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La foi à l'épreuve de la loi du marché
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- Titre
- La foi à l'épreuve de la loi du marché
- Editeur
- La Nation
- Date
- 10 juillet 2014
- Résumé
- Il est connu de tous que le mois du Ramadan rime avec la flambée de prix des fruits. Cette année, la situation devenue cyclique se fait aussi remarquer un peu partout dans les marchés. A Ganhi, Cadjèhoun, Gbégamey ou même Dantokpa, les étalages sont bien achalandés. Pourtant, les clients se font toujours attendre. La grande affluence d’antan a cédé place à quelques clients sporadiques. La cause, les fruits sont chers, très chers même selon certains clients.
- Page(s)
- 11
- Langue
- Français
- Source
- La Nation
- Identifiant
- iwac-article-0004947
- contenu
-
Il est connu de tous que le mois du Ramadan rime avec la flambée de prix des fruits. Cette année, la situation devenue cyclique se fait aussi remarquer un peu partout dans les marchés. A Ganhi, Cadjèhoun, Gbégamey ou même Dantokpa, les étalages sont bien achalandés. Pourtant, les clients se font toujours attendre. La grande affluence d’antan a cédé place à quelques clients sporadiques. La cause, les fruits sont chers, très chers même selon certains clients.
Il est 18h au marché de fruits de Cadjèhoun non loin de la mosquée centrale mardi 8 juillet dernier. Nous sommes à une heure de la rupture du jeûne. Pourtant, il n’y a pas grand monde devant les étalages des vendeuses de fruits. Juste un ou deux clients. Ganimah Idrissou, foulard blanc bien noué du cou à la tête comme toute bonne pratiquante de la religion musulmane, est venue se ravitailler afin de permettre à sa famille de rompre le jeûne comme le veut la tradition. Elle prend un régime de banane, demande le prix, le palpe, le retourne dans tous les sens et le dépose. « 3000FCFA pour ce maigre régime de banane? », s’écrit-elle. Face au prix annoncé par la vendeuse, elle est obligée de revoir ses prévisions à la baisse. Peut-être que le prix de l’orange sera à la portée de sa bourse. Après une âpre discussion entre elle et la vendeuse, Ganimah Idrissou s'en sort avec un lot de 15 oranges bien entassées dans un filet. « 15 petites oranges à 1000FCFA soit 75FCFA l’unité. C’est incroyable. Tout est cher en période de carême. Mais qu’est-ce que vous voulez ? On est obligé de faire avec », confie-t-elle.
Au marché de Gbégamey, Blaise Agbohoun discute avec la vendeuse devant un étalage de fruits. C’est un pâtissier. Il a besoin des fruits pour faire ses recettes. Il n’est pas musulman mais comme tout le monde, il se voit contraint de subir la loi du marché en cette période de carême. «La cherté actuelle des fruits est particulièrement difficile pour nous autres. Nous pratiquons des prix standards sur les produits que nous mettons en vente. On ne peut pas prétexter de la hausse du prix des fruits pour augmenter le prix de nos produits. On est obligé de revoir le dosage et cela déteint sur la qualité du produit. Les clients s’en plaignent mais on n'y peut rien. C’est la période qui nous oblige à agir de la sorte. Cela va durer encore trois semaines et après tout revient à la normale», explique-t-il. À la question de savoir pourquoi selon lui les fruits augmentent de prix en cette période, Blaise Agbohoun estime que c’est la surenchère qui serait à la base de cette situation. Pour lui, la forte demande en cette période fait que les grossistes et détaillants augmentent exagérément les prix des fruits.