Issue
La Preuve #9
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- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- La Preuve #9
- Editeur
- La Preuve
- Date
- juillet 2008
- numéro
- 9
- nombre de pages
- 16
- Langue
- Français
- Source
- Louis Audet Gosselin
- Contributeur
- Louis Audet Gosselin
- Identifiant
- iwac-issue-0000030
- contenu
-
Tertius Zongo À LA TÊTE DU GOUVERNEMENT P.2 Parler, ce n'est pas agir ! Violences xénophobes en Afrique du Sud Si la honte tuait... P.15 Le viatique du musulman R4 Editorial Tertius Zongo à la TÊTE DU GOUVERNEMENT Parler, ce n’est pas agir ! Déjà un an que Tertius Zongo est chef du gouvernement ! Un an qui aura été marqué par une présence médiatique excessive, des déclarations permanentes, une parole omniprésente ; en somme, une communication quelque peu envahissante. Et c'est encore par la parole que le premier anniversaire de son arrivée à la tête du gouvernement a été célébré.
S’il est vrai qu'aucun bilan sérieux ne peut être fait en un an, on se risque néanmoins à jeter un regard critique sur l'action de ce premier ministre aux méthodes révolutionnaires, à l'aura remarquable, à la parole facile mais à l'action timide. Qu’est-ce qui a donc changé avec Tertius Zongo ? Très médiatisé et manipulant avec aisance et conviction le langage, le premier ministre Zongo rassure. Et il ne manque pas l'occasion de se prêter à ce jeu favori sachant que c'est son principal atout et... son unique arme. Car quand on cherche plus loin dans l'horizon des actions qu'il a posées, il n'y a rien à se mettre sous la dent, si ce ne sont encore que des déclarations de bonnes intentions en matière de lutte contre la corruption, de diminution du train de vie de l'État, d'amélioration des conditions d'étude au supérieur... même quand on se met à réprimer des étudiants et à fermer l'université de Ouagadougou.
En tout état de cause, les nombreux Burkinabè qui ont fondé un espoir immense en Tertius Zongo continuent d'attendre et commencent même à douter. C'est trop tôt mais ils peuvent avoir raison quand on remarque que les populations sont encore plus confrontées à des problèmes primaires comme la santé, l'éducation, l'alimentation, le chômage... Mais pourquoi ça n'a pas changé ? Parce qu'on a placé beaucoup d'espoir en une personne dont la marge de manœuvre est réduite au regard des obstacles qui se dressent contre lui au niveau national. et international. D'abord, la crise économique internationale dont la forme la plus perverse est la vie chère, aura gravement entravé l'action du gouvernement Tertius qui, au lieu de se consacrer à ses préoccupations et ambitions premières, doit juguler une crise dont il a très peu d'emprise. Ensuite, le Burkina Faso vit depuis quelques années une crise profonde de l'État. Très peu de citoyens croient encore à l'État qui paraît désormais à leurs yeux comme un machin, un système qui sert un groupe d'individus au détriment de la majorité. Et cela est consécutif à l'injustice, l'impunité, le népotisme, le favoritisme, la mauvaise gestion... entretenus et érigés en principe depuis des années.
Ainsi, le changement ne sera pas le seul fait de Tertius et de son gouvernement, c'est un changement global et profond qu'il faudra opérer. C'est à tous les Burkinabè qu'il revient d'œuvrer pour apporter ce renouveau tant attendu. Mais en attendant, c'est le gouvernement et son chef en premier qui doivent tracer la voie et encadrer l'action des autres maillons de la société. Cette responsabilité doit se manifester à travers une répartition équitable des richesses nationales et la création d'espaces de liberté et de démocratie dans lesquels tout le monde a le droit d'agir, de penser différemment et librement. Et ce n'est pas seulement en parlant qu'on parviendra à de tels résultats mais en accompagnant la parole de l'action. C'est en cela que parler seul n'est pas agir.
La rédaction 2 La Preuve n° 009 - Juillet 2008
Preuve évidente Face à l'épreuve...
Très certainement, nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim, de diminution de biens, de personnes et de fruits : et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint : "certes nous sommes à Allah, et c'est à Lui que nous retournerons. Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde et ceux-là sont les bien guidés" SU V155, 156, 157
Ces versets introduisent la notion d'épreuve en Islam. Épreuves sont au nombre de cinq (5) dans ce verset : la peur, la faim, la diminution de biens, les pertes d'hommes (ou femmes), la diminution des fruits (légumes, récoltes, plantation,...). Il est évident que ce verset ne fait pas l’exhaustivité des épreuves qui pourraient toucher le croyant dans sa longue marche vers Allah.
Tout d'abord, avant de parler des différentes sortes d'épreuves, définissons d'abord ce qu'est l'épreuve en Islam. Il s'agit d'une situation de gêne, d'incommodité, de difficulté,... mais il peut aussi s'agir d'une situation de plaisir ou d'aisance, qui engendre immédiatement la preuve.
Récépissé de déclaration N°1862//CA-G/OUA/PF du 27 juillet 2007
ISSN 0796-8426
Tel. 50 37 94 30
Cell. 70 75 54 85
Email : preuve2007@yahoo.fr
Directeur de Publication Mikailou Kéré
Secrétaire de rédaction Siaka GNESSI
Responsable commercial Moussa BOUOMA
Mise en page et Impression Altesse Burkina 50 39 93 10
Nombre de tirage 1000 exemplaires
(dans ce monde) ou dans le futur (l'au-delà) des difficultés. Distingue deux types d'épreuves en Islam : les épreuves rudes, difficiles et les épreuves douces qui plaisent à l'âme. Ce verset cite en fait la première catégorie des épreuves, les épreuves rudes et difficiles. La peur, la faim, la diminution de biens, les morts d'hommes ou de femmes, la diminution des fruits... elles sont plus difficiles à supporter, plus difficiles à vivre. Et chaque croyant doit être préparé à les affronter.
"Nul malheur n'atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un livre avant que Nous l'ayons créé. Et cela est certes facile à Allah, afin que vous ne vous tourmentiez pas au sujet de ce qui vous a échappé, ni n'exultiez pour ce qu'Il vous a donné. Et Allah n'aime point tout présomptueux plein de gloriole." S57V22
Ce verset en dit long. Chaque être humain est confronté aux épreuves difficiles, d'après ce verset selon l'activité qu'il exerce. On peut aisément remarquer que la diminution de biens, de fruits ne peut toucher directement l'élève ou l'étudiant. Ceci parce... qu'il n'entretient pas un rapport direct avec la terre, encore moins avec les marchandises. Par contre l'échec scolaire ou académique le touche directement. C'est là son épreuve dure. La diminution des fruits et des récoltes concerne le paysan ou le cultivateur, la diminution des biens, des marchandises concerne le commerçant, le manque de promotion concerne le fonctionnaire. En fonction de la situation, en fonction de ce qu'on est ou exerce dans la vie, on peut être confronté à telle ou telle épreuve !
Une autre dimension des épreuves rudes, ce sont les morts d'hommes ! Personne ne peut rester indifférent tellement la secousse est durement et doublement ressentie. Premièrement parce qu’on sent très vite le vide que cela crée moralement et matériellement et deuxièmement à travers cette épreuve, on médite sur son propre sort. Si de telle situation m'arrivait tout de suite comme lui, que vais-je répondre à mon Seigneur ? Est-ce que mes actions me permettent d'entrer au paradis ? Est-ce que j'aurai la Miséricorde de Dieu ?... Par ailleurs, en situation de perte d'hommes ou de femmes, d’amis, de proches, c'est la recherche des mobiles de la mort, des circonstances de la mort. On se met le plus souvent à accuser les autres. Dans la société traditionnelle, il n'y a jamais de mort naturelle, tout décès est justifié et est causé par une tierce personne. D’où les pratiques dites de “pendaille en mooré" qui consistent à transporter le corps et d’aller de personne en personne pour identifier l'auteur du défunt. C’est pourquoi Allah nous dit tout simplement dans ce verset : "Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent quand un malheur les atteint 'certes, nous sommes à Allah et c'est à Lui que nous retournerons'" S2V156. Allah précise que ceux qui adopteront un tel comportement ont la foi, sont réellement des croyants et ils seront récompensés auprès d’Allah le jour des comptes : "Ceux-là reçoivent des bénédictions et la miséricorde de leur Seigneur, ceux-là sont les bien guidés" S2V157. La deuxième catégorie d'épreuves que nous avons qualifiées d'épreuves douces regroupent par exemple, la réussite scolaire ou académique, l'obtention de diplôme ou d’emploi (c'est selon), la promotion au service, l'obtention de bénéfices, l'abondance de biens, de récoltes, et surtout posséder beaucoup d'épouses et d'enfants, tout cela est perçu par les gens comme les indicateurs de la réussite sociale. Tout naturellement, on préfère cette situation. Tout ceci plaît à l'âme, à l'être humain, mais Allah nous prévient que ce sont des épreuves et par conséquent d'exulter dans la proportion ; sinon, ils peuvent se retourner contre nous ou causer notre propre perte. Au sujet des biens et des enfants (et même des épouses), Allah nous prévient qu’ils sont pour nous une tentation (Coran, S64V14-15). Nous comprenons à travers ces versets que le musulman doit être toujours sur le qui-vive. En cas de bienfaits, savoir remercier et partager avec les autres et en cas d'épreuves savoir patienter et endurer... Qu'Allah nous assiste!! La Preuve n° 009 - Juillet 2008
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La religion de vérité
Le viatique du musulman
Par Cheick Albayan
Un viatique est la provision dont un voyageur doit se doter tout le long de son trajet. La vie du musulman dans le monde ici-bas étant un voyage vers la vie éternelle et la félicité, il doit se prémunir du nécessaire pour parvenir à bon port. Et les provisions de ce voyage ne sont ni les nombreuses femmes, ni les nombreux enfants, ni la grande fortune, ni le pouvoir ici-bas. Ce qui compte auprès de Dieu pour embarquer dans le train du paradis est la piété. Dieu le dit en ces termes : " ...Et prenez vos provisions; mais vraiment la meilleure provision est la piété. Et redoutez-Moi, ô doués d'intelligence ! " C2V197.
De même, le prophète Abraham invoqua Dieu dans ce sens en ces termes : " et ne me couvre pas d'ignominie, le jour où l'on sera ressuscité. Le jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d'aucune utilité, sauf celui qui vient à Allah avec un cœur sain. On rapprochera alors le Paradis pour les pieux et l’on exposera aux errants la Fournaise." C26V88-91. Il est vrai que le monde actuel nous offre tout sauf la piété. Puisque l'on est tenté de construire un monde sans Dieu! Par ailleurs, on assiste à une prolifération de sectes et de voies de spiritualité musulmane non orthodoxes ayant des visées matérialistes ou mystiques. Mais en tant que croyant, le musulman doit être vigilant et s'efforcer de se construire un chemin clair dans la recherche de l'amour et de l'agrément de Dieu. Pour cela, il doit se définir un viatique qui sera sa référence quotidienne. Il est bien vrai que les textes religieux ont déjà tracé la vie des croyants, mais il n'est pas exclu de le rappeler toutes les fois où l'occasion s'y prête car Dieu dit "et rappelles, car le rappel est profitable aux croyants." C51V56. C'est en cela que nous voudrons ici apporter notre modeste contribution.
De la définition de la piété
La piété ou la crainte de Dieu traduit l'état des rapports qui existent entre un homme et Dieu. Un homme pieux est celui qui craint Dieu, qui vit pour Dieu et en Dieu. La piété est donc la meilleure relation possible que l'on puisse avoir avec Dieu : "Le plus noble d'entre vous, auprès d'Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur" - C49VI3. C'est à cet état que Dieu nous incite à parvenir à maintes reprises à travers le Coran. Il dit : "ô les croyants ! Craignez Allah comme Il doit être craint. Et ne mourez qu'en pleine soumission" - C3V102.
Ainsi définie, la piété ne veut pas dire se contenter de prier encore moins se dire simplement musulman sans pratiquer. Loin de là, elle est un vécu quotidien marqué par des efforts permanents et croissants pour acquérir le self-control (la maîtrise de soi) dans sa vie jusqu'à réaliser la présence de Dieu dans ses gestes, ses propos et dans ses pensées.
En d'autres termes, la piété est un état de conscience constant de la présence divine, qui guide chaque action et chaque pensée. maintenance informatique produits d'entretien produits de protection matériel de laboratoire matériel médical consommables médicaux travaux d'imprimerie photocopie de documents A4 et A3 impression couleur reliure ; etc. Pour tous vos services contacter l'ESIF au 50379430/70268226
spiritualité musulmane donne un sens à tous les actes du film de la vie de l'individu croyant et cela suivant les directives divines. Elle aboutit inévitablement à l'assainissement du cœur, à l'élévation au grade de fidèle (almou-mine), à la paix intérieure et à l'amour de Dieu. Le problème est de savoir comment parvenir à cet état ?
Du cheminement vers la piété
C'est un combat hardi contre nos propres penchants et un refus d'être embarqué par la vague du conformisme et du matérialisme à laquelle nous mène le monde dit de globalisation et de mondialisation. C'est un exercice d'autodiscipline nécessitant un engagement ferme à progresser vers Dieu et à vivre conformément à ses directives. Cela exige qu'on accorde désormais une grande attention à tous les actes de sa vie. On n'y parviendra pas sans redoubler d'effort dans la spiritualité. En effet, la crainte révérencielle de Dieu s’obtient à travers l'observance des obligations divines mais aussi en suivant l'exemple du prophète comme Dieu lui-même l'atteste dans le hadith suivant : " ... Rien de ce qui m'est agréable ne rapproche autant mon serviteur de moi que l'accomplissement des obligations que je lui ai imposées. Mon serviteur ne cessera de se rapprocher davantage de moi par des pratiques surérogatoires jusqu'à ce que je l'aime, et lorsque je l'aime, je serai l'oreille par laquelle il entendra, le regard par lequel il verra, la main avec laquelle il empoignera, le pied avec lequel il marchera. S'il me sollicite certes, je lui accorderai ma faveur. S'il implore ma protection, certes, je la lui accorderai."
Donc la piété s'obtient par un effort quotidien dans le respect des obligations religieuses et de la sunna. Ce sont deux éléments qu'on ne saurait distinguer quand on veut goûter à la piété. Pour y parvenir, chacun doit se doter d'un programme minimum précis et évaluable à des échéances précises. Ce programme évoluera en fonction de la maîtrise et de l’acquisition dans ses pratiques quotidiennes des éléments du programme précédent. Il est parfois difficile de s'en sortir seul ; par conséquent, on peut se mettre ensemble avec d'autres personnes qui ont la même ambition de se nourrir de la spiritualité. Mais le choix de celles-ci doit être judicieux et fondé sur un contrat solide de fidélité, de confiance et de fraternité préférentielle.
L'histoire des débuts de l'islam nous révèle que le prophète a constitué des cercles de formation et de pratique de l'islam comme celui de la maison d'Ar-Arquam. Ce sont des cadres d’encouragement et de soutien mutuel dans la spiritualité.
Du viatique quotidien du musulman, nous allons proposer ici quelques éléments de la spiritualité musulmane dont chacun pourra s'inspirer pour faire son programme. spirituel. Ces éléments ne sont qu'indicatifs ; le champ de la spiritualité en islam étant très vague et très vaste. Par ailleurs, il ne s'agit pas de s’efforcer à appliquer toutes les pratiques qui sont mentionnées ici en même temps mais il faut le faire progressivement les unes après s'être approprié des autres.
Le musulman, dans sa quête de piété, doit avoir une intention pure pour Dieu avant toute action, veiller à être en permanence en ablution sans se limiter au moment de prières, dire bismillah avant tout acte, réciter les invocations circonstancielles au moment de sommeil, du réveil, de l’habillement, du repas, avant de boire, de faire des besoins, d'entrer et de sortir de la mosquée, de monter sur son engin...
En outre, il faut tâcher à faire les prières en commun à la mosquée, réciter les zikr après les prières et le zikr du matin et du soir, faire des nafils avant et après les prières obligatoires, lire quotidiennement le coran, réciter cent fois istighfar par jour, jeûner le lundi et le jeudi. Faire des prières nocturnes, donner une aumône. Observer les valeurs morales telles que la patience, la sincérité, le pardon, l’amour d'autrui, le respect de l'engagement, la bonté envers les parents et les voisins. Éviter l'orgueil, l'ostentation, le mensonge, la calomnie, le vol, l'égoïsme, l'association, le péché évident et les choses douteuses. À côté de tout ceci, il faut s'engager aussi dans la voie de la daawa et des activités communautaires et citoyennes. Bref, Dieu nous résume tout cela de façon éloquente dans le verset suivant : "La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu'en soit l'amour qu'on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide et pour délier les jougs, d'accomplir la Salat et d’acquitter la Zakat. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu'ils se sont... engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux ! "C2V177. Alors la piété en islam n'est pas un vain mot. Elle s'acquiert par un effort quotidien que chacun doit fournir dans son voyage vers la vie éternelle. Elle doit être conjuguée avec nos activités de gagne-pain, qui, quand elles sont menées en observant les limites y relatives, sont considérées comme des actes de spiritualité. Nous n'avons qu'à suivre ce conseil du prophète : "travaillez comme vous n'allez jamais mourir et priez comme si vous allez mourir demain".
La Preuve n° 009 - Juillet 2008
La plume du mois
Les Etalons : la priorité nationale ?
Par Aris
S'il y a un fait qui honore les Burkinabè ces temps-ci, c'est bien le triomphe répétitif de l'équipe nationale de football en phases préliminaires, comptant pour les éliminatoires de la CAN et la coupe du monde 2010. Les étalons gagnent littéralement tous les matchs depuis le Début de la compétition. Une prestation qui rompt avec le traditionnel ballet d'échecs que ces derniers servaient amèrement aux nombreux amoureux du ballon rond. La première étape de la qualification est même franchie avant même qu'ils n'aient joué le reste des matchs prévus pour septembre prochain. Vraisemblablement, c'est une révolution footballistique qui voit le jour après l’exception de la Coupe d'Afrique jouée chez nous au Burkina en 1998.
C'est connu, il n'y a plus de place pour le tâtonnement dans le football d'aujourd'hui. Il faut du professionnalisme, et cela a un coût. Dis-moi combien tu investis dans le football et je te dirai ton rang dans le concert des grandes nations du ballon rond. C’est cela la logique du football moderne et organisé.
D’environ 800 000 F CFA comme prime de match, les étalons ont autour de 2,5 millions de francs par match gagné. Ça donne plus d'énergie pour galoper. Tant que notre équipe gagnera, le pays tout entier sera derrière ses étalons sans oser se soucier du coût que le jeu représente. C'est là effectivement le petit péché de certains pays à économie faible préférant se saigner de façon disproportionnelle pour contenter des fantasmes éphémères du peuple et porter par conséquent des coups durs aux besoins vitaux.
Nous pensons qu'il faut que quelqu'un ait le courage de le dire : le football fait l'objet d'une trop grande attention dans ce pays, au regard de la sévérité de la vie que ressentent les populations. Les matchs connaissent la participation de délégations de ministres ; ils retiennent l'attention constante du premier Burkinabè ; creusent sans doute nos caisses déjà pas pleines. Pour emprunter la tournure du premier des ministres, "on regarde le ballon et on meurt ou quoi ?"
C'est vrai que nos propos vont peut-être choquer certaines sensibilités inconditionnelles du ballon rond, au regard de toutes les passions et les enjeux que le football suscite de nos jours. Mais il faut bien que nous dépassions les passions pour voir les réalités en face. Et encore une fois, Il faut aussi que quelqu'un le dise, il n'y a pas que du football au Burkina Faso, fût-il le sport roi. Il y a bien d’autres priorités qui méritent plus d'attention de la part de nos autorités. Personne ne conteste tout le bien que le sport confère à notre cher pays, il est même louable comme c'est le cas en ce moment que notre pays gagne en image et peut-être un jour en devise. Mais en attendant, le grand arbre du football ne devrait pas cacher la forêt dense des problèmes que vivent les laborieuses populations ; problèmes particulièrement accentués dans ce contexte de vie chère.
En ces débuts de saisons pluvieuses, les villages vivent déjà les calvaires du sale temps de la soudure. La saison dernière a été pour le moins mauvaise pour la campagne agricole. Et le phénomène du tout cher n'est pas pour arranger la situation des plus pauvres déjà assommés par la conjoncture locale. Au regard de toutes ces difficultés qui s'expriment à leur plus haut degré et qui parfois, ont failli mettre en péril le climat social, il convient de diriger les intérêts et les actions vers l’essentiel. En dehors du sujet évoqué, cela est valable pour tous les domaines de la vie socio-économique. Il n'est peut-être pas possible de rendre le dernier des Burkinabè riche, mais ce citoyen aussi pauvre et démuni de pouvoir soit-il, a le droit de manger à sa faim au même titre que son compatriote qui n'a plus de souci que l'appréciation des beaux gestes d'une star de football.
La Preuve n° 009 - Juillet 2008
Zoom
Nos mosquées se portent mal
Par E.A.
C'est le lieu où les fidèles de l'islam se rassemblent cinq fois par jour. Elle est un refuge pour le croyant qui fuit le péché et recherche la face de son Seigneur. On l'appelle généralement la maison de Dieu. Pourtant nos maisons sont plus confortables qu'elle. On s'en soucie très peu. Conséquence, elle souffre de plusieurs maux et n'arrive même pas à jouer pleinement le rôle qui est le sien. Votre journal vous partage ce mois une analyse de la gestion de nos Mosquées. Oui, la mosquée puisque c'est d'elle qu'il s'agit. C'est le lieu que certains fréquentent juste les minutes que dure la prière et d'autres même pour la grande prière de vendredi uniquement.
Les fonctions de la mosquée
Symbole le plus visible de l'islam, la mosquée est bien plus qu'un édifice de culte. C'est le lieu sacré où le musulman se recueille, à l'adoration et au rappel de Dieu, fraternise avec ses coreligionnaires. La mosquée a donc, au-delà de la salât, de multiples fonctions. En tant qu'espace sacré, c'est un lieu de culte, une école de dévotion pour les fidèles. Elle a une fonction sociale importante. En effet, riches et pauvres se côtoient, grands et petits se rencontrent, nobles et asservis prient à même le sol, gouverneurs et gouvernés sont côte à côte, hommes et femmes suivent le même imam, fidèles de races, d'ethnies et d'origines différentes s'orientent vers la même qibla. En tant que lieu de rencontre, elle a une fonction politique. C'est un centre de concertation et de consultations des musulmans autour de leurs préoccupations. C'est dans ce sens que l’un des objectifs de la prière de vendredi est de rassembler les adultes dans un même lieu pour prendre connaissance des décisions nouvelles et de la situation de la oumma.
Enfin, la mosquée est un centre universitaire. On y vient pour acquérir des connaissances aussi diverses les unes que les autres sur les sciences islamiques et autres. Cela aux moyens des prêches et des enseignements dispensés par les savants qui y sont.
Sous nos tropiques, la mosquée a encore du chemin à parcourir avant de pouvoir remplir l'ensemble des fonctions que lui confère la législation islamique. Encore que la seule fonction de lieu de culte s'opère dans des conditions difficiles. D'abord au niveau des activités, nos mosquées ne servent aujourd'hui que pour la prière collective et sa participation aux événements sociaux (mariage, baptême et décès). Les fidèles n'ont pas d'espaces pour se consacrer à d'autres. Actes d'adoration d'autant plus que les mosquées ferment leurs portes immédiatement après les prières. Aussi, il y a que la mosquée ne mène des activités que pour la célébration de mariages, de baptêmes et l'organisation des activités liées aux décès. Certes, ce sont des activités normales des mosquées ; mais elles ne doivent pas en constituer les seules. Elles ont beaucoup d'autres choses à faire pour la promotion de l'islam. On sait par exemple que rares sont les mosquées qui ont des programmes de prêches régulières, des séances de formation pour les fidèles. Par moment même les prêches faites le vendredi avant le sermon de l'imam ne répondent pas à un programme de formation précis. Dans ces conditions, inutile de parler d'une éducation ou d'une sensibilisation méthodique des fidèles. Dans certaines mosquées, il existe des cours d'apprentissage du Coran pour les femmes. Ces cours, s'ils apportent quelque chose à ces femmes, gagneraient à être améliorés par la prise en compte... D'autres aspects du dogme et aussi devra impérativement s'étendre aux hommes.
Une équipe de gestion sans vision
On note l'absence de comité de gestion dans une grande majorité d'entre elles. La gestion de la mosquée relève de quelques individus le plus souvent inamovibles. Il s'agit de manière générale de l'imam, du muezzin et de quelques vieux de la mosquée. Dans le cas où il existe un comité de gestion, il est dirigé pour la plupart du temps par des personnes du 3e âge. Les jeunes cadres surtout de la mosquée ne s'y intéressent guère. Ainsi donc la majorité des fidèles n'y viennent que pour accomplir leurs prières.
Sans contester le rôle important de ces personnes du troisième âge, il convient d'avoir une équipe de gestion capable de présider efficacement aux destinées de la mosquée. Dans cette équipe, chaque acteur de la mosquée devra avoir la place qui lui revient. L'équipe de gestion de la mosquée doit gérer l'organisation des activités de la mosquée, élaborer les stratégies de développement et d'entretien. Bref, il doit diriger l'organisation complète de la mosquée et de ses activités.
Une hygiène désastreuse
Dans nombre de mosquées, les toilettes sont peu fréquentables. Quand on y rentre, on n'est pas tranquille car on peut se souiller davantage. Cela est dû à plusieurs facteurs. En effet, la construction des toilettes et l’aménagement d'un espace pour les ablutions ne sont pas intégrés dans les projets de construction des mosquées. Conséquence, on trouve de nouvelles et belles mosquées avec de vieilles toilettes. Ces toilettes, dans ce cas, n'ont de capacité que pour les besoins d'à peine une famille. Aussi, dans les mosquées où l'on trouve des toilettes, elles ne sont pas toujours en nombre suffisant en fonction du flux de personnes et leur entretien fait défaut. Par ailleurs, les fidèles adoptent des comportements qui ne favorisent pas une bonne hygiène des lieux. L'entretien journalier n'est pas assuré.
Une gestion financière catastrophique
La gestion financière des mosquées n'est pas encore réglée. De Nombreuses mosquées continuent de souffrir pour honorer les factures d'eau et d'électricité. Il n'existe pas de moyens de prise en charge des dépenses de fonctionnement, on compte toujours sur des bonnes volontés qui mettent lors des quêtes quelques pièces dans les caisses. De ce fait, beaucoup de mosquées se retrouvent à l'échéance de règlement des factures sans avoir réuni la somme nécessaire. Il faut toutefois encourager certaines personnes qui ont compris ce problème des mosquées et qui se sont engagées à apporter leur contribution pour le règlement des factures.
Aussi, les dépenses de renouvellement et d'investissement ne sont pas prises en compte. Une mosquée, ça se dégrade, le matériel utilisé a besoin d'être renouvelé. On attend que tout passe à la désuétude avant de lancer des SOS pour faire ceci ou cela. La question des finances des mosquées doit être au centre des préoccupations des responsables afin de prévoir et de gérer efficacement les dépenses liées au fonctionnement et à l'investissement de la mosquée. mosquée. La gestion des mosquées doit être une préoccupation pour l'ensemble des fidèles. Ce sont les maisons de Dieu, elles ont des fonctions multiples aussi importantes les unes que les autres dans la vie de la oumma. De ce fait, on doit leur accorder toute l'attention qui leur sied. Il est important que chacun puisse s'intéresser à la gestion de sa mosquée de quartier et apporter son concours afin d'améliorer les prestations offertes aux fidèles. Car la mosquée n'est pas qu'un lieu de culte. Elle est tout pour le musulman, parce qu'elle est au cœur de ses activités. C’est sans nul doute pour cette raison que lorsque le messager arriva à Médine l'une de ses premières actions fut l'érection d'une mosquée, "d'une maison de Dieu".
La Preuve n° 009 - Juillet 2008
Société et développement
La problématique du logement au Burkina Faso
Par l'Epervier Soanré.
Village situé au sud de la capitale burkinabè à environ 20 km du centre-ville, a tout l'air d'un bidonville. Maisons construites à la va-vite, ruelles pas du tout sûres surtout la nuit, manque d'eau potable et de services de base d'assainissement, insécurité de tous ordres, le village ne cesse pourtant d'attirer du monde. La raison principale de cet exode des populations les moins nanties vers ce village tout comme dans les autres zones d'habitation spontanée communément appelées quartiers non lotis est le souci de se voir attribuer une parcelle d'habitation. Au plus haut de leurs aspirations, pouvoir s'attribuer un logement décent. Fuir la cherté des loyers et bénéficier d'une parcelle.
Les locataires de maisons à Ouagadougou connaissent depuis quelques temps un véritable calvaire dû à la flambée du prix de la location. En effet, il y a quelques années, avec 10 000 FCFA, on pouvait trouver une maison à deux pièces assez confortable. Aujourd'hui, il faut débourser 2 à 4 fois cette somme pour la même maison. Les maisons à une pièce appelées "entrée coucher" qui se louaient à 5000 atteignent actuellement 10 000 FCFA. Dans certains quartiers Comme Zogona, Wemtenga, la Zone 1 ou encore au secteur 30, c'est un véritable casse-tête. La caution qui était d'un mois est maintenant de 2 à 3 mois, souvent avec la moitié d'un loyer mensuel pour les intermédiaires appelés démarcheurs. À cela, il faut ajouter le comportement peu orthodoxe de certains propriétaires (bailleurs) à l'égard de leurs locataires. En effet, ils fixent et augmentent du jour au lendemain et à leur guise le prix des loyers sans motif et souvent sans un minimum de dialogue avec les locataires, rompent unilatéralement le contrat de location sans respecter les conditions requises par la loi, refusent d'effectuer les travaux d'entretien des maisons.
Un tour dans plusieurs maisons en location nous a révélé que la plupart des logements en location ne respectent pas les conditions d'hygiène : latrines délabrées devenant le nid de plusieurs maladies infectieuses, écoulements d'eaux usées indisposant les locataires. Parfois les cours sont sans porte, exposant ainsi les occupants à l'insécurité. Et gare au locataire qui oserait lever son petit doigt pour protester, il sera automatiquement expulsé sans le délai minimum de trois mois comme l'exige la loi. La réalité est que, quels que soient le prix et le comportement désagréable du propriétaire, la maison trouvera toujours un preneur. Une résultante de la culture du silence suicidaire individuel et collectif face à la cupidité de certaines personnes qui ne jurent que par l'argent.
Le problème est que la plupart des locataires ne songent pas à la signature d’un contrat de bail pour se protéger contre les caprices des bailleurs. En fait, les logements sont devenus un autre type de commerce ignorant les textes qui régissent ce secteur, et sous le regard des autorités. Ne pouvant pas supporter le coût exorbitant du loyer et n'ayant pas les moyens d'autre part de s'acheter une parcelle et de la mettre en valeur dans de meilleurs délais, les Ouagalais au revenu très modeste trouvent refuge dans Les quartiers non lotis comme à Soanré en attendant les lotissements. Mais là aussi, l'argent et les querelles s'invitent à la partie.
Le deal dans les non lotis
À Soanré, une petite portion de terre juste suffisante pour construire une maison de 10 tôles est vendue à 35 000 FCFA. Et la maison déjà construite est vendue entre 125 000 et 150 000 FCFA. Sur place, on trouve des briquetiers, des maçons, et autres intervenants qui en ont fait également un gagne-pain. Jusque-là, c'est le vieux Bilgo qui possédait le monopole du terrain et qui en vendait à qui voulait.
Un beau matin du mois de juin dernier, les habitants de la localité recevront une visite musclée d'un groupe de personnes venu réclamer la paternité du terrain. Sans crier gare, le groupe se mit à endommager les maisons construites ou en construction. Au total, une dizaine de maisons ont été détruites et l’affaire a été portée devant les autorités municipales qui finiront par donner raison au vieux Bilgo. Pendant ce temps, toute construction était... Suspendue sur le site. Cet incident n'est rien de tout ce que les habitants des non lotis vivent. C'est un lieu fait de trahison et d'escroquerie. Ainsi, il est fréquent de voir plusieurs personnes se disputer un terrain parce qu'il a été vendu à la fois à ces personnes par un propriétaire introuvable. Certains esprits plus cupides ont fait de la vie dans les non lotis, une stratégie commerciale qui consiste à s'installer dans un quartier non loti, et une fois la zone lotie, la parcelle obtenue est vendue à coût de millions et on s'installe dans un autre quartier non loti avec les
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La Preuve n° 009 - Juillet 2008
Flash back
A la découverte de Sagbtenga, foyer de diffusion de l'islam au Burkina Faso
Par Buchar SOW
L'histoire de l’islamisation des espaces du Burkina Faso montre que les acteurs de cette œuvre furent les lettrés musulmans et les familles marabouliques installées à la faveur des échanges entre la forêt, le sahel et le désert. La limite supérieure remonte au XVe siècle. Les tous Premiers marabouts ont créé un peu partout de grandes écoles qui ont servi de sources à tous ceux qui désiraient acquérir la science islamique. C'est ainsi que furent fondées les écoles de Kella dans le Yatenga, de Kourgsinghin près de Pouytenga, de Sagbtenga dans le Bazéga, de Nagraogo dans le Sanmatenga et bien d'autres.
Nous vous proposons ici l'historique du foyer de Sagbtenga. Origine et évolution du foyer. L'histoire de cette école part d'un ancêtre des Sanfo du nom de Ibrahim Sanfo qui, selon la tradition, a vécu à Weyllin dans le Passoré. Un de ses fils Abdourahman Sanfo dit Bangba serait le fondateur du foyer. Ce dernier se serait établi à Sagbtenga dans le Bazèga actuel à une soixantaine de kilomètres de Ouagadougou après s'être installé d'abord dans deux autres localités. Nos sources ne donnent pas de précisions sur ces localités. Après sa mort, son fils Hadaré Sanfo prit son héritage spirituel. C'était sous le règne de Naaba Wobgo (Boukary Koutou) au trône à Ouagadougou. Ce dernier envoya même son fils. étudier à Sagbtenga auprès du grand maître, imam Hadaré. À la mort de Hadaré, la gestion de l'école échoit à Ousmane Sanfo, son frère aîné. Ce dernier, du fait de son opposition aux colons, fut arrêté et déporté à Ouagadougou où il mourut plus tard. Sa tombe se trouve à Bilbalogo. De ce fait, le vrai héritier de Hadaré fut l'imam Idris, son fils. À la mort d'Idris, c'est son frère cadet Souleymane qui hérita de l'école. C'est le père de El hadj Monré Youré, domicilié au quartier actuel Gounghin de Ouagadougou et animateur des séances de tafsir à la grande mosquée de nos jours. El hadj Ahmad, un de ses fils, lui succéda dans la gestion du foyer. Après lui, ce fut le tour d'Ahmad Sanfo, dit Marang Biiga, fils de l'imam Idris, qui hérita du foyer ancestral. À sa mort, il laissa la place à El hadj Ibrahim, actuel imam de Sagbtenga. Selon la tradition, un descendant de Ibrahim Sanfo, installé à Siitenga dans le Passoré, serait le maître du grand-père de l'actuel Cheik Aboubakar Maiga II de Ramatoulaye. De nos jours, le foyer est Réparti en trois dans la même localité de Sagbtenga :
- Le foyer originel de Abdourahman Sanfo animé par un fils de l'imam Idris du nom de Rachid ;
- Au quartier Morbiiyiri, les fils de l'imam Souleymane continuent de perpétuer le foyer ;
- Le 3e foyer est animé par El hadj Hamidou de la famille Sanfo à Bandmyin (quartier).
L'école de Sagbtenga a constitué un véritable pôle d'attraction, un centre de diffusion islamique dans les espaces du Burkina et même au-delà. Les élèves y venaient de partout. Cette école a formé d’éminents savants comme Alpha Sayid Sawadogo, fondateur de l’école de Nagraogo, et Imam Ibrahim Koanda, ancien grand imam de Ouagadougou. Le foyer réunissait des promotions de près de 200 élèves pendant près d'un siècle et demi. Sa notoriété tient à la piété et au charisme des hommes qui l'ont animé.
Les grands maîtres de l'école de Sagbtenga
L'htiarn Hadaré SANFO
C’est un homme de grande piété. Il a mené une vie austère du fait de sa grande dévotion et de son ascétisme. Son humilité, rapporte-t-on. se lisait dans sa tenue vestimentaire car il portait des cotonnades. Alors qu'il était à mesure de se faire des fortunes même avec les dons qu'on lui faisait. Il fuyait le haram au point qu'il refusait de porter les sandales en cuir et il avançait la raison selon laquelle on ignorait dans quelles conditions les bêtes dont on se sert de la peau sont mortes. Il confectionnait lui-même ses sandales à partir de plantes.
De retour des femmes du marché, il cherchait à débarrasser de leurs provisions ce que des marchands leur ont donné comme petits cadeaux à la suite des achats. Toutes ces précautions pour éviter tout risque de consommer du haram. Quand on lui envoyait un esclave, il le libérait aussitôt après le départ des émissaires du souverain. Il faisait appeler l'esclave, lui demandait son pays d'origine et comment il s'était laissé prendre puis il lui disait : "Tu es libre ! Cherche vite à rejoindre ton pays et surtout évite de te faire prendre à nouveau."
L'imam Hadaré, selon El hadj Mohammad Lamine Sanfo (un de ses descendants, domicilié au Quartier Carpalla de Ouagadougou), était toujours sur son tapis de prière soit en prière, en invocation de Dieu ou en lecture du coran. Très souvent, il était très difficile de communiquer avec lui tant il était occupé à égrener son chapelet. Après l'éviction de Naaba Wobgo du trône de Ouagadougou à la suite de l'arrivée de la colonne Voulet et Chanoine, les conquérants ayant appris la présence d'un grand chef religieux à Sagbtenga envoyèrent une délégation pour le rencontrer. Il fut très réticent à les rencontrer parce que, disait-il, "les blancs sont des incrédules". Il finit par les rencontrer mais de façon très brève. On rapporte que pendant que la délégation attendait sa sortie de la maison pour la rencontre, un soldat s'était hasardé à occuper sa place habituelle. À sa sortie, il exigea que ce dernier se lève. Tout cela pour ne pas manifester une faiblesse ou la peur devant ceux qu'il considérait comme des incrédules. Il dit à cette occasion après que le blanc lui ait proposé l'amitié : "Si vous voulez de mon amitié, j'accepte", et il retourna à l'intérieur de sa cour. Par la suite, on lui proposa d'occuper le trône de Ouagadougou dont le souverain Wobgo était en fuite et dont on cherchait en vain un successeur avec qui le traité devait être passé au plus vite. Imam Hadaré opposa un non catégorique et soutint que lui était musulman et Yarga et qu'il n'avait rien à voir avec le trône des Moosé. Mais ironie de l'histoire, certains de ses proches lui suggérèrent de proposer le fils de Boukary Koutou, le roi en fuite, qui était élève dans son école pour occuper...
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mêmes objectifs
L'État doit aller plus loin. "La politique du gouvernement est de faire en sorte que chaque Burkinabè puisse avoir un logement décent", disait le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Vincent T. Dabilgou en référence au programme 10 000 logements sociaux. L'engouement suscité par ce programme auprès des populations témoigne... L'ampleur et l'urgence du problème de logement. En effet, selon le ministre Dabilgou, à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso la demande en logement est le trône. Ce qui fut fait. C'est ainsi que ce dernier fut intronisé sous le titre de Naaba Siguiri.
L'imam Idris SANFO. C'est le fils aîné de l'imam Hadaré. Il fut envoyé par son père à l'école fondée par Jaber à Kougrsinghin. Après ses études, le grand maître satisfait, lui donna une fille en mariage. De retour à Sagbtenga, il hérite du foyer de son père après la mort de ce dernier. La tradition donne à Idris les attributs d'un homme mystérieux. On rapporte en effet qu'il changeait de teint de sorte qu'on ne pouvait pas dire avec certitude quel était son teint.
En rappel, il fut le maître d'Alpha Sayid Sawadogo, fondateur de la grande école de Nagraogo à une soixantaine de kilomètres de Kaya dans le Sanmatenga. L'école a été très célèbre sous la direction d'imam Idris. L'imam Ahmad Sanfo dit Marang Biiga fut son deuxième successeur respectivement de 8 000 et 6 000. unités par an. Nul doute que ce programme va apporter un ouf de soulagement à ces nombreux fonctionnaires qui totalisent 10 à 15 ans de service sans pouvoir se construire un logement. Cependant, au regard de la demande, ce programme est comme une goutte d'eau dans la mer. D'autre part, il exclut bon nombre de Burkinabè qui ne remplissent pas les conditions. Par ailleurs, l'administration publique burkinabè est de plus en plus gangrenée par la corruption et le favoritisme de telle sorte qu'un programme aussi bénéfique que les 10 000 logements sociaux dans l'animation du foyer.
El hadj Ahmad SANFO. Son surnom Marang biiga semble tirer son origine dans l'appartenance de sa mère à la famille des maransé. En effet, il est fils de la femme que le grand maître Jabir de Kougrsinghin a donnée à Idris son père à la fin de ses études. El hadj Jabir est descendant d'une famille maraboutique issue des maransé et il existe une vieille amitié entre lui et les Sanfo. Une amitié fondée sur la fraternité islamique qui date d'avant. son installation à Kougrsinghin. À la naissance de la communauté musulmane de Haute Volta, elle eut besoin d'un animateur du tafsir à la grande mosquée de Ouagadougou. Imam Ahmad et El hadj Sanoussi de Pouytenga furent à la fois proposés. Mais après des petites mésententes qui ont occasionné le départ du second, Ahmad est consacré grand maître du tafsir. Il assuma cette mission pendant près de 40 ans. Mais il refusa de peut-être détourné au grand dam des pauvres bénéficiaires. Gageons que l'envolée verbale des autorités rassurant les populations de la transparence dans la gestion de ce programme sera une réalité sur le terrain. Les logements sociaux sont une priorité. Le vieux Bilgo de Soanré, dans un ton quelque peu teinté de marketing, le fait remarquer en ces termes : "Si tu n'as pas de maison, aujourd'hui tu es à Gounghin, demain on te retrouve à Larlé, après-demain à Tampouy et tu n'es pas tranquille pour travailler. Mais si tu as ton propre logement, tous les autres aspects de la vie peuvent être gérés." s'installer à Ouagadougou. On allait le déplacer depuis son fief de Sagbtenga pour les séances de tafsir à la Grande mosquée de Ouagadougou. C'est en 1999 que l'imam mourut au terme d'une vie entièrement consacrée à Dieu.
Nous avons essayé à travers ces lignes de retracer l'histoire d'une grande école et d'un ancien foyer de l'enseignement islamique depuis le milieu du XIIe siècle. Les sources écrites sont quasi inexistantes, d'où la difficulté de faire un historique fidèle et rigoureux de ce foyer. En plus, la plupart des témoins sont les descendants de ces familles maraboutiques présentes à Ouagadougou ou installées ailleurs. La recherche de l'information fiable recommandait qu'on allât au-delà de ces témoins. Cette étude pourrait être approfondie et même étendue aux autres foyers.
Le proverbe dit en effet que dormir sur la natte d'autrui est comme dormir à terre. Le programme de logements sociaux doit donc être élargi afin de permettre à chaque Burkinabè d'avoir sa maison. Mais en Entendant, il nous semble urgent que l'État intervienne plus directement dans le secteur de la location pour assainir le milieu en vulgarisant et en faisant respecter les textes en vigueur. L'État pourrait ainsi et devrait mettre en place des mécanismes pour contrôler le prix et la qualité des maisons à usage de location.
La Preuve n° 009 - Juillet 2008
L'éducation des enfants en Islam
L'essence de l'éducation islamique, c'est l'éducation morale. Ainsi, par éducation islamique, on vise essentiellement le fait d'éduquer l'âme et de former le caractère. Chaque fois que l'on donne une directive ou une leçon à un enfant, il faut garder à l'esprit cette fin morale essentielle : la vertu. Par la vertu, l'enfant sera aimé de Dieu et apprécié de ses semblables. En arabe, "j'ai éduqué quelqu'un" se dit "Rabbaitou-hou" qui a comme sens premier de nourrir quelqu'un, de pourvoir à ses besoins de nourriture et d'eau jusqu'à ce que son corps se soit développé. Par extension, ce terme fut utilisé pour la Nourriture de la raison, des sentiments et de l'âme, dans le but de parfaire et de perfectionner la personnalité. Sur le plan social, l'éducation est l'ensemble des principes moraux et de la production intellectuelle grâce auxquels naît une civilisation. C'est ainsi que l'Islam prône une éducation homogène de toutes les entités de l'homme : son corps, sa raison, son esprit, ses instincts et ses sentiments, en combinant harmonieusement les nécessités de la vie de l'Au-delà. Un des noms de Dieu est "Ar-Rabb", qui signifie "le Maître, celui qui éduque". L'éducation fait donc partie des qualités divines : c'est par l'éducation que le serviteur de Dieu, l'être humain, peut s'élever, dépasser l'état animal et devenir le vrai successeur de Dieu sur cette terre, en assumant pleinement la responsabilité. C'est par l'éducation morale et intellectuelle que l'homme marquera sa différence vis-à-vis du monde animal. Le modèle d'une telle éducation, c'est le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) à qui Allah a déclaré "Tu es certes d'un très noble caractère" (S "La plume"). L'éducation se transmet de générations en générations. Les principes de l'éducation islamique ne varient pas, car ils ont une base divine puisée dans le Qour'aane et dans le comportement du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam). En ce qui concerne les moyens et méthodes d'éducation, ils peuvent évoluer et s'adapter à chaque époque.
Un problème que ne devrait pas connaître l'éducation islamique est ce que l'on nomme "le conflit des générations" : en effet, l'époque change, mais la vérité est unique et ne change pas, tout comme le Créateur duquel elle émane. La vérité que doit transmettre en priorité l'éducation islamique, son thème principal, concerne le rapport de l'homme avec son Créateur, le rapport de l'homme avec l'homme et le rapport de l'homme avec l'univers dans lequel il vit et qu'il a la responsabilité de gérer.
L'éducation islamique commence par la compassion, par la bienveillance envers le petit, le faible, par le respect vis-à-vis du vieillard. Elle est concernée par la sauvegarde du corps et de l'âme de chacun, et interdit dès lors tout ce qui peut lui nuire : consommation d’alcool ou de drogues, adultère, injustices diverses, violations des droits, etc. Elle vise autant la formation de l'âme que l'acquisition du savoir, dans le but de former un être humain soumis à Dieu et à Ses lois, responsable de son devenir par la mise en application des directives divines.
Toute l'éducation doit suivre l'évolution de l'enfant et être adaptée à son degré de maturation, suivant en cela le verset coranique où Dieu le Très Haut dit : "Allah ne charge nulle âme au-dessus de ses capacités". Avant l'âge de 7 ans, l'Islam ne recommande même pas d'enseigner les modalités de la prière rituelle à l'enfant, qui n'a pas encore atteint l'âge de raison. Mais l'Islam recommande essentiellement aux parents de jouer avec l'enfant. Jouer, c'est lui permettre de se développer en dehors des contraintes, et c'est surtout tisser avec l'enfant des liens d'affection très sénés, dans lesquels il se sent en sécurité, dans lesquels il se sent aimé inconditionnellement : on ne lui demande rien, on est prêt à tout faire avec lui parce qu'on l'aime. Aimer les enfants. Voilà la première règle fondamentale et vitale de votre mission de parents responsables. L'affection, l'attention, et la sollicitude sont des composants essentiels de toute relation. Sans cet apport d'amour, les enfants se dessèchent et meurent intérieurement - parfois même littéralement.
Mahmoud Ibn Rabi ((radhia Allâ-hou anhou)) raconte : "Je me souviens du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) lorsque, prenant dans la bouche de l'eau d'un seau, il m'en aspergea le visage ! J'avais alors 5 ans". La bonté du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) qui jouait avec lui lorsqu'il était un petit enfant, est restée à jamais gravée dans la mémoire de Mahmoud. Ceci prouve que l'affection des adultes est importante pour un enfant, et tient bien souvent à de petits gestes simples, à un instant de jeux complices, plutôt qu'à de longs et fastidieux discours ! Mais les parents doivent aussi comprendre que l'amour n'est pas incompatible avec une ferme discipline. Il existe un moment opportun pour discipliner les enfants. Il faut comprendre aussi que l'amour ne consiste pas à laisser l'enfant faire tout ce qu'il a envie de faire momentanément. Cela ce n'est pas de l'amour mais de la permissivité. Il faut donc offrir toute son affection à l'enfant et être un modèle pour lui, c'est-à-dire un bon musulman pratiquant.
Donner le bon exemple. Voilà la 2ème règle fondamentale. L'exemple des parents est un facteur primordial de la bonne éducation des enfants. On ne saurait exiger des enfants qu'ils adoptent des normes que leurs parents refusent de pratiquer. Les enfants apprennent par l'exemple, plus que par la parole. Ce sont des imitateurs-nés. Ils suivront les exemples des parents plutôt que les paroles de ces derniers. Le fait d'apprendre qu'il n'est pas le seul à être soumis aux règles, mais que ses parents et toute la communauté y sont eux-mêmes soumis, parce que ces règles viennent d'une autorité immuable et Très Sage, Allah, aidera l'enfant à s'y conformer. De 7 ans à l'adolescence, c'est la période d'éducation par excellence.
"La Preuve n° 009 - Juillet 2008
Extrait : "Apprenez à vos enfants à faire la prière lorsqu'ils atteignent leur septième année, a dit le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) et contraignez-les à la faire lorsqu'ils atteignent l'âge de 10 ans. Donnez-leur aussi des lits séparés."
Sept ans, c'est donc l'âge où l’enfant commence à faire la prière, l'âge de raison. Après l'adolescence, les enfants deviennent à leur tour des personnes pleinement responsables : c'est le temps de s'en faire des amis... Et c’est le temps pour les parents, si Dieu le veut, de se réjouir des effets de leur bonne éducation !
Les parents doivent donc être d'autant plus vigilants durant le jeune âge de leurs enfants, à l'éducation qu'ils leur donnent, que cette période passe toujours plus vite qu'on ne le croit... La période durant Laquelle l'enfant est doué de raison, et en même temps, aime imiter ses parents est relativement courte ; c'est à ce moment qu’il faut fermement implanter dans le cœur de l'enfant l'amour de la pratique religieuse, et qu'il faut lui donner de bonnes habitudes comportementales.
En résumé, l’éducation islamique est très importante, il faut lui accorder beaucoup de soin. Elle doit donc être empreinte d'amour, adaptée à l'enfant et équilibrée pour le développer harmonieusement.
La troisième règle fondamentale : l'instruction et l'enseignement islamique. La connaissance est un pilier fondamental dans l’élaboration de la personnalité de l’individu responsable et réfléchi. Par la connaissance, l'homme acquiert les moyens de se connaître lui-même et de différencier le bien et le mal. C'est là le meilleur moyen pour gérer sa vie au mieux et pour participer à l'élaboration d'une société meilleure.
La plupart des enfants, surtout les plus jeunes, aiment qu'on leur lise des histoires intéressantes et passionnantes. Existe actuellement des livres très intéressants dans lesquels sont racontés la vie des Prophètes A.S., celle des Sahâbas (Compagnons du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam)) et les Traditions Prophétiques. Ils ont été préparés spécialement pour les enfants. En lisant à haute voix, ne fut-ce que 10 minutes par jour ces textes sainement éducatifs, vous faites plus que transmettre des faits spécifiques. Vous stimulez le développement mental, intellectuel, linguistique et spirituel d'un jeune esprit. Mais toute cette formation prend du temps, beaucoup de temps. Efforcez-vous de consacrer, chaque jour, du temps à vos enfants. Parlez-leur, instruisez-les, apprenez à les connaître et faites en sorte qu’ils vous connaissent.
La quatrième règle fondamentale et vitale de votre mission de parents responsables : disciplinez vos enfants. L'approche correcte de l'éducation de l'enfant englobe à la fois l'amour et la discipline. L'une ne va pas sans l'autre. Malheureusement, trop de parents voient la discipline sous un... jour négatif. Ils ont vu tant de mauvais traitements infligés à des enfants, qu'ils rejettent le principe même d'une juste discipline. Ils adoptent, au contraire, une attitude permissive destructrice à l'égard des attitudes et des actions de leurs enfants. La discipline inclut non seulement une punition appropriée à l'écart de conduite mais aussi des récompenses pour l'enfant qui se conduit bien. Il est très important de récompenser la bonne conduite. L'approbation positive d'actions justes constitue un enseignement non moins efficace que la correction en cas de mauvais comportement. Louez donc vos enfants lorsqu'ils le méritent. Dites-leur combien vous vous réjouissez de leur bonne conduite. Félicitez-les de leur dévouement et de leurs égards. L'éloge fait des miracles.
Mohammed Patel, Extrait de La Page de l'islam
La sagesse du mois
Anas Ibn Malik rapporte qu'un bédouin était venu au messager d'Allah, le prophète Mouhammad (que la paix et le salut d'Allah soient sur lui) et le salua dans la mosquée. Le Messager d'Allah lui demanda d'où venait-il ? Le bédouin répondit : "Je viens de très loin te poser quelques questions." Notre maître lui demanda de poser ces questions :
1- Je souhaite être un homme intelligent, que devrais-je faire ? Le prophète répond : "Crains Allah !"
2- Je souhaite être un loyal servant d'Allah en faisant tout ce qu'il me demande de faire, que dois-je faire ? "Lis le Coran."
3- Comment être illuminé et avoir la paix de l'esprit ? "Souviens-toi de la mort."
4- Comment être protégé contre mes ennemis ? "Fais confiance en Allah."
5- Comment suivre le droit chemin ? "Fais du bien aux autres pour l'amour d'Allah."
6- Que devrais-je faire pour que Dieu ne m’abaisse pas ? "Ne sois pas passionné des choses de ce bas monde."
7- Comment avoir une longue vie ? "Loue et remercie Dieu."
8- Comment avoir la prospérité ? "Sois en état de purification en tout temps."
9- Comment pourrais-je être épargné des braises de l'enfer ? "Protège tes yeux, ta langue, tes mains, ainsi..." que ce qui est entre tes jambes (sexe) contre le mal."
10- Comment pourrais-je purifier mon corps de péchés ?
Coules des larmes pour les mauvais actes commis et repends-toi en renonçant aux torts causés auparavant.
11- Comment pourrais-je être une personne respectée ?
Ainsi donc ne quémandes à personne.
12- Comment pourrais-je être un homme honorable ?
Alors ne divulgues pas le tort commis des autres.
13- Que devrais-je faire pour me protéger du mal de la tombe ?
Récites la sourate Moulk (sourate 67).
14- Que peut-on faire pour être riche ?
Lis la sourate almouzamil (sourate 56).
15- Comment faire pour calmer ma peur le jour du jugement dernier ?
Souviens-toi d'Allah avant de manger quoi que ce soit et avant de te coucher.
16- Que devrais-je faire pour sentir la présence d'Allah dans mes prières ?
Donne le maximum de concentration en faisant tes ablutions et sois propre et pur.
§ La Preuve n° 009 - Juillet 2008
13 Brèves
Le Marocain Moussaoui succède à Boubakeur à la tête de l'islam de France
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a pris un nouveau départ avec l'élection à sa tête de Mohammed Moussaoui, vice-président du RMF (Rassemblement des musulmans de France), seul candidat en lice après un accord pour une liste unique favorable à la modernisation de l'institution. Ce Marocain de 44 ans, homme de consensus, est agrégé de mathématiques et maître de conférences à l'université d’Avignon. Il siégeait au conseil d'administration du CFCM depuis sa création en 2003. Il succède au recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui ne se représentait pas. La France compte près de 5 millions de musulmans!
Crise au Zimbabwe : Robert MUGABE termine seul la présidentielle
Chef de l'opposition au Zimbabwe, Morgan Tsvangirai, a imploré le continent africain d'agir "maintenant" pour favoriser une solution négociée dans son pays, et des dirigeants d'Afrique australe ont appelé au report du second tour de la présidentielle. Morgan Tsvangirai, réfugié depuis dimanche 22 juin à l'ambassade des Pays-Bas est arrivé en tête devant le président Robert Mugabe au premier tour mais a renoncé à participer au second face à une "orgie de violences". "Le temps est venu d’agir maintenant" pour une sortie de crise au Zimbabwe, secoué par les violences depuis la défaite du régime aux élections générales du 29 mars, a-t-il lancé aux chefs d'État africains. Robert Mugabe, qui est à 84 ans le plus vieux des chefs d'État du continent, compte toujours des alliés au sein de l'Afrique australe, divisée du fait de solidarités restées fortes au nom de la lutte pour l'indépendance. Mais il a une nouvelle fois signifié son mépris face aux appels des capitales occidentales, qui jugent impossible un scrutin libre dans les conditions actuelles. "Ils peuvent vociférer tant qu'ils veulent depuis Washington et Londres, c'est notre peuple qui prononcera le verdict final", a dit le président qui a affirmé haut et fort que seul Dieu pourra le faire quitter le pouvoir. Ouagadougou 01
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Le jeu international Violences Xénophobes en Afrique du Sud
Si la honte tuait... Le 11 mai dernier, de violentes attaques ont éclaté au Nord de Johannesburg, en Afrique du Sud, avant de s'étendre à tout le pays, prenant pour cible les étrangers venant des pays voisins, notamment les Zimbabwéens et les Mozambicains. Ces violences perpétrées contre les étrangers, accusés par beaucoup de Sud-Africains d’être responsables des malaises sociaux et de la criminalité, ont forcé près de 6000 personnes à trouver refuge dans les églises ou les commissariats de police, expulsés de leur domicile ou tentant d'échapper aux coups de feu, aux incendies et aux viols. Cette réalité met à mal les beaux discours sur l'unité africaine, secoue l'idéal panafricaniste et relativise les critiques sur la gestion occidentale de l'immigration.
Africains, étrangers en Afrique
Les Africains en quête de travail, ceux qui fuient la misère ou la guerre, ne convergent pas tous vers l'Europe. Tandis que l'Afrique subsaharienne compte 17 millions de migrants. internes au continent, les trente pays riches de l'OCDE en accueillent moins de 4 millions. En Afrique de l'Ouest, 7,5 millions de personnes vivent dans un pays différent de celui où elles sont nées, soit dix fois plus que le nombre d'Africains de l'Ouest établis en Europe. Aussi loin que l'on remonte dans l'histoire africaine, la circulation des hommes et des biens apparaît comme une constante bâtie autour de courants d'échanges. En effet, la spécialisation régionale et l'impossibilité de vivre en autarcie ont favorisé des mécanismes d'échanges de marchandises. Par ailleurs, les mouvements de population sur le continent africain prennent une forme spontanée qui s'exprime sous la forme de migrations saisonnières. C'est le cas des Mossi de l'ancienne Haute-Volta qui ont largement contribué à l'expansion de la culture de l'arachide au Sénégal par un apport déterminant de main-d'œuvre lors des récoltes (David 1980) ou en Côte d'Ivoire où ils sont les maîtres d'œuvre de la puissance agricole de ce pays. Mouvements de populations trouvent aussi leur essence dans l'attachement de communautés arbitrairement divisées par les frontières à renouer le cordon ombilical qui constitue leur lien naturel mais aussi dans la volonté d'individus pris isolément de réaliser leur dessein dans des espaces dont la jonction est antérieure à l'État-nation.
Mais plus lourdement qu'aux portes de l'espace Schengen, plus discrètement aussi, les défis de l'immigration se jouent, souvent dans la violence, aux frontières internes de l'Afrique. En effet, l'histoire récente de l'Afrique est parsemée d'épisodes de chasse aux étrangers. À chaque fois, la xénophobie exacerbée par des rivalités économiques ou foncières est exploitée et aboutit à des expulsions massives.
Dans les principaux pays d'accueil - Cameroun, Gabon, Angola et surtout Nigeria et Côte d'Ivoire -, le retournement de la conjoncture économique s'est traduit par une chasse aux immigrés. Les migrations illégales intracontinentales ont pris une telle ampleur que l’Union Africaine prône depuis 2006 "une prise en charge concertée, organisée et efficace" du phénomène. Un vœu pieux pour l'heure. Un état civil lacunaire, des trafics de faux papiers à grande échelle, des frontières immenses et souvent artificielles rendent les contrôles presque impossibles. D'autant que les pays africains sont regroupés dans des unions régionales qui, sur le papier, prônent en leur sein la libre circulation des hommes et des biens.
L’Afrique, secouée par une croissance démographique souvent supérieure à la croissance économique, est en pleine effervescence migratoire. Déjà, en dépit des obstacles, de la xénophobie et des expulsions, les Africains, toutes formes de migration confondues, sont les habitants les plus mobiles de la planète.
Les raisons d'une haine injustifiée. L'arrivée illégale en Afrique du Sud, au cours de la dernière décennie, de 3 millions de Zimbabwéens - près d’un habitant sur quatre de l'ex-Rhodésie du Sud - résulte d’une logique d'attraction aussi vieille que les migrations. Humaines : la dégringolade économique du Zimbabwe et la violence ont mis des populations sur la route du pays voisin, en pleine expansion. L'Afrique du Sud multiraciale (48 millions d'habitants) est un vieux pays d'immigration. Mais le spectacle de Noirs pauvres massacrant leurs semblables a saisi d'effroi tout le continent. "Les Sud-Africains ont-ils oublié le soutien de leurs voisins dans la lutte contre l'apartheid ?", ont déploré en substance nombre d'observateurs.
Exclus du statut de réfugiés, les migrants font l'objet d'une vigoureuse politique de reconduite à la frontière par Pretoria. Chaque année, 150 000 étrangers sont éloignés de force, en train, vers le Zimbabwe. Nombre d'entre eux repassent la frontière dans les jours qui suivent. Par quels mécanismes les dérives identitaires ou régionalistes postcoloniales ont-elles pris le dessus sur la porosité d'espaces naguère marqués par la libre circulation des hommes avant et pendant la période coloniale ? Pourquoi les Africains en général, qui n'ont connu... Les frontières qu'au début du XXe siècle, ne seraient-ils pas plus disposés que les autres régions du monde à accepter l'idée de suppression des frontières? L'État post-colonial s'est essentiellement appuyé sur des raisons sécuritaires pour distiller l'idée de patrie qu'il faut défendre à tout prix. En rapport avec le souci de plus en plus partagé de préserver le territoire de toute invasion, la fortification ou l'électrification récente des frontières (Afrique du Sud, Zimbabwe) constitue un précieux indicateur des atteintes portées à la libre circulation sur le continent africain.
Les réserves des États post-coloniaux vis-à-vis de la libre circulation trouvent leurs origines dans l'absence de soubassement historique des entités politiques et le manque de culture démocratique qui exclut toute participation des migrants au débat politique. L’approfondissement de la crise économique et sociale a largement contribué au renforcement du protectionnisme. migratoire (Bredeloup 1995 ; Afolayan 1998 ; Fall 1999, 2000 ; Amaïzo 2002 ; Coquery-Vidrovich & al. 2003) dont les causes sont variables d'un pays à un autre. Elles peuvent relever d’un seul phénomène ou de la conjugaison de différents facteurs dont les plus visibles sont : la croissance du secteur informel et/ou l'aggravation de la pauvreté qui fait du migrant un bouc émissaire commode (Guinée Équatoriale) ; la montée de la violence et de la xénophobie qui est source d'instabilité politique (Côte-d'Ivoire) ; les replis ethniques ou identitaires qui remettent en cause les projets régionaux d'intégration (Afrique du Sud). Par exemple, le lien entre le problème d’accès à la terre (et plus généralement aux ressources) et le rejet de l’Autre est au cœur de la spirale de la haine qui a entraîné la Côte d’Ivoire dans le chaos. Qui est ivoirien ? Qui peut posséder et exploiter la terre ? Telles ont été les deux grandes questions au cœur de la crise. En 1996, la "Cellule universitaire de recherche et de diffusion des idées du président Henri Konan Bédié" (CURDIPHE) publie un manifeste intitulé "L'ivoirité, ou l'esprit du nouveau contrat social du président Henri K. Bédié". Le concept d'ivoirité y est présenté comme "l'ensemble des données socio-historiques, géographiques et linguistiques qui permettent de dire qu'un individu est citoyen de Côte d’Ivoire ou non."
La circulation des populations africaines ne peut être freinée. L'Afrique de l'Ouest, région de peuplement accéléré, sera, pendant une longue période, une région en déséquilibre. Le doublement de la population en trente ans est une quasi-certitude. C'est même, de toutes les données dont on dispose sur l'avenir de la région, la donnée la moins incertaine.
L'une des sources majeures de tension sera probablement les migrations des régions pauvres vers les régions mieux dotées en ressources et vers les villes. Si ce fait est reconnu et accepté, la question cruciale que l'on doit poser est celle des dispositions à prendre pour que le peuplement puisse se faire dans des conditions acceptables." Ainsi, l'avènement de la mobilité accrue des personnes passe nécessairement par une refonte des cadres territoriaux et des législations nationales. L'enjeu, dès aujourd'hui, est de comprendre ce qui se passe, d'anticiper et d'accompagner les processus tels qu'ils sont décidés par les Africains eux-mêmes.
"Il apparaît clairement que les opérateurs économiques africains, urbains comme ruraux, ont la capacité de tirer parti des opportunités qui se présentent à eux. Pour saisir ces opportunités, ils sont prêts à se déplacer, à migrer, à changer d'activité, à prendre des risques et à accepter des situations inconfortables. Il ne sert à rien de leur recommander des changements qui ne s'imposent pas ou de prétendre freiner des évolutions inéluctables. Pour en juger correctement, il est indispensable de se donner une vision approximative mais claire des perspectives à moyen et long terme ; pour préparer les uns et les autres. aux transformations, susciter les initiatives et accélérer le changement. La prévision est toujours risquée mais le refus de prévoir est une cause de déboires encore plus grands et plus graves" (Arnaud, 2002).
Au cours des prochaines décennies, les mutations se poursuivront selon la même logique centrée autour de la recherche de meilleures opportunités économiques. Elles se traduiront, comme par le passé, par des migrations vers les zones agricoles aux potentiels et aux marchés les plus prometteurs et par des migrations vers les villes. N'en déplaise aux pays d'accueil comme la Côte d'Ivoire, la Libye ou l'Afrique du Sud.
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La Preuve n° 009 - Juillet 2000
Fait partie de La Preuve #9