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Assassinat du grand imam de Djibo : un autre martyr de la paix et de la tolérance
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- Titre
- Assassinat du grand imam de Djibo : un autre martyr de la paix et de la tolérance
- Editeur
- L'Observateur Paalga
- Date
- 16 août 2020
- Résumé
- Ce que l’on redoutait pour le grand imam de Djibo, le pire, est arrivé : 4 jours après son enlèvement, extirpé d’un car de transport en commun, son corps sans vie a été retrouvé à 4 km de Djibo le 15 août dernier. Il ne fait aucun doute que ce guide religieux, prêcheur de paix et de tolérance intercommunautaire, a été assassiné par ses ravisseurs.
- Sujet
- Cohabitation religieuse
- Djibo
- FDS (Forces de Défense et de Sécurité)
- Oumarou Dicko
- Présidentielle (2020)
- Souaïbou Cissé (?-2020)
- Terrorisme
- Radicalisation
- Djihadisme
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0004910
- contenu
-
Ce que l’on redoutait pour le grand imam de Djibo, le pire, est arrivé : 4 jours après son enlèvement, extirpé d’un car de transport en commun, son corps sans vie a été retrouvé à 4 km de Djibo le 15 août dernier. Il ne fait aucun doute que ce guide religieux, prêcheur de paix et de tolérance intercommunautaire, a été assassiné par ses ravisseurs.
Consternation et affliction se répandent en onde de choc, de la famille du disparu au Burkina tout entier en passant par la ville de Djibo. En effet, au-delà des communautés musulmane et peule de la capitale de la région du Sahel, c’est la communauté nationale dans toutes ses diversités confessionnelles et ethniques qui est affectée par ce meurtre ignoble, car un symbole de la tolérance et du vivre-ensemble multiséculaire des populations du Burkina a été abattu.
Un martyr de plus dans la résilience nationale au projet de déstabilisation du pays par des individus sans foi ni loi à la solde de groupes mafieux qui prospèrent dans la violence et le désordre qu’ils créent ici et ailleurs. Martyr, l’imam Souaibou Cissé l’est assurément, lui qui, en capitaine courageux et responsable, n’a pas abandonné le navire Djibo, cerné de tous côtés par des hordes de pirates, malgré les supplications de ses proches. C’est tout à son honneur que ce soit en voulant rejoindre les siens dans une capitale du Soum quasi-assiégée qu’il a été kidnappé et occis en symbole du refus de la capitulation devant les forces du Mal.
Avant ce brave guide religieux, c’est l’intrépide bourgmestre de Djibo, Oumarou Dicko, qui payait de sa vie un lourd tribut à ces pseudos djihadistes le 3 novembre 2019. Idem pour le vénérable Souleymane Zabré, maire de Pensa, assassiné le 6 juillet dernier. Et on en oublie, les victimes-symboles ciblées par les terroristes dans leurs attaques récurrentes contre le Burkina depuis janvier 2016. Pire, il y a comme une tendance à banaliser ces assassinats, y compris au sommet de l’Etat gagné par l’impuissance et le fatalisme face aux coups de boutoir meurtriers de ces pêcheurs en eau trouble.
A ce propos, on attend toujours la réaction officielle des autorités sur cet énième assassinat d’une notabilité non sans se poser des questions : pourquoi le grand imam Cissé n’avait plus de protection rapprochée ? Il en bénéficiait pourtant après les menaces de mort dont il a été l’objet en 2017. Qu’est-ce qui explique cette impuissance des Forces de défense et de sécurité (FDS) à sécuriser ce tronçon de la route Namsiguia/Djibo, véritable no man’s land où évoluent des individus armés non-identifiés comme poisson dans l’eau. Est-ce un problème de moyens logistiques, humains ou financiers ? Ou est-ce un problème de stratégie, voire, osons le mot, un refus d’aller au charbon du contact avec l’ennemi ?
Pourtant, c’est connu, le budget des FDS a été substantiellement refus à la hausse, et l’actuel chef d’état-major des armées avait pris une note de service qui promettait des sanctions contre les soldats qui refuseraient d’aller au front. Sont-ce là des mesures coup d’épée dans l’eau au point que cette portion du territoire aux environs de Djibo ressemble à un triangle des Bermudes pour les voyageurs ? Quoi qu’il en soit, s’il est impossible de garantir la sécurité sur un tronçon de route long d’à peine 36 km, quid des 5 régions à risque, pour ne pas dire de tout le territoire national, quand il faudra protéger les dizaines de milliers de bureaux de vote ? Question à un sou pour tous les partisans des élections ici et maintenant !
La Rédaction