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La Preuve #24
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- Titre
- La Preuve #24
- Editeur
- La Preuve
- Date
- octobre 2009
- numéro
- 24
- nombre de pages
- 16
- Sujet
- Action sociale
- Enseignement confessionnel islamique
- Laïcité
- Modernité
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Pauvreté
- Hadith
- Sunnah
- Fiqh
- Obscurantisme
- Langue
- Français
- Source
- Louis Audet Gosselin
- Contributeur
- Louis Audet Gosselin
- Identifiant
- iwac-issue-0000022
- contenu
-
Nostalgies d'un jeûneur
”... et voilà la religion de droiture...”
Prix unique : 300 Frs CFA
N°024 : Octobre 2009
Plume du mois | Flash Back 1
Société & Développement
INTERDITS ALIMENTAIRES EN ISLAM
Attention à ce que vous mangez !
A la découverte du grand Soyer coranique de Kiella
CHOMAGE AU BURKINA
Des raisons de s'inquiéter P.10
Editorial
La Guinée a encore été victime de la démence de ses chefs Moussa Dadis CAMARA. La boulimie du pouvoir et de la violence de son armée, plongeant les populations dans le deuil et laissant Dadis Camara dans des explications ridicules et des arguments éhontés. La boucherie du 28 septembre dernier a surpris et révolté à la fois plus d'un observateur. Comment une simple marche d'opposants a pu se terminer dans une telle barbarie ? Comment des militaires, hier encore applaudis, ont-ils pu retourner sauvagement leurs armes contre ceux pour qui ils les avaient prises en décembre 2008 ? Après le dictateur Sékou Touré, le malade Lansana Conté, la Guinée n'est pas encore sortie de l'auberge avec Dadis. Pauvre Guinée ! Il faut vraiment plaindre ce pays qui se cherche une voie et un chef depuis son indépendance en 1958. Avec ce triste bilan de 157 morts et plus de mille blessés, même s'il est fortement contesté, Dadis Camara fait mieux en si peu de temps que ses prédécesseurs dans l'enlisement et la destruction de la Guinée. Et pour si peu puisqu'il s'agissait simplement de lui rappeler son engagement, celui de ne pas être candidat aux prochaines élections présidentielles.
C'est quand même honteux pour un dirigeant qui clame à coup de renfort médiatique son intégrité et son patriotisme et qui ne tient pas ses engagements. Mais on pouvait aisément prédire ce qui attendait les Guinéens avec ce Dadis Camara aux allures de révolutionnaire cachant mal ses ambitions personnelles et son manque total de lucidité et de vision. Que pouvait-on attendre de mieux avec cet opportuniste aux réactions impulsives et juvéniles, au raisonnement décousu ? et débridé et au langage impropre. Comment a-t-on pu le comparer à Thomas Sankara ? Aujourd'hui, le capitaine président est engagé résolument sur la voie de ces dictateurs que l'Afrique a tant connus et qui lui font simplement honte. Maintenant que le mal est fait et pris dans son propre piège, il fait des compromissions et appelle à une médiation africaine. Blaise Compaoré a été désigné par la CEDEAO pour jouer au sapeur-pompier. Mais que peut-il obtenir dans un pareil bourbier si ce n'est la reconnaissance personnelle de ses qualités de médiateur et dans une moindre mesure celle du dynamisme de la diplomatie burkinabè. S'il est certain que le choix du président burkinabè n'est pas fortuit, il doit savoir négocier simplement le départ de Dadis et de sa bande et non une réconciliation avec l'opposition. Car c'est la seule solution pour que la Guinée connaisse enfin la paix et la stabilité. En attendant, le capitaine Dadis continuera d'amuser la galerie et de tenir en haleine le peuple de Guinée en quête de liberté et de salut au point de ne pouvoir se démarquer du show médiatique d'un dictateur en puissance, d'un dirigeant incapable à la tête d’un escadron de la mort.»
La Rédaction
La Preuve
Récépissé de déclaration N°1862//CAGVOUÂ/PF du 27 juillet 2007
ISSN 0796-5426
Tel. 50 37 94 30
Cell. 70 75 54 85
Email : preuve2007@yahoo.fr
Directeur de Publication Mika HOUXÉTÉ
Secrétaire de rédaction Siaka GNESSI
Responsable commercial Moussa BOUGMA
Mise en page et impression Altesse Burkina 50 39 93 10
Nombre de tirage 1000 exemplaires
La Preuve n° 24 - Octobre 2009
Religion de vérité
EDUCATION
Les musulmans et l'école moderne - Par Cheick Albayan
Ce début du mois d'octobre marque la rentrée officielle des classes dans le "pays des hommes intègres" à l'instar de nombreux pays au monde. Ce sont des milliers d'enfants qui reprennent le chemin de l'école à la quête de la science. Parmi eux les enfants musulmans qui ont eu l'opportunité d'être inscrits à l'école moderne car bon nombre d'entre eux sont restés à la maison ou envoyés dans des écoles coraniques ou écoles franco-arabes. En effet, selon une certaine conception, la science moderne égare du chemin de Dieu et est incompatible avec la pratique de l'islam. D'où la préférence pour certains parents d'envoyer leurs enfants dans les écoles coraniques et medersas en lieu et place des écoles classiques. Mais cette conception trouve-t-elle sa source dans les textes fondamentaux de l'islam ? Peut-on affirmer que la science moderne s'oppose à la spiritualité musulmane ? C'est à ces interrogations qui ont influencé et qui influencent toujours les relations de l’islam et le monde moderne que nous allons nous pencher afin d'éclairer la lanterne des musulmans face à cette institution indispensable sinon mandatrice du monde contemporain.
Historiquement, l'école de type occidental que nos enfants fréquentent de nos jours a été introduite chez nous par des missionnaires chrétiens, désireux d'apporter la lumière du monde "civilisé" aux "nègres" qui étaient soi disant dans l'obscurantisme. Elle avait pour mission d'instruire les Africains des connaissances scientifiques des siècles de la lumière et de leur transmettre les valeurs de la civilisation occidentale. En tant qu’institution religieuse, l'école ne pouvait pas se départir des enseignements chrétiens. Ainsi, en plus des matières scientifiques, il était aussi enseigné des préceptes du christianisme. Alors, tous les enfants qui fréquentaient ces écoles, y compris les enfants musulmans, étaient contraints d'apprendre et de pratiquer cette religion. Par ce truchement, beaucoup d'enfants musulmans sont devenus des chrétiens, abandonnant ainsi la religion de leurs parents, et ceux qui ont tenté d'y rester sont devenus négligents dans la pratique de leur foi. C'est ainsi que se justifie l'argument de ceux qui pensent que la fréquentation des écoles classiques est incompatible avec l'islam. Mais avec le temps, les choses ont évolué, surtout avec la prise en charge de l'éducation et de la formation des fils du pays par L'état laïc et la révision des programmes qui n'intègrent plus l'enseignement religieux. Donc cet argument ne peut plus justifier que les enfants musulmans ne soient pas inscrits dans les écoles classiques. Mais la seconde interrogation est de savoir si la science moderne qu'enseigne l'école s'oppose-t-elle à la spiritualité musulmane? Ce qu'il faut savoir est que la science et la religion sont les deux moyens possibles pour les hommes d'acquérir le savoir. Ces deux moyens de connaissances s'occupent de deux domaines différents : le naturel et le matériel relèvent de la science et le surnaturel et la métaphysique relèvent de la religion. Elles ont par ailleurs une démarche différente. Le savoir religieux est du domaine de la révélation divine. Il suffit d'y croire (la foi). Tandis que les connaissances scientifiques s'acquièrent par un effort de recherche, de réflexion, de raisonnement. Cette divergence d'objet d'étude et de démarche a été accentuée par la confrontation historique entre le christianisme et la science pour la direction des hommes au cours de laquelle de nombreux savants scientifiques ont été persécutés voire tués pour avoir émis des théories scientifiques opposées au point de vue de l'église de l'époque. Il faut rappeler que la révolution française de 1789 fut l'aboutissement de cette lutte. C'est à partir de là qu'est née la conception générale que la science et la religion sont opposées. Cette conception demeure toujours aujourd'hui. Dans les milieux scientifiques, on prend les religieux comme des non civilisés, des ignorants et des gens manipulés. Les religieux de leur côté voient les scientifiques comme des athées, des mécréants, des égarés et des gens voués à l'enfer. Cependant, il faut le souligner, toutes les religions n'ont pas eu les mêmes rapports avec la science et n’ont pas eu les mêmes attitudes face à la science. Qu'est-ce que l’islam dit de la science? Quels rapports existent entre science et l'islam? Quel serait l'apport de la science à la spiritualité musulmane? Pour répondre à ces questions, il Il convient que nous ayons une même compréhension de ces deux notions. La science est l'ensemble des connaissances théoriques et pratiques sur un domaine donné, sur des phénomènes ou des objets. Elle répond à la question du "Comment" des choses et des événements. Ces connaissances sont bâties soit sur des principes évidents ou démontrables, soit sur des raisonnements vérifiés par l'expérimentation. Elle aboutit à des théories. Ces théories sont souvent construites par intuition, par induction ou par déduction. Une théorie scientifique n'est jamais absolue. Il y a presque autant de sciences, de spécialités scientifiques, que de domaines étudiés, mais les méthodes générales d’acquisition des connaissances restent les mêmes.
Quant à la religion, elle est l'ensemble des lois révélées et des croyances relevant du domaine de Dieu que les hommes doivent observer pour leur salut ici-bas et dans l'au-delà. Elle répond généralement au "pourquoi" des choses. L'islam est la dernière religion élaborée par Dieu pour guider. L'humanité au bonheur ici-bas et dans l'au-delà. Ses enseignements sont consignés dans le Coran et la Sunna du prophète Mohammed (SAW). Enfin, la spiritualité est l'ensemble des pratiques cultuelles visant à élever l'esprit humain vers son origine, Dieu. Elle constitue l'exercice pratique de la religion.
Science et l'islam, voilà deux domaines qui paraissent disjoints et contradictoires. Certes, ils ont en commun de détenir chacun une même réalité, le "pourquoi" et le "comment" des choses. Mais pour y parvenir, ils empruntent un cheminement distinct. Malgré cette différence, ils parviennent dans bien des cas aux mêmes résultats. En effet, l'islam ne s'oppose pas à la science et n'a pas eu de conflit avec elle. Au contraire, elle l'intègre parfaitement dans ses enseignements. Ainsi, le savoir islamique a essentiellement trois sources : premièrement par la révélation divine : "il a fait descendre sur toi le livre avec la vérité, confirmant les livres avant lui." Il fit descendre la Thora et l'Évangile auparavant, en tant que guide pour les gens, et il a fait descendre le discernement (le Coran). Ceux qui ne croient pas aux révélations d'Allah auront certes un dur châtiment. Et Allah est Puissant et détenteur du pouvoir de punir. C3V3-4
Deuxièmement, par l'inspiration divine grâce au niveau de spiritualité élevé des croyants. À ce propos, Dieu dit dans un hadith qudsi : "Mon serviteur ne cessera de se rapprocher de moi par des pratiques surérogatoires jusqu'à ce que je l'aime, et lorsque je l’aimerai, je serai l’oreille par laquelle il entendra, le regard par lequel il verra, la main avec laquelle il empoignera, le pied avec lequel il marchera. S'il me sollicite, certes je lui accorderai mes faveurs. S'il implore ma protection, je la lui accorderai."
Et troisièmement, par la méditation et la contemplation des créatures de Dieu : "En vérité, dans la création des cieux et de la terre, et dans l'alternance de la nuit et du jour, il y a certes des signes pour ceux qui sont doués... d'intelligence. Ceux qui, debout, assis, couchés sur leurs côtés, invoquent Allah et méditent sur la création des cieux et de la terre (et disent) "notre Seigneur! Tu n'as pas créé tout cela en vain, gloire à toi! Garde-nous du châtiment du feu" (C3 V190-191).
De ce qui précède, la science fait partie intégrante de l'islam. Elle y occupe une place importante. Les tous premiers versets du Coran révélés évoquent la science (C96 V1). Parlant de l'importance de la science, le Prophète dit "l'encre du savant vaut mieux que le sang du martyr". Et il a dit par ailleurs que "la recherche de la science est une obligation pour tout musulman et pour toute musulmane". En outre, de nombreuses révélations coraniques concordent parfaitement avec des découvertes scientifiques récentes. Par exemple, le théorème du Big Bang qui explique l’origine de la terre a été ainsi évoqué dans le Coran: "Il (Dieu) s'est ensuite adressé au ciel qui était alors fumée et lui dit ainsi qu'à la terre: 'venez tous deux de gré ou de force'". Tous deux dirent: "nous venons obéissant" C4I V11. Et dans cet autre verset, Dieu dit : "ceux qui ont mécru, n'ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte? Ensuite nous les avons séparés et fait de l'eau toutes choses vivantes. Ne croiront-ils donc pas" C21 V30. D'autres versets corroborent des découvertes scientifiques. Cela confirme l'origine divine du coran car aucun être humain à l'époque de la révélation du coran (7e siècle) ne pouvait imaginer ces vérités scientifiques.
Alors aucune forme de spiritualité islamique ne saurait s'opposer à la science. Au contraire, la spiritualité doit se nourrir par l'exercice scientifique. Car la science permet de connaître Dieu à travers ses créatures. Dieu l'a dit : "nous leur montrerons nos signes dans l'univers et en eux-mêmes, jusqu'à ce qu'il leur devienne évident que ceci (coran) est la vérité. Ne suffit-il pas que ton Seigneur soit témoin de toute chose?" C41 V53. Et il ajoute que les savants sont les croyants les plus convaincus. D'autre part, les Savants sont les plus méritants auprès de Dieu. "Dieu élèvera en degré ceux d'entre vous qui auront cru et ceux qui auront reçu le savoir." C58. Et au prophète de dire : "Celui qui prend une route à la recherche de la science, Dieu lui facilite l'accès au paradis." Il a dit aussi : "La supériorité du savant par rapport au dévot est comme ma supériorité au moindre d'entre vous." Puis il ajouta : "Dieu, ses anges, les habitants des cieux et de la terre jusqu'à la fourmi dans son trou et au poisson dans l'eau prient sûrement pour ceux qui enseignent la science aux autres."
Donc la spiritualité islamique inclut parfaitement la science. Elle encourage à sa recherche et à son enseignement. C’est pourquoi à une époque où la scolarisation est devenue obligatoire et presque "gratuite" pour tous les enfants, il n'est plus tolérable que les musulmans privent leurs enfants de la science et fassent d'eux des musulmans nécessiteux et des cas sociaux fruits des medersas et écoles franco-arabes mal organisées. Depuis L'avènement de l'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB), il y a des enfants musulmans qui fréquentent les écoles modernes et qui ont appris parallèlement l’islam et qui sont devenus des imams et intellectuels musulmans. Mieux, ces militants et militantes de l'AEEMB sont meilleurs pratiquants de l'islam que certains élèves des medersas et des écoles coraniques. En définitive, la science moderne ne s'oppose pas à la spiritualité, au contraire elle la renforce et facilite la compréhension de l'islam. Alors, musulmans, rattrapez votre retard en envoyant vos enfants à l'école. Mieux, il faut réformer les écoles franco-arabes et medersas en préservant leur statut d’écoles confessionnelles mais en appliquant le programme d’enseignement officiel du pays. On ne comprend pas d'ailleurs pourquoi l’Etat reste silencieux face à la situation de ces écoles. La réalisation des objectifs de l’"Education Pour Tous" et ceux du millénaire nécessite à la fois une mobilisation conséquente des ressources humaines. et une exploitation optimale de toutes les potentialités de l'éducation formelle, informelle et non formelle dans une perspective globale et intégrée. C’est là qu'apparaît la nécessité de la prise en compte et de l'organisation de l'éducation bilingue franco-arabe, particulièrement dans les medersas. Car celle-ci occupe une importante place dans l’enseignement privé au Burkina Faso. Dans certaines campagnes, elle constitue même le principal moyen d’enseignement et de formation des enfants et des adolescents. Par exemple, à la rentrée scolaire 2006-2007, le Ministère de l’Enseignement de Base et de l'Alphabétisation a dénombré 2299 écoles primaires privées dont 1621 écoles franco-arabes ou medersas, soit 71 % du total des écoles privées. Ces atouts confèrent à l'enseignement bilingue franco-arabe une place importante dans le paysage éducatif du Burkina Faso. C’est pourquoi, il s'avère nécessaire de réfléchir sur cette forme d'enseignement afin de la rendre plus performante et opérationnelle. Il y a eu certes des Tentatives, peut-être même qu'il y a des réflexions en cours, mais celles-ci n'ont jamais abouti ou n’aboutiront pas si l’État ne prend pas ses responsabilités face aux fondateurs de ces écoles et aux associations islamiques en soumettant à tous un cahier de charges à respecter, en subventionnant ces écoles, en y affectant des enseignants qualifiés tout en respectant le caractère confessionnel. Tout fondateur qui ne se soumettra pas à ces mesures sera prié de fermer purement et simplement. Le mutisme du gouvernement sur cette question n'a que trop duré ! Conséquence, beaucoup des fils du pays sont privés de l'éducation et l'objectif du millénaire pour le volet éducation risque d'être un vœu pieux.
La Preuve n° 24 - Octobre 2009
Plume du mois
INTERDITS ALIMENTAIRES EN ISLAM
Attention à ce que vous mangez ! L'évolution des modes alimentaires nous impose une grande prudence dans nos prises de repas de tous les jours. En effet, la propagation fulgurante des mets "prêt à porter", préparés et Conditionnés peut conduire bon nombre de musulmans à consommer des aliments interdits par leur religion. Les fast-foods, les pâtisseries, les conserves et autres boissons sont sources d'interrogations relatives à la licéité des aliments. Ces produits alimentaires posent donc des problématiques nouvelles qui se présentent aux musulmans vivant dans des pays où l'on n'applique pas les lois de l'Islam. Le musulman doit alors, tous les jours, faire attention et être sur ses gardes, tant le nombre d'occasions de tomber dans le péché est important.
Ainsi, parmi les difficultés rencontrées par les musulmans, nous trouvons au premier plan, tout ce qui concerne la nourriture. Les règles islamiques à ce niveau sont strictes et sans ambiguïtés. L'élément auquel les croyants devront faire sans doute le plus attention est la viande. En effet, parmi les animaux qui nous sont autorisés à manger, la seule viande qui nous est licite est celle d'un animal qui a été égorgé au nom de Dieu et qui fait partie de certaines catégories. (on trouve le bœuf, le mouton, etc.). Voici ce que nous dit le verset du Coran y relatif: "Certes, il vous est interdit la chair d'une bête morte, le sang, la viande de porc et ce sur quoi on a invoqué un autre que Dieu. Il n'y a pas de péché sur celui qui est contraint sans toutefois abuser ni transgresser, car Dieu est Pardonneur et Miséricordieux." Sourate 2, Verset 173
Mais il n'y a pas que la viande. En effet, il se trouve que dans nos pays, absolument alignés sur les mœurs dits de modernité, certains aliments tels que les biscuits, la margarine, le pain, etc. se composent d'éléments qui échappent à notre contrôle et qui souvent ne sont pas autorisés à la consommation pour un musulman. On peut citer entre autres les graisses animales des animaux n'ayant pas été égorgés au nom de Dieu, la graisse de porc fondue, etc. En outre, certains composés ou ingrédients qui sont la plupart du temps des adjuvants (colorants, conservateurs, etc.) sont fabriqués à partir d'éléments naturels ou synthétiques. Mais le Le problème, c'est que d'autres sont à base de produits que les musulmans ne peuvent consommer. Il convient alors de faire très attention et d'être sur ses gardes. Prenez l'habitude de vérifier ce que vous achetez, notamment dans les supermarchés, dans la liste des ingrédients du produit, ces adjuvants sont indiqués par la lettre E en majuscule, suivis d'un chiffre (exemple E102, E334...). Les problèmes nouveaux, pouvant mettre à rude épreuve la foi des musulmans dans les pays laïcs seront de plus en plus légion. Il appartient aux musulmans d'assumer et de consolider leur foi à chaque instant malgré ce contexte pour le moins difficile. C'est ça aussi une marque de piété qui caractérise le nouveau Djihad, le plus grand. L'idéal serait que les musulmans eux-mêmes s'engagent résolument à être artisans et non des simples sujets du changement des réalités du monde moderne. Cela passe par leur présence dans la chaîne de transformation alimentaire. Pour que la spécificité des musulmans soit prise en compte, il faut nécessairement - s'ils -e sont à l'raine de l'évolution scientifique. D'où l'impératif pour eux de s’encourager mutuellement dans la poursuite des longues études. Personne d'autre en dehors des musulmans eux-mêmes, ne viendra faire prévaloir leurs intérêts.
L'éléphant se trouvait au bord d'un ruisseau. L'eau coulait, claire et transparente. Il eut envie de boire. Il se pencha au-dessus de l'eau, trempa sa trompe et... plouf ! "Quoi ! Que ?... mais qu'est-ce que... AAAaaaannggggghh j'ai perdu mon œil !" s'écria l'éléphant au comble de la panique. Effectivement, son œil droit s'était détaché de son orbite et était tombé au fond du ruisseau. Le mastodonte chercha à retrouver son précieux globe. Il ne vit rien. Très inquiet, il agita sa trompe dans tous les sens, cherchant à saisir son œil dans le lit du ruisseau. Il remua tant et si bien que l'eau devint trouble. Plus il agitait sa trompe et plus le sable remontait, compromettant ses chances de retrouver une vue complète. Soudain, l'éléphant entendit rire à gorge déployée. Furieux, il releva la tête et vit, sur un rocher au bord de l'eau, une petite grenouille verte. Elle riait, elle riait... la bouche grande ouverte : coAH ! coAH ! coAH ! coAH !
— Tu trouves ça drôle. J'ai perdu mon œil et ça te fait rire ?!
— Ce qui est drôle, c'est de voir à quel point tu t'agites. Calme-toi, tout ira mieux !
L'éléphant, un peu honteux, suivit le conseil de la grenouille. Il se calma et cessa d'agiter sa trompe. L'eau redevint calme, peu à peu le sable retomba. Tout au fond du ruisseau, l'éléphant vit son œil, intact. Il le saisit avec sa trompe, le remit dans son orbite, à sa place. Sans oublier de remercier la grenouille verte.
Ce petit conte apparemment simpliste renferme une grande sagesse. L'éléphant perd un œil et ce n'est pas anodin : cette cécité soudaine, cette eau troublée, cette agitation, ce désespoir, c'est ce qui nous arrive lorsque nous perdons pied et que notre précipitation nous rend aveugles. Nous sommes momentanément... incapables d'interpréter avec lucidité ce qui nous entoure. Pour éviter cette désorientation, il existe une solution : attendre que la situation s'éclaire, que les nuages noirs se dissipent. "La précipitation vient du Diable ; Dieu travaille lentement."
La Preuve n° 24 - Octobre 2009
À la découverte du grand foyer coranique de Kiella
Par Bachar SOW
Dans notre série de présentation des anciens grands foyers coraniques au Burkina Faso, nous nous arrêtons dans ce numéro sur le foyer de Kiella dans la province du Bam (Ratenga), à travers le témoignage d'un ancien élève de ce foyer. Loin de nous la volonté de promouvoir l'école coranique traditionnelle dont la question de la réforme se pose aujourd'hui avec acuité à la communauté. Mais nous exerçons dans une certaine mesure notre devoir de mémoire sur ces hommes et leurs œuvres qu'il faut savoir apprécier dans un contexte précis. Et avec l'espoir qu'un jour les historiens réhabiliteront ce riche patrimoine. L'école de Kiella a été fondée dans les années 1930 par le grand maître Sawadogo Ali, communément appelé Kiella, originaire du village de Kourpéllé dans la même province. Il fit ses premiers pas dans l'apprentissage du coran à Kougrsinghin près de Pouy-tenga avant de poursuivre ses études au Mali. De retour au pays, après s'être constitué un groupe d'élèves, il se retira à Kiella, encore vide d'hommes, pour créer un foyer et avoir suffisamment de terre pour cultiver. Il est considéré comme le fondateur de la chefferie de cette localité car ce fut grâce à lui que le village s'est formé. Mais n'étant pas intéressé par la chefferie, elle fut assumée par le tout premier habitant, hôte du maître.
Pour mieux vous imprégner de ce que fut ce foyer et son fondateur, nous avons recueilli le témoignage de Souleymane Ouédraogo, domicilié au quartier Karpala de Ouagadougou, un ancien élève qui dit y avoir passé 27 ans en compagnie du grand maître et puis de son neveu. "Moi, disait-il, j'avais la chance d’être considéré comme un fils de la Cour du maître, j'étais au courant de tout ce qui s'y passait même pendant la nuit. La figure du grand maître Kiella Moré fut un patriarche, un savant, un homme de pardon et un assembleur. Nous ne l'avons jamais vu en dispute avec quelqu'un. On pouvait facilement prendre son élève pour lui-même tant il était modeste dans sa tenue vestimentaire. Il attachait beaucoup d'importance à l'abnégation dans les études de la part de ses élèves. Il n'obligeait personne pour les travaux champêtres mais il était plutôt rigoureux pour ce qui est des études. Il fut un homme de science occupé en permanence à enseigner et à traiter des questions théologiques. On le déplaçait fréquemment à Ouagadougou à la communauté musulmane pour donner son avis sinon trancher des questions théologiques. Comme cela s'imposait à l'époque pour ceux qui voulaient s'acquitter du 5e pilier de l'islam, Kiella Moré effectua le pèlerinage à la Mecque à pied, ce qui constitue un témoignage patent de piété au regard des épreuves liées à celle-ci. Il était accompagné de 70 hommes, je connais personnellement des gens parmi eux. Il demeura à la Mecque pendant 3 ans pour étudier l'islam. Pendant ce voyage aux lieux saints, sa forte personnalité marqua les Arabes au point qu’ils lui proposèrent une femme et lui offrirent deux chameaux. Il déclina l'offre de la femme de crainte de ne pouvoir entretenir une épouse arabe mais emporta les chameaux. J'ai vu les animaux de mes yeux dans la cour. C'est à sa mort qu'ils furent sacrifiés pour la cérémonie de doua.
Kiella Moré a incarné les enseignements de l'islam qu’il dispensait lui-même à des milliers d'élèves. Là-dessus Souleymane Ouédraogo est catégorique : "si un jour vous apprenez qu'un ancien élève de Moré fait de la magie c'est qu'il l'a apprise ailleurs" avant de marteler : "le marabout charlatan a une beauté de fleur qui se fane le soir car ce n'est pas la vérité."
"Kiella Moré," explique Souleymane Ouédraogo, "était si convaincu que c'est l'enseignement seul qui change l'homme si bien qu'il pouvait... même accepter des élèves voleurs, fornicateurs, menteurs, mais il expulsait sans délai celui qui refusait d'apprendre."
La célébrité du foyer et l'organisation de l'enseignement
Le foyer de Kiella fut l'un des plus grands foyers coraniques dans les espaces du Burkina. Ces foyers ont été un véritable vecteur de l'islamisation de l'Afrique subsaharienne en général et du Burkina en particulier. "Le foyer, explique Souleymane Ouédraogo, ne s’éteignait jamais même en saison hivernale. Le tas de fagot ne s'épuisait jamais si bien qu'une poule pouvait pondre des œufs en dessous."
Un important nombre d'élèves est passé par là. Souleymane Ouédraogo estime à environ 5000 le nombre d'élèves qui ont étudié le tafsir chez Moré ; pour le nombre total, il avoue ne pas pouvoir estimer le nombre car il s'agit comme ailleurs de plusieurs promotions qui s'y sont succédées. "C'était comme un collège, on ne pouvait pas se connaître même quand on était de la même promotion sauf les grands élèves proches du maître qui l'aidaient à assurer l'enseignement. Beaucoup de grands noms de la prédication islamique au Burkina y ont séjourné, qui pour approfondir leurs connaissances religieuses, qui pour leur formation intégrale. "J’ai personnellement vu à Kiella El HADJ Abdoul Salam Tiemtoré, El Hadj Djébréde de Zinko (Kaya), El Hadj Ibrahim Koanda, même le grand maître de Nagraogo." L'enseignement était assuré par le grand maître lui-même et assisté de ses anciens élèves qui avaient accepté de rester.
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La Preuve n° 24 - Octobre 2009
Humeur
Les inondations du 1er septembre dans le centre du Burkina restent au cœur de l'actualité nationale. Il s'est dégagé un quasi-consensus dans la façon de faire face au péril des populations touchées. Mais avec le recul, nous faisons trois remarques importantes que l'on peut ne pas partager. Premièrement, l'idée de faire participer toute la population à l'élan de solidarité est une trouvaille originale et salutaire. D'abord parce qu'elle vient rappeler la nécessité de nous entraider et le devoir que chacun a vis-à-vis de l'autre. Ensuite, elle nous enseigne que notre salut vient d'abord de nous-mêmes et non du secours et de la pitié des autres. Et cela, nous ne l'appliquons pas suffisamment dans notre quête pour le développement. On ne doit pas penser que ce sont les autres qui vont nous apporter leur aide pour qu'on se développe. C'est avant tout notre affaire.
Deuxièmement, la façon dont se sont organisés les gestes de solidarité pose quand même un problème d'éthique. La cérémonie de lancement avait plus une allure d'opération publicitaire et de relations publiques. Visiblement, il ne fallait pas être en reste et il fallait saisir cette opportunité d'être vu à une heure de grande audience et devant le président himself. L'éthique du don et du bienfait commande en premier lieu la discrétion. Sans remettre en cause la pertinence d'une telle action et sans douter de la sincérité de ceux qui ont laissé parler leur cœur, il aurait fallu quand même mettre la bonne manière.
Troisièmement, une chose est de Collecter des fonds et une autre est de savoir quoi en faire. Les problèmes des sinistrés sont si énormes et si disparates que l'on se demande qu'est-ce que le gouvernement va faire exactement au profit de ces personnes. Et jusqu'à présent il s'est contenté de les reloger sous des tentes et de leur donner à manger et à boire sur ces sites. Mais le plus difficile c'est la question de la reconstruction de leurs habitations détruites par la furie des eaux. Avant il faut leur trouver des terrains alors qu'ils étaient en zone non loties avec toutes les difficultés afférentes à l'attribution des parcelles. Le plus dur est certainement à venir !
■ Suite de la page 7
...auprès de lui. "Il sortait le matin au foyer situé devant la cour, pour ne rentrer que vers midi. Quand il rentrait c'était juste pour sa sieste pour ressortir à la prière de zuhr et ne rentrer que vers 21 heures." "Une chose nous était très difficile, c'est l'accès au coran. Le maître mettait un coran détachable à la disposition des élèves." Alors on s’organisait par groupes de 5 à 10 en fonction du niveau. On partait prendre la partie qui correspondait à notre niveau qu'on exposait dans une calebasse de façon à permettre à chaque membre du groupe de recopier sur son ardoise et on remettait aussitôt les feuilles après. Après quoi on allait devant le maître pour se faire répéter jusqu'à l'assimilation et le scénario recommençait. Les livres islamiques venaient de la Côte d’Ivoire et du Niger. On ne trouvait pratiquement pas de papier. Un morceau de papier paraissait plus précieux que l'argent à l'époque explique Souleymane Ouédraogo.
L'enseignement était conduit de telle sorte qu'il y avait une sorte de vacance d'un mois pour permettre à tous et surtout au maître de se reposer. On se consacrait alors à la chasse et autres petites occupations. Le maître lui-même prenait le plaisir d'aller à la chasse. Il nous autorisait même à jouer au ballon. Dans la progression, à chaque hizb, on avait coutume de faire des offrandes. mais cela se faisait sans restriction, dans la liberté totale, il en était de même quand on finissait le coran. L'on était alors libre de rentrer chez soi pour organiser une cérémonie de doua à sa convenance sans aucune restriction du maître. Mais en signe de reconnaissance bon nombre des élèves choisissaient d'organiser les cérémonies marquant la fin de lecture du coran chez le maître.
A un moment donné de l'évolution du foyer, le maître le confia à son neveu du nom d'El hadj Malam Tasséré pour se retirer discrètement dans un autre village du nom de Mawarida. "Nous sommes restés avec le neveu," précise Souleymane Ouédraogo, "mais nous allions de temps en temps lui rendre visite." Il paraît que c'est la dépravation des mœurs chez les habitants de Kiella devenus très nombreux qui expliquerait cette attitude du maître. C'est à Mawarida qu'il finit ses jours à l'âge de 80 ans au moins.
Aujourd’hui ce qui reste du foyer est toujours animé par son fils Ousmane après la mort de El hadj Malam Tasséré il y a 4 ans. C'est là le témoignage sur la vie d'un homme dont l'histoire reste à écrire, un homme de foi mais aussi un acteur important de la diffusion de l'islam dans les espaces du Burkina jadis dans l'adversité tenace du colon. NB : nous nous sommes contentés de transcrire les noms des localités dont l'orthographe reste à vérifier.
La Preuve n° 24 - Octobre 2009
Leçon de vie
Nostalgies d’un jeûneur
Par Idriss
Ramadan est parti. Au revoir, ai-je envie de dire ou peut-être adieu (Allahou a'alamou). Un mois de tous les superlatifs, dit-on, aux pouvoirs spirituels indescriptibles. Comment l'oublier! Je me souviens encore...
... de celui que j'étais avant son arrivée. Ma fréquentation des mosquées était peu, si elle n'était pas rare. Beaucoup de mes prières étaient exécutées sans que la présence divine humecte mon esprit. J'étais plus tourné vers le terrestre. Les actes surérogatoires de tout genre ne me suscitaient que sentiments de répulsion. Au contraire, mes regards se posaient sur tout, traînaient sur lîn-terdit et même, très souvent, s'y accrochaient. Le Coran : j'ai seulement pu lui consacrer de temps en temps un regard furtif et un seul coup de dépoussiérage (Qu'Allah me pardonne !). Je me sentais éloigné de Dieu. C’était d'ailleurs évident puisque je respectais peu Sa volonté. Au fond de moi j'en étais conscient. Mais c'était comme si j'étais entraîné dans un élan négatif dont je n'osais imaginer l'aboutissement mais pour lequel, en même temps, je ne disposais d'aucune capacité de freinage.
Combien de fois m'étais-je imposé une lecture coranique, une prière nocturne, une prière d'exaltation, une visite fraternelle, une diminution voire un abandon de mes activités télévisuelles, des causeries futiles? Autant de fois qu’il m’en a fallu pour les reporter au matin, au soir, à demain, à la semaine prochaine... Si j'avais suivi le prophète Mohammad (SAW) : "Ne remettez pas à demain ce que vous pouvez faire aujourd'hui." Et Allah m'envoya Ramadan! Alhamdou lil-lah. Je me sentis fleurir, renaître en spiritualité. J'arrivais à la mosquée avant tout le monde. Je me mettais derrière l'imam. Après quelques rakates facultatives, j'empoignais un Coran et le lisais. Ainsi je participai à toutes les prières obligatoires et surérogatoires de jour comme de nuit. J'ai terminé trois fois la lecture entière du Saint livre. C'est que mon cœur y était. Je m'étais découvert une certaine facilité et un entrain extraordinaire à adorer Allah. L'ambiance y était pour grand-chose aussi. Comment ne pas se fidéliser à ces multiples, uniques et lourds aaamiine qui fusaient des mosquées et qui embaumaient les cœurs? Comment ne pas se souvenir de ces dizaines de personnes qui psalmodiaient inlassablement le Coran? Rien qu'à les regarder, je me sentais galvanisé à faire pareil. Comment oublier cette ambiance de rupture: les frères et les sœurs, assis, accroupis, debout, côte à côte, qui avec une datte, qui avec des fruits, qui avec du jus; c'était tout simplement l'expression d'une fierté d'avoir obéi au Créateur et l’espoir d'avoir Son agrément le jour de la résurrection. A propos, j'ai en mémoire ces paroles du noble messager (SAW) : "le jeûneur a deux joies : la première quand il rompt et la deuxième quand il rencontrera son Seigneur". Toute chose qui suppose que son jeûne ait été agréé. A y penser très profondément, cela m'inquiète à plus d'un titre. Quel est l'état de mon Ramadan? Sincèrement cette question m'angoisse. Pour cause Allah ne dit-il pas : "ne vous purifiez vous pas vous-même; Allah purifie qui Il veut..." Mes péchés ont-ils été effacés? Etais-je suffisamment sincère quand je demandais leur absolution à Allah? N'ai-je pas oublié de réparer un tort? Mes invocations ont-elles été présentées avec la concentration nécessaire pour être exaucées? Mes jeûnes, prières, lectures coraniques, actes de charité ont-ils été réalisés avec la dose de sincérité indispensable à leur validité? Il y a de quoi s'inquiéter. Le prophète SAW ne nous a-t-il pas mis en garde contre ces éventualités? Ghazzali dit que tu peux Savoir que ton jeûne est agréé si ses effets se remarquent dans tes actes après Ramadan. Alors, dans ce cas c'est vraiment grave. Il n'y a qu'à faire le constat. Les mosquées ont maigri, il n'y a plus de place pour ranger les corans, les mauvais actes ont été décongelés, les paroles mensongères, les médisances sont sorties de leur hibernation. C’est facile de parler des autres et toi-même? C'est vrai. Je ne suis pas mieux qu'eux. Depuis le départ de Ramadan, je n'ai lu le coran qu'une seule fois. J'arrive à regarder la TV jusqu'à minuit, mais j'ai du mal à exécuter mes chafi et witr pendant la nuit. Pour la prière de Soubh, ma maison a remplacé la mosquée. Depuis Ramadan, je n'ai fait aucun acte de charité. A cette allure, je vais démériter la récompense qu'Allah a promise dans le verset de la sourate 32 "ils s'arrachent de leurs lits..." Seigneur Allah, par Ta miséricorde, purifie mon jeûne de toute impureté, et agrée-le pour moi. Exauce mes voeux, pardonne mes Péchés car il n'y a que Toi qui puisse le faire ! Mon Seigneur mérite mieux. Il a été sincère avec moi en me disant ceci : "Ô vous qui avez cru, le jeûne vous a été prescrit comme il l'a été à ceux qui vous ont devancés, ainsi atteindriez-vous la piété". Il veut à travers ce jeûne me rapprocher de lui par la piété. Rapprochement duquel, je tirerai le salut qu'il m'accordera ici et à l'au-delà.
Mais seulement voilà. J'ai faibli après ce mois. S'il faut avancer de dix pas dans Ramadan et reculer de mille autres après, je ne me rapproche pas du tout. Bien au contraire. Ce verset et cet autre "souvenez-vous de moi, je me souviendrai de vous..." m'enjoignent cependant de garder le cap jusqu'aux ramadans prochains. C'est un peu comme si j'ai un long trajet à parcourir. Chaque année, Allah me réduit la distance pendant Ramadan. Si je veux arriver à destination, je dois continuer à marcher, ou dans le pire des cas, attendre là où Il m'a déposé. Mais si je fais marche arrière, à petits pas ou à grands pas, Ramadan Prochain me trouvera à la case départ ou loin. Qu'Allah m'en garde ! Et puis, ce mois béni a établi et renforcé une certaine intimité entre mon Créateur et moi; je dois avoir honte de tout foutre en l'air en m'éloignant de lui, en l'oubliant. J'ai tout intérêt à maintenir ces relations au chaud, à garder les contacts surtout qu'il me garantit : "souvenez-vous de moi, je me souviendrai de vous". En plus je sens un certain illogisme en mon être dans cette façon saisonnière d'adorer Allah. Ramadan est parti certes, mais Allah est hors du temps et "je n'ai créé les djinns et les humains que pour qu'ils m'adorent", me rappelle-t-il. Autrement dit, seule ma mort peut justifier l'arrêt de ma mission d'adorateur d'Allah. J’ai intérêt à préserver les acquis de Ramadan. Je n'ai vraiment pas le choix, à défaut de le retenir lui-même. Ses effets, je dois les faire perdurer pour plusieurs raisons. Quelqu'un a dit que le temps perdu ne se rattrape jamais, celui gagné aussi. Pourquoi détruirais-je ce que j'ai construit à coup d'abstinence et de privation? Pourquoi détruire ce qui est précieux? Il faudrait manquer de bon sens pour le faire. Il y a aussi que ce Ramadan pourrait bien être mon ramadan d'adieu, mon ticket du paradis. Dans ce cas ce serait malheureux de le déchirer pour quelque raison que ce soit.
Ramadan m'a beaucoup enseigné. J'ai appris à contrôler mes yeux, mes oreilles, mes pieds, mes mains, mon ventre, mon esprit. J'ai appris à me maîtriser, à endurer. D'esclave de mes passions, j'en étais devenu maître. C'était seulement à ce moment que je découvris la beauté et la facilité de la vie. Cette attitude positive que cultive Ramadan est indispensable à tout individu pour "vivre avec les Hommes et être avec Dieu".
Alors pour revivre Ramadan, je remonte des abysses de l'oubli, ces adresses de Dieu qu'il m'a laissées : prières, jeûnes, actes de bienfaisance, lecture coranique, demande de pardon, invocations, évocations, etc. Pour me recréer une ambiance ramadanique, j'ai observé le jeûne lundi et jeudi passés ; la Veille, j'ai exécuté quatre rakates à partir de minuit en lisant deux parties du Coran; j'ai fait le witr et le quounoute accompagné des aamiine comme à la mosquée : c'était doux. Chaque matin, je lis une partie du Coran et une autre le soir. Inchallah, chaque mois je finirai le Coran. Seigneur Allah, aide-moi à me souvenir constamment de toi, à te remercier en permanence et à toujours perfectionner mes actes d'adoration. Aamiine !
■ La Preuve n° 24.- Octobre 2009
Société & Développement
CHOMAGE AU BURKINA
Des raisons de s’inquiéter
== Par L'Epervier ==
Le chômage est un phénomène suffisamment préoccupant au Burkina Faso. C'est un secret de polichinelle ! Le rapport entre l'offre très basse et la demande qui monte en flèche fait peur. Les initiatives pour inverser la tendance, quoique louables, sont comme une goutte d'eau dans la mer. L'avenir est incertain.
Y.K. est un jeune homme bien bâti. Après son BAC obtenu en 2001, il s'est inscrit à l'université de Ouagadougou à l'Unité de Formation et Recherche en Science de la Vie et de la Terre (UFR/SVT). Les deux années passeront relativement bien. Mais après le DEUG, les difficultés de tous ordres se dresseront sur le chemin du jeune étudiant : problème d'alimentation, de soins, de logement, de déplacement, etc. Son esprit est désormais accaparé par les soucis. Ses parents qui n'ont pas les moyens comptent d'ailleurs sur lui. Où trouver des moyens pour faire face à ses problèmes existentiels ?
Ses études commencèrent à prendre un sérieux coup et finiront par s'"immobiliser", car n'ayant pas pu dépasser le cap du DEUG après plusieurs réinscriptions. Il se résolut à faire les concours, tous niveaux confondus, BEPC, BAC, DEUG. Trois ans après une sérieuse recherche, tapant à toutes les portes, aucune ne s'est ouverte à lui. Pour survivre, il se retourne vers la vacation puisque son niveau DEUG lui en autorise.
Première destination, dans la province de la SISSILI où il obtint un contrat dans un collège. Pendant les 9 mois que dure l'année scolaire, il s'y est "caché". Loin de Ouagadougou. Pendant les vacances, il revient dans la capitale pour préparer encore ses concours. Malheureusement, les problèmes qu'il y avait fuis s'agrippent de nouveau à lui. Les quelques économies qu'il avait faites par la vacation lui ont juste permis de rembourser les crédits qu'il avait contractés. Quelques semaines après son retour à Ouagadougou, il avait encore commencé à contracter de nouveaux crédits. Arriva encore la rentrée scolaire 2007/2008. Il n'a pas eu de concours. Il fallait encore repartir en province pour la vacation. Cette fois-ci, la destination, la province du Passoré. Il y passa encore 9 mois. Les vacances venues, le revoilà à Ouagadougou pour encore préparer les concours, et revoilà encore ses dettes. Après épongeage de ces dettes, il ne lui restait plus rien, le scénario reprend. À la rentrée scolaire 2008/2009, il reste au Passoré mais change d'établissement. Il était encore à Ouagadougou pour ces vacances qui viennent de finir. Il a encore passé les concours de la Fonction publique. Il en a fait plusieurs. Au moment où nous bouclions ce numéro, il lui restait un seul concours qui n'était pas sorti. Tout le reste n'a pas encore marché. Déçu, découragé, il se pose de multiples questions sur son avenir. Doit-il faire comme ce jeune homme de 24 ans qui se déguisait en prostituée et qui endormait ses victimes à l'aide de somnifères avant de les dépouiller et qui, par ce procédé, est arrivé à se faire des millions de francs CFA en plus de beaucoup de portables et d'autres matériels ? Non ! La foi et l'éducation de Y.K. ne lui permettent pas cette abomination. Doit-il retourner au village cultiver ? La formation qu'il a reçue à l'école et à l'Université ne le prédispose pas. Cependant, il a suivi avec beaucoup d'intérêt un documentaire à la Télévision Nationale du Burkina intitulé "la terre ne ment pas" où on présente des agro-businessmen multimillionnaires qui n'ont rien à envier à un fonctionnaire burkinabè, fusse-t-il un haut cadre. est impressionné. C’est bien mais... comment un pauvre jeune Burkinabè, qui ne peut pas s'assurer la ration alimentaire quotidienne et qui n'a pas de bras longs, peut y arriver ? Allez répondre. Doit-il tenter sa chance à l'immigration ? Y.K. préfère rester dans son pays. Finalement, que doit-il faire ? Que faut-il faire pour construire sa vie, s'occuper de ses parents ??? C'est la dictature du chômage. La situation est inquiétante. La situation que vit Y.K. est celle de milliers de jeunes Burkinabè. On peut le constater aisément. Dans les rues de tous les quartiers de Ouagadougou, vous trouverez des jeunes agglutinés autour d'un pot de thé qu'ils sont en train de siroter, pour tuer le temps qui court en leur défaveur. L'offre d'emploi à laquelle prétendent ces jeunes est très basse. Illustration : plus de 350 000 candidats sont allés à l'assaut de 7000 emplois "disponibilisés" au niveau de la Fonction publique pour la session 2009. C'est dire que plus de 340 000 resteront donc dans les placards auxquels de milliers d'autres jeunes qui sortiront des universités et autres instituts viendront s'ajouter. Quand on fait des projections dans l'avenir au regard de la forte augmentation du nombre des demandeurs face à l'offre qui n'a pas la même dynamique de croissance, l'on doit comprendre que dans 5 ans, 10 ans..., il y aura problème. En effet, pour 1000 diplômés sortant de l'enseignement supérieur, seulement 250 (soit 25%) sont absorbés par le marché de l'emploi. Et selon les projections de l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD), la population active de 15 ans et plus devrait augmenter de 140 000 à 150 000 personnes par an jusqu'en 2010, puis de plus de 160 000 personnes par an entre 2010 et 2015. Or, la création d'emploi de ces dernières années tournerait autour de 20 000 emplois par an. La situation est inquiétante : angoissés et poussés au désespoir, les jeunes seront capables de prendre des risques. Sans travail avec un avenir plus qu'incertain, Ils développeront, avec le goût des armes et de la drogue, une culture de pillage, de gangstérisme et de barbarie", prévient Dr. Noël Kadia, enseignant-chercheur congolais. Déjà, il ne se passe pas une semaine sans que les forces de l'ordre ne présentent à la presse un réseau de bandits qui écument les populations.
Rien que la semaine du 28 septembre au 2 octobre dernier, la police de Pouytenga a saisi 102 kg de chanvre indien et de cannabis (des drogues) des mains d'un groupe de bandits. Le 28 septembre, un car de la société STAF a été attaqué par des bandits armés qui ont dépouillé les passagers de leurs biens et blessé certains par balle, en pleine journée, sur l'axe Ouaga-Koudougou.
Pendant ce temps, la brigade de recherche de Boulmiougou présentait le 1er octobre 10 délinquants qui opéraient dans l'arrondissement. Deux véhicules dont une berline, 15 motos JC, 41 bouteilles de gaz, 26 foyers à gaz, un réfrigérateur, un ordinateur complet, une charrette à traction asine, etc., ont été volés par ces bandits. Dans la nuit du 29 septembre ce sont deux enseignants qui ont été assassinés à Loumbila. Le ministre de la Jeunesse et de l'Emploi, Justin Koutaba n'en démord pas : "Dans un Pays en Voie de Développement (PVD) comme le nôtre, le chômage, le sous-emploi et la pauvreté constituent des problèmes de fond pour le développement durable, car pouvant compromettre les droits humains fondamentaux, affecter la dignité des communautés et être une menace pour la stabilité sociale, économique et politique", reconnaît-il. Et de tenter d'expliquer les causes du chômage par le fait que "le potentiel de création d'emplois décents dans les PVD et particulièrement au Burkina Faso est relativement peu élevé en raison de la faiblesse de la productivité du secteur agricole, du caractère embryonnaire du secteur industriel et de la croissance rapide de la population".
Le combat est rude. Conscientes de la situation, les autorités politiques ont engagé des initiatives en vue d'une meilleure employabilité des jeunes. d’initiatives sont développées par l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE). Elle s'investit dans l’appui à l'insertion socioprofessionnelle en mettant l'accent sur la formation et l'intermédiation entre les employeurs et les demandeurs d'emploi sur le marché de l'emploi. Au nombre des activités menées, l'on peut citer, entre autres, l'accueil et l'enregistrement des demandeurs d'emploi ; le placement des demandeurs d'emploi à travers le traitement des offres d'emploi et la prospection dans les entreprises ; le développement des stages d'initiation à la vie professionnelle d'une durée de 3 à 6 mois ; l'organisation de sessions de formation en techniques de recherche d'emploi permettant aux jeunes diplômés d'avoir des méthodes et des techniques appropriées qui facilitent l'obtention d'un emploi salarié sur le marché de l'emploi. Les activités telles que l'organisation de sessions de formation en entrepreneuriat (technique de création d'entreprises) ; l'assistance technique aux promoteurs de micro ou petites entreprises dans le montage de dossiers de projet à soumettre pour financement aux institutions bancaires ou financières ; l'intermédiation dans la recherche de financement au profit des promoteurs de micro ou petites entreprises. On peut aussi citer le Programme de formation aux métiers (PFM) de 50 000 jeunes sur la période de 2006 à 2010, soit la formation de 10 000 jeunes par an sur toute l'étendue du territoire national. Toutes ces initiatives, quoique encourageantes, ne sont qu'une goutte d'eau dans la mer. Et dans bien des cas, ces activités sont mises à rude épreuve par le favoritisme, la corruption et la fraude. Aussi, les réformes du système éducatif pour une meilleure adéquation entre formation et emploi restent à gagner, dans un contexte de crise économique. La lutte est bien rude, d'où l'angoisse justifiée d'une jeunesse de plus en plus nombreuse.
La Preuve n° 24 - Octobre 2009
Zoom Musulmans, où sont vos écoles?
Par E.A.C
Finis les vacances scolaires. Nous sommes à la rentrée des Classes et comme toujours le souci pour les parents de trouver une bonne école pour leurs rejetons est réel. La problématique de la réussite scolaire des enfants et de leur éducation conformément aux préceptes de l'islam est une équation pour nombre de parents musulmans. Comme nous le savons déjà, la grande partie de l'éducation des enfants est laissée aujourd'hui à l'école. Certains parents n'hésitent donc pas à inscrire leurs enfants dans les écoles chrétiennes, pourvu qu'ils y obtiennent leurs diplômes. Mais malheureusement, ils constatent quelques années après que les enfants deviennent autre chose. Ils auront certes obtenu leurs diplômes, mais auront perdu leur islam. De ce fait, il est plus que nécessaire de trouver des structures éducatives de très bonne qualité et qui enseignent les préceptes de l'islam. On pourra toujours reprocher à ces parents leurs choix. Mais qu'est-ce que la communauté islamique leur a proposé ou leur propose aujourd'hui ? Visiblement pas grand-chose. Après plusieurs Décennies d’existence, les associations islamiques sont restées toujours au stade des disputes sur des questions saisonnières telles que le hadj. Et elles n’ont œuvré dans le domaine de l'enseignement que dans la construction des medersas. Mais pas la moindre structure éducative dans l'enseignement classique.
En effet, du préscolaire au supérieur, la présence de structures éducatives islamiques est presque nulle. Au préscolaire, un seul jardin d'enfants à Ouagadougou (Le jardin Iqra). Au primaire, zéro école. C'est le même constat au supérieur. Quant au secondaire, on peut se réjouir d’un début de solution avec quelques établissements à Ouagadougou, un à Bobo et un à Banfora. Mais beaucoup d'efforts restent à faire au niveau de certains d'entre eux afin de leur donner toute la dimension du label islamique.
Où sont passés les musulmans, et leurs multiples associations ? C'est pourtant dans leurs sources que le premier verset révélé fait l'éloge de la plume comme étant l'instrument de la science, de la civilisation et de la culture de l'homme. Ce verset du Coran les invite au savoir : "Lis au nom de ton Seigneur qui a créé". Où sont donc les musulmans après avoir lu et médité ce verset ? Certainement en train de parler et faire l’éloge des premiers musulmans qui ont fait la grandeur de l’islam et qui ont apporté de grandes choses au savoir moderne. Oui, il y a eu beaucoup de savants musulmans à la base des découvertes de la science moderne. Des savants comme Al-Khwarizmi, Avicenne, Ibn Nafis, Averroès, Al Khazen, etc. ont participé à l'évolution des connaissances scientifiques. Quelle nostalgie ! Cette génération avait bien compris les propos du Seigneur : "Est-ce que ceux qui savent et ceux qui ne savent pas ont la même valeur ?". Aujourd’hui, se souvenir de cette belle période de l'islam où le monde musulman a été sans conteste la source du savoir universel, c'est bien. Mais comme disent les commerçants, c’est bon mais c'est pas arrivé. Il faut donc arrêter d'être nostalgique du passé et penser à autre chose. Il faut agir. Car La communauté n'aura pas les cadres qu'elle désire avec des souvenirs du passé. On nous dira que les catholiques sont à ce stade parce que depuis la colonisation ce sont les écoles catholiques qui existaient. C'est peut-être vrai en partie. Seulement en partie. Mais qu'en est-il de l'église protestante ? Et qui nous oblige à prendre les mêmes voies ? On doit pouvoir créer notre propre voie de développement. Il appartient aux organisations islamiques et à tous les musulmans de concevoir, d'investir dans l'édification de leur propre système d'enseignement. Ce ne sont pas les ressources qui manquent. En effet, les medersas qui ont déjà fait leurs preuves sont en quantité importante et nous sommes déjà à 3 universités islamiques (2 à Ouaga et 1 à Bobo qui ouvre ses portes cette année). Il est temps de penser à investir dans l'enseignement classique. Certaines associations islamiques ont commencé avec la réalisation d'infrastructures scolaires. Ces organisations doivent être plus diligentes dans la concrétisation. de leurs projets éducatifs au risque de décevoir. Pour l'instant, la situation est très inquiétante. Il est honteux pour les musulmans d'être à ce stade d’organisation de leur système éducatif. En attendant, ils continueront d'être des nostalgiques de leur passé et de regarder le train du développement partir sous leur nez. "Le savoir est la chose la plus précieuse que peut perdre un musulman" hadice.
Voilà comment Allah et son messager (saw) désirent que tu sois avant de te marier... Par S.S. Chère sœur musulmane vertueuse, Iblîs et ses comparses n’attendent que l’occasion de te nuire et ne te veulent que du mal. Tu es l’arme qu'ils désirent utiliser pour anéantir la jeunesse musulmane, tu deviendras à ce moment-là leur victime anéantie, telle une feuille réduite en cendres. La beauté et le charme qu'Allah t'a donnés sont quelque chose par laquelle Il a voulu te distinguer de Ses autres créatures et t'inciter à Le remercier et Lui obéir, non pas à renier ces Bienfaits et tomber dans le péché. Allah veut pour toi la chasteté, il t'y encourage et t'a évalué en te prescrivant le voile, tout ceci en sorte que tu sois dans la communauté une source bénéfique et un élément constructif. La période venant avant le mariage est l'une des plus dangereuses dans la vie de la femme musulmane, vu les problèmes rencontrés, les nombreux penchants et les pensées étranges. C’est une période durant laquelle le désir est incité et durant laquelle Iblîs le maudit travaille à la pervertir. Il envoie ses complices contre toi, te rendant beau le mauvais et mauvais le beau ; et il fausse la charge. Si tu ne connais pas ses pièges et si tu ne t'en défends pas, il te prendra dans son filet et t'enverra à ses flammes. Ce sera pour toi la grande perte dans ce monde et le châtiment douloureux dans l’au-delà. La douleur de ces amitiés nouées avec les hommes... le regret de ces conversations téléphoniques... la détresse engendrée par le vice rendent impossible à la femme pudique de franchir cette... Mais pour la femme dévergondée, le goût de cette douleur est plus sucré que le miel, celui de ce regret est plus doux que l'eau fraîche et celui de cette détresse plus agréable que le couffin. Ainsi imagine-t-elle ! Ou plutôt c'est ce que lui a fait croire le diable qui l'a égarée en sorte que l'infamie se produise, puis il s'exclamera : "Je ne vous suis d'aucun secours et vous ne m’êtes d'aucun secours" (Sourate Ibrahim v22). C'est alors que viendra le regret intense mais le temps n'y est plus.
Alors ! Ne voudrais-tu pas savoir comment Allah et Son messager (saw) veulent que tu sois avant de te marier ? Une femme chaste : Allah et son Noble Messager (saw) veulent que tu sois durant cette période une femme chaste, loin de tout attirement des désirs et de toute mauvaise fréquentation, attachée à l'éthique islamique et à la voie des prédécesseurs pieux. Allah a dit : "Les femmes vertueuses sont obéissantes, et protègent ce qui doit être protégé, pendant l'absence de leurs époux, avec la protection d'Allah" (Sourate Nissa v 34)
La vertu est la vertu de la religion et du comportement. L'obéissance est l'obéissance envers Allah et Son messager (saw). La préservation pendant l’absence désigne la préservation du sexe, le rattachement à la pudeur, l'observation des limites d’Allah et de Ses ordres, l'éloignement de Ses interdits et le rattachement à la Sunna du Messager (saw). Ne t'en détourne donc pas pour une passion ou un désir. L’âme, certes, incite vraiment au mal sauf lorsqu’Allah veut faire miséricorde.
Le Messager d'Allah a dit : "Quiconque recherche la chasteté, Allah la lui octroiera et quiconque recherche la suffisance, Allah la lui octroiera" (Rapporté par Al-Bukhari). La chasteté prouve la droiture et la pureté de la femme musulmane. Ne sois pas triste si le mariage tarde, cela n’est dû qu'à un bien si Allah le veut. Il se peut qu'Allah te donne par la suite un mari vertueux qui t'aidera dans ta religion et ta vie. Par contre, il se peut que si le mariage soit trop précipité, tu n'en retires que malheur et amertume. Combien de femmes ne sont restées mariées qu'une courte durée puis ont divorcé à cause du mauvais comportement du mari, de ses agissements peu recommandables ou de la faiblesse de la pratique de sa religion?
Une femme noble : Certes, Allah et Son Messager (saw) veulent que tu sois une femme qui préserve sa personne contre l'accusation et le doute, les tentations et les lieux mal fréquentés où ont lieu la turpitude et le vice. Une femme honorable par ton comportement et honorable par ta conduite. Les femmes qui se laissent aller à l'illicite sont parmi celles qui ont le rang le plus bas auprès d'Allah, pire il n'est pas permis de les épouser. Allah a dit : "Et la fornicatrice ne sera épousée que par un fornicateur ou un associateur ; et cela a été interdit aux croyants” (Sourate An-Nur verset 3).
Quelle colère que celui-ci et quel abaissement pour celle qui néglige l'obéissance d'Allah ! Au point qu'Il a même interdit au croyant de l'épouser et ne l'a permise qu'à celui qui lui est semblable dans la perversion et les soupçons vu l'énormité qu'elle a commise. Al-Hasan al-Basri (Qu'Allah lui fasse miséricorde) disait : "Celle qui se livre à la luxure n'est pas permise ni la maîtresse." Celle qui se livre à la luxure est la fornicatrice et la maîtresse est celle qui a un amant.
Prends garde, chère sœur, de ces slogans diaboliques appelant à l'amitié entre les sexes, à la camaraderie innocente, c'est un chemin menant à la corruption et à la turpitude sans le moindre doute. Sache aussi que ce soi-disant amoureux n'est qu'un démon damné désirant obtenir de ta part ce que tu possèdes de plus cher, ton honneur et ta chasteté, ta pureté et ta foi, pour ensuite te jeter telle un linge sale, dont il ne se rappellera qu’avec une touche de mépris et de moquerie. N'écoute pas ces promesses mensongères de mariage et ne prête pas attention à ces rêves d’une famille future. Ce n'est pas comme ça que les choses se passeront. Ce ne sont que des chansons qui ont déjà été chantées à d'autres femmes avant toi. Alors, n'aide pas ce démon à pervertir ta pureté et ta chasteté mais sois telle qu'Allah et Son Messager (saw) te demandent d'être. Hâte-toi de le mépriser, crache trois fois à ta gauche sur son visage abominable et recherche auprès d'Allah la protection contre son mal, ce n'est qu'un trouble-fête qui te pourrira la vie.
La jouissance interdite et le châtiment de la fornication
Sache que la jouissance interdite que cela soit la caresse, le baiser, le regard ou la parole ne fût-ce qu’au téléphone est l'émissaire de la fornication comme nous le dit le Prophète (saw) : "A tout enfant d’Adam sa part de fornication... Les mains forniquent et leur fornication est le toucher, les jambes forniquent et leur fornication est la marche, la bouche fornique et sa fornication est le baiser" (Rapporté par Ahmed).
Quant à la fornication, son crime est énorme, son péché immense et son châtiment douloureux. Il n'y a de fornicateur ou de fornicatrice sur lesquels la sentence n'a pas été appliquée. à cette époque sans qu'Allah ne les dévoile en leur donnant des maladies, synonymes pour les gens d’ignominie et de turpitude telle la maladie du sida. Le Messager d'Allah (saw) a dit : "J'ai vu hier deux hommes qui sont venus à moi et m'ont fait sortir. Je partis avec eux et voilà que j'aperçus une demeure construite en forme de four dont la cime est étroite et le bas large en dessous de laquelle un feu est attisé et dans laquelle se trouvaient des hommes et des femmes nus. Lorsque le feu est attisé, ils remontent jusqu'à presque en sortir puis, lorsqu'il s'apaise, ils y retournent. Je demandais : "Qu'est-ce que cela ?" Et eux de répondre : "Ce sont les fornicateurs" (Rapporté par Al Bukhari). Il (saw) dit également : "O Communauté de Mohammed ! Personne n’est plus jaloux qu'Allah lorsqu'il voit Son adorateur ou Son adoratrice commettre l'adultère" (Rapporté par Al Bukhari).
Une femme patiente et endurante Allah dit : “Les Musulmans et Musulmanes... Les endurants et les endurantes... Allah a préparé pour eux un pardon et une énorme récompense" (Sourate Ahzab v35).
Le Messager d'Allah (saw) a dit : "Personne ne reçoit de don meilleur et plus large que la patience." (Rapporté par Al Bukhari).
Il (saw) dit également : "Incroyable est la situation du croyant, en effet toute sa situation est un bien et cela n'appartient à personne sauf au croyant. Si un bien l'atteint, il se montre reconnaissant et ce sera un bien pour lui." (Rapporté par Ahmed).
Que peut faire la musulmane lorsqu'elle désire se marier ? Si la tentation est présente et qu'elle est désireuse de se marier, sache que la SUNNAH n'a pas délaissé ce point sensible dans la vie de la femme musulmane, elle y apporte la solution appropriée qui est : Il est permis à la femme, lorsqu'elle est désireuse de se marier, de se proposer en mariage aux vertueux, ceux soucieux de leur religion et ceux dont elle sait que le comportement, la dévotion et la religion sont impeccables. Elle a en cela des exemples parmi les femmes des compagnons. Sahl Ibn Sa’d rapporte qu'une femme vint au Prophète (saw) et dit : "J'offre ma personne", et resta longtemps debout. Alors un homme se leva et dit : "Marie-moi avec elle" (Rapporté par Al Bukhari).
Dans une autre version : Une femme proposa sa personne au Prophète (saw) alors un homme s'exclama : "O Messager d'Allah ! Marie-moi avec elle" (Rapporté par Al Bukhari).
Anas Ibn Mâlik : "Une femme vint au Messager d'Allah pour se proposer à lui, elle dit : "O Messager d'Allah ! Vois-tu en moi un quelconque besoin ?" Alors la fille d'Anas dit : "Quel manque de pudeur, quelle atrocité, quelle atrocité !" Et lui de répondre : "Elle est meilleure que toi, elle a désiré le Prophète (saw) et s'est proposée à lui" (Rapporté par Bukhari).
Aussi, l'Imam Al-Bukhari (qu'Allah lui fasse miséricorde) a consacré à ces deux hadiths un chapitre intitulé : "Du fait que la femme se propose à l'homme vertueux". Cela montre bien sa légalité et que la femme ne peut être blâmée pour cela, au contraire cela est recommandé s'il s'agit d’un homme de religion et de vertu et qu'elle a peur de le rater. Une telle attitude noble faisait partie du comportement des femmes chastes et intelligentes avant l'Islam. Ainsi fit Khadija bint Khuwaylid (Qu'Allah l'agrée) lorsqu'elle demanda elle-même le mariage au Prophète (saw) quand elle se rendit compte de son honnêteté et qu'elle eut vent de son bon comportement et de ses nobles caractères.
CHASTE, NOBLE, PATIENTE ET ENDURANTE tel est la clé du meilleur comportement de la femme. Sachons en faire bon usage et Allah nous facilitera ce que l’on désire entreprendre.
La Preuve n° 24 - Octobre 2009
Parole de femme
Aicha : une intelligence et une piété au service de la umma
Par S.S
Aicha (RA) est la deuxième femme du prophète (SAW) après Khadîja. Elle naquit à la Mecque quatre (4) ans après la révélation. Son père est le vénéré compagnon du prophète, Abu Bakr as-Siddiq, le véridique et sa mère Um Rummân. Cette dernière est l'une des premières croyantes et faisait partie des Sahâbiyyât auxquelles le prophète avait prédit le Paradis. était une femme intelligente, dynamique, compétente et instruite. Elle était connue pour sa vivacité d'esprit, sa curiosité et son grand intérêt pour le savoir, la science et tout ce qui l'entourait. Sa curiosité l'amenait à poser beaucoup de questions au prophète. À chaque fois qu'il recevait une révélation, elle était la première à s'y intéresser et à le questionner sur le sens réel de cette révélation. Grâce à cette intelligence aiguisée et cet intérêt manifeste pour la science, elle a acquis une profonde connaissance de l'Islam. C'est pourquoi elle maîtrisait les causes et les circonstances de la révélation. Aussi, à cause de sa grande capacité de mémorisation, elle retenait le contexte, le sens et l'objectif de chaque verset ou hadith et en déduisait une analyse perspicace. Sa profonde maîtrise des événements historiques lui a permis d'exceller dans l'exégèse du Coran par la sunna. Aicha a été éduquée à la source par le plus grand professeur de l'humanité, Mohammad. Initiée très tôt à l'Islam, elle devint l'un des savants les plus dynamiques et performants de son temps. Cela fera d'elle une référence sinon la référence dans les sciences coraniques et sunnatiques. Elle fut parmi les grands commentateurs du Coran. Et lorsque les compagnons avaient un différent sur l'interprétation d'un verset, ils faisaient recours à Aicha pour les départager. Un des élèves de Aicha témoigne : "Je jure par celui à qui appartient ma vie que j'ai vu grand nombre des plus vénérés et dévoués compagnons du prophète venir chez Aicha pour la questionner sur le culte et les pratiques religieuses et quand ils différaient entre eux sur une question, ils venaient se départager à son sujet chez elle." in "Aicha et la réglementation de la sunna" p.40.
Umar Ibn al-Khattâb admirait ses qualités intellectuelles et disait : "Je ne connais personne de plus cultivé que Aicha dans les sciences religieuses, le fiqh et la poésie". Elle était reconnue comme faisant partie des sept (7) plus grands émetteurs d'avis juridiques (fatwas) de son temps. époque. Cependant, ses connaissances ne se limitaient pas seulement aux sciences religieuses, elle avait également un savoir inégalable dans la médecine, la langue arabe, la poésie, l'histoire de la civilisation et les sciences de la généalogie. Comment en était-elle arrivée là ? Seul l'islam qui incite les hommes et les femmes à la recherche du savoir lui a permis d'en arriver là ; puisque l'expression "Lis !" du verset 1 de la sourate 96 vise à instaurer la science sur terre parmi les femmes et les hommes de toute époque.
Le prophète était fier d’elle et l'encourageait, la guidait et la stimulait dans ses efforts. Dieu dit dans son coran : "De tous ses serviteurs, seuls les savants le craignent véritablement". Aïcha était savante et craignait véritablement Allah. Elle était dévouée dans la pratique religieuse. Elle était assidue aux prières nocturnes et au jeûne surérogatoire. Et cela se ressentait dans son comportement, ses attitudes, ses actes, ses paroles et dans sa relation avec les autres. Sa générosité et sa bonté étaient sans limite. On rapporte que Aïcha reçut un jour de Mu'awiyya une grosse somme d'argent qu'elle prit soin de distribuer immédiatement et dans sa totalité aux nécessiteux. Ce n'est qu'au soir que sa servante lui fit remarquer qu'elle n'avait rien pour rompre son jeûne et qu’elle
Au Nom d'ALLAH, Clément et Miséricordieux
La représentation du Centre Bemba Tagaçira de Côte d'Ivoire au Burkina Faso a l'honneur de porter à la connaissance du public burkinabè et d'ailleurs, la tenue de sa première session de formation théorique et pratique sur la médecine prophétique islamique (traitement des affections dues à la sorcellerie, au mauvais œil, aux génies etc.) du 16 au 18 Octobre 2009 à l’Université de Ouagadougou à l'amphi F de l'UFR/SEG. Les inscriptions ont commencé et se poursuivent jusqu'au jeudi 15 Octobre 2009 à 12h TU. Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter les numéros suivants :
- 76-00-45-05
- 70-70-10-27
- 71-31-32-35
E-mail : seminaire-rokya@yahoo.fr aurait pu garder un peu de cet argent pour s’acheter de la viande. Aïcha est un modèle pour les musulmans hommes et femmes. Son exemple montre ce que la femme musulmane doit et peut faire. La femme musulmane doit constituer un centre de rayonnement, une source d'orientation et un élément de sensibilisation car l'Islam l'a élevé et lui a inculqué des valeurs morales sublimes. Consciente des principes islamiques, elle se distingue positivement dans toutes les sociétés à l'instar de Aïcha qui fut la digne héritière spirituelle et la gardienne de la tradition prophétique.
La Preuve n° 24 - Octobre 2009
Brèves
Par G S
Sénégal: des religieux créent un Front islamique contre l'homosexualité
Des chefs religieux musulmans sénégalais ont annoncé à Dakar la création d'un "Front islamique pour la défense des valeurs éthiques", en réaction à la libération de 9 Sénégalais emprisonnés pour homosexualité le 7 janvier dernier à Dakar, “une attaque contre l'islam" selon eux. Au sortir d'une grande mosquée de conspiration dangereuse contre les valeurs religieuses" dans la capitale, le directeur de l'ONG islamique Jamra, Bamar Gueye (Photo), a lu devant quelque 150 personnes une déclaration intitulée "riposte et engagement", au sujet de “l'affaire des homosexuels de Mbao". Le texte affirme que des "lobbies tapis dans l'ombre" ont "ourdi dans le but d'obtenir la légalisation de l'homosexualité". La déclaration assure que "plus de 20 associations islamiques et chefs religieux" ont participé à la journée convoquée par la Ligue des Oulémas de l'Islam au Sénégal, avant de créer leur nouveau Front "qui sera une structure permanente de sentinelle”.
Bon vent à ce Front.
Quand Obama fait l'éloge de l'islam "Les musulmans ont enrichi les Etats-Unis et leur culture”, a affirmé mardi 1er septembre Barack Obama. "L'islam [...] fait partie des Etats-Unis. Comme le peuple américain dans son ensemble, la communauté musulmane américaine est d’un grand dynamisme et d'une grande diversité" : à l'occasion d'un repas de Rupture du jeûne du ramadan, mardi 1er septembre, le président américain Barack Obama, a fait l’éloge de l'islam. "Pour plus d'un milliard de musulmans, le ramadan est une période de dévotion et de réflexion intense", a dit le président en accueillant ses invités dans une des salles de réception de la Maison Blanche pour cet "iftar" (repas de rupture du jeûne). "Nous célébrons le mois sacré du ramadan et nous célébrons aussi à quel point les musulmans ont enrichi les États-Unis et leur culture", a assuré le président, engagé depuis son élection à une pacification des relations entre le monde musulman et l'Occident fortement détériorées par un certain George Bush.
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