) ; nous allons le voir en B.a, ci-dessous...
B) Lorsque l’un ou l’autre de ces termes est employé seul : Il y a alors deux cas : B.a et B.b…
B.a) Soit le terme est employé avec la nuance de son sens littéral : dans ce cas, ce que désigne le terme «islâm» est distinct de ce que désigne le terme «îmân» (humâ mutabâyinân) (comme en A, ci-dessus), de sorte que tout «mu’min» soit aussi «muslim», mais que tout «muslim» ne soit pas forcément «mu’min» (baynahumâ ‘umûm wa khussûs mutlaqan). En effet, parfois, même employés seuls (donc hors cas A), les termes «islâm» et «îmân» gardent ainsi une trace de leur sens littéral : la «îmân» est ce qui se trouve dans le cœur, tandis que «islâm» fait référence à l’extérieur uniquement. Étant donné qu’on ne peut témoigner, à propos d’un homme, que de ce qu’il dit et fait apparemment, et non de ce qui se trouve dans son cœur, on peut donc témoigner que Quelqu’un est «muslim», mais non du fait qu’il est «mu’min». Le terme «mu’min» désigne donc celui qui croit parfaitement en son cœur. Mais le terme «muslim», lui, n’est plus considéré que dans sa littéralité – celui qui, dans le regard des hommes, est entré en islam – et non plus son sens complet – celui qui est véritablement en islam, corps et cœur (sens que l’on va voir en B.b).
C’est une fois cette nuance assimilée que l’on pourra comprendre le propos suivant : le Prophète privilégiait certaines personnes dans le partage de certaines recettes [d’après une interprétation, il s’agissait du khums, et il y a la possibilité de partager celui-ci en fonction de la maslaha] ; Sa’d ibn Abî Waqqâs, qui était présent, ne comprit pas que le Prophète donnait en réalité à ceux qui étaient encore faibles dans leur foi, afin de gagner davantage leur cœur, et crut que tous les musulmans y avaient droit ; ayant remarqué que le Prophète n’avait rien donné à Ju’ayl, un musulman des premiers temps, il lui demanda pourquoi il. ne lui donnait rien, argumentant : «Je pense bien qu’il est mu’min». Le Prophète lui dit : «Ne dis pas «mu’min», mais plutôt : «muslim»». Le même propos se répéta plusieurs fois entre Sa’d et le Prophète. Puis ce dernier lui dit : «Sa’d, je donne à des personnes alors que ce sont d’autres qui me sont plus chères, de crainte que les premières tombent dans la géhenne» (Fat’h ul-bârî 1/109).
Ce qui nous intéresse ici est ce propos du Prophète : «Ne dis pas «mu’min», mais plutôt : «muslim»» : on note que Sa’d n’avait pas utilisé les deux termes «mu’min» et «muslim» côte à côte (comme dans le hadîth que nous avons vu en A, plus haut) : il n’avait employé que le mot «mu’min» ; malgré tout, le Prophète lui dit de ne pas utiliser le terme «mu’min» mais de lui préférer le terme «muslim».
Le premier est donc général, le second plus particulier : toute personne véritablement «mu’min» est aussi qualifiée de «muslim», tandis que certains «muslim» ne sont pas qualifiés de «mu’min», puisque soit ils ne croient pas du tout. Dans leur cœur, soit leur foi n’est pas complète dans leur cœur (nous allons le voir ci-après). Un verset du Coran dit : « Des bédouins ont dit : « Nous avons îmân ». Dis(-leur) : « Vous n’avez pas la îmân, mais dites (plutôt) : « Nous sommes en islâm ». La îmân n’a pas encore pénétré dans vos cœurs. » » (Coran 49/14). Ici encore, les bédouins avaient employé le terme « îmân » seul, et on n’est donc pas dans le cas A.
Alors, que signifient ces versets qui disent à ces bédouins qu’ils n’ont pas la îmân mais sont seulement en islâm : veulent-ils dire qu’ils sont des hypocrites, dont la conversion à l’islam n’est qu’apparente, ou signifient-ils autre chose ? – Pour al-Bukhârî, ces bédouins étaient des hypocrites, musulmans de l’extérieur seulement et dont le cœur était dépourvu de foi (cf. Sahîh ul-Bukhârî, kitâb ul-îmân, bâb n° 19) : le verset leur a donc demandé de dire simplement : « Nous sommes en islâm ». En effet, les hypocrites – considérés en tant que tels – sont nommés « muslims », mais ne sont pas « mu’min ». (Cependant, nous ne pouvons affirmer, à propos d’un musulman précis, que son cœur est totalement dépourvu de la «îmân» tant qu’il n’exprime pas ceci par une parole ou par un geste non équivoque). Ibn Taymiyya écrit : «Les ulémas sont d’accord à dire que le nom «muslim» extérieur est attribué aux hypocrites, car ils se sont soumis extérieurement et ont effectué ce qu’ils ont effectué d’actions extérieures : prière, aumône, pèlerinage, effort ; cela comme le Prophète leur appliquait les règles de l’islam extérieur. (Les ulémas) sont d’accord à dire que celui (d’entre les hypocrites) qui n’a rien de la «îmân» avec lui, il est comme l’a dit Dieu le Très-Haut : «Les hypocrites seront dans le degré le plus bas du Feu»» (Majmû’ ul-fatâwâ 7/350). «(...) Même les hypocrites qui cachent leur nifâq, les musulmans accompliront sur eux la prière funéraire et ils recevront le bain funéraire (musulman) ; les règles extérieures de l’islam auront cours sur eux, comme c’était le cas des hypocrites à l’époque du Messager de. Dieu, sur lui soit la prière et la paix. Même s’il est vrai que celui qui connaît d’une personne qu’elle est hypocrite, il ne lui est permis d’accomplir la prière funéraire sur elle, comme il a été interdit au Prophète d’accomplir la prière funéraire sur celui dont il connaissait l’hypocrisie. Quant à celui dont on a des doutes quant à son état [réel], il est permis d’accomplir la prière funéraire sur lui du moment qu’il est apparemment en islam, comme le Prophète l’a accomplie sur celui à propos de qui cela ne lui avait pas été interdit et dont il ne connaissait pas l’hypocrisie (...). Mais la prière funéraire accomplie par le Prophète et les mu’min sur un hypocrite ne servira à rien à celui-ci (...) (Majmû’ ul-fatâwâ 24/287-288).
Pour Ibn Kathîr, par contre, les bédouins dont il est question dans le verset suscité (49/14) «n’étaient pas des hypocrites». Dès lors, puisqu’un autre verset dit des hypocrites qu’ils «... ont dit avec leur bouche : «Nous avons apporté foi», alors que leur cœur n’a pas... apporté foi...» (Coran 5/41), ces bédouins avaient réellement apporté foi. Mais ce que ce verset 49/14 dit est que ces bédouins possédaient uniquement le minimum de foi dans leur cœur et que la foi ne s’y était pas encore suffisamment développée et profondément enracinée (cf. Tafsîr Ibn Kathîr). C’est cela dont il est question ici : «Vous n’avez pas la îmân» signifie : «Vous n’avez pas encore la îmân complète», comme l’a d’ailleurs dit explicitement la suite du verset : «La îmân n’a pas encore pénétré dans vos cœurs». On voit que, d’après cette interprétation, le terme «îmân», employé de façon inconditionnelle (mutlaqan), désigne «la îmân complète». Il s’agit d’un degré.
Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014
Culture
JURISPRUDENCE
La signification de l’innovation
La Bid’a (innovation en religion) est toute croyance, ou parole ou bien action inventée après la mort du Prophète (psl) réalisée dans le but d’adorer ou de se rapprocher d’Allah, et qui ne repose sur aucune. preuve tirée du Coran ou de la Sunnah. Le prophète Mohammed (SAW) a mis en garde toute sa communauté contre l’innovation. L’innovation est de 5 types et toutes ces innovations sont un égarement, mais certaines sont pires que d’autres :
1. Al-Bid’a I’tiqadiya : Il s’agit de l’innovation relative à la croyance. C’est donc toute croyance qui contredit le Coran et la Sunnah (comme la croyance des Jahmites, Mou’tazila..)
2. Al-Bid’a Lafhidiya : Il s’agit de l’innovation relative à la parole. C’est donc toute parole qu’une personne prononce dans le but d’adorer Allah mais qui contredit le Coran et la Sunnah. Ces bédouins ne l’avaient pas encore atteint.
Ibn Taymiyya écrit ainsi de la posture de l’orthodoxie sunnite à propos du croyant qui fait des péchés qu’elle « ne retire pas de façon inconditionnelle le nom [îmân] et ne l’attribue pas de façon inconditionnelle ; (mais) nous disons : « Il est mu’min à la foi incomplète » ou « mu’min faisant des péchés » ou « mu’min par sa îmân, fâssiq par sa kabîra » » (Majmû’ ul-fa-tâwâ 7/673). Il en est de même du terme «mu’min» : An-Nawawî écrit : «L’approbation («tasdîq») constitue [avec l’adhésion – «iltizâm»] le premier degré de la foi ; ceci implique pour la personne qu’elle est entrée dans la foi, mais non pas qu’elle en ait nécessairement réalisé tous les degrés ; tant qu’on est à ce stade on n’est pas appelé «mu’min» de façon inconditionnelle» (Shar’h Muslim, 1/147), car cela désigne : «le mu’min parfait». Ceci concerne les termes «îmân» et «mu’min». Par contre, on peut employer seuls les noms «islâm» et «muslim» sans qu’ils désignent «l’islâm complet» et le «muslim parfait» (car il faut savoir que si, comme nous venons de le voir, le nom «islâm» désigne parfois «la conversion et la pratique extérieures» seulement, il désigne aussi, d’autres fois, «l’islâm complet» et englobe alors également la foi et la pratique intérieure : nous allons le voir.
3. Al-Bid’a Badaniya : Il s’agit de l’innovation relative à l’action du corps. C’est donc toute action du corps effectuée. dans le but d’adorer Allah mais qui contredit le Coran et la Sunnah.
4. Al-Bid’a Maliya : Il s’agit de l’innovation relative aux biens. C’est donc tout bien (argent...) que la personne dépense dans le but d’adorer Allah dans une chose qui contredit le Coran et la Sunnah.
5. Al-Bid’a Tarkiya : C’est lorsqu’une personne délaisse une chose en religion ou bien une chose permise (Moubah) dans le but d’adorer Allah, comme le fait de délaisser le ma- immédiatement, en B.b.).
B.b) soit chacun de ces deux termes est employé pour désigner son sens complet : dans ce cas, chacun de ces deux termes, « islâm » et « îmân », désigne la même chose que ce que l’autre désigne (humâ mutassâwiyân). Un verset coranique dit ainsi : « Ils te font la faveur qu’ils sont entrés en islâm. Dis : « Ne faites pas la faveur sur moi de votre islâm ; mais plutôt Dieu vous fait la faveur de vous avoir guidé vers la îmân, si vous êtes véridiques » » (49/17). Un autre verset dit : « Nous avons fait sortir les mu’minûn qui s’y trouvaient. Nous n’y trouvâmes alors rien qu’une maisonnée de muslimûn» (51/35). (Voir entre autres Al-Muhallâ, mas’ala n° 75.) Un autre verset encore dit : «Le «dîn» auprès de Dieu est l’islam» (Coran 3/151).
Il s'agit ici de la question de manger de la viande dans l’intention d’adorer Allah par cet abandon. Donc nous pouvons diviser l’innovation en 2 catégories : 1) Koubra (grande innovation) 2) Soughra (petite innovation). On peut également diviser l’innovation de la manière suivante : 1) Moukafira (l’innovation qui constitue une mécréance) 2) Moufassiqa (l’innovation qui ne constitue pas une mécréance).
Quand il est dit que l’adhésion à l’islam sera la cause du salut dans l’au-delà, il ne s’agit sûrement pas d’un islam prononcé du bout des lèvres sans que ne l’accompagne aucune foi dans le cœur ; il s’agit, tout au contraire, de l’islam complet – c’est-à-dire de corps et de cœur – ; dès lors, cela revient à la même chose que «îmân».
Parfois encore, les termes «îmân» et «islâm» sont à appréhender dans un sens figuré : Le terme « îmân » peut ainsi désigner : « la forte empreinte de la foi », ou : « de nombreux musulmans ». Ainsi, une interprétation du Hadîth « Le îmân se réfugiera à Médine » (al-Bukhârî 1777, Muslim 147) est qu’il y est question de l’époque où surviendront de grandes difficultés.
Ou enfin de cette façon : 1) Moukhrij Minal Milat (l’innovation qui fait sortir de l’islam...) 2) Ghayr Moukhrij Minal Milat (l’innovation qui ne fait pas sortir de l’islam).
Pour résumer : Al-Bid’a Koubra (la grande innovation) est aussi appelée Moukafira (innovation qui constitue une mécréance) et Bid’a Moukhrij Mina Milat (l’innovation qui fait sortir la personne de l’islam). Cette catégorie d’innovations fait sortir son auteur de l’islam.
Quant à Bid’a Soughra (la petite innovation), elle est aussi appelée Bid’a Moulfassiqa ou encore Bid’a Ghayr Moukhrij Minal Milat (l’innovation qui ne fait pas sortir de l’islam). Cette catégorie d’innovation ne fait pas sortir son auteur de l’islam.
Par Salif Sanfo
Source : Qawloul Moufid Fi Addilati Tawhid. – Il est possible que le terme « îmân » désigne ici « l’empreinte de la îmân » : c’est-à-dire qu’en ces temps-là, dans les pays musulmans aussi, la foi aura une très faible empreinte, et elle n’aura d’empreinte conséquente qu’à Médine. – D’après ‘Alî al-qârî, le terme « îmân » signifie ici : « les gens de la îmân » (cf. Mirqât ul-mafâtîh 1/234). Quelle que soit l’interprétation reconnue, il est à noter en passant que le lieu ici concerné pourrait être non pas seulement Médine mais aussi ses environs, c’est-à-dire la Mecque ainsi que la région où se situent ces deux cités ; ceci correspondrait alors à l’autre hadîth où on lit : « Le « dîn » se réfugiera au Hedjaz » (at-Tirmidhî 2630) (cf. Mirqât ul-mafâtîh 1/234, 246). (Cliquez ici.) Pareillement, le terme « islâm » peut signifier parfois : « l’ensemble des musulmans ». C’est avec ce sens qu’il se comprend dans cette parole de Sa’d ibn Abî Waqqâs : « J’ai été pendant sept jours le tiers de l’islâm » (al-Bukhârî 3521) ; il voulait dire : « le tiers des musulmans alors. « Existant », c’est-à-dire que, selon sa connaissance, ou en tant que parmi les hommes majeurs et libres, il était l’une des trois seules personnes à avoir alors embrassé l’islam. Wallâhu A’lam (Dieu sait mieux).
Rassemblé par Ali T.
Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014
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Entretien DR PARE YAHYA
Ou le parcours d’un grand savant encore inconnu ?
Le vrai visage de l’Islam reçoit pour vous l’éminent savant, spécialisé en islam scientifique. Après 20 ans d’études en République Arabe Syrienne, Dr. Paré Yahya, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a regagné son pays natal afin de faire bénéficier de son savoir les musulmans et, partant, les populations burkinabé. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, nous avons revisité son parcours scolaire et estudiantin. Nous vous présentons le premier Africain diplômé de la Syrie en étude comparée, notamment sur l’adéquation sciences et Coran.
Le VVI : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Dr Paré : Je loue Allah (pureté et gloire à lui), Créateur des cieux et de la terre ; détenteur des choses visibles et cachées. Je prie également sur le prophète (psl), sur sa famille et ses compagnons, qu’Allah les agrée. J’adresse le salut musulman à tous les lecteurs du journal.
Je suis Docteur Paré Yahya, appelé en Samo Lawamangui, fils de Hamid. Je suis né dans la province du Nayala. À l’âge de six ans, il y a eu un recrutement obligatoire des enfants pour l’école primaire de la région. J’ai été parmi ces élèves où j’ai fini le primaire en 1970. C’est la même année que j’ai commencé les études primaires en arabe. En trois ans, j’ai obtenu mon certificat d’études primaires en arabe. Et la troisième année, j’ai commencé à enseigner en tant que maître.
Expliquez-nous un peu l’obtention de votre certificat arabe en trois ans ? Quand j’étais au CP1, le maître trouvait que mon niveau était un peu au-dessus des autres. Il m’a fait passer directement en classe de CE1. La deuxième année fut la classe de CE2. La troisième année fut la classe de CM1, là aussi. L’enseignant m’a fait passer en classe de CM2 après la première composition. Le maître a trouvé que je pouvais prendre part au certificat. C’est ainsi que j’ai obtenu mon certificat d’études primaires en 1973.
Et la suite ? L’on a voulu que je sois un maître. J’ai refusé parce que mon âge ne me permettait pas d’enseigner ; j’étais très jeune. J’avais envie de continuer. Je me suis retrouvé à Ouaga pour le secondaire à la Medersa centrale en 1974. Beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Je n’ai pas pu bien étudier comme je voulais.
Qu’est-ce qui s’est passé ? Il y avait des bourses égyptiennes à l’époque. En cette année, j’étais le troisième burkinabé à avoir été désigné pour une bourse. Malheureusement, c’est quelqu’un d’autre qui a pris ma place, chose qui m’a découragé pour la suite. Parce que j’ai abandonné les études juste l’année qui a suivi. J’ai fait deux ans sans étudier et en 1977, j’ai entrepris un voyage sur la Côte d’Ivoire, je suis revenu au Burkina avant de repartir pour le Togo et le Cameroun. J’étais devenu un aventurier. Mais l’aventure ne me convenait toujours pas, il y avait un manque. J’ai eu un peu d’argent et je me suis marié quand j’avais 21 ans. Je me suis retrouvé à Bobo où j’étais devenu couturier. Mais je disais à ma femme que je voulais reprendre mes études. J’ai été mis sur les rails des études par un ami de longue date qui a été étonné de me voir tailleur et marié. On a décidé ensemble que je parte à l’extérieur poursuivre. Je suis rentré à Tougan pour une année d’études auprès d’un savant, histoire de renouer avec les études. Un peu après, j’ai pris un vol pour la Syrie sans bourse, en 1982.
Votre cursus estudiantin ? Arrivé en Syrie, je ne comprenais pas la langue, mon arabe ne me permettait pas de m’en sortir. Je me suis inscrit dans un institut « Fath Islami ». Je vous dis qu’on m’a demandé mon nom en arabe sans que je puisse répondre. C’est un Malien, du nom de Coulibaly, qui comprenait très bien l’arabe, qui a donné mon nom à l’enseignant. En classe, je ne comprenais pas. grand-chose à cause de la langue, c’est encore mon frère Coulibaly qui m’expliquait les cours. Malgré tout, je suis passé en classe supérieure tandis que Coulibaly redoublait. Nonobstant cela, mon ami ne m’a pas lâché, il a continué à m’encadrer l’année qui a suivi. Donc, il a été patient avec moi avant que je ne commence à comprendre mieux la langue.
Qu’est-ce qui peut expliquer que votre encadreur redouble tandis que vous passez en classe supérieure ? Je crois que ce sont les matières scientifiques qui m’ont fait profiter et mon ami Coulibaly n’aimait pas trop ces matières. Par conséquent, je suis le premier burkinabé à finir mes études à « l’Institut Fath islami » couronné d’un diplôme après 7 ans.
Quel a été la suite ? Notre établissement était privé ; et le règlement interdisait aux sortants de continuer leur cursus dans les établissements supérieurs publics. Mais il y avait une représentation en Égypte ; c’est ainsi que l’institut payait mon billet d’avion chaque année pour que j’aille poursuivre mes études. Études en Égypte y compris toutes les charges possibles ; ma famille, bien qu’elle soit restée en Syrie, était également prise en charge par l’institut. Cela a duré 7 ans jusqu’à la création en Syrie d’une succursale de l’université Al-Azhar, à Damas. Je suis retourné dans cette université en Syrie après l’obtention d’un diplôme en Tafsīr (exégèse du Coran). J’ai fait le magistère.
Et après le magistère ? Parlant un peu le français, j’ai travaillé à l’ambassade de France comme interprète pour les Français qui arrivaient de France. Ce fut dans les années 1991 jusqu’à mon départ de la Syrie. Le plus grand profit que j’ai obtenu, c’est à travers un journal « Science et la Vie », où les idées scientifiques étaient détaillées. À chaque fois, de nouvelles idées paraissaient dans ce journal. À mon niveau, je voyais des versets coraniques en parfaite adéquation avec ces idées scientifiques, d’où mes recherches et mon engouement pour la science.
Le déclic est donc parti de là ? Dès lors que je me suis décidé à faire des... Recherches, il fallait un diplôme pour attester ma compréhension du Coran par les faits scientifiques. Si bien que cela n’a pas été chose facile puisque mes professeurs ont failli même me rejeter. Et pendant ma soutenance, presque tout le monde était contre moi. Tout simplement parce que je disais des choses que les Arabes ne comprenaient pas, notamment quand j’ai dit qu’il y aura un tremblement de terre dans la région arabique. Tous ces dires, c’est pendant votre soutenance ? Oh que si, devant mes grands professeurs. Bien que certains fussent contre ce que je disais, j’ai été fait docteur en Sciences Islamiques. Quelle différence y a-t-il entre un doctorat en sciences islamiques et les autres ? Mon doctorat est différent des autres parce qu’il expérimente, il approuve et sent les choses de la vie par le Coran en conformité avec la science classique, tandis que les autres doctorats, quels qu’en soient les domaines, restent. littéraires « Dire ce qui a été dit et ça s’arrête là ». Malgré ce diplôme, les Burkinabè ne vous connaissent pas. Vous passez inaperçu et ce travail gigantesque ne profite pas au francophone. Cela a commencé depuis. J’ai traduit ma thèse en français que j’ai envoyée au CERFI pour correction depuis la Syrie en fin 2001 début 2002. Je n’ai pas eu de suite. Votre thèse en arabe faite en livre a-t-elle été publiée afin que les gens prennent connaissance de vos analyses scientifiques ? Bien sûr, mais en Syrie. L’État syrien, après avoir reconnu que c’est un document de valeur, donna l’ordre pour sa publication. J’ai été reçu par le premier ministre de l’époque, en la personne de Mahmoud Zohri. Au ministère de l’information, il est ressorti que je suis le premier africain en Syrie à éditer un document de ce genre, un livre scientifique.
La Syrie est un pays que vous connaissez bien, aujourd’hui en instabilité politique ? Avez-vous un commentaire à faire ? C’est très simple : ils se sont détournés du rappel de Dieu. Maintenant, il se trouve qu’ils ont abandonné l’Islam pour s’accrocher à la vision matérialiste et impérialiste du monde. Pourquoi ces États se disant musulmans s’entretuent ? Ces États musulmans vont continuer à s’entretuer s’ils ne reviennent pas à l’Islam par les actes. D’aucuns disent que c’est un conflit irano-saoudien ou chiite-sunnite ? C’est une question de leadership, mais je trouve que c’est aussi une question d’ignorance des textes religieux. Ils se tuent pour avoir l’hégémonie idéologique parce que chacun estime qu’il détient la vérité. Et étant les puissances de la région, chacune d’elle veut avoir un contrôle sur le reste des pays musulmans.
Dieu est clair dans le Coran : « Appelle les gens dans le chemin d’Allah avec sagesse et une bonne exhortation… » Le combat aujourd’hui doit se faire par les arguments intellectuels et de la manière la plus courtoise possible. L’un ou l’autre doit pouvoir être à l’exemple du Coran ou du prophète (psl), ne pas semer le désordre partout. Le sunnite dit que Tout ce que le prophète (psl) a fait, il se contente de ça et en fait son mode de vie, tandis que le Chiite exige qu’il faut rétablir la vérité sur le Calife Ali, étant donné que son droit a été bafoué. Est-il permis de se tuer en tant que musulmans ? C’est même interdit ; le bon musulman ne fait pas de mal à une fourmi, n’en parlons pas de tuer un être humain. Nous exhortons tout le monde à faire confiance à l’Islam, c’est une religion d’amour et de paix.
De nos jours, il y a un groupe de djihadistes en Syrie et en Irak qui veut installer un Califat où ils ont chassé des minorités yazidies et autres chrétiens de l’Irak, beaucoup ont été tués. Ils ne sont pas à l’exemple du prophète (psl). Le prophète n’a jamais combattu quelqu’un parce que la personne ne pense pas comme lui. Que faut-il aux musulmans pour redevenir maîtres du monde comme ils ont été par le passé ? Il faut impérativement que les musulmans reviennent sur le vrai Islam. Comment voyez-vous nos savants au Burkina, docteurs ou pas ; sont-ils... Scientifiques ou littéraires ? À mon sens, ils sont presque tous littéraires comme dans les pays arabes. Qu’ils le veuillent ou pas, l’avenir de l’Islam est dans la science. Il y a ceux qui trouvent qu’il faut prier et s’adonner aux œuvres islamiques parce que le monde n’est qu’éphémère. Par conséquent, vouloir faire des études pour devenir physicien ou pilote n’est pas important ? C’est leur droit de penser ainsi. Moi, je ne vois pas les choses de la sorte. Mes deux filles ont fait la médecine et elles officient aujourd’hui à l’hôpital Yalgado et dans les cliniques, mais elles sont bien musulmanes et ont une bonne compréhension de l’Islam. L’Islam encourage vivement le travail intellectuel comme tout autre travail professionnel. Avez-vous quelque chose à ajouter ? C’est de remercier votre Journal et vous remercier également. Qu’Allah soit satisfait de votre persévérance.
Entretien réalisé par AROUNAN GUIGMA
Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014
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AMADO BOUDA, MUSULMAN CONVERTI
« Un musulman qui ne connaît rien du Coran est comme une coquille vide. »
La Ligue burkinabè pour la lecture et la mémorisation du Saint Coran (LIBULMESCO) est une association qu’on ne présente plus. Pionnière dans le domaine de la vulgarisation du livre saint, elle est animée par des gens bien dévoués à la cause de l’Islam. En plus de l’emblématique « Kara-samba », il y a Amado Bouda. Animiste de naissance et aujourd’hui musulman convaincu, au service de l’islam. Nous l’avons rencontré pour parler de lui et de la LIBULMESCO.
Par Arounan Guigma
Le VVI : Comment êtes-vous devenu musulman ?
Amado Bouda : Je suis né à Poa. J’y ai fait mes études primaires. Je suis le fils d’un petit chef de village du département de Poa. Juste après l’entrée en sixième, je suis allé au lycée départemental de Koudougou. C’est là que j’ai découvert l’islam. En avril 1989, je me suis converti. Ce fut également la période de naissance de l’AEEMB, j’ai commencé à y militer. J’ai été le président de section au niveau du... Lycée départemental de Koudougou. Juste après le Baccalauréat, je suis venu à l’Université de Ouagadougou. À vous entendre, vous n’étiez pas musulman. Parlez-vous de votre vie antérieure à l’Islam et ce qui a motivé votre conversion ? Je disais tantôt que mon père est le chef du village de Bogo, faisant partie du département de Poa. Comme tout fils d’animiste, on a fait tout ce qui devait être fait : les fétiches, scruter l’avenir par les cauris, je m’y connais un peu.
Maintenant, à mon entrée en sixième, comme Dieu sait la destinée de tout un chacun, il a fait en sorte que la famille qui devait m’accueillir fût musulmane à travers la personne de l’Imam Ousmane Zongo, qui est un oncle à moi. Dans la force divine, lors d’un ramadan empreint de ferveur où tout le monde s’affairait à prier Dieu, je trouvai cela mystérieux et je lui fis part de mon intention de me convertir.
Au lycée, quand j’ai vu une affiche de l’AEEMB, je me suis dit, voilà une structure où je peux militer et apprendre quelque chose. C’est au Contact de cette association que j’ai commencé à comprendre réellement l’Islam. Ma foi a été raffermie au contact de l’AEEMB puis du CERFI et je leur rends hommage. Vous ne vous êtes pas limité au simple apprentissage puisque, aujourd’hui, vous dispensez un enseignement en Islam. Dieu est grand.
Tout d’abord, l’être humain doit remercier Dieu pour le choix qu’il lui a permis. La même soirée de ma conversion, je suis allé à la mosquée avec mon oncle qui était d’ailleurs l’imam. Il récitait des versets dont je ne connaissais ni ne comprenais la signification. Déjà à l’école, j’avais un esprit scientifique de l’Islam très poussé. Je me suis dit que prier c’est parler avec Dieu. Comment se fait-il que je prie et que je ne sache pas ce que je dis ? Cette question, je me la suis toujours posée jusqu’au jour où j’ai vu l’affiche du CERFI concernant l’apprentissage à travers des cours d’arabe au lycée. J’ai saisi cette occasion et chaque jeudi j’y apprenais avec ce très bon professeur, en la personne de monsieur. Poussy, qui était officiellement employé au lycée municipal de Koudougou. Ce fut un très bon professeur à qui je rends hommage. J’ai donc appris le Coran et je le partage avec les autres. Pour l’enseignement du Coran, cela a débuté dans les années 1999-2000. À cette époque, j’ai connu la famille Diawara par l’intermédiaire de leur fille Seki Diawara et avec cette famille très pieuse, j’ai continué à enseigner le Coran jusqu’à l’arrivée de Karasamba. Son arrivée a renforcé l’amour du Coran dans mon cœur.
Quel est le rapport qui vous lie à la famille Diawara et à la Libulmesco ? Comme je le disais tantôt, toute chose relève du sabab (cause), et le sabab ici, c’est la famille Diawara et le Coran par l’entremise d’un frère cerfiste qui m’a mis en contact avec la sœur Seki Diawara, une des filles de Papy (ndlr : Dr Diawara) qui souhaitait lire le Coran. Entre-temps, nous fûmes obligés d’arrêter. Puis un jour, elle me fit savoir que son père souhaiterait qu’on poursuive la lecture du Coran. C’est ainsi que j’ai commencé jusqu’à l’arrivée de Karasamba et Papy m'a recommandé d’aider Karasamba dans cette belle œuvre. Je considère Papy comme père et je profite de votre tribune pour le saluer. Je prie Dieu pour lui afin que les choses se perfectionnent afin que la Libulmesco s’institutionnalise.
Comment est née l’idée de la Libulmesco ? Je peux dire qu’il y a des gens qui sont mieux situés pour évoquer la naissance de la Libulmesco ; il s’agit, bien entendu, de Karasamba et Papy Diawara. On lisait dans un cadre informel jusqu’à l’arrivée de Karasamba où l’on a ouvert grandement les portes pour accueillir plus de monde. Tout est parti de là.
Qu’est-ce qui se fait exactement au sein de la Libulmesco ? Comme son nom l’indique, c’est la Ligue burkinabé à la lecture et à la mémorisation du saint Coran. C’est un lieu d’encadrement de l’Islam. C’est beaucoup plus qu’une école. Si j’avais été au parfum des choses dès le début, j’aurais préféré une école. Il y a également le Tafsir du Cheick Démé en période de ramadan. Personnellement, je pense qu’il faut que l’on aille au-delà de ces activités. Pour un profane, quelle importance y a-t-il à apprendre à lire le Coran ? Le Coran, c’est le livre des musulmans, révélé par Dieu au prophète Mohammed (SAW). Tout musulman doit l’apprendre et en avoir une bonne compréhension. Un musulman sans le Coran, c’est comme une coquille vide.
Pouvons-nous savoir quelle différence existe-t-il entre l’initiation à la lecture du Coran, la psalmodie et l’exégèse du Coran ? À l’époque du prophète (SAW), ses compagnons étaient en majorité des Arabes, donc ils comprenaient la langue du Coran. Parmi eux, il y avait ceux qui lisaient et ceux qui ne savaient pas lire. Le deuxième groupe apprenait le Coran de la bouche du prophète (SAW) : non seulement sa lecture mais sa compréhension.
De nos jours, par la volonté de Dieu, l’Islam existe partout dans le monde. C’est dire que l’Islam est allé au contact des gens non... arabes. Pour apprendre le Coran, il faut s’alphabétiser en arabe, qui est l’initiation. Cette initiation va vous permettre de lire le Coran. Ensuite viendra l’étape du Tajwid (ou la psalmodie), où on apprendra réellement à l’élève la diction du prophète (psl). Cette méthode vous permet de prononcer avec exactitude la diction.
L’exégèse, c’est l’apprentissage du sens apparent et caché des versets du Coran. La prière dans une autre langue que la sienne est-elle propice pour faciliter la communication avec l’Être suprême ? Je l’ai dit, il ne faut pas qu’on fasse cette erreur de vouloir lire le Coran dans une autre langue lors de la prière. Le fait que nous priions dans la langue de révélation du Coran a été un instrument de préservation efficace du Coran.
De cette manière, quand je dis au cours de la prière « Bismillâhir-Rahmânir-Rahîm », c’est exactement la manière dont le prophète (psl) l’a récité. Le musulman doit être fier d’appartenir à une communauté où le livre de référence a été préservé à. La syllabe prête. Maintenant, il lui faut apprendre à comprendre son livre. Il lui faut se battre pour avoir une maîtrise parfaite de la grammaire arabe, du vocabulaire afin de comprendre ce livre. Ceux qui ont la volonté vont s’inscrire à des instituts spécialisés pour arriver à une compréhension du livre saint de l’Islam. L’arabe est une langue comme le français, le chinois. Il faut l’apprendre.
Je reviens pour dire qu’à la Libulmesco, tous les âges sont concernés par les cours de lecture du saint Coran. Mais à notre niveau, nous avons un autre programme pour la jeunesse, notamment des cours de samedi qui regroupent les jeunes qui veulent parfaire leur connaissance du Coran. Sinon, la plupart du temps, ce sont les personnes adultes qui n’ont pas eu à apprendre à leur jeune âge qui viennent beaucoup.
De la création à nos jours, peut-on avoir une idée sur le nombre d’élèves inscrits au sein de la Libulmesco et le nombre de ceux qui ont déjà obtenu des parchemins sur le Coran ? Je préfère que l’on renvoie cette. Statistique à Karasamba, c’est lui qui pourra fournir plus d’informations concernant la question. Seulement, le constat est que depuis la création de la structure, on peut compter des milliers de personnes passées par la Libulmesco. Pourquoi ne pas vous organiser en tant qu’enseignants afin d’attirer l’attention des gens sur vos conditions souvent dérisoires ? Votre remarque est juste. La communauté devrait les prendre en charge. Prendre en charge consiste à revaloriser leur métier, penser à mieux les former.
Votre Mensuel d’information islamique à ne pas manquer ! Je pense que la communauté devrait penser à organiser des séminaires, des stages ou à regrouper des enseignants du Coran afin d’échanger avec eux. Par ailleurs, les enseignants ont compris que c’est un sacrifice, le prophète (psl) a souffert rien que pour le Coran. Souvent, ces maîtres coraniques ont des problèmes liés au carburant. Imaginez un enseignant qui, après avoir encadré des élèves qui ont des poches bien lourdes, se retrouve sans. Carburant. Quels sont les faveurs et les avantages de celui qui apprend à lire le Coran ? Dieu dit qu’il a envoyé ce livre qui est une explication à toute chose. La compréhension profonde de ce livre permet de justifier l’ambiguïté dont fait l’objet notre monde. Le Coran est un remède contre les turpitudes de cette vie. En dehors de cet aspect, lorsqu’un apprenant prononce une lettre d’un mot du Coran, il a dix bénédictions comme mérite. Imaginons sa lecture en entier, c’est extraordinaire. Le Coran fait du musulman un bon citoyen. Avec le Coran, l’on est gagnant.
C’est de la même manière que je réponds à la question sur la non-violence de l’Islam ; maintenant, si des gens sont violents, les causes sont ailleurs. J’interpelle les enseignants du Coran de ne pas seulement se limiter à enseigner la lecture du Coran aux apprenants. Mais ils doivent aussi leur enseigner la compréhension des versets et leur contexte de révélation. Presque l’ensemble des fidèles dans une mosquée ne comprennent pas ce que dit l’Imam. pendant la prière. Donc, il y a beaucoup à faire. Qu’est-ce qui fait que les musulmans refusent d’être à l’image du prophète (psl), un homme d’amour, de tolérance, de compassion et de justice ? L’une de nos préoccupations, c’est que dans nos pays africains, notamment au Burkina Faso, les armes ne sortent pas, mais l’on a l’impression qu’il y a plusieurs sortes d’islam étant donné que les musulmans se marginalisent entre eux. Chaque musulman doit s’approprier la vraie connaissance de ce livre pour mieux comprendre, avoir une bonne compréhension des choses. N’oubliez pas que le Coran reste à l’usage du malfaiteur comme du bienfaiteur et chacun l’utilise pour ses fins.
Par Arounan Guigma
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Faits et gestes
VILLAGE DE BOULKON
Du matériel sanitaire pour les habitants
L’Association pour la promotion de la santé en milieu rural (APSMR), depuis sa création, ne ménage aucun effort pour venir en aide aux populations nécessiteuses des zones les plus reculées du Burkina Faso. Le samedi 30 août 2014, ce sont les habitants du village de Boulkon, dans la commune d'Arbolé, qui ont accueilli les membres de cette association. Ils sont venus recevoir des conseils ayant trait à la propreté sanitaire et des mesures de prévention contre le paludisme. L’association leur a également fait don de kits et de médicaments.
Les activités de l’Association pour la promotion de la santé en milieu rural ont débuté le vendredi 29 août 2014. Les membres ont organisé une journée de salubrité, qui a permis de rendre propres les locaux du dispensaire. La journée du samedi a été consacrée à la remise d’un kit de deux cartons contenant des produits pharmaceutiques contre le paludisme, deux lits d’hospitalisation et des accessoires sanitaires. Ils ont aussi remis du matériel de propreté, qui consistera à rendre sains les locaux de la maternité et du dispensaire.
Pour le président Oumar Tiemtoré, en ce jour 30 août 2014, « l’APSMR renoue avec ses principes qui sont d’œuvrer pour la santé des populations ». Il a tenu à saluer Sa Majesté le roi Karfo, le président de l’APSMR Oumar Tiemtoré, maire de la commune d’Arbinda et ses conseillers municipaux, le premier responsable du centre de santé et ses collaborateurs, les religieux et les populations ainsi que les villages environnants. « Ce n’est qu’une partie remise, le meilleur est à venir », a-t-il promis. À leur tour, les habitants par leurs autorités ont tenu à saluer l’acte posé par l’APSMR. Le représentant de Sa Majesté le roi Karfo, les autorités municipales et religieuses ont tous salué les heureux donateurs pour leur saine vision. Avant de prendre congé des habitants, ils ont procédé à une visite des locaux de la maternité. Aux imperfections constatées sur les lieux, le président de l’association a promis d’apporter les corrections appropriées.
Par AG
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Faits et gestes
SOLIDARITÉ
El Hadj Démé fait don de verres correcteurs à deux associations
El Hadj Démé est le directeur d’Art Technology, une entreprise située à Bilbalogo, côté sud du mur du lycée Marien N’Gouabi. De ses relations extérieures, celui-ci a reçu des verres correcteurs de seconde main. Philanthrope qu’il est, il a décidé de remettre ces verres correcteurs à l’Association Arahma et à Secours islamique afin qu’elles les distribuent aux nécessiteux.
La fondation Arahma, connue pour ses caravanes au profit des plus pauvres, et Secours médical islamique sont connus pour leur investissement dans la promotion de la condition sanitaire des populations. C’est au vu et au su de leurs engagements que le premier responsable d’Art Technology a décidé de leur offrir 166 verres correcteurs pour qu’ils soient remis à ceux qui sont réellement dans le besoin.
« Nous sommes très heureux de cette remise et nous remercions El Hadj Démé pour cette considération, vu qu’il y a tant d’associations et que son choix s’est porté sur nous. C’est un sentiment de joie. Nous allons faire en sorte que ces verres soient mis entre... » « Les mains de qui de droit » a promis le président de l'Association pour la Solidarité, la Paix et le Développement.
Des plants sous terre
Les militants de l’Association pour la Solidarité, la Paix et le Développement ont procédé à un reboisement dans l’arrondissement 10 de Ouagadougou. Nous vous livrons le contenu du message du président dudit association.
Excellence Monsieur le ministre d’État chargé des affaires à la présidence du Faso et secrétaire exécutif national du CDP, parrain de la cérémonie, Monsieur le maire de l’arrondissement 10 de la ville de Ouagadougou, co-parrain de la cérémonie.
Camarades membres de l’Association pour la Solidarité, la Paix et le Développement, Mesdames, Messieurs,
Depuis un certain temps, il est de plus en plus question de reboisement tout azimut. C’est la nouvelle donne à laquelle nous sommes habitués à chaque saison hivernale. Nous nous réjouissons de cette prise de conscience des uns et des autres à reverdir le Burkina. L’Association pour la Solidarité, la Paix et le Développement, Développement (ASPD) est heureuse de faire partie des personnalités morales et physiques qui pensent que « celui qui plante un arbre avant de mourir n’a pas vécu inutilement ». Cette activité est la deuxième après la remise de matériel aux volontaires adjoints de sécurité depuis la création de notre association et nous avons trouvé qu’il est de bon ton de penser à la conservation et à la protection de l’environnement par cette plantation d’arbres.
Nous avons choisi cette activité parce que l’expansion de la ville de Ouagadougou, chacun ARHAMA. Boukari Kouanda, un des membres, laissa le secrétaire de Secours islamique remercier El Hadj Démé et voulant un logement, est la principale cause locale de déboisement de la flore dans notre pays. À cela, nous ajoutons la coupe abusive du bois et la divagation des animaux.
C’est pourquoi il est impératif de travailler à redonner un poumon à la ville de Ouagadougou. Cela pour résorber, un tant soit peu, les gaz à effet de serre qui polluent notre environnement. Nous avons Décidé de planter 150 arbres tout le long de cette avenue Arzouma OUEDRAOGO. Notre action est infime, nous le savons, mais nous voulons par ce simple geste inviter la population burkinabè, prise individuellement, à poser l’acte utile en plantant un arbre. Toute chose qui contribuera à faire reculer le désert et à aérer notre espace de vie. Car, le reboisement consiste simplement à remettre des plants d’arbres sur un terrain qui a été déboisé. C’est une opération qui consiste à restaurer ou créer des zones boisées ou des forêts qui ont été supprimées.
Excellence Monsieur le ministre d’Etat chargé des affaires à la présidence du Faso, le donateur, El Hadj Démé Allah, qui est le facilitateur de tout, a remercié les deux associations pour avoir compris l’esprit de son geste. Tout en souhaitant une bonne collaboration, il a remercié la société Optique 2000 qui est le donateur depuis l’Europe.
Par A.G. et secrétaire exécutif national du CDP, parrain de la cérémonie. Monsieur le maire de l’arrondissement 10 de la ville de Ouagadougou, co-parrain de la cérémonie, camarades membres de l’Association pour la Solidarité, la Paix et le Développement, mesdames, messieurs,
Si les hommes coupent des arbres, c’est souvent pour répondre à un besoin de court terme, notamment l’amélioration de leurs conditions de vie. En replantant des arbres, ils redonnent la vie et améliorent leurs conditions de vie sur le long terme. Il faut donc éviter que les jeunes arbres plantés soient une nouvelle fois coupés à cause notamment des difficultés socio-économiques des populations locales. Nous demandons aux populations riveraines de nous aider à protéger les jeunes arbres pour qu’ils grandissent et profitent à la population tout entière.
Nous ne pouvons pas terminer notre mot sans dire un grand merci à la population qui a accepté que nous puissions planter des arbres ici. Nous disons merci au maire de l’arrondissement 10, monsieur. Basile KABORE qui est notre co-parrain. Il a déterminé le terrain pour nous et nous a aidés avec les plants. Nous disons enfin un grand merci au ministre d’État, monsieur Assimi KOUANDA, Secrétaire Exécutif du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP). Nous souhaitons que les arbres que nous allons planter aujourd’hui vivent avec l’aide des populations riveraines et puissent profiter aux générations futures. Je vous remercie.
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Faits et gestes
SEMINAIRE DE FORMATION DES ENSEIGNANTS DU CERFI
La contribution de l’enseignant musulman en débat
C’est sous le thème : « Les 25 ans du CERFI, quelle contribution de l’enseignant musulman » que les enseignants venus de divers horizons du Burkina Faso se sont retrouvés. L’occasion était bien choisie pour faire le bilan de l’apport des enseignants dans le combat contre l’ignorance au Burkina. Au total, 305 enseignants ont répondu présent à l’appel. En rappel, le Cercle d’études et de Recherches en formation islamique (CERFI) a fêté ses 25 ans d’existence cette année. Saisissant cette occasion, la cellule des enseignants musulmans, en tant que cellule technique du CERFI, chargée de la formation, est en train de réfléchir sur le rôle qu’elle a joué durant ces 25 ans. « Quelle a été la contribution de la cellule en matière de formation et quelle doit être sa contribution dans les années à venir ? », voilà la grande équation que les enseignants ont résolue, selon l’imam Abdoul Aziz Kabré, conseiller pédagogique et secrétaire permanent de la cellule des enseignants musulmans.
Les objectifs de ce séminaire étaient d’abord de mobiliser les enseignants musulmans pour la cause de l’Islam de façon générale, puis qu’ils soient fiers d’être musulmans et travaillent pour la promotion de cette religion. « Nous voulons les outiller nécessairement pour qu’ils soient effectivement capables de jouer leur rôle de formateurs », a ajouté l’imam Abdoul Aziz Kabré. Si l’enseignant n’a pas de moralité, il va enseigner des choses qui ne sont pas bénéfiques aux enfants, a-t-il poursuivi. Il faut donc les outiller pour que leur enseignement soit correct et utile. Le séminaire était aussi une occasion de retrouvailles entre les enseignants. « Nous avons des personnes venues de tous les coins du Burkina. Donc avec ce frottement, il y aura une fraternisation entre les uns et les autres ; c’est ce que nous recherchons », a dit l’imam Abdoul Aziz Kabré. La cellule qui est un bureau de quatre membres dit avoir atteint ses objectifs car, comme convenu, 305 enseignants ont effectivement pris part à ce séminaire.
Par AG « Le Regard »
Le prochain nom de votre journal Voilà deux ans que le mensuel d’informations islamiques est dans vos kiosques. En deux ans, nous avons reçu des critiques, des suggestions dans le but d’améliorer le contenu de votre journal pour vous satisfaire davantage. Nous vous sommes très reconnaissants pour cette marque d’attention et de confiance. À Allah, qu’il plaise de vous en récompenser par le bien. Toujours dans cette dynamique d’amélioration, il nous plaît de porter à votre connaissance le changement très prochain de la dénomination de votre journal. Désormais, le Vrai Visage de l’Islam s’appellera Journal « Le Regard ». Outre ce changement, et ayant pris acte de vos suggestions, le contenu également va connaître une légère modification. C’est le lieu ici de réitérer nos remerciements à tous les lecteurs et de vous prier de continuer de nous apporter vos critiques et suggestions.
La Direction
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Le sermon du mois
Le viatique du candidat au hadj
Nous vous proposons ce que nous supposons être le meilleur sermon du mois. Nous vous préposerons désormais le sermon qui a le plus cadré avec l’actualité. Pour ce numéro, nous vous proposons le sermon de l’Imam Ouédraogo Abdallah, Imam de la mosquée Nouroullah située à la Patte d’Oie. Nous louons Allah (Pureté et gloire à Lui) et prions sur le prophète (psl), sur sa famille et ses compagnons. Allah a fait de nous des musulmans, ceux qui lui sont exclusivement soumis dans sa volonté. Cela est une grâce de sa part. J’atteste qu’il n’y a de dieu qui mérite d’être adoré sauf Allah et j’atteste également que Mohammad est son serviteur et son envoyé.
Allah a institué le pèlerinage pour les musulmans comme le cinquième pilier de la foi en Islam. Il est obligatoire pour tous les musulmans remplissant les conditions de son accomplissement, notamment les moyens financiers et physiques nécessaires pour effectuer le déplacement et de quoi mettre sa famille à l’abri du besoin pendant son séjour en terre sainte.
Avant d’effectuer le hadj proprement dit, le fidèle musulman doit s’assurer d’avoir posé un certain nombre d’actes. Il peut enlever des millions pour le voyage, il n’est pas compliqué d’enlever 50 000 F pour un maître pour un apprentissage.
Sixièmement, le pèlerin qui part au hadj pour le pèlerinage doit se consacrer exclusivement aux rites plutôt que de poursuivre les choses mondaines. Aller au pèlerinage. signifie se consacrer aux affaires cultuelles du hadj. Il serait malheureux que ce voyage spirituel se transforme. Il doit se repentir de ses péchés. Ceux qui commettent des actes répréhensibles doivent définitivement arrêter de s’adonner à ces pratiques avant le pèlerinage. Ce repentir signifie prendre une résolution ferme de ne plus revenir sur les mauvaises actions.
Deuxièmement, le candidat au hadj doit s’acquitter de ses dettes. On ne doit pas aller au hadj en ayant des dettes. Troisièmement, c’est de chercher le pardon et l’agrément de nos géniteurs s’ils sont vivants. Quatrièmement, c’est l’accord et l’agrément que la femme doit avoir de son mari avant d’effectuer le hadj. Cinquièmement, c’est d’avoir une bonne maîtrise des rites afin de pouvoir exécuter les rituels du hadj.
Septièmement, le candidat au hadj doit bien formuler son intention. Il doit éviter toute chose qui peut impacter négativement son hadj. Déjà en islam, le vol est interdit. Il l’est encore. Plus s’il a lieu à la Mecque et pendant le pèlerinage. Huitièmement, il est recommandé à un pèlerin de faire beaucoup d’invocations pour sa personne, sa famille et son pays d’origine. Sur le sol du pèlerinage, toutes les bonnes actions sont multipliées. Le pèlerin se doit d’être conscient et d’en profiter au maximum. Le prophète (psl) a dit : « Celui qui effectue quarante prières dans ma Mosquée, il sera éloigné du feu de l’enfer et il sera également écrit qu’il est un fils du paradis pendant qu’il est sur terre ». C’est pourquoi les pèlerins passent huit jours à la Mecque pour pouvoir bénéficier de ces quarante prières. Le prophète (psl) dit également : « Celui qui prie une seule prière dans ma mosquée, c’est comme s’il avait effectué cent mille prières ailleurs ». Le prophète (psl) recommanda également aux musulmans de lui rendre visite à Médine ainsi qu’à ses compagnons. Celui qui prie sur lui, Dieu lui rendra son souffle afin qu’il réponde à cette personne et il sera son témoin le jour de la résurrection. Nous Prions Allah, chers musulmans, afin que le pèlerinage soit un succès. Que les fidèles puissent effectuer le voyage dans de bonnes conditions et qu’ils retournent auprès de leurs familles en paix. Qu’Allah nous préserve contre les maux qui minent nos sociétés, à l’instar de la maladie à virus Ebola et des différents troubles susceptibles de menacer la stabilité et la quiétude des musulmans et du reste des populations.
Retranscrit par Arounan GUIGMA
De la bonne nouvelle ! Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information islamique « Le vrai visage de l’Islam » sur votre site favori : WWW.BISSMILLAHI-BF.ORG/
Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso
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Faits et gestes
IVE ÉDITION DU CONCOURS NATIONAL DE MUEZZINS
Radio Ridwane revalorise le rôle des muezzins
Le dimanche 7 septembre 2014, les muezzins étaient nombreux dans les locaux de la radio Ridwane FM pour assister à la remise des prix aux lauréats de la IVe édition du concours national des muezzins. Comme eux, les auditeurs et auditrices de la 100.3 FM n’ont pas voulu se faire conter l’événement. Les muezzins ont vu leur travail d’appel quotidien du Hazan récompensé.
Par Mouaz Ibn WARISS
L’honneur est revenu à Abdoul Moumouni Ouédraogo, président du comité d’organisation, de présenter le contexte et les objectifs de ce concours national des muezzins. « …Tout d’abord, par ma voix, le comité d’organisation vous exprime ses sincères remerciements pour votre présence en ces lieux. Le concours national des muezzins vise à promouvoir, valoriser et à relever les niveaux des muezzins », a-t-il annoncé.
En rappel, le concours est à sa IVe édition. L’édition présente a enregistré au total 68 candidats venus non seulement de grandes villes du pays mais aussi de provinces lointaines. Après la phase de présélection, vingt candidats ont concouru. À l’issue de cette confrontation, trois candidats ont convaincu les membres du jury. « Faut-il le souligner, notre tâche n’a pas été aussi facile. Les candidats se sont distingués sur le fil de cheveux », a reconnu Mahi Yaogo. Lorsque la parole est revenue au directeur de la radio Ridwane FM, il s’est réjoui de la mobilisation qui s’est faite autour de cette activité et a tenu à remercier tous les invités pour leur présence qui témoigne, selon lui, du sens de leur reconnaissance des efforts et du sacrifice des muezzins. « Cette activité vise à promouvoir et à valoriser la fonction de muezzins dans les mosquées et est ouverte à tous les muezzins de la ville de Ouagadougou et des villages environnants qui reçoivent nos programmes », a rappelé Tahéré Ouédraogo. Joignant sa voix à celle du président d’organisation, le directeur de la 100.3 a tenu à remercier le parrain attitré du concours, à savoir Cheick Aboubacar Siddiq Tao. « Nous tenons particulièrement à remercier le parrain et le promoteur de la manifestation, qui a bien voulu mettre à la disposition des lauréats divers lots », poursuit Tahéré Ouédraogo. Ce dernier s’est dit fier et honorer de s’associer à cette activité. Il dit trouver dans ce concours, un espace de reconnaissance et d’encouragement de toute la communauté à l’endroit des muezzins. « Tout en vous souhaitant la bienvenue à cette noble activité (…), mes remerciements vont aussi aux organisateurs qui m’ont vivement honoré en me choisissant comme parrain de la quatrième édition du concours national des muezzins », a confié Cheick Aboubacar Siddiq Tao. Et au parrain d’encourager les organisateurs à continuer cette belle initiative qui permet de rendre honneur à ces « braves et dévoués croyants ». C’est en cela qu’il trouve qu’Emmanuel Kant a eu raison de dire que « ce n’est pas parce que c’est difficile qu’on ne doit pas oser, mais c’est parce qu’on n’ose pas que c’est difficile ».
La cérémonie s’est clôturée avec la remise des prix aux lauréats qui étaient tous heureux. Certains Oulema comme Dr. Nabaloum étaient de l’assemblée. Sofiane Tapsoba s’est honoré d’être désigné comme le grand lauréat en recevant ses lots de la main du... parrain Aboubacar Siddiq Tao.
SEXUALITÉ DU COUPLE
Y a-t-il des interdits particuliers la nuit de noces ? Nous poursuivons la série des rappels liés à la sexualité du couple. Dans le présent article, nous restons dans le cadre de la nuit des noces pour évoquer les comportements à avoir. Je me pose plein de questions à propos de la nuit de noces. J’ai entendu beaucoup de choses – des interdits le plus souvent – et j’aimerais savoir concrètement comment cela se passe, car je n’ai personne de fiable à qui le demander.
Réponse : Je voudrais tout d’abord rappeler qu’il n’y a pas de sujet tabou en islam. Dans le passé, d’illustres ulémas comme as-Suyûtî, Ibn Hazm ou al-Ghazâlî, sommités en matière de science du Coran et des Hadîths, auteurs d’ouvrages sur le Coran, les Hadîths, le droit, la spiritualité, etc. qui font aujourd’hui encore référence, ont eux-mêmes laissé des écrits sur la sexualité. D’ailleurs, n’est-ce pas Dieu qui a créé l’homme et a voulu qu’il ait une âme comme un corps ? Ne nous a-t-Il pas donné des directives pour notre vie sur terre, avec toutes les composantes de celle-ci ? Ce qu’il faut cependant, lorsqu’on aborde ce genre de sujets, c’est de rester dans le cadre du permis et d’utiliser un langage plein de pudeur. Je vous invite à lire sur le site l’article traitant des règles à respecter lors des relations intimes. Tout ce qui y est écrit est aussi valable pour la nuit de noces, pour laquelle il n’y a pas, contrairement à ce qu’on vous a dit, d’interdits spéciaux en islam.
Par contre, il y a alors, en plus de ce qui est relaté dans l’article sus-cité, quelques points supplémentaires à observer :
1) Le Prophète a recommandé que le nouveau marié prenne entre ses doigts les cheveux du front de son épouse et adresse l’invocation suivante à Dieu : « O Dieu, je Te demande le bien qu’il y a en elle et le bien de son être comme Tu l’as créé. Et je cherche refuge en Toi contre le mal qu’il peut y avoir et le mal de son être comme Tu l’as créé. » (Cette invocation signifie que nous demandons à Dieu de nous Accorder le bien qu’il a placé en toute personne, et de nous préserver par exemple des petits défauts que toute personne possède.
Des Compagnons du Prophète tels que Abû Dharr, Hudhayfa, et Ibn Mas’ûd, ont également recommandé que les nouveaux mariés, lorsqu’ils se retrouvent entre eux, fassent une prière (salât) de deux rak’as, puis qu’ils invoquent (du’â) Dieu en Lui demandant de leur accorder Sa bénédiction. De plus, Ibn Mas’ûd a recommandé de faire cette invocation après la prière des deux cycles : « O Dieu, accorde-moi ta bénédiction à propos de mon épouse et accorde-lui ta bénédiction à mon propos. O Dieu, garde-nous unis tant que tu nous unis dans le bien, et sépare-nous si tu nous sépares pour le bien. »
Il faut que le nouveau marié soit particulièrement attentionné et galant vis-à-vis de son épouse, en lui offrant par exemple une petite collation ou autre. Ces trois points particuliers à la nuit de noces sont visibles, avec leurs références et les formules des invocations en arabe, dans Adâb. uz-zafâf (pp. 19-25). Le troisième point doit être l’objet d’une attention toute particulière de la part du nouveau marié. En effet, l’homme et la femme ne vivent pas leur sexualité exactement de la même manière : l’homme considère que les préliminaires sont quelque chose à faire le plus rapidement possible pour passer ensuite à ce que lui considère être l’essentiel ; alors que pour la femme, tout est essentiel, et surtout les préliminaires. Pour l’homme, la sexualité est beaucoup plus physique ; tandis qu’une femme ne peut se donner à son mari que si elle se sent bien avec lui, si elle s’estime en sécurité auprès de lui, si elle y est prête psychologiquement. Le mari doit donc s’efforcer d’apporter une attention particulière sur ce point. Cela est valable tout le temps, mais plus encore pour la nuit de noces, où il est normal que, ne se connaissant pas bien, on éprouve encore l’un et l’autre une certaine timidité. Le nouveau marié doit donc faire attention à ne pas vouloir aller vite, il doit faire preuve de galanterie, il doit ne pas oublier que la femme aime le romantisme. Attention aux gestes précipités, que la nouvelle mariée pourrait mal interpréter ; il faut laisser les choses venir en leur temps. On s’est mariés avec l’intention de rester ensemble toute sa vie, et il y a donc tout le restant de sa vie devant soi. Patience, donc. Et si l’épouse n’avait auparavant jamais connu de mari et qu’il s’agit de la première fois, alors le mari devrait être encore plus patient, doux et attentionné. Car cette première fois causera à la nouvelle mariée une certaine douleur, et le mari devrait faire de son mieux pour que son épouse passe cette étape avec le moins de douleur possible. (Il faut se renseigner au sujet de ce point auprès d’amis que l’on sait être dignes de confiance, honnêtes et sérieux.)
Par Cheikh Anas Wallâhu A’lam (Dieu sait mieux).
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Une entrepreneur, une vision, une foi
J SAIDOU DEME, DIRECTEUR GENERAL DE ART TECHNOLOGY
« Refuser de payer son personnel, est une chose qui contraint à la faillite » El Hadj Démé Saidou, est le Président fondateur de Art Technology. Directeur général de cette société, pour être plus précis, le fidèle musulman qui allie savoir-faire et savoir-être. Pétri d’expériences dans le domaine de la maintenance bureautique, nous l’avons rencontré pour partager avec vous les secrets de son succès.
Le VVI : Qu’entendez-vous par entreprendre ?
El Hadj Saïdou Démé : Entreprendre dans le domaine de l’entreprise, c’est savoir bien gérer le bien de l’entreprise et savoir bien gérer le personnel. C’est une tâche qui demande beaucoup de courage. Le plus délicat c’est la gestion humaine, étant donné que chacun vient avec son esprit et qu’il faut savoir gérer. Il y a des personnes de bonne foi et d’autres qui en ont peu. La question de l’honnêteté se pose.
On voit que votre structure porte la dénomination de Art Technology. Pourquoi une telle appellation ?
Nous sommes dans un domaine technique notamment la Maintenance. Nous avons débuté dans ce domaine, raison pour laquelle nous avons opté pour le terme Technology et l’Art, comme vous le savez, c’est la maîtrise. Pouvons-nous savoir exactement ce que vous faites comme maintenance ? Nous sommes dans la maintenance bureautique spécifiquement, mais nous nous intéressons également à d’autres domaines.
Parlant de maintenance bureautique, nous exerçons particulièrement dans la réparation des copieurs. Nous sommes également dans la vente. Apparemment, votre entreprise connaît du succès ? Je remercie Dieu pour cela et je l’accepte. Mais sachez que le début n’a pas été du tout facile. Nous sommes allés d’un point zéro pour atteindre ce que nous sommes actuellement.
Au tout début, la société a commencé avec une seule personne, notamment ma modeste personne. Je faisais la maintenance de gauche à droite, ensuite je me suis associé à un employé et ainsi de suite jusqu’à me lancer dans la commercialisation des appareils technologiques. Les louanges reviennent à Dieu. Beaucoup, les entrepreneurs burkinabè n’ont pas d’ambitions. Ils se contentent du peu qu’ils ont. Je pense que ce n’est pas le cas, entreprendre ne dépend pas d’une seule personne, il y a plusieurs facteurs qui sont en jeu. Pour promouvoir l’entrepreneuriat, c’est d’abord les relations, notamment avec la banque, et se doter d’un personnel qualifié afin que l’entreprise prenne un envol, quel que soit le contexte.
Si nos entrepreneurs se limitent à ce qu’ils ont, c’est parce qu’ils n’ont pas un soutien véritable. D’abord, il faut savoir qu’entreprendre nécessite l’obtention d’argent et dès que cela fait défaut, c’est compliqué. Les banques ne sont pas toujours faciles. Prenons un exemple tout simple : vous venez de débuter en commerce, il faut qu’un proche vous vienne en aide ou une personne extérieure. Dans le cas contraire, vous êtes obligé de trouver les fonds quelque part et si cela n’aboutit pas, il serait compliqué d’avancer.
Entreprendre, c’est avoir les moyens, c’est-à-dire de quoi entreprendre. C’est aller. à la banque qui va vous demander un PUH et si vous n’avez pas ce PUH ? S’il s’avère que vous ne pouvez pas obtenir les garanties exigées par la banque, vous serez obligé de vous rabattre sur la famille. Si ce créneau ne marche pas, c’est de vous battre pour que les fenêtres s’ouvrent ailleurs. On n’entreprend pas avec zéro franc.
D’autres croient, par contre, que c’est en privant son personnel de ses droits et en refusant de payer ses impôts qu’une entreprise peut prendre une croissance économique. Je pense que c’est un peu difficile de brimer ses employés ou de se dérober à la fiscalité pour avancer. Si vous le faites, il y a toujours des traces et si on vous attrape vous revenez à la case départ. C’est dire qu’un entrepreneur avisé et convaincu n’a rien à gagner en se comportant de la sorte ; c’est juste pour un temps.
Il y a des bilans à faire, chose qui ne vous permettra pas de vous dérober des agents des impôts pour toujours. Brimer également ces employés est un mauvais choix. Je crois que payer son Le personnel ne peut conduire une entreprise à la faillite, bien au contraire. Quel peut être le rôle d’un DG dans une boîte comme Art Technology ? C’est d’organiser les différents programmes et la position des uns et des autres avec les tâches qui leur reviennent. Trouver la clientèle et lancer les différentes commandes.
Le gouvernement, dans les récentes mesures dites sociales, a fixé des conditions pour pouvoir bénéficier de prêts. Quelle lecture faites-vous de cette politique ? C’est une bonne initiative pour le gouvernement et aussi pour ceux qui vont en bénéficier. Mais je n’ai pas encore vu quelque chose de concret où un gouvernement distribue de l’argent. Je ne pourrai pas dire que ça ne va pas se faire, mais ce serait une première si cela aboutissait. À notre niveau, le gouvernement ne nous a pas soutenus. On a l’impression que l’employabilité des jeunes n’est pas une préoccupation majeure du gouvernement ? Toute entreprise a sa capacité et je prends le gouvernement comme une entreprise qui ne peut pas. employeur tout le monde. C’est difficile ; le gouvernement ne peut pas prendre des gens qui ne vont pas travailler et toucher des salaires par mois. C’est en fonction du besoin que le gouvernement doit prendre. Ce que moi, j’ai à donner comme conseil, c’est que tout un chacun est appelé à entreprendre parce que le gouvernement ne pourra pas prendre tout le monde, même ailleurs, c’est le cas. D’aucuns croient plus à la bureaucratie qu’à l’auto-emploi. C’est bien pour eux de s’intéresser à la bureaucratie, une chose est de sortir avec les diplômes, une autre chose est d’avoir de l’expérience. Il y a des stages à faire afin d’acquérir beaucoup d’expériences, on ne brûle pas les étapes. C’est une question de procédure. Qu’est-ce qu’il faut pour que cette jeunesse ait confiance à l’auto-emploi ? Il y a aussi cette question de manque de bénéfice si le projet aboutit réellement.
Suite page 16
Le vrai visage de l’islam - N°019 du 05 septembre au 05 octobre 2014 Page 15 entrepreneur, une vision, une foi
Suite de la page 15 avec les différentes banques afin qu’il y ait des crédits à taux vraiment faibles pour ceux qui veulent entreprendre. Maintenant, si le gouvernement ne joue pas au facilitateur en faveur de ces jeunes diplômés, ils vont toujours se rabattre à son niveau. Il faut un créneau sûr pour la jeunesse, sinon il y aura toujours des frustrations.
Depuis la création de Art Technology, combien de jeunes ont pu bénéficier de votre expertise ? Nous sommes 22 personnes à travailler pour la société et ce n’est pas seulement la maintenance et la vente. Nous formons les El Hadj Saïdou Démé, PDG de Art Technology l’Islam au Burkina Faso.
La CMBF (Communauté musulmane du Burkina Faso) : Elle a beaucoup œuvré en tant qu’association mère ; elle a également des initiatives en vue. Nous prions Dieu, afin que toutes ces structures aient plus de facilité et de ressources nécessaires pour avancer.
Le Mouvement Sunnite : Le mouvement se bat. Ses responsables sont plus dans le Regroupement des jeunes, notamment intellectuels et commerçants. Beaucoup de gens y adhèrent à cause de leur abnégation. Je salue leur manière de procéder. Jeunes à la maintenance. Pour ceux qui n’ont pas les moyens de se payer une formation en maintenance bureautique, Art Technology les reçoit. On a formé plusieurs personnes qui, de nos jours, subviennent à leurs besoins et à ceux de leur famille.
Nous savons que vous êtes un musulman pratiquant. Parlez-nous de votre compréhension de cette grande religion ? L’Islam pour moi, c’est mettre tout le monde au même niveau de prospérité économique et sociale. C’est de permettre aux hommes de réussir leur vie sur terre. C’est la facilitation de la vie de l’être humain dans tous les domaines. L’Islam nous permet d’avoir moins de souci. En définitive, l’Islam, c’est la vie.
D’aucuns trouvent qu’il est extrêmement pénible de concilier entrepreneuriat et bonne pratique de la religion ? Moi, je pense que les deux vont ensemble. Êtes-vous un converti ou né musulman ? Je suis né musulman ainsi que Dieu l’a voulu ! Comment vivez-vous la foi en famille ? On s’organise comme tout musulman selon les enseignements de l’Islam. On a aussi un œil vigilant sur l’éducation des enfants.
Quelle lecture faites-vous de la violence religieuse à l’image de Boko Haram qui le fait si bien ? Jusqu’à preuve du contraire, ces gens qui font la violence au nom de l’Islam n’ont pas montré du doigt un verset dans le Coran qui les oblige à avoir le comportement qu’ils ont. Sinon, nos responsables religieux ont toujours démontré le contraire par des versets interdisant la violence. Maintenant, il faut que ces personnes qui font de la violence leur pilier religieux au nom de l’Islam nous apportent des arguments coraniques. En réalité, il n’y a pas une trace de source de violence dans notre religion.
Dans notre pays, la plupart des leaders musulmans reconnaissent qu’il y a un problème d’organisation. Une grande communauté, mais qui reste très faible et fragile. Votre question est pertinente. Il faut que Les responsables religieux se concertent afin de trouver une solution aux divergences. Il faut qu’ils soient des modèles pour le reste de la communauté. Mais si les dignitaires sont divisés, les fidèles vont se diviser. Il faut forcément un leadership, sinon on aura toujours des problèmes. Pensez-vous que les séminaires religieux peuvent être un tremplin dans ce sens ? Je pense que c’est une bonne chose. Maintenant, il faudra que les séminaires concernent les musulmans de tous les bords. Les séminaristes ainsi que les panélistes. Donner l’impression que ce n’est que l’affaire d’un groupe n’est pas plausible à mon sens. Il faut inclure surtout les chefs religieux des autres associations.
Nous allons terminer cette partie par vous demandant votre appréciation sur : Les CERFI/AEEMB : Ce sont deux associations très importantes puisqu’elles ont œuvré pour les musulmans qui étaient autrefois dans l’obscurité. Je pense que si elles persévèrent dans cette lancée, on aura plus de musulmans intellectuels et dévoués. Pour la cause de Si on vous demandait de dire quelques mots à votre collègue non musulman afin de le convaincre sur l’importance de l’Islam ? Je lui ferais comprendre que l’Islam lui permettra de bien organiser sa vie, d’être débarrassé des problèmes d’inquiétude et d’être plus relaxe.
Depuis un certain temps, le pays vit des contestations politiques entre le pouvoir et l’opposition. Une situation qui inquiète plus d’un dans notre cher pays. Quelle est votre lecture de la chose ? La politique ce n’est pas mon fort. Je demande à ces politiciens de s’entendre pour que l’on ne vive pas des problèmes, à l’instar d’autres pays comme la Côte d’Ivoire.
Au Burkina, nous sommes tous frères. Faire en sorte qu’il y ait une issue favorable, c’est cela que je souhaite. Dans le souci d’une stabilité durable, que peuvent faire les musulmans ? C’est de ne pas prendre parti, à voir également ce qui est juste et donner des conseils. Il faut que les dignitaires religieux trouvent des mots justes à l’endroit de la population. Page 16
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