Issue
La Preuve #4
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Burkina Faso
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- Articles de journaux (3615 items)
- Titre
- La Preuve #4
- Editeur
- La Preuve
- Date
- février 2008
- numéro
- 4
- nombre de pages
- 16
- Sujet
- Abdramane Sana
- Charia
- Laïcité
- Hadj
- Tariq Ramadan
- Zakat
- Association des Élèves et Étudiants Musulmans au Burkina
- Fédération des Associations Islamiques du Burkina
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- Langue
- Français
- Source
- Louis Audet Gosselin
- Contributeur
- Louis Audet Gosselin
- Identifiant
- iwac-issue-0000012
- contenu
-
"... et voilà la religion de droiture..."
Prix unique : 300 Frs CFA
février 2008
CEUX QUI RÉCLAMENT LE RETOUR DE L’ÉTAT DÉFENDENT LEURS PROPRES INTÉRÊTS ET NON CEUX DES MUSULMANS. P7
Plume du mois P.6
Le ballon rond, quand il nous passionne
EDITORIAL
Crise au Kenya
Encore une plaie en Afrique P2
Le mode de désignation du président des États-Unis P9
LA RELIGION DE VÉRITÉ
Les biens soumis à la zakât
SOCIÉTÉ ET DÉVELOPPEMENT
EPIDEMIE DE MÉNINGITE AU BURKINA
Des prévisions alarmantes P.13
Editorial
CRISE AU KENYA
Encore une plaie en Afrique
Plus de 1000 morts, environ 225 000 déplacés ; de nombreux blessés et cas de viols, des centaines d'habitations et de commerces incendiés, des routes coupées... tel est le triste bilan des violences qui secouent actuellement le Kenya après les élections présidentielles du 27 décembre 2007. Des élections qui mettaient aux prises le président sortant Mwai Kibaki à son challenger et leader du Mouvement Démocratique Orange (ODM) Raila Odinga et à l'issue desquelles le... Président sortant, Mwai Kibaki, a été officiellement déclaré vainqueur. Une réélection vivement contestée par Odinga pour qui Kibaki a "volé sa victoire". Beaucoup d’observateurs internationaux ont en effet jugé que le scrutin n'avait "pas respecté les critères internationaux et régionaux d'élections démocratiques", donc un scrutin défaillant et truqué; d'où la colère et la furie de Raila Odinga et ses militants qui, dès lors, ne cessent de manifester à travers le pays pour réclamer la démission de Kibaki.
Le moins que l'on puisse dire est que la grossière supercherie "instituée" par le doyen des chefs d'État africains, Omar Bongo, a été malheureusement respectée : "On n'organise pas les élections pour perdre." Dès lors, tous les moyens sont bons pour rester au pouvoir : fraude, rafistolage, corruption, mensonge national, vol, intimidation. Le pire, c’est quand les candidats allument la fibre ethnique pour défendre leur cause. C'est malheureusement ce qui se passe au Kenya. Les alliés d'hier s'accusent. mutuellement de "nettoyage ethnique" et de "génocide". En effet, 30 personnes de l'ethnie (kikuyu) du président Mwai Kibaki ont été brûlées vives dans une église par les partisans de l'opposant Odinga. Le porte-parole du gouvernement déclarera à cet effet à la BBC que Raila Odinga se livrait à "un nettoyage ethnique". Ce dernier, "brandissant" les répressions meurtrières contre ses militants, tient le pouvoir pour responsable de "génocide". Dans cette situation où le drame rivalise avec la tragédie, ce sont comme d'habitude les pauvres populations qui font les frais d'un "conflit" dont elles ne sont pas responsables.
Le pays de Jomo Kenyatta, un des rares pays africains qui observait jusque-là une relative stabilité politique, vient ainsi de négocier mal son virage vers une démocratie véritable, celle qui garantit la liberté des individus, la paix sociale, l'épanouissement des populations. Et c’est encore une plaie qui vient s'ajouter à celles déjà béantes qui gangrènent le continent africain et qui n'ont pas encore trouvé un pansement efficace : Darfour, Somalie, Côte d'Ivoire, RDC... de quoi assombrir l'horizon de quiétude de ceux qui restent optimistes quant à un envol du continent vers des destinations agréables. À quoi servent les élections si c'est finalement pour déboucher sur des violences sans précédent qui martyrisent les pauvres populations déjà misérables par la seule volonté d'un quarteron de monarchistes voraces, des populations frappées par l'analphabétisme, le chômage et décimées par des épidémies ?
À un moment où le continent africain doit forcément réaliser son unité pour ainsi tracer sa propre voie de développement, ce ratage du Kenya est un recul considérable dans le processus de développement du continent. À quand l'Afrique ? Serait interrogé Joseph Ki Zerbo. Si cet illustre historien Burkinabè n'a pas trouvé de réponse avant de quitter ce monde, nous dirons pour ceux qui sont encore soucieux du continent que l'Afrique se fera quand "les politiciens et chefs d'État cesseront de se servir de l'Afrique pour enfin la servir. La rédaction
2 La Preuve n° 004 - Février 2008 religion de vérité
Les biens soumis à la zakat De la problématique des biens nouveaux Par Cheick ALBAYAN
Le paiement de la zakat est actuellement au cœur des préoccupations de la Oumma islamique. Deuxième pratique cultuelle de l'Islam, la zakat fait obligation à tous les croyants disposant de moyens d'en prélever une partie en aumône destinée à des bénéficiaires bien définis. Elle a été instituée en l'an 2 de l’hégire (en 624 de l'ère chrétienne). Elle s'applique à tout ce que le fidèle a acquis comme propriété personnelle, qu’il s'agisse de biens d'utilité ou d'actifs réels. Ces biens doivent cependant être repro-
Récépissé de déclaration N°1862//CA-G1/OUA/PF du 27 juillet 2007 ISSN 0796 812 6 Tel 50 37 94 30 Cell 70 75 54 85 Email: preuve2007@yahoo.fr Directeur de Publication Mikaïlou Kéré Secrétaire de rédaction Siaka GNESSI Responsable commercial Moussa DOUGMA Mise en page et impression -Altesse Burkina Nombre de tirage ductifs (croissant), atteindre le minimum imposable (le Nisab), demeurer au moins une année ou une saison chez le propriétaire et être dégagés de toute dépense inhérente aux besoins fondamentaux de la vie (nourriture, habitation, déplacement, santé). Ainsi, le Coran et la sunna ont mentionné comme biens auxquels la zakat est imposable les céréales, les fruits, le gain commercial, les mines, l'or, l'argent et le bétail.
Cependant, avec la modernisation, il est apparu d'autres formes et procédés d'enrichissement et de fructification des biens à propos desquels les textes religieux ne se sont pas prononcés quant à leur zakat. Ces biens et services nouveaux constituent le centre de l'économie des pays et celui de la plupart des croyants individuellement pris. En effet, l'économie moderne est basée sur les industries, les firmes, les supermarchés, les immeubles, les banques, le système salarial, l’actionnariat, etc. Le système de production traditionnel des biens (agriculture, élevage, commerces caravaniers) n’y occupe que très peu de place. L’Islam ne s'opposant pas à tout progrès économique et technique, on retrouve des fidèles croyants acteurs de cette économie nouvelle et détenant aussi des biens nouveaux. Il se pose alors la question de la zakat de ces biens nouveaux. Doit-on prélever de la zakat sur ces biens nouveaux ? Si oui, comment s'y prendre ? Il est évident que la non-imposition de la zakat sur ces biens sera source de décadence de l'économie islamique dont le fondement est la zakat. La majeure partie des biens des croyants se verra dispenser et le financement de l'État et la sécurité sociale qui devraient être assurés par la zakat ne le seront plus. En outre, certains auront tendance à quitter le secteur soumis à la zakat pour le secteur qui en est dispensé. Donc la zakat sera délaissée totalement. Par ailleurs, la non-application aux biens nouveaux de la zakat sera une grande injustice à l’égard des pauvres agriculteurs et éleveurs qui paient systématiquement la zakat à la récolte mais qui économiquement sont moins nantis que les grands entrepreneurs, les salariés. Tout compte fait, les textes ne se sont pas prononcés sur la zakat de ces biens mais ils ne l'ont pas aussi dispensée expressément. Au contraire, nous trouvons des dispositions générales qui préconisent cette zakat. En effet, la charia n'a énoncé dans la plupart des cas que des règles générales qui sont applicables à plusieurs cas, quelle que soit l'époque. Donc, à une époque donnée, si des nouveaux biens apparaissent et remplissent les conditions de la zakat, on doit les y appliquer.
Par exemple, le prophète avait dispensé les chevaux de la zakat. Mais Omar a perçu la zakat des chevaux élevés comme du bétail commercial. Pour lui, la dispense prononcée par le prophète concernait les chevaux utilisés pour le transport et non pour le commerce. L'Imam Ahmad Ibn Hanbal a pour sa part institué la zakat sur les frais de location des bâtiments en analogie avec celle perçue par Omar sur la terre. À la lumière de toutes ces considérations, on peut admettre que tout bien susceptible de générer un surplus et remplissant les conditions des biens "zaka-taires" doit être assujetti à la zakat et cela même en l’absence d’un texte spécifique. En effet, le raisonnement par analogie (KIYAS) est admis dans le droit islamique et son application est valable à toute époque pour émettre des avis juridiques. Partant de cela, les juristes musulmans ont statué sur la zakat des biens nouveaux et ont légiféré en l'instituant. Pour chaque type de bien, ils ont défini le minimum imposable et la quantité à prélever. Ils sont partis du principe général que le Nisab est ce qui reste des biens dégagés de ce qu’il faut pour satisfaire les besoins essentiels que sont la restauration, le logement, la santé et les moyens de production (des biens). Quant au taux de la zakat, il est variable selon le type de biens. Pour les billets de banque, il a été estimé par rapport à leur équivalent en or. Les actions et les Obligations destinées à l’échange sont considérées comme des marchandises et leur Nisab est estimé par rapport à celui de l'or. Quant aux entreprises, les supermarchés, les usines, les fermes, la zakat est prélevée sur les bénéfices de leurs réalisations. La zakat des loyers des immeubles et maisons en location représente 2,5 % du total des loyers. Enfin, pour le salaire, la zakat est estimée à 2,5 % du tiers. C'est-à-dire que les besoins fondamentaux du salarié peuvent être assurés par les 2/3 du salaire et le 1/3 constitue le nisab.
Il est évident que le salaire dans notre contexte couvre difficilement les besoins nombreux des travailleurs. Il est également clair qu'en dehors des entrepreneurs, les salariés sont les mieux nantis de nos populations et s'ils venaient à ne pas payer la zakat, il serait injuste d'y obliger les paysans. Toute la problématique de cette dernière zakat réside dans la définition des besoins fondamentaux qui restent subjectifs. Cependant, chaque musulman doit prendre des dispositions. favorables lui permettant de verser sa zakat. Cela y va de notre intérêt car Dieu dit dans le Coran : "Nous avons racheté au croyant ses biens et sa personne en échange contre le paradis."
On demanda à Abraham (AS) : "Pourquoi Allah a-t-il fait de toi Son ami ?" Il répondit : "Pour trois raisons : j'ai, en toute affaire, toujours préféré ce qu'agrée Allah, à ce qu'agrée autrui ; je n'ai jamais redouté de ne pas obtenir ce qu'il incombe à Allah de me procurer et je n'ai jamais déjeuné ou dîné sans un invité."
La Preuve n° 004 - Février 2008
La religion de vérité
COMMUNIQUE
Le comité exécutif de l'AEEMB porte à la connaissance des militants, anciens militants, sympathisants et de l'ensemble des musulmans qu’il engagera des travaux pour la reconstruction de la mosquée de vendredi du siège national. Le plan de la nouvelle mosquée prévoit un immeuble à deux étages extensible à trois comprenant une mosquée, une salle de conférence, des bureaux, une bibliothèque et des dortoirs. Réalisation d'une si noble œuvre implique l'investissement des frères et sœurs musulmans. C'est pourquoi, par le présent communiqué, nous lançons un appel à tout musulman de faire sien ce projet afin que l'édification de cette maison de Dieu soit une réalité.
Pour toute information complémentaire ou pour vos contributions, veuillez contacter les personnes suivantes :
- Président de l’AEEMB Tel : 70 26 65 46
- CONGO Moctar Ben Moussa Tel : 76 54 48 58
Vous pouvez aussi faire un versement direct aux comptes No 3523 de la caisse Baitoul Maal (Ouagadougou) et No 01367580002 de la Bank of Africa (BOA).
"Celui qui construit une mosquée en recherchant la face d'Allah, Allah lui construit une maison au paradis." Hadith
Le Président Boukaré GANSONRE
La Preuve n° 004 - Février 2008
Plume du mois
Le ballon rond, quand il nous passionne. Pas un seul média où la coupe d'Afrique de football n’occupe une grande part du temps d'antenne ou des colonnes. La grande fête du football africain bat son plein au Ghana voisin. Tous les regards et les attentions sont alors rivés chaque jour sur les écrans des télévisions qui retransmettent les matchs à coût de centaines de millions de francs. La CAN mobilise tout le continent et même au-delà, au regard des enjeux économiques et politiques du siècle qu'elle suscite. Les matchs les plus difficiles accrochent les inconditionnels, devenant du même coup la seule priorité de nombreux publics. C'est en cela que le football est considéré aujourd'hui comme un véritable régulateur de tensions sociopolitiques. Les politiciens l'ont d'ailleurs compris, en témoigne l'engagement au plus haut sommet des États africains pour offrir la retransmission des matchs, absolument dévastatrice pour le budget de nos télévisions nationales. Le Kenya, qui a refusé ce "sacrifice", en fait les frais. Si les débordements de joie ou de mécontentement après chaque victoire ou chaque défaite paraissent compréhensibles, cette préoccupation ne devrait pas l'emporter sur le sens du juste milieu. En réalité, un match Quelque soit l'enjeu qu'il représente, demeure un simple jeu avec évidemment deux issues possibles. Ce rappel est d'autant plus important que les matchs de la CAN constituent de façon exagérée, pour certains, une question de vie ou de mort. Des cas extrêmes de suicide, d'arrêt cardiaque, de punition collective de toute la famille font partie des conséquences potentielles et réelles de l'issue des matchs. De violents débats sur la performance d'un tel joueur ou le mérite d'une telle équipe aboutissent parfois aux coups de mains ou aux échanges de paroles injurieuses. Que dire de ceux qui subordonnent tout engagement, même les plus importants, à ces compétitions autour d'un ballon ? L'appréciation des qualités techniques et tactiques d'une équipe victorieuse devient malheureusement l'affirmation de soi par la négation des autres. La CAN a pour premier but la cohésion et l'unité des nations ainsi que l'expression positive des diversités culturelles qu'elles renferment. Quand on sait d'ailleurs que la victoire... D'une équipe l'est souvent moins pour la technicité et la performance des joueurs, que pour la chance dont ils ont bénéficié, il convient de rester modeste et lucide après un match remporté ou perdu. Pour l'islam, il est hors de question que le match de football devienne un prétexte pour fouler aux pieds les obligations citoyennes et spirituelles. Bon nombre de gens boudent les heures de prières pendant les matchs. C'est ainsi que les mosquées se vident de leurs fidèles en temps de compétitions. Ils courent alors le risque de leur objection à l’interpellation de Dieu à la suspension de toute activité lorsqu'arrive l'heure de la prière. Tout compte fait, la responsabilité individuelle de chacun est engagée par rapport à tous les actes qu'il pose. Notre relation aux divertissements de la vie pourrait gravement nuire à notre relation à Dieu si elle n’est dans une logique du strict respect des règles de bienséance en matière de compétitions. Une des règles les plus importantes est de ne pas se laisser aller à l'exécrable fanatisme. Ainsi, si un athlète ou une équipe remporte une victoire et que nous en éprouvons de la joie, il faut l'exprimer avec bienséance et raffinement. En effet, l'avenir peut très bien tourner au désavantage du vainqueur d'aujourd'hui. Combien de fois les premières victoires n'ont été que de très courte durée. Aussi, tout comme nous ne voudrions pas qu'on se réjouisse de notre malheur, il nous faut également jubiler avec modération la défaite des autres.
La bienséance islamique en cas d'adversité et de compétition demande impérieusement de ne pas oublier l'honneur et le raffinement et de ne pas verser dans l'insulte et les moqueries à l’adversaire. L'Islam n'accepte pas que l'on dévie de ces règles de bienséance en tant que joueur ou lorsqu'on assiste à des compétitions. Aimer un sport comme le football est certes une affaire individuelle, peut-être légitime. Il faudrait par contre éviter d'y accorder un intérêt démesuré au point de manquer à ses obligations essentielles ou de causer du tort à autrui ■ 6 La Preuve n° 004 - Février 2008
Zoom
Ceux qui réclament le retour de l’Etat défendent leurs propres intérêts et non ceux des musulmans - Par Mouaz -
Les derniers pèlerins burkinabè sont rentrés de la Mecque avec le vol du lundi 21 janvier dernier. Pour en savoir davantage sur l'organisation du hadj 2007 qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, nous avons rencontré El Hadj Abdramane SANA, président de la Commission technique nationale du Hadj. Il fait le bilan du déroulement de cette édition et dévoile au passage les non-dits de l’organisation du hadj 2007.
Comment appréciez-vous l’organisation générale du Hadj 2007 ?
Al-hamdoulillâhi rabil âlamin ! Je vous remercie beaucoup de m’avoir contacté pour avoir des informations. Le Hadj 2007 s'est bien passé dans la mesure où tous les pèlerins burkinabè ont pu observer la station d’Arafat. Tous les 2300 pèlerins (2000 inscrits avec la CTN, les inscriptions parallèles et ceux présents depuis la Umra) étaient à Arafat à 12H30, et ont pu accomplir les deux prières de Zouhr et Asr, conformément aux prescriptions du prophète (saw). Pourtant la presse nationale a peint en noir toute l’organisation du Hadj. Quelle est votre réaction ?
Vous avez dans la presse, des gens qui savent de quoi ils parlent et d’autres non. Mais si on parle d’une chose qu'on ne connaît pas, on dit plus ce qu’on veut plutôt que d'informer le public. Le Hadj ne concerne pas seulement que des Burkinabè, c'est 6 000 000 de pèlerins qui se retrouvent dans un seul lieu, au même moment afin d'accomplir les mêmes rites. Et vous conviendrez avec moi qu'on ne peut pas déplacer tout ce monde dans un tel rendez-vous et ne pas avoir quelques difficultés de voyage.
On a surtout retenu les critiques acerbes de la part de l'envoyé spécial de la TNB à votre endroit. Quel commentaire faites-vous ?
Je laisse chacun avec sa conscience. Le journaliste y était et a vu ce qui se passait. Chacun rendra compte devant Dieu de ses actions ou de ses propos. J’ai eu à échanger avec lui en Arabie Saoudite. Vous savez, l'Islam n'est pas comme le football, car la manière de travailler dans les différents domaines n'est pas pareille. J’ai dit de dire les choses qu'il a vues de sorte que les gens soient informés et non le contraire. Mais chaque personne a sa façon de travailler. Moi je pensais que les journalistes de la télévision et de la presse étaient là pour accompagner les pèlerins, et lorsqu'il y a des failles, faire des remarques afin qu'on puisse les corriger. Je ne sais pas que ces personnes parleront des choses qu'ils n'ont pas vues. De toute façon, les pèlerins sont là et tout le monde sait que nous sommes arrivés à Arafat à 12H30. Je ne connais pas quelqu'un qui n’a pas eu le pèlerinage. Seul Dieu connaît car c'est Lui qui attribue et Il attribuera à qui Il veut. Par contre, si quelqu'un d'autre le sait et veut prendre la place de Dieu, ça n'engage que lui.
Quelles ont été les difficultés auxquelles vous avez été confrontées ? La première difficulté est le début tardif des travaux du comité d'organisation. Et comme dans toute... Organisation, si vous vous prenez en retard, c'est toujours difficile. Aussi, nous n'avons pas pu regrouper tous les pèlerins à temps. Nous avons en effet initié cette année la formation des pèlerins à Ouagadougou ; et il fallait que tous soient présents 2 à 3 jours avant le départ, afin qu'on puisse les former sur les différents rites du Hadj. Mais au Burkina Faso, les gens viennent s'inscrire le dernier jour pour embarquer. Alors qu'il faut avoir la connaissance sur les rites du Hadj avant de l'effectuer.
Tous les 2300 pèlerins (2000 inscrits avec la CTN, les inscriptions parallèles et ceux présents depuis la Umra) étaient à Arafat à 12H30, et ont pu accomplir les deux prières de Zouhr et Asr, conformément aux prescriptions du prophète (saw). Par ailleurs, la plupart des pèlerins sont du 3ème âge ; et cette année, le site d'hébergement était éloigné de la Kaaba, le déplacement aller-retour vers la Kaaba a donc été difficile pour ces personnes âgées.
Pourquoi vous avez choisi des sites éloignés ? On n'a pas le choix. Que si on arrive tôt. Mais si vous arrivez au dernier moment, il faut vous contenter de ce que vous avez. Tout cela est dû au début tardif des préparatifs du Hadj.
La Preuve n° 004 - Février 2008
Comment avez-vous apprécié le comportement des pèlerins cette année ? La plupart viennent du village et ne sont jamais venus à Ouagadougou. Imaginer que cette personne se retrouve dans une ville plus grande que Ouagadougou avec autant de monde, il se perdra facilement. Il faut le suivre, l’aider afin qu'il s’en sorte.
Il y en a qui estiment que l'Etat doit revenir dans l'organisation du Hadj ? Quel est votre point de vue ? Lorsque l'Etat faisait partie de la commission, ce n'est pas lui qui organisait seul le pèlerinage. C'est la même chose actuellement. L'Etat supervise. Et ce sont les musulmans eux-mêmes qui font leurs activités. Cette année, l’Etat a fait beaucoup. Le Burkina Faso est un pays laïc ; le Hadj est l’affaire des musulmans. Ceux qui parlent de cela ne veulent pas le développement des musulmans. Quand C'est l'Etat qui supervise, on ne demande pas de comptes. Les gens n'ont pas peur de faire des déficits financiers. C'est quand l'Etat y était que nous avons eu un crédit de plus de 140 millions. Donc ceux qui réclament le retour de l’Etat défendent leurs propres intérêts et non ceux des musulmans. Il faut que les musulmans travaillent à vous éclaircir à ce propos. Néanmoins, je vous donne ce que je sais.
Avec le dernier vol aller, nous avons demandé au transporteur un changement d'itinéraire pour atterrir à Djedda au lieu de Médine. Il a obtenu cette autorisation de l'Arabie Saoudite, parce qu’il avait déjà l'autorisation de survol, le changement d'itinéraire ne posait pas de problème. L'autorisation d'aller avec 152 pèlerins fut donc obtenue. À notre arrivée à Djedda, les autorités saoudiennes ont procédé à la vérification des passagers pour voir si c'étaient tous des Burkinabè. C'est quand nous sommes arrivés à la Mecque qu'on m’a informé que l'avion doit payer une amende pour changement d'itinéraire. Le transporteur a estimé qu'il avait reçu l'autorisation et par conséquent la sécurité de l'aéroport ne pouvait pas lui exiger d'amende. J'ai demandé si la commission a quelque chose à voir là-dedans, on m'a dit non et cela sera résolu entre la sécurité et le transporteur. Ce n'est que lors de la préparation des vols de retour que le représentant de STMB Tours me fait savoir que la sécurité tient toujours à ce que l'amende soit payée. Donc, il attend que notre ambassadeur vienne afin que l'on s’associe (STMB Tours, CTN et Ambassade) pour aller demander pardon. Je lui ai dit que cela ne me causait pas de problème si on peut leur accorder ça.
Je pense que le transporteur connaît bien le règlement du système de chaque pays. S'il n'avait pas la possibilité d'atterrir à Djedda, nous allions atterrir à Médine et prendre nos cars pour aller à la Mecque.
Comment expliquez-vous les problèmes de vols au départ comme au retour ? La compagnie de transport est mieux indiquée pour donner les raisons de ces difficultés. Pour moi. Les avions étant présents à Ouagadougou, il ne devrait pas y avoir de difficultés. Vous avez vu que les deux avions ont stationné à Ouagadougou pendant huit (8) jours. C'est la première fois qu'un avion stationne pendant 8 jours pour attendre les passagers, les pèlerins. Notre tâche était de remplir les formalités vis-à-vis de nos autorités au niveau du pays. Ce que nous avons fait. Les avions étaient là, les visas et les passagers ; en principe rien ne devrait empêcher le vol de départ. Cependant, il se trouvait qu'il y avait des formalités administratives au niveau de l'Arabie Saoudite à accomplir. Ce sont nos autorités (représentants des Burkinabè) qui devraient s'en occuper. Nous ne pouvons donc pas savoir ce qui les a empêchés de ne pas parler ou de le faire tardivement. Après, le transporteur nous a fait savoir qu'il était en train de parler avec notre ambassadeur en Arabie Saoudite pour avoir l'autorisation de survol du territoire saoudien. Je crois que tout cela a causé un peu de retard au départ. Mais ce Retard n'a pas été préjudiciable pour les pèlerins quant à l'accomplissement des rites. C'est surtout le transporteur qui en a subi les conséquences. Le retour a été assuré par un autre avion et il semblerait que le premier a été bloqué à Djedda. Le transporteur pourra mieux poser les bases d'une organisation durable eux-mêmes. Nous aurons toujours besoin de l'assistance de l'État.
Votre dernier mot
Je remercie votre journal. Je remercie l'État qui nous a appuyés à travers un comité interministériel de 6 ministères qui est resté à nos côtés durant toute la période de l'organisation. Je remercie OK, président de la Communauté Musulmane du Burkina Faso et de la Fédération des Associations Islamiques du Burkina. Ce que je déplore, c'est l’attitude du Secrétariat Général de la Fédération. C'est elle qui a mis ce bureau en place mais jusqu'à ce matin (ndlr interview réalisée le 26 janvier), il a tout laissé à OK comme si c'était lui seul qui constituait la Fédération. En effet, c'est OK seul qui demandait des comptes, qui suivait l'évolution des travaux. Je pense que si le Secrétariat Général a mis des gens pour faire le travail, le minimum, c'est de se renseigner sur l'évolution des choses. Même pas un coup de fil. Je pense que, quelles que soient les erreurs de la CTN, le Secrétariat Général devrait être à côté pour suivre et à la fin il peut tirer les leçons et faire les remarques à la CTN. Même les membres des ministères se renseignaient chaque fois. Je pense que cela n'est pas bien pour les musulmans. Je laisse chacun avec sa conscience. Chacun rendra compte devant Dieu de ses actions ou de ses propos. Le Burkina Faso est un pays laïc : le Hadj est l'affaire des musulmans.
La Preuve n° 004 - Février 2000
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Le mode de désignation du président des Etats-Unis
Il est sans aucun doute que l'évènement de l’année 2008 sera l’élection du nouveau président des Etats-Unis d’Amérique. Déjà, depuis la fin de l’année 2007, elle fait la une de nombreux médias occidentaux. Car c’est certes un élément de politique intérieure. Mais c’est aussi et surtout un sujet de politique internationale tant les États-Unis et leur président sont au cœur du fonctionnement du monde ; qu'on le veuille ou pas. En rappel, les États-Unis sont un pays de tradition démocratique vieille de trois siècles. Le pays a arraché de haute lutte son indépendance proclamée en 1776, après une guerre menée contre la monarchie britannique. La constitution votée en 1787 définit les fondements d'un État fédéral. Les Américains ont su, grâce à des hommes symboles comme George Washington, John Adams, Thomas Jefferson (respectivement 1er, 2ème et 3ème président) asseoir un système politique solide basé sur la séparation des pouvoirs (entre le Congrès, la Cour suprême et le Président). C'est ce souci d'équilibre qui définit d'ailleurs le mode de désignation à la fois original, complexe et spectaculaire du président des USA. La constitution américaine dispose que : "le pouvoir exécutif sera conféré à un président des États-Unis. Il restera en fonction pendant une période de quatre (4) ans et sera ainsi que le vice-président, choisi pour la même durée, élu comme suit : Chaque État nommera, de la manière prescrite par sa législature, un nombre total de sénateurs et de représentants auquel il a droit au Congrès ; mais aucun sénateur ou représentant ni aucune personne tenant des États-Unis une charge de confiance ou de profit ne pourra être électeur. Les électeurs se réuniront dans leurs États respectifs et voteront par bulletin pour deux personnes dont l'une au moins n'habitera pas le même État qu'eux. Ils dresseront une liste de toutes les personnes qui auront recueilli des voix et du nombre de voix réuni par chacune d'elles. Ils signeront cette liste, la certifieront et la transmettront scellée au siège du gouvernement des États-Unis à l'adresse du président du Sénat. En présence du Sénat et de la Chambre des représentants, il ouvrira toutes les listes certifiées et les suffrages seront alors comptés. La personne qui aura obtenu le plus grand nombre de voix sera président si ce nombre représente la majorité de tous les électeurs nommés (...) "Constitution des Etats-Unis. Art2 sect1. Selon cette même constitution, les électeurs votent pour des délégués, au niveau de leur Etat, qui se sont engagés à soutenir un candidat à la convention nationale du parti. En clair, c'est un long processus qui débute avec les primaires ou caucus selon les Etats. Car des primaires, les Américains votent pour élire, non pas un candidat mais une liste de délégués qui se sont engagés à soutenir un candidat. Ces délégués appelés "Grands électeurs" sont nommés lors de grandes assises qu'on appelle conventions nationales organisées par les deux grands partis. Lors de ces assises, on confirme le vote populaire, c’est-à-dire celui effectué par l’ensemble du corps électoral américain lors des primaires. La liste qui obtient la majorité des votes emporte tous les mandats attribués à l'Etat. Chaque Etat a autant de grands électeurs qu'il a de représentants au Congrès. Après la désignation des grands électeurs lors des Conventions nationales, ceux-ci qui forment en même temps le collège électoral se réunissent pour désigner le président des USA à la majorité absolue de 270/538 (538 étant le nombre de grands électeurs correspondant au nombre des membres du congrès de Washington). Les listes des votes des grands électeurs sont certifiées, scellées et transmises au président du Sénat. Le président du Sénat en présence du Sénat et des députés procède au dépouillement. Si aucun candidat n'atteint les 270 grands électeurs, la constitution donne au congrès le pouvoir de trancher. Il revient alors à la chambre des représentants d’élire le président et au Sénat de choisir le vice-président qui peuvent ne pas dans ce cas appartenir au même parti. En réalité, le nom du vainqueur est généralement connu bien avant la fin des primaires dès que l'un d'eux remporte la majorité des délégués. Le président des États-Unis est élu au suffrage universel direct selon un scrutin à 2 degrés : le vote. populaire (primaire) et le vote électoral (celui des grands électeurs). Ce système électoral tient à plusieurs choses : le président n'est pas élu au suffrage universel direct pour que sa légitimité ne soit pas trop importante par rapport à celle des parlementaires du congrès fédéral ; les petits États en termes démographiques ont un minimum de représentation (le nombre de députés représentant chaque État étant en fonction du nombre de sa population).
Le système présente aussi des inconvénients. Par exemple, il ne favorise pas les candidats indépendants ni même les partis en dehors des grands. Pour les présentes élections, les primaires caucus ont commencé le 3 janvier dans l'Iowa et les primaires le 15 dans le Michigan. Les conventions nationales sont prévues du 25 au 28 août à Denver pour les démocrates et du 1er au 4 septembre à Minneapolis Saint Paul dans le Minnesota. Le vote des grands électeurs ou réunion du collège électoral est prévu le 4 novembre 2008. L'investiture du nouveau président successeur de G. W. Bush est prévue pour le 20 janvier 2009.
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La Preuve n° 004 - Février 2008 Société et développement
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR AU BURKINA FASO Une poudrière sociale potentielle
Par L’épervier
L'Université de Ouagadougou accuse un lourd retard d'un trimestre pour cette rentrée 2007/2008. Beaucoup d'étudiants sont partis en congés sans avoir suivi un seul cours. Ils étaient encore très nombreux à se bousculer encore le 21 janvier dernier pour leur inscription administrative. Dans certaines Unités de Formation et de Recherche (UFR), il a fallu attendre la première semaine de décembre pour avoir les résultats des examens de la session de septembre. Cela fait suite aux incessantes grèves et autres manifestations qu'a connues l'université durant l’année académique 2006/2007. étudiants, pris dans l'engrenage des dures conditions de vie et d'études, se débattaient pour "changer les choses" : manque crucial d'amphithéâtres, sous-équipement des salles existantes, manque d'enseignants, contingentement de la bourse, restriction et insuffisance de l'aide... À l'Université Polytechnique de Bobo et celle de Koudougou, le tableau est tout aussi sombre. Cette situation révèle une crise profonde qui traverse l’enseignement supérieur au Burkina Faso.
Dures réalités
La situation à l'université est inimaginable. Le nombre d'étudiants s'accroît chaque année à un rythme vertigineux, alors que les structures d’accueil progressent à pas de caméléon. En effet, conçue pour contenir 10 à 15 000 étudiants, l'Université de Ouagadougou comptait 35 000 étudiants à la rentrée 2006/2007. Cette année, ils sont environ 45 000. Et la conséquence logique, c’est la dégradation poussée des conditions d'études. Ainsi, dans certaines unités de recherche et de formation (UFR) comme en Sciences Juridiques et Politiques (SJP) et en Sciences Humaines (SH), les étudiants manquent de places pour suivre les cours. Des étudiants musulmans de l'UFR/SJP racontent que pour avoir la place, ils sont obligés de faire leur prière de soubh (aube) à l'université, et juste après entrer dans les amphithéâtres. Il n'y a pas de place pour ceux qui font la grasse matinée. D'autres apportent des chaises de chez eux. Seulement 500 étudiants par an. L’aide et le prêt ne suffisent pas pour assurer le loyer, la nourriture, le transport, l'achat des fournitures, etc. La grisaille de ces conditions a poussé nombre d'étudiants à s’investir dans des activités commerciales... pour résister.
Dès lors, il y a une prolifération de secrétariats publics, de kiosques, des ventes promotionnelles d'articles ménagers, d'appareils électroniques (téléphones portables, postes téléviseurs, des lecteurs DVD...) sur le campus de Zogona. Lorsque l'on met pied à l'Université, ce sont les affiches publicitaires de ces articles que l’on rencontre en premier. Temple du savoir est-il en train de eux. Voilà toute la gymnastique qu'il faut bien faire pour suivre sa formation à l’Université de Ouagadougou. La création des universités de Bobo et de Koudougou pour décongestionner celle de Ouagadougou n'a pas suffi. En effet, ces nouvelles universités suivent tout aussi le même schéma de précarité en matière d’infrastructures. En plus, elles souffrent du manque de documentation pour la formation. À côté de ces dures conditions de travail relatives à l'insuffisance des infrastructures, les étudiants doivent aussi faire face à des conditions de vie des moins enviables. En effet, depuis 1993, l'État accorde la bourse à La Preuve n° 004 - Février 2008 Société et développement structures, conjuguée aux mauvaises conditions de vie ne peut que produire des résultats médiocres entraînant la baisse de niveau, la dévalorisation des diplômes, le vieillissement des étudiants qui, à force de redoublements, se retrouvent entre le premier et le second cycle à l'âge de trente ans. provoquant ainsi une sursaturation du premier cycle. Il en résulte même un désordre assez inquiétant, joliment résumé par un étudiant en ces termes : "il y a des étudiants qui redoublent, pas parce qu'ils ne sont pas intelligents et il y a des étudiants qui passent sans être plus intelligents. C'est du désordre, c'est comme de la loterie". Ceux qui résistent et qui arrivent à terminer leurs études souffrent aussi d'une formation théorique, bâclée, ne donnant pas facilement accès à un emploi. "Qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire sur le terrain ?", s'indigne un professeur.
Il y a quelques années, l'université était citée comme l'une des meilleures universités de la sous-région, et occupait une très bonne place dans le classement mondial des universités en termes de performance et de pertinence de la formation. Mais depuis que le Burkina Faso s'est engagé dans les réformes économiques, édictées par les bailleurs de fonds dans le cadre des plans d'ajustement structurel, l'enseignement, surtout supérieur, est considéré comme un secteur budgétivore et improductif. D'où le désengagement de l’État de ce secteur. Mais aussi peut-être parce que pour les autorités, "les universités deviennent souvent des foyers de contestation. Les autorités ont de plus en plus de mal à contrôler les campus imprudemment aménagés dans les années 1960. Il n'était pas douteux en effet que les fortes concentrations d'étudiants y favoriseraient l'agitation”, relève Le Monde diplomatique, mars 2002.
Alors, l’université, ne bénéficiant plus de financements nécessaires à son bon fonctionnement, est devenue le refuge de ceux qui ne savent pas où aller. Un lieu de désespoir. L'insuffisance des infrastructures a-t-elle contribué à devenir le temple du deal ? Toujours est-il que les étudiants n'ont plus le temps de fréquenter les bibliothèques et autres centres de recherche pour leur autoformation. Il est également très regrettable de constater que certaines étudiantes s'adonnent à la prostitution comme pour faire face aux dures conditions auxquelles elles sont confrontées. Une bien mauvaise option qui apporte plus de problèmes qu’elle n’en résout. Du côté des enseignants, la situation n'est guère reluisante. Il est en effet étonnant de constater que depuis un certain temps, l'Université de Ouagadougou ne recrute plus d'enseignants. Ceux qui sont là sont pour la plupart des vacataires et comme tels, sont obligés de se déployer aussi sur d'autres terrains pour parer à des imprévus relatifs à leur statut. Ce qui ne leur permet pas de se consacrer à la recherche et à la préparation des cours à dispenser.
Cette situation de l'enseignement supérieur est-elle une option délibérée de l'Etat? Rien n'est moins sûr. Un secteur délaissé. Il faut reconnaître honnêtement que l'Université de Ouagadougou, il y a voulu par les décideurs en y soustrayant leurs enfants en les envoyant étudier à l'étranger. Mais n'est-ce pas vrai comme le disait Norbert ZONGO, qu'il n'y a pas d’avenir pour quelqu’un dans un pays qui n'en a pas? Pourtant, le développement passe par là. Tous les efforts du gouvernement dans les autres secteurs visent sans doute le développement économique et social du pays. Et le développement, faut-il le souligner, ne peut se réaliser sans la participation d'une jeunesse consciente et bien formée. En la matière, tous les autres secteurs sont redevables à celui de l'enseignement. Il est regrettable que les dirigeants continuent de s'inscrire dans la logique du profit et du gain rapide comme pour réaliser rapidement le développement, en laissant à la traîne des secteurs dits improductifs. Joseph Ki Zerbo n’a pas manqué de les mettre en garde contre toute politique visant à "écraser les budgets de ce secteur (enseignement), car l'école ne doit pas être jugée sur la base de critères de rentabilité interne et externe, étroits et à court terme". Tant qu'il n'y aura pas un réel investissement dans la formation de ceux qui étudient. Entre beaucoup de déchets et des diplômés incompétents, l'enseignement supérieur au Burkina Faso est une poudrière sociale potentielle. L'école en Afrique, avait déjà prévenu, Joseph Ki ZERBO, est "une usine de chômeurs, un défoliant culturel, une poudrière sociale potentielle".
Une situation La Preuve n° 004 - Février 2008
Société et développement sont appelés à diriger le pays demain, le développement sera toujours un horizon inaccessible. En réalité, l'enseignement supérieur au Burkina Faso souffre plus du manque de volonté politique que de la pauvreté de l'État. Si les sommes faramineuses utilisées pour la réalisation d’incessantes manifestations festives, inutiles étaient injectées dans l'enseignement, nul doute qu'on aurait fait un pas de géant vers le développement du pays.
On ne demande au gouvernement que de réduire ses prétentions au luxe pour commencer et l'on engrangera des points. Il est plus que jamais urgent que des solutions soient trouvées pour renforcer les Universités de Bobo et de Koudougou en infrastructures et en équipements et désengorger celle de Zogona qui est pleine à craquer. Dans le même sens, la construction des Universités de Ouahigouya et de Fada N'Gourma annoncée en trompette doit être accélérée. De même, il convient de travailler sereinement à améliorer les conditions de vie des étudiants et des enseignants afin de leur permettre de participer activement à la construction du pays.
EPIDEMIE DE MENINGITE AU BURKINA
Des prévisions alarmantes
L'éternelle épidémie de méningite est encore là. C'est à Sapouy que le mal s’est signalé. L’alerte a été donnée par le ministre de la santé Alain Yoda au cours d'une conférence de presse le 17 janvier dernier. Selon le ministre, 119 cas suspects de méningite dont 19 décès ont été enregistrés au cours de la première semaine de 2008, dans le district sanitaire de Sapouy. Le Burkina Faso est situé dans la ceinture méningitique d'où la récurrence des épidémies de méningite que le pays connaît. Ainsi, il a été confronté à des épidémies de méningite en 1996, 1997, 2001, 2002, 2003, 2004, 2006 et 2007. Malheureusement, les prévisions pour cette année sont alarmantes. En effet, selon l'OMS, Les pays de la ceinture africaine entrent, en 2008, dans un nouveau cycle sévère d'épidémies de méningite, après celui de 1996. Pour faire face à cette situation, le ministère de la santé a élaboré un plan de préparation et de riposte qui nécessite une assiette financière de 3 milliards 205 millions 003 mille 860 F CFA. Le ministre Yoda a précisé que cette prévision budgétaire a été faite sur la base de 20 000 cas suspects de méningite attendus en 2008.
C’est l'occasion ici d’en appeler à la responsabilité de tous les acteurs de la santé face à cette situation. Il ne doit pas y avoir de laxisme ni de "deal" dans cette situation. On sait par exemple qu'en 2007, la gestion de l'épidémie a manqué de transparence et de rigueur. Des individus ont profité de la méningite pour s'enrichir par le vol et la vente d'importantes quantités de doses de vaccin. De même, les campagnes de vaccination doivent être lancées assez tôt dans les zones où des cas de méningite sont enregistrés au lieu d'attendre des ravages avant. de s'engager. L'année passée, la méningite a tué 2460 personnes avant que le gouvernement ne se décide à lancer une vaste campagne de vaccination. Il doit également y avoir un suivi des campagnes de vaccination à travers un carnet de santé que chaque individu doit avoir et dans lequel la vaccination reçue est consignée. Le ministre de la santé a rassuré que les antiméningo AC ou W135 immunisent pour trois ans. Sans carnet de vaccination, les populations peuvent recevoir chaque année le même vaccin ; ce qui peut entraîner, selon les spécialistes, d’autres problèmes de santé.
Quelques conseils pour réduire le risque de contagion
La méningite est une maladie contagieuse très grave qui tue si le malade n’est pas traité à temps. Elle peut rendre sourd, muet, aveugle ou provoquer des troubles mentaux après la guérison. Les enfants sont plus touchés par la maladie. Les signes de la méningite sont : maux de tête, apparition brutale de forte fièvre, raideur du cou accompagnée de douleurs, vomissement, bombement de la Fontanelle chez le nourrisson, irritation chez les nourrissons entraînant des pleurs incessants. Pour réduire les risques de contagion de la méningite, il faut : éviter autant que possible d'exposer les enfants à la poussière, éviter que les muqueuses nasales ne se dessèchent en les humidifiant avec du beurre de karité, soigner précocement toute maladie liée aux voies respiratoires et la gorge, se faire vacciner si le vaccin est disponible. Puisse Allah nous protéger !
La Preuve n° 004 - Février 2008
Extrait
Le pardon — Par Tariq Ramadan
L’erreur, le péché, l'oubli, le faux pas sont compris et programmés dans la destinée du croyant et au plus profond de son cœur, ces défauts et ces imperfections font naître un sentiment tout à la fois d’humilité, de crainte et de tristesse qui est salutaire pour l’homme, puisque ainsi, il apprend à connaître son Seigneur, à s'épancher dans le lien intime et profond qui le rattache au Très Miséricordieux, Tout Miséricordieux. C'est pour cette raison que le Prophète Muhammad (saw) déclarait : "Par Celui qui tient mon âme dans Sa main, si vous ne commettiez pas de péché, Dieu certes vous ferait disparaître, puis Il viendrait avec des gens qui commettent des péchés, et qui demandent pardon à Dieu, de sorte qu'Il leur pardonne." (Muslim)
Comment les enfants d'Adam pourraient-ils en effet comprendre cette qualité divine fondamentale exprimée par les Noms divins : le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux, le Très Pardonnant, le Tout Pardonnant, le Très Clément, Celui qui ne cesse d'accueillir le repentir de Ses adorateurs, l'Indulgent, le Très Bienveillant - comment pourraient-ils saisir ce sens du pardon divin s'ils n'apprenaient, à travers leur propre finitude, à reconnaître la dimension infinie de la miséricorde divine ?
Soit dit en passant, ce dernier hadith ne saurait être interprété dans le sens d'un encouragement à se laisser aller à ses mauvais penchants et à commettre péché sur péché ! Inutile de forcer les choses et de manifester un excès de zèle à cet endroit. Nous sommes par définition des pécheurs, et le nombre des erreurs que nous accumulons malgré nous suffit largement à nous assurer que Dieu ne nous écartera pas pour la raison évoquée par notre Prophète (saw). La foi authentiquement monothéiste souligne que c'est par l'humilité, la soumission et le sentiment de sa petitesse que l’homme se rapproche le plus de la Lumière divine. L’effacement de soi est le plus sûr moyen de se lier à l'Eternel. C'est en ce sens que le sage musulman Ibn 'Atâ'i-Llâhi disait : "L'origine de toutes les désobéissances, de toutes les négligences, de toutes les passions, c'est le fait d'être satisfait de soi. L’origine de toutes les obéissances, de tout éveil de l'esprit, de toute vertu, c'est le fait de ne pas être satisfait de soi. Et il est préférable pour toi de prendre pour compagnon un ignorant qui n'est pas satisfait de lui-même, plutôt que de prendre pour compagnon un savant qui est satisfait de lui-même." (Sagesse n°35)
L’autosatisfaction, la prétention et la suffisance sont des sentiments qui ne peuvent que nuire grandement à l’âme humaine, et obstruer son cheminement vers son Créateur.
Extrait de la Miséricorde en Islam, Boni Ramadan, édit. Tawhid 2003
La Preuve n° 004 - Février 2008
Extrait Conseils à un jeune chercheur d'emploi
Adama OUEDRAOGO
Je n'ai pas de qualification. Dans ce cas de figure, il est aujourd'hui difficile mais pas impossible de décrocher un emploi, c'est pour ça que je te conseille de commencer par chercher une formation. C'est une démarche qui peut ressembler à la recherche d'emploi. Cette formation peut se faire en apprentissage et a l'avantage de te former à un métier précis. (Comme c'est le cas avec les 10 000 formations que le gouvernement va faire chaque année). Tout part de là : il faut d'abord commencer par te demander quel métier tu aimerais exercer. Il en existe une multitude (menuisier, soudeur, électricien, plombier, maçon, carreleur, vitrier, peintre, chauffeur, couturier,...). Pour cela, va directement les voir sur Leurs lieux de travail afin de comprendre ce qu'ils font. Tu peux également participer au Salon des Métiers, car c'est l'occasion d'avoir des informations et une démonstration en direct de certains métiers.
J'ai déjà suivi une formation ou j'ai un diplôme. Ensuite, rechercher les établissements qui proposent ce genre de formation, ou directement avec un professionnel du métier pour qu'il te prenne en apprentissage. Aujourd'hui des facilités sont accordées aux jeunes pour suivre ces formations, il faut approcher les structures comme l'ANPE ou le Ministère de la Jeunesse et de l'Emploi pour avoir des informations.
Pour la recherche, plusieurs voies sont possibles, plus tu en exploites, plus tu augmentes tes chances de réussite :
- Les journaux (l'Observateur, Sidwaya, le Pays, Journal du jeudi), rubrique annonce
- Site Internet, ne pas hésiter à faire des recherches sur le net car tu es à l'ère des nouvelles technologies de la communication
- ANPE, cabinets de recrutement (IBC Consulting, ATTIA Consult, Yons) Associate, Perfectum, CSS, etc.), s'inscrire dans leur base de données soit directement en déposant un CV dans l'entreprise ou sur leur site Internet. Aller directement auprès des entreprises ; cette démarche est plus délicate car tu seras souvent confronté à un mur si tu ne connais personne au sein de la structure. Recenser les offres d'emploi, rechercher des informations sur l'entreprise afin de personnaliser la lettre de demande d'emploi ou de motivation que tu vas adresser à l'entreprise.
NB : Il est important en fonction du poste recherché que la lettre de motivation soit bien rédigée et argumentée car c'est elle qui permet souvent de décrocher un entretien.
Petites astuces : Visite ces sites www.onef.gov.bf, www.jeunes100emplois.com (bientôt la liste des différents centres de formation et les métiers qu'ils proposent), www.ccia.bf (rubrique formation professionnelle). Ne néglige pas ta tenue vestimentaire, prépare ton discours avant d'aller en entreprise, aie un moral de gagnant, une tête de vainqueur, ne compte que sur toi, n'attend pas que tout vienne à toi, lève-toi et marche !!! Extrait de Jeunes 100emplois n°00-oct.2007 p.30 La Preuve n°004 - Février 2008
15 Jeux & loisirs
Solutions du jeu précédent
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1 C O N C U P I S C E N T
2 U L U L E R A R S R
3 C I L L I B R E T T O
4 U V P E S A I T
5 R E G O U E S U
6 B R R E N D F E E
7 I M E S O U V E N T
8 T R U C S T R I A S
9 A E T U I G E J Y T
10 C I R E E R E I S E
11 E A U C H A L I E T
12 E M I R D E T E R G
Trouvez les mots qui se cachent derrière ces anagrammes et remplissez la grille.
Horizontalement
1- NOITASIVORAJ
2- ERIATILAGEO
3- EMRASEPUCCO
4- OANUBREIH
5- EGNISNIRTEP
6- RAERULLAAG
7- NEREIRGTEPS
8- SMEGEDEHAR
9- EREIRPNOAT
10- ERGIASOPER
11- ETIEVUODARP
12- ERARNOITATS
Verticalement
1- RUEPSNASNAEJ
2- AVRERIARGA
3- REGIEGNOMAR
4- EIREDRAGELO
5- TREILEBIV
6- TEERUPCAS
7- APPAMRECHIA
8- TRODSETUIRT
9- IASNAPREPEI
10- ODAREGRREO SEREGEL. UOITI 12 - NOITATAN. SON 16
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Fait partie de La Preuve #4