Issue
L'Autre Regard #35
- Classe de ressource
- Issue
- Collections
- L'Autre Regard
- Titre
- L'Autre Regard #35
- Editeur
- L'Autre Regard
- Date
- 5 février 2016
- numéro
- 35
- Résumé
- Mensuel d'informations islamiques et générales
- nombre de pages
- 16
- Sujet
- 11 septembre 2001
- Amnesty International
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Attentat de Ouagadougou de 2016
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Congrès CERFI (2015)
- Démocratie
- Hadith
- Mohammed Kindo
- Moussa Nombo
- Mouvement Sunnite du Burkina Faso
- Pauvreté
- Souleymane Ouédraogo
- Sunnah
- Terrorisme et radicalisation
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-issue-0000170
- contenu
-
Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48
TERRORISME
Se poser les bonnes questions
Prix : 300 F
Mensuel d’informations islamiques et générales - N°035 du 5 février au 5 mars 2016
LUTTE CONTRE LES TERRORISTES DJIHADISTES OU TERRORISTES ?
Ne pas tomber dans le piège P.12
ASSASSINAT DE KHADAFI P.10
Les vraies raisons se précisent peu à peu
ISRAEL
Un plan P.14 pour détruire la mosquée d’Al Aqsa
«Les savants ont un grand rôle à jouer», P.6
DR Mohammed Kindo
«Le mal n’a ni religion, ni couleur, ni race, ni sexe», P.9
Cheikh Rabo MAHAMADY OUEDRAOGO, VICTIME DES ATTAQUES
L’imam Ilboudo témoigne de la P.4 qualité de l’homme
«La France sans les musulmans ne serait pas la France» P.9
Editorial
TERRORISME
Se poser les bonnes questions
L’enlisement du monde dans la terreur ne connaît décidément pas de limite. Les Burkinabè avaient l’habitude de voir sur leurs petits écrans la violence et le martyr dans d’autres pays. Tel un phénomène Implacable, la capitale burkinabè a connu son tour en ce début de la nuit du vendredi 15 janvier 2016. Nous assistons impuissamment au basculement de notre monde dans un engrenage de tueries sans qu’une lueur d’espoir de solutionnement soit présentée. En début de nuit du vendredi, une panique saisit Ouagadougou. Des échos font état de coups de feu nourris sur l’avenue Kwamé Nkrumah. Sans savoir exactement de quoi il est question, chacun prend ses jambes au cou pour se mettre en lieu sûr. On apprendra dans la foulée qu’il s’agit d’un attentat mué en prise d’otage en cours à l’hôtel Splendid et au Café Cappuccino. Deux bâtisses séparées par l’avenue et se faisant face. Les forces de l’unité d’élite de la gendarmerie et des forces étrangères (françaises et américaines) donneront l’assaut pour libérer les otages. De source sécuritaire, trois preneurs d’otages sont tués. Et en définitive, les assaillants abattent une trentaine de personnes de 18 nationalités. Le lendemain, tout le pays est sous le choc face à une. Scène de violence mortelle rarement vue dans la capitale. Jusque-là, le Burkina connaissait des attaques isolées dans quelques villes frontalières. Mais cette fois, c’est Ouagadougou qui vient de découvrir le mode opératoire de groupes djihadistes ayant leur base arrière au Sahel. L’attaque est revendiquée par le groupe Al Mourabitoune de Mokhtar Belmoktar. Le mode opératoire fait penser à celui de l’attaque de l’hôtel Radisson de Bamako perpétrée le 20 novembre 2015. L’attentat de Ouagadougou a été précédé d’une autre attaque le même jour à l’intérieur du pays à Tin-Abao dans la région du Sahel. La psychose est généralisée et bonjour à la cacophonie.
Cacophonie et supputation. Tout observateur averti savait que le Burkina Faso était dans la ligne de mire des groupes djihadistes du nord Mali. Ces derniers avaient menacé de représailles en 2013 tous les pays qui se sont coalisés pour les attaquer. Le Burkina y avait des éléments. Deuxième fait, ces personnes frappent là où elles trouvent. Et dans une telle... Situation, aucun pays ne se fait des illusions en s’estimant à l’abri d’attentats. La funeste attaque de Ouagadougou a donné libre cours à toutes sortes de supputations. Certains ont vite fait d’établir un lien entre l’attentat et l’arrestation des deux généraux (Diéndéré et Djibril Bassolé). D’autres brandissent l’affaire des écoutes téléphoniques entre Soro et Djibril. Des doigts accusateurs désignent Blaise Compaoré… Le bouc émissaire en tant que complice ou instigateur était recherché partout.
Amalgame et stigmatisation. Dans la logique de désignation du complice ou de l’instigateur, femmes en voile (singulièrement celles en voile intégral) et hommes barbus étaient la cible de stigmatisation. Bien que des chefs religieux musulmans aient sévèrement condamné l’attentat, bien que l’attentat ait aussi été revendiqué par Moktar Belmoktar. Certains n’ont trouvé mieux que d’accuser des hommes et femmes se singularisant par leur religion. L’Islam. Si les groupes djihadistes se réclament de l’Islam, cela ne veut pas dire. que c’est au nom de l’Islam ou de tous les musulmans qu’ils commettent leur forfait. Sinon, si l’on devait comprendre les choses de la sorte, les actions de terreur d’autres personnes se réclamant d’une communauté devraient aussi être mises sur le compte de cette communauté.
Il est tout de même difficile de comprendre comment on peut focaliser le débat sur le terrorisme sur des choses comme la barbe, le voile, le pantalon raccourci en occultant les moyens avec lesquels ces groupes sévissent. Nous voulons parler des armes hautement sophistiquées que ces personnes utilisent. Jusqu’à preuve du contraire, aucune usine de fabrication d’armes n’a été découverte comme appartenant à ces groupes. Comment ces derniers parviennent-ils à s’armer de façon importante ? Ce sont entre autres des questions de fond que nous devons explorer si nous voulons mener une réflexion assez pertinente sur ce monstre qui menace tout le monde.
Il faut peut-être voir en ces actions les effets de psychose qu’a engendrés l’attentat. Heureusement que les actions de stigmatisation n’ont pas pris une envergure importante. Il faut cependant que chacun prenne conscience pour éviter le syndrome centrafricain. L’état de notre monde, marqué par la violence qui gagne en ampleur et en cruauté, nous impose des attitudes et actions pour le réduire de façon significative. Ce que le Burkina a connu en quelques heures, c’est ce que d’autres pays comme l’Irak, la Palestine occupée, le Yémen, la Syrie, la Libye, etc. connaissent pendant des années et, dans la plupart des cas, par le fait de dirigeants occidentaux qui cherchent à soumettre les richesses de nombre de pays à leurs multinationales. Le terrorisme prend ainsi plusieurs facettes. Certains le pratiquent pour piller des richesses, s’accaparer des terres ou imposer la démocratie. D’autres s’inspirent également de cette méthode pour se faire entendre. Sans vouloir justifier les tueries d’innocentes personnes par les groupes djihadistes, il est tout de même important de reconnaître que les victimes de La violence d’État des pays occidentaux est de loin plus importante que celle de ces groupes. « La guerre contre le terrorisme » lancée par des dirigeants occidentaux, notamment Georges W. Bush, ne fait que péjorer la situation. N’y a-t-il pas d’autres solutions pour enrayer ce fléau ? Que chacun commence à balayer devant sa porte.
La rédaction
RECEPISSE
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Dessinons l'avenir ensemble !
L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016
Chez nous CEREMONIE D’HOMMAGE
Les messages des communautés
La Nation a rendu hommage le 25 janvier dernier aux victimes à la place de la « Révolution ». Nous vous publions l’intégralité des messages des différentes autorités religieuses.
Message de la communauté musulmane
Nous sommes réunis ici pour sauver notre monde du flot du terrorisme et de la violence extrémiste. Le véritable test pour la croyance n’est ni les slogans, mais c’est de vivre en conformité avec les principes fondamentaux que prônent toutes les religions du monde. Sur le caractère sacré de la vie humaine et le respect de la dignité humaine, nous devons tous condamner avec énergie ce qui est prôné par les terroristes. Nous devons organiser nos énergies à l’échelle communautaire afin de lutter contre tous les facteurs qui favorisent le recrutement des terroristes. Nous avons besoin de mettre en place des cadres nécessaires pour détecter les gènes à tendance terroriste et empêcher tous ceux qui s’y aventurent d’emprunter les chemins qui mèneront à. leur perte. Nous devons accompagner les familles en les soutenant par des conseils et de diverses manières. Nous devons promouvoir l’engagement positif des citoyens musulmans afin qu’ils ne puissent jamais s’asseoir à la table où les terroristes se retrouvent pour partager leurs idées. Au-delà de nos identités ethniques ou religieuses, il y a d’abord notre identité commune et c’est elle qui souffre chaque fois qu’un acte barbare est commis. Ces actes ignobles sont à la fois opposés à la foi islamique, car l’islam place l’homme au-dessus de tout. Le Coran condamne fermement le fait d’ôter la vie à une personne, et quiconque ôte la vie à un homme agit comme s’il avait ôté la vie à tous les hommes. Les terroristes ne laissent personne sur leur chemin pervers. Même les grands pays musulmans comme la Malaisie, le Pakistan, l’Arabie Saoudite et j’en passe, sont les cibles de ces hommes sans foi ni loi. Au nom de tous les musulmans du Burkina Faso, je présente les condoléances les plus attristées aux parents des disparus. et souhaite prompt rétablissement aux blessés. Que les âmes des martyrs reposent en paix et qu’Allah veille sur le Burkina Faso.
Message de la communauté catholique : Notre nation burkinabè et ses amis, qui ont perdu les leurs dans une immense peine, douloureuse et prématurée, suite aux attentats terroristes, au nom de toute l’église catholique, nous souhaitons à tous la paix dans les cœurs de la part de notre Seigneur Jésus-Christ, notre Sauveur. Aux familles éplorées, nos sincères condoléances et notre compassion ; aux blessés, prompt rétablissement. À tous ceux qui ont perdu la vie, que la terre du Burkina leur soit douce.
Félix Kinda, frère cadet de Pascal Kinda. Malgré les efforts du nouveau gouvernement pour relancer les activités, il se trouve des gens méchants qui veulent toujours marcher à contre-courant de la volonté du peuple. Cela est vraiment déplorable et condamnable. Nous apprécions la cérémonie qui vient de se dérouler ce matin en mémoire des victimes et remercions les plus hautes autorités. Autorités pour avoir permis cela. Cette date du 25 janvier a été une journée très mémorable et restera à jamais dans les cœurs. Dans son message, j’ai été édifié par l’appel à la vigilance lancé par le président du Faso pour faire face à ces mécréants de terroristes.
Croyant ou incroyant, la mort est toujours une dure épreuve pour la foi et en de pareilles circonstances, la foi sombre et le désespoir semblent prendre le dessus. C’est pourquoi nous demandons au Créateur tout-puissant, sa force. Dans la foi, ceux que la mort nous enlève restent toujours présents car, dit-on, le vrai tombeau d’un mort, c’est le cœur des vivants. Même si la foi et l’espérance n’abolissent pas la souffrance ni la peine, elles leur donnent un sens nouveau, et la pensée de Biraogo Diop selon laquelle « les morts ne sont pas morts » était une promesse d’immortalité.
Ainsi donc, nos frères et sœurs ne sont pas morts mais ils Idrissa Ouédraogo, parent de victime. Je voudrais dire merci aux autorités et leur dire que nous, Parents des victimes, nous sommes très contents. C’est le même sentiment que je voudrais aussi exprimer au nom des parents de tous les blessés, dont certains sont toujours dans les hôpitaux. Je voudrais saisir l’occasion pour inviter les populations à une collaboration franche afin que nous puissions dénoncer tous les cas suspects. C’est ensemble que nous allons, de concert avec nos autorités et les forces de défense, lutter efficacement contre le terrorisme. Que cette barbarie ne se reproduise plus jamais sur notre territoire et même partout ailleurs.
Ils sont nés dans une autre vie, la vie en Dieu. Si la loi de la mort nous inflige la promesse de l’immortalité, que le Christ nous apporte la consolation. Pour tous ceux qui croient en Dieu, la vie n’est pas détruite mais elle est transformée. Lorsque prendra fin leur séjour sur la terre, les hommes que tu as créés ont déjà une demeure dans les cieux. En ces instants d’épreuve, nous te supplions, Seigneur, de les accueillir auprès de toi. Seigneur, exauce nos prières de ce jour. Que Dieu. Bénisse le Burkina Faso. Livre de la sagesse : « Dieu a créé l’homme pour une existence impérissable et a fait de lui une image de ce qu’il est lui-même. La vie des justes est dans la main de Dieu. Aucun du monde n’a la main sur eux. Quand ils nous ont quittés, on les croyait anéantis alors qu'ils sont dans la paix. Aux yeux des hommes, ils subissaient un châtiment mais par leur espérance, ce qu'ils ont eu à souffrir était peu auprès du bonheur qu'ils ont été comblés. Dieu les a mis à l’épreuve et les a reconnus dignes de lui-même... Ceux qui mettent leur confiance au Seigneur comprendront la vérité. Ceux qui sont fidèles resteront avec lui dans son amour car il accorde à ses élus, grâce et miséricorde. »
Que Dieu tout puissant accorde au peuple burkinabè, grâce, miséricorde et paix.
Message de la communauté protestante : Le vendredi 15 janvier 2016, des mécréants s’en sont pris au peuple burkinabè en commettant un acte diabolique, et de surcroît, un jour sacré et béni pour nos frères musulmans. J’ai foi que... Quoi qu’il se fasse, la justice leur sera appliquée dans toute sa rigueur. La parole de Dieu déclare dans le livre de Chroniques, 2 Chr 7-14. Ce matin, je voudrais humblement dire que le Burkina Faso a été durement frappé, mais nous allons toujours continuer à prier pour ce pays.
« Seigneur, j’ai deux vœux à te formuler : je t'implore d’essuyer les larmes de tous ceux qui ont été endeuillés par ce drame et d’apaiser leurs cœurs. Que tous ceux qui ont été blessés recouvrent la santé. Deuxièmement, Seigneur, ces abrutis pensent qu’ils nous ont causé du tort parce qu’ils se disent que nous ne les voyons pas, mais toi, Seigneur, tu les vois. C’est pour cela que je t’implore de tendre ta sainte main sur tous tes enfants pour que ce genre de drame n'arrive plus jamais. Que ton nom soit loué à jamais au nom de Jésus-Christ, ton fils ; Amen. »
L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016
Chez nous, MAHAMADY OUEDRAOGO, VICTIME DES ATTAQUES DU 15 JANVIER, continue d’être une terre hospitalière. L’imam Ilboudo. témoigne de la qualité de l’homme. Après ces attentats, on assiste à des stigmatisations qui tendent à une discrimination. On se souvient comme si c’était hier, de l’attaque terroriste qui a frappé le Burkina Faso dans la soirée du 15 janvier 2015. Cette attaque abominable a endeuillé des familles et la nation burkinabè. Dans cette foulée, l’Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina Faso « AEEMB » a perdu un de ses valeureux militants du nom de Mahamady Ouédraogo. Dans cet entretien, Imam llboudo nous parle de l’engagement de cet homme pour la cause de la religion. Puisse Allah lui accorder le paradis, à notre frère qui nous a devancés dans l’autre monde.
L’AUTERGARD : Salam Imam. Pouvez-vous faire votre présentation à nos lecteurs ?
Je suis Alidou llboudo, instituteur de profession, et Imam de l’Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina Faso « AEEMB ». Lors des attentats terroristes du 15 janvier, l’AEEMB a perdu un de ses militants. Pouvez-vous nous en parler ?
Je remercie Allah. Tout d’abord, je m’incline devant la mémoire de tous ceux que nous avons perdus ce jour-là. Je demande à Allah qu’il assiste notre pays dans ces durs moments que nous traversons ; et qu’ensemble nous puissions dépasser cela et renouer avec les espoirs de développement que nous nourrissons après les élections avec le nouveau gouvernement que nous venons d’avoir. C’est vrai que c’est une période difficile, et parler de quelqu’un que l’on a perdu, c’est difficile pour nous, d’autant que son souvenir nous reste dans une douleur.
Mahamady Ouedraogo, nous l’appelons affectueusement Mady. Il travaillait avec nous depuis une quinzaine d’années, et il est de profession chauffeur de taxi. Il conduisait parfois les véhicules de location, des services particuliers des organismes. Particulièrement à la mosquée, il s’occupait de la quête de vendredi. Et lors des autres grandes prières, il nous aidait à organiser la quête, car c’est un ancien de l’école Franco-arabe. Il a milité dans la structure de l’AEEMB dans sa région de. Kaya, Et à Ouagadougou quand il a intégré l’association, il pouvait nous aider à organiser la quête. C’est à ce poste qu’on l’a affecté depuis une quinzaine d’années. Au sein de la mosquée, nous avons également des personnes très âgées, et parfois c’est Mahamady qui les conduisait pour la prière de vendredi. Il faisait ce travail de façon bénévole. Comme il est un conducteur, lorsqu’on a besoin de déménager ou de transporter quelque chose, il se mettait à la disposition de la mosquée pour faire ce travail.
Quinze ans au sein de l’AEEMB, en quelle année exactement a-t-il intégré la structure ? Comme il a commencé à militer dans sa région d’origine, et nous, à Ouagadougou, je ne saurais dire en quelle année il a intégré l’AEEMB. Quel a été le but de sa présence à Cappuccino ? Comme je l’avais signifié plus haut, Mady était un chauffeur ; et c’est dans le cadre de son travail qu’il s’y était rendu. Il conduisait un véhicule d’une ONG, qui se trouve être Amnesty International. Et sa patronne, Leila Alawy, a préféré. Prendre un pot à Cappuccino. C’est donc dans le cadre de son travail qu’il a croisé son destin. Qu’est-ce que l’AEEMB a fait à son endroit ? C’est dès le vendredi soir que sa femme a signalé que Mady, qui était en voyage, n’est pas rentré. Mais on n’avait pas lié son absence à cela. Ça a commencé à inquiéter son grand frère qui travaille étroitement avec nous.
Et le lendemain samedi, on s’est rendu dans les différents sites où on pouvait cueillir des informations, notamment sur les lieux du drame, qui étaient encerclés, ensuite à Yalgado, à l’hôpital Blaise Compaoré, à la clinique Souka ; mais on n’avait pas obtenu d’informations pertinentes. On soupçonnait que le propriétaire du véhicule qu’il avait conduit a reconnu son véhicule calciné à Cappuccino. On disait qu’il y avait des corps calcinés et méconnaissables. Effectivement, Mahamady y était.
En dehors de cela, il s’agissait aussi d’assister la veuve et les enfants. Et nous avons délégué des personnes ressources auprès de la famille éplorée. Quand il nous a... été possible d’avoir la dépouille mortelle, nous avons procédé comme l’islam nous a enseigné, jusqu’à l’inhumation au cimetière de Bogré. L’AEEMB et le CERFI ont aussi organisé plusieurs cérémonies chez le défunt et à la mosquée, en sa mémoire. Actuellement, il est prévu que les uns et les autres puissent cotiser quelque chose pour soutenir la veuve et les enfants.
Quels mots avez-vous au regard des attentats ? D’abord, c’est que nous sommes profondément attristés, consternés que des gens, des humains puissent commettre de telles choses. Quelle que soit la cause qu’ils revendiquent, qu’ils défendent, nous pensons que c’est déplorable que de tels actes se produisent dans un pays hospitalier qu’est le nôtre. Cela crée un climat de suspicion et aussi un mal-vivre dans les communautés, surtout que nous avons des réfugiés d’autres pays qui sont là. Et il faudrait que les gens aient beaucoup de retenue, qu’ils se surpassent afin que la nation…
Amnesty International sans voix. Ceci est un communiqué d’Amnesty International. Sur le décès de Leila et de Mahamadi. C’est avec une immense tristesse qu’Amnesty International a appris la mort tragique de la photographe Leila Alaoui et du chauffeur Mahamadi Ouédraogo, victimes de l’attentat perpétré par al-Qaïda à Ouagadougou vendredi 15 janvier. Leila a reçu deux balles, dans la jambe et le thorax, avant d’être rapidement conduite à l’hôpital. Après avoir été opérée, elle se trouvait tout d’abord dans un état stable. Les préparatifs pour son rapatriement sanitaire étaient en cours, mais elle a succombé à une crise cardiaque.
Leila était une photographe franco-marocaine talentueuse, qui était partie dans le cadre d’une mission d’Amnesty International au Burkina Faso pour réaliser un reportage photo sur les droits des femmes. Mahamadi Ouédraogo a été tué dans sa voiture. Père de quatre enfants, c’était un grand ami d’Amnesty International : il accompagnait les missions de l’organisation et soutenait activement les droits humains. L’apparence physique de nos populations. D’autant plus que ces terroristes n’avaient pas cette apparence dont on parle. Et il faut comprendre que le criminel peut prendre n’importe quel camouflage qui lui permettrait de se fondre rapidement dans une société. Donc, c’est pour dire que nous devons développer des stratégies de riposte pertinentes pour contrer ces malfaiteurs et non tomber dans la stigmatisation qui tue la cohésion.
Quand les gens ont tendance à en vouloir aux musulmans barbus, il faut reconnaître que ces musulmans sont pleins à œuvrer au développement de notre pays. Ils sont des opérateurs économiques et des grands commerçants. Ils sont loin d’être terroristes. Ils fécondent plutôt notre système.
Votre mot de la fin ? Comme dernier mot, je pense que dans toutes les couches sociales, nous devons être objectifs et avertis pour condamner le terrorisme. C’est d’abord une position, et ensuite une éducation des enfants que nous mettons à la disposition de la société. Il ne faudra pas laisser à ces Terroristes, une parcelle d’espoir pour qu’ils trouvent un quelconque terreau dans nos milieux. Puisque c’est nous ou eux ; c’est une guerre et nous devons la mener.
Depuis 2008, le personnel et les conseillers venus en mission dans le pays. Nos pensées vont à son épouse, à ses enfants et à sa famille. Il va nous manquer terriblement. La priorité absolue d’Amnesty International est d’apporter le meilleur soutien possible aux familles de Mahamadi et de Leila. Des représentants d’Amnesty se trouvent à l’hôpital et assurent la liaison avec sa famille, les médecins et tous les organismes nécessaires.
Mahamadi et Leila étaient garés devant le café Cappucino, en face de l’hôtel Splendid, lorsque l’attentat a eu lieu. Ouagadougou n’était pas considérée comme une destination à haut risque et Leila était soutenue par les collègues de notre bureau national au Burkina Faso durant sa mission et était accompagnée par Mahamadi, ressortissant du Burkina Faso. Amnesty International condamne l’attaque violente contre les. civils à Ouagadougou, qui a tué et blessé des dizaines de personnes de différentes nationalités et religions. Amnesty International
L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016
Chez nous, CERFI
Koné Souleymane est le nouveau président
MARCEL TIGAWENE, SG APRJL
« Nous sommes de tout cœur avec les journalistes. C’est une équipe de 15 personnes qui conduira la marche du Cercle d’Étude, de Recherche et de Formation Islamiques (CERFI) pour les trois ans à venir. Investi ce dimanche 10 janvier à la Maison de la Femme à Ouagadougou, le nouveau président place son mandat sous le signe du développement socio-économique. Un nombre considérable d’invités, de militants et de sympathisants, d’associations sœurs est venu assister à l’installation de la nouvelle escouade. On pouvait voir des invités comme le docteur Doukouré, Zougmoré Chrysogome, président du MBDHP, Baba Hama, ancien ministre sous l’ère Compaoré, des présidents d’associations sœurs, Tahirou Barry, responsable politique mais aussi ancien militant de... L’Association des Élèves et Étudiants au Burkina (AEEMB) ; etc. La cérémonie a été ponctuée essentiellement de deux discours. Celui du président sortant et celui de l’entrant. Le nouveau président a salué le travail abattu par l’ancienne équipe qui était dirigée par Nombo Moussa. Il s’est engagé à travailler à consolider et renforcer les acquis mais surtout à leur apporter une plus-value.
Le CERFI a plusieurs projets de construction de structures sociales comme des écoles, des centres de santé. Certains de ces projets ont bien démarré et sont en train d’être achevés. D’autres sont en stand-by par défaut de moyens. Au regard de la très forte demande de la population burkinabè sur ces questions, le nouveau président inscrit leur réalisation comme une priorité de son mandat. C’est ainsi qu’il a manifesté comme souci majeur la mobilisation de ressources conséquentes notamment financières pour l’érection des infrastructures. Séance tenante, il a aussitôt invité ceux et celles qui ont eu confiance en lui pour le... placer à la tête de la structure à l’accompagner avec des invocations et concrètement avec des appuis matériels et financiers. Par ailleurs, le président entrant a laissé entendre qu’il veillera au renforcement de la collaboration du CERFI avec les associations sœurs pour que le « vivre ensemble » soit une valeur partagée par tous les habitants du Burkina Faso. Dans cette logique, comme par prémonition, Koné Souleymane a saisi l’occasion pour appeler à plus de cohésion, de tolérance et de concorde pour que notre pays soit un havre de paix.
Hamidou TRAORE
Depuis son lancement, cette association se bat à sa manière pour améliorer le circuit de distribution des journaux et des livres au Burkina Faso. L’APRJL-B ne peut pas exceller dans son domaine et faire la promotion de ses activités sans le concours des hommes de médias. Lesquels, le secrétaire général remercie et souhaite par-dessus tout une franche collaboration avec les journalistes. Et c’est dans la journée de mardi 2 février 2015 qu’il s’est livré à notre. micro. AR : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Tigawene Marcel : Je suis le secrétaire général de l’Association Professionnelle des Distributeurs et Revendeurs des Journaux et Livres du Burkina Faso (APDRJL-B). Notre association a vu le jour en juin 2013. Nous sommes non lucratifs et sans aucune appartenance religieuse.
Votre lecture de l’actualité nationale ? Comme tout le monde, nous condamnons certains faits qui, depuis l’insurrection populaire, ont émaillé l’actualité. Nous rejetons aussi l’agression sous toutes ses formes vis-à-vis des médias, et rappelons aux journalistes que nous sommes de cœur avec eux.
Quel résumé faites-vous de vos activités de mai 2015 ? Bien qu’il y ait eu des insuffisances, il faut reconnaître que ce fut un succès grâce à la presse. Les soutiens furent multiformes de la part des hommes de médias. Les médias ont été et demeurent nos porte-voix pour que la parole de l’APDRJL-B s’élargisse. Nous leur accordons beaucoup de crédit et demandons en retour leur confiance. Puisque nous travaillons ensemble (journalistes et revendeurs), c’est pourquoi je trouve qu’il faut raffermir nos relations. Nous demandons à la presse de nous aider à grandir dans l’innovation sur le plan aussi bien national qu’international. Ce nouveau-né demande surtout leur soutien afin de grandir.
GUIRO SAYOUBA
L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016
Entretien
LUTTE CONTRE LES TERRORISTES
« Les savants ont un grand rôle à jouer »,
DR Mohammed Kindo
Le Burkina Faso a été frappé au cœur par des attentats terroristes qui ont endeuillé la nation toute entière. Des ennemis venus de l’extérieur ont tué, sans état d’âme, des personnes innocentes, blessé des dizaines d’autres et provoqué de nombreux dégâts. Dans le jour qui a suivi ces actes odieux, des groupes terroristes logés au Sahel, notamment AQMI et Al Mourabitoune, ont revendiqué ces attaques et ont fait savoir que ces attaques ont été perpétrées contre les politiques occidentales et en guise de soutien au prophète (Paix et Salut de Dieu sur lui). lui), pour avoir été caricaturé par Charlie Hebdo. Face à ces accusations portées sur la religion musulmane, nous avons donné la parole à un savant musulman pour qu’il puisse apporter une réplique. L’éminent Cheick Dr. Muhammad Ishaq Kindo du Mouvement Sunnite, le 18 janvier 2016, nous a accordé cet entretien à son domicile. Avec ce savant connu de tous, le visage réel de ces terroristes... ? Il a également fait des propositions afin qu’on puisse véritablement lutter contre ces groupes.
AR : Quelles sont vos sentiments pour ce qui vient de se produire, entendez les attentats des 15 et 16 janvier 2016 ?
DK : J’entame mes propos en commençant par louer Allah (Pureté et gloire à lui) et que ses salutations soient sur le noble des prophètes, Muhammad. En réponse à votre question, c’est dire que mes sentiments sont ceux d’un être humain, au détriment des impressions animales. Un homme normal en dehors de la religion sait bien distinguer le mal du bien. Ces attaques terroristes montrent sont des actes inhumains ; un Être humain ne pose pas des actions de ce genre, qui ôtent la vie d’autrui. De la même manière que l’on jouit de sa propre vie, celui qui est tué jouissait également de la même vie. Celui qui ne souhaite pas voir sa vie gâchée ne doit pas non plus vouloir intenter à la vie de l’autre.
C’est bien vrai que le mal était à l’extérieur et aujourd’hui, on est frappé de plein fouet et en plein cœur. Nous condamnons ces actes terroristes bien avant que nous en soyons victimes. Cette fois-ci, c’est nous qui sommes victimes, donc la tristesse est grande.
Pour terminer sur cette question, je suis musulman, chose qui signifie que la condamnation est encore plus ferme, et la tristesse plus grande. Tout musulman doit s’écarter de ces actes et de ceux qui les posent et promeuvent. Cautionner d’une manière ou d’une autre le terrorisme, c’est aller à l’encontre des valeurs de l’islam, et cela vous exclut de la foi musulmane.
D’aucuns estiment que les musulmans sont pris entre le marteau et l’enclume. Condamner ces attaques. sous-entendrait une certaine reconnaissance de l’islam et ne pas condamner aussi relèverait de la reconnaissance. Dans ce cas précis, qu’est-ce qu’il faut faire ? Ceux qui disent qu’il ne faut pas parler de ce problème en tant que musulman parce que cela reviendrait à être pris entre le marteau et l’enclume, n’ont pas compris notre religion. Je rappelle simplement que la loi musulmane nous exige de combattre le mal dès lors qu’il se manifeste. Donc, se taire, ce n’est pas un acte islamique ? Tout à fait. Quelle est la place d’un tel acte en islam si ce n’est le mal ? C’est un acte abominable et détestable. Et il doit être combattu à trois niveaux : par des moyens matériels et physiques, par la voie de la communication et, enfin, par la condamnation interne quand on est impuissant face à la situation. Les gens qui sont tués, qu’ont-ils fait pour mériter la mort subite ? Donc, c’est vous dire que cela ne trouve aucune explication en dehors du mal, qui nécessite une lutte farouche. Les moyens matériels, sécuritaires et Défensifs reviennent à l’État, mais quant aux moyens de la communication, ils nous reviennent au premier chef en tant que musulmans, puisque ces gens utilisent le nom de l’islam pour s’exécuter. Je ne crois pas qu’il puisse y avoir un savant musulman sincère dans sa foi qui puisse se taire face à une telle abomination.
En synthèse, le Coran précise que Dieu a maudit certains mécréants parmi les fils d’Israël par la voix de David (Dawood) à cause de leur inaction face aux actes ignobles qui se perpétuaient. Ceux qui observaient sans rien dire ont tous été maudits par Dieu, pour leur inaction. Car, en définitive, qui ne dit rien consent.
Les attentats étaient hors de nos frontières. On a tous cru que c’était une affaire des autres, mais ça nous revient en pleine figure. Pensez-vous que nous sommes responsables de ce qui nous arrive ? Nous observions ces attaques hors de nos frontières. Aujourd’hui, c’est notre tour. En tant que croyants, nous croyons que ce qui est arrivé aux Burkinabè et aux autres peuples était. dans la connaissance de Dieu. Mais après ces attaques, c’est à nous de travailler afin que ces actes ne se répètent plus. C’est à nous de travailler pour éviter une telle situation. Et nous allons faire notre part du boulot. La question que je me pose, c’est comment ces gens sont arrivés à nous frapper. Malheureusement, je n’ai pas toutes les cartes en main pour y répondre. Ces groupes terroristes dont AQMI et Al Mourabitoune et autres, ont leur vision, et ce qu’ils cherchent dans leur industrie de la terreur est de ternir l’image de l’Islam. Sinon, quand on veut bien voir, il y a des mains invisibles derrière cette attaque qui sont, à mon sens, loin de nos frontières. Les groupes terroristes sont multiples et multiformes. Et leurs agissements ne sont pas les mêmes, il y a ceux qui le font pour des raisons de droits et d’autres pas du tout. À ce niveau, c’est dire que cela ne peut se faire sur le compte de l’Islam. On a l’impression que vous voulez nous faire comprendre que des personnes ressources et importantes sont derrière ces attaques terroristes ; et que d’autres se laissent aller dans ce genre d’actes parce qu’ils se sentent lésés ? Des groupes de personnes ont été opprimés et lésés dans leurs droits. En réaction, ils sont tombés dans la violence qui outrepasse les règles de la justice.
De l’autre côté, certains groupes sont instrumentalisés à des fins politiques pour permettre à ceux qui sont à la base d’avoir la voie libre pour s’ingérer dans des affaires souveraines des États dans le but d’imposer leur vision du monde en termes économiques et politiques. C’est une mauvaise attitude qui résulte de la mécréance.
Ces hommes qui sont tapis dans l’ombre, qui téléguident les groupes terroristes rien que pour pouvoir s’immiscer dans les affaires internes des États sont aussi à condamner au même titre que ceux qui attaquent. Ils ont pour fondement idéologique : « C’est la fin qui justifie les moyens ». Cette expression est de la mécréance pure et simple.
De nos jours, c’est l’économie qui détermine les Conduites des États. Ces personnes savent que nous sommes un État riche en ressources naturelles. Ils savent également que les peuples s’éveillent davantage. Donc, ce qu’il faut faire, c’est créer des tensions terroristes afin de pouvoir être incontournables dans la gestion de la crise et dans les différents processus de dialogue. C’est cet aspect que les gens veulent perdre de vue. En définitive, sur la question, il est difficile de pointer du doigt une personne déterminée. Mais ce qui est sûr, c’est que les terroristes ont des soutiens conséquents.
Comment pouvons-nous faire savoir aux Burkinabè et au reste du monde que ces actes ne sont ni de près ni de loin des enseignements de l’Islam ? Selon le communiqué d'AQMI, ils l’ont fait contre les Occidentaux pour se venger de ce qu’ils ont fait au prophète Mohammed (Paix et bénédictions d’Allah sur lui) en termes de sabotage à travers les caricatures… Ils disent l’avoir fait également pour Défendre les musulmans ? C’est un mensonge. Ce prétexte ne tient pas la route. Je le refuse. C’est un subterfuge de la part des terroristes et de leurs acolytes. Sinon, les enseignements que nous tenons de l’Islam nous indiquent que pour aimer le prophète (saw), il faut le suivre dans son comportement, sa vie et être dévoué pour la bonne cause. Ce n’est qu’en se comportant ainsi qu’on peut dire qu’on aime le prophète.
Maintenant, se mettre à tuer les gens n’importe où et n’importe comment, et vouloir l’attribuer à l’amour du prophète, cela est de la pure diversion. En outre, il est dit dans la loi islamique que la justice s’applique à ceux qui sont coupables conformément à une sentence des juges, quand il s’agit de criminels reconnus par la loi ayant tué injustement des innocents. Les personnes qui ont été tuées à Cappuccino et au Splendid, musulmans, chrétiens et autres, de quoi sont-ils coupables ?
Et enfin, ce genre de revendication au nom du prophète et de l’Islam est un piège pour les musulmans faibles. d’esprit. Car les terroristes cherchent l’adhésion des musulmans dans leurs actions ; dès lors que vous les supportez dans leur entreprise parce qu’ils disent qu’ils soutiennent le prophète et l’Islam, vous tombez dans leur piège. Sinon, que ce soit AQMI ou Bel Moktar, qu’ils se dévoilent aux gens au lieu de passer leur temps à se camoufler. Je ne comprends pas que des gens qui veulent soutenir l’Islam se cachent dans les grottes et autres lieux infréquentables. Nous qui sommes musulmans et arborons l’Islam dans sa justesse, on n’a pas besoin de se cacher ni d’avoir peur ou encore de surprendre les innocents dans les restaurants pour les tuer. Des savants musulmans auraient dit à Bel Moktar que parmi ceux qu’ils tuent dans les attentats se trouvent des croyants, et qu’il répondrait de cela devant Dieu. Sa réponse fut : « Les gens tués dans les attentats seront ressuscités selon leurs intentions pendant les attentats ou en d’autres termes, ils seront ressuscités dans l’état d’esprit qui les caractérisait avant leur... mort ? Ceci montre que nous avons affaire à des idéologistes ignorants, à des criminels engagés. Avec une telle théorie, on a affaire à des assassins qui ne s’arrêteront jamais. Vous savez, les terroristes sont des gens qui manipulent les textes sacrés à leur guise. Sinon, le prophète a dit que ceux qui sont victimes des catastrophes naturelles, à l’instar des tremblements de terre, des tsunamis, des accidents et bien d’autres, seront ressuscités dans l’état de l’intention qui les animait. Autrement dit, le prophète a dit qu’un croyant qui meurt dans ces circonstances meurt en martyr. Cela est différent de se lever et de se mettre à tuer des gens en voulant assimiler cela à des causes naturelles. C’est de la folie. Tous les attentats qui ont été posés provoquant la mort d’innocentes personnes, que les auteurs de ces attaques ainsi que leurs acolytes comprennent qu’ils seront interrogés sur l’assassinat de ces femmes, enfants, hommes et vieux qui ont été atrocement fauchés à la vie, quelle que soit leur... Appartenance. Depuis les attaques du 15 janvier, deux jours plus tard, on a eu des témoignages en nombre élevé de femmes voilées, de barbus qui ont été victimes d’agressions physiques, d’injures dans la ville de Ouagadougou. Votre réaction sur la question ? C’est triste que des sœurs et des frères aient subi de la part d’individus mal intentionnés des injures et des agressions. Nous souhaitons que cela prenne fin le plus rapidement possible pour que l’on n’assiste pas à un autre désordre, qui va encore empirer la situation et donner raison aux terroristes.
Ce qui accentue la colère des citoyens, c’est lié à certaines communications sur les médias. Si les informations ne sont pas bien traitées, cela souffle la peur entre les populations. Les médias doivent cesser les qualifications des termes "barbus" et autres expressions qui créent la confusion. Une fois cela généralisé, cela devient de la fitna. Sinon, selon les versions portant sur les terroristes tués, il s’agit de jeunes et non de barbus, ils ne portaient. Pas le voile intégral, pourquoi s’attaquer aux barbus et aux femmes voilées ? Je crois que ceux qui se lancent dans de telles initiatives manquent de lucidité. Donc, travaillons à mieux se comprendre afin de préserver la cohésion sociale, l’harmonie entre les populations et la paix sociale. Les terroristes sont venus nous trouver dans cette configuration de paix, il ne faudrait pas qu’ils arrivent à nous diviser.
Quels conseils et conduites pour les autorités et les populations pour une sortie définitive du terrorisme ? Cette question est d’une importance capitale. D’abord, ce problème touche plus les musulmans à cause de la confusion créée entre notre foi et des attentats. Donc, il faut que nous, musulmans, travaillions à faire comprendre la religion aux musulmans. Beaucoup sont musulmans mais ils ne savent pas ce qu’est l’Islam. Il faut enseigner aux musulmans ce que c’est que le terrorisme pour que, face à chaque comportement suspect, ils puissent rapidement comprendre que c’est un acte terroriste. Ensuite, Il y a des jeunes musulmans aujourd’hui qui peuvent penser que c’est une forme de Jihad parce qu’ils voient des musulmans dans l’injustice ailleurs et sont tentés de compatir par des actes de ce genre. Il y a un travail de sensibilisation à mener. J’insiste sur la formation et la sensibilisation des musulmans sur le terrorisme parce que la religion est prise en piège par des gens de mauvaise volonté dans le seul but de la rendre invivable et impraticable.
Si l’on s’en tient à ces actes terroristes, ce sont des comportements qui sont nuisibles à l’Islam et aux musulmans. Et enfin, lutter contre ce fléau n’incombe pas qu’aux musulmans. L’engagement de tous les fils et filles de ce pays est nécessaire.
Il faut que l’État soit regardant à l’endroit des jeunes sans emploi. Les jeunes musulmans sont les plus nombreux à être en chômage. S’ils n’ont pas d’emplois, ils sont facilement influençables par des terroristes, qui ont toujours quelque chose à leur proposer. J’attire l’attention des autorités sur cette question. de l’employabilité des jeunes parce qu’elle révèle d’une importance capitale. C’est un cas à ne pas négliger. La vie d’aujourd’hui avec son lot de chômage, de l’oisiveté pousse à la déperdition. Donc, il faut que chacun à son niveau mette du sien afin que nous arrivions à assainir la vie dans notre pays. Ce que nous voulons que les autorités comprennent dans cette lutte contre le terrorisme, c’est qu’elles doivent approcher les musulmans et toutes les autres communautés.
En conclusion, c’est de prier pour ces nouvelles autorités qui ont été éprouvées par ces actes. Nous prions Dieu pour que ces démons tapis dans l’ombre, qu’ils soient au Burkina Faso ou hors de nos frontières, ne puissent plus compromettre le développement et la sécurité dans notre pays et partout ailleurs.
AROUNAN GUIGMA
L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016
Entretien
ATTENTATS
«Le mal n’a ni religion, ni couleur, ni race, ni sexe», Cheikh Rabo
Dans cet entretien que nous avons eu avec le Cheikh Rabo, il nous parle des Conditions pour rehausser le niveau de communication de nos savants et prédicateurs. Il a également, actualité oblige, fait des propositions pour lutter contre le terrorisme.
Qui est Cheick Rabo ? Les louanges sont à Allah, le dominateur suprême et le seigneur de toute chose. Il est unique et sans associés. Que ses salutations soient sur son noble prophète Muhammad, sur sa famille, ses compagnons et sur toute personne qui leur emboîtera le pas jusqu’au jour de la reddition des comptes.
Je suis Cheick Mohammad Lamine Rabo. Je suis originaire de Kaya et je réside à Ouagadougou au quartier Patte d’Oie. On a souvent l’impression que la religion musulmane est impénétrable, raison pour laquelle les musulmans ici au Burkina Faso sont souvent perçus comme tels. Tout le problème réside dans l’éducation et le caractère des musulmans, en l’occurrence les savants, qui manquent de deux ou trois éléments importants dans la construction d’un islam compris et unifié. C’est la méthode dans l’appel et l’enseignement à l’islam et enfin la... Patience dans la transmission du message. C’est ce qui manque à nos savants ici. Il faut savoir à quel moment parler aux gens, à quel lieu et de quelle manière. Maintenant, si vous abordez les gens avec beaucoup de mépris et un manque de respect, il sera extrêmement difficile pour vous de les convaincre.
L’autre élément, c’est l’effet des différentes tendances qui jouent négativement sur les prêches. Très souvent, on ne fait pas le travail de l’appel en fonction de la discipline de l’islam et des méthodes, mais plutôt selon l’orientation des associations auxquelles on appartient. Il faut que nos savants se posent cette question : « Pourquoi les prédications ne n’accrochent plus les masses ? » Comment les savants et prédicateurs doivent-ils faire pour emprunter la voie qui unifierait et accrocherait tous les musulmans ?
Les savants et prédicateurs ont deux instruments avec lesquels ils devraient pouvoir éblouir les musulmans et les non-musulmans à la vérité de l’islam et à son importance. C’est le Coran et la Sunna. du prophète (Paix et bénédictions d’Allah sur lui). Maintenant, il faut savoir utiliser ces deux systèmes pour atteindre son but et cela n’est pas donné à tout le monde. Il y a une nécessité de comprendre la sociologie des peuples et des hommes. Tout prédicateur réussirait ses communications s’il arrive à comprendre celui à qui il s’adresse. Concrètement, comment ça doit se passer ? Les hommes ont leur passion, leurs défauts. Il faut savoir tenir compte de tout cela. Si vous êtes un prédicateur de Dieu et de son prophète, vous devez dégager du charme en tant qu’homme de Dieu, dans votre habillement, par votre comportement exemplaire et vos relations avec les autres.
On constate également que l’éducation des enfants musulmans laisse à désirer. Qu’est-ce qui peut expliquer cet état de fait ? À plusieurs niveaux dans le Coran, Dieu nous a fait comprendre qu’il a honoré l’être humain, il l’a félicité pour cet honneur. Ensuite, cette marque de distinction honorable concerne l’espèce humaine et non pas un. peuple spécifique, une ethnie ou une confession particulière. C’est important de le souligner. Concrètement, il y a lieu qu’on s’investisse dans l’éducation de nos enfants afin qu’ils répondent à cette distinction honorable. En dehors de l’islam, l’homme a de la morale, de l’intégrité, de la valeur humaine. Il faut transmettre cela aux enfants. Il faut les envoyer dans les grandes écoles, apprendre les connaissances de ce monde. Il faut les former à l’islam par tous les moyens, afin qu’ils comprennent leur foi et se l’approprient.
L’éducation, c’est un ensemble de paramètres qui doivent tenir compte des changements générationnels. C’est de savoir s’adapter aux réalités du moment. Dans une telle dynamique, nous allons mettre à la disposition de l’islam et des sociétés des hommes capables d’apporter des changements pour un monde meilleur. J’insiste sur le fait que l’éducation va de pair avec non seulement l’apprentissage de l’islam, mais aussi celui des connaissances mondaines. Nous sommes au terme de notre entretien, on ne pourrait se quitter sans évoquer les attentats du 15 janvier 2016. Votre réaction ? Il faut noter que ces comportements ont même existé à l’époque du prophète. Des groupes de gens, dans leur mauvaise intention, ont tenté de freiner l’élan de l’islam dans la conspiration et dans des assassinats ciblés. C’étaient des gens qui vivaient avec le prophète. Ils ont été désignés par le Coran sous le nom « d’hypocrites ». C’est cette philosophie qui persiste jusqu’à nos jours sous d’autres formes.
J’aimerais que les gens comprennent quelque chose. Il faut savoir que l’histoire est révélatrice du mal. Ces gens s’inspirent du passé et des événements qu’ils réadaptent à leur contexte et leurs idéologies. Sinon, le mal demeure le mal. Le mal n’a pas de famille, de peuple, de religion ou de couleur. Il peut se trouver qu’ils connaissent le Coran, qu’ils prient et sont musulmans, mais cela ne les dédouane pas du terrorisme. Nous devons juger les choses par les actes. Et ici, les actes qui ont été posés contre le peuple burkinabé. sont des actes de terrorisme, qui méritent des sanctions. Quand vous partez en prison, vous allez trouver des musulmans et des chrétiens. Est-ce que c’est la religion qui est l’objet du délit ou de l’infraction qui les y a conduits ? Celui qui a volé sera jugé pour ce qu’il a commis. On ne cherchera pas à savoir si vous priez ou pas, si vous savez lire la Bible ou le Coran. Ce qui intéresse la société, c’est pourquoi vous avez volé ou tué. Dans le cas précis des attentats, on a affaire à des bandits, des assassins. Tout le problème, c’est le fait qu’ils tuent tout le monde dans la trahison. Des gens de ce genre, quel qu’en soit leur apparence religieuse, n’ont pas une autre qualification que celle de terroristes.
Votre mot de fin ? Ce pays pourra sortir des problèmes qui le guettent à l’instar des attentats et du désordre que l’on veut installer si on met Dieu au centre de nos supplications. Ensuite, c’est de former un bloc autour de notre idéal d’intégrité pour ne pas permettre que des intrus divisent ce pays. Nous avons les moyens, réfléchissons calmement et resserrons les rangs afin que les ennemis ne profitent pas. Et enfin, c’est de prier pour les autorités et pour les partenaires du Burkina, et leur assurer que le mal est derrière. Qu’Allah nous protège et protège notre chère patrie.
L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016
Culture
« La France sans les musulmans ne serait pas la France »
Depuis de longues années maintenant, la présence des musulmans en France, et leur rôle positif, est régulièrement questionnée, voire remise en cause. Après l’effroyable tuerie de Charlie-Hebdo et de l’épicerie de l’Hyper Cacher, il y a tout juste un an, et plus encore sans doute depuis le 13 novembre 2015, qui a vu de jeunes Français et de jeunes Européens se réclamant lâchement de l’Islam assassiner froidement et aveuglément des innocents en plein cœur de Paris, ces interrogations se multiplient de manière dangereuse et inquiétante. En effet, pas un jour ne se passe sans qu’un article de presse ou une analyse traitant Des musulmans de France ne paraissent dans la presse. Pas une semaine ne se passe non plus sans qu’un commentaire ou une opinion sur ces mêmes musulmans n’émane d’une femme ou d’un homme politique. Aussi, en ces temps de « musulmano-phobie » galopante qui s’ancre tous les jours un peu plus en France, il est sans doute opportun de rappeler à ces femmes et hommes politiques, essayistes, polémistes et autres experts du tube cathodique, ce que la France – et l’Europe dans sa globalité – doit aux musulmans.
La maison de la sagesse et du savoir. Alors que l’Europe médiévale était entourée de superstition, de fanatisme, de fatalisme, et d’autres irrationalités, le monde arabo-musulman, sous l’impulsion des dynasties omeyyade et abbasside, représentait au contraire la bayt al hikma, ou la « maison de la sagesse et du savoir ». Et c’est ce savoir qui a permis aux Européens de sortir des ténèbres de l’ignorance dans lesquelles ils étaient plongés, débouchant ainsi sur la Renaissance et les Lumières. Si l’on parle Beaucoup aujourd’hui de la nécessité pour l’islam de se réformer (ijtihad), n’oublions pas que les divergences entre les philosophes musulmans tels qu’Al-Ghazali (1058-1111), Ibn Rushd (Averroès, 1126-1198), Al-Farabi (827-950) ou Ibn Sina (Avicenne, 980-1037) existaient déjà à cette époque, produisant ainsi un terreau fertile et dynamique aux débats (ikhtilaf).
Critiquant les travaux d’Aristote (384 av. J.-C.-322 av. J.-C.) dès le XIIe siècle, Averroès et Ibn Tumart (1080-1130) furent aussi les précurseurs de la distinction entre la philosophie et le religieux, semant les graines des Lumières et de la rébellion contre l’Église.
Le développement de la science était aussi une priorité pour les Arabo-musulmans de l’époque. À titre d’exemple, les travaux des médecins grecs Claude Galien (129-216) et Paul d’Égine (620-690) qui trouvèrent écho en Europe ne furent que le fruit du travail de traduction et de perfectionnement des Arabes, en particulier ceux de l’alchimiste et philosophe Al-Razi (Rhazès, 865-935). auteur d’Al Hawi, une œuvre médicale majeure. Les juifs qui vivaient en harmonie dans l’Andalousie musulmane, et qui durent ensuite fuir la répression de la Reconquista espagnole, emportèrent avec eux ce savoir médical qui a ensuite permis d’élaborer l’étude de la médecine dans des villes comme Montpellier. Que seraient aujourd’hui les études sociologiques sans l’apport inestimable d’Ibn Khaldoun (1332-1406), le père de la sociologie moderne, dont le concept d’asabiya, ou esprit de corps, influença énormément la notion de virtu de Machiavel (1469-1527) ? Et que dire du mathématicien perse Al-Khawarizmi (780-850), le père de l’algèbre et de l’algorithme, dont les travaux permirent notamment de reconstruire la cathédrale de Chartres qu’un incendie avait presque détruite au XIIe siècle ? La liste est longue. Mais comme l’écrit si justement l’anthropologue Robert Briffault (1876-1948) dans son livre The Making of Humanity, « la science [occidentale et par extension française] doit bien plus à la culture arabe que... » des découvertes ; elle lui doit sa propre existence ».
Des liens historiques profonds
Qu’en est-il des musulmans et de leurs liens avec la France depuis un siècle ? Et de ces tirailleurs sénégalais qui combattaient au sein de l’armée française lors de la Première Guerre mondiale ? Ou bien du rôle des goumiers marocains face à l’Allemagne hitlérienne ? Et que dire aussi de cette immigration du XXe siècle qui contribua activement aux Trente Glorieuses ? Très nombreux sont ces hommes et ces femmes qui ont perdu de leur santé en suant nuit et jour sur les chantiers français, les usines Renault, Peugeot, les mines de charbon, les constructions des routes et cités HLM dans lesquelles ils vivent aujourd’hui dans les conditions que nous savons. Ces hommes et ces femmes qui ont toujours été très discrets, ont constamment remercié la France de leur avoir donné l’opportunité de (re)construire une nouvelle vie. Ils ont aussi fondé des familles dont les enfants font la France d’aujourd’hui. Pour nombre d’entre eux, ces Enfants de confession musulmane sont aujourd’hui des femmes et des hommes dont on ne parle pas mais qui, pourtant, œuvrent tous les jours à la science et aux technologies « made in France » dans les nombreux laboratoires et centres de recherche à travers l’Hexagone. Ce sont des médecins, des dentistes, des cardiologues, des ophtalmologues, des ingénieurs… Ce sont aussi des coiffeurs pour les plus démunis, des techniciens et des agents de surface, des « Arabes du coin » tenant une épicerie ouverte jusqu’à tard dans la nuit.
C’est aussi le travailleur malien Lassana Bathily qui, au péril de sa vie, a sauvé il y a un an des vies humaines en les cachant dans la chambre froide de l’Hyper Cacher. Ce sont aussi ces femmes et ces hommes qui nous sourient tous les jours lorsqu’on les croise dans la rue. Ce sont in fine tous ces (in)visibles qui payent leurs impôts et contribuent activement à l’économie de la France. Des intellectuels, des sportifs, des symboles qui font la France. De son vivant, l’islamologue musulman. Mohammed Arkoun (1928-2010) faisait aussi la France avec ses nombreux travaux académiques qui ont énormément contribué à la compréhension de l’islam. Citons aussi au hasard le philosophe et anthropologue des religions Malek Chebel, l’écrivain Tahar Ben Jelloun, la réalisatrice Yamina Benguigui ou les journalistes Sonia Mabrouk et Rachid Arhab, ce dernier ayant été aussi membre du CSA.
La France ne peut pas non plus être dissociée de ces nombreux sportifs français de confession musulmane qui contribuent à son rayonnement en faisant retentir La Marseillaise aux quatre coins du monde. Prenons par exemple le judoka Djamel Bourras, champion olympique à Atlanta en 1996, Mahiedine Mekhissi, double vice-champion olympique du 3 000 m steeple, ou encore le marathonien Alain Mimoun, champion olympique à Melbourne en 1956.
Il est important de rappeler qu’aujourd’hui le symbole par excellence de la France à New York, Tokyo, Londres, Cape Town ou Berlin n’est plus le camembert ou la baguette mais Zinédine Zidane, un homme. de confession musulmane. En ces temps de musulmano-phobie et d’arabophobie nauséabondes, il serait bon de se souvenir aussi que c’est sa tête qui a permis à la France de remporter ce qui demeure à ce jour sa seule et unique Coupe du monde de football, un soir de juillet 1998. Oui, sans hésitation aucune, la France sans les musulmans ne serait pas la France. À cet égard, il ne faut pas oublier qu’il coule très probablement dans les veines de beaucoup de Français, hommes politiques y compris, quelques gouttes de sang de Boabdil le musulman, qui capitula sous les coups de boutoir de la Reconquista.
Abdelkader Abderrahmane est analyste et consultant géopolitique.
In Le monde L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016
Culture
ASSASSINAT DE KHADAFI
Les vraies raisons se précisent peu à peu.
L’actualité ces jours-ci a remis sur le devant de la scène un dossier récurrent, celui des causes de la mort du leader libyen Mouammar Kadhafi. On aura tout dit sur les conditions abjectes de sa mort et comment L’impunité mondiale fait que les assassins sont dans la nature et les commanditaires pas inquiétés. C’est dire si la Cour pénale internationale est défaillante et, au final, n’est véritablement conçue que pour juger les faibles de ce monde.
Les causes de l’invasion de la Libye et du meurtre de Kadhafi. On sait que les médias mainstream nous servent en boucle une version soft, celle de l’humanisme des pays occidentaux vis-à-vis de la barbarie de Kadhafi envers son peuple. Qu’en est-il exactement ? C’est un fait que Kadhafi n’était pas un enfant de cœur, il a dû éliminer ses opposants pour asseoir un pouvoir sans partage de 40 ans en pensant le léguer à ses enfants. Une sorte de Jamahiriya dynastique. Mais le peuple profond était-il malheureux ? Mangeait-il à sa faim ? La Libye avait le deuxième niveau de vie en Afrique. Une nouvelle monnaie unique africaine serait la véritable cause de l’intervention française en Libye. En effet, d’après les éléments trouvés dans les lettres de Hillary Clinton déclassifiées le 31. Décembre, la vraie raison de l’intervention en Libye était l’or qui aurait pu empêcher les plans de Nicolas Sarkozy de répandre son influence dans la région. La correspondance de l’ancienne secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a montré qu’en 2011, Mouammar Kadhafi possédait 143 tonnes d’or et 143 tonnes d’argent avec lesquels il souhaitait créer une nouvelle monnaie unique pour l’Afrique et fournir aux pays francophones africains « une alternative au Franc CFA ».
« L’or avait été rassemblé avant la révolte actuelle et devait être utilisé pour la création d’une monnaie panafricaine basée sur le dinar libyen », lit-on dans le courriel de l’ex-secrétaire d’État américain. Le courriel confidentiel d’Hillary Clinton sur les vraies raisons de l’engagement français en Libye : au total, la valeur de ces réserves s’élevait à près de 7 milliards de dollars. D’après le même document, le gouvernement de Nicolas Sarkozy craignait que cette nouvelle monnaie permette à l’Afrique du Nord d’acquérir une indépendance. économique, qui n’aurait pas fait les affaires de la France et de toute l’Europe. L’intervention militaire en Libye a commencé en 2011 sous l’égide de l’Organisation des Nations unies et s’est déroulée entre le 19 mars et le 31 octobre 2011 pour mettre en œuvre la résolution 1973 du Conseil de sécurité pour protéger les populations libyennes.
Pour Nicolas Sarkozy : « Pas question de laisser les colonies françaises d’Afrique avoir leurs propres monnaies ! » Apparemment, l’ancien président de la République française s’est à nouveau illustré dans des propos choquants. Les menaces que constituent le pétrole et l’or libyens face aux intérêts français. On prêtait à Kadhafi, outre son rôle de mécène et d’aide sans contrepartie aux pays africains, au point d’avoir pu stabiliser dans une certaine mesure l’immigration sahélienne, le désir de doter les États « CFA » d’une nouvelle monnaie. C’est sans doute cela qui a dû signer son arrêt de mort.
« Un e-mail envoyé à Hillary Clinton en avril 2011 avec pour objet « les clients de... » «La France et l’or de Kadhafi» révèle des ambitions beaucoup moins nobles. L’e-mail identifie le président français Nicolas Sarkozy en tant que leader de l’attaque sur la Libye avec cinq objectifs précis en tête : obtenir le pétrole libyen, assurer l’influence française dans la région, accroître la réputation de Sarkozy au niveau national, affirmer la puissance militaire française, et éviter l’influence de Kadhafi dans ce qui est considéré comme «l’Afrique francophone».
Le plus étonnant est la longue section relatant l’énorme menace que l’or et l’argent des réserves de Kadhafi, estimées à «143 tonnes d’or, et un montant similaire en argent», pourraient poser au «franc français» (CFA) en circulation comme monnaie africaine en Afrique francophone. Ce plan a été conçu pour fournir aux pays africains francophones une alternative au franc (CFA).
Le discours prémonitoire de Kadhafi On prête à Kadhafi des propos prémonitoires d’une rare lucidité : «Chacun de nous peut être pendu par les États-Unis comme l’a été Saddam». Hussein, ancien président d’Irak, a prévenu le défunt colonel Mouammar Kadhafi lors de son discours prémonitoire au sommet de la Ligue des États arabes en 2008. « Une puissance étrangère vient chez nous, occupe un pays arabe, pend son président et nous tous, simplement, le regardons de l’extérieur. Pourquoi n’a-t-on pas fait d’enquête sur l’exécution de Saddam Hussein? Comment peut-on pendre un prisonnier de guerre, un président d’un pays arabe qui fait partie de cette même Ligue des États arabes? », a-t-il fustigé. « Chacun de vous peut être le suivant », a prévenu M. Kadhafi.
Il a rappelé que les États-Unis avaient lutté contre l’ancien guide de la Révolution de l’Iran Rouhollah Khomeini avec Saddam Hussein, qu’ils qualifiaient alors d’ami. M. Hussein était lié d’amitié avec l’ancien vice-président des États-Unis Dick Cheney et l’ancien secrétaire de la Défense Donald Rumsfeld. « Finalement, ils l’ont trahi et ils l’ont pendu. Vous êtes amis de l’Amérique. D’accord, pas ‘vous’ mais ‘nous’ – mais un... » "Un jour l’Amérique peut nous pendre, nous aussi." Dans son discours, M. Kadhafi s’adresse également aux États-Unis pour les interpeller sur le pourquoi de l’intervention précisément en Irak. "Où est la raison de l’occupation de l’Irak? Ben Laden est citoyen d’Irak? Non. Ceux qui ont fait l’attentat à New-York étaient-ils irakiens? Non. Ceux qui ont attaqué le Pentagone étaient-ils irakiens? Non. Est-ce que l’Irak possédait des armes de destruction massive? Non. Même s’il y en avait… L’Inde, le Pakistan, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France et les États-Unis ont des bombes nucléaires. Faut-il détruire tous ces États?", s’est-il exclamé. Ces propos étaient prémonitoires pour Mouammar Kadhafi lui-même, car il trouva la mort trois ans après ce discours. En Libye, c’est actuellement le chaos. Avec plus de 55 morts cette semaine dans deux attentats, début janvier 2016, la Libye s’enfonce de plus en plus dans les affres d’un État failli. Ingouvernable avec ses deux gouvernements qui s’opposent, le vide. La politique profite aux partisans de l’État Islamique (EI) qui cherchent à s’implanter durablement aux portes de l’Europe. Le nombre de morts libyens se compte désormais par dizaines de milliers, sans compter les centaines de milliers de réfugiés et de blessés. De fait, les dirigeants occidentaux ont toujours eu la volonté de bien faire comprendre que la destinée de l’Afrique, comme à l’époque de la Conférence de Berlin et du partage de l’Afrique en 1885, se décidait encore de nos jours dans les capitales occidentales.
La prochaine guerre à laquelle participera l’Italie, celle contre la Libye, cinq ans après la première, est sur les rails. La Libye va être de nouveau réenvahie par des forces spéciales, rapporte le Daily Mirror, qui sont déjà en Libye pour préparer l’arrivée d’environ 1000 soldats britanniques. L’opération - « dans un accord États-Unis, Grande-Bretagne, France et Italie » - impliquera 6000 soldats et marines états-uniens et européens avec l’objectif de « bloquer environ 5000 extrémistes ». Islamistes, qui se sont emparés d’une douzaine des plus grands champs pétrolifères… le but réel est l’occupation des zones côtières économiquement et stratégiquement les plus importantes. Guerre qui, comme en 2011, sera présentée comme « opération de maintien de la paix humanitaire ». (7) Rien de nouveau sous le soleil. Il n’y a ni morale, ni droit de l’homme dans cette ère du capitalisme néolibéral sans état d’âme. Périssent les faibles et les ratés. Ainsi va le monde.
Professeur Chemseddine Chitour
École Polytechnique
enp-edu.dz
L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016
Économie RIBA
Pourquoi l’Islam interdit-il l’usure ?
L’Islam interdit formellement les prêts à intérêt. Pourquoi ? Pour quelles raisons ? Quelle sagesse se cache derrière cette interdiction ? C’est le début d’une série d’articles pour élucider la question. Rassemblés par MD
1) Qu’est-ce que l’intérêt perçu sur les prêts ? Qu’est-ce que l’Islam a interdit à propos de cet intérêt ? Il s’agit du surplus qui est perçu lors du... remboursement d’un prêt et qui avait été stipulé comme condition. L’intérêt est donc présent dans un prêt dès que trois conditions y sont présentes : 1) il y a un surplus par rapport à la somme initiale (le prix fixé dans le cas d’une vente, ou la somme prêtée dans le cas d’un prêt) ; 2) ce surplus est la pure contrepartie du délai ; 3) ce surplus fait l’objet d’une condition dans la transaction (que cette condition ait été mentionnée explicitement ou qu’elle soit considérée comme présente à cause de l’usage).
Il n’y a pas de différence en islam entre intérêt et usure. Il n’y a pas non plus en islam de différence entre les prêts à intérêt destinés à la consommation et les prêts à intérêt destinés à l’investissement. Il n’y a pas non plus en islam de différence entre les intérêts qui augmentent au fil du temps quand le débiteur ne parvient pas à régler sa dette, et les intérêts fixés une fois pour toutes au moment du prêt. Le fait de percevoir des intérêts grâce à un compte épargne, c’est également percevoir de. L’intérêt. De plus, il faut savoir que si l’islam a interdit de percevoir de l’intérêt sur les prêts (aklar-ribâ), il a aussi interdit de contracter un emprunt à intérêt et de verser cet intérêt (îkâlar-ribâ) (voir les Hadîths rapportés par al-Bukhârî, n° 5032, Muslim, n° 1597). Aucune circonstance exceptionnelle ne peut autoriser la pratique du prêt à intérêt (aklar-ribâ). Par contre, dans un cas de nécessité absolue (dharûra), une personne peut être amenée exceptionnellement à avoir recours à l’emprunt à intérêt (îkâlar-ribâ) ; les conditions en sont malgré tout très sévères et cela ne peut être traité qu’au cas par cas par le mufti de chaque localité (voir ces conditions dans Jadîdfiqhîmassâ’ïl, pp. 394-395, et surtout dans Al-Halâlwa-l-harâm, pp. 232-233). Dans un autre Hadîth (rapporté par Muslim, n° 1598), le Prophète a aussi interdit d’écrire (kitâba) des contrats de prêts à intérêt et de servir de témoin (shahâda) à de tels contrats.
Pourquoi l’islam a-t-il interdit l’intérêt alors qu’il a autorisé Le profit sur la vente et le loyer sur les locations ? Dieu dit dans le Coran : « Dieu a permis la vente et interdit l’intérêt » (Coran 2/275). Il s’agit de l’intérêt perçu sur les prêts (« ar-riba fi-l-qurûdh »). Le Coran et les Hadîths n’ont fait que dire la règle sans en mentionner la raison. Ce sont des savants musulmans qui ont fait des efforts pour exprimer cette différence. Ce qui suit est extrait de leurs recherches.
1.1) L’intérêt est un gain obtenu sans travail et sans prise de risque digne de ce nom : L’intérêt constitue un prélèvement, sans participation aucune (même au niveau d’une simple prise de risque), sur le travail d’autrui (cf. L’économie dans l’islam, Ben Halima Abderraouf, p. 11). L’intérêt est un loyer obtenu sur le prêt de monnaie, ou encore un bénéfice obtenu sur la vente de monnaie. Or l’islam rend nécessaire que le gain résulte d’un travail ou au moins d’une participation par la prise de risque (cf. Fawâ’ïdul-bunû-khiya-r-riba-l-muharram, al-Qardhâwî, p. 47). Nous allons voir ci-après en quoi l’intérêt diffère aussi bien du loyer perçu sur les services et les locations que du bénéfice obtenu à partir du commerce d’autre chose que la monnaie...
1.2) Pourquoi l’intérêt n’est-il pas comparable au loyer perçu sur les services et les locations ? Certaines personnes justifient l’intérêt en le présentant comme la contrepartie du service que constitue la location de la monnaie. Elles disent : « Vous dites qu’il est injuste que le propriétaire de l’argent touche une somme fixe et certaine sur la somme d’argent qu’il a prêtée, et que les risques de perte soient supportés seuls par celui qui a emprunté cet argent pour monter son entreprise ! Or vous autorisez bien le fait que les propriétaires d’immeubles, de machines, de camions, etc. touchent une somme fixe et certaine lorsqu’ils louent ces biens à celui qui monte son entreprise ! Pourtant, ici aussi celui qui a monté son entreprise et emploie ces biens pour la faire fonctionner supporte seul les risques de perte ; en effet, ceux qui lui ont loué ces biens... biens touchent eux une somme fixe et certaine, que vous appelez un loyer et que vous autorisez. L’intérêt perçu sur l’argent est donc semblable au loyer perçu sur les immeubles, machines et camions loués ! La réponse est qu’en fait, loyer et intérêt ne sont pas la même chose. Tout tient au caractère particulier de la monnaie par rapport aux autres biens matériels.
Lors de la vente de services (ce qu’on appelle une location), la somme appelée loyer est une compensation parce que l’objet qui est loué s’use peu à peu et perd donc de sa valeur au fil du temps. Il est donc tout à fait normal qu’une contrepartie soit donnée au propriétaire pour le service qu’il en a rendu possible en le louant.
Cependant, si l’islam a permis la location des biens tels que ceux évoqués (c’est une vente des services) et a interdit la « location de la monnaie », c’est eu égard au statut particulier de la monnaie : qu’on soit son propriétaire ou qu’on l’ait empruntée, qu’elle soit sous forme de pièces ou de billets, la monnaie ne peut. ne peuvent pas être comparés. La vente implique un échange de biens, où les deux parties reçoivent quelque chose de tangible en retour. L'acheteur acquiert un bien, tandis que le vendeur reçoit un paiement pour ce bien. En revanche, l'intérêt sur un prêt d'argent ne repose pas sur un échange de biens, mais sur le fait de tirer profit de l'argent prêté sans qu'il y ait de contrepartie tangible. Cela crée une situation où l'une des parties bénéficie d'un gain sans avoir à fournir un bien ou un service en retour.
Ainsi, l'intérêt est considéré comme une forme d'exploitation, car il permet à une personne de gagner de l'argent simplement en prêtant de l'argent, sans aucune contribution productive. Cela va à l'encontre des principes islamiques qui encouragent le commerce équitable et l'échange de biens et de services. En conclusion, bien que le bénéfice sur la vente et l'intérêt sur les prêts puissent sembler similaires en surface, ils reposent sur des principes économiques et éthiques fondamentalement différents. sont pas comparables. Celui qui vend une marchandise l’a soit lui-même fabriquée en assemblant et en travaillant des matières premières, soit l’a achetée toute faite à quelqu’un d’autre. Le bénéfice qu’il perçoit est, dans le premier cas, la contrepartie de la valeur qu’il a ajoutée aux éléments composant la marchandise, et, dans le second cas, la contrepartie du transport et de la prise de risque qu’il a supportées. Acheteur comme vendeur tirent donc profit de la transaction qu’ils ont réalisée, le premier en obtenant la marchandise qu’il va utiliser ou va revendre, le second en prenant un bénéfice. Chacun a pris possession de son bien, et l’affaire est close.
Par contre, un prêt n’est pas une vente, et l’intérêt que prend celui qui prête de l’argent n’est la contrepartie ni d’une valeur ajoutée, ni d’un transport, car il n’y a rien eu de tout cela; l’intérêt n’est la contrepartie que du délai accordé à celui qui lui a emprunté l’argent. Or la contrepartie sur un délai pur n’est pas équitable. En effet, si L’emprunteur a contracté le prêt pour acheter des biens ou des services qu’il consommera lui-même. Alors, il est certes équitable qu’il rembourse la somme empruntée, mais il n’est pas normal qu’il doive payer un surplus pour le seul délai qui lui a été accordé.
Et si l’emprunteur a contracté le prêt pour investir dans un projet commercial ou industriel, il est équitable qu’il rembourse le prêt, mais il ne l’est pas que toute perte soit comptée au détriment de l’emprunteur alors que le prêteur soit pour sa part certain de toucher son « bénéfice » – l’ « intérêt » – sur le délai.
Ouvrir la porte à une contrepartie du seul délai, c’est ouvrir la porte à l’exploitation la plus grande. En effet, si l’emprunteur ne peut pas s’acquitter de ce qu’il doit à l’échéance voulue, le délai étant prolongé, la contrepartie le sera d’autant, ce qui multipliera le montant dû.
Je disais qu’un prêt d’argent n’est pas une vente et qu’aucun profit n’est possible lors d’un prêt, contrairement à ce qui se passe lors d’une vente. Cependant, dans le cas d’une vente, il peut y avoir de l’intérêt au cas où s’y réalise le principe « somme d’argent comme pure contrepartie du délai ». C’est bien pourquoi même ceux des savants qui pensent que la vente à tempérament (bay’ bi-t-taqsît) est permise y énoncent comme condition que le prix à payer soit fixé une fois pour toutes au moment de conclure l’acte, et qu’il ne subisse ensuite plus d’augmentation ; cliquez ici pour lire mon article sur le sujet.
C’est aussi pourquoi l’escompte n’est pas autorisé (dha’ wata’ajjal) ; il s’agit du cas où le prix et l’échéance du paiement ont été fixés, mais où le vendeur édicte comme condition pour accorder une ristourne à l’acheteur que celui-ci le paie avant l’échéance fixée : ici aussi, une partie de la somme est devenue une pure contrepartie du délai, et cela est donc interdit (voir Islâm aurjadîdma’âshîmassâ’ïl, pp. 271).
À suivre…
Source : La maison de l’Islam L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016. gonflement de la terre
De même, tu vois la terre desséchée : dès que Nous y faisons descendre de l’eau, elle remue, se gonfle, et fait pousser toutes sortes de splendides couples de végétaux. (Sourate al-Hajj, verset 5) Le mot arabe pour “remue” dans le verset ci-dessus est ihtazzat, qui signifie “être en mouvement, prendre vie, trembler, se remuer”. Le mot rabat, traduit par “se gonfle”, a les nuances de sens suivantes : “augmenter, accroître, enfler, grandir, se développer, pousser (une plante), remplir d’air”. Ces termes décrivent au mieux les changements qui se produisent dans la structure moléculaire du sol au cours de la pluie.
Le mouvement décrit ici est différent de celui de la croûte terrestre qui se solde par un tremblement de terre, car seules les particules du sol se déplacent. Ces particules sont composées de couches empilées. Quand l’eau pénètre dans les couches, elle provoque le gonflement des particules de boue. Les étapes citées dans le verset s’expliquent scientifiquement comme suit : LE REMOUVEMENT DE LA TERRE
La charge électrostatique sur la surface de la particule qui apparaît après la tombée de la pluie en quantité suffisante sur terre peut causer l’instabilité et donc des mouvements de tremblements. Ce mouvement n’est stabilisé que lorsque cette charge est neutralisée par une charge opposée. Le mouvement des particules doit aussi être attribué à sa collision avec les particules d’eau. Dans la mesure où les particules d’eau ne se déplacent dans aucune direction particulière, les particules terrestres bougent car elles sont frappées de tous les côtés. Robert Brown, un botaniste écossais, découvrit en 1827 que lorsque les gouttes d’eau touchent le sol, elles provoquent une sorte de vibration dans les molécules terrestres. Il baptisa ce mouvement de particules microscopiques “le mouvement brownien”.
LE GONFLEMENT DE LA TERRE
Quand il pleut, ces gouttes d’eau qui touchent la terre provoquent le gonflement et l’augmentation de volume de ces particules. Quand l’eau est abondante, l’espace entre Les particules de la terre, qui permettent aux particules d’eau et aux ions dissous d’entrer, augmentent. Quand l’eau et les nutriments dissous se diffusent entre les couches, la taille des particules de terre augmente. Par conséquent, ces particules servent de dépôts d’eau, donnant la vie à la terre. L’infinie grâce d’Allah envers l’humanité veut que cette eau soit emmagasinée de la sorte sans qu’elle s’enfonce par l’effet de la gravité. Si la terre ne pouvait pas retenir l’eau et ces dépôts de minéraux, l’eau s’enfoncerait dans les profondeurs de la terre, condamnant les plantes à la vie. Toutefois, notre Seigneur a créé la terre de manière à ce que de nombreux produits puissent en émerger.
LA GERMINATION DE LA TERRE
Quand il y a assez d’eau dans la terre, les graines deviennent actives en absorbant des matières nutritives simples. Les plantes en pousse ont leur réserve en eau pour deux ou trois mois dans ces dépôts. Le Coran décrit en trois étapes ce qui se produit quand la pluie tombe sur une terre sèche : les Particules terrestres remuent, la terre se gonfle et offre enfin ses fruits. En dépit de l’âge de ces révélations (1400 ans), elles sont parfaitement exactes et conformes à ce que la science a dévoilé.
UN AUTRE VERSET Une preuve pour eux est la terre morte, à laquelle Nous redonnons la vie, et d’où Nous faisons sortir des grains dont ils mangent. (Sourate Ya-Sin, 33)
Source : miracle du coran.com
Parlons - DJIHADISTES OU TERRORISTES ? Ne pas tomber dans le piège. Il est incommode que certains médias et certains intellectuels utilisent l’appellation djihadiste pour désigner les terroristes. Pourtant, les savants musulmans ont apporté un éclaircissement sur la question, faisant la stricte différence entre la notion de Jihad et le terrorisme. À l’usage excessif du terme Jihad, d’une manière involontaire ou à dessein, cela laisse planer le doute et ne manque pas de créer des amalgames au niveau des populations. Les terroristes arborent l’apparence de musulmans et se font désigner Jihadistes dans leurs discours. Ils disent qu’ils sont chargés de défendre la cause de l’Islam. Dans une telle entreprise, depuis les attentats du 11 septembre 2001 jusqu’à nos jours, ce sont des milliers de familles qui sont endeuillées par ces hommes sans foi ni loi. Au nombre de leurs victimes figurent des vieilles personnes, des femmes, des enfants. Ces actes causent également des dégâts matériels inestimables. Leurs modes opératoires demeurent des attentats à la voiture piégée, le kamikaze, la décapitation de leurs otages et les incendies des villages. Ils sèment le désordre de la terreur pour rendre le monde confus et ingouvernable.
De l’autre côté, en Islam, les textes scripturaires condamnent fermement une telle barbarie, les assimilant à des crimes. La majorité des musulmans sur la terre se battent pour un monde de justice et d’égalité, où il fera bon vivre entre les habitants de la terre. Ils ne se reconnaissent en aucun moment dans le terrorisme ou ceux qui tuent femmes, enfants, vieux, des personnes d’autres confessions. reli-gieuses. Ces vrais musulmans sont majoritaires dans toutes les sociétés. Quid du terme djihad employé pour les désigner ?
L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016
Parlons-Û
Les huit années de guerre pendant lesquelles l’Islam a livré bataille contre les persécuteurs mecquois l’ont été pour se défendre. Malgré cette urgence, il y avait des règles à respecter. Le prophète (psi) disait à ses combattants de ne pas tuer les femmes, ni les vieux, ni les enfants. Ils ne devraient combattre que contre ceux qui les combattent. Il leur était interdit d’empoisonner l’eau, d’abattre les arbres. Ils devraient même avoir du respect envers l’adversaire. Le Coran le dit à maintes reprises, qu’il n’y a pas de contrainte en religion. Le noble Coran indique au prophète qu’il n’est pas celui qui est chargé de guider les gens égarés et que cela revenait à Dieu ; sa mission en tant que prophète se bornait à la transmission du message. C’est pourquoi, désigner ces terroristes par le terme djihadistes, c’est véritablement vider le terme djihad de son contenu. Quelques exemples : 1°) le Coran dit de ne pas contraindre à la foi : Les terroristes assassinent en foulant au pied cette injonction. 2°) Le Coran dit de pardonner même si on a raison : Les terroristes tuent même quand ils ont tort. 3°) Le Coran prône la diversité des religions et des cultes : Les terroristes veulent obliger tout le monde à devenir musulmans. Pire, ils tuent même les musulmans. 4°) Le prophète (saw) interdit de tuer les femmes, enfants et vieilles personnes pendant le combat : les terroristes tuent sans distinction. 5°) Le Coran préconise de ne combattre que ceux qui vous combattent : Les terroristes combattent tout le monde, ils surprennent les gens dans les cafés, dans les mosquées, dans les cérémonies, qui sont sans défense, et ils les tuent sans état d’âme. 6°) Le prophète a interdit de paralyser l’économie en temps de combat à l’instar de l’interdiction faite d’empoisonner l’eau : Les attaques des terroristes plombent l’économie d’un. pays comme c’est le cas du Burkina Faso.
7) La règle en islam en période de guerre, c’est de ne pas être le premier à attaquer et surtout de regarder l’ennemi en face : contrairement aux terroristes, qui poignardent leurs adversaires dans le dos, ils attaquent par surprise et de façon asymétrique. Au regard de ces exemples, ce serait un honneur pour les terroristes d’être désignés djihadistes. Les appeler ainsi, c’est leur donner de l’importance dans leur sale besogne. Car en islam, le jihad est noble. Les terroristes sont fiers d’entendre sur les mass médias qu’on les traite de djihadistes. Si l’on les traitait réellement de terroristes et d’une manière unanime, en les présentant simplement comme des terroristes, des assassins, tout simplement, même si cela ne changerait rien en eux, on aurait quand même le mérite de ne pas assimiler le jihad à la terreur, ou les djihadistes aux terroristes. Les médias doivent jouer ce rôle.
AROUNAN GUIGMA PIERRE N’KURUNZIZA
L’inspiration de Dieu ou du diable ? Venu au pouvoir en 2005, le président burundais Pierre N’Kurunziza donne du fil à retordre à son peuple et à la communauté internationale. La constitution de son pays interdit un troisième mandat. Contre vents et marées, cette loi a été révisée pour permettre au Président d’aller aux élections dans des conditions instables afin de briguer un troisième quinquennat. Chose qui a été faite. Les opposants et les populations qui ont affiché leur mécontentement face à cette obstination de N’Kurunziza ont payé la lourde tribu avec des dizaines, voire des centaines de cadavres et des milliers de déplacés. Des tentatives de négociations de l’UA et de la communauté internationale sont soldées par un échec puisque le pasteur président affirme être investi par la volonté de Dieu. Les scènes de violences suite à l’élection présidentielle, ainsi que la tentative de coup d’État avortée du général Lombaré, ont décuplé la haine et la persécution policière contre les quartiers dits de l’opposition, les OSC et autres défenseurs des droits de. L’homme. Très souvent, des enlèvements, des assassinats arbitraires sont constatés dans ce pays. Le pays traverse une crise politico-humanitaire assez grave et sans précédent, note Cécile Kyenge, originaire de RDC, députée européenne et ancienne ministre de l’Intégration italienne. Elle a été chef de la mission d’observation de l’Union européenne pour les élections au Burkina Faso en 2015.
Au regard des analyses de cette diplomate et bien d’autres informations glanées, on constate que l’heure est grave au Burundi, si bien qu’il sera difficile pour ce pays de sortir de ce bourbier tant que le président est assisté par « l’esprit saint » qui se nourrit de sang. Tout le problème dans cette histoire se trouve justement dans le syncrétisme de N’Kurunziza entre la république et l’église. Il n’est pas arrivé à faire la séparation de la sphère politique de celle de l’état. Il est rapporté que lui-même est un pasteur évangéliste et que sa femme, Dénise Buccumi, est pasteure dans une église évangéliste. Au Burundi, l’on sait que chaque Conseil des ministres débute avec une prière collective conduite par le Chef de l’État, que des prophéties avancent qu’il a été choisi par Dieu pour diriger le pays plutôt que par le peuple, que le club de football qu’il a fondé s’appelle Alléluia Club. La confusion qui règne dans ce pays avec cette double fonction du président nécessite qu’il y ait des interventions extérieures afin d’éviter que ce pays plonge dans un chaos définitif.
Dans un article que Jeune Afrique a publié, l’on recense cet autre propos d’une députée burundaise qui n’a pas hésité à invoquer « la force qui a été donnée par Dieu » au président burundais « pour résister contre toute opposition et les pressions occidentales ». Au regard d’une telle déclaration, on assiste à une évangélisation complète et répressive par le pouvoir de Bujumbura. Rappelons que même si ce pays est à majorité chrétienne, il y a également d’autres sensibilités religieuses. En revanche, ce scénario du couple présidentiel évangéliste, qui a violé le droit du peuple burundais et continue de réduire au silence toute voix qui serait à l’encontre du pouvoir, n’est qu’une pure instrumentalisation de l’évangile et de la religion chrétienne. La soif du pouvoir de Nkurunziza l’amène à vouloir imposer son diktat au vu et au su de la communauté internationale. Touchons du bois. Si Nkurunziza était de confession musulmane, et disait agir au nom de l’islam, l’on crierait sur tous les toits et dans tous les médias de l’extrémisme de l’homme.
Nous interpellons cette communauté internationale à mettre fin à ce diktat de Nkurunziza, qu’il comprenne que le droit lui est réservé de croire en Dieu et à son pouvoir et d’y faire la promotion. Mais de vouloir d’une inspiration divine sévir le peuple au moyen de la violence avec ces dizaines, voire ces centaines de morts, beaucoup de blessés et des milliers de déplacés, nul doute que cela relève des inspirations d’un esprit diabolique. Il n’y a que le diable qui peut inspirer à un humain de s’accrocher au pouvoir. Au besoin en marchant sur des cadavres de ses compatriotes. Il faut véritablement que les uns et les autres arrêtent d’assimiler Dieu à leurs lubies. Le cas de Pierre est assimilable à celui de ces terroristes, fous d’Allah, qui disent tuer les gens au nom de l’Islam. De quel Dieu parle-t-on ?
AROUNAN GUIGMA
L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016
Monde Musulman
OCDE
Israël en seconde position dans les inégalités
L’OCDE a annoncé qu’Israël était le second pays au monde où les inégalités sont les plus importantes. L’étude a été présentée au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et au ministre de l’Économie Moshe Kahlon. Bien qu’Israël fasse partie des « pays les plus développés », il n’empêche que l’écart entre pauvres et riches est très important, si bien qu’il se retrouve à la seconde place du classement. La première place des inégalités revient au Mexique, lui seul a réussi à dépasser l’état colonisateur en termes d’écarts au sein de la population. Cela dit, les pays les plus Égalitaires d’après l’OCDE sont le Danemark, la Norvège ou encore la Slovénie. Malgré ce résultat navrant des inégalités en Israël, le ministre de l’Économie s’est dit satisfait des conclusions de cette étude. Il a en effet souligné : « l’OCDE affirme sans équivoque que l’économie d’Israël est stable », comme le rapporte i24. Le souci n’est pas tant de relever la stabilité économique de l’État sioniste mais de faire face aux inégalités constatées. D’après un second rapport de l’OCDE, Israël se retrouve en tête des pays pauvres dans l’OCDE. Au-delà de ces inégalités et de cette pauvreté, Israël poursuit sa colonisation en toute impunité. En début de semaine, l’armée israélienne a d’ailleurs détruit plusieurs dizaines d’habitations en Cisjordanie, financées par l’Union Européenne.
ALGERIE
Des exemplaires du Saint Coran en Braille distribués aux personnes aveugles et malvoyantes. Certains musulmans aveugles à travers le monde ne s’arrêtent pas à leur handicap et recherchent la science, notamment par le biais de La lecture du Saint Coran et des livres de sciences islamiques. C’est ainsi que le gouvernement algérien a mis à la disposition des personnes aveugles et malvoyantes des exemplaires du Saint Coran ainsi que des livres religieux en braille. Les individus atteints de cécité pourront ainsi se procurer ces livres au sein du ministère des Affaires religieuses.
Cette nouvelle a été annoncée dimanche par Badreddine Filali, le responsable des publications et du patrimoine islamique au Ministère des affaires religieuses et du Waqf sur la chaîne coranique algérienne. Monsieur Filali a précisé que toute personne faisant la demande auprès du ministère pourra avoir gratuitement des livres religieux en braille.
Cette initiative représente une grande nouvelle, bien que le Saint Coran soit disponible en braille depuis 1994 en Algérie. En effet, ces exemplaires se distinguent par leur volume réduit par rapport aux écrits religieux en braille déjà existants. Le responsable des publications explique que pour certains. ouvrages, le volume est très dense en braille, comme le Tafsir d’Ibn Kathir. Qu’Allah facilite à nos frères et sœurs atteints de handicap. Qu’Il les assiste dans leur pratique, à chacune des étapes.
FRANCE
La journée Mondiale du Hijab 2016 interdite à Lyon
Chaque année, la World Hijab Day rassemble de plus en plus de personnes. Cette journée initiée par une jeune new-yorkaise, Nazma Khan, est déjà bien ancrée outre-Atlantique, et dans tous les pays anglo-saxons. En soutien aux femmes qui ont choisi de porter le hijab, la journée a su s’exporter dans d’autres pays. Cet événement qui a pour objectif de sensibiliser les passants dans la rue, organiser des rassemblements, et des conférences sur le thème du hijab, s’illustre aussi très largement sur les réseaux sociaux. En France, la journée « World Hijab Day » est d’autant plus importante que ce signe dérange dans une société où le hijab est très mal perçu. Les femmes qui ont choisi de le porter rencontrent ainsi de nombreux obstacles notamment dans la recherche. d’emploi. Elles sont en effet régulièrement victimes de discrimination. Mais la journée mondiale du Hijab qui se tient le 1er février n’aura pas lieu à Lyon, en raison d’une interdiction préfectorale. Pourtant, la première édition qui s’est déroulée en 2015 avait rencontré un vif succès dans les rues lyonnaises. Lyon avait d’ailleurs été la première ville de France à accueillir la World Hijab Day.
Sur la page officielle Facebook de l’événement, les organisateurs expliquent le jeudi 28 janvier, que ce rassemblement « a été jugé par le Préfet de Lyon comme « risquant d’engendrer des mouvements de foules dangereux ». Les motifs de cette annulation ne sont pas très explicites. Quoiqu’il en soit, les organisateurs sont déçus et déplorent l’annulation d’une journée prônant la paix et le vivre ensemble, une journée pour transmettre des valeurs de partage, d’autant plus que celle de 2015 s’était agréablement bien déroulée, comme en témoigne la vidéo ci-dessous. Malgré ce refus, nous souhaitons à l’équipe organisatrice. lyonnaise de la World Hijab Day de poursuivre leur engagement et les initiatives qui permettraient de briser les préjugés autour du hijab en France. Ne sous-estimons pas le pouvoir des réseaux sociaux.
ITALIE
Musée censuré par respect pour l’Islam, le temps de la visite de Hassan Rohani. Le président iranien, Hassan Rohani, en visite à Rome, a demandé le respect de la culture islamique pour son voyage officiel dans la capitale italienne. Le musée du Capitole de Rome s’est exécuté et a caché toutes ses statues nues, comme les photos des médias en ont témoigné sur Twitter. Une censure de politesse qui a fait jaser les médias, c’est le moins que l’on puisse dire. Ce respect pour l’Islam ne s’est pas arrêté à la recouverture des sculptures par de grandes palissades. La sensibilité du président iranien et le respect de notre religion ont été jusqu’à bannir le vin des tables lors de la cérémonie officielle, tout comme il le sera des livres publiés en Iran, selon les derniers dires du ministère de la culture. iranienne. Des exigences protocolaires qui ne sont pas respectées par tous les pays. En novembre, la France avait refusé d’honorer la requête de Hassan Rohani lors de la préparation de son déplacement à l’Élysée qui a bien lieu finalement aujourd’hui. Ni menu halal, ni bannissement des alcools à table, la France ne souhaitant pas déroger à ses traditions laïques. Comme nous le rapporte le Huffpost, il n’y aura pas de dîner officiel mais juste un petit déjeuner.
Personne ne veut froisser l’Iran et les enjeux économiques et diplomatiques qu’elle représente et organise donc, chacun à sa manière, les égards qui lui sont dus. Révérence ou peur pour l’Italie, maladresse répétée pour la France !
UNE JOURNALISTE À JOHN KERRY “C’est vous qui avez créé Daech.” L’accusation à l’encontre du chef de la diplomatie US a été lancée lors d’une conférence de presse de John Kerry avec son homologue italien, Paolo Gentiloni, à Rome. 23 pays membres de la coalition internationale qui lutte contre l’organisation de l’État. Islamique se sont réunis mardi dernier à Rome afin de discuter des moyens de combattre le groupe terroriste et de saluer les progrès enregistrés. La rencontre s’est terminée par la conférence de presse commune des chefs de la diplomatie américaine et italienne. Néanmoins, à l’issue de la conférence, une journaliste italienne a lancé à l’encontre de John Kerry et de son homologue italien, Paolo Gentiloni : “C’est vous qui avez créé l’EI”, en provoquant une bagarre dans la salle. La journaliste a été immédiatement entourée par des policiers. Selon les personnes présentes dans la salle, la journaliste avait un foulard sur la tête. Ce n’est pas pour la première fois que les États-Unis sont accusés d’avoir créé Daech. Récemment, l’un des dirigeants du parti Fatah du chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a accusé les États-Unis d’avoir créé Daech afin de “réaliser un scénario infernal pour démanteler la nation arabe, la diviser, tuer son esprit de solidarité”. Le candidat républicain à la présidentielle. Donald Trump s’est aussi empressé de stigmatiser la politique menée par l’administration de Barack Obama et celle de l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton qui, selon lui, ont favorisé l’essor de Daech. En outre, selon un sondage réalisé l’année passée par la société britannique ORB International, 81% des Syriens estiment que les USA et leurs alliés sont responsables de la création du groupe terroriste État islamique.
ISRAËL
Un plan pour détruire la mosquée d’Al Aqsa. Un reportage télévisé diffusé par la dixième chaîne de télévision israélienne a révélé que des organisations juives jouissant du soutien de rabbins éminents et de politiciens israéliens ont terminé leurs préparatifs pour la construction du troisième temple en prélude à la destruction de la sainte mosquée d’al-Aqsa et du dôme du rocher, à l’expulsion des musulmans de l’ancienne ville d’al-Qods et à l’établissement de centres bibliques. Yehuda Eitsouni, décrit comme le cerveau de la construction du troisième temple, a dit au journaliste. qu’il ne compte pas sur le tonnerre ni sur l’éclair pour provoquer la destruction de la sainte mosquée d’al-Aqsa. « Nous allons démanteler cette mosquée de nos mains. J’espère qu’en fin de compte nous saurons notre devoir et nous l’assumerons », a-t-il dit. À savoir que ladite chaîne de télévision effectue des interviews avec des activistes juifs impliqués dans l’élaboration de plans. D’aucuns ont terminé leurs plans sur la structure du troisième temple et d’autres recueillent les pierres nécessaires pour cette construction.
Le reporter israélien a effectué une tournée dans une ferme de la colonie de Goush Etzion où sont élevés des moutons qui seront abattus comme des offrandes sur l’autel du Temple. « Un grand nombre de juifs soutiennent la destruction de la mosquée d’al-Aqsa à la base de leur croyance messianique qui prétend que la destruction de la mosquée sera suivie de la guerre de Gog et Magog et ensuite de l’apparition du Messie. Enfin, le troisième temple sera construit à la place de la mosquée. d’al-Aqsa. Le rêve de construire le troisième temple sur les ruines de la mosquée détruite d’al-Aqsa est devenu un objectif pour beaucoup de juifs. Ces derniers mois ont connu de multiples visites à l’esplanade de la sainte mosquée de la part d’hommes, de femmes, d’hommes de droite, de rabbins et de membres de la Knesset. Le journaliste expose un livre qui comprend le projet structural pour construire le troisième temple après la destruction de la mosquée d’al-Aqsa. Selon lui, ce livre explique le futur projet pour al-Qods et le troisième Temple. Le Temple s’étendra ainsi vers le nord au détriment du quartier islamique, composé de maisons et d’unités résidentielles.
source: al-Qods al-Arab, ajib.fr 14 L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 INFORMATICIEN-FORMATEUR IMPORT/EXPORT VÉHICULES ET ORDINATEURS TOUTE SÉRIE LOCATION DE VÉHICULES L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 15 Pub Tel.: (+226) 50 30 24 85 Fax: (+226) 50 30 24 86 01 BP 42080 Ouagadougou 01 Burkina Faso / Rue 2.17 porte 3 arttechlifcaid@fesonet.bf
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19 L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016
Fait partie de L'Autre Regard #35