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Djibo, la digue !
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- Titre
- Djibo, la digue !
- Créateur
- Jean-Marie Toe
- Editeur
- Sidwaya
- Date
- 12 août 2020
- Résumé
- Ce n’était que des rumeurs. Puis, l’information a été confirmée. Le mardi 11 août 2020, le grand imam de Djibo, Souaibou Gadhi Cissé, par ailleurs président de la communauté musulmane du Soum a été enlevé d’un bus de transport en commun pendant qu’il revenait à Djibo, par des hommes armés non identifiés, à la hauteur du village de Gaskindé, à 22 km de Djibo. Espérant fortement que l’imam Cissé soit retrouvé saint et sauf, les populations du Soum et principalement celles de Djibo ont davantage le sommeil troublé du fait de ce nième forfait d’hommes armés non identifiés dans leur province. Un sentiment compréhensible et intrinsèquement humain, nourri par l’assassinat du député-maire de la ville, Oumarou Dicko, sur le même axe Ouaga-Djibo, le dimanche 3 novembre 2019.
- Sujet
- Djibo
- FDS (Forces de Défense et de Sécurité)
- Gaskindé
- Kongoussi
- Ouagadougou
- Oumarou Dicko
- Roch Marc Christian Kaboré
- Souaïbou Cissé (?-2020)
- Terrorisme
- Radicalisation
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0004911
- contenu
-
Ce n’était que des rumeurs. Puis, l’information a été confirmée. Le mardi 11 août 2020, le grand imam de Djibo, Souaibou Gadhi Cissé, par ailleurs président de la communauté musulmane du Soum a été enlevé d’un bus de transport en commun pendant qu’il revenait à Djibo, par des hommes armés non identifiés, à la hauteur du village de Gaskindé, à 22 km de Djibo. Espérant fortement que l’imam Cissé soit retrouvé saint et sauf, les populations du Soum et principalement celles de Djibo ont davantage le sommeil troublé du fait de ce nième forfait d’hommes armés non identifiés dans leur province. Un sentiment compréhensible et intrinsèquement humain, nourri par l’assassinat du député-maire de la ville, Oumarou Dicko, sur le même axe Ouaga-Djibo, le dimanche 3 novembre 2019.
Ces deux dernières années, les attaques de gendarmeries et de commissariats de police de la province et l’assassinat de deux enseignants à Koutougou en mars 2019, ont vidé la zone de ses enseignants, agents de santé et autres fonctionnaires, institutions bancaires et acteurs du développement (associations et ONG).
Réduites à ne vivre qu’à Djibo, les populations empruntent, à leur risque et péril, le tronçon Djibo-Namssiguia, long d’une trentaine de kilomètres pour regagner Kongoussi et par la suite, Ouagadougou, la capitale. N’eut été les convois sécurisés pour ravitailler la localité en produits de première nécessité, le sentiment d’abandon allait encore s’exacerber chez les Soumois et les Djibolais.
Heureusement qu’au front de la lutte, tout est mis en œuvre pour protéger Djibo et même reprendre les positions perdues tout autour. «Il faut qu’on tienne. Djibo est stratégique pour nous, pour le reste du pays », confiait un soldat lors de la visite du Président du Faso, chef suprême des armées, Roch Marc Christian Kaboré, le jeudi 18 juin 2020 dans la zone, pour remonter le moral des troupes.
Au regard de la position de Djibo sur la carte sécuritaire du pays, la ville est évidemment une digue qu’il faut protéger et même renforcer par tous les moyens pour qu’elle ne cède pas. La survie de la zone en dépend, de même que la préservation de l’intégrité du territoire tant recherchée. En cela, le retour des forces de sécurité intérieure (police, gendarmerie) qui ont quitté la province, est plus que nécessaire pour assurer leurs missions de sécurisation des populations et de leurs biens, afin de réduire la pression sur les troupes (militaires) qui devaient initialement s’occuper de la défense du territoire national.
Djibo est prioritaire dans ce processus qui pourra par la suite s’étendre aux autres communes comme Baraboulé, Diguel, Koutougou, Nassoumbou et Tongomael. Cette reprise des postes abandonnés sous-entend naturellement une amélioration conséquente des effectifs opérationnels et des équipements. Du reste, les troupes avaient eu l’assurance du président du Faso, lors de sa visite, de résoudre ces problèmes essentiels « dès » son retour à Ouagadougou. Engagés avec courage et détermination, nos Forces de défense et de sécurité (FDS) pourront ainsi sereinement poursuivre leur combat pour la patrie, la démocratie et la liberté en vue de redonner au Sahel et à tout le pays, sa caractéristique de havre de paix qu’il a perdue depuis cinq ans. Ce combat serait tout de même vain, si nos FDS n’ont pas pu compter sur la franche collaboration des populations en terme de renseignement. La balle est donc dans notre camp à tous.
Jean-Marie TOE