Issue
La Preuve #34
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-
Burkina Faso
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- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- La Preuve #34
- Editeur
- La Preuve
- Date
- septembre 2010
- numéro
- 34
- nombre de pages
- 16
- Sujet
- Enseignement confessionnel islamique
- Mendicité et talibés
- Tariq Ramadan
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Hadith
- Couverture spatiale
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- Langue
- Français
- Source
- Louis Audet Gosselin
- Contributeur
- Louis Audet Gosselin
- Identifiant
- iwac-issue-0000016
- contenu
-
Le rôle des parents dans l’éducation spirituelle de leurs enfants
La preuve "... et voilà la religion île droiture..."
RENTREE SCOLAIRE 2010-2011
Quand l’éthique s’éteint dans le rang des enseignants
RAMADAN
Après l’école, la vie ! P.12
Koursinghin : chronique d’un foyer coranique bicentenaire P.7
Editorial
En attendant la rentrée des Garibous
S’il y a bien des enfants que la ferveur de la rentrée scolaire n’emballe guère, ce sont bien les garibous qui sont pourtant des élèves comme les autres. Mais leur crime est d’être inscrits dans des écoles qui sont les mal aimées du système et qui se trouvent actuellement dans la tourmente. En effet, le 8 septembre dernier, les autorités sénégalaises ont arrêté et condamné sept maîtres coraniques à six mois de prison avec sursis ainsi qu’à une amende de 100 000 francs CFA. Une mesure inédite qui a fait jubiler les organisations de défense des droits de l’homme mais qui a fait frémir plus d'un maître coranique, au Sénégal et ailleurs. Pour d’autres, cette mesure soulève et repose des interrogations fortes sur le bien-fondé de ces institutions qui ont pourtant été le fer de lance de l’islamisation de l’Afrique subsaharienne et les hauts lieux de formation des premiers cadres musulmans de nos pays. Mais que vaut l’école coranique aujourd'hui ? Est-elle en phase avec un contexte où seuls comptent des établissements fondés sur des méthodes d'enseignement rationnelles et qui placent avec succès leurs produits sur le marché de l’emploi ? Quel est l’avenir d’un tel système vieux de plus d'un millénaire et qui refuse de s'adapter ?
En cette rentrée scolaire au Burkina Faso, ces interrogations sont plus que jamais d’actualité, d'autant plus que les mêmes griefs qui sont soulevés contre les daams sénégalaises, le sont aussi contre l'école coranique burkinabè, peut-être même avec plus d’acuité. Et comme les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets, il ne faut pas s’étonner de constater ici, un effet d’entraînement du cas sénégalais et d’assister à la condamnation de maîtres coraniques ou à la fermeture de leurs écoles. Si on en est arrivé là, c’est parce que les acteurs impliqués dans la vie de ces écoles ont tous démissionné.
Tout d’abord, il y a en tête de peloton, les maîtres qui s’obstinent à faire prospérer un instrument largement dépassé et inopérant et qui refusent d’y apporter les réformes adéquates. Pis, ils ont introduit dans ces nobles institutions, des pratiques dégradantes et honteuses que sont la mendicité et les sévices corporels inhumains au détriment même de l'apprentissage du saint Coran.
Ensuite, la palme d'or revient aux parents qui continuent d'envoyer leurs enfants dans ces écoles coraniques, et qui ne se soucient pas des conditions de vie et d'étude dans lesquelles évoluent leurs progénitures. Comment peut-on justifier une telle insouciance face à l'avenir de quelqu’un pour qui on porte en principe, le plus grand amour ?
Enfin, il y a l'État dont la responsabilité n'est pas la moins importante, et qui ferme les yeux sur la souffrance et le dénuement. de tant de milliers de ses fils. Il ne les ouvre que pour réprimer ou apporter des solutions inopportunes. Ces garibous sont pourtant des enfants de ce pays et ils méritent de ce fait, la considération de cet Etat auprès de qui leurs parents versent des impôts. Les écoles coraniques ont une tradition séculaire importante, de fournir aux jeunes garçons une éducation morale et religieuse. Toutefois, le contexte actuel appelle des réformes profondes et urgentes mais qui ne remettraient pas en cause l’objectif essentiel de ces écoles qui est de maintenir éveillé l’enseignement du saint coran. En attendant, les garibous eux, n’auront pas de rentrée scolaire, puisque leur école n’est pas mise à la même enseigne que celle des autres. Ils n’ont plus qu’à se joindre à nous pour souhaiter au moins, bonne rentrée scolaire aux autres enfants.
La Rédaction
La Preuve
Récépissé de déclaration N°1562//CA-Gl/OUA/PF du 27 juillet 2007
ISSN 0796-8426
Tel. 50 37 94 30
Cell. 70 75 54 55
Email : preuve2007@yahoo.fr
Directeur de Publication
Mikaïlou Kéré
Secrétaire de rédaction
Siaka GNESSI
Responsable événementiel
Moussa BOUGMA
Mise en page et impression
Ressources : 50 46 45 19 / 70 43 33 78
Nombre de tirage : 2
La Preuve n° 34 - Septembre 2010
Preuve Evidente
La charité en question
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Par l'Imam
En parlant de charité et de son importance, Allah dit dans le coran : « Hâtez-vous de mériter l’absolution de votre Seigneur et un paradis aussi vaste que les cieux et la terre, destinés à ceux qui craignent Dieu. À ceux qui font l'aumône, qu'ils soient à l'aise ou dans la gêne, qui savent réprimer leur colère et pardonnent à leurs semblables car Dieu aime les bienfaisants » C2 V135.
Quand Dieu parle de charité, il ne s'agit pas d’une charité que le musulman se doit de faire seulement pendant le mois de Ramadan ! Il est fait obligation aux gens à qui Allah a donné sa miséricorde de penser à ceux qui sont défavorisés. S’ils sont dans cette situation, c’est Allah qui l’a voulu. Leur situation de défavorisé est non seulement une Épreuve pour eux, mais aussi, elle questionne la foi du musulman nanti. Il y a toujours des gens qui pensent que ceux qui sont pauvres, le sont parce qu’ils sont paresseux ou qu’ils ne veulent pas travailler, ou alors qu’ils ne travaillent pas assez pour améliorer leur condition. C’est une grosse erreur que de voir les choses de cette façon. Parmi les couches défavorisées de la société, il y a ceux qui le sont par nature et ceux qui le sont parce qu’ils sont victimes de la structure même de la société. Par nature des enfants naissent déjà infirmes, des accidents amputent les membres des individus ; l’eau, le vent, le feu, la chaleur détruisent des biens des hommes ici et ailleurs. Si l’enfant né infirme appartient à une famille riche qui le prend en charge, c’est tant mieux. Dans le cas contraire, je vous laisse imaginer son sort. Et justement, c’est là que la solidarité, la prise en charge par une tierce personne ou une puissance publique est plus nécessaire. Les systèmes conçus par les hommes pour rechercher Le développement ou la croissance créent le plus souvent des victimes dans la société. Dans les systèmes capitalisés à outrance, vous avez des gens qui sont structurellement pauvres et ceux qui sont structurellement riches. Dieu, sachant tout cela, a institué une règle d’entraide, de solidarité, de compassion entre les hommes et entre les nations. Il n’est pas donné à tout le monde de faire la charité, mais à ceux qui sont charitables, à ceux qui ont la foi et le sentiment de vivre comme sa propre situation, la situation de l’autre. On disait de Rasoul (SAW) qu’il était généreux et tout particulièrement pendant le mois de Ramadan. Mon frère, ma sœur, sois généreux envers les créatures de Dieu, et le Créateur sera généreux envers toi. Dieu nous enseigne que le don en secret est meilleur que le don en public. «Faire l'aumône publiquement est certes une bonne action, mais la faire discrètement au profit des pauvres est un acte plus méritoire qui contribuera davantage à la remise d’une partie de vos péchés. tout ce que vous faites, Dieu est parfaitement informé» C2 V272
On donne toujours ce qui est meilleur, ce qu’on aime le plus et non ce que l’on déteste. Faire la charité, donner n’a jamais appauvri, au contraire le don efface les péchés, purifie les biens, nous rapproche du Seigneur, et surtout fructifie les biens. Hélas Satan nous fait douter : «Satan vous menace du spectre de la misère et vous recommande de commettre les turpitudes, pendant que Dieu vous fait espérer son pardon et sa grâce, car Dieu est incommensurable et omniscient» C2 V268
Qu’Allah nous inspire de bonnes manières ! Ameen
La Preuve n° 34 - Septembre 2010
Religion de Vérité
Le rôle des parents dans l’éducation spirituelle de leurs enfants
Par Cheick Albuyun
En cette période de rentrée scolaire au Burkina Faso, l’éducation des enfants est le principal sujet au centre des préoccupations dans tous les foyers. Nous saisissons donc cette occasion pour revenir sur un aspect de l’éducation de l’enfant musulman ; son éducation spirituelle. En En effet, l’un des grands bienfaits et honneurs qu'Allah a accordés à l’espèce adamique est sans conteste la procréation, mécanisme par lequel les hommes mettent des enfants au monde. Dieu le dit dans le Coran en ces termes : «Allah vous a fait à partir de vous-mêmes des épouses, et de vos épouses Il vous a donné des enfants et des petits-enfants. Et Il vous a attribué de bonnes choses. Croient-ils donc au faux et nient-ils le bienfait d'Allah ?» (16:72).
Les enfants sont des bienfaits, en ce sens qu’ils sont nos héritiers, nos soutiens, le prolongement de notre vie après notre mort et les futurs bâtisseurs de notre société. Ceux à qui Dieu n’a pas accordé des enfants se disent éprouvés et sont victimes d’une certaine considération dépréciative de la société. Cependant, avoir des enfants est aussi une épreuve, mais que les parents ne perçoivent pas directement : «Et sachez que vos biens et vos enfants ne sont qu'une épreuve et qu'auprès d'Allah il y a une énorme récompense» (8:28). Donc, avoir un enfant c’est... endosser une grande responsabilité vis-à-vis de Dieu, de la société et de l’enfant lui-même. La responsabilité d’un père qui met un enfant au monde est de faire de cet enfant un homme intègre, assurant ses devoirs vis-à-vis de Dieu et de la société. Et cela n’est pas une mission facile, surtout dans le monde contemporain. Le seul moyen dont les parents disposent et qui puisse leur permettre d’accomplir leur mission est l’éducation. D’après le prophète, «le meilleur héritage qu'un père puisse léguer à son enfant est une bonne éducation». Par ailleurs, il dit : «l'enfant a deux droits sur son père : le premier est qu'il doit lui trouver un beau nom (à sa naissance) et le second est qu'il doit lui donner une bonne éducation». Donc l’éducation incombe en premier chef aux parents. Mais qu’entend-on par éducation en islam ? L’éducation dans le sens islamique ne se limite pas à confier l’enfant à l’école pour son instruction. L’éducation islamique considère l’être humain dans sa globalité : l’âme qui le relie à son Créateur, le corps physique qui le met en relation avec lui-même et la manière qui façonne son comportement dans la société. L’éducation spirituelle est le premier et le plus important aspect de la vie de l’enfant car la mission de tout être humain ici-bas est l’adoration de Dieu qui dit dans le Coran : « Je n'ai créé les hommes et les djinns que pour qu'ils m'adorent ». Malheureusement cet aspect est le plus souvent négligé par les musulmans dans l’éducation de leurs enfants. D’autres vont jusqu’à la délaisser en se disant que quand les enfants seront grands, ils vont choisir librement leur religion car c’est le droit de l’enfant. Pourtant, inscrire les enfants à l’école est un droit des enfants mais qu’aucun parent n’imagine laisser son enfant choisir librement. Cette façon de raisonner est une démission totale de la part de ces parents et l’égarement des enfants vis-à-vis de Dieu est de leur responsabilité. C’est ce qu’illustre les propos suivants du prophète : « Tout enfant naît avec la fitra (la nature primordiale, pur et musulman), ce sont les parents qui font de lui un chrétien, un juif ou un associateur. » Ainsi, tout ce qu’on trouve bon pour soi, l’on souhaiterait la même chose à sa progéniture. Si l’islam est la bonne voie adoptée par un père, il a le devoir d’y guider ses enfants, car personne ne souhaiterait que ses enfants soient châtiés pour s’être égarés. Dieu nous interpelle dans le Coran en ces termes : « Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d'un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres, surveillé par des Anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Allah en ce qu'Il leur commande, et faisant strictement ce qu'on leur ordonne. » (66:6)
Ne pensez pas que votre seule adoration va vous préserver ainsi que votre famille. À ce propos Dieu dit : « Ô hommes ! Craignez votre Seigneur et redoutez un jour où le père ne répondra en quoi que ce soit pour son enfant, ni l'enfant pour son père. La promesse d'Allah est vérité. Que la vie présente ne vous trompe donc pas, et que le Trompeur (Satan) ne vous induise pas en erreur sur Allah ! » C31 V33.
Il faut amener vos enfants à adorer Dieu comme vous. Pour ce faire, il faut enseigner les enfants sur leur religion. De même qu’on se sacrifie pour inscrire les enfants dans les écoles, on doit aussi assurer leur formation religieuse. Sachant que ces établissements d’enseignement laïques n'ont pas pour vocation de donner des enseignements islamiques aux enfants, les parents doivent assurer eux-mêmes cet encadrement dans le cadre familial. Sinon, il existe plusieurs alternatives : le confier aux associations islamiques comme l’Association des Elèves et Etudiants Musulmans au Burkina (AEEMB), qui dispense des cours de formations islamiques, dans les lycées une fois par semaine, des séminaires et des colonies islamiques pendant les congés et vacances. Hormis cela, on peut louer les services d’un Instructeur religieux à domicile. En effet, si on est capable de payer la scolarité des enfants en plus d'engager un répétiteur à domicile, il faut également engager les dépenses nécessaires pour leur éducation islamique. En outre, d'autres moyens comme les cours d'encadrement religieux dans les mosquées, les établissements confessionnels islamiques existent. Ces derniers sont rares car les musulmans ne s'engagent pas dans la construction et l'animation d'écoles et de lycées confessionnels islamiques. Certains n'hésitent même pas à envoyer leurs enfants dans les internats des autres confessions, car là-bas on y réussit semble-t-il. Cependant, ces enfants finissent par adopter d'autres religions. Les filles aussi ne doivent pas être en marge de l'éducation spirituelle que l’islam. Si l’on pense que les établissements confessionnels font de bons résultats, alors il faut construire aussi des établissements confessionnels islamiques. Les musulmans en ont les moyens matériels et humains. Nous en avons pour preuve. la construction désordonnée et aventureuse de certaines mosquées. En effet, nous avons eu témoignage de mosquées construites dans des villages sans fidèles musulmans pour y prier. Il aurait fallu construire une école islamique pour former les fidèles d’abord et la mosquée s'imposera systématiquement par la suite. Quand nous parlons d'école islamique, il ne s’agit pas des medersas qui, non seulement, n'ont pas fait leur preuve dans la formation islamique des enfants mais qui aussi, ne garantissent aucun avenir aux enfants. Les enfants qui y sont formés n'ont aucune chance de s’intégrer dans le système de la fonction publique nationale ni dans le privé. En effet, les medersas, refusant de mettre l'accent sur le programme national d’enseignement et la langue française, ne présagent pas un avenir meilleur dans notre pays. Les fondateurs de ces écoles medersas qui constituent environ 70% des... l’amitié constitue la base de la formation de la personnalité et de la participation à la vie sociale. Les parents délèguent seulement leurs responsabilités à l'école. Les écoles primaires privées dans le pays doivent réviser leur position pour offrir un avenir à ces enfants. Quant aux écoles coraniques traditionnelles, leur temps est révolu. Elles ont certes autrefois énormément contribué à former les premiers cadres musulmans, mais leur état d'organisation actuelle ne convient pas avec les exigences de notre monde. En effet, au lieu d'être un cadre d'épanouissement spirituel, moral et physique des enfants talibés, les foyers coraniques constituent aujourd'hui des refuges pour enfants de la rue, des nids de maladies et de misère. Ainsi, une partie des enfants envoyés dans ces écoles finissent par échouer dans la rue des grandes villes. Si certains maîtres coraniques tirent profit de cette situation, il faut dire que ceux-ci ne sont pas les seuls responsables. En tout état de cause, il faut que tous les acteurs prennent au sérieux la question afin d’opérer une réorganisation de ces écoles et d’épargner à ces milliers d'enfants du pays. un sort qu’ils ne méritent pas. Nous saluons au passage, l'action de certaines ONG et associations non musulmanes (je dis bien non musulmanes) en vue de contribuer à la réforme de ces écoles coraniques. Comme on le constate, l’éducation spirituelle des enfants musulmans est en souffrance, mais les pères et mères doivent prendre leur responsabilité afin d'assumer ce devoir à l’égard des enfants mais également de Dieu. Car d'après le prophète : « Chacun d'entre vous est un berger et chaque berger rendra compte de sa bergerie ». Que Dieu guide les parents à suivre l'exemple de Loukman, d'Abraham et de Jacob que le Coran cite comme modèles de parents qui ont donné l’éducation religieuse à leurs enfants.
La Preuve n° 34 - Septembre 2010
Halte aux préjugés sur l’islam !
Les préjugés sur l’islam et ses symboles ont la peau dure. En effet, pour une certaine opinion, par ignorance ou par pure malhonnêteté, islam rime avec mysticisme et occultisme. Cette réalité induite par la forte tendance des Africains à concilier les superstitions ainsi que certaines pratiques traditionnelles et coutumières avec la foi musulmane, donne chez bien de soi-disant musulmans une foi hybride qui ne correspond à rien d'autre qu’à l'associationnisme, le péché le plus grave en islam. Si certains "marabouts” entretiennent la confusion pour en tirer bon compte, c’est un délit que de contribuer à cristalliser dans les esprits ce rapport islam-occultisme.
Le comble, et c’est ce qui fait l'objet de cet écrit, c’est que certains films aussi bien au niveau local qu'international se font l’écho de ces préjugés et les affichent au grand jour. Ils ne font ainsi qu'en rajouter aux conceptions tordues et malsaines de la seule et dernière forme de croyance agréée par Allah : l’islam. Si le cinéma est, comme le roman, le reflet de la réalité quotidienne des humains comme l’a soutenu Stendhal, il doit être une expression de la sagesse qui consiste à ne pas heurter des sensibilités et surtout à dire la vérité.
Au Burkina Faso, certains films Continuent d'entretenir l’amalgame. Pourquoi une seule fois on ne nous présente pas des images qui révèlent le vrai visage de l'islam ? Pourquoi pas une seule fois ? Pour vous en convaincre, je vous cite juste deux exemples et Dieu sait qu’il y en a une flopée. L’image de Ladji dans le téléfilm "Trois hommes, un village" ou la deuxième saison, "Trois femmes, un village" est une insulte faite aux musulmans. Si les médias diffusent en longueur de journée des informations erronées sur l’islam, on concède qu’il y a bien des Ladji comme lui, mais on ne peut pas se permettre de mêler le noble Coran, sainte parole du Tout-Puissant, à toutes ces bavures.
Comment peut-on prétendre qu'écrire une sourate et la mélanger à une autre peut constituer un moyen pour jeter un sort ? Sur quel enseignement du prophète (SAW) se fonde-t-on ? Ces genres d’affirmations mettent de l’eau au moulin de ces marabouts sans scrupule qui continuent d’exploiter la naïveté d’une masse d’hommes et surtout de femmes en quête de repères et de... paix intérieure. On pourrait nous reprocher de chercher des poux sur un crâne rasé en incriminant des gens qui n’ont fait, dans leur métier, que de présenter ce qu’est notre réalité sociale. Je rétorque pour dire que cette réalité n’est pas seulement faite de ce qu’on nous présente. Où est passée celle des musulmans qui pratiquent et défendent une foi pure, dépourvue de toutes ces insanités de superstition et de fausses croyances ? Pourquoi cela ne constitue-t-il pas pour ces réalisateurs une source d’inspiration au moins une fois ?
L’autre exemple, c’est le personnage du devin dans les bobo-dioufs qui, devant son ordinateur qui lui sert d'instrument de divination, se permet de réciter des versets du Coran (les invocations coraniques) comme paroles incantatoires. Est-ce les formules qui manquent pour cela ? Les nobles versets du Coran n’ont pas été révélés pour des futilités. Tous ceux qui cultivent cette confusion auront à répondre devant le Tout-Puissant pour avoir profané sa parole. S’agissant des escrocs professionnels de "marabouts" ils sont bien conscients de ce qui les attend devant Dieu, eux qui ont choisi de troquer leur paradis contre les biens éphémères de l’ici-bas. Dieu nous préserve de Satan et de ses machinations !
La Preuve n° 34 - Septembre 2010
Flash Back
Koursinghin : chronique d’un foyer coranique bicentenaire
Par Bachar SOW
Nous avons déjà présenté trois des anciens grands foyers coraniques à savoir Sagbtenga, Nagraogo et Kiella. Cette fois-ci, il s’agit de la plus ancienne qui a même été à l'origine des autres. Pour vous informer sur ce que fut ce centre d’enseignement du coran, nous avons rencontré El Hadj Maïga Saïdou petit-fils du fondateur du foyer de Koursinghin. Après avoir étudié le coran et d'autres ouvrages de théologie dans le foyer familial, El Hadj Maïga Saïdou a obtenu le BAC arabe en candidat libre en 2001. Il poursuit ses études en Syrie d’où il rentre diplômé en théologie. C’est un membre influent de la Communauté Tidjania du Burkina, aussi bien au niveau national. qu’au niveau de Pouytenga. La généalogie des grands maîtres Koursinghin est située à 7 km de Pouytenga dans la province de Kouritenga. «C'est dans cette petite localité, explique El hadj Saïdou, que le cheikh Jabir Maiga 1er a fondé pour la première fois un foyer coranique il y a de cela 118 ans.» Cela remonte à 1892. C’est ce qui devient plus tard un foyer de notoriété sous-régionale.
«Nos ancêtres sont venus du Mali, Cheikh Ousmane Maiga s'est d'abord installé à Nematoulaye, dans le canton de Racaye vers Saponé. Il y a fondé un foyer coranique. C'est à sa mort que son fils Jabir a déplacé la famille pour aller s'installer à Koursinghin. Pour poursuivre l'œuvre de son père, il fonda là un foyer. Il eut deux autres frères, l'un est allé s'installer à Rwaku au Ghana et l'autre à Kombissiri, chacun d'eux a fondé un foyer coranique.»
Cheikh Jabir a tenu le foyer de 1892 à 1948, soit 56 ans, selon nos estimations sur la base des informations données par El Hadj Saïdou. Ce fut un patriarche, homme de foi et fervent. défenseur de la foi musulmane. Il jouissait d’une grande estime. Tous ceux qui ont étudié dans les foyers coraniques dans l’espace du Moogho jusqu'à nos jours lui rendent hommage car explique El Hadj Saïdou «soit vous avez étudié chez lui soit chez ses élèves ou encore chez les élèves de ses élèves». Il peut être à ce titre considéré comme le véritable précurseur de la diffusion de l’enseignement traditionnel du coran dans l’espace en question.
Il eut six (06) fils qui ont tous fondé des foyers dans des localités différentes. Après sa mort en 1948, c’est l'aîné Mohammad Maïga, qui lui a succédé à la tête du grand foyer. Ce dernier, décédé en 1955, n’a passé que 7 ans à la tête de l'école. L'héritage de l'école échut à El Hadj Haroun Al Rachid qui l’a conduit pendant 33 ans. Il est décédé il y a 22 ans (soit en 1988). Cheikh Ahmad Maïga qui lui a succédé assuma le titre de grand maître jusqu'en 2005, date de son décès soit 17 ans au service de l'enseignement du coran. Depuis 2005, c'est Cheikh Jabir Maïga II qui Siège comme grand maître. La notoriété du foyer Koursinghin passe pour être le foyer le plus ancien de l'espace du Moogho à en croire notre informateur. «Tous les autres grands maîtres des foyers connus dans cet espace, sont passés par là. Pour preuve, le fondateur du foyer de Sagbtenga, El Hadj Idrissa Sanfo, y a fait ses études et à la fin de ses études Cheikh Jabir lui a donné sa fille en mariage. D'autres grandes figures comme Cheikh Ali connu sous le nom de Kiella Mooré, fondateur du foyer de Kiella. D'autres grands noms connus du milieu des marabouts et maîtres coraniques comme Cheikh Ousmane de Foulou yarté ainsi que El Hadj Abdrahmane Sana de Saabloé près de Kaya. Des élèves venaient d'autres contrées de la sous-région notamment du Mali, du Niger et du Ghana».
«Le foyer pouvait réunir selon les informations que je tiens de mon grand-père et de mon père, environ 700 élèves en même temps. Chaque année, le foyer enregistrait environ 100 nouveaux arrivants et 50 à 60 départs d'élèves ayant terminé leurs études». études. Sur les rapports entre le Cheikh Jabir et l'administration coloniale d'une part et la chefferie traditionnelle d'autre part, El Hadj Saïdou avoue ne pas avoir suffisamment d’informations mais précise que : « les rapports avec le blanc étaient tendus sur les questions de prélèvement de l'impôt de recrutement pour le service colonial... de même avec la chefferie traditionnelle locale il y a eu des malentendus ». Cet aspect pourra faire l’objet d’un article entier quand on sait que ces rapports se sont développés dans un contexte général de mépris du colon vis-à-vis des leaders musulmans.
Aujourd’hui, le foyer est divisé en plusieurs unités tenues par les petits-fils du Cheikh Jabir, mais dans la même grande cour qui a abrité le foyer à sa fondation il y a plus de deux siècles. « Il y a deux ans, on dénombrait 800 élèves et aujourd'hui le foyer ne compte pas moins de 1000 élèves ». Voilà succinctement ce que fut le foyer coranique de Koursinghin. À chaque fois que nous évoquons les foyers coraniques, nous Nous faisons le devoir de rappeler à la communauté nationale, les musulmans en premier, qu'ils ont besoin d’une sérieuse réforme. L’apport de ces foyers dans l'islamisation de nos contrées a été déterminant, mais aujourd'hui une réforme s'impose aussi bien à ce niveau, qu'au niveau des medersas qui passent pour être le véritable creuset de formation des "chômeurs". Des réflexions ont déjà été initiées dans ce sens mais n’ont pas encore produit l'effet espéré. C'est aux associations islamiques et à l’État de jouer le vrai rôle qui est le leur.
** ♦ Nous n'avons pas pu obtenir l'orthographe des noms propres employés dans cet article.
La Preuve n° 34 - Septembre 2010
Société & Développement
RENTREE SCOLAIRE 2010-2011
Quand l’éthique s’éteint dans le rang des enseignants
==^= Par l’Épervier =^=^=^==
Après quelques mois de repos, enseignants et élèves sont de nouveau mobilisés pour un nouveau challenge, pour un nouveau défi, à l'occasion de cette rentrée scolaire 2010-2011. Dans ce numéro, nous nous intéressons à Un des acteurs directs de notre système éducatif : les enseignants, parce qu’ils contribuent pour beaucoup à façonner notre avenir et notre société. Il est incontestable, l’enseignement est l’un des métiers les plus nobles. Cependant, au fil des années, on constate un certain laisser-aller, une légèreté de la part de certains enseignants dans l’accomplissement de leur mission. L’éthique s’éteint à petit feu dans le rang des enseignants. Dans cette situation, la responsabilité de l’État est évidente. Il faut rectifier le tir pendant qu’il est temps.
Cigarette, drogue, grossesse, alcool, indécence, violence, voilà entre autres méfaits qui sont en train de faire leur nid dans nos établissements scolaires. Une situation qui traduit une certaine crise de l’éducation donnée aux élèves. Certains enseignants font preuve d’une certaine légèreté, une défaillance morale et éthique dans l’accomplissement de leur mission, celle d’inculquer aux élèves les connaissances et savoir-être nécessaires à leur épanouissement et à leur pleine participation à la construction du pays. Sortir avec son élève en échange de bonnes notes pour celui-ci (pour pudiquement ne pas parler de moeurs sexuellement transmissibles), est devenu monnaie courante dans nos établissements. Dans les mêmes desseins, il y a des enseignants qui falsifient et qui fabriquent des bulletins de toutes pièces pour permettre à des élèves de passer en classe supérieure. Les boîtes de nuit et autres lieux de débauche sont aussi de plus en plus fréquentés simultanément par des enseignants et des élèves.
Dans le domaine de l’accoutrement, il y a aussi beaucoup à redire : des minijupes, hip hop, deviennent le look préféré de beaucoup d'enseignants. Ce faisant, ils brisent leur autorité d'éducateur et deviennent de simples instructeurs d’élèves en manque de références. Si les choses devraient continuer ainsi, on est en droit de s'inquiéter sérieusement de ce que l’avenir nous réserve. L’enseignement est un métier noble, exaltant, mais très exigeant. C'est un corps spécifique parce qu'il est le faiseur de modèles. En matière d'éducation, beaucoup plus que les paroles, c'est le comportement, l'attitude de l'enseignant qui fascine et façonne l'élève. Enseigner aux élèves les bonnes manières et se comporter aux antipodes de ces manières, c’est construire d’une main et détruire des deux. C'est dire qu'en matière d'éducation le "faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais", ne tient pas du tout. L'enseignant est donc tenu d'être un exemple sur toute la ligne. En classe, en famille comme en public, l'enseignant doit toujours inspirer respect par son comportement, parce que l'élève dira pour se justifier que "notre maître, notre professeur même a fait ceci, a fait cela, je l'ai vu dans tel lieu, en compagnie de telle personne".
« Les enseignants jugent la collaboration insuffisante avec les parents. Ils condamnent cette sorte d'abandon des élèves aux seules mains de l’école. » Mémoire Z.F.
Aux premières heures après Les indépendances, l’enseignement était réservé aux plus méritants et les excellents en matière d'éducation, parce qu’on était conscient de leur influence sur la jeunesse et l'avenir des nations. De nos jours, au nom du chômage qui frappe la jeunesse, les exigences en matière d'éthique sont foulées aux pieds. L’État qui est confronté à ce problème de chômage ne cherche plus les plus méritants ou ceux qui ont les aptitudes pour éduquer ses enfants. Et les jeunes qui n'ont pas le choix ne partent plus dans l'enseignement parce qu'ils ont quelque chose à donner, c’est-à-dire par vocation. Et quand le privé s’en mêle, alors les cartes sont davantage brouillées. Il est vrai que la société a amorcé une crise globale qui se manifeste dans tous les secteurs sous l’emprise des médias, mais si notre œil est plus rouge à l'égard des enseignants, c’est que c’est par eux que les pistes de solutions peuvent venir. Les méfaits des médias sur la jeunesse peuvent par... exemple être infligés en classe à travers l'éducation donnée par les enseignants. C'est pourquoi il est très dangereux quand ce sont les enseignants même qui sont les acteurs de ce processus de désagrégation de la société. Par conséquent, les enseignants doivent se convaincre de la noblesse de leur métier et de ses exigences. L'État en tant que garant de la bonne moralité de ses citoyens, condition préalable vers le développement socio-économique, doit un peu plus d'égards à l'égard des enseignants.
Revaloriser le métier. Tout ce que chacun de nous est, dans ses grades et titres, nous le devons à nos enseignants qui nous ont inculqué les connaissances et l’éducation nécessaires à notre épanouissement et par conséquent à la marche de notre société vers des destinées meilleures. C’est peu de dire que le développement socio-économique des nations repose sur eux. De nos jours, force est de reconnaître que l’image des enseignants dans la société est écornée. Beaucoup de parents ne veulent plus que leurs enfants deviennent des enseignants au regard de tout ce que nous avons dit. Conscientes de la situation, les autorités tentent ces dernières années de redresser la pente. Il y a par exemple, au niveau du primaire, le recrutement en masse de conseillers en vue de renforcer le contrôle des enseignants. Il y a aussi l'institution d’une indemnité spécifique pour revaloriser le corps, étant entendu qu’il est spécifique. Cependant, au-delà de ces quelques actions et du discours sur la méritocratie et la valorisation du capital humain chères à Tertius Zongo, les enseignants n'ont pas l'accompagnement nécessaire pour mieux accomplir leur mission. La logique est très simple : selon les leçons reçues des bailleurs, l’enseignement n'est pas un secteur productif, donc il n'est pas rentable d’investir conséquemment dans ce secteur. Dès lors, les enseignants sont devenus des indésirables d'un système qui ne semble pas réellement parier pour le futur. Dès lors, le navire des enseignants a commencé à prendre de l’eau. Quand les Enseignants veulent se faire entendre dans la perspective de l'amélioration de leurs conditions de travail, ils font l’objet de sanctions diverses de la part de l’administration : affectations arbitraires, coupures de salaire, etc. On retient les cas récents de Bogandé et de Houndé où des enseignants qui refusaient des injustices à leur égard ont été arbitrairement affectés.
En fait, on ne peut vouloir le développement et refuser de semer les graines de ce développement : l'investissement conséquent pour la formation de ceux qui doivent diriger le pays dans le futur. Si l'éducation change le monde, il faut surtout retenir que ce changement peut être négatif si l’éducation n’est pas bonne. Nos autorités le savent bien plus que quiconque. Alors pourquoi elles ne s’engagent pas résolument ? Un manque de volonté politique qui n'épargnera cependant personne !
Au demeurant, nous avons envie de dire ceci aux enseignants : gardez votre dignité, faites votre travail comme il se doit, si les premiers responsables de ce pays et la société ne reconnaissent pas votre sacrifice. Dieu, Lui est juste et vous payera un jour...
L’Invocation du witr ou le qunuut
Transcription
Allâhoumma ihdinâ fiman hadayt.
WA âfina fiman âfayt
WA tawallanâ fi man tawallayt.
wa barik lanâ fiman a athayt.
WA quîna wasrif annâ charra mâ qadhayt.
FA innaka taqdhi wa lâ youqdâ alayk.
WA innahou lâ yazillou man wâlayt.
WA lâ ya izzou man âdayt.
Tabarakta rabbanâ wata alayt
Lakal hamdou alâ mâ qadhayt
WA laka choukrou alâ mâ a'tayt.
Nastagfiroukal lâhoumma min djami' zounoubi wana toûbou ilayk.
Traduction
Oh Allah! Mets-nous au nombre de ceux que Tu as dirigés, de ceux que Tu as préservé la santé, de ceux dont Tu as pris comme alliés. Bénis ce que Tu as donné, protèges-nous et écarte de nous le mal que Tu as décrété. Tu es celui qui décrète sans jamais être sujet du décret. Ton allié ne sera jamais humilié et Ton ennemi ne sera jamais glorifié. A Toi la majesté et la gloire, à Toi les louanges pour ce que Tu as décrété et la glorification pour ce que Tu nous as donné. Nous Te demandons O Allah de nous pardonner tous les péchés, nos fautes et nous nous retournons vers Toi.
La Preuve n° 34 - Septembre 2010
Le rôle de la femme
Femme et éducation scolaire
Par Mme OUATTAKA
Aujourd'hui, les femmes Burkinabés sont de plus en plus conscientes de l'importance de la scolarisation de leurs progénitures. Elles se battent auprès des hommes pour arracher des places dans les établissements et beaucoup n’hésitent pas à payer les services des répétiteurs dès la rentrée scolaire pour maximiser le rendement de leurs enfants. Si celles-ci sont préoccupées par les obligations financières et matérielles des inscriptions, elles oublient souvent que leur rôle est plus profond que ces aspects qui ne sont que la partie visible de l’iceberg. La femme est l’éducatrice du monde, dit-on. Mais de quel monde s’agit-il ? Chaque jour passé à l’école doit être questionné pour juger en quoi il a apporté un plus à l’éducation de l’enfant. C’est en cela que la contribution de la mère est vivement sollicitée pour aider sa descendance à être bien éduquée, à s’accomplir dans le respect de l’humanité et de l’existence. Dans cette tâche très ardue, la femme doit s’assurer que son enfant est sur la bonne voie de socialisation. Cette tâche, plus qu’un devoir social, est une obligation religieuse pour la femme musulmane parce que celle-ci n’a fait que déléguer une partie de ses responsabilités à l’école. Quand la baisse de la qualité de l’éducation est invoquée ce n’est pas seulement le rendement scolaire qui est en question. Une bonne moralité est un gage de bonne éducation. La femme musulmane doit prendre en compte les contributions des autres acteurs qui s’exprimeraient en termes d’enseignement scolaire, civique et moral, d’appui financier et avec la touche qui est la sienne finir de façonner l’avenir de « la communauté ordonnant le bien et interdisant le blâmable ».
La Preuve n° 34 - Septembre 2010
Santé
LA FISTULE OBSTÉTRICALE
La maladie de tous La fistule obstétricale est la constitution d’une communication anormale entre la vessie et le vagin appelée fistule vésico-vaginale ou entre le vagin et le rectum appelée fistule recto-vaginale survenant à la suite d’une grossesse compliquée. Or, l’incidence des accouchements difficiles est estimée à près de 6 500 000 cas par an dans les pays pauvres, entraînant une incidence annuelle théorique de près de 130 000 fistules obstétricales. Bien qu’il soit mondial, ce problème reste principalement africain comme l’indique le département de l’information de l’ONU dans un communiqué : « Répandue dans l’Afrique sub-saharienne, l'Asie du Sud-Est et certains états arabes, la fistule obstétricale touche plus de deux millions de filles et de femmes dans le monde entier. Pourtant, la fistule obstétricale est l’un des problèmes les plus négligés de la santé en matière de reproduction ». Cette maladie fait partie des dix sujets dont le monde n'entend pas assez parler selon toujours le département de l’information de l’ONU. l’information de l’ONU. Si la fistule est située entre le vagin et la vessie (fistule vésico-vaginale), l’urine s'écoule en permanence, et si elle est située entre le vagin et le rectum (fistule recto-vaginale), la femme ne pourra plus contrôler le mouvement de ses intestins. Dans la plupart des cas, une incontinence en résulte, tant que la fistule n’est pas opérée comme l’indique la fiche technique du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) : « Causée par un accouchement prolongé ou par son arrêt, une fistule est un trou qui se forme, entre le vagin d’une femme et sa vessie ou son rectum, la frappant d'incontinence chronique. » L’odeur d’urine ou d’excréments est permanente chez la femme atteinte de fistule entraînant l’humiliation et des conséquences sociales dramatiques comme la diabolisation, l’abandon par le mari et la société. Les causes principales de cette maladie sont la grossesse précoce, la malnutrition et l’accès limité aux soins obstétricaux d’urgence. La fistule est plus qu’un problème de santé féminine. Elle affecte généralement les personnes les plus marginalisées de la société telles que les filles ou femmes pauvres et analphabètes. La fistule peut être prévenue si l’on s'efforce de différer le mariage et la grossesse précoce, d’élargir l’accès aux services de planification familiale et de donner accès en temps utile aux soins obstétricaux d'urgence, en particulier aux césariennes pour remédier à l’arrêt de l’accouchement. Le traitement préventif le plus efficace reste, cependant, l'amélioration des conditions socio-économiques permettant une prise en charge médicale correcte des accouchements difficiles. Ce sont seulement des soins appropriés qui pourraient épargner des centaines de milliers de femmes chaque année.
En 2003, l’UNFPA a lancé au niveau mondial une campagne pour éliminer les fistules, surtout dans les pays en voie de développement. Au Burkina Faso, la fistule obstétricale est encore considérée comme tabou et sa prise en charge très limitée, sauf dans certains rares centres. médicaux. Il est important d’informer les femmes et leurs familles des dangers de la grossesse et de l’accouchement précoce et de l’importance des soins obstétricaux d’urgence. Nous pensons qu’il est plus que nécessaire que les autorités administratives, coutumières et religieuses soutiennent des campagnes de sensibilisation et de plaidoyer portant sur la santé maternelle et la fistule obstétricale afin que les principales concernées que sont les femmes, soient alertes dès les premiers signes de complication de la grossesse et de la nécessité d’avoir des soins médicaux.
La Preuve n° 34 - Septembre 2010
Leçon de vie
RAMADAN
Après l’école, la vie ! Ramadan est parti avec ses moments de ferveur et de pratiques pieuses ! C'est maintenant de l’histoire. Un autre Ramadan, tout le monde le souhaite. Mais atteindre le Ramadan prochain, relève d’une gageure. Nul ne sait si le nombre de mois ou de semaines qui lui restent à passer sur cette terre suffiront à atteindre l’autre Ramadan ! Et c’est à ce niveau que Surgissent les inquiétudes : avons-nous bien jeûné, avons-nous obtenu layla-toul quadri ? Nos jeûnes, prières, demandes de pardon, invocations, nos œuvres de charité, ont-ils été acceptés ? Aucune réponse maintenant, si ce n'est attendre le jour de la résurrection. Encore plus dangereux : et si ce grand jour, mon compte se révèle négatif ? Allah ne nous met-il pas en garde contre ce jour : «Et, ce jour-là, la pesée sera équitable. Ceux dont les bonnes actions pèseront lourd seront les bienheureux, tandis que ceux dont les bonnes œuvres ne feront pas le poids, pour avoir été injustes envers Nos signes, seront des damnés.» S7 V8 et 9
La philosophie générale de l’islam enseignée par le jeûne
Se rapprocher du Créateur pour bénéficier de Sa lumière guidante et mériter Son salut le jour de la résurrection, tels sont les objectifs que chaque créature doit assigner à sa vie. Le meilleur moyen est l’adoration, par l’abstention ou la privation purificatrice de l'âme, libératrice de l’esprit de l’emprise du démon. C’est l’ossature principale de notre relation avec Dieu et de notre vie avec les hommes. La prière, la Zakat, le pèlerinage, la prière nocturne, l’invocation, tous sont une privation soit de richesse, de temps, de plaisir, de désir. De notre capacité à dompter nos passions et maîtriser notre volonté dans le sens d'accomplir la volonté d’Allah, dépendra le traitement que nous recevrons de Sa part le jour du jugement dernier. Pour s'en convaincre, il suffit de lire ces indications coraniques : «Alors quiconque se sera conduit en rebelle, préférant la vie d'ici-bas, aura, en vérité, l’Enfer pour refuge ; tandis que celui qui, redoutant de comparaître devant son Seigneur, aura dompté ses passions, c’est le Paradis qui constituera son séjour.» Se priver ou s'abstenir en vue de la recherche de l'agrément d'Allah s’appelle donc adoration, piété. Persévérer dans l'abnégation, le sacrifice, le don de soi, c'est comprendre que le mois de Ramadan s’en est allé mais que Ramadan (abstention) demeure. Le jeûne éprouve La sincérité de l’Homme n'est pas visible. Il est purement individuel et engage au plus haut niveau la pureté du cœur qui tisse des relations avec son Seigneur. Au-delà, c'est prouver à tous les croyants que l’apparence ne compte nullement dans l'appréciation que le Seigneur a de Ses créatures.
« Ô hommes ! Nous vous avons créés d'un mâle et d’une femelle, et Nous vous avons répartis en peuples et en tribus, pour que vous fassiez connaissance entre vous. En vérité, le plus méritant d’entre vous auprès de Dieu est le plus pieux. Dieu est Omniscient et bien Informé. »
« Et ne me couvre pas d’opprobre le jour où ils seront ressuscités, au jour où ni richesses ni enfants ne seront d'aucune utilité, sauf pour celui qui viendra à Dieu avec un cœur sain ! »
Alors, Ramadan est parti, mais nous vivons toujours avec les Hommes et surtout nous sommes toujours avec Allah. La sincérité dans tous nos actes reste de mise. Il va de soi, sinon ce serait de l'hypocrisie : comment dénuder nos bonnes actions de toute... Bonne intention alors que le Seigneur Allah que nous avons adoré dans Ramadan, Le Vivant, l’Éternel, demeure même après Ramadan. Qu'Allah nous inspire la honte de telles pratiques ! Continuons dans ce cas de pratiquer notre religion avec sincérité. Ceci implique que nous luttions pour conserver les acquis de Ramadan.
La vie spirituelle de l'homme s'inscrit dans un cycle de croissance. C'est aussi une des leçons de Ramadan. Plus on avance dans le Ramadan, plus les bonnes œuvres surtout facultatives doivent s'accroître. De façon générale, chaque individu doit cheminer vers Allah en grandissant dans sa foi, de sorte qu'au soir de sa vie, par la volonté d’Allah, il puisse atteindre le sommet. Cela implique que l'on maintienne les acquis de Ramadan.
D’ailleurs à ce propos, le Prophète (SAW) faisait constater que « celui dont son hier vaut mieux qu’aujourd'hui, sa mort vaut mieux que sa vie. » Parallèlement, il faut relever avec pertinence la place des œuvres surérogatoires dans la conduite de l'homme à la proximité. avec Allah. Ce hadith quoudsi le souligne bien : «D'après Abu Harayrah (que Dieu l'agrée), le Prophète (S B) a dit : Dieu (puissant et sublime) dit: Quiconque montre de l'inimitié à un de Mes dévoués serviteurs, Je lui déclare la guerre. Mon serviteur ne s'approche de Moi que par ce que J'aime le plus, par les devoirs religieux que Je lui ai enjoint, et Mon serviteur ne cesse de se rapprocher par des œuvres surérogatoires (supplémentaires et volontaires) jusqu'à ce que Je l'aime. Quand Je l'aime, Je suis l'oreille par laquelle il entend, l'œil par lequel il voit, la main par laquelle il frappe et le pied avec lequel il marche. Qu'il Me demande [quelque chose], et Je lui donnerai sûrement, et qu'il Me demande refuge, Je le lui accorderai sûrement. Aucune chose ne Me fait hésiter plus que [de prendre] l'âme de Mon fidèle serviteur : il déteste la mort et Je déteste le blesser.» Rapporté par al-Bukhari.
Voici ce que nous devons en saisir : accomplir les actes Obligatoires est une très bonne chose. On s'acquitte de son obligation ; c'est la première dimension de la relation Homme et Dieu. Lorsque le serviteur fait plus que ce qu'il lui demande, il a dépassé le seul cadre de l'imposition. Il atteint le degré du plaisir, de l’amour. Par ricochet, ses facultatives, après avoir corrigé et complété ses obligatoires, peaufinent ses rapports avec son Maître.
Nous sommes responsables de nous-mêmes. La découverte de la vraie nature de l'Homme est la première vérité à laquelle nous accédons par la pratique du jeûne. Pendant Ramadan, Satan est attaché, l’enfer est fermé ; un constat demeure cependant : les passions, les désirs, les mauvaises pensées subsistent. Avec les exigences du jeûne, nous arrivons à contrôler tant bien que mal nos regards, nos paroles, nos gestes et même nos pensées. Avec quoi ? Pas de bâton, pas de chicotte, pas d'intervention humaine, pas d'intérêt matériel. Juste avec notre volonté ; merveille qu’Allah nous a octroyée. La grande leçon dans ce cas Précis est que nous détenons par nous-mêmes la clé de notre "angélisation." Chacun de nous peut devenir bon. Certes, l'on me dira que ce n'est pas aussi simple ; j’acquiesce. Mais il ne faut pas céder au laxisme. Nous devons lutter parce qu'Allah nous dit : «Nous avons créé l’homme pour une vie de lutte.» S90 V5.
Parmi les objectifs du jeûne, figurait donc en bonne place l’apprivoisement de la volonté. Nous y sommes arrivés tant bien que mal en se disant sûrement et en se laissant convaincre que Ramadan y est pour beaucoup. Certes, mais ce que nous avons oublié, c'est qu’il nous a appris à faire confiance en nous-mêmes. Et cela n’aurait servi que si après Ramadan, nous persistions dans la maîtrise de notre volonté. À ceux qui y parviennent Allah promet : «En vérité, l'homme qui purifie son âme sera sauvé» ; mais à ceux qui auront échoué, Il prévoit : «...celui qui la corrompt sera réprouvé !» S91.
Avec Ramadan, nos faiblesses et forces morales nous ont été dévoilées et exposées. Pour l'homme sensé, il importe de... Les diagnostiquer et d'en tirer une attitude positive : travaillons à corriger, éradiquer nos défauts et à conserver et améliorer nos vertus. La proximité d’Allah est à notre portée. Faire plus pour apprendre à faire mieux : une autre leçon du jeûne. Plusieurs personnes ont traversé plusieurs kilomètres pour se rendre à la mosquée pour accomplir les cinq prières quotidiennes tout en ajoutant des nafils. Pour ces derniers, remarquons que malgré la distance qui nous séparait de la mosquée, leur durée d'accomplissement, le risque couru (traverser des quartiers pendant la nuit), nous nous en sommes acquittés sans grande difficulté. En principe, un individu qui a pu mobiliser tant de ressources pour ceci, doit être capable de se mobiliser, ne serait-ce que pour deux petites rakates dans un petit coin de sa maison. Que dire de la capacité à accomplir des jeûnes surérogatoires pour un musulman qui a observé trente jours de jeûne ? Le facultatif est de loin moins contraignant : liberté quant au choix des jours, leur nombre. leur début. Il en va de même de la lecture du Coran. Durant les prières nocturnes de Ramadan ou pendant ses journées, nous l’écoutions, le lisions, l'interprétions pendant des heures et des heures. Maintenant que le mois de Ramadan n’est plus et que le Coran demeure, nous pouvons volontiers nous astreindre à quelque chose de léger : quelques versets, une page, 1/60, 1/30 du Coran. Chacun à son rythme. Est-ce compliqué, cela?
En somme, remarquons qu'avec un programme individualisé et personnalisé, la lumière d'Allah est à la portée de tous. Elle ne souffre d'aucune servitude : pas besoin de fil de raccordement, d’abonnement, de factures à payer, de files d'attente.
Accéder, à moindre frais, à un engagement citoyen. En jeûnant, le musulman réalise que l’engagement citoyen du croyant est permanent. Nous avons appris à faire largesse de nos biens dans le mois béni du jeûne. Ça ne se limite pourtant pas à ce mois. Son expression doit être quotidienne à l'égard de toutes les créatures d’Allah. Le musulman n'attend donc pas une catastrophe naturelle, la constitution d’une ONG. Il n'est point besoin d'attendre de mobiliser des fonds des bailleurs. Tout musulman est bailleur en la matière, en ce sens que, pour peu qu'on le veuille, on a toujours quelque chose à donner.
D'abord, le musulman est appelé à instaurer une sécurité autour de lui : s’abstenir du mensonge, des paroles futiles, du regard qui écorche, de la langue qui pique, des membres qui brutalisent, des gestes qui briment et oppriment. « Le croyant est celui dont l'on est à l'abri de ses membres et de sa langue », complète le Prophète (SAW).
Ensuite, il doit répandre l'assurance dans sa communauté par la bonne parole, le bon conseil, la visite fraternelle, la consolation, l'assistance matérielle, financière dans le respect de la dignité humaine. Allah insiste beaucoup sur ce dernier aspect : « Ô croyants ! Ne rendez pas vain le mérite de vos œuvres de charité par des gestes ou des propos désobligeants, à l'instar de celui qui fait des largesses par ostentation, sans... » croire ni en Dieu ni au Jugement dernier. Cet homme-là est comparable à un rocher que recouvre un peu de terre. Il suffit qu'une averse l’atteigne pour qu'il soit complètement dénudé. Et c'est ainsi que les impies ne tireront aucun profit des œuvres qu'ils avaient acquises, car Dieu ne dirige pas les infidèles.» S2V264.
En définitive, retenons que Ramadan est une école. Nous sommes censés y être allés pour cultiver ces vertus ci-dessus mentionnées. Efforçons-nous alors à les rendre présentes dans nos gestes, paroles et pensées de tous les jours. Qu’Allah nous y aide !
La Preuve n° 34 - Septembre 2010
L’importance de l’éducation de la femme musulmane
Les confusions, déformations et incertitudes concernant le statut de la femme musulmane sont nombreuses et répandues. Elles relèvent le plus souvent de l’ignorance, de traditions ou d'une mauvaise compréhension ou interprétation des textes. Pourtant, l'islam a honoré la femme et lui a accordé de nombreux droits, dont celui à l'éducation. Abou Bourde rapporté d’après son père que le Prophète a dit : "Tout homme qui, ayant une fille esclave, l'instruit et lui donne une bonne instruction, l'éduque, et lui donne une bonne éducation, puis l'affranchit et l'épouse, aura une double récompense." (Rapporté par al Boukhari). Ce qui est recommandé pour une esclave l'est d'autant plus pour sa propre fille. Dans ce hadith, la distinction est faite entre éduquer et instruire ainsi que la différence entre éduquer et donner une bonne éducation et instruire et donner une bonne instruction. Il ne s'agit donc pas d'une éducation ou d'une instruction quelconque mais de qualité si ce n'est la meilleure.
Le Prophète a également montré l'importance de l'éducation de la femme en lui consacrant un jour de la semaine pour leur instruction. "Lis au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l'homme d'une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas." (96:1-5). Ce droit devient un devoir si on considère l'injonction faite au Prophète de lire, dans ces versets de la sourate Al ‘Alaq. Ils soulignent l'importance de la lecture afin d'acquérir le savoir, que ce soit pour l’homme ou la femme. Cette connaissance procure à l'être humain la capacité à connaître ses droits et ses devoirs. La science lui permet de méditer et de réfléchir sur l'univers et de découvrir ses secrets, avec la permission d'Allah.
"Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les récompenserons, certes, en fonction des meilleures de leurs actions." (16:97)
La femme musulmane a de nombreuses responsabilités, dont celle de ses actes devant Allah, comme tout Musulman. Il est donc indispensable qu'elle connaisse les principes de sa religion et ses devoirs afin de les respecter au mieux et d'obtenir la satisfaction d'Allah. Elle ne peut acquérir ce savoir que par une éducation et une instruction de qualité. La femme tient un rôle de conseil et de consultation auprès de son époux, à l'instar de femmes éminentes telles que Khadija, Aïcha, Oum Salama ou Asma’ bint Abi Bakr, qu'Allah les agrée. Ceci requiert une bonne éducation et une bonne instruction. Elle a également un rôle au sein de la société. Une solide instruction lui permet d'agir au service de la communauté. Par exemple, l'étude de la médecine évitera aux femmes musulmanes d'avoir recours à un médecin homme pour être soignées. Toutes les vocations médicales doivent donc être encouragées. Ibn ‘Omar rapporte que le Prophète dit: "La femme est gardienne de la maisonnée de son mari et de ses enfants, et elle en est responsable" (Rapporté par al-Boukhari et Mouslim).
La femme est donc responsable de son foyer et de ses enfants. S’occuper des enfants et les élever ne se limite pas à leur donner à manger, les habiller, les laver et les emmener à l'école ou au parc. C'est aussi leur inculquer de bonnes manières, de bonnes valeurs morales et des connaissances utiles. Les valeurs morales ne changent pas et sont définies par la religion. Quant aux connaissances utiles, exceptée la connaissance de l'islam, elles varient selon l'époque et il faut savoir les distinguer. Il est alors nécessaire de posséder une certaine capacité de réflexion sur son époque et seule une bonne éducation et une bonne instruction permettent de l'acquérir.
La mère est le principal contact humain de l'enfant durant ses premières années. Elle a donc une influence importante et déterminante sur lui. C'est elle qui lui inculque les bases de ses connaissances et de ses croyances. La psychologie moderne de l'enfant le confirme : les cinq premières années de la vie d'un enfant sont essentielles et décisives pour son équilibre à l'âge adulte. La femme a donc un rôle considérable dans la société puisque d'une part, elle représente (approximativement) sa moitié en nombre et d'autre part, elle élève l'ensemble de ses membres. Le poète Ahmed Chawqi reprend cette idée dans ces vers :
La mère est une école si elle est bien préparée,
Elle prépare une nation avec de bonnes racines. Remarquera que dans notre société "moderne", où la femme travaille le plus souvent soit par nécessité, soit par choix personnel, quelquefois au détriment de son devoir de mère, la femme conserve ce rôle. Peu d'hommes sont en effet présents dans les crèches et les écoles maternelles ! L’idée que la femme n'a pas besoin d'instruction parce qu'elle reste à la maison pour s'occuper des enfants est ainsi invalidée. De la même façon, privilégier l'éducation et l'instruction d'un garçon par rapport à celle d'une fille ne peut être justifié. Dans le cadre de la religion, la femme a également un rôle important puisqu’elle contribue à transmettre et enseigner la Sunna. Les nombreux hadiths reconnus et rapportés par des femmes en sont le meilleur exemple. Lorsqu'elle reçoit une bonne éducation islamique, la femme peut activement participer au travail d’invitation à l'islam auprès de ses semblables. Elle sera souvent plus proche et plus apte qu’un homme pour présenter l'islam à une autre femme. Lorsqu'elle est mère, elle transmet en priorité sa connaissance de l'islam à ses enfants. Plus une femme aura acquis de connaissances islamiques, plus elle sera à même de les transmettre. Elle pourra aussi appliquer plus facilement le principe d'ordonner le bien et d'interdire le mal. « Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils recommandent le convenable, interdisent le blâmable, accomplissent la Salat, acquittent la Zakat et obéissent à Allah et à son Messager... » C9 V71
Comme nous venons de le voir, à travers ses responsabilités, la femme joue un rôle déterminant dans la société. L'ignorer et négliger son éducation serait donc une grave erreur car une société ne peut avancer si elle est amputée de sa moitié. Ce serait également le non-respect d'un droit qu'Allah lui a donné. L'homme oublie parfois qu'il a été élevé par une femme : sa mère.
La Preuve n° 34 - Septembre 2010
Extrait
Le sujet de dissertation : à cette période de la rentrée scolaire et académique, nous vous proposons cet extrait. vérité: leçon et un programme de vie pour tous ceux qui travaillent à la réforme de la société. Particulièrement, nos éducateurs et nos étudiants. La vie d'Al-Banna, au centre, fut très dense alors même qu'il menait ses études à Dar al-Ulum. Il avait rencontré de nombreuses personnalités et s'était imprégné de l'atmosphère de la capitale avec ses tensions sociales, politiques et plus largement morales et culturelles. Il avait conscience de l'insuffisance des différentes institutions et de leurs représentants et c'est en connaissance de cause qu'il décide de s'engager.
À l'issue de ces quatre années de formation, un des maîtres propose aux étudiants le sujet de dissertation suivant : "Décris tes plus grands espoirs au terme de tes études et montre quels sont les moyens que tu mets à ta disposition pour les réaliser." Le texte présenté par Hassan al-Banna met en évidence sa totale détermination dans la voie de l'éducation et de la réforme alors qu'il n’a que vingt ans : «Mes plus grands espoirs au terme de... Mes études sont au nombre de deux. Sur le plan privé, j’espère rendre heureux ma famille et mes proches et rester fidèle à mon bien-aimé ami dans la mesure de mes moyens, jusqu’à la limite de ce que me permet ma situation et autant que Dieu m’en donnera la possibilité.
Sur un plan plus général, j'aimerais être un guide éducateur en passant mes journées à instruire les enfants et mes nuits à enseigner aux parents le sens de leur religion, les sources de leurs joies et les orientations de leurs vies soit au moyen du sermon et de la discussion, soit par l’écriture et la publication, soit enfin par les déplacements et les visites.
«Ne désespérez pas, car le désespoir ne fait pas partie des sentiments des musulmans. Les réalités d'aujourd'hui sont les rêves d'hier et les rêves d'aujourd'hui sont les réalités de demain.» Hassan al Banna
«La question de la Palestine est l'affaire du monde musulman dans sa totalité, elle est la mesure de sa dignité et paramètre de sa volonté et de sa force.» Disposition pour réaliser mon premier espoir est la connaissance du Très beau et le choix de l'excellence : “La récompense de l'excellence est-elle autre chose que l'excellence ?’’ C55 V60.
Quant aux moyens du second espoir, ils sont sur le plan moral : la persévérance et le don de soi qui sont plus nécessaires à l’homme de bien que son ombre et qui sont le secret de toute réussite. Sur le plan pratique : d'abord de longues études pour lesquelles j'essaierai d’obtenir une reconnaissance officielle, puis la connaissance de ceux qui adhèrent aux mêmes principes et qui sont également attirés par ses partisans, puis encore le moyen d'un corps qui s’est habilité aux difficultés pour supporter ses faiblesses et qui a aimé la peine dans le but de vaincre sa fragilité ; enfin, mon être intime que j'ai vendu à Dieu par une fructueuse tractation et un commerce nourri par le désir du succès, en espérant qu’Il l'accepte et qu'Il lui octroie la plénitude.
Pour ces deux espoirs, je m'en remets à la connaissance du devoir en demandant le soutien de Dieu, le maître des louanges. C'est ce que je lis dans Ses paroles : “Si vous voulez la victoire pour Dieu, Dieu vous donnera la victoire et raffermira vos pas." C47 V7. C'est là un pacte entre moi et mon Seigneur, j'en prends acte et j'en rends ici témoin mon professeur ».
Extrait de : Aux sources du renouveau musulman ; IMAM KAMADA.
Brèves
► La police britannique a arrêté le lundi 23 septembre dernier 6 personnes soupçonnées d'avoir brûlé le Saint Coran.
► Le Président iranien a affirmé à la tribune de l'ONU que les attentats du 11 septembre sont un complot fomenté par les États-Unis dans l’objectif de détruire l'islam. Les diplomates américains ont quitté la salle en guise de protestation.
► Teresa LEWIS a subi la peine de mort par injection le 24 septembre en Virginie aux USA. C’est la première femme à être exécutée depuis 1912 dans cet État qui applique la peine de mort.
► OBAMA souhaite qu’un État palestinien officiellement proclamé rejoigne l'Assemblée Générale de l'ONU. En 2011.
► Une trentaine de tombes musulmanes ont été vandalisées à la fin septembre dans un cimetière à Strasbourg en France.
Raymonde et Lucienne ont toujours le sourire aux lèvres, et se sentent en bonne santé. Pourtant leur date de naissance ne trompe pas. Nées en 1912, elles ont bien 98 ans et sont considérées comme les jumelles les plus âgées du monde.
► "Les plongeurs sibériens" est le nom de ce club de plongée russe qui, pour clôturer la saison, célèbre ça avec une course un peu spéciale. Leur truc ? Faire du vélo sous l'eau, ou du ski, c'est au choix. Le lieu de cette compétition insolite n'est autre que le lac Baïkal, à la frontière avec la Mongolie, considéré comme le lac d'eau douce le plus profond au monde.
En Grande-Bretagne, une maison vieille de 10 500 ans a été découverte par les scientifiques de l'Université de Manchester. Pour les archéologues, cette hutte en bois est l’une des plus importantes structures jamais créées en Grande-Bretagne. Exiguë et très peu isolée, la structure... Circulaire abritait pourtant les chasseurs nomades qui parcouraient le pays à la fin de l’âge de glace.
Au Salvador, un seul éléphant âgé de 60 ans résidait dans le pays et était fortement apprécié de la population. La femelle Manyula souffrait d'insuffisance rénale, explique l’AFP, et est finalement décédée d’un arrêt cardiaque, ce qui a fortement ému la population. Des centaines d'individus se sont même rendus au zoo où résidait l'animal et certains fans de l'animal portaient même des signes de deuil.
La Preuve n° 34 - Septembre 2010
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La Preuve n° 34 - Septembre 2010
Fait partie de La Preuve #34