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Tabaski 2020 : prières pour des élections apaisées
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Burkina Faso
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- Titre
- Tabaski 2020 : prières pour des élections apaisées
- Créateur
- Aboubacar Dermé
- Editeur
- L'Observateur Paalga
- Date
- 2 avril 2020
- Résumé
- A l’instar de leurs coreligionnaires du monde entier, les fidèles musulmanes et musulmans du Burkina Faso ont célébré l’Aïd el-Kebir ou fête de Tabaski le 31 juillet 2020. Nonobstant la pluie qui a arrosé la capitale au petit matin, ils ont investi mosquées et espaces publics en vue d’exécuter la prière surérogatoire marquant la fin du pèlerinage à La Mecque et de perpétuer le sacrifice du prophète Ibrahim en soumission à Allah. A la place de la Nation, sous la direction d’El hadj Abdallah Ouédraogo qui y faisait son baptême du feu, les mahométanes et les mahométans ont prié, entre autres, pour le raffermissement du vivre-ensemble et la consolidation de la paix, surtout à l’orée des échéances électorales, souvent source de tension.
- Sujet
- Abdallah Ouédraogo
- CMBF (Crises internes)
- Communauté Musulmane du Burkina Faso
- Catholiques
- Cohabitation religieuse
- Covid-19
- Législatives (2020)
- Philippe Ouédraogo
- Présidentielle (2020)
- Sermon
- Siméon Sawadogo
- Terrorisme
- Radicalisation
- Langue
- Français
- Contributeur
- Frédérick Madore
- Identifiant
- iwac-article-0004901
- contenu
-
A l’instar de leurs coreligionnaires du monde entier, les fidèles musulmanes et musulmans du Burkina Faso ont célébré l’Aïd el-Kebir ou fête de Tabaski le 31 juillet 2020. Nonobstant la pluie qui a arrosé la capitale au petit matin, ils ont investi mosquées et espaces publics en vue d’exécuter la prière surérogatoire marquant la fin du pèlerinage à La Mecque et de perpétuer le sacrifice du prophète Ibrahim en soumission à Allah. A la place de la Nation, sous la direction d’El hadj Abdallah Ouédraogo qui y faisait son baptême du feu, les mahométanes et les mahométans ont prié, entre autres, pour le raffermissement du vivre-ensemble et la consolidation de la paix, surtout à l’orée des échéances électorales, souvent source de tension.
A l’issue d’une dizaine de minutes faites de prosternations et de génuflexions, sous une fine pluie, les adeptes de l’islam étaient tout ouï au sermon prononcé par El hadj Abdallah Ouédraogo. L’imam célébrant, du haut de son minbar (estrade) et au-delà de la symbolique qui entoure cette célébration, a axé une bonne partie de son intervention sur le contexte national, marqué depuis peu par la maladie à coronavirus et avant cela par le terrorisme qui sème tristesse et désolation, avec son corollaire de déplacés internes. Tout comme les autres muftis qui ne cessent de seriner le caractère antinomique de ce fléau avec les valeurs de l’islam, le cheik a invité tout Burkinabè en général et tout musulman en particulier à se départir des agissements de ces personnes aux desseins funestes. « Si ces individus vous proposent de rejoindre leurs rangs, dites-leur que vous ne sauriez mettre votre foi entre parenthèses et ôter la vie d’un être humain.
Dites-leur que vous ne sauriez vous débarrasser de la crainte d’Allah et nuire à votre prochain. Dites-leur que vous ne sauriez faire fi de votre burkindlim (honnêteté et intégrité) et opprimer vos semblables », a martelé l’imam pour qui les raisons sont à chercher du côté de l’éducation des enfants ; un aspect sur lequel insiste le Moro Naaba Baongho à tous ses visiteurs. L’islam, selon El hadj Abdallah Ouédraogo, c’est le respect de la vie humaine et l’acceptation de l’autre en dépit des clivages.
L’autre aspect non moins important de son adresse a sans doute été la crise qui secoue l’instance dirigeante de l’association communauté musulmane du Burkina Faso ces dernières années. « N’eût été l’implication du Tout-Puissant et des autorités, notre grande mosquée serait fermée. Ce n’était pas évident de tenir la prière du jour. Ce n’est plus un sujet dont il faut se cacher. Soyons tolérants et mettons d’abord les intérêts de l’islam en avant », a-t-il recommandé, convaincu que le dénouement de toute dissension se fait autour d’une table de discussions.
Prières exaucées pour le mieux-être du Burkina
Prières et bénédictions ont été formulées pour que le Burkina Faso demeure dans la paix et la sérénité ; lui qui organise le 22 novembre prochain les élections présidentielle et législatives. «Allah, l’Omniscient, sait déjà qui d’entre nous sera président», a-t-il affirmé tout en invitant les politiques à s’abstenir des pratiques occultes. L’acte ultime posé par l’imam comme le veut la célébration de l’Aïd al Adha a consisté en l’immolation du bélier ; un rituel qui restera de mise durant les prochaines 72 h.
Le ministre en charge des Cultes, Siméon Sawadogo, venu traduire la reconnaissance du gouvernement, a fondé l’espoir que les prières et bénédictions faites pour la nation soient exaucées pour le bien-être des populations. « A travers notre présence, nous voulons témoigner aux musulmans de Bobo, Orodara, Diapangou, etc., que le gouvernement suit leurs prières avec intérêt et leur espoir afin que nous sortions de la situation sanitaire assez difficile et travaillions au développement de notre pays. Toutes les religions œuvrent pour la cohésion sociale, à notre vivre-ensemble », a signifié le chef du département de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale. Une autre présence qui ne pouvait passer inaperçue a été celle des représentants de l’Eglise catholique avec à leur tête le Cardinal Philippe Ouédraogo. «Ce que nos frères commémorent en ce jour, c’est le sacrifice d’Abraham qui est le père des croyants. Il a obéi à Dieu jusqu’à accepter de lui offrir son fils Ismaël (ou Isaac). Il donne ainsi une grande leçon à tous les croyants du monde : l’obéissance à Dieu.
De plus, la prêche de l’imam m’a marqué en ce sens qu’il a beaucoup insisté sur notre vivre-ensemble, la paix et la cohésion sociale. C’est un message très fort et nous souhaitons que cette célébration fortifie l’union entre croyants et citoyens et nous amène à prier ensemble pour une société réconciliée dans la justice et la paix véritable», a conclu le ministre de Sa Sainteté.
Aboubacar Dermé