Issue
La Preuve #32
- Titre
- La Preuve #32
- Editeur
- La Preuve
- Date
- juin 2010
- numéro
- 32
- nombre de pages
- 16
- Sujet
- Citoyenneté
- Enseignement confessionnel islamique
- Institut Musulman d'Enseignement et d'Éducation
- Nouhoun Bagayoko
- Tariq Ramadan
- Cercle d'Études, de Recherches et de Formation Islamiques
- Pauvreté
- Hadith
- Sunnah
- Langue
- Français
- Source
- Louis Audet Gosselin
- Contributeur
- Louis Audet Gosselin
- Identifiant
- iwac-issue-0000034
- contenu
-
... et voilà la religion de droiture."
La Mosquée, temple spirituel et forum temporel
COUPE DU MONDE DE FOOTBALL
L’épreuve du temps
Jamais un jeu n'a mobilisé autant d’énergies, de ressources financières, humaines et matérielles, autant d’attention et d'intérêt. Depuis maintenant sept décennies, le rendez-vous de la Coupe du monde de football est inscrit en lettres d’or dans l’agenda mondial. Que le football en tant que sport vous intéresse ou pas, vous êtes obligé de subir, d’une façon ou d'une autre, pendant un long mois, la fièvre du ballon rond ; la magie du direct et les progrès technologiques aidant. Cette année, l’évènement s’est même déporté plus près de nous, puisque c’est sur le continent africain que, pour la première fois, se déroule le plus important évènement sportif mondial. Depuis donc le début du tournoi, tout et tous semblent vivre au rythme de la tenue des matchs : les études, les rendez-vous de travail, les cérémonies sociales, le culte, le fonctionnement des Administrations publiques et privées... Il y a donc bien longtemps que l'on a dépassé le stade de la passion ; il ne s'agit ni plus ni moins que de l'ivresse et de la folie. Sinon comment explique-t-on que tant de choses importantes et même parfois vitales, soient mises entre parenthèses ou négligées, pour juste contempler vingt personnes courir dans un espace vert, derrière une boule de cuir ? Autant d'euphorie pour si peu, a-t-on envie de dire ! Mais sans vouloir refuser à l'homme le droit de s’amuser, il faut admettre que l'on a perdu le sens de la mesure. Sans nier les retombées financières d’une coupe du monde, il faut savoir qu’elle ne peut faire sortir un pays durablement de la pauvreté, de la mal gouvernance et de l'obscurantisme. C'est certainement une coupe du monde, mais ce n'est pas une coupe pour tout le monde. Si certains décompressent et s’amusent devant un match de football après avoir durement travaillé, d'autres en font leur activité principale. Et c'est cela qui est dommage car on ne comprend... Plus le sens du divertissement. Si seulement les hommes pouvaient montrer autant d'intérêt pour la construction de leurs pays, s’ils pouvaient se consacrer autant à venir en aide à tous ceux qui souffrent dans le monde, si on pouvait investir les sommes colossales mises dans l'organisation du mondial dans l'éducation et la santé, si on pouvait montrer autant d'attention, d’intérêt et d'enthousiasme pour nous sortir et faire sortir les autres de la misère... l’humanité se porterait mieux.
Si ce n'est de la folie, comment le divertissement et le jeu peuvent-ils prendre le dessus sur le travail ? Si ce n'est de la folie, dites donc ce que c’est ! Cette déferlante n’épargne même pas les croyants qui, dans l’euphorie générale, mettent à mal certaines de leurs pratiques quotidiennes. Quand les lieux de culte ne sont pas vides, on y retrouve néanmoins des fidèles très peu concentrés et pressés de se retrouver comme tout le monde devant leur téléviseur pour se concentrer sur un jeu. Pour qui connaît l’importance du... Compte à rebours qui est le nôtre sur terre, il faut s’inquiéter sur autant de gaspillage de temps. Pour rien. La coupe du monde de football est un jeu qui revient en principe tous les quatre ans, tant qu'il y aura des hommes sur terre, mais le temps qu’on perd ne se rattrape jamais. Que chacun mène donc son combat contre les désirs de son âme et qu'il s’élève plutôt vers ce qui est utile et durable ; vers Dieu !
■ La Rédaction
La Preuve
Récépissé de déclaration N° 1101Z-CA-GI/OUM’F du 27 juillet 2007
ISSN 0796-8426
Tel 50 37 94 30
Cell. 70 75 54 85
Email : preuve2007@yahoo.fr
Directeur de Publication Mikaïlou Kéié
Secrétaire de rédaction Siaka GNESSI
Responsable commercial Moussa BOUGMA
Mise en page et impression Altesse Burkina 50 39 93 10
Nombre de tirage 1000 exemplaires
La Preuve n° 32 - Juin 2010
Preuve évidente
Le sens des épreuves dans la vie du musulman
Par Cheick Albuyan
Les épreuves atteignent indifféremment tous les êtres humains, sans distinction, à cette différence près que les croyants savent qu'elles sont, pour eux, l'opportunité de se purifier de leurs péchés alors que le non-croyant n'y voit que calamités et souffrances dénuées de toute portée spirituelle et tramées contre son destin. Ainsi, l’épreuve permet au musulman de grandir spirituellement et de développer les plus hautes vertus tout en étant récompensé par Dieu. Le prophète a dit à ce propos: "Le croyant a une destinée étonnante, car tout ce que Dieu lui prédestine ne lui rapporte que du bien. Si la fortune lui sourit, il est reconnaissant et c'est pour lui un bien; et si le mal l'atteint, il patiente et c'est également pour lui un bien."
Cependant, confronté aux difficultés d’ordre matériel, affectif, professionnel ou qui touchent à sa santé, l’homme, de nature versatile, est enclin à oublier trop facilement tous les bienfaits dont Dieu l’a comblé au point d'en devenir ingrat : devant le succès, celui-ci se montre fort et plein de fatuité mais, face aux épreuves, il est très rapidement gagné par la faiblesse et l'abattement, attitudes, du reste, mentionnées à plusieurs reprises dans le Coran: "En vérité, l'être est, par nature, changeant. Il est angoissé quand un malheur le touche et il est plein d'avarice quand il devient riche. Seuls font exception les gens pieux". C70 v. 19-22.
Par ailleurs Dieu dit : "Faisons-nous goûter à l'homme un bienfait de Notre part et l'en privons-Nous ensuite, il est alors livré au désespoir et plein d'ingratitude. Lui faisons-Nous goûter un bienfait de Notre part, après qu'un malheur l'a frappé, alors aussitôt, il s'écrie: "C'en est enfin fini de nos malheurs!" plein de joie et de gloriole. Seuls ceux qui patientent et pratiquent de bonnes œuvres obtiendront pardon et belle récompense". C11 v. 9-11.
Néanmoins, les gens pieux, loin d'être désinvoltes ou orgueilleux, font preuve de gratitude devant tout ce dont Dieu les a gratifiés, aussi bien dans l’épreuve que dans l'aisance: ainsi, lorsqu'un de leurs proches ou eux-mêmes est atteint de maladie, ils acceptent ce décret. Divin avec courage et ténacité, conscients que la vie d'ici-bas est pavée d'écueils et qu’ils doivent s'astreindre à surmonter leurs problèmes avec piété et constance afin de satisfaire leur Créateur. Dieu rappelle, à cet effet, que l'épreuve n'est qu'un test pour appréhender le degré de foi de Ses créatures. Le croyant en sort donc renforcé ou, au contraire, affaibli, selon la profondeur de l'engagement dont il fait preuve envers Dieu: «Certes, Nous vous mettons à l'épreuve pour reconnaître ceux d'entre vous qui combattent et souffrent pour Notre Cause, et pour apprécier votre comportement» C47V.31.
En outre, il dit: «Certes, Nous vous soumettrons à quelques épreuves en vous exposant de temps à autre à la peur et à la faim, en vous faisant endurer quelques pertes dans vos biens, dans vos personnes et dans vos récoltes. Mais annonce une heureuse issue à ceux qui souffrent avec patience, à ceux qui, lorsqu'un malheur les touche, disent: "Nous sommes à Dieu et c'est à Lui que nous ferons retour". C'est sur ceux-là que Dieu étendra Sa bénédiction et Sa miséricorde, et ce sont ceux-là qui sont dans le droit chemin" C2 v. 155-157. Car, en effet, le croyant sait qu'il ne dispose pas de tous les pouvoirs susceptibles de pallier les vicissitudes de l'existence, en particulier ce qui touche aux problèmes de santé. Dès lors, il prend conscience que c'est Dieu le maître de toute chose tandis que l'être humain est voué au joug de sa destinée. Ainsi, l'homme est soumis à maintes épreuves qui sont autant de tests plus ou moins difficiles, imposés par Dieu pour distinguer les croyants des hypocrites. Or, il arrive que ces épreuves n'aient pas seulement trait à la maladie ou à la pauvreté; en effet, la bonne santé, la richesse et le prestige peuvent s'avérer difficilement supportables du fait des lourdes responsabilités qui y sont liées: par exemple, les exégètes rapportent que, lorsque la situation des premiers musulmans se fut améliorée et qu'ils n'avaient plus à souffrir des privations dues à la misère des premiers temps, certains d'entre eux concédèrent qu'ils avaient supporté avec constance et espoir l'état de pauvreté dans lequel ils avaient été plongés mais qu'il leur était extrêmement pénible de subir l'épreuve de l'aisance! Cependant, force est de rappeler que Dieu n’éprouve Ses serviteurs qu'en fonction de leurs capacités et de leurs La Preuve n° 32 - Juin 2010 3 — Religion de vérité La fin du monde aura-t-elle lieu le 21 décembre 2012? Par Cheick Albayan La fin du monde ou l'anéantissement de l’existence est une vérité incontestable et incontestée, admise par le commun des mortels. Cette vérité n’a cessé de hanter les hommes depuis des siècles. Chaque peuple, chaque culture, des scientifiques et des philosophes ont tenté de prévoir cet événement. A chaque période de l'histoire, les hommes ont programmé la fin de leur temps. Mais toutes les prévisions jusque-là ont échoué et se sont révélées fausses. La dernière prévision en date et qui fait l’actualité du moment est prévue pour le 21 décembre 2012. Point de départ de cette prophétie du malheur a été une fable annonçant une collision, le 21 décembre 2012, entre la Terre et la planète Nibiru ou "planète X", qui aurait été découverte par les Sumériens. Le calendrier Maya s'arrêterait quant à lui au solstice d'hiver 2012, date à laquelle une myriade de catastrophes naturelles (tsunamis et séismes, mais également inversion des pôles) est censée mettre fin au monde tel que nous le connaissons. Les prévisions du I-Ching, ou "Livre des mutations" d'astrologie chinoise, confirmeraient cet événement. Une étude scientifique américaine réalisée par le Centre national de recherche atmosphérique (NCAR) prévoit, elle, une intensification de l'activité du Soleil en 2012, interprétée par certains comme la preuve scientifique de ce bouleversement cosmique. Une série de sites Internet tentant de réunir preuves scientifiques et conseils pour la survie après cette catastrophe ont vu le jour ces derniers mois. Le "site officiel" du 21 décembre 2012, allant jusqu'à proposer L'achat en ligne de radios à manivelle et kits de premiers soins, vendus pour la somme de 179,99 dollars (120 euros). Le gourou de cette prophétie a identifié sur la terre des espaces de survie possible pour les hommes. Ainsi de célèbres architectes et maçons sont mobilisés pour concevoir des bunkers résistant aux phénomènes du 21 décembre 2012 pour abriter les hommes. Pour ce faire, des associations et des souscriptions pour la survie sont en cours. Ceux qui voudront bien survivre après le 21 décembre 2012 doivent adhérer à cette mouvance. Certaines personnes envisagent de lancer une pétition pour demander la suppression dans tous les calendriers de la date du 21 décembre 2012, ainsi le pire pourra être évité.
Petits et grands écrans cherchent à cerner le phénomène : aux forums et vidéos qui animent la Toile, s'ajoutent désormais des documentaires, des émissions télévisuelles et radiodiffusées et des articles de la presse centrés sur ce sujet. France 4 diffusera mardi 9 novembre "21/12/2012 : La conspiration de l’apocalypse", la veille de la sortie en France du dernier film à gros budget d’Hollywood 2012, réalisé par Roland Emmerich. Les scientifiques dignes de ce nom savent que 2012 n'est associé à aucune menace. Accusée de désinformation et prise de court par la vitesse de propagation de ces rumeurs apocalyptiques, la NASA, visiblement inquiète, a choisi de publier sur son site Internet un argumentaire assorti de "questions/réponses", pour mettre un terme aux polémiques. La NASA est formelle : la fin du monde n’est pas pour 2012. L'agence américaine a pris l'initiative de répondre sur son site Internet, point par point, aux théories apocalyptiques qui déchaînent les passions depuis quelques mois, notamment sur le Web : "Les scientifiques dignes de ce nom dans le monde savent que 2012 n'est associé à aucune menace particulière", martèle la NASA sur son site. "Nibiru et toutes les histoires autour de planètes sont des rumeurs qui circulent sur Internet. (...) Si la Terre risquait d'être heurtée par un astéroïde ou par une planète X, les instruments astronomiques actuels auraient déjà repéré un tel objet depuis au moins dix ans." Au sujet du calendrier Maya, l'agence est catégorique : "Tout comme le calendrier accroché au mur de votre cuisine se poursuit au-delà du 31 décembre, le calendrier maya se poursuit au-delà du 12 décembre 2012 (...) Et tout comme votre calendrier reprend son cours au 1er janvier, un autre cycle long commence pour le calendrier maya", explique-t-on aux internautes. David Morrison, scientifique de la NASA, répond même en images dans une vidéo mise en ligne sur le site de la NASA en juin 2009 : "Depuis deux ans, j'ai répondu à des centaines de questions au sujet de 2012 et de la supposée menace qui pèse sur la Terre. Je veux saisir l'opportunité qui m'est donnée de vous le dire plus directement : il n’y a aucune menace qui pèse sur la Terre en 2012 (...). Toutes les thèses liées à l'apocalypse ne sont qu'une vaste rumeur." Inutile, donc, d'investir dans un kit de survie 2012 : "Il n'existe aucune preuve. scientifique à l'appui de toutes ces fictions dans des livres, ou des documentaires, au cinéma « partout sur Internet », conclut la NASA.
Quelle est la position de l’islam sur cette prédiction ? Le musulman devant toute question engageant sa vie fait recours aux enseignements de l'islam, qui sont ses seules références dans sa vie pour l'éclairer en toute circonstance. Comme toutes les grandes civilisations, l’islam affirme avec force qu'un jour le monde prendra fin. Cela fait même partie des croyances de la foi islamique. Il fait partie des six articles de la foi islamique. Et le coran affirme : « Et que l'Heure (la fin du monde) arrivera; pas de doute à son sujet, et qu'Allah ressuscitera ceux qui sont dans les tombeaux ». C22V7
La question qui se pose maintenant est à quand la fin du monde ? Là-dessus l'islam a tranché. Dans le coran nous lisons : “Ils t'interrogent sur l'Heure : "Quand arrivera-t-elle ? " Dis : "Seul mon Seigneur en a connaissance. Lui seul la manifestera en son temps. Lourde elle sera dans les cieux et sur la terre et elle ne viendra à vous que soudainement (Sourate 7 / Verset 187). "Et l'ordre [concernant] l'Heure ne sera que comme un clin d'œil ou plus bref encore !" (Sourate 16 / Verset 77).
Donc aucune créature ne connaît avec exactitude la Fin du Monde. Ni le Prophète Mouhammad (saw), ni les anges ne possédaient cette information. En effet, lorsque l'ange Djibril (alayhis salâm) vint rencontrer le Prophète Mouhammad (saw) à la fin de sa vie, sous une apparence humaine, afin de lui poser certaines questions, il le questionna au sujet de l'Heure. Le Prophète Mouhammad (saw) répondit: "Celui qui a été questionné n'en sait pas plus à ce sujet que celui qui l'a interrogé."
Donc le musulman ne doit croire à toutes ces allégations qui sont en train de circuler actuellement. Croire en cela est une remise en cause de sa foi et de l’omniscience de Dieu sur ce sujet. En revanche, la pleine certitude que le musulman doit avoir est que le monde tire... Inexorablement vers sa fin, Dieu le dit dans le Coran en ces termes : « La fin du monde est proche. Je la cache à peine, pour que chaque âme soit rétribuée selon ses efforts. Que celui qui n'y croit pas et qui suit sa propre passion ne t'en détourne pas, sinon tu périras. » (C20V15-16)
Donc, il apparaît clairement qu'Allah, dans sa miséricorde et justice, n'a pas révélé la date de la fin du monde pour une question de justice et d'équité envers ses serviteurs. Imaginons qu'effectivement cette date était connue, certaines personnes allaient attendre l'approche de la fin du monde pour adorer Dieu et espérer son agrément. Or, Dieu veut récompenser les méritants qui vont respecter ses injonctions jusqu’à la fin des temps.
En revanche, les Prophètes ont tous donné à leur communauté un certain nombre de signes qui précéderont la fin du monde et forces physique et spirituelle. Ainsi, chaque homme est différent et n'est pas censé avoir autant de force de caractère, de courage et de foi que ses congénères. Aussi, Dieu qui... connaît mieux que quiconque le potentiel de Ses créatures, n'éprouve jamais le croyant au point d'épuiser sa foi; au contraire, il ne le soumet aux épreuves qu'en fonction de ce qu'il peut effectivement supporter, le Coran y fait d’ailleurs allusion: «Dieu n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité». Cl v.286
Bref, les épreuves ne sont qui annonceront sa venue, et ce, afin que les gens s'y préparent, qu'ils ne se laissent pas sombrer dans l'oubli et l'insouciance, emportés par les passions éphémères de la vie présente. Ces signes sont de trois ordres : les signes éloignés, intermédiaires et les signes proches ou majeurs. Par exemple, les plus proches sont des évènements importants qui se succéderont juste avant la Fin du Monde. Bien que de nos jours, leur réalisation puisse paraître comme relevant du domaine du surnaturel, il n’en reste pas moins que chaque musulman doit avoir la conviction qu’ils se passeront réellement, comme nous l'ont annoncé Dieu et Son Messager (saw). Ces Signes, qui sont Plus ou moins connus, constitueront un message clair à l’attention de l'Humanité annonçant le Début de la Fin. Parmi ces signes, on peut citer : l'apparition de Al Mahdi (le messie promis), l'apparition de Daddjàl (l’antéchrist), la descente de Jésus (alayhis salâm), l'invasion des Gog et Magog suivi de leur extermination, l’apparition d'une fumée particulière qui feront souffrir les mécréants.
Les épreuves ne sont pas des punitions infligées aux croyants mais constituent pour eux l’opportunité de renforcer leur foi dans l'adversité, de neutraliser en eux toute velléité de puissance et d’orgueil tout en les purifiant de leurs fautes. Le Prophète a dit à ce propos: "Les plus éprouvés sont les prophètes. Après eux, ce sont les hommes les plus méritants et ainsi de suite. L'homme est éprouvé selon la grandeur de sa foi. S'il est ferme dans sa religion, ses épreuves sont alourdies ; s'il est faible dans sa foi, elles sont allégées. En vérité, les épreuves ne cessent de frapper le croyant jusqu’à ce que celui-ci marche sur Terre, exempt de tout péché." énormément les gens, le lever du soleil à l'Ouest, la sortie de la bête qui parlera aux hommes. On remarque qu’aucun de ces signes ne s’est encore réalisé. Ce qui suppose que la fin du monde n’est pas pour maintenant car la survenue de ces signes ne se fera pas en même temps, mais ils seront séparés dans certains cas par des années. Tout compte fait, tout le monde doit rester sur ses gardes afin qu’on ne soit pas surpris.
Si nous sommes tous d'accord que ça ne sera pas le 21 décembre 2012, il reste que la mort qui est la fin individuelle de chaque être humain peut survenir à tout moment. (Bukhari)
En définitive, le musulman doit recevoir ce qui lui arrive comme étant une part de ce qui lui est destiné dans ce bas monde, sans pour autant faire preuve de fatalisme et sombrer dans l’apathie. Il ne doit pas se considérer comme une victime, ni croire qu’il est abandonné de Dieu, encore moins se révolter contre Lui. Bien au contraire, c'est le signe que Dieu l'a distingué pour le purifier de ses péchés et le rapprocher de Lui, en l'exhortant à l'humilité et en lui rappelant qu'il n'y a force et de puissance qu'en Dieu.
La Preuve n° 32 - Juin 2010
Plume du mois
BONNE GOUVERNANCE
Les musulmans ont leur mot à dire!
À l'orée de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance de notre pays, et dans le contexte du bilan des 3 ans du Premier Ministre à la tête du gouvernement, nous voudrions interpeller la communauté des musulmans du Burkina sur une préoccupation. C’est celle de reformer le discours des mosquées afin que la vertu qui y est enseignée améliore la qualité de la vie des fidèles. Il importe surtout pour les responsables, de mettre la foi au profit d’une lutte efficace contre la pauvreté, la corruption et pour la bonne gouvernance.
Il existe différentes sources d'orientation sur la moralité, l'éthique et les valeurs humaines. Et la conduite basée sur des valeurs de la foi représente un cadre alternatif pour un développement humain durable. Cette conduite a le mérite de permettre aux gens de se réaliser de façon juste et leur donne une dignité personnelle, l'estime de soi et du contentement qui augmente leurs espoirs et leurs visions. Il est temps pour les leaders musulmans d'abonder sur les appels aux membres de leur communauté à travers les lieux de culte, afin que sur la base de leur foi, ils transforment positivement leur société. L'Islam oblige d'ailleurs les musulmans à défendre la justice et à travailler pour une société de morale et d'éthique qui valorise l’homme. Ceci inclut la défense des intérêts des pauvres, des groupes vulnérables, victimes de l'injustice, de la corruption et de l’inégalité sociale. En effet, les enseignements coraniques affirment que la manifestation de la justice est de la responsabilité collective de toute la communauté. Par conséquent, tous les membres de la communauté devraient être habilités à assumer cette responsabilité à travers une éducation conséquente des enfants et une formation complète des adultes. Ce qui va créer des conditions favorables à la prise de conscience de la population vis-à-vis de ses droits et de ses obligations. L’importance de cette responsabilité collective est mise en évidence dans de nombreux versets du Coran. Le chapitre 2, verset 251 proclame que la lutte contre la propagation de la corruption est un devoir collectif : «... Et si Dieu n’avait pas permis aux gens de se défendre contre l'autre, la corruption aurait sûrement submergé la terre.» Au regard de l'esprit et de la lettre de ce verset, il ne fait aucun doute que l'Islam encourage la morale et dénonce la corruption pour la bonne
Humeur
Il y a des faits divers qui nous enseignent et sur lesquels il convient de faire une halte pour tirer des leçons. Il a été rapporté par un magazine américain, qu'une jeune femme de 33 ans aurait été licenciée de la City Bank pour habillement sexy, empêchant ses collègues de se concentrer sur leur travail. Tout musulman qui entend cette information se réconforte sur la justesse et la sagesse des décrets divins, sur l'habillement de la femme. marche de l’humanité. Les enseignements islamiques obligent tous les musulmans à interdire tout ce qui entrave la justice et les bonnes actions, et à s'opposer à la corruption sous toutes ses formes. La responsabilité de chacun est d’autant plus grande et urgente que le constat est amer pour les citoyens de notre pays qui, après un demi-siècle d’indépendance, sont toujours loin du bout du tunnel qui mène à la satisfaction de tous leurs besoins existentiels. Nous avons la conviction que l’interpellation individuelle et collective de chacun sur la base des enseignements de sa foi n'a pas d’alternative qui vaille face à ce qu'Allah a choisi pour nous, nous connaissant mieux que nous-mêmes. Mais pourquoi fait-on quand même semblant de ne pas comprendre ? Malhonnêteté ou mécréance aiguë ? Ignorance ou obscurantisme ? Tout compte fait, la vérité finira par avoir le dessus sur le mensonge. Ceux qui ont longtemps encouragé la femme à se dénuder et à être juste un objet de plaisir à la solde des techniques du marché. pourrait donner un nouveau élan à l’engagement des Burkinabè. Cet engagement qui jadis a fait des citoyens de notre pays des hommes intègres. En attendant le réveil général des consciences pour le respect des termes du contrat social qui lie chaque citoyen à sa collectivité, les musulmans du Burkina peuvent et doivent jouer leur partition maintenant. Cela ne coûte que la réponse à l’appel de leur foi.
Marketing et de la publicité, se ravisent parce qu’ils sont eux-mêmes victimes de leurs propres turpitudes. Que ce fait banal et isolé vienne rappeler aux négateurs que l'habillement décent n’est pas le signe de la soumission à un mâle féodal et phallocrate, ni le signe de la régression et du refus d'évoluer, mais plutôt le symbole du respect de soi et des autres ! Que Dieu accorde d’autres signes de réconfort aux croyants.
La Preuve n° 32 - Juin 2010
Flash Back
Le processus d'islamisation des ensembles Nord et Ouest de l’Afrique
Par SOW
L'islam a atteint l’Afrique du vivant du Prophète Mohammad (saw). s'est ensuite diffusé suivant des voies et des acteurs multiples. Il est question d’en donner un bref aperçu, dans cet article.
L’islamisation par le Nord
C'est au VIIe siècle, dix ans après la mort du prophète (en 632) que les armées musulmanes conduites par Oqba Ibn Nafi ont envahi l’Afrique. Grâce à l’apport des combattants berbères, ils occupèrent tout le Maghreb en 711, atteignirent l'Atlantique, puis s'établirent sur la péninsule Ibérique (VIIIe siècle). De nombreux groupes berbères, retranchés dans le massif de l'Atlas et au-delà du Sahara, ont résisté à la mainmise des conquérants musulmans. Pour leur part, les populations urbaines de la côte nord-africaine (christianisées superficiellement par les Byzantins) embrassèrent l’islam. Les minorités arabes, s’appuyant sur ces convertis, établirent des principautés en Algérie et au Maroc, créant de l’Indus à l’Atlantique un grand ensemble commercial dans lequel les marchands pouvaient circuler et échanger leurs produits en toute liberté grâce à une monnaie d’or. Le dinar. La logique pousse ces derniers à développer le commerce transsaharien pour accéder au royaume du Ghana, qui a établi sa notoriété sur l’exploitation des mines d'or du Haut-Sénégal-Niger.
Commerce transsaharien et prosélytisme almoravide. L’islam s'est diffusé depuis le sud marocain dans l’Adrar mauritanien dès le VIIe siècle, par l’intermédiaire des marchands empruntant les routes caravanières. Celles-ci sont dominées au XIe siècle par les Sanhadja berbères, d'où sont issus les Almoravides. Le commerce transsaharien, qui permit le transit de l'or du Soudan, du cuivre d'Akjoujt et du sel d'Idjil vers le Maroc, des étoffes et des armes d’Afrique du Nord vers le Mali et l’Afrique noire, assurait la prospérité des villes caravanières. Ouadane était la plus importante des cités marchandes de l'Adrar, mais Chinguetti, fondée au XIIIe siècle, rayonnait sur l’islam de l'Ouest saharien. Centre de rassemblement des pèlerins en partance pour la Mecque, elle a vu affluer les érudits et les étudiants dans ses écoles. ses bibliothèques et ses mosquées, et devint la septième ville sainte de l'islam pour les Mauritaniens. Le commerce transsaharien s’établit à partir du VIIIe siècle. Les caravaniers musulmans propageaient les valeurs politiques, religieuses et sociales de l'islam, mais avaient peu d'emprise sur les populations noires animistes jusqu'à l’arrivée des Almoravides, qui entreprirent de mettre la main sur le commerce de l'or et d'islamiser les païens de la région (XIe siècle).
Le long de la côte orientale, les commerçants arabes de Mascate et d'Oman, prenant la suite des commerçants indiens du Gujarat, ont fondé des comptoirs (VIIIe siècle), qui ont connu la prospérité et la paix jusqu'à l'arrivée de Vasco de Gama, au début du XVIe siècle.
La conquête ottomane
Plusieurs dynasties musulmanes se sont développées en Afrique du Nord (Almoravides, Almohades, Idrissides, Fatimides en Tunisie puis en Égypte). Au XIVe siècle, le Soudan chrétien fut débordé par les armées des Mamelouks d'Égypte. Les Turcs ottomans conquièrent l'Égypte en 1517 et, en l'espace de cinquante ans, établirent un contrôle nominal sur la côte nord-africaine. Toutefois, le véritable pouvoir resta aux mains des Mamelouks, qui régnèrent sur l’Égypte. Les Éthiopiens, submergés par les armées du sultan d'Adal, réussirent en 1542 à repousser les musulmans avec l’aide des Portugais conduits par le fils de Vasco de Gama. À l'époque des grands empires sahéliens (Xe-XVIe siècles), la vie des agriculteurs et des pêcheurs s'est améliorée dans la mesure où l’islam, associé aux nouveaux centres.
La Preuve n° 32 - Juin 2010
Zoom
La Mosquée, temple spirituel et forum temporel
Tant qu’ils étaient à la Mecque, le Prophète -saw- et les premiers musulmans se réunissaient où ils le pouvaient : tantôt chez l’un d’eux, tantôt en plein air en dehors de la Mecque. Dès son arrivée à Médine, le Prophète -saw- ordonna que l’on y construise une mosquée, afin qu’elle soit le lieu de prière et de réunion des croyants. Allah le Majestueux dit à propos de cette première. mosquée bâtie par les musulmans : ‘Une mosquée fondée dès le premier jour, sur la piété, est plus digne que tu y pries. On y trouve des gens qui aiment se purifier, et Allah aime ceux qui se purifient’ (9;108). Le mot masdjid, mosquée, associe la racine sadjada - se prosterner - au préfixe de lieu m ; il désigne donc avant tout le lieu où le fidèle se prosterne pendant les prières rituelles et ne suppose à première vue rien de plus qu'un espace rituellement pur. Au fil du temps, ce terme est cependant venu recouvrir une réalité d'une complexité grandissante, tant dans ses fonctions que dans son organisation et, surtout, dans ses formes architecturales.
Étymologiquement le nom mosquée, apparu en 1553 dans la langue française, est un emprunt à l’italien moschea, par le truchement de l'espagnol mezquita, venant lui-même de l’arabe masjid, lui-même emprunté à l'araméen masged. Il dérive d’une racine proto-sémitique signifiant « poser le front au sol » et rappelle qu’il s'agit d’un lieu de prosternation. jâmi, «lieu de réunion», désigne quant à lui une grande mosquée où se fait la réunion du vendredi. Les musulmans se réfèrent souvent à la mosquée par son nom arabe, masjid. Le mot arabe masjid signifie l’endroit du culte et dérive du verbe sajada (racine «s-j-d» signifiant «se mettre à genoux») en référence aux gestes exécutés pendant les prières. Le mot «m-s-g-d» est apparu en araméen dès le Ve siècle, et le même mot est trouvé plus tard chez les Nabatéens avec la signification «endroit du culte». Apparemment, ce mot araméen aurait à l’origine signifié «stèle» ou «pilier sacré». Les précurseurs du mot «mosquée» apparus pendant les XVe, XVIe, et XVIIe siècles («moseak», «muskey», «moschy», et «mos’keh») ont été également utilisés jusqu'à ce qu’on ait décidé que «mosquée» qu’on trouve dans l’espagnol, le moyen français, l'italien ou l'anglais deviendrait la norme. Au XVIIIe siècle, l’épellation moderne est devenue la plus populaire et la plus standard du mot. Dans le contexte européen, le terme de mosquée a Tendance à céder la place au terme «centre» (markaz/merkez), en fonction des activités qui y sont proposées. Si la majorité des gens s'y rend pour prier, cela reste une mosquée. Si la plupart y vient pour d’autres activités, on parlera plutôt d’un centre (markaz).
L’histoire de la mosquée est liée à celle de l’islam. Dans un hadith, le prophète -saw- dit : «toute la terre est une mosquée sauf les cimetières et les lieux d'aisance». Un autre hadith affirme que «la terre m’a été rendue lieu de prière et pure. Quiconque parmi les hommes de ma communauté atteindra l'heure de la prière aura un lieu de prière et de pureté».
L'islam nous enseigne que la première mosquée au monde était masjid al-Haram, connue également sous le nom de Kaaba à La Mecque, qui aurait été édifiée par Adam, puis reconstruite par le prophète Ibrahim et son premier fils Ismaël sur un ordre de Dieu. La deuxième mosquée la plus ancienne est la mosquée al-Aqsa à Jérusalem. Selon la tradition musulmane, elle aurait été construite 40 ans plus tard. par Ibrahim; lors du voyage nocturne de Mohammad (saw), celui-ci aurait été conduit d’abord de la mosquée sacrée de La Mecque jusqu’à celle d'al-Aqsa de Jérusalem. Allah dit : « Gloire et pureté à celui qui de nuit, fit voyager son serviteur (Mohammad) de la mosquée Al-Haram à la mosquée Al-Aqsa dont Nous avons béni l'alentour,... » S17V1. Elle était également la première direction de la qibla. La première construite pendant le règne de l'islam serait la mosquée de Quba à Médine. Elle aurait été édifiée lors de l’hégire. En effet, lors du voyage vers Médine, le prophète lors d'une escale à Quba aurait fait sa prière en ce lieu. Cependant, dès son arrivée à Médine, Mohammad (saw) aurait entamé la construction d’une deuxième mosquée à Médine, connue aujourd’hui sous le nom de masjid al-Nabawi, ou « mosquée du prophète ». D'après la tradition, son emplacement serait celui de la première prière de vendredi effectuée à Médine. Selon cette tradition, prié par les habitants de Médine d'accepter plusieurs terrains, Mohammad (saw), pour ne froisser personne, laissa à sa monture, Qoçoua, le soin de déterminer le lieu d’arrivée en lui relâchant la bride. C’est ainsi qu'après nombre de détours elle s’arrêta enfin sur un large terrain vide et s’agenouilla. C’est sur ce terrain que la mosquée de Médine aurait été bâtie.
Durant son séjour à La Mecque, Mohammad (saw) effectue à l’intérieur de la Kaaba les cinq prières quotidiennes avec les disciples de l'islam alors même que des Arabes non musulmans y effectuent également leurs rituels. La tribu de Quraych, chef de La Mecque, qui est responsable de la Kaaba, essaie d'exclure les disciples de Mohammad (saw) du sanctuaire. Quand celui-ci revient à la Mecque en 630, il brise les idoles du temple et convertit la Kaaba en mosquée. Elle est depuis connue en tant que masjid al-Haram, ou «mosquée sacrée». Masjid Al-Haram a été sensiblement agrandie au cours des siècles pour faciliter le hajj, le pèlerinage que tout musulman se doit d’effectuer s’il en a la Capacité. Sa première extension fut réalisée à l’époque islamique sous le règne du calife Omar ibn al-Khattab et elle a acquis sa forme actuelle en 1577 pendant le règne du sultan Selim II. Des extensions modernes sont réalisées sous le règne de la famille royale saoudienne Al-Saoud.
Très diverses dans leur taille et leur style architectural, les mosquées peuvent être de simples masjid servant au culte quotidien, mais aussi des jami' (grandes mosquées), où les fidèles se rassemblent pour la prière du vendredi. Les éléments caractéristiques de la mosquée sont apparus dès l'aube de l’islam. Au fur et à mesure de l'expansion de l’islam, les mosquées ont intégré de plus en plus d’éléments issus de l’architecture des territoires conquis.
Toutes les mosquées ou presque se composent d'éléments communs utiles au rassemblement des musulmans et de la prière :
- le minaret est une grande tour à partir de laquelle le muezzin fait l'appel à la prière. Toutes les mosquées ne possèdent pas un minaret.
- la salle de prière Est une grande salle dans laquelle les musulmans se réunissent pour prier ensemble. Le mihrab est une sorte de niche qui indique la direction de la prière : la Mecque. Le minbar est une chaire du haut de laquelle l'imam peut faire son prêche lors de la grande prière du vendredi.
Certaines mosquées peuvent contenir dans leur enceinte des bâtiments qui n'ont pas de rapport direct avec la religion, comme des salles de cours ou des bâtiments administratifs par exemple. Aussi, dans certains pays comme la Côte d’Ivoire, dans la cour des mosquées sont construites de plus en plus des morgues pour accueillir les corps des fidèles et y effectuer leurs toilettes mortuaires.
Dans les villes d'aujourd'hui, où la place fait défaut, ou lorsque les fonds manquent, on trouve souvent des salles de prière qui se substituent aux mosquées. Chaque pays connaît une architecture de mosquée qui lui est propre. Les matières premières (la pierre, la terre, le bois, etc.) ou les ornements varient en fonction des régions et des courants artistiques. Quel est le rôle de la mosquée? Dans le passé, la mosquée a joué des rôles extrêmement variés : elle est djama’ (forum) et aussi masjid (temple). Elle a joué exactement le rôle du forum pour le temporel et le rôle de temple pour le culte. Sa naissance coïncide naturellement avec la naissance de l'Islam. Le prototype de la mosquée fut celle de Médine, où le Messager de Dieu, paix sur lui, avait l'habitude à la fois de célébrer le culte et de prendre les décisions indispensables pour la jeune communauté musulmane. Ces rôles lui ont été attribués par la force des choses. Il n’y avait pas de César à Médine ; il n’y avait ni pouvoir temporel ni élan spirituel qui pouvait englober toutes les sensibilités se trouvant dans la ville. L’organisation politique existait, mais elle était tribale et se manifestait par une alliance de tribus, chacune ayant à sa tête un notable. Ces tribus avaient l’habitude de se réunir et de discuter, d'une manière que nous pouvons appeler « proto-démocratique », pour prendre les décisions principales. Cette organisation tribale était marquée par des rivalités et parfois des luttes fratricides. Sur le plan religieux, il y avait des cultes, et particulièrement à Médine ; une communauté juive importante y habitait, elle avait son modèle de relation à Dieu, extrêmement évolué et important, avec au cœur un monothéisme. Il y avait aussi d’autres cultes païens, un culte chrétien moins important que le culte juif, et très probablement des cultes chrétiens plus ou moins hétérodoxes. Voilà, en quelques mots, le panorama de Médine.
La mosquée est apparue dans ce contexte - et il faut en tenir compte - pour donner à la communauté naissante sa cohésion en tant qu’entité spirituelle et entité politique. C'est dans la mosquée que la communauté naissante a commencé à prendre conscience de sa spécificité, de son homogénéité et de son rôle. Mais, la mosquée, n’a pas surgi du vide. Le Coran parle d'un culte abrahamique qualifié de hanif, mot très difficile à traduire qui signifie : « droit qui conserve l'enseignement d'Abraham ». Il parle aussi du judaïsme, du christianisme et des cultes païens. Mais en même temps, le Coran se présente comme un message qui transcende toutes ces spiritualités pour retrouver la pureté de l'Islam. La mosquée est le lieu de concrétisation du pacte entre Dieu et l’homme, un homme qui a le sens du temporel et le sens du spirituel. La mosquée allie justement le temporel et le spirituel, pour que l'homme ne soit pas atrophié de l'une ou de l'autre de ses dimensions.
L'homme peut se dépouiller de la foi et rien ne l'oblige à l’embrasser, parce que l’Islam est liberté, parce que toute conviction, toute foi qui n'est pas liberté, n’est pas une foi, elle n'est que servitude et rien de plus. Par conséquent, l’homme habité par la foi possède un aspect spirituel et un aspect temporel : il ne s'adore pas lui-même, il ne fait pas de l’anthropolâtrie, c'est-à-dire le culte de l’homme rendu à l’homme qui se serait libéré en ayant « tué » Dieu. La mosquée est le centre dans lequel l’homme va s’épanouir avec ces deux aspects, et c'est pour cela que la mosquée de Médine a joué ce double rôle. Elle est un lieu de concertation, shura, un lieu de débat, un lieu dans lequel on essaie de résoudre les problèmes de la société. Forum des Latins, Parlement d’aujourd’hui, espace de discussion, on peut aménager le temporel comme on l’entend. Mais la mosquée avait joué à un moment donné de l’histoire ce rôle d’espace de liberté, de discussion pour tout ce qui concerne l’aspect temporel de l’existence humaine.
Son rôle le plus important est cependant d’ordre spirituel. C'est le lieu où l’homme retrouve réellement sa dimension qui le distingue de l’ensemble de la Création, cette dimension spirituelle qui fait que l’homme prie. Et qu’est-ce que prier ? Ce ne sont pas seulement des gestes mécaniques accomplis dans la mosquée - et c'est la mosquée qui est le centre de la prière - cinq fois par jour - restitue le mi'raj, l’ascension vers Dieu - la prière a été recommandée aux musulmans au cours de l’ascension du Prophète de l'Islam vers Dieu. C’est ainsi que le musulman qui entre dans l’espace sacré de la prière, cinq fois par jour, oublie le temporel, il oublie la Terre et commence son ascension vers le Ciel. Grâce à la Parole divine, le Coran est pour le musulman une parole entièrement divine, en une langue entièrement humaine, grâce à l’intériorisation de cette Parole de Dieu qui nous élève et nous projette dans l’espace divin.
La mosquée a ainsi une fonction religieuse qui est l'accomplissement de la prière. La salat est l'un des cinq piliers de l’islam, et stipule que les musulmans doivent effectuer cinq prières quotidiennes obligatoires. Tandis que les prières quotidiennes peuvent être exécutées à n’importe quel endroit, l'islam demande que tous les hommes assistent à la prière du vendredi à la mosquée : ce jour-là, elle accueille la prière du jumah, ou « prière du vendredi », qui se tient au moment de la deuxième prière quotidienne, celle de midi (dhuhr). Le Prophète -saws- disait La prière [obligatoire] accomplie par le musulman à la mosquée vaut vingt-cinq (ou vingt-sept selon les versions) fois plus que la prière qu'il fait dans sa maison ou dans son commerce. La mosquée sert de centre de la communauté musulmane. À son arrivée à Médine, Mohammad fit bâtir un lieu de rencontre pour la Communauté, une sorte de « quartier général » où seraient traités tous les points touchant la Communauté, un centre de vie et de rassemblement. Beaucoup de gouverneurs musulmans après la mort du prophète de l'islam ont donc établi leurs domaines autour d’une mosquée, de la même manière que La Mecque est construite autour de Masjid al-Haram et Médine autour de Masjid al-Nabawi.
Lieu d’éducation. L'éducation est une mission considérée comme noble, et l’islam insiste sur l’éducation et sur le savoir, que celui-ci soit religieux, scientifique ou littéraire. Les premiers versets révélés au prophète Mohammad (saw) disent : « Lis ! Au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a... » créé l'homme d'une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Plus Noble, qui a enseigné par la plume (le calame), a enseigné à l'homme ce qu’il ne savait pas. » (Sourate 96).
Le prophète indique : « Le meilleur d'entre vous est celui qui a appris le Coran et l’aura fait apprendre ». Dans un hadith, Mohammad (saw) affirme : « Mettez-vous à la recherche du savoir, jusqu’en Chine s'il le faut.» La mosquée se veut donc l'école de toutes les sciences, où vont se former les savants. Plus qu'un lieu de culte, la mosquée a donc été dans les temps de rayonnement de la civilisation musulmane un haut lieu d'éducation pour les fidèles de tous âges et de divers horizons.
Abou Saïd Al-Khoudry rapporte que les femmes dirent à Mohammad (saw): « Les hommes sont les seuls à profiter de tes exhortations. Consacre-nous donc un jour pour écouter tes enseignements. » Il leur désigna ainsi un jour où il les rencontrerait et leur offrait ses exhortations et ses recommandations. Les madrasas sont parfois intégrées à des mosquées comme le cas autrefois d'Al-Azhar en Égypte et la Zitouna en Tunisie. Mais la tendance actuelle est de se diriger vers la séparation entre la mosquée et son ancienne vocation universitaire. En effet, si la simple éducation islamique peut être effectuée dans tout centre où existe un mu'allim (qui peut être l'imam) capable d’assumer ce rôle de première formation, les étapes suivantes nécessitent des structures plus développées d’enseignement, des maîtres plus qualifiés et surtout des moyens qui, dans le cas des enseignements supérieurs, sont de la seule portée des États. Les mosquées ne sont faites, disait l’Envoyé d’Allah -saws, que pour évoquer Allah et lire le Coran [Muslim]. La meilleure manière d’évoquer Allah est de diffuser le savoir religieux, expliquant Son Livre et détaillant Ses Prescriptions. Allah dit : ‘Qui profère plus belle parole que celui qui invite à Allah, fait le bien et dit qu'il est musulman ?’ (41:33). Le Prophète -saws- a dit que des Anges ont pour mission de rechercher les ‘essaims d’évocateurs : ceux qui se réunissent pour écouter le Coran et la science religieuse, pour Le glorifier et L'invoquer ; alors ils les entourent et implorent pour eux et leurs familles le pardon et la grâce d'Allah (Bukhari & Muslim). Les mosquées permettent aux musulmans de se rencontrer et de ne pas pratiquer seuls leur religion. L'Islam a fixé un juste équilibre entre les pratiques communautaires et individuelles, il ne faut délaisser l'une au détriment de l'autre. Nombre de prescriptions coraniques ne sont pas praticables seules : ‘Entraidez-vous aux bonnes œuvres et à la piété’ (5,2), ‘Concurrencez-vous dans les bonnes œuvres’ (5,48), ‘Ceux qui se rappellent mutuellement la vérité et se recommandent la patience' (103,3), ‘Qui se recommandent la miséricorde' (91,17), ‘Patiente auprès de ceux qui invoquent leur Dieu matin et soir, cherchant Sa satisfaction et ne t’éloigne pas d’eux' (18,28)... De même la visite aux malades, les invocations et l’assistance à réprouvé, la prière sur le mort... Fréquentation de la mosquée offre beaucoup d'opportunités de faire le bien, et d'en bénéficier, pour qui se prépare à la rencontre avec Son Seigneur et n'en est pas distrait.
Organisation d'évènements et de socialisation des hommes. Les mosquées dans certaines régions du monde accueillent des événements et des dîners pour collecter de l’argent, pour financer des activités culturelles ou de charité, ou simplement pour réunir la communauté. Aux États-Unis, les jeunes sont aussi attirés par les mosquées qui ont des équipements de sports tels que les terrains de basket-ball, de football ou de football américain. Les mosquées accueillent également des mariages.
D'après la Sunna, le prophète avait instauré la proclamation du mariage au sein de la mosquée, lieu où doivent se nouer les liens sacrés dans une ambiance islamique, et où les musulmans en témoigneront dans la foi. D'après Aïcha, ce dernier a dit : « Annoncez le mariage dans les mosquées et faites battre les tambours ». Le fait que le Prophète (que la prière et le salut soient sur lui) ne résidait pas en un endroit sans y construire une mosquée est un point parmi d'autres, qui nous prouvent l'importance de la mosquée. C’est ainsi que, lors de son émigration, il séjourna quatre jours à Qoubâ (ville aux environs de Médine) où il bâtit la mosquée de Qoubâ. Ensuite dès son arrivée à Médine, il acheta un enclos et commença à construire sa mosquée. Et ce fut le cas dans toute sa vie bénite, dès qu’il campait ne serait-ce que quelques jours, lors d'une bataille par exemple, il ordonnait la construction d'une mosquée - comme ce fut le cas durant la bataille de Khaibar et celle de Tabouk, et de la mosquée d’El Fath lors de la bataille des tranchées. Et il disait à ses Compagnons et à toute la communauté : « Quiconque construit pour Allah une mosquée, Allah lui construira une demeure au paradis » Boukhary.
Voilà donc la mosquée telle qu’elle a été conçue par notre prophète : un lieu où l’homme avec sa dimension temporelle s’épanouit pleinement, et un lieu aussi où l'homme avec sa dimension essentielle, spirituelle, fait chaque jour son ascension vers le Ciel.
La Preuve n° 32 - Juin 2010
Leçon de vie
Les ardeurs du foyer ardent
Deux chemises, un pantalon, une paire de chaussures (la seule qu’il portait), une toilette légère à la lumière de son petit déjeuner ; un cérémonial sommaire pour un événement grandissime. Ali se préparait en effet à intégrer sa nouvelle école, disons son nouveau domicile plutôt. Des intentions nobles, au départ. La veille, son père avait donné à sa mère les instructions suivantes : « Demain matin, j’enverrai Ali au marabout Moussa. Avec lui, il apprendra le noble Coran et deviendra grand musulman. »
Ce matin n'avait rien de spécial ou de différent par rapport aux autres. Le soleil, après avoir pris son bain matinal de bissap, s’était décidé à montrer ses plus beaux apparats. Les oiseaux, comme d'habitude, bon ou mal gré, s’acquittaient de leur habituelle obligation d’adoration du Seigneur Allah. Un matin donc comme tous les autres. Mais pour Ali ce Matin restera un soir à jamais du fait que ce qui devrait marquer l'éclosion d’un avenir radieux avait sonné, au contraire, sa descente dans les abysses de la vie. Son père le déposa au domicile du maître avec ses consignes à l’appui : « Je te le confie. À partir d’aujourd’hui, il est ton fils. Enseigne-lui les versets du saint Coran. » Ensuite, il se contenta de pleuvoir des bénédictions sur le maître en retour de tous les sacrifices que ce dernier consentirait pour l'éducation de son fils. Il lui avait rappelé que le Seigneur Allah, qui savait récompenser au-delà des efforts, saurait le lui rendre au-delà de ses espérances.
Évidemment, la question de la prise en charge n’était pas à l’ordre du jour. Pour cause : quand on enseigne la parole de Dieu, on n’exige pas de salaire. Allah s’en chargera. Il en va de même quand il est question de frais pour la prise en charge des enfants confiés au marabout. « Allah qui a la substance de tous les êtres dans son grenier intarissable saura te les nourrir. » soigner et habiller », ajouta le père d’Ali. Par conséquent, le maître ne reçut ni argent, ni mil, ni médicament. Comme à l’ancienne, Ali se joignit au groupe de lecture autour du même maître, du même feu, dans la même famille ; et depuis peu dans la même vie. Ils assuraient tous ensemble ou à tour de rôle, les corvées de bois, d’eau. Il a appris à affronter les foules, les regards, les insultes, les mépris, les brimades parce que selon le maître, c'est la seule condition par laquelle l’on apprend et vit l’humilité, caractère essentiel de toute humanité.
Qu’apprendre ? Quelles sont les méthodes appropriées pour une classe aussi cosmopolite ? Quelle durée sera nécessaire pour l’écoulement d’un programme d’études qui n’est même pas défini ? Le père d’Ali ne s'y intéressait pas. En réalité il n’en savait pas grand-chose. D’ailleurs le maître lui non plus n’en était pas plus imprégné. Qu'à cela ne tienne. L’intention était noble, vu la qualité on ne peut excellente de leur référence : « Le meilleur d'entre vous est celui qui apprend le coran et qui l'enseigne à son tour.» Quelques mois plus tard, le marabout déménagea vers une destination inconnue. Ils traversèrent plusieurs hameaux, villages, provinces, régions et pays. Ali avait appris à supporter l’absence de sa mère et de son père. Il avait oublié sa famille. Son foyer coranique les remplaçait valablement. Une grosse famille, fluctuante. Au départ de leur village, ils n’étaient qu’une dizaine ; mais en traversant les contrées, le foyer coranique a capté des électrons libres et s’est transformé en nébuleuse ambulante.
Entre-temps, le maître a décidé de s'installer en ville non sans avoir pris le soin de récolter son maïs et son coton de ses champs se trouvant à quelques encablures de la métropole.
Formation ou déformation? En fait de formation, il n’en est rien. Très tôt le matin, les enfants sortaient. Ils arpentaient les voies, écumant toutes les familles. Ils ne revenaient au foyer que s'ils avaient obtenu une certaine somme. qui se doublait les vendredis. Somme que leur exigeait leur maître coranique. Le manger, il n'y en avait jamais au foyer. La mendicité à travers la ville en était la seule pourvoyeuse. 200f ou 500f. Certains jours le quota était largement dépassé. Au maître coranique, on remettait son dû. Le surplus servait à alimenter une petite épargne. Ali en avait une noble affectation : cette petite somme lui permettrait d'acheter des documents islamiques en vue de parfaire son érudition. De temps en temps, il en puisait un peu pour jouer au flipper ou pour aller au vidéoclub.
Ali grandit, avec ses envies et désirs et surtout ses habitudes. Il ne rentrait plus tôt, dormait très souvent dans la rue quand il découchait. Du coran il n’en a appris que l’alphabet. Mais de la vie, beaucoup. Il fréquentait les bars et les maisons de passe dans un premier temps pour mendier, ensuite pour faire des commissions, enfin pour marabouter. Le mensonge, la tricherie, l'argent, l'alcool, certaines drogues composaient le menu vital de Ali. Tout ceci serait favorisé et aggravé par la disparition brusque de leur maître. De la dignité des musulmans ou de l’islam ? Ali n’a pas appris le Coran. Il n'en a connu que l'alphabet. Au fait, il n’en savait rien. Il n’en a retenu que quelques formules qui lui permettaient de marabouter. De ce fait, il a ôté au Coran sa fonction : il n'applique pas les injonctions coraniques ; pire il prétend...
La suite de la page 7 urbains a favorisé l'expansion économique et l'émergence d'une classe dirigeante et d'une bourgeoisie vivant du commerce de moyenne et longue distance. La conversion à l’islam était l'aboutissement de cette évolution sociale et économique. Les populations rurales, quant à elles, restaient pour la plupart attachées à la religion traditionnelle, ou continuaient à en perpétuer certaines pratiques. C’est à travers les Kountas, des nomades arabo-berbères, que les confréries musulmanes commencèrent à s’implanter en Afrique occidentale. Ainsi, la spiritualité prêchée à partir du milieu du XVIe siècle par... La Qa4inyya (la plus ancienne des confréries musulmanes) trouva un terrain favorable chez les populations de la boucle du Niger. À cette période, la pratique religieuse déclina en utilisant le Coran pour tordre le cou à ses règles. À quelques expressions près, l’on peut douter qu’il ait pu conserver sa foi : il se nourrit du chirk et s’en habille. Pour cause, il s'est spécialisé en consultation, sur demande, à l'aide de cauris, sables et incantations diverses. Il ne déteste pas l’islam. Bien au contraire, il en fait son deal. Sur toute la ligne, l’islam et encore les musulmans n’en profitent pas. À cet effet, je ne peux que joindre ma voix aux pionniers pour que des solutions soient trouvées pour résoudre l'épineuse problématique des écoles coraniques. Il faut déjà commencer par interdire la mobilité de ces enfants qui est source de tous les risques envisageables. En logeant ces foyers dans des mosquées, medersas du quartier des enfants, plusieurs effets s'y rattacheront de facto : la sécurité, la santé. L’éducation, leur formation professionnelle, leur nutrition demandaient que des mesures adéquates soient prises au sein de la classe dirigeante et l’islam devint une religion individuelle, plutôt qu’une religion d’État.
Les tentatives de création d’entités politiques musulmanes au XIXe siècle
Au début du XIXe siècle, emmenés par El-Hadj Omar qui créa la confrérie Tidjaniyya, les Toucouleur ont relancé le mouvement d'islamisation à partir du Fouta-Toro, dans la haute vallée du Sénégal. D'autres mouvements réformateurs, agissant souvent en réaction à la poussée européenne, virent le jour chez les Peul et les Mandingues. Les anciens pouvoirs furent renversés et remplacés par des États théocratiques. Entre 1804 et 1812, le musulman Ousmane Dan Fodio souleva les Peul de la région pour lutter contre le retour de l'animisme chez les Haoussa du Gobir. Il renversa les dirigeants haoussa, et fonda l'empire de Sokoto (1809), dans le nord du Nigeria. Sa tentative d’investir le Bornou se heurta à la résistance des chefs religieux locaux. À sa... mort en 1817, son empire fut repris en main par son fils, Mohammed Bello. Un autre État théocratique est créé dans le Macina par Cheikhou Ahmadou, un marabout peul qui lança une guerre sainte contre les Bambara animistes et se tailla un royaume dans le Macina (la plaine inondable entre Tombouctou et Djenné). Il instaure une théocratie fondée sur un islam rigoriste, qui lui survit de peu, emportée en 1862 lorsqu’El-Hadj Omar s’empara de la région. La renaissance musulmane qui a touché l’Afrique de l'ouest au XIXe siècle a boosté le mouvement d’islamisation dans cette région.
La Preuve n° 32 - Juin 2010
Gaza : le raid meurtrier d’Israël contre une flottille humanitaire
Le 31 mai 2010, des commandos de marine israéliens ont lancé dans les eaux internationales un assaut contre une flottille de six bateaux. Au moins neuf passagers ont été tués et sept soldats blessés. Ce convoi acheminait des militants pro-palestiniens et des tonnes d'aide en direction de Gaza. Il voulait forcer le blocus imposé par Israël et l'Égypte depuis 2007. Israël a accusé les militants d'avoir "déclenché les violences". Les organisateurs du convoi affirment que les soldats ont ouvert le feu sans justification. Dans le reste du monde, l'indignation est générale. Le conseil de sécurité de l'ONU et l'Europe demandent une enquête. Que Dieu protège nos frères et sœurs palestiniens.
L'Afrique du Sud conserve l'un des taux de criminalité les plus élevés du monde, avec en moyenne 50 meurtres par jour. Mais avec la Coupe du monde de football, les autorités tentent de rassurer la communauté internationale. Le ministère de la Police a estimé que le nombre d’homicides avait baissé de 3,2% entre mars 2008 et mars 2009, avec 18 148 meurtres. Dans leur ensemble, les crimes violents auraient diminué de 2,8%. Selon Johan Van Rooyen, auteur d’une enquête pour l’UNISA (Université sud-africaine), «60 % des Sud-Africains qui quittent le pays le font en raison du fort taux de criminalité». années 1990, près de 250 000 personnes ont été assassinées ».
NOVOpress
Le CERFI harmonise sa formation et offre des bourses d’études
Le CERFI a réuni ses acteurs locaux et nationaux les 29 et 30 mai 2010 autour d’un atelier d’harmonisation des modules de formations au sein du Cercle. Il a regroupé une trentaine de participants issus du Bureau Exécutif National, du Comité Directeur National, de la Cellule Féminine Nationale et des représentants des Coordinations régionales du Centre, du Centre Nord, des Hauts Bassins, de l’Est, du Centre Ouest, de la Cellule des Enseignants Musulmans (CEM) et des personnes ressources.
Les travaux ont démarré le samedi 29 mai à 9h25 par une introduction de Yamcogo Abdou Amidou, Secrétaire Général National du BEN, un mot de bienvenue du Président du BEN et une présentation des Termes de Références de l'Atelier par Imam Bakayogo Nouhoun, responsable à la formation. Après l’ouverture des travaux, les documents de l'atelier ont été présentés parmi lesquels deux ont été profondément analysés par les participants et seront retenus comme documents de références du CERFI en matière de formation. Ce sont : Orientations pour une formation islamique de qualité au sein du CERFI et Guide de Formation. Le CERFI a saisi cette occasion pour présenter son Institut Musulman d’Enseignement et d'Éducation (IM2E) et accordé à 9 étudiants de 1ère année de 5 filières de formation différentes, des bourses d'une valeur de 1 million de FCFA. Une excellente initiative de soutien aux étudiants qu’il convient de saluer à sa juste valeur.
La Preuve n° 32 - Juin 2010
Extrait
La fraude et la tricherie en islam
Abu Hurayra a rapporté que le Messager d'Allah (saw) est passé devant un tas de nourriture et a plongé sa main dedans. Quand il a constaté que c’était mouillé, il a demandé à son propriétaire, « qu'est-ce que c’est ? » Le marchand a répondu : « La pluie est tombée dessus, Messager d’Allah. » Le Prophète (saw) lui a dit : « Pourquoi ne l’as-tu pas mis sur le dessus pour que cela soit visible. Celui qui triche n'est pas des nôtres. » Muslim, At Tirmidhi et Abu Dawud
En rappel, Abu Hurayra s'appelle en réalité Abdur Rahman Ibn Sakhr. Il est né au Yémen, mais il a voyagé à Médine pour accepter l'islam du Prophète (saw) lui-même. Le Prophète (saw) lui a donné ce surnom d'Abu Hurayra parce qu’il portait souvent un petit chat dans ses bras. Abu Hurayra a rapporté 5374 hadiths du Prophète (saw), ce qui est supérieur à n'importe quel autre compagnon. Il est mort à Médine et a été enterré là-bas l'année 59 H/679 à l’âge de 78 ans, que Dieu lui fasse miséricorde.
Comment doit-on comprendre ce hadith? Un jour que le Prophète (saw) était au marché, Allah lui a révélé que l'un des commerçants dupait les gens. Alors il est passé à côté d’un tas de graines de céréales lui appartenant, il a plongé sa main dedans et a senti que des graines mouillées se trouvaient au milieu du tas. Il a alors demandé au marchand pourquoi il faisait cela. Le Prophète (saw) l'a interrogé bien qu'il savait, avant d’y mettre la main, pourquoi il l’avait fait. Il voulait l’exposer à tous les gens du marché. Il voulait en faire un exemple pour les autres marchands. Le propriétaire expliqua que les graines avaient été mouillées accidentellement pendant la nuit à cause d’une averse. Le Prophète (saw) l’a réprimandé en lui disant qu’il devait permettre aux clients de savoir exactement ce qu’ils achetaient et qu’il ne devait pas essayer de les tromper. Si les denrées étaient abîmées, il devait prévenir ses clients, sinon il trichait.
Le Prophète (saw) s’est ensuite tourné vers les autres marchands et leur a dit que le tricheur ne suit pas l'islam. Une telle personne n'est pas un vrai musulman parce qu'il a oublié que Dieu le regarde et qu’il devra en répondre le jour du jugement. Le Prophète (saw) a souligné l'importance de l’honnêteté dans les transactions commerciales en disant : "Les deux partis en commerce peuvent arrêter la vente aussi longtemps qu'ils ne se sont pas séparés. S’ils ont été honnêtes, leur vente sera bénie. S'ils sont malhonnêtes, la... bénédiction sera retirée.” Certains étudiants n'apprennent pas correctement leurs cours, mais réussissent leur examen en amenant des réponses avec eux, ou en copiant sur leurs voisins. Tout cela n'est pas de l’islam. C’est de la tricherie peu importe comment on l'appelle. Ceux qui aident les tricheurs en leur donnant des réponses sont aussi en train de tricher même s'ils disent qu’ils aident ceux qui ont besoin d’eux. Les amis doivent s’entraider, disent-ils. Mais Allah a interdit d’aider quelqu’un à commettre un péché. Il a dit dans le Qur'an : « Entraidez-vous dans l'accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez Allah, car Allah est, certes, dur en punition ! » Sourate 5, Al Maidah (La table servie), verset 2.
Le Prophète (saw) a cité un jour une devise connue chez les arabes du temps préislamique : “Aide ton frère s'il fait le mal ou si du mal lui a été fait.” Alors les gens ont demandé : Messager d’Allah nous pouvons... l’aider quand il a été lésé, mais comment peut-on l’aider quand il fait le mal? Le Prophète (saw) a répondu : « En l'en empêchant. » En conséquence, la seule manière d’aider un ami qui triche est de l'empêcher de le faire. Sinon, l'aider à commettre un péché est en soi un péché. Même si l’élève n'est pas pris par son professeur, Allah l’a vu et son péché a été enregistré. Allah peut lui causer un mal sur terre pour le punir ou le rappeler ou Il peut laisser sa punition pour le jour du jugement. Le tricheur n’échappera pas à ce péché, car Allah a dit : « et quiconque fait un mal fût-ce du poids d'un atome, le verra. » Sourate 99, Al Zalzalah (La secousse), verset 8.
L’honnêteté est une grande vertu dans l’islam. Et, le Prophète (saw) était justement connu sous le nom d’Al Amin par sa tribu - les Qurayshistes, avant même qu'il devienne prophète. Allah a clairement établi dans le Qur’an : « ô les croyants ! Remplissez fidèlement vos engagements. » Sourate 5, Al Maidah (La table servie), verset 1. Ainsi, le vrai Croyant doit être honnête et fiable dans sa vie quotidienne et ses contacts avec les gens, sinon il ne peut être considéré comme un vrai musulman. En somme, ce hadith nous apprend que le chef des croyants doit contrôler les gens de temps en temps et s'assurer qu’ils font équitablement le commerce les uns avec les autres. Il nous enseigne que si un commerçant vend un objet abîmé ou défectueux, il ne doit pas cacher ces défauts, mais les montrer à l’acheteur pour qu’il sache exactement ce qu’il achète. Ce hadith est une preuve très claire que tricher est interdit (Haram) en islam et doit être évité à tout prix. Il nous informe aussi qu'un musulman qui triche n’est pas un vrai musulman.
Sources : Islamic studies, A. La Preuve n° 32 - Juin 2010
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