id 10559 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10559 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Id de collection 2203 Id du média 10579 Fichier média https://islam.zmo.de/files/original/2a220c351adbc87ba9043d648f63e8e2d6efe077.pdf Titre L'Autre Regard #26 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/56 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/58 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/434 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1064 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/5 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/709 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/569 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/571 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/572 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/578 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/582 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/81 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/85 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/87 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2203 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2015-05-05 Identifiant iwac-issue-0000163 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel d'information islamique Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/284 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/349 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/374 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/377 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/408 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/407 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/414 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/319 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/541 Contenu Prix : 300 F CFA Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 INSTITUT ISLAMIQUE • EL NOUR Des cadeaux pour susciter la concurrence CONSEIL CONSTITUTIONNEL Le CDP et ses alliés déboutés CONGRES DE LA FAIB EN FIN MAI Trouver des leaders qu’il faut aux places qu’il faut IMAM ISMAEL CHOMAGE DES JEUNES MUSULMANS « Quand les riches mettent la main à la pâte, c'est pour construire une mosquée. » Imam Abdallah Ouédraogo « Le Hamas, Boko Haram, les Shebabs et Daesh ne peuvent pas être mis dans le même sac. » CALIFAT EN ISLAM Distinguer le faux du vrai Prolifération des films pornographiques : Un vrai danger social COMMUNAUTE MUSULMANE DU BURKINA FASO Des imams formés sur leur responsabilité CENTRE DE TAHFIZ AL FARRUK DE BOBO DIOULASSO Vingt nouveaux « corans ambulants » CONGRES DE LA FAIB EN FIN MAI Trouver des leaders qu’il faut aux places qu'il faut Le Congrès tant attendu de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) aura lieu, Inch'Allah, les 29, 30 et 31 de ce mois. Toujours programmé et toujours reporté, espérons que cette fois, ce sera la bonne. La Fédération des associations islamiques (FAIB), il faut le rappeler, regroupe les grandes associations suivantes : la Communauté musulmane du Burkina Faso, Ihtihad Islamiya, la Communauté tidjania du Burkina, le Mouvement sunnite et l’Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina, et son aînée, le Cercle de recherches et de formation islamique (CERFI). Cette structure faitière est née de la volonté des musulmans de surmonter les différences qui existent entre associations, devenues pratiquement des tendances, pour ne s’intéresser qu’à l’intérêt supérieur de la Oumma. Créée en 2005 avec pour premier président notre frère bien-aimé, El Hadj Oumarou Kanazoé, qu’Allah lui accorde son agrément, la FAIB avait suscité beaucoup d’espoir dans le monde musulman burkinabè. Plus d’un avait cru que pour une fois, les musulmans allaient aplanir leurs divergences, qu’ils allaient ouvrir enfin les yeux pour se rendre à L’évidence, que dans ce monde-ci, il n’y a pas de place pour ceux qui n’ont pas encore entériné la valeur de l’union. Beaucoup avaient rêvé de lendemains meilleurs pour la Communauté. On croyait qu’à travers cette fédération, les musulmans allaient se mettre debout pour essayer de rattraper leur retard sur bien des points. En un mot comme en mille, la fédération était trop attendue. Malheureusement, les fruits n’ont pas porté la promesse des fleurs. Les attentes étaient trop nombreuses pour être portées par les frêles épaules des dirigeants. Le bilan de ces 10 ans, à voir de très près, est loin d’être satisfaisant. Toutefois, le simple fait qu’elle ait pu exister est déjà à saluer. Une trentaine d’activités a été réalisée au cours des dix ans. Les activités phares sont entre autres, l’organisation d’un colloque international des musulmans de l’espace francophone, la participation aux travaux du CCRP, aux travaux sur la laïcité, aux travaux sur l’ONAFAR, aux états généraux de la justice, aux travaux de la. Commission nationale de réforme et de réconciliation. Il y a les audiences accordées à des responsables d’institutions, aussi bien nationales qu’internationales, la construction du siège de la JFAIB, l’octroi de bourses algériennes et égyptiennes, la signature d’une convention avec l’État d’un montant de 400 millions de FCFA pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement franco-arabe... De toutes les commissions que compte la fédération, c’est assurément la commission lune qui s’est le plus faite remarquer. À tel enseigne que pour beaucoup, les missions de la fédération se résument à communiquer les dates de début et de fin de Ramadan, les dates des fêtes musulmanes. Et pourtant. En tout cas, tous les regards sont tournés vers ce deuxième congrès. Aujourd’hui, avec le vent de changement qui souffle sur le Burkina Faso, la jeunesse musulmane, avec l'expérience vécue sur cette période de la transition, espère que ses dirigeants ont retenu la leçon. Qui est qu’il faut un véritable leadership dans la... Oumma. Ce congrès serait une réussite si les uns et les autres ont pour seul intérêt celui de la Communauté. Ce congrès serait une réussite si les uns et les autres savaient emprisonner leurs égos pour faire des critiques objectives et constructives. Mettre les hommes qu’il faut aux places qu’il faut est une nécessité si l’on veut relever la kyrielle de défis de la Communauté. Il faut qu’on se le tienne pour dit, la FAIB sera ce que ses dirigeants veulent qu’elle soit. Si on élit des dirigeants en panne d’inspiration et qui ne sont pas à jour des enjeux et des défis actuels de la communauté, ce congrès ne serait qu’une foire d’empoigne. Il faut pour autant ne pas être dupe pour croire que les mille et un problèmes de la communauté peuvent être résolus d’un coup de bâton magique. Mais, il est grand temps qu’il y ait un début de solutionnement. Il est temps que la Fédération se donne les moyens de relever ses défis. Espérons que les petits plats seront mis dans les grands pour que ce congrès n’accouche pas. d’une squelettique souris. C’est un péché que la communauté toute entière pardonnera difficilement à ceux qui sont au devant de la scène. Par Ousmane TIENDREBEOGO VAH^gard RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 OuagaOl Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Tel. : 76 00 73 34 Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : guigma.haroun@yahoo.fr 01 BP 2481 OuagaOl Cél. : (00226) 76 93 60 93 - 79 91 05 66 Dessinons l'avenir ensemble ! L’Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015 Culture PROLIFÉRATION DES FILMS PORNOGRAPHIQUES Un vrai danger social C'est un secteur en plein essor que celui de la pornographie. Comme un monstre qui avale tout sur son passage, les films pornographiques en ce début du 21e siècle étendent leurs tentacules sur la surface du globe. Ces films de sexualité et leurs pratiques sont à désapprouver car cela y va de la santé mentale du musulman, de l'équilibre dans la vie du couple et de l'encadrement de l'éducation de nos enfants. La pornographie ainsi que toute pratique similaire enseigne de la fiction que du réel. Pour une société qui se veut responsable et intègre, elle se doit de lutter contre ce fléau sous toutes ses formes. Tout le monde est unanime sur ses méfaits, mais personne ne pipe mot. À l'instar de la drogue et de la cigarette, l'industrie pornographique est parvenue à se promouvoir dans le monde des affaires, mieux, c’est l’une des entreprises les plus florissantes. Soutenue par des multinationales et certaines organisations. Politiques dans le but d’asservir l’esprit de l’homme aux futilités de la vie, elle ne fait que gagner du terrain. Aujourd’hui, la pornographie est un danger pour la religion, qui se veut saine et dépourvue de toute immoralité. À entendre les spécialistes de ce domaine, c’est peine perdue que de vouloir lutter contre la pornographie. Le monde du porno est à l’image de l’industrie des armes, de la cigarette, que rien n’arrête. Notre article se concentre plutôt sur les méfaits des films, leurs effets néfastes sur le musulman et l’humain de façon générale. L’Islam a été envoyé à l’humanité pour corroborer les bonnes mœurs et la dignité de l’être humain. Au même moment, des combats funestes se préparent dans les pénombres contre la religion de Dieu et les bonnes valeurs. Dans notre quête, nous sommes arrivés à comprendre que l’idée de mettre en pratique et sur scène des pratiques sexuelles émane d’une instigation de quelques groupes politiques assez influents afin d’enlaidir la beauté et la pureté de la religion. Au tout début, c’était contre la chrétienté, notamment contre l’Église. Le prêche de l’irréel et de l’impossible. Ce que tentent de nous enseigner les images du porno, c’est de la fiction pour réduire le monde au mensonge et à la désillusion. Ils nous disent qu’ils enseignent l’idéal en sexualité et interpellent indirectement tout le monde à expérimenter ce que les acteurs font comme pratiques. « ...La pornographie donne une représentation fausse de la sexualité et des attentes réelles des hommes et des femmes, que l'adolescent risque de prendre comme la norme à laquelle il doit se conformer, surtout s'il n'a aucune expérience de la sexualité. « L'adolescent est un enfant avec un corps d'adulte, il n'a pas terminé son évolution sur le plan psychique. À l'intérieur de lui, il y a du sentiment, de l'affection, et ce sont ces qualités qu'il faut privilégier, car c'est avec cela qu'il va pouvoir grandir aussi bien dans sa tête que dans son corps. Le risque de la pornographie, c'est la perte de ses valeurs et de... » son propre imaginaire », explique le Dr Sylvain Mimoun, gynécologue andrologue et psychosomaticien. Chez les promoteurs du porno, le désir guide les actes ; pourtant, chez un homme normal, digne et intègre, le désir doit être contrôlé. Les couples qui s’adonnent à ces films sont conditionnés dans leur vie sexuelle. À force de voir certaines scènes, cela commence par déformer la réalité chez eux. Les défauts des uns et des autres vont se ressentir. Oubliant qu’il s’agit d’une mise en scène, l'homme ou la femme peut se tromper et chacun peut demander à l’autre ce dont il est incapable. L’époux aussi voudrait soumettre sa femme à une certaine domination et lui demander hors des normes de la vie. Quels sont les dangers de la pornographie pour les jeunes ? La pornographie présente la sexualité comme une performance et en donne une image qui ne correspond pas à la réalité, avec des pratiques marginales (sodomie, violence, relations à plusieurs...) qui ne sont pas nécessaires à un épanouissement sexuel. Pour les garçons... Et les filles prépubères, avant 13 ans, certaines images accessibles sur Internet ou sur les téléphones portables sont particulièrement choquantes. Elles peuvent perturber les plus fragiles qui n'ont pas assez de points de repère dans leur famille. Le danger est que cela soit considéré comme une norme, au lieu de découvrir la sexualité par la dimension affective. Quel est le rôle de la société et de l’école par rapport à ces films ? La société actuelle véhicule beaucoup de violence, dans les films, les jeux vidéo, et les ados ont souvent une attitude de toute-puissance, surtout si leur éducation ne leur permet pas de comprendre. « ... Regarder des films pornos soumet les garçons comme les filles à des diktats qui freinent le développement d'une sexualité personnelle selon leurs vraies envies. Les garçons s'inquiètent face aux performances surdimensionnées des hommes. Ils vont penser que faire l'amour est une domination, qu'ils doivent soumettre la fille... Au risque d'un complet fiasco parce que la partenaire refusera cette dynamique. Violence, cette domination, et ne réagira pas comme dans les films. Ce qui peut amener le garçon à perdre confiance en lui. Ils s'imaginent que la femme est immédiatement disponible, qu'elle va jouir dans la seconde, capable de supporter un certain nombre de choses sans égards pour elle, pour son corps, sa sensibilité... C'est dramatique ! commente le Dr Anne de Kervasdoué, gynécologue. Le danger au niveau des adolescents : dans la société actuelle, ce sont les adolescents qui sont les plus exposés face aux 3 questions. Au Dr Christian Spitz, « Le Doc », pédiatre, ils n'ont pas appris la frustration. L'éducation sexuelle dans les collèges et lycées varie beaucoup d'une région à l'autre et d'un établissement à l'autre. Elle n'a pas assez évolué et reste trop centrée sur les aspects « mécaniques » de la sexualité : reproduction, prévention des grossesses non désirées et des MST... Et pourtant, les deux tiers des filles inscrites en classe de troisième pensent qu'il n'est pas possible de tomber enceinte lors du... Premier rapport sexuel ! Dans cette logique, l'aspect relationnel, affectif et sensuel est complètement oublié, ce qui est vraiment dommage. Quels conseils donneriez-vous aux parents ? Sachant que la majorité des ados ont été ou seront exposés à des images pornographiques, cela ne sert à rien d'interdire... Mieux vaut être ouvert au dialogue sur la sexualité, exprimer clairement ses valeurs (respect de soi, de l'autre, de la femme, non-violence...) et expliquer que la relation sexuelle peut être belle et agréable. Les dangers de l’impérialisme occidental, dont la drogue, la cigarette, l'homosexualité et bien d’autres, sont souvent ignorés. Flirtant sur les images obscènes sans le contrôle parental ou lorsqu’ils se retrouvent au lycée, les jeunes ont la curiosité de tenter le diable. Sans l’avènement des images et des films pornographiques, nos filles et garçons n’avaient aucune notion sur ces pratiques. Mais aujourd'hui, ce sont eux qui s’exercent à la pratique ; les cas sont monnaie courante en Afrique, au Burkina, si on... veut faire le tour des lycées. Étant jeunes, ils ne savent pas qu’ils s’exposent à des problèmes par le simple fait de se filmer dans des situations désobligeantes. « Certains jeunes se mettent en scène sur Facebook, partagent avec leurs copains des photos ou des vidéos osées via leur blog ou leur téléphone portable... Le « dédipix » et le « sexting » font de plus en plus parler d'eux. Avec le « dédipix » (contraction de « dédicace » et « pixel »), des adolescentes écrivent une dédicace sur une partie de leur corps et diffusent la photo sur leur blog. Le « sexting » va encore plus loin : il consiste à envoyer via le téléphone portable des vidéos osées, voire pornographiques, où les adolescents se mettent en scène ou se vengent de leurs anciens petits amis en les montrant dans des poses compromettantes... En France, 14 % des 12-17 ans auraient déjà reçu des messages à caractère sexuel de la part de leurs camarades. On voit même des jeunes filles de 13 ans filmer leurs premières relations sexuelles et les... « Diffuser via leur téléphone portable », raconte Dominique Delorme, responsable de la ligne Net Écoute. On ne fait pas n’importe quoi, avec n’importe qui et n’importe comment. L'amour, ce n’est pas la pornographie, dont les scénarios sont pauvres et ringards ! Ne jamais poser non plus à votre ado de questions directes sur sa sexualité ou lui parler de votre propre sexualité : à chacun son intimité ! Pour nous musulmans, le sujet ne souffre pas de débat. Regarder ces films est un péché. Il nous faut dès lors inculquer les valeurs de notre religion à nos enfants. Cela passe par l'éducation islamique. À cette période de l’histoire de l'humanité, les musulmans se doivent d’être encore plus proches de leurs progénitures, en leur accordant plus de temps et d’attention. La seule arme contre le mal de la pornographie, c’est bien le fait d'inculquer les valeurs de la religion à nous-mêmes et à nos familles. Il n’y a que l'Islam comme rempart à cette bassesse de l'âme humaine. À nous de jouer. Qu'Allah nous en aide. préserve. A. RACHID JUNIOR L’Autre Regard - N° 026 du 05 mai au 05 juin 2015 Page 3 Culture PRÊCHE AUJOURD’HUI Comprendre les priorités et la progressivité Le travail sur soi-même, de même que le rappel fait à sa famille et à ses frères et sœurs musulmans, ne saurait consister en le simple fait d’édicter un grand nombre d’obligations et d’interdits. La révélation a choisi la voie de la formation des cœurs, de l’éducation, du pragmatisme et de la patience, et c’est cette voie qu’il nous faut suivre, aujourd’hui encore, pour vivre l’islam et faire le rappel de ses enseignements. Ce n'est qu’après ce profond travail sur les cœurs que la révélation s’est mise à édicter obligations et interdits détaillés. Et même ici, elle a choisi la voie du pragmatisme. Le texte coranique témoigne ainsi, aujourd’hui encore, de la patiente progression et de la pédagogie qui furent les siennes dans la mise en place de l’interdiction : l'exemple bien connu de la législation relative à l’alcool l’illustre parfaitement, puisqu’il montre une progression s’étendant sur une période de nombreuses années et comportant plusieurs étapes intermédiaires avant l’interdiction complète, survenue seulement, d’après un avis, en l’an 8 de l’hégire (Fat'h ul-bârî, 8/353), soit quelques... 18 années après le début de la prédication publique du Prophète. Et lorsque cette interdiction complète fut révélée, les musulmans étaient prêts à accueillir celle-ci au point qu'Anas ibn Mâlik raconte : « J'étais en train de verser à boire chez Abu Tal'ha, et à l'époque l'alcool que les gens buvaient était un alcool de datte. Le Prophète dépêcha une personne pour annoncer : L'alcool a été interdit ». (En entendant cela,) Abu Tal'ha me dit : « Va verser l'alcool dehors ». Je sortis le récipient. Il fut jeté dans les ruelles de Médine... » (al-Bukhârî, 2332, Muslim, 1980). Les cœurs ayant été formés, une législation de ce genre ne pouvait en effet qu’être bien accueillie. Aujourd'hui encore, il faut donc, en partie, ne pas oublier le travail primordial sur la profondeur et... L’intensité de la foi, et, d’autre part, comprendre les priorités par rapport à la situation d’un lieu donné, à un moment donné, pour rappeler graduellement obligations (wâjibât) et interdits (manhiyyât). A) Une objection formulée par certains frères et sœurs : On entend parfois objecter à cela que cette progressivité était possible à l’époque où la révélation, elle-même graduelle, se faisait au Prophète (sur lui la paix), mais qu’aujourd’hui, l’ensemble des préceptes (et donc les obligations et les interdictions) ayant été donné et la révélation ne se faisant plus, nul ne peut plus déclarer permis ce que Dieu a déjà interdit. En fait, la réalité est plus nuancée : déjà, il est certaines obligations (et certaines interdictions) dont le caractère même dépend du contexte dans lequel les musulmans vivent, en correspondance étroite avec les différentes situations (dawr makkî / dawr habashî / dawr madanî) que le Prophète et/ou ses Compagnons ont connues : pour les musulmans qui se trouvent dans une situation. comparable à celle du Prophète quand il était à la Mecque, de nouveau l’action n’est pas instituée (mashru’); - ensuite, s’il est certain qu’il est d’autres obligations et interdits qui sont aujourd’hui applicables même s’ils ont été révélés vers la fin de la mission du Prophète, ce qu’il faut comprendre c’est que personne ne remet en cause leur caractère (obligatoire ou interdit), celui-ci étant désormais définitivement établi : nous parlons seulement de la nécessité de respecter la progressivité dans le rappel (da’wah) de ces règles et dans le fait de les faire appliquer concrètement à l’échelle de la société (tanfidh)... A.a) La progressivité dans le rappel des règles : C’est bien là ce que le Prophète (sur lui la paix) avait enseigné à Mu’âdh quand il l’avait envoyé au Yémen. Il lui avait dit : « Tu vas te rendre auprès de Gens du Livre. Que la première chose à laquelle tu les invites soit l'adoration de Dieu. Lorsqu’ils connaîtront Dieu, informe-les que Dieu a rendu obligatoires cinq prières dans la... journée et la nuit. Lorsqu'ils feront cela, informe-les que Dieu a rendu obligatoire sur eux une aumône qui sera prise de leurs riches et donnée à leurs pauvres...» (al-Bukhârî, 1425, Muslim, 19, etc.). An-Nawawî écrit en commentaire : «...Le Prophète (sur lui la paix) a enseigné une progression dans l'invitation, commençant par le plus important, et ainsi de suite. Ne vois-tu pas qu'il a parlé d'abord de la prière puis de l'aumône, alors que personne n'a jamais dit qu'après l'acceptation de l'Islam, la prière devenait obligatoire mais non pas l'aumône ?» (Shar’hu Muslim, 1/198). Lorsqu’il avait envoyé Mu’âdh ainsi que Abû Mûssâ au Yémen, le Prophète leur avait également recommandé ceci : «Rendez facile et non difficile. Donnez la bonne nouvelle et ne faites pas fuir». An-Nawawî écrit en commentaire : «Ce hadïth ordonne de donner la bonne nouvelle de la grâce de Dieu et de Sa grande Miséricorde, et interdit de faire fuir en ne mentionnant que les menaces de châtiment sans mentionner avec celles-ci les... Bonnes nouvelles. Ce hadith enseigne d'être doux avec ceux qui se sont récemment convertis, de même qu’avec ceux qui sont enfants et adolescents, de même qu'avec ceux qui se sont repentis : il faut être doux avec eux et leur communiquer progressivement les actes de dévotion. Les enseignements de l'islam ont été révélés progressivement. Si on rend les choses faciles pour celui qui entre dans la dévotion ou qui veut y entrer, elles seront faciles pour lui, et le plus souvent il progressera et augmentera. Mais si on rend ces choses difficiles pour lui, il ne se mettra pas à les pratiquer ; et s'il les pratique, il ne le fera pas ou ne les appréciera pas (Shar'h Muqaddim, 12/41). Car il faut comprendre qu'un homme ou un groupe d’hommes qui étaient jusqu’à présent éloignés de la religion ont besoin d’une certaine progressivité pour se mettre à pratiquer tout ce qui est obligatoire sur eux. Il faut être patient avec eux, tout en rappelant la nécessaire constance dans la pratique. Aujourd’hui encore, il faut donc. Respecter la progressivité dans le rappel des règles. Et il faut savoir à ce sujet qu’en islam les croyances et la spiritualité sont fondatrices par rapport aux actes ; parmi les actes, ce qui est obligatoire est prioritaire par rapport à ce qui est facultatif ; se préserver de ce qui constitue une grande faute morale (kabîra) est prioritaire par rapport à arrêter ce qui constitue une petite faute morale (saghira) ; obligation ou interdiction, un acte qui fait l’objet d’un consensus (mujma' alayh) doit être considéré prioritairement par rapport à un acte qui fait depuis les premiers temps de l’Islam l’objet d’une divergence d’avis entre les savants (mukhtalafh). A.b) La progressivité dans l’application concrète de celles des règles qui sont applicables dans le milieu où l’on vit : Par rapport aux pays musulmans, il faut également respecter la progressivité dans l’application concrète des règles. C’est ce que met en exergue le récit suivant, avec Omar ibn Abd al-Azîz, le calife omeyyade célèbre pour sa. Justice et sa droiture : Un jour, Omar ibn ul-’Azîz fut ainsi questionné par son fils Abd ul-Malik : « Père, pourquoi n’appliques-tu pas [toutes] les choses ? Je ne me soucie pas que moi et toi ayons à supporter des difficultés à cause de la vérité ». Le calife répondit : « Ne te presse pas, mon fils. Car Dieu a, dans le Coran, critiqué deux fois l’alcool, puis, la troisième fois, il a interdit. Je crains que si j'applique d’un coup aux gens tout ce qui est L’Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015. Culture CALIFAT EN ISLAM Distinguer le faux du vrai. La notion du califat embaume chaque jour, chaque heure les médias depuis l’avènement de Daesh au Moyen-Orient. Le califat est connu du grand public grâce à l’organisation de l’Etat Islamique. Aboubacar Al Bagdadi, le calife donc, et ses acolytes se veulent des légitimes successeurs des califes bien guidés de l’Islam. Sic. Quelle est la vraie compréhension qu’il faut avoir de cette notion de califat ? Et lorsque ton Seigneur dit aux anges : « Je vais mettre... » Un v A Calife sur Terre, ils dirent : Vas-Tu y mettre un tel qui y amènera le désordre, et qui y fera couler le sang ? Et nous Te glorifions avec Ta louange et proclamons Ta Sainteté. Il répondit : Je sais ce que vous ne savez pas. (Le Coran 2:31) Pour le plus simplement possible à la compréhension du musulman et du citoyen ordinaire désireux de savoir la vérité sur l’Islam vrai et authentique au détriment des faux prédicateurs vendeurs de l’horreur et de la mort. Le terme Calife désigne un lieutenant de Dieu sur la terre pour faire la promotion de la volonté de Dieu sur la surface de la terre. Tous les prophètes avaient pour mission de régner en bons gouvernants, ils rejettent d'un coup tout ce qui est vrai ; et que naisse à cause de cela une fitna. (Al-Muwâfaqât, ash-Shâtibî, 1/402) Voyez : l’alcool a été interdit en l'an 8 de l’hégire, et cette interdiction est complète et définitive, applicable pour tout musulman et musulmane quel que soit le lieu où il ou elle se trouve ; Omar ibn Abd al-Azîz parle. Bien, pourtant, de progressivité dans le fait de faire respecter sur la scène publique cette interdiction, par la société musulmane du début du 2ème siècle. Du début du 2ème siècle de l’hégire ! Aujourd’hui, en ce 15e siècle de l’hégire, comment ne pas être pragmatique et ne pas tenir compte, avec les normes, de l’état des lieux ? Ibn ul-Qayyim écrit : « L'idéal (al-wâjib) est une chose et le réel (al-wâqi ') est une chose. Le (bon) juriste est celui qui fait le lien entre idéal et réel et applique l'idéal en fonction des possibilités. Ce n'est pas celui qui provoque l'inimitié entre idéal et réel ». Venant afin que la justice et l’équité triomphent de la corruption et de l’associationnisme. Dieu interpella le roi David à être un gouvernant de justice et d’équité. De Salomon, Moïse jusqu’à Jésus, ce fut le même mot d’ordre : demeurer un bon calife de Dieu pour les hommes. L’avènement du prophète Muhammad (psl) illustra parfaitement la notion de califat. Le rapport des musulmans avec les Juifs et Chrétiens sous... Son égide illustre parfaitement le souci de l’équité, de la justice que chaque leader religieux doit incarner. Le prophète (psl) à son arrivée, a entrepris l’érection d’un nouvel État où la gouvernance était inspirée par la loi islamique. (Al-‘lâm ul-muwaqqi'în, 4/169). Il ne s'agit pas de devenir paresseux et, au nom de la progressivité, se donner bonne conscience en remettant tout à des lendemains toujours plus lointains ; il s’agit concrètement de déterminer ce qui est applicable dans le contexte où l’on vit, puis de faire de la situation une fine analyse qui nous permette de : - fixer les objectifs qui sont nôtres dans ce contexte (tahdîd ul-maqâs-sid), - penser les moyens devant en permettre la réalisation (tahdîd ul-wassâl), - enfin, déterminer les étapes devant rendre possible bi idh-nillâh la concrétisation de ces moyens (tahdîd ul-marâhî) en fonction des priorités (fahm ul-awla-wiyya). (Lire à ce sujet As-Siyâssa ash-shar'iyya fi dhaw 'i nussûs ish-sharî’ah wa maqâssidihâ, al-Qardhâwî, pp. 298-307). B) Récapitulatif : Il faut comprendre les priorités dans l'appel à tous les musulmans à faire corps autour de cet idéal. « Il vous incombe de suivre ma Sunna et la Sunna de mes prédécesseurs les mieux guidés... ». La base fondamentale d’un califat, c’est le respect du Coran et de la Sunna du prophète (PSL). C’est aussi le respect de l’autre dans sa différence, c’est le respect de la dignité humaine, de la vie, de l’honneur, du sang et de toutes ces valeurs reconnues par la religion. Ce qui est contraire à ce que Daesh prône. Le Daech tue des musulmans, ensanglante et met des musulmans dans la psychose générale. Il tue tout le monde. Boko Haram tue tout ce qui est sur son passage. On se rappelle du carnage à la grande mosquée de Kano faisant 120 morts musulmans. On se doit de travailler sur soi-même, sur le terrain, sur ses frères et sœurs. Sinon, le risque est grand de faire des « islamisations de surface, creuses à l’intérieur ». Malheureusement, combien d’entre nous commencent aujourd’hui par ce qui devrait... Normalement être rappelé ou appliqué à la fin ! Pourtant le seul rappel ou la seule promulgation d’une règle ne change pas les hommes tant qu’elle n’est pas précédée et accompagnée d’une réforme des mentalités et des cœurs. L’échec de la tentative de prohibition de l'alcool aux États-Unis au début du XXe siècle grégorien le prouve. À comparer avec l’interdiction de l’alcool faite en Arabie au VIIe siècle grégorien sous la direction du Dernier des Messagers de Dieu, Muhammad (sur lui la paix) : ici l’interdiction fut non seulement réalisée de façon graduelle mais fut aussi et surtout précédée et accompagnée d’une profonde éducation spirituelle. Moins rappelle de l’enlèvement des 213 filles. La liste est loin d’être exhaustive vu l’ampleur de la monstruosité de l’EI, de Boko Haram et de tous leurs semblables. L’EI a érigé un califat du mal, de terreur. Autre fait important, le califat ne se décrète pas comme l’on l’a vu à travers ces groupes terroristes. Étant intrinsèquement lié à la Charia, le califat part de L’éducation des masses sur les valeurs de l’Islam. Il est basé sur la pédagogie. Étant donné qu’il ne doit pas y avoir de contrainte en matière de religion, il ne saurait être une arme de décapitation de ceux qui ne partagent pas la foi de l’Islam. De tels actes, on n'en a pas vu au temps du prophète. C’est pourquoi, il semble urgent que les musulmans, en premier, prennent les devants de la lutte contre cette forme de califat. Ce devrait être le combat de l’Arabie Saoudite, royaume de l’Islam sunnite, et de tous ses alliés. Ce devrait être le combat de tous les musulmans, partisans de la non-violence, de l’Islam authentique. Tout silence s’apparentera à une adhésion tacite à cette forme barbare de promotion de l’Islam. Il faut donc, d’une part, graduellement rappeler les normes et les règles. Et il faut aussi et surtout, d'autre part, ne pas oublier le travail sur l’intensité de la foi : renforcer son lien avec Dieu, intensifier pour Lui l’amour et la crainte révérentielle dont tout croyant porte une. parcelle dans les profondeurs de son cœur. Il faut commencer par le commencement, par là où a commencé le Coran, parler des rétributions de l’au-delà, évoquées dans le Coran et la Sunna... Alors nous pourrons inshâ Allâh vivre nous aussi ce que Jundub a raconté : apprendre la foi et apprendre les normes, la foi préparant le terrain pour l’acceptation des normes, et la connaissance et le respect concret (amalan) des normes faisant augmenter la foi. Wallâhu A lam (Dieu sait mieux). Auteur Abou Anas L’Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015 Page 5 Entretien CHÔMAGE DES JEUNES MUSULMANS Le problème, c’est moins le cursus de la Médersa que le manque d’initiative. Imam Abdallah Ouédraogo est le directeur de l’école Nouroullah. Avec lui, cette fois-ci, il est question de solidarité dans la communauté musulmane. Comme à son habitude, l’Imam s’est prêté à cœur joie à nos questions. Que signifie être solidaire en Islam ? Toutes les louanges sont à Allah, le Seigneur des mondes, celui qui parfait nos actions. Que sa bénédiction et ses salutations soient sur le prophète Muhammad. Nous ne pouvons répondre à cette question sans faire une mention spéciale à TAU-TRE REGARD pour ses énormes efforts pour l’édification des musulmans et du reste de la société. Votre question me ramène au verset du Coran où Dieu dit qu’il sait ce que ses créatures veulent, parce qu'Il demeure connaisseur des choses cachées dans les cœurs. Dans un autre verset, il nous appelle à l'entraide en disant de s’entraider dans la bienfaisance et dans la piété, et non dans la transgression et les péchés. Il est ensuite dit que les musulmans sont des frères les uns des autres. Cela suppose que les musulmans sont d’une même souche identitaire qui est l’Islam. Il n’y a pas une entité aussi importante que la famille. Maintenant, l’un des principes phares de la fraternité des musulmans, c’est le soutien, l’écoute, c'est de rester en veille pour isoler tout problème susceptible de nuire aux membres de la famille. D’une manière Concrètement, comment peut-on estimer cette solidarité des musulmans ? Le prophète (PSL) a dit que les musulmans doivent se sentir comme un même corps dans la gestion de leurs problèmes. Si un musulman dans cette ville est malade, les musulmans devraient lui venir au secours jusqu'à ce qu’il recouvre la santé. Car quand une partie du corps est malade, c’est l’ensemble du corps qui est pris par la fièvre. Au vu de ces explications, je crains que cette forme de solidarité n’existe pas. Dans ce pays, nous sommes tous musulmans, mais chacun gère ses angoisses et ses problèmes ! Sincèrement, le soutien et la solidarité que recommande la philosophie musulmane font défaut dans la Oumma. Il faut plus d’engagement et de conviction de la part de tout un chacun. Nous sommes tous concernés. Comment expliquer le fait que les musulmans soient les plus riches et les plus pauvres ? C’est un triste constat. Les riches musulmans ne se manifestent que dans la construction des mosquées. Quand les riches mettent la main à la pâte, C’est pour construire une mosquée. Il est vrai que cet acte d’adoration contient des récompenses auprès d’Allah. Mais nous disons que ce n’est pas la seule action qui contient des bénédictions. Autre fait marquant, c’est que dans notre communauté, on a l’impression que les responsables ne sont pas à l’écoute de la masse. Avez-vous fait le même constat ? C’est vrai, je vous le concède. Tout responsable, qu’il soit un prédicateur aguerri, un président d’une mosquée, un imam, doit se mettre à l’écoute des fidèles afin de trouver des solutions à leurs problèmes. Les gens ont besoin de l’attention et de la compassion, c’est naturel. On ne peut pas tout résoudre. Mais on peut donner de sa personne, on peut partager sa compassion aux problèmes. C’est déjà un début de solution. Nous pensons que l’écoute des masses est d’une importance première. C’est pour cela que le prophète (psl) a dit que le chef d’une communauté est son serviteur. Tout responsable doit Se mettre au service de ceux de qui il détient sa responsabilité. Pour finir, quand l’Imam finit la prière, il se retourne pour faire face aux fidèles, cela sous-entend qu'il doit s’enquérir de leurs nouvelles. Le manque de solidarité est une cause de désertion de la religion musulmane vers d'autres religions. Il faut qu'on sache que la religion de l'Islam, c'est avant tout pour Dieu. Ces femmes et jeunes qui quittent l'Islam sur ce prétexte n'ont pas reçu une éducation parfaite de l'Islam. Ils n'ont pas une connaissance de l'Islam, ils appliquaient un Islam de façade. Nous ne pouvons que prier pour ces personnes qui méritent des invocations pour une bonne stabilité dans la foi. Notons également qu'ils ont tort, mais il y a que nous sommes aussi responsables de ces égarements. Les nouveaux convertis font quelque part les frais de ce manque de soutien et d'attention des musulmans. Pourtant, ils sont concernés par. Les versets que vous avez cités ? C’est encore une triste réalité. Il est nécessaire qu’une forme de solidarité soit entretenue à l’égard de ces individus. Ils ont droit de façon prioritaire aux visites. Ils doivent de façon prioritaire bénéficier de l’argent de la zakât. Nous devons toujours comprendre le propos du prophète (psi) qualifiant les musulmans d’un même corps de l’organisme humain. Dieu a dit que les gens se surpassent dans leurs privilèges et cela est naturel. Maintenant, les forces devraient rentrer en action pour équilibrer les choses. Malheureusement, c'est plutôt le déséquilibre qui pèse davantage dans la société parce que les uns et les autres ne remplissent pas leurs rôles. L’employabilité de la jeunesse demeure un souci pour le gouvernement qui est impuissant face à la situation. Dire que c’est le gouvernement qui devrait pourvoir de l’emploi à toute cette jeunesse ne sera pas juste comme analyse. Nos riches ne créent d’emploi. Si cela était fait, ça pourrait soulager beaucoup de jeunes. Il appartient également à la jeunesse de se battre et de ne pas tout attendre de quelqu’un. Beaucoup de riches ont été freinés dans leur élan de soutien et de solidarité à cause de la mauvaise foi des jeunes. Ils empruntent l’argent pour travailler mais refusent de rembourser. Pire, certains même disparaissent sans laisser de trace. Dans cette dynamique de l’employabilité des jeunes, on a l'impression qu'après les études, les jeunes n'ont d'autre choix que de faire du maraboutage. Avant, les gens ne partaient pas dans les foyers coraniques pour devenir de grands entrepreneurs ou des hommes d’affaires. Le but était qu’ils aillent apprendre à lire le Coran et quelques brochures sur la jurisprudence. Ces élèves allaient continuer à faire de l’agriculture puisque c’est ce qu’ils apprenaient avec leurs maîtres. Il y a ceux aussi qui allaient, puis à leur retour, intéresser... KIOSQUE SITARAIL LIBRAIRIE MUJA KIOSQUE/FACE CITE AN III Les jeunes abandonnent les commerces de leurs parents pour devenir commerçants. Maintenant, les études prennent assez de temps dans les pays arabo-musulmans. Quand vos enfants partent faire plus de 15 à 20 ans d'études, à leur retour, ils sont désorientés et ne peuvent plus apprendre. Ce n'est pas au niveau des arabisants uniquement que le problème se pose. Même chez les francophones, le problème demeure. L'État ne peut pas employer tout le monde. Les arabisants éveillés, à leur retour, se jettent dans des domaines comme la technique, l’interprétation et d'autres choses. En réalité, le véritable problème, c'est que les jeunes manquent d'initiative. Ils sont accrochés à leurs diplômes si bien qu’ils finissent par devenir vieux sans emplois. Nous avons une jeunesse qui aime la facilité. Quant à pratiquer le maraboutage comme emploi, cela est prohibé par l'Islam. Entretien réalisé par Arouna Guigma LES POINTS DE VENTE / VILLES ORODARA : ZEBA SOULEY-MANE 78573157 OUAHIGOUYA : SAWADOGO SAYOUBA 76 2 5 99 14 BOBO DIOULASSO : EL HADJI MONE OUMAROU 78 13 39 65 KOUDOUGOU : OABONE SADA 70 15 58 47 HOUNDE : ZOUNDY SEYDOU 74 77 97 13 Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information islamique "Le vrai visage de l'Islam" sur votre site favori : WWW.BISSMILLAHI-BF.ORG/ Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso. L’Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015 Page 7 CENTRE DE TAHFIZ AL FARRUK DE BOBO DIOULASSO Vingt nouveaux hafiz ambulants au service des musulmans. Les heureux hafiz ont fait des démonstrations, toutes choses qui ont convaincu plus d’un sur leur parfaite maîtrise du livre saint. Le directeur du Centre, M. Sanogo, a salué la présence de ces illustres invités qui témoignent de la place du Coran dans la vie du musulman. Centre de référence dans la mémorisation du Coran au Burkina, le directeur compte rééditer l’exploit dans la capitale par la création d’un centre de mémorisation. Les heureux hafiz ont pu. bénéficier de plusieurs lots en nature dont un kit complet remis par la société LIPAO à chaque élève et à chaque enseignant. Chaque élève a également reçu la somme de 80 000 F. Sur cette note de satisfaction, c’est la dixième promotion depuis la création de ce centre de mémorisation du saint Coran à Bobo Dioulasso dans le quartier Pala. Et chaque promotion met sur le marché 20 apprenants par an depuis dix ans. Cette année, la cérémonie de sortie de promotion a été délocalisée à la salle des banquets de Ouaga 2000. C’était le dimanche 3 mai 2015. Il leur a fallu trois années pour parvenir à mémoriser le Coran par cœur. L’on devient Hâfîz quand les 114 sourates ou chapitres du Coran sont correctement mémorisés. Ce qui a été fait par cette nouvelle promotion du centre. La cérémonie de sortie de promotion a vu la présence des plus hautes autorités de l'État au Burkina Faso. Un rendez-vous a été pris pour l’année prochaine avec une autre promotion de « corans ambulants » d’une délégation de l’Arabie Saoudite. du Soudan. Sur le plan local, on a noté la présence du président par intérim de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF), El Hadj Sakandé Adama, le président du Mouvement Sunnite, Adama Nikiéma et un parterre d’autres savants. Elle était placée sous le parrainage du Cheick Ismail Dérra. A. RACHID INSTITUT ISLAMIQUE EL NOUR Des cadeaux pour susciter la concurrence C’est une habitude du fondateur de cet Institut de surprendre ses élèves, surtout les meilleurs, avec des lots de cadeaux pour les encourager à mieux faire dans leurs études. Cheick El Hadj Souleymane Confé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a lancé le jeu le 3 avril 2015 suite aux examens blancs du BEPC. 20 sacs de maïs et 10 sacs de riz, y compris quelques cartons de dattes saoudiennes, ont été distribués aux meilleurs élèves. Il s’agit des 10 admis au BEPC blanc, des 1er, 2e, 3e de la classe de sixième jusqu'à la terminale qui ont été les principaux bénéficiaires de ces cadeaux. Au mois de février, c’était le tour des... élèves franco-arabe d’être honorés par le fondateur. L'objectif de ces récompenses, c’est la promotion de l’excellence dans l’institut. « À travers ces actes de récompenses, nous voulons encourager les enfants à faire mieux, à se surpasser pour atteindre de bons résultats. Quand l’enfant est encouragé, il peut faire mieux. Et chaque fois, les enfants ont besoin qu'on reconnaisse les efforts qu'ils font. Cet acte vise également à susciter la concurrence entre les élèves. Nous avons déjà vu les retombées de cette action et nous allons toujours continuer dans ce sens », s’est justifié le fondateur. RACHID JUNIOR 48 HEURES DES REVENDEURS DE L’ÉDITION Une première édition a eu lieu du 2 au 3 mai 2015 à la Maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou : les 48 heures de l’Association des professionnels des distributeurs et revendeurs des journaux et des livres du Burkina (APDRJL-B). Le thème retenu pour cette première édition est : « Rôle et importance des distributeurs et revendeurs des journaux dans la... Vulgarisation de l'information au Burkina Faso. C’est le patron et doyen de la presse écrite au Burkina, Edouard Ouédraogo, Directeur de Publication de l’Observateur Paalga, qui a été choisi comme parrain. Pour les responsables de cette association, c’est grâce à l’apport des revendeurs que les journaux se retrouvent dans les recoins de la ville de Ouagadougou et dans le reste du pays. Au nombre des activités, une prestation d’artistes et enfin une soirée gala. Pour l’association, cette activité sera rééditée chaque année. « Nous lançons un appel aux professionnels et aux hommes de médias pour nous accompagner dans le cadre de nos activités afin que la prochaine édition soit meilleure que celle-ci », dira Dieudonné Démé, président de l'APDRJL-B. L’Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015. COMMUNAUTE MUSULMANE DU BURKINA FASO. Des imams fermés sur. leur responsabilité Les 10, 11 et 12 avril 2015, la Communauté musulmane locale de l’ex-secteur 28 regroupant actuellement les secteurs 43, 44, 45, a outillé ses imams sur la fonction de l’imamat. Quarante-quatre imams et prédicateurs, ainsi que d'autres responsables de la gestion d'une mosquée, ont été concernés par cette formation. Au sortir de ces 72 heures de formation, les imams se disent satisfaits du choix des modules de formation. « Nous sommes entièrement satisfaits », et c'est que de telles initiatives se rééditent. Ils sont venus des quartiers divers de la ville de Ouagadougou à l’appel de la CMBF locale de l’ex-secteur 28 pour se former à la responsabilité de l’imamat, la charge la plus importante dans la gestion de la mosquée. Comme le soulignent les traditions prophétiques, dans tous les mouvements et rassemblements licites, il faut se désigner un responsable, d’où l’idée de chef. Dans une mosquée, le premier responsable demeure l’imam. Il est le premier responsable spirituel et moral de la mosquée. Il se doit d’incarner des valeurs. valeurs qu’il distille dans la mosquée, à l’endroit des fidèles et du reste de la société. Pour mener à bien cette mission, combien gigantesque, il se doit de recevoir une formation à cet effet. Car ce n’est pas toujours évident. C’est pour cette raison que la CMBF a pris le problème à bras-le-corps. La gestion du lieu de culte et des personnes, l'encadrement des discours et des prêches, le rôle de l'Imam... sont des sujets qui ont été abordés au cours des formations. Selon le général de la section de la CMBF de Pox-secteur 2 S, El Hadj Paul Abdallah Kérc, cette formation était plus que nécessaire pour la bonne marche de la gestion des lieux de culte. Même lecture de la part d’El Hadj Sanoussi Sankara, chargé des affaires islamiques de la CMBF. « Il était nécessaire de revenir à la formation des Imams car le moment et l'actualité l'exigent. » Imam Haroun Kicndrecbeogo du quartier Larlé a déclaré : « Nous sommes venus participer à ce séminaire en vue de renforcer davantage notre capacité, surtout à faire face à la gestion publique des... Choses de la mosquée. Je vous assure que c'est un sentiment de satisfaction qui m'anime personnellement à l'issue de cette formation. Nous avons appris beaucoup de choses. Tout ce qui devrait être dit sur la gestion d'une mosquée a été dit. Notre souhait l'impose. Il faut un travail de recyclage pour que les Imams et autres responsables sachent raison garder afin de rester en équilibre dans la conduite de la mosquée. Qui dit mosquée, parle d'un ensemble de choses. Le mot d'ordre pour nous, c'est la gestion dans la dynamique de l'enseignement prophétique, dira-t-il. Les organisateurs et les formateurs. Des bénéficiaires de la formation se prononcent. Imam Dcrra Youssouf de la mosquée Dcrra Omar : « À un moment donné dans la vie de l'Imam, il lui faut des gens à même de le motiver et de lui fournir des moyens afin qu'il gère sa mosquée. Les outils qu'il nous faut d'abord sont la bonne formation. C'est vous dire toute l'importance que ces 72 heures représentent pour nous. Nous exhortons les bonnes pratiques. volontés à mettre en application les enseignements reçus. La Communauté musulmane du Burkina dit avoir tiré les leçons et s’engage à rééditer ce genre de formation pour le bien-être de tous les musulmans et du reste de la société, car les imams sont des éducateurs de populations. Un Imam bien formé, c’est la société qui gagne. Imam Housseine Lankoandé, de la mosquée à Saaba : « C'est un moment de recyclage pour nous autres. À un certain moment de la vie, tant qu'il n'y a pas des rappels de ce genre, on dévie souvent de notre responsabilité dans le savoir. L'initiative est donc louable. Moi, je remercie les responsables locaux de la CMBF. Je suis entièrement satisfait. » A. RACHID JUNIOR L’Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015 L’islam et la destinée humaine (suite) : Si le Seigneur Allah a créé des êtres comme les animaux qui ont très peu de choix dans leurs actes et comportements, Il a créé l'homme et lui a donné un plus grand degré de liberté assorti d'un plus grand degré de responsabilité. En effet, La liberté de choisir ou de décider va ensemble avec le devoir de responsabilité. Liberté et responsabilité sont comparables aux côtés pile et face d’une même pièce de monnaie. La liberté n'existe pas sans la responsabilité. Cette responsabilité nous conduit logiquement à supporter les conséquences des décisions que nous prenons chaque minute, chaque heure, chaque jour et durant notre vie. À la fin de son cycle de vie, l’homme doit répondre de ses décisions, de ses actes devant le Seigneur Allah qui l’a créé et l’a chargé du khalifat de la terre. C'est en vertu de cette investiture que l’homme règne sur les minéraux, les plantes, les animaux et sur lui-même. « Nous avons rendu noble le fils d’Adam », a dit le Seigneur Allah dans le saint Coran. L’homme est donc en mission sur la terre, pour la durée de sa vie. Il n’a pas de temps à perdre. Il doit, pour réussir sa mission, respecter la lettre de mission que le Seigneur Allah a transmise au monde, à savoir le saint Coran et les enseignements du Messager de. Dieu, Mohammad (psl). Cependant, en vertu de la nature que Dieu a donnée à l’homme, ce dernier est libre de choisir entre le programme de Dieu et son propre programme. S’il choisit le programme de Dieu avec sincérité, Dieu l’aidera à parvenir au succès (le salut éternel). S’il choisit son propre programme, Dieu ne l’empêchera pas de le réaliser, mais l’homme devra assumer les conséquences de son choix ici-bas et dans l’au-delà. Si Dieu veut, il le punira ou il le graciera, s’il le veut. L’homme sage évite de prendre un risque aussi grand devant le tribunal du Seigneur Allah. Quand l’homme, après réflexion ou information sur le programme de vie de l’islam, le trouve clair, cohérent et véridique, il doit s’engager solennellement devant Dieu et devant les hommes à vivre en musulman et à mourir en musulman. Cet engagement solennel s’appelle la conversion (la TAOUBA) et se traduit par la prononciation du plus grand serment de la vie du musulman : « la CHAHADAH » ou l'ATTESTATION DE FOI ». C’est le premier pilier. de l’islam. C’est le pilier des piliers de l’islam. Celui qui accepte l'islam de tout son cœur doit prononcer la Chahadah devant témoin musulman et immédiatement, il devient musulman de plein droit. Il est même purifié et blanchi de tout péché commis dans le passé. Le compteur de ses péchés est remis à zéro à partir de l’instant où il devient musulman. En revanche, toutes les obligations (prier, payer la zakat, jeûner, faire le pèlerinage, etc.) du musulman lui incombent désormais. La formule de la Chahadah est la suivante : « J'atteste qu'il n'y a pas de divinité sauf Allah. Il est unique, sans associé, et j’atteste que Mohammad est le serviteur de Dieu et son messager ». Cette formule signifie : - Je suis convaincu et j’accepte qu’Allah est le seul Dieu qui existe et il n’y en a pas d'autre ; - Allah est Un et il est interdit de qualifier Dieu avec les autres chiffres ; - Allah n’a pas de divinités intermédiaires ou auxiliaires et sa relation avec l’homme est donc directe ; - Je suis convaincu et j’accepte que Mohammed est le Messager de Dieu ; je suis prêt à appliquer le Coran qui lui a été révélé et ses enseignements. Il sera mon meilleur modèle dans tous les domaines de la vie. J’atteste que Mohammad est un serviteur de Dieu : il n'est pas venu remplacer Dieu, mais faire la volonté de Dieu. Je ne dois pas adorer le serviteur de Dieu, mais adorer Dieu seul. La chahada peut se résumer ainsi : « Dieu est Un et Mohamed est son messager. » La partie « Dieu est Un » s’appelle le Taouhid (monothéisme pur). C’est l’essence pure de la foi musulmane. C’est-à-dire que le musulman doit vivre pour Dieu et mourir pour Dieu. Tout acte religieux (prière, zakat, jeûne, pèlerinage...) qui n’est pas soutenu par une intention motivée par le Taouhid est une perte de temps. En d’autres termes, les intentions mues par d’autres intérêts que le Taouhid n’ont aucune récompense auprès de Dieu (dans la vie future). Leurs auteurs se contenteront de récolter leurs fruits éphémères dans la vie ici-bas, mais ils n’auront rien dans l’au-delà. delà. En effet, le prophète Mohammad (paix et salut sur lui) a dit : « Les œuvres ne valent que par l’intention ». C’est pour cela que le Coran nous enseigne les paroles suivantes : « Dis : ma prière, mon sacrifice, ma mort et ma vie appartiennent à Dieu, le Seigneur de l'Univers. C'est cela qu'on m'a recommandé et je suis le premier à me soumettre » (Coran 6/162-163). La chahada nous recommande de connaître Dieu d’abord, avant toute chose, et cela est appuyé par un hadith du Prophète (psl) où le Seigneur Allah dit ceci : « Connaissez-moi avant de m'adorer. Si vous ne me connaissez pas, comment allez-vous m'adorer ? ». Le Taouhid est la science de la connaissance de Dieu par excellence. C’est en fonction de la connaissance de Dieu que l’homme lui réservera la place qu’il faut, une place digne de son unicité, de sa pureté, de sa grandeur, de sa miséricorde et de sa toute-puissance. Inversement, celui qui connaît faiblement Dieu risque de s’amuser avec Lui, de lui manquer de respect et de confiance. Le résultat sera un éloignement de Dieu par faiblesse de la foi et des actes illicites. Le contraire du Taouhid, c’est le chirk (le fait d’associer quelque créature à Dieu, créant une dualité divine, une trinité divine ou une multiplicité divine). Le chirk est une négation du droit absolu de Dieu et constitue le plus grand péché dans l’islam. Le culte des ancêtres et des saints, comme le culte des idoles, relèvent du chirk. Poser un acte d’adoration comme la prière, la zakat, le jeûne, le pèlerinage, tout en ayant l’intention secrète de plaire aux gens ou de se faire voir, relève également du chirk. Tout acte d’adoration qui n’est pas posé pour l’amour exclusif de Dieu est entaché de chirk. Dans cet ordre d’idées, on cite d’autres types de chirk : - Refuser la parole de Dieu par orgueil ; - Sacrifier un animal au nom d’une créature ; - Jurer au nom d’une créature ; - Préférer le commandement des hommes aux commandements de Dieu ; - Consulter un charlatan pour découvrir le secret du destin ; - Porter sur soi une... amulette de protection ou de bonne chance ; - demander une prière de guérison ou d’aide à des religions sans TAOUHID ; - demander l’aide des morts. Le chirk est le destructeur des œuvres d’adoration déjà accomplies. Il provoque la colère de Dieu et il n’est pas pardonnable après la mort, si la personne qui l’a commis n’a pas pu se repentir devant Dieu avant de quitter ce monde. Le chirk est une grande injustice, car c’est attribuer le droit du Créateur (Dieu) à une créature (serviteur de Dieu). Le droit de Dieu est d’être adoré exclusivement sans association divine. On peut encore rappeler le HADITH dans lequel Dieu dit : « Connaissez-moi avant de m'adorer. Si vous ne me connaissez pas, comment allez-vous m'adorer ? » La chahada est centrée sur la connaissance et l’acceptation du monothéisme pur (Taouhid) qui est le droit absolu de Dieu sur lequel il n’y a pas de compromis possible, comme le Seigneur Allah lui-même le dit dans la sourate 112 du Coran : « Dis : Dieu est UN ; Dieu est Absolu ; Il n’a pas enfanté. et il n’a pas été enfanté et il n’a aucun équivalent ». La connaissance de Dieu nous permet d’être sérieux et concentré sur Dieu, exclusivement, dans la prière, dans la zakat, dans le jeûne, dans le pèlerinage, dans tout acte d'adoration, sans nous laisser distraire par nos intérêts personnels ou les intérêts de quelques autres créatures de Dieu. Le Taouhid (foi pure) est le gage de l'élévation vers Dieu et du salut éternel. Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur vous. Ahmad ZIGRINI L’Autre Regard - N°026 du 05 mai à juin 2015 Page 11 Politique CONSEIL CONSTITUTIONNEL Le CDP et ses alliés déboutés Le Conseil constitutionnel a rejeté la demande des partis de l’ex-majorité, relative à l’annulation des articles incriminés du code électoral. Le juge Kambou et ses membres ne se sont pas cassé la tête pour rejeter ce recours en la forme. En droit, la forme tient le fond en l’état. Chose que les avocats de l’ex-majorité n’ignoraient pas. L’on se demande comment ont-ils pu commettre une telle Bourde. À l’heure actuelle, les partis de l’ex-majorité ne peuvent compter que sur le recours introduit ou qui est en passe de l’être à la CEDEAO pour invalider ces articles à polémiques. Espérons que le droit sera dit comme il se doit pour apaiser les tensions qui ne manquent dans les deux camps, les pro et les anti-code électoral. Car la quiétude nationale en dépend. Conseil constitutionnel Burkina Faso Unité - Progrès — Justice BOUDA Boubacar, OURDRAOGO François Dénis, SAWADOUO W. Raoul, KABORF Saïdou, Mesdames KONSEIBO/KABRE Andréa Lunurentine, LOURE Awa et DR ABO/KANYOULOU Joséphine, tous députés au Conseil National de la Transition, sont habilités à saisir le Conseil constitutionnel en application de l’article 157 ci-dessus cité ; Considérant que l'article 50 du Règlement intérieur du Conseil constitutionnel, pris en application de l’article 52 de la loi organique n° 01-2000/AN du 27 avril 2000 portant composition, organisation et fonctionnement du Conseil constitutionnel et procédure. applicable devant lui. Prescrit que "la saisine du Conseil constitutionnel aux fins de contrôle de constitutionnalité, prévue par l’article 155 de la Constitution, est faite par lettre dûment signée par les autorités habilitées par l’article 157 de la Constitution. Cette lettre indique, le cas échéant, qu’il y a urgence." Considérant que la requête est signée pour l'ensemble des Conseils des députés ci-dessus désignés, par Maître Anna OUATTARA-SORY ; que Maître Anna OUATTARA-SORY ne figure pas au nombre des autorités habilitées par la Constitution à saisir le Conseil constitutionnel pour le contrôle a priori de la constitutionnalité d’une loi ; qu’en conséquence, la requête, n’étant pas signée par les députés ci-dessus désignés, doit être déclarée irrecevable. Décision n° 2015 — 016/CC sur la requête en date du 10 avril 2015 signée par Maître Anna OUATTARA-SORY pour le compte d’un collectif d'Avocats et introduite au nom de Monsieur SERE Adama et neuf (09) autres, tous députés au Conseil National de la. Transition, n'est fins de voir déclarer anticonstitutionnelles les dispositions des articles 135, 166 et 242 de la loi n° 014-2001/AN du 03 juillet 2001 portant Code électoral. Le Conseil constitutionnel. Vu la Constitution du 11 juin 1991 ; Vu la Charte de la Transition en date du 16 novembre 2014 ; Vu la loi organique n° 01-2000/AN du 27 avril 2000 portant composition, organisation, attributions et fonctionnement du Conseil constitutionnel et procédure applicable devant lui ; Vu la loi n° 014-2001/AN du 03 juillet 2001 portant Code électoral, ensemble ses modificatifs ; Vu le règlement intérieur du 06 mai 2008 du Conseil constitutionnel ; Vu la décision n° 2010-005/CC du 24 mars 2010 portant classification des délibérations du Conseil constitutionnel ; Vu la requête en date du 10 avril 2015 signée par Maître Anna OUATTARA-SORY pour le compte de la SCPA SOME et Associés, de la SCPA-SEA, de la SCPA OUATTARA-SORY ci SALAMBERE, de la SCPA YAMBA-YAMEOGO et du Cabinet de Maître TOE Flore Marie Ange, tous Avocats. à la Cour à Ouagadougou et introduite au nom de Messieurs SERE Adama, DABO Amadou, DIA BATE Amadou, BOUDA Boubacar, OUEDRAOGO François Denis, SAWADOGO W. Raoul, KABORE Saïdou, Mesdames KONSEIBO/KABRE Andréa Laurenline, COURE Awa et DRABO/KANYOULOU Joséphine, tous députés au Conseil National de la Transition, aux fins de voir déclarer anticonstitutionnelles les dispositions des articles 135, 166 et 242 de la loi n°014-2001/AN du 03 juillet 2001 portant Code électoral et enregistrée au greffe du Conseil constitutionnel à la même date à 10 heures 30 minutes ; Vu les pièces jointes ; Ouï le Rapporteur ; Considérant que suivant les dispositions de l’article 157, premier alinéa, de la Constitution, « le Conseil constitutionnel est saisi par : - le Président du Faso ; le Premier Ministre ; le Président du Sénat ; le Président de l’Assemblée nationale ; un dixième (1/10) au moins des membres de chaque chambre du Parlement » ; Considérant qu’au regard des dispositions de l'article 12 de la Charte de la Transition, « le Conseil National de la Transition exerce les prérogatives définies par la Charte et au Titre V de la Constitution du 02 juin 1991 à l'exception de celles incompatibles avec la conduite de la Transition » ; considérant que le Titre V de la Constitution est relatif au Parlement ; qu’en conséquence Messieurs SERE Adama, DABO Amadou, DJABATE Amadou, Décide Article 1er : la requête en date du 10 avril 2015 signée par Maître Anna OUATTARA - SORY pour le compte d'un collectif d’Avocats et introduite au nom de Monsieur SERE Adama et neuf (09) autres, tous députés au Conseil National de la Transition, aux fins de voir déclarer anticonstitutionnelles les dispositions des articles 135, 166 et 242 de la loi n°014-2001/AN du 03 juillet 2001 portant Code électoral est irrecevable. Article 2 : la présente décision sera notifiée au Président du Faso, au Premier Ministre, au Président du Conseil National de la Transition et publiée au Journal officiel du Burkina Faso. Ainsi délibéré par le Conseil. Constitutionnel Monsieur Anatole G. TIENDREBEOGO en sa séance du 05 mai 2015 où Président Membres Monsieur Bohnma CESSE Monsieur Bamitié Michel KARAMA Monsieur Victor KAFANDO L'Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015 Enjeu J Art lechnouogi « Mutlqw Informatique Mattf«l>T«linlquM o- I AUTNORISLD j CENTRE Canon Fournisseur de copieur Canon Tout genre Noir & blanc Couleur Multi fonctions 01 BP 4208 Ouagadougou 01 BURKINA FASO Tel: (224) 50 30 24 85 Fax: (226) 50 30 24 86 GSM: (226) 70 25-20-88 Secteur 2 rue 217 porte 23 E-mail: art_techl9said2001@yahoo.fr / artdeme@yahoo.fr R.C N°BF Oua 2003A 1861 IFU N°00003889 H DME-C Agrément N°171/2004 Leader Informatique - bureautique. Produits - Assistance et Outillage Siège et boutique 11 BP 1720 CMS Ouagadougou Service Commercial : Annexe Tél. : EO 3C 54 24 / Fax : 50 33 26 52 Tél : 50 41 80 21 Email : lipao@fasonet.bf lipao@gmail.com http://www.lipao.bf L’Autre Regard - N°026 du 05 mai au 05 juin 2015 Page 13 Interview IMAM ISMAEL TIENDREBEOGO Le Hamas, Boko Haram, les Shebabs et Al-Qaeda ne peuvent pas être mis dans le même sac. Imam Ismaël Tiendrébéogo est l’un de ces jeunes musulmans qui font la fierté de la communauté. Il a su allier foi et connaissance empirique. C’est un frère qu’on ne présente plus. Nous l’avons rencontré pour évoquer un certain nombre de sujets qui font l’actualité nationale et internationale. Comme à son habitude, il n’a pas tourné autour du pot. C’est un entretien qu’on lit d’un trait tant il y est dit de bonnes choses à savoir. Qui est Imam Ismaël Tiendrébéogo ? Je suis Imam à l’AEEMB (Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina) et au CERFI (Cercle d’études, de formations et de la recherche islamiques). Quelle est votre situation matrimoniale ? Une chose est sûre, c’est que je ne suis pas célibataire, je suis donc marié. Vous êtes la voix autorisée lorsqu’il s’agit de parler au nom des musulmans. Comment avez-vous acquis ces connaissances ? Je crois que je suis toujours en apprentissage. C’est le prophète qui Nous recommande de transmettre, ne serait-ce qu’un verset, peu importe la quantité, on est tenu de faire un rappel. Je sais également que l’Imam Ghazzâli a dit que la connaissance ou la sagesse est un rayon de lumière que Dieu projette dans le cœur de son serviteur humble. En restant humble et en apprenant tout, en posant des questions sur ce que l’on ne connaît pas, ça nous permet individuellement de comprendre notre religion et de pouvoir parler à son nom. Imam, parlons de certains concepts dont la compréhension n’est pas donnée a priori aux musulmans et même aux non-musulmans. Qu’est-ce que le terrorisme ? Le terrorisme est une notion assez confuse parce qu’il n’y a pas une convention internationale qui valide une définition consensuelle. C’est aussi un concept qui est utilisé à tort et à travers quand l’on a ses intérêts compromis. Mais de façon générale, on dira que le terrorisme, c’est toutes les fois qu’on utilise la violence ou la menace de violence pour pousser un groupe de personnes ou un État à faire. ou à ne pas faire quelque chose. Pourquoi fait-on systématiquement le lien entre terrorisme et islam ? Ce que j’ai dit tantôt, c’est un concept qui est utilisé pour servir des intérêts. Un excellent ouvrage de Michel Horcène, qui est un catholique français comme il se réclame lui-même, dit que dans une frange de la chrétienté, notamment dans une frange des catholiques, il y a une islamophobie que l’on habille comme on peut pour attaquer les musulmans en reliant la violence à l’islam. On sait par l’histoire et l’actualité qu’il y a des cas de violence qu’on détache des autres groupes religieux quand les acteurs qui promeuvent ces violences sont issus de leur rang. Exemple, Joseph Kony en RD Congo, qui veut instaurer les dix commandements de la Bible, a fait cent mille morts et a enlevé soixante mille personnes en les enrôlant dans son armée. Mais rarement on fera le lien entre cette violence et la religion chrétienne. Il y a aussi ce débat entre deux femmes publiques, Elizabeth Levi et l’autre dont j’oublie le nom, celle... qui contredisait Elizabeth Levi disait que c’est l’Islam seul qui voit son nom utilisé pour désigner l’extrémisme, à l’instar de islamisme pour désigner le musulman qui serait lecteur politique de l’Islam, tandis que chez les autres, on dira un extrémiste chrétien ou un extrémiste juif, il n’y a pas de lien direct. Elle dit de remarquer cet aspect, certainement l’histoire des uns et des autres, notamment pendant la colonisation. On sait qu’entre 1850 et 1950, on a écrit 60 000 livres pour dénigrer l’Islam et les musulmans. Cette histoire coloniale a laissé des séquelles qui, jusqu’à maintenant, continuent d’alimenter certains qui veulent enlaidir l'Islam à travers ce que les uns et les autres font. Il y a aussi qu’il existe des groupes musulmans qui estiment que leurs droits ne sont pas assez respectés et que ceux que l’on appelle la communauté internationale ne s’intéressent pas à leur cas, comme les Palestiniens qui luttent pour retrouver la terre de leurs ancêtres. Contre la privation et l'apartheid qui sont pratiqués. sur l’eau par Israël au détriment des Palestiniens et même le parlement européen l’avait remarqué. Sur la terre, l’habitant qui avait moins d’eau c’était un Palestinien de la bande de Gaza, pour dire que ce sont des gens qui souffrent véritablement. On sait également qu’Israël a été condamné plusieurs fois par l’ONU, mais ce sont des résolutions qui sont restées lettres mortes. Ceux-là, en désespoir de cause, se disent que si les résolutions ne peuvent pas les aider, les États-Unis mettant en jeu leur droit de veto, finalement il faut qu’ils se défendent parce qu’ils n’arrivent pas à accéder à leur droit. Ils ne voient cependant pas leur action comme du terrorisme mais plutôt comme une lutte pour leur libération. C’est exactement comme les Français qui ont lutté en 1940 contre l’occupation allemande. Cela a été perçu par les Allemands comme du terrorisme alors que les Français se perçoivent comme des patriotes luttant pour retrouver leur terre. Il est intéressant de voir que le Général Charles de Gaulle avait dit à l’époque que si Israël se livre dans les territoires occupés à une politique d'occupation, il va trouver en face de lui des populations qui vont s’y opposer et qu’Israël taxera de terroristes. C’est exactement ce qui est en train de se produire. Pour me résumer, il n’y a pas une définition consensuelle du mot terrorisme, c’est une menace ou une forme de menace utilisée pour imposer une conduite à quelqu’un et c’est un terme fourre-tout qui sert à désigner négativement ses adversaires. Cette corrélation est-elle faite à dessein ou est-elle basée sur des faits tangibles ? Je crois que dans une certaine mesure c’est fait à dessin, je vais vous renvoyer également à un autre spécialiste français, Dr. Pierre Lia. Il est spécialiste du mondialisme et de la mondialisation. Il dit que si les gens s’attaquent tant à l’Islam, c’est parce qu’il n’est pas rentré dans les rangs et que l’église catholique, depuis Vatican II, a accepté de se soumettre au diktat du monde extérieur. Il y a un rouleau compresseur qui est lancé contre toutes les religions. La France était la fille aînée de l’Église catholique, actuellement, elle est le quatrième pays le plus athée au monde. Les gens veulent supprimer toute visibilité religieuse et réduire la religion à la sphère strictement privée. Ils veulent qu’il y ait une certaine laïcité qui n’est pas une tolérance aux religions mais plutôt une attaque contre tout ce qui est symbole et expression de la religion. Chose qui ramène à utiliser des caricatures pour dénigrer ou pour rabaisser les religions afin que les convictions religieuses aient la même valeur que n’importe quelles convictions et qu’elles puissent faire l’objet d’attaques et de sabotages. Malheureusement, certains de nos pays africains sont en train de les prendre pour modèle. Des groupes comme le Hamas, l'État islamique, les shebabs, Boko Haram peuvent-ils être mis dans le même sac ? Pas du tout, on ne peut pas les mettre dans le même sac. Vous savez que le Hamas a été élu démocratiquement. Il a obtenu 56 % des voix dans les dernières élections. Élections. Ils pensent servir les intérêts de leur pays. On a vu avec l’OLP que la politique de participation aux différentes négociations ne donne rien depuis les accords d'OSLO, les accords de Chercheikh. Des accords qui se succèdent et qui se ressemblent parce qu’ils ne produisent pas d’effets positifs. Voilà pourquoi le Hamas a choisi cette forme de lutte, ils sont en train d’entrer dans les mécanismes internationaux avec l’OLP. Avec leur participation à la Cour pénale internationale récemment, ils sont en train d’entrer dans ce schéma. Maintenant pour ce qui est des groupes comme les Shebabs, Boko Haram ou l’État Islamique, en réalité ce ne sont pas des groupes constitués d’autorités religieuses en aucun territoire, ce sont des bandes de voyous dont on ne connaît pas les motifs. Par exemple, on sait qu’au Nigeria, Boko Haram tue plus de musulmans que de non-musulmans alors qu’on sait qu’on ne doit pas tuer injustement quelle qu’en soit l'appartenance religieuse des uns et des autres. Il faut aussi souligner. que plus de 90 % des victimes du terrorisme sont musulmanes et au nom de la lutte contre ce terrorisme, le Pakistan, l’Irak, l’Afghanistan, ont totalisé plus de 1,3 million de morts. Pour ce qui est des groupes rebelles qui sont en Syrie, il y a un rapport de l’ONU qui dit que ce sont des groupes qui sont soignés en Israël et cela me permet de paraphraser Odet Yinon, fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères israéliennes, qui avait dit en 1982 que Israël devra sa survie au maintien de perturbations dans les nations arabes environnantes. Lorsque Bernard-Henri Lévy a poussé le gouvernement et Nicolas Sarkozy à entrer en guerre en Libye, il a dit qu’il a fait cette guerre pour sa patrie et pour un autre État. Tout le monde sait son affiliation à Israël et au sionisme, c’est dans l’intérêt de ce petit État comme il a dit sur BFM TV et dans le site du Figaro.fr. Que faut-il entendre par extrémisme, fondamentalisme, traditionalisme en rapport avec l’Islam ? D’abord, le mot fondamentalisme a commencé avec des Protestants américains et l’extrémisme avec des Catholiques espagnols. Les fondamentalistes étaient ceux qui refusaient qu’on soumette la Bible à des critiques littéraires des œuvres ordinaires et qu’il fallait la prendre comme une parole divine et inspirée. L’extrémisme renvoie à ceux qui vont au-delà de la moyenne ou en deçà. Mais pour l’Islam, le prophète (psi) dit que nous sommes une communauté du juste milieu et cela est revenu dans un verset du Coran. Maintenant, si extrémisme veut dire mettre en pratique sa conviction religieuse, ça pose un problème de définition. Les traditionalistes ? Ce sont ceux qui retournent à la tradition, cela est valable dans toutes les religions. Ils restent et demeurent la source. Qu’est-ce que le radicalisme ? Le fanatisme, c’est le fait de croire aveuglément à des choses. Quant au radicalisme, c’est encore l'extrémisme, il n’y a pas de marchandage dans sa foi. Pour toutes ces définitions, nous, Musulmans, nous ne les acceptons pas. On est musulman entièrement à l’instar du verset qui nous commande de rentrer dans la foi entièrement. Il n’y a de musulman à 30 %. Enfin, qu’est-ce qu’un islamiste ? Selon certains, c’est le musulman qui fait une lecture politique de l’Islam. Dans une perspective laïque, on estime que la religion est cultuelle et qu’elle doit se confiner aux aspects personnels, et le champ public doit être laissé à l’autorité publique. L’islamiste refuse cette séparation. Peut-on assimiler salafiste à islamiste ? Techniquement, on ne peut assimiler salafiste et islamiste parce que le premier est le traditionaliste et c’est celui qui se réfère au salaf (les devanciers). On sait que le prophète (PSL) a dit que la meilleure communauté, c’est la mienne, puis celle qui va suivre et ainsi de suite. Le prophète a dit que ses compagnons sont des étoiles ; lequel d’entre eux que vous prendrez, vous serez guidé. On doit se référer à ces devanciers-là. Donc, techniquement, tous les musulmans sont. des salafistes. Maintenant, il y a plusieurs types de salafistes à l’instar des salafistes réformistes, littéralistes, etc. C’est ce qu’on aperçoit lorsqu’on écoute certains médias internationaux. Je crois que c’est volontaire, c’est pour dénigrer l’Islam. Il faut aussi noter que certains salafistes posent problème au sein même des musulmans. Où il y a une possibilité religieuse d’adopter plusieurs points de vue, eux, ils veulent en imposer un seul, qui serait celui de leur maître à penser ou de leur école juridique. Cela pose véritablement un problème chez les musulmans. De votre point de vue, quelles sont les causes de l’Islamisme radical ? Comment peut-on y venir à bout ? Les causes sont nombreuses. D’ordre local, l’exclusion de la gestion publique, comme cela s’est vu au Mali. On sait qu’à un certain moment, une partie du Mali n’était pas concernée par certaines décisions, la sensation du pouvoir central n’existe pas et ces personnes oubliées ne bénéficiaient pas de l’action du pouvoir public. peut être un terreau facile. Secondo, il y a aussi certaines frustrations qui peuvent naître, quand certains groupes sont violents et que les voies ordinaires de recours sont inopérantes, on peut facilement avoir recours à la violence. L’instrumentalisation peut être une voie, certaines rumeurs ont couru par rapport à l’État Islamique. Il est dit que cette organisation a été mise en place par des groupes des pays occidentaux sous le nom de baptême de nid de frelon, pour dire que c’est un groupe qu’on a créé pour fatiguer et tuer les musulmans. Quand vous regardez, ça concerne l’Irak, la Syrie et bien d’autres. Sans oublier que le rapport de l’ONU indique clairement que des rebelles syriens sont soignés en Israël et ramenés sur le territoire syrien pour continuer le combat. Avec toute cette lecture, on ne sait pas le vrai du faux. On sait qu’un groupe qui se réclame de l’Islam, qui n’a aucune fonction que de tuer et combattre sans cesse, alors qu’on sait que le prophète (psi) interdisait de tuer les civils, les Vieillards et ceux qui sont concentrés dans leur adoration. On se pose des questions si ces gens sont réellement musulmans. Quelles sont les conséquences du djihadisme pour la religion musulmane et les musulmans ? C'est la mauvaise peinture de l’Islam, la perte en vie humaine et c’est la dislocation des États musulmans. Quand vous prenez les pays musulmans, il y en a très peu qui ne sont pas en guerre. Quand vous prenez l’Irak, le Yémen actuel ou le Soudan, ce ne sont pas les musulmans qui ont créé les troubles, ce sont les États-Unis en 2003 qui ont envahi l’Irak pour une histoire d’armes de destruction massive. Les musulmans étaient là mais il n’y avait pas de problème. C’est comme quand vous dites à un corps fiévreux qu’il est fautif de la fièvre. Non, c’est un agent extérieur qui a provoqué la fièvre. Pour venir à bout, il faut sensibiliser et expliquer le message de l’Islam et donner des solutions aux problèmes réels qui sont posés, comme le cas de la Palestine qui est un problème réel depuis 1947. Il faut des procédures inclusives, il ne faut pas que dans un État donné on ait l’impression que telle partie de la population vit mieux par rapport à une autre. Alain Chuet, qui est un ancien chef des services de renseignements français, dit que Boko Haram, au début, avait des revendications sociales, ils n’ont pas été entendus et ils se sont radicalisés. On a tué leur chef à Maiduguri et les Aboubacar Sekau ont pris la chose, et on voit la violence qu’ils sont en train de semer un peu partout. Il y a une certaine opinion qui appelle à affranchir l'Islam de ses textes que sont le Coran et les traditions du prophète pour l’adapter aux desiderata du monde actuel. Quel est votre opinion sur cela ? C’est ce que j’ai dit tout à l’heure, c’est le rouleau compresseur qui est lancé où les musulmans et les chrétiens sont touchés. En réalité, les musulmans n’ont pas fait leur Vatican II. Par ce biais, l’on vise l’implosion de l’Islam afin qu’il y ait plusieurs tendances en son sein. Certains vont appeler à une autre lecture pour... qu’on adapte l'Islam à ceci ou à cela. Si les autorités musulmanes ne prennent pas ce problème à bras-le-corps, si bien qu'elles continuent de rester dans leur coin et qu’elles laissent les autres s'exprimer à leur nom, la division va s’opérer dans leurs rangs sans qu'il y ait vraiment de solutions. Le prophète (psl) a dit qu’il ne restera de l’Islam que son nom, c’est une prédiction prophétique qui est en train de s’accomplir si on n'y prend garde. En tant que juriste, la liberté d’opinion permet-elle de dire tout, même sur Dieu et sur les prophètes de Dieu ? D'abord, dans un État, la liberté d'expression ne permet pas de dire tout sur les affaires publiques. On a vu par exemple en France, Hollande se plaindre du même Charlie quand il a fait des caricatures sur l’avion qui s’est écrasé contre les montagnes. Le président français disait que c’était indécent ces caricatures. Lui-même reconnaît qu’il y a plus forte raison quand il s’agit de la religion et des convictions de quelqu’un. À cela, il y a deux conceptions qui s’opposent. Dans la liberté d’expression. Il y a ceux qui pensent que la religion est une invention purement humaine et en tant que telle, on peut s’en prendre à cette invention, et il y a ceux qui pensent que la religion est une révélation divine et qu’il ne faut pas s’amuser avec. Il faut respecter les gens dans leurs convictions religieuses. Votre réaction par rapport à la réaction des musulmans sur l’affaire Charlie Hebdo ? On ne vous a pas senti ? Pourquoi ? La même question m’avait été posée sur Boko Haram, quelqu’un m’avait demandé si je me désolidarisais avec Boko Haram. Ma réponse était que je n’étais jamais solidaire de ce groupe, qui dit que l’instruction à l’occidentale est Haram, pourtant moi j'ai fait mon cursus ordinaire dans le système occidental légué par la colonisation au Burkina et je continue de me former. Cela veut dire déjà qu'on ne partage pas la même conviction. L’Arabie Saoudite et quelques États viennent de déclencher une guerre contre les chiites Houthistes du Yémen ? Cela est-il opportun selon vous ? On ne peut pas donner un avis éclairé tant qu’on n’a pas tous les éléments en mains. De prime abord, un musulman qui attaque un autre musulman alors qu’on sait ce que le prophète (psl) a dit des Yéménites, de la préservation de la foi qu’ils ont, ça pose problème. L’Arabie Saoudite et les autres disent qu'ils s’en prennent à des rebelles chiites qui ont chassé du pouvoir le président qui était là. Dans ce type d’attaques, à l'instar de la guerre du Golfe, les États-Unis ont dit aux Saoudiens qu’en fait, il y a des armes irakiennes pointées sur l’Arabie Saoudite pour les pousser à héberger chez eux des bases militaires. Donc, il nous faut toutes les informations pour tirer au clair cette affaire au Yémen. C'est bien dommage ! Comment vous appréciez l'Islam, Burkina ? Malgré le poids parce que les musulmans font 60,5 % de la population, ils ne sont pas unis, et cela pour trois raisons : l'absence d'un leadership, il n'y a pas un personnage qui peut parler et rassembler les musulmans. C'est la FAIB. (fédération des associations islamiques), qui pouvait le faire, mais qui ne fonctionne pas en plein régime parce qu'il y a des commissions techniques qui n'ont pas été mises en place. Le problème de leadership se pose. Nous avons des personnalités, des commerçants et autres riches. Malheureusement, nous avons un grand nombre d'eux qui vivent en deçà de la pauvreté, pour dire qu’il n’y a pas cette solidarité qui devrait permettre aux musulmans de mettre en place des structures de santé et d'éducation, qui permettent aux gens de se scolariser conformément à leur conviction. Ce qui pousse les musulmans à aller dans d’autres écoles. C’est cette inquiétude qui a poussé le mouvement Sunnite en 1950 à Bobo à créer des Medersa. Actuellement, le même problème se pose parce que certains utilisent les affaires sociales pour convertir les musulmans à autre chose. Il faut que les musulmans prennent conscience et s’organisent. Dernier élément, c’est l’absence de l’éducation, les musulmans ne sont pas éduqués. Dans une famille, on naît musulman, vous avez des musulmans culturels, papa et grand-père sont musulmans et nous-mêmes ne savons rien de l’islam, parce qu’on n’intègre pas la dimension éducation des valeurs religieuses de l’éducation. Les parents ont démissionné soit parce qu’ils n’ont pas la science, soit par manque de volonté, soit par manque de temps. On laisse les enfants qui se disent musulmans, qui plus tard deviennent autre chose. Notre problème est lié au leadership, à l’organisation et à l’éducation. Qu’est-ce qui manque aux musulmans pour s’affirmer davantage dans ce pays ? Quand on voit que de plus en plus les jeunes musulmans ne manquent pas d’affirmer leur ras-le-bol face à certaines situations ; on l’a vu au moment des nominations par exemple. Plusieurs personnes ont déversé leur ras-le-bol, le Cardinal a demandé à ce qu’il n’y ait pas d’ethnicisme ou de clivage religieux dans la gestion de la chose publique. Etienne Traoré a dénoncé le fait que Zida nomme les gens de son église. Le journal L'Évènement est revenu sur les nominations en fonction d’appartenance religieuse, etc. Ce n’est pas une bonne chose parce que le Burkina Faso appartient à tout le monde. Ce n’est pas juste qu’on réserve des postes à ses coreligionnaires. Si nous, musulmans, nous nous désintéressons de la politique, d’autres personnes vont le faire à notre place. L’HM. Parlez-nous de la FAIB. On a l'impression qu’elle a du plomb dans l’aile. Faut-il pour lui permettre d’assumer... Pour quoi elle a été constituée ? Du plomb dans l’aile parce qu'elle aurait dû se renouveler depuis ; elle n'a pas pu. Ensuite, elle n’a pas pu mettre en place certaines structures spécialisées, comme je l’ai dit. Le présidium nous réunit pour donner des directives par rapport à telle question d’intérêt national et telle ou telle sollicitation. Elle ne fonctionne pas tel qu’on aurait voulu parce qu’il y a des... commissions techniques qui ne marchent pas encore, mais elle fonctionne déjà. Que doit être le rapport du musulman et des autres composantes de la société ? Techniquement, il n'y a aucun problème entre un musulman et un non-musulman. Si vous regardez la sourate 60, Dieu dit : « Il ne vous est pas interdit d'être bienveillants envers ceux qui ne vous ont pas combattus pour votre religion et qui ne vous ont pas expulsés de vos demeures. Soyez justes, car cela est plus proche de la piété ». Ces versets montrent aux musulmans d’être justes et qu’ils leur est interdit d’être injustes envers quelqu’un parce qu’il n’est pas musulman. En plus, nous avons une certaine tradition de cohabitation pacifique inter-religieuse des uns et des autres dans les limites de ce que permettent les différentes religions. En matière de culte, il n’y a pas d’interférence. Pour le social, il est exigé d’apporter son soutien à autrui. Cela fait partie des conditions de la foi. Le prophète (psi) dit : « N'est pas croyant celui qui dort le ventre... » « Plein tandis que son voisin est affamé ». Ce propos ne fait pas cas de musulman mais plutôt de toute personne. Le Burkina Faso se trouve dans une phase de transition. Votre appréciation des événements des 30 et 31 octobre 2014. Quelle est votre analyse sur la transition actuelle ? Quand on ne prend pas en compte les aspirations d’un groupe, ça peut dégénérer et aboutir souvent à une situation comme celle que nous avons connue. Le souhait est que la transition porte les fruits de la promesse, les changements politiques que les gens ont voulus, que cela puisse se réaliser pour que ce ne soit pas un rapport de force défavorable à la majorité des Burkinabé. On doit tous s’impliquer pour le meilleur au profit de tous. Aujourd’hui, il y a des récriminations de la part de certains acteurs et même une part de la Communauté internationale sur certaines décisions des autorités de la transition. Je prends pour exemple le Code électoral. En tant que juriste et prédicateur, quel est votre commentaire sur cela ? Pour ce... Qui est du code électoral, je l’ai dit, c’est le rapport de force du moment qui pose un certain contenu au code. Il faut vérifier qu’on n’est pas injuste avec ceux qui sont en face. Lors de la mise en place d’une structure, on avait discuté de cette question avec Luc Ibriga. Nous nous disions que l’exclusion n'est pas une bonne chose et que tous n’accordent pas le même contenu à l’exclusion. Quand on exclut des individus par une loi électorale en disant que ce sont des personnes qui ont soutenu la modification de l’article 37 et en oubliant de préciser que ce sont des individus qui ont agi avec un mandat politique de leur structure quelque part, on leur fait un procès sur leur responsabilité individuelle, alors qu'ils ont agi au nom de la structure. Il est aussi à noter que ce sont des mesures extrajudiciaires. Finalement, on va dire que c’est la volonté du peuple qui voulait qu’on les exclut, mais on sait qu’un Burkinabé qui jouit de ses droits civiques et juridiques peut prendre part au processus démocratique. Et si une loi cible des individus sans donner des critères précis, on a l’impression que c’est une justice des vainqueurs. Des diplomates ont fait la remarque, l’UPC, Siaka Coulibaly et bien d’autres en disant qu’il faut qu’on ait l’impression qu’il s’agit d’arrestations ciblées sur un groupe donné. Il faut faire attention parce qu’on a traversé une zone de turbulence, il y a eu beaucoup de dommages et de souffrances. Il ne faut pas que ces morts le soient pour rien. Une transition stable, de bonheur et plus de croissance pour le peuple. Il a été mis en place par le Gouvernement une sorte de contrôle du discours religieux dans les médias et dans les mosquées. Vous êtes d’ailleurs l’un des représentants de la communauté musulmane. Quel peut être le bien-fondé d’une telle institution ? D’abord, ce n’est pas un contrôle de discours dans les mosquées. C’est un observatoire national des faits religieux. Parce que nous avons estimé que lorsque CSC a convoqué la TV Al I fonda par rapport à ce qu’Abdoul... Madjid avait dit sur Jésus que le CSC n’a pas forcément les compétences pour apprécier ce contenu parce que le Savant n’a pas dit autre chose que ce que le Coran a dit. Si on doit convoquer une télé pour lui faire des reproches sur quelque chose contenu dans le Coran, ça peut être dangereux. Nous avons estimé que le CSC, le MATDS à l’époque, puisse avoir une structure où les représentants des différentes religions vont mieux apprécier le discours religieux qui est diffusé sur les médias, c’est un peu ce but. C’est une structure de veille. Le Burkina est laïc, mais beaucoup de filles musulmanes reçoivent des brimades par rapport au port du voile dans les lieux d’enseignement. Les cas sont légion à Ouagadougou, mais surtout en province. Que faites-vous pour que la loi soit respectée ? Toutes les fois qu’on a l’occasion de revenir dessus, on en revient, pour dire que quand on dit que le Burkina est laïc, ça ne signifie pas que le pays est sans religion. La laïcité signifie que l’appareil d’État se tient à Équidistance avec les affaires religieuses et que la religion n’interfère pas dans le politique et vice versa, sauf si la sécurité publique est menacée, la santé et les bonnes mœurs. Ce sont ces trois exceptions qui peuvent obliger l’État à s’interférer dans la religion. On sait également que la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948 dit que les droits de l’homme, c’est le respect de l’expression privée et publique tant individuelle que collective de son appartenance religieuse. On sait aussi que le Burkina a ratifié la convention de l’ONU sur l’interdiction de la discrimination. C’est normal pour une fille musulmane d’aller à l’école avec son voile. On dénonce cela, tant que ces cas se signalent. Avez-vous, pour terminer, des conseils ou des prières pour les autorités de la Transition dans cette période de l’histoire de notre pays ? Bien évidemment, c’est de leur demander d’être humbles, d’écouter la masse. C’est déjà fait, il faut exceller davantage. Quelqu’un disait que la différence entre un... Un homme politique et un homme d’État, c’est que l'homme politique pense à la prochaine élection et l’homme d’État pense à la prochaine génération. Donc, c’est de faire une projection pour un Burkina émergent et prospère pour ses fils et filles. Entretien réalisé par Arouna Guigma. Numéro 26 Nombre de pages 16 -- id 10560 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10560 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Id de collection 2203 Id du média 10580 Fichier média https://islam.zmo.de/files/original/4210455794a21cfd7cba4820399d0569a5644477.pdf Titre L'Autre Regard #23-24 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/926 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/631 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/54 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/56 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1036 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1073 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/697 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/5 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1102 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1125 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1165 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1166 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/569 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/571 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/576 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/80 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/83 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/84 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/85 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2203 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2015-02-05 Identifiant iwac-issue-0000164 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel d'information islamique Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/284 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/311 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/336 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/387 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/350 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/443 Contenu Mensuel d’information islamique N° 023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 Prix : 300 F CFA PREDICATION EN ISLAM FAMILLE DIAWARA La Mamiaété rappelée par Allah ELECTIONS 2015 Toutes les dispositions sont prises pour un scrutin transparent. ADAMA ZOUNGRANA, PRESIDENT DE LA LIBULMESCO Les musulmans LA FSCB A PROPOS DE L’AFFAIRE OBOUF « aussi ressemblent aux politiciens en matière de prédication », Abdoul Hamid Zoungrana COTECNA et la douane sont aussi responsables. CONTRAT DE MARIAGE, REGIME MATRIMONIAL, TESTAMENT EN ISLAM Les éclaircissements de l'Imam Abdallah. « La LIBULMCSCO a beaucoup de projets pour les musulmans » P. 12 Ouédraogo AFFAIRE CHARLIE HEBDO « Je condamne la tuerie, mais je dénonce l'acte des journalistes », Mohammed Doumi Les régimes matrimoniaux et leurs effets dans la vie du couple Editorial L’islam et la destinée humaine L’islam est l’expression du rapport entre le Créateur et ses créatures. C’est une expression de la volonté du Créateur qui se concrétise à travers la confiance. (foi), des rapports réels (lois) établis entre les créatures, et une orientation (chemin droit ou guidance) vers un but (la réalisation de soi) à la gloire du Créateur. Donc nous venons de Dieu et nous retournons à Dieu, après la réalisation de soi, suivant la volonté générale de Dieu (1). Selon un saint hadith du prophète Muhammad, paix et salut sur lui (psl), Allah le Seigneur de l’univers a dit : « J’étais un trésor caché, j’ai voulu être connu et j’ai créé ». Il est indéniable que l’œuvre révèle son créateur (2). En effet, personne ne peut découvrir une belle maison dans une forêt vierge sans penser à l’architecte qui l’a conçue et au maçon qui l’a construite. Dans ce sens, la création révèle Dieu. En effet, personne ne peut exprimer un talent qu’il n’a pas, ni donner une chose qu’il n’a pas. La contemplation d’un minéral, d’une fleur, du soleil, de la lune et du corps humain provoque des états admiratifs qui ne sont que des hymnes à la gloire du Créateur. La création est un miroir dans lequel le créateur se. Contemple à travers ses œuvres. C’est ainsi que Dieu créa les cieux, la terre et ce qu’ils contiennent : des merveilles comme les matières inertes, les plantes, les animaux, les humains, les djinns, les anges et bien d’autres créatures dont nous n’avons pas entendu parler. Une pierre dans sa chute, une graine pendant sa germination, un animal par ses instincts et l’homme par son physique et son mental sont tous soumis à des lois du créateur. Celui qui n’est pas convaincu qu’il cesse de respirer ou de boire ou de manger, et il verra à plus ou moins brève échéance qu’il est soumis de force à des lois du créateur. Si l’islam est la soumission à Dieu, alors toute créature est musulmane de fait en attendant la confirmation par les créatures dotées de volonté et de faculté de choix. La création est un laboratoire de Dieu ; il y exprime sa volonté de façon multiple et infinie. Dieu a doté des créatures comme l’homme et les djinns de volonté de choix. En plus de leur soumission de force à des lois divines, Dieu a décidé de tester leur faculté de choix en les dotant de libre-arbitre. Les animaux n’ont presque pas le choix. C’est ainsi que les coqs n’ont jamais refusé de chanter et que le coq de Paris chante de la même façon que celui de Ouagadougou depuis des millénaires. Quant à l’homme, même s’il sait très bien chanter, il peut refuser de le faire par choix raisonnable ou sentimental ; il ne s’agit pas d’une insuffisance de la créature, mais au contraire d’une faculté supérieure à l’instinct animal, donnée à un être supérieur à l’animal. Dieu l’a voulu ainsi dans la diversité de ses créatures. Le libre-arbitre engage la responsabilité devant Dieu. Qui dit liberté dit responsabilité (amaana) que les cieux et la terre ont refusé et que l’homme a assumée. Ainsi Dieu ne lui impose pas la foi, mais il l’invite à croire. Dieu ne veut pas le vaincre mais le convaincre qu’il a intérêt à croire, comme il a intérêt à boire, à manger et à respirer. Il a intérêt à choisir la soumission à la volonté de Dieu, c’est-à-dire, à suivre l’islam comme code de bonne gouvernance et que c’est par là que l’homme exprimera la plus grande gloire de Dieu. Si l’homme ne s’inscrit pas dans le programme islamique, il se réduit à l’exemple d’un jardinier qui n’applique pas les consignes de son patron et devient fauteur de troubles sur la terre pour ses intérêts personnels. Il assumera le khalifat de la terre à sa propre gloire. Si l’homme n’applique pas bien les consignes de Dieu, alors malgré sa bonne volonté, il n’échappera pas à des désagréments, des conséquences de ses actes et des complications. Il gérera le khalifat sans gloire. Mais chaque fois qu’il tombera, Dieu le relèvera, lui tendra une main de miséricorde et de pardon. Dieu a pardonné à Adam et Ève, les premiers hommes, et les a relevés de leur chute par le pardon et la miséricorde. C’est pourquoi en islam, il n’y a pas de péché originel, chacun assume son péché personnel et obtient le pardon qu’il demande en toute sincérité. L’homme est né pour tomber et se relever par la. miséricorde de Dieu. Si l’homme applique bien les consignes de Dieu, il assumera aisément son rôle de khalife (gouverneur) de la terre à la gloire de Dieu. De cette gloire de Dieu, il tire son bonheur réel et son salut éternel. Ce sont là les termes de l’alliance entre l’homme et son créateur. L’islam est un contrat d’alliance sacré entre le créateur et la créature. Cette alliance a été scellée depuis Adam, le premier homme, et plusieurs fois renouvelée avec les Messagers de Dieu que sont Noé, Abraham, Moïse, Jésus et bien d’autres jusqu’à l’alliance finale matérialisée par la révélation du Coran. Mohammad est le Messager de l’Alliance finale, c’est-à-dire l’islam, arrivée à sa maturité. Il comporte tous les ingrédients dont l’homme a besoin pour son plein épanouissement. Le message de l’Alliance Finale est bien formaté pour résister à toute modification dans le temps. Il est bien gardé dans les supports, livres ou dans la mémoire de milliers de musulmans à travers le monde. C’est le seul livre de son. Gabarit qui bénéficie de cette faveur divine dans le monde entier. C’est parce qu’il est le message de l’Alliance finale qu’il n’a besoin ni d’ajout ni de soustraction. Depuis 1500 ans, le message est resté intact et il en restera ainsi comme Dieu lui-même l’a promis : « Nous avons descendu le Rappel et nous en serons le Gardien »… (À suivre). Que la paix et la bénédiction du Seigneur Allah soient sur vous. Références d’inspiration du texte : 1 - L’homme investi du khalifat (Coran 2/36) ; 2 - Le droit du créateur sur sa création (Coran 2/21-22) ; 3 - Termes de l’alliance sacrée (Coran 2/38-39) ; 4 - La chute et le relèvement (Coran 2/37 et 160) ; 5 - Une vie de piété (Coran 2/177) et Coran (67/1-2) ; 6 - Alliance finale (Coran 61/9) et Coran (47/2). Ahmad ZIGRINI Dessinons l’avenir ensemble ! sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com guigma.haroun@yahoo.fr 01 BP 2481 Ouaga 01 Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Tél. : 76 00 73 34 Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba Zoungrana Ablassé Nébié Zakaria Guigma Arounan Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 Page 2 L’Autre Regard - N°023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 L’Oeil du juriste LES RÉGIMES MATRIMONIAUX ET LEURS EFFETS DANS LA VIE DU COUPLE Ce qu’il faut retenir La connaissance du régime matrimonial est d’une importance capitale pour les époux. C’est pourquoi nous avons rencontré Clément Ganemtoré, juriste et directeur de publication de la Voix du juriste pour aborder la question. Que pouvons-nous comprendre par régime matrimonial ? Il faut entendre par régime matrimonial, le choix des époux de la manière dont leur patrimoine sera géré. Par le choix d’un régime matrimonial, on désigne les règles qui vont déterminer le sort des biens et des dettes pendant et après le mariage. Quels sont les genres de régimes prévus par la loi au Burkina ? Au Burkina Faso, il existe deux régimes matrimoniaux : la séparation des biens et le régime de la communauté d’acquêts, communément appelé communauté de biens. La séparation de biens est le régime caractérisé par l’absence de biens communs aux deux époux. Tandis que sous le régime de la communauté de biens, une partie des biens dont disposent les époux est commune et partagée après la dissolution (décès d’un des époux, le divorce…). Dans les deux régimes précités, la loi établit déjà le sort des biens. Par le choix de l’un ou de l’autre, les couples se voient imposer un schéma. Par ailleurs, la même loi confère aux conjoints la possibilité d’organiser eux-mêmes l’administration des biens sous certaines réserves au moyen du contrat de mariage, autrement dit comment. Ils voudront gérer et administrer leurs avoirs et dettes. Parlant de régime matrimonial, on fait allusion au mariage. Est-ce à dire que le régime relève d’un impératif ? Tout à fait, si le mariage est l’union de deux personnes, c’est aussi l’union de deux patrimoines, le patrimoine étant constitué du passif (dettes) et de l’actif (biens) de chaque époux. Au regard de l’importance du mariage et de la place des biens, il serait inconcevable que cet aspect du mariage soit occulté ; le législateur a donc pris le soin de le réglementer et de l’imposer aux couples. Il faut ajouter que la gestion des biens est très souvent l’objet de conflit dans les foyers, il est donc important, dès le début de la vie en commun, de définir les bases de la gestion des biens. Il arrive que l’on entende dire pendant un divorce qu’il faut un partage équitable entre les deux partenaires ? Cette perception est fausse ; en réalité, tout est fonction du régime pour lequel on a opté, si vous êtes sous la communauté d’acquêts, cela conduira. à un partage équitable des biens acquis au cours du mariage, mais chacun demeure également seul propriétaire des biens qu’il reçoit personnellement par héritage ou donation. Autrement dit, dans la séparation des biens, chaque conjoint conservera ses biens. Avant de contracter un mariage, faut-il obligatoirement opter pour un régime ? Oui, les prétendants au mariage sont tenus de choisir un régime ; à défaut, c’est la communauté de biens qui est appliquée de droit. Ainsi, si le couple connaît une situation qui impose la séparation des biens, il se verra pénalisé et condamné à subir les contraintes liées à ce régime, à moins de procéder à un changement de régime dans les conditions prévues par le code des personnes et de la famille. Ce qui générera des coûts supplémentaires. Il faut souligner que la communauté d’acquêts est le régime de principe, c’est-à-dire qu’il s’applique d’office quand les époux n’ont pas fait de choix, sauf quand il s’agit de couple polygamique ; là, le principe c’est la séparation de biens. Entretien réalisé par Arouna Guigma CONTRAT DE MARIAGE, RÉGIME MATRIMONIAL, TESTAMENT EN ISLAM Les éclaircissements de l’Imam Abdallah Ouédraogo Nous avons, une fois de plus, rencontré le Cheikh, Imam Abdallah Ouédraogo. Cette fois-ci, nous avons abordé les questions relatives au contrat de mariage, à la dot, au testament et j’en passe. Le savant qu’il est a bien voulu nous éclairer sur ces questions. Qu’est-ce qu’un contrat de mariage en Islam ? En termes simples, c’est une feuille de route qui va régir la vie des époux dans leur vie matrimoniale. C’est une charte pour mieux vivre et non pour promouvoir des attitudes et des comportements indécents. Cette charte ne doit pas être une condition de rupture ou de divorce. La concertation avant mariage ne doit pas non plus se faire dans l’illicite. Si la future épouse posait comme condition à l’homme le fait qu’il ne doit plus prendre une deuxième épouse, cela serait contre la loi islamique, qui reste ouverte à une telle question. Il en est de même quand l’homme. souhaite de sa femme des choses interdites par l’Islam, ou qui ne relèvent pas de ses prérogatives. Quel doit être l’attitude lorsque la charte est violée dans son contenu ? Même si le contrat est violé, cela ne doit pas systématiquement conduire au divorce. Il y a lieu de dialoguer pour se comprendre ; les humeurs et les caprices ainsi que certains problèmes ne doivent pas être sources de discorde pouvant conduire au divorce. Ce qu’il faut retenir, c’est que le contrat doit s’exécuter avec concertation entre les deux partenaires. Que signifie la dot, son importance et sa valeur ? La dot, c’est le bien que l’on donne à son épouse pour le mariage. Elle n’a pas de valeur précise. En argent, elle peut être d’une somme très élevée comme elle peut être acceptable. À l’époque du Calife Omar, il a voulu fixer une valeur à la dot, chose qui l’opposa à une femme. La femme a eu le dessus parce que... qu’effectivement, ni le Coran ni le prophète n’ont précisé sa valeur. C’est alors que le Calife reconnut son erreur. Il dit : « Femme, tu as raison et Omar a tort ». C’est dire que la dot est assez importante et figure comme élément essentiel dans le lien du mariage, et c’est l’homme qui donne la dot et non le contraire. Dans la conception musulmane, les biens des époux sont-ils confondus ? Le régime de séparation des biens tel que contenu dans le Code des personnes et de la famille n’est pas connu en Islam. Dans le couple musulman, chacun garde ses biens. Dans la vision musulmane, c’est l’homme qui est responsable de la femme et de la famille. Il a la charge de son entretien et de son devenir. Même si l’épouse est plus riche que son mari, ils ne doivent pas confondre leurs biens. La femme peut faire des cadeaux à son mari, quel qu’en soit la valeur, mais les biens restent séparés. Quelle est la valeur du testament en Islam, surtout quand le mari veut donner ses biens à sa femme ? Les biens étant séparés dès le... Départ en conformité avec le principe islamique, il peut y avoir des dons de part et d’autre. Quand le mari offre des villas, des véhicules et autres biens de son vivant à son épouse, après son décès, ces biens restent en la possession de la femme et personne n’a le droit d’en disposer. Mais il peut y avoir des contestations pour faute de preuve. C’est pour cette raison que la loi divine exige au musulman de faire un testament. On demande à tout musulman de revoir son testament chaque nuit avant de dormir. Si au préalable, le testament est établi notifiant les recommandations du défunt, il ne peut y avoir de contestation. Il arrive que ce soit la veuve seule qui fasse comprendre que son défunt mari lui a légué une partie de ses biens. Là, il faut faire attention. Les testaments rédigés pendant l’agonie ou même pendant les tous derniers moments du défunt sont rejetés par la loi. On estime que le monsieur ne jouit plus de toutes ses facultés. Le testament doit se faire au moment où le mari est bien portant. En plus, il y a un seuil à ne pas dépasser à l’instar de ce compagnon du prophète (SAW) qui souhaitait mettre dans son testament qu’on remette tous ses biens aux gens pauvres au détriment de ses propres filles. Le prophète (PSL) lui fit comprendre que ce n’était pas juste. Il lui avait recommandé d’octroyer le 1/3 aux pauvres et les 2/3 à ses filles. Si c’est juste verbal, cela pose problème. Quelles sont les conditions pour que le testament soit valide ? D’abord, il faut écarter toutes les velléités susceptibles de laisser planer le doute sur la fiabilité des informations contenues dans le testament. Pour l’Islam, ce sont les enfants et la famille qui doivent être les premiers bénéficiaires des biens de leur géniteur. Il y a aussi, comme je l’ai déjà dit, le moment de la rédaction du testament. Il doit être rédigé à un moment où le testateur est conscient de ce qu’il dit. Comment se fait le partage des biens quand il y a divorce ? Quand il y a divorce, chacun est propriétaire de ses biens. Seulement l’Islam. recommande de laisser entre les mains de la femme, les biens qu’on lui avait offerts. Il n’est pas conseillé de reprendre les choses qu’on avait offertes à sa femme quand il y a divorce, car le Coran dit de garder le lien à cause des enfants, des belles-familles. « Séparez dans la bienfaisance et en toute responsabilité », a dit le Coran. Qu’en est-il de la garde des enfants ? Naturellement, les enfants appartiennent à l’homme parce que depuis l’aube des temps c’est ainsi fait. La femme a été créée pour l’homme et c’est lui qui a épousé la femme et lui a donné une dot. Ce qui ne veut pas dire qu’on interdit aux enfants de s’occuper de leur maman. Des enfants déjà majeurs peuvent rester chez leur père. Mais la garde des tout-petits revient à la mère par principe. Il y a un travail de veille qui doit toujours se faire, car les enfants appartiennent aux deux parents. La femme a le droit de voir ses enfants comme son ex-mari. 1 Entretien réalisé par A. RACHID Page 4 L’Autre Regard - N°023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 Culture MASDJID ANNOUR La nouvelle Mosquée des musulmans du secteur 14 Les musulmans du secteur 14, à Rimkièta, ont bénéficié d’un lieu de culte pour leurs prières quotidiennes et surtout celle de vendredi. L’édifice a été construit par une bonne volonté qui a pour habitude de poser ce genre d’acte par amour pour la religion d’Allah et de son prophète. Malgré la grandeur de l’œuvre et l’investissement tout autour, le donateur a préféré garder l’anonymat et se faire représenter par le Cheick Issa Kafando. Avant l’érection de cette mosquée, les habitants du secteur 14 éprouvaient des difficultés pour l’accomplissement de la prière de vendredi. Dieu faisant bien les choses, lorsque la puce a été mise à l’oreille d’un fidèle musulman, celui qui ne sera jamais connu du grand public a mis la main à la pâte pour construire une mosquée pour les musulmans de cette localité. À l’inauguration du joyau, ce donateur dans l’ombre s’est fait représenter par le Cheick Issa Kafando. Ce prédicateur était porteur du message du donateur. En tout, il a laissé entendre que le donateur remercie Allah pour lui avoir donné les moyens de construire une mosquée pour les musulmans de ce quartier. « C’est vrai qu’il est le donateur, mais ce lieu de culte revient à Dieu unique », a-t-il dit. Le souhait ardent qui l’anime, c’est de voir les musulmans se réunir en son sein pour l’amour de Dieu et faire en sorte que la nouvelle mosquée soit un instrument de cohésion, de solidarité, de formation à l’instar de la première mosquée du prophète (psl) qui concéda de multiples fonctions. Dans la même ferveur, les savants et autres participants ont abondé dans le même sens et n’ont pas manqué de formuler des prières pour les responsables et tous ceux qui auront la charge de la gestion de l’édifice, notamment les prédicateurs, les imams, les muezzins ainsi qu’à l’endroit de son président, monsieur Koussoubé Issa, un sergent de l’armée, qui, en dehors de sa tenue militaire, souhaite transposer sa discipline dans la gestion de la mosquée. Zakaria Nébié BILBAOLOGO Les musulmans bénéficient d’une nouvelle mosquée Les musulmans du quartier de Bilbaologo de Ouagadougou peuvent pousser un ouf de soulagement. Car ils ont bénéficié d’une nouvelle mosquée qui est venue raccourcir les distances à parcourir. L’inauguration de la mosquée a eu lieu le vendredi 16 janvier 2015. C’est un évènement qui restera gravé dans la mémoire des fidèles de la dite mosquée, tant pour la solennité de l’évènement que pour son envergure et son sens profond pour les musulmans en tant que lieu de culte. Le donateur de cette mosquée, c’est bien le frère Tariq Amr de nationalité canadienne. La cérémonie d’inauguration n’a pas différé des autres en la matière. Prêches, bénédictions et allocutions ont émaillé la cérémonie en présence de nombreux sages et de fidèles musulmans. Entre autres, on dénote la présence des représentants du parrain Adama Kindo, du Baloum Naaba, du Mogho Naaba Baongo, du donateur Tariq Amr, de El Hadj Arouna Ouédraogo de Lipao. Toutes ces personnes n’ont pas manqué de demander la bénédiction des Cheikhs pour la paix au pays des hommes intègres et pour la cohésion entre ses fils et filles. Tous ont aussi insisté sur le fait que ce lieu de culte doit nécessairement réunir les musulmans pour le bonheur de tous. La cérémonie a pris fin avec la prière de vendredi, marquant l’inauguration officielle de la nouvelle mosquée. NANA Moumouni L’Autre Regard - N°023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 Page 5 Entretien AFFAIRE CHARLIE HEBDO « Je condamne la tuerie, mais je dénonce l’acte des journalistes », Mohammed Doumi Son excellence Mohammed Doumi, ambassadeur pour la paix universelle, est un ressortissant algérien qu’on ne présente plus. L’homme a réussi à se faire une place depuis son arrivée au Burkina. Avec sa fédération ASALAM International, l’homme se bat à sa façon pour une paix entre les peuples et les religions et pour venir en aide aux couches les plus vulnérables. Avec lui, nous avons évoqué les récentes actualités dans le monde. Notamment la question de la liberté d’expression avec cette affaire Charlie Hebdo. Sans sourciller, il dit ce qu’il pense. Vous êtes ambassadeur pour la paix universelle. Qu’est-ce que cela signifie exactement ? C’est une organisation consultative auprès du Conseil économique et social des Nations unies. Des ambassadeurs sont partout dans les différents pays maîtrisant la théologie et la philosophie portant sur les religions. Le rôle d’un ambassadeur pour la paix universelle, c’est la culture de la paix. C’est de travailler à assainir le terrain de la paix et faire en sorte que les sociétés comprennent que la violence et l’esprit belliqueux ne sont pas constructeurs d’une nation forte. Souvent, ce genre d’organisation est reproché pour son laxisme, comme les Nations unies auxquelles vous êtes affiliés ? Nous faisons des recommandations au sein de cet organe-mère, pour avoir des prédispositions pour la gestion de la paix. C’est la justice qui doit prévaloir. Tout le monde mérite le même droit à la vie. Malheureusement, il y a trop de Désordre dans ce monde. Il y a des conflits provoqués partout par l’aval du capitalisme mondial. Les sociétés mal gérées vont également dépraver les hommes. Un jeune dépourvu de soutien, sans repères et ayant une famille en charge risque de devenir un problème. Il faut un troisième ordre mondial où la justice et le partage équitables vont profiter à tout le monde. Il faut aussi une barrière dans la profusion de certains comportements au nom de la liberté, comme quelqu’un qui se met à poser des actes immoraux. Parlant de régenter la liberté, que pensez-vous des événements du 7 janvier qui ont vu l’assassinat des caricaturistes de Charlie Hebdo ? Je condamne la tuerie et je dénonce également l’état d’esprit qui animait ces journalistes et caricaturistes. Tenez-vous que le fondateur du journal satirique était contre cette façon de faire la promotion de la liberté ? Pour cela, nous refusons que la religion musulmane soit l’objet d’offense et d’injure ainsi que toute autre religion. Si cela a eu lieu, le mal ne revient pas seulement aux journalistes, mais à la conception qu’a la France de la laïcité. Cela est-il votre opinion ? Je dirai oui. C’est pourquoi nous demandons une révision générale de la laïcité. Comment elle a été créée et pour quel but ? Un tas de questions mérite d’être élucidé. Il faut avant toute chose que les hommes comprennent qu’il y a des zones d’ombre et on ne peut pas se mettre à consommer tout sans réflexion. Pour notre organisation, nous voulons que toutes les grandes religions puissent s’entendre et vivre en paix et pour cela, il ne faut pas qu’il y ait des obstacles comme la question de la laïcité. Nous voyons que vous avez une autre vision de la liberté, qu’entendez-vous par liberté d’expression ? C’est la dénonciation des affaires étatiques, c’est d’être des porte-parole de la lutte syndicale, la défense des droits des ouvriers et autres travailleurs. Pour le cas de la France, le problème des banlieues, le chômage, le suicide, voilà autant de sujets qui devraient nourrir le débat, la liberté. d’expression. Chercher à comprendre pourquoi le suicide. Travailler à rehausser le niveau de vie des populations. Maintenant, vouloir émanciper un modèle indécent, et se cacher sous le couvert de la liberté d’expression, cela est regrettable. De nos jours, quand tu te mets à lutter contre la drogue, la vente des armes illicites, la prostitution, tu n’auras aucun soutien et moins de bruit autour de la part des médias. Mais si c’est l’homosexualité, marcher nu dans les rues… tous les projecteurs seront braqués sur toi pour te soutenir. En 2009, j’ai fait une demande pour la construction d’un hôpital pour les malades mentaux et, ayant fait toutes les démarches possibles, personne ne nous a entendus. Pourtant, il y a des centaines de fous rien qu’à Ouagadougou. C’est cela l’autre face hideuse de la chose. Dans le vent de manifestation contre Charlie Hebdo, notamment lors de sa deuxième publication, des musulmans dans certaines parties du monde s’en sont pris à des Églises. Cela a même causé des morts, notamment au Niger voisin. C’est contraire à l’enseignement de l’Islam. Ces gens ont été instrumentalisés. Le prophète dit de ne pas courir derrière celui qui fuit. De ne pas toucher la femelle et de ne pas toucher l’eau. Cette loi s’appliquait à l’époque, elle doit être respectée aujourd’hui. Boko Haram est en train de s’en prendre à pas mal de pays africains. En tant qu’ambassadeur universel de la paix, quel commentaire faites-vous sur cette secte ? Boko Haram, c’est une création de l’Occident et d’autres réseaux vont naître encore. C’est pour diviser les Africains à partir de la manipulation religieuse. C’est dans les problèmes que certains arrivent à faire les vraies affaires. C’est le début avec Boko Haram. D’autres viendront. Pour conclure, pouvons-nous savoir les grandes lignes de Asalam International ? Assalam International fait dans l’humanitaire. Nous soutenons les veuves, les orphelins, les étudiants étrangers… Nous intervenons dans les conflits pour prôner la réconciliation, pour la bonne gouvernance et nous. Luttons contre la peine capitale. Les représentations sont dans les différents pays d’Afrique, notamment l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale. On avance tout doucement avec nos moyens. Entretien réalisé par Arounan Guigma Page 6 L’Autre Regard - N°023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 Entretien PRÉDICATION EN ISLAM « Les musulmans aussi ressemblent aux politiciens en matière de prédication », Abdoul Hamid Zoungrana Aujourd’hui, les prêches vont dans tous les sens au sein de la communauté. D’un savant à un autre, d’une mosquée à une autre, on n’a pas forcément le même discours. Parmi les raisons de cette situation, combien dommageable pour la communauté, il y a l’ignorance de ceux qui disent parler au nom de la religion. Il y a aussi la mauvaise foi des uns et des autres. Dans l’entretien qui suit, cet étudiant de l’université de Médine dans la branche « prédication », Cheikh Abdoul Hamid Zoungrana, revient sur l’essence même de la prédication en Islam. Vous avez étudié en Arabie Saoudite ; un résumé là. Dessus ? D’abord, j’ai commencé à apprendre l’Islam auprès de mon père. Je suis allé au Medersa en classe de CM2 jusqu’à l’obtention du BAC. J’ai eu une bourse qui m’a permis d’aller en Arabie Saoudite pour poursuivre mes études, et cela fait maintenant huit ans que je suis là-bas et je continue puisque je n’ai pas encore fini. Quelle appréciation générale faites-vous des étudiants africains dans les universités saoudiennes ? C’est une satisfaction générale du fait que les Noirs Africains sont assez battants, si bien qu’ils sont très souvent meilleurs que les Arabes et les autres races. C’est dire qu’en matière de connaissance, il faut seulement étudier ; l’Imam Bouhary n’a pas été arabe et n’a aucune filiation avec la race arabe, mais il fut l’un des plus grands imams et compilateurs de Hadiths. Vous êtes un Dâ'ite (prédicateur musulman), que pouvons-nous comprendre par prédicateur ? Il y a trois types de Dâ'ites : d’abord, quelqu’un qui est désigné pour appeler une personne ; un muezzin qui lance l’appel aux prières. gens pour la prière en communauté et enfin celui qui s’engage à transmettre le message de la révélation, notamment celui de l’Islam. En ce qui nous concerne, c’est le dernier groupe. S’astreindre à faire une prédication n’est pas chose aisée. C’est une obligation générale. Si quelques membres de la communauté s’en chargent, cela décharge toute la communauté. Contrairement à la prière, par exemple, qui incombe à chacun, individuellement. À travers le verset qui dit : « Appelez les gens dans la religion avec la bonne exhortation et la sagesse… ». Comment doit se faire cette prédication ? Ce verset précité institue les bases de comment l’on doit faire le prêche. Il se fait non seulement en fonction du public, mais aussi avec beaucoup de pédagogie. Quand vous êtes face à un public moins averti, il faut plus de douceur et d’attention à l’endroit de ce public dans la seule intention de l’amener à adhérer au message que vous véhiculez, contrairement à un public déjà averti où votre mission sera de former et de... faire juste un travail de conciliation et de rassemblement dans l’Islam. Depuis votre parcours en tant que prédicateur, quel bilan pouvons-nous avoir sur le travail déjà fait ? Nous sommes heureux pour ce qui est fait dans le sens que Dieu nous facilite la tâche. Le hic maintenant, c’est la réception que les masses musulmanes et autres font du message que vous avez lancé. Les gens ont tendance à sortir les messages de leur contexte. Cela est une inquiétude nous concernant en tant que prédicateurs. À vous comprendre, les gens ont du mal à comprendre vos prêches ? Je ne suis pas le seul. Je veux seulement dire qu’il faut que les gens qui écoutent fassent un effort afin de comprendre les prédicateurs. Cela doit être un effort objectif, mais pas de se mettre à écouter dans la seule intention de déceler une erreur ou d’opposer une association à une autre, ou un savant à un autre, alors que ces prédicateurs ne font qu'apporter un éclaircissement dans un contexte ou un autre. Les musulmans qui écoutent accusent les... Savants et autres Dâ-ites d’être à l’origine de la cacophonie qui peut exister entre eux. Sur un même sujet, ils n’ont pas la même explication et cela désoriente les masses profanes. Mon opinion n’engage que moi, sinon pour cette question, c’est la multiplicité des associations qui occasionne cet état de fait. Chaque groupe de musulmans et d’associations s’exprime en fonction de son appartenance idéologique. Je respecte et admire toutes ces associations. Mais il faut plutôt travailler à concilier la compréhension des masses musulmanes. S’il se trouve qu’elles se reconnaissent toutes de l’Islam, il devrait y avoir une orientation commune, même s’il y a de nombreuses associations. C’est vrai, au nom des associations, les prêches prennent une tournure personnelle et cela n’est plus dans l’intérêt de l’Islam mais dans celui d’individus. Dieu dit dans le Coran, à propos d’un désaccord sur un sujet, de renvoyer la chose à Dieu et à son prophète (psl). Qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Lorsque les musulmans Ont un problème sur une question quelconque, ils doivent le traiter à la lumière du Coran et se référer également aux enseignements du messager de Dieu. Mais si on veut se cramponner à nos visions de groupes et d’associations, le problème ne sera pas résolu, et on aura égaré plus d’un dans la communauté. En définitive, la division des musulmans est à l’image des partis politiques, qui se veulent tous des défenseurs de la république avec des divergences personnelles où les uns accusent les autres. Les musulmans sont dans cette posture croyant faire du bien à l’Islam, alors qu’ils oublient que la religion. Suite page 9 L’Autre Regard - N°023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 Page 7 Société LA FSCB A PROPOS DE L’AFFAIRE OBOUF COTECNA et la douane sont aussi responsables. Ph : Le Soir ment pointé du doigt certaines nationalités comme les Chinois, les Libanais, les Indiens... La fédération maintient toujours sa menace de descendre dans la rue si des solutions ne sont pas trouvées dans un délai de deux semaines. La fédération a également eu une pensée à l’endroit des commerçants qui ont été victimes de l’incendie du dimanche 15 février dernier. Quant à l’affaire OBOUF, la fédération dit condamner les agissements criminels de ce dernier et exige que réparation soit faite aux commerçants revendeurs de boissons en canette. Elle s’en prend également à COTECNA. La Fédération syndicale des commerçants du Burkina a tenu une Assemblée générale dans la soirée du lundi 23 février 2015 à Ouagadougou. Actualité nationale oblige, elle a donné son opinion sur l’affaire OBOUF. Un bilan des démarches qui ont été entreprises après l’Assemblée générale du 6 février dernier a été fait aux membres. La Fédération a également été solidaire des victimes de l’incendie du dimanche 15 février 2015. Par Léopold KABORE Après l’Assemblée générale de la Fédération syndicale des commerçants du Burkina (FSCB) tenue le 6 février 2015 où elle avait menacé de descendre dans la rue si des mesures n’étaient pas prises à l’encontre de certains grands. Commerçants expatriés de la place, le bureau national a rencontré ses membres hier lundi 23 février pour faire le point sur les avancées constatées. Bilan satisfaisant à entendre les uns et les autres. En effet, une délégation de la fédération a été reçue par les premiers responsables du ministère en charge du commerce qui avaient à sa tête le secrétaire général, le 13 février dernier. La fédération dit avoir profité de cette rencontre pour motiver sa plateforme revendicative qu’elle avait soumise au préalable. Entre autres points, on peut retenir l’accaparement du commerce par des étrangers dictant ainsi leurs volontés à travers la pratique d’une concurrence déloyale et la libre circulation des marchandises à l’intérieur du Burkina Faso après le dédouanement. Selon la fédération, le ministère a salué la démarche citoyenne empruntée par elle dans le cadre de ses revendications. Il a été également demandé aux commerçants de s’organiser afin de faciliter l'organisation du commerce. Les commerçants ne désarment pas. Ceci est une déclaration de la Fédération des syndicats des commerçants du Burkina. Dans cet écrit, la fédération revient sur les suites de son Assemblée générale tenue le 6 février dernier. Lisez plutôt. Mesdames, Messieurs, camarades militants et sympathisants de la fédération, la Fédération Syndicale des commerçants du Burkina exprime toute sa compassion et sa solidarité aux camarades frappés par le sinistre de l’incendie le dimanche 15 février 2015, à l’immeuble Ha-made BANGRIN. La fédération Syndicale des commerçants du Burkina (FSCB), le 6 février 2015, invitait les commerçants à une assemblée générale à l’Éducation Ouvrière de Ouagadougou dont l’ordre du jour était : - Organisation du commerce : vente en gros, demi-gros, détails. - L’accaparement du commerce par les étrangers dictant ainsi leurs volontés à travers la pratique d’un assainissement du secteur du commerce. Le ministère s’est dit prêt, selon la fédération, à réglementer le secteur mais a demandé aux commerçants de dénoncer tous ceux qui... s’adonneraient à des pratiques déloyales. On se rappelle que lors de l’Assemblée générale du 6 février dernier, la fédération avait dénoncé la concurrence déloyale. Libre circulation des marchandises à l’intérieur du Burkina après le dédouanement. Cette assemblée générale est organisée après que des correspondances aient été adressées à l’autorité en charge du commerce. À cette assemblée générale, la stigmatisation de la mainmise du commerce par les étrangers (libanais, Chinois, et autres) à travers la pratique d’une concurrence déloyale, donnait un délai de 15 jours ; si des concertations n’étaient pas engagées, ils observeraient un sit-in devant les boutiques des expatriés. Le vendredi 13 février 2015, le ministre du commerce, de l’industrie et de l’artisanat, dirigé par le Directeur de la direction générale du commerce et le Directeur de l’inspection générale des affaires économiques, conviait la Fédération Syndicale des Commerçants du Burkina (FSCB) pour une rencontre de concertation autour de la... question. Cette rencontre est capitale pour les parties afin de susciter un grand intérêt qui, selon ses missions, devait être à l’embarquement et au débarquement de toute marchandise entrant sur le territoire burkinabè. Elle réclame que des comptes soient demandés à cette structure ainsi qu’à la douane, et exige que des sanctions exemplaires soient prises à leur encontre dans l’intérêt de préserver la paix et la stabilité, gage d’un développement économique. La Fédération Syndicale des Commerçants du Burkina, par branches d’activités, a relaté les pratiques de la concurrence déloyale exercée par les expatriés. Ils ont réaffirmé leur ultimatum, disant que si rien n’est fait pour arrêter cette pratique, des actions seront entreprises. La FSCB demande que les boutiques des expatriés soient bien identifiées et marquées « vente en gros ». La délégation ministérielle a remercié la FSCB pour son initiative dans la recherche de solutions par la concertation. Elle a rassuré la délégation de sa entière disponibilité pour œuvrer à préserver la paix et la quiétude dans le milieu. commerce. Elle recevra les expatriés incessamment avant de recevoir toutes les parties autour de la même table. La rencontre s’est achevée par un sentiment de compréhension et d’amorce de dialogue pour trouver une solution chère aux commerçants. Ouagadougou, le 23/02/2015 Le Bureau national Page 8 L’Autre Regard - N°023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 Société FÉDÉRATION DES SYNDICATS DES COMMERCANTS DU BURKINA Déclaration sur l’affaire OBOUF dite « boissons frelatées et produits de grande consommation » Dans la déclaration qui suit, la Fédération des syndicats des commerçants du Burkina dénonce avec la dernière énergie l’acte causé par le groupe OBOUF qu’elle qualifie d’acte criminel. Elle appelle les autorités compétentes à prendre des mesures idoines afin que les commerçants détaillants victimes de cet acte soient dédommagés. Lisez plutôt. La Fédération Syndicale des Commerçants du Burkina vient par la présente déclaration condamner avec la dernière énergie l’affaire dite cannettes frelatées de la société OBOUF. Cette pratique est un crime et une atteinte à la vie des milliers de consommateurs. Combien de Burkinabé se sont abreuvés de ce liquide immonde causant au passage des séquelles imprévisibles et irréversibles ? La fédération ne saurait rester dans le silence face à ces pratiques qui n’honorent pas le commerce burkinabé. Certes, la recherche se fasse dans les règles de l’art en n’exposant personne aux fléaux néfastes d’une quelconque peste. Conscients que la santé est une richesse à préserver par tous les moyens ; conscients que la consommation des produits proposés doit être de meilleure qualité ; conscients que la libre circulation des biens et des personnes s’effectue dans le respect des lois. Nous, Fédération Syndicale des Commerçants du Burkina, exigeons des plus hautes autorités : la mise en cause du service COTECNA car elle supervise le chargement et l’inspection des marchandises à destination du Burkina ; la mise en cause des services de douane chargés de vérifier la conformité des marchandises. En application des sanctions prévues par la loi contre les éventuels coupables afin de dissuader d’autres initiateurs ; la vérification de tous les produits de grande consommation destinés à la population et la saisine des stocks incriminés afin de permettre aux honnêtes commerçants d’exercer dans la conformité leurs activités ; lançons un appel citoyen à tous les commerçants qui détiennent par devers eux des produits achetés à OBOUF de bien vouloir demander réparation auprès de cette entreprise et procéder à la destruction desdits stocks. Fait à Ouagadougou le 23 février 2015 Marou SAKANE Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) N°2015 005 /CENI/SG/DIRCOM. COMMUNIQUE Le président de la CENI informe le public et particulièrement les acteurs du processus électoral que l’opération de révision exceptionnelle des listes électorales se déroulera du 03 mars 2015 au 18 mai 2015 sur tout le territoire national suivant un plan de déploiement qui le répartit en six (06) zones, conformément au programme. ci-dessous. Programme de l’opération de révision exceptionnelle des listes électorales 2015 ZONES PROVINCES COUVERTES PERIODE D'ENROLEMENT ET NOMBRE D'EMPLACEMENTS 1. Oudalan-Seno-Sou m-Yagha-Bam-Namentenga-Sanmatenga-Kourwéogo 03 Mars au 09 Mars 2015 2186 emplacements 2. Bazega-Nahouri-Zoundwéogo-Oubritenga-Lorum-Yatenga-Zondoma-Passoré 17 Mars au 23 Mars 2015 2152 emplacements 3. Boulkiemdé-Sanguié-Sissili-Ziro-Bougouriba-Loba-Noumbiel-Poni 31 Mars au 06 Avril 2015 2219 emplacements 4. Balé-Banwa-Kossi-Mouhoun-Nayala-Sourou-Comoé-Léraba-Kénédougou-Tuy 14 Avril au 20 Avril 2015 2188 emplacements 5. Gnagna-Gourma-Komondjari-Kompienga-Tapoa-Boulgou-Koulpélogo 28 Avril au 04 Mai 2015 2146 emplacements 6. Kadiogo-Houet-Kouritenga-Ganzourgou 12 Mai au 18 Mai 2015 2120 emplacements Ouagadougou, le 22 février 2015 Pour le Président et par Délégation Le Secrétaire Général Dramane Ernest DIARRA Officier de l’Ordre National Suite de la page 9 n’est pas un parti politique ; elle est plus délicate que la politique. Ce sont les intérêts qui dispersent les musulmans. Le Calife Ali dit un jour : « Celui qui travaille pour Dieu, Il lui suffira ». Par conséquent, dans les prêches, il faut que les choses se fassent pour Dieu à l’image de la parole divine : « On ne vous ordonne que d’adorer Allah et de purifier nos cœurs pour la religion... ». Les grands imams de l’Islam ne se raillent pas, ni ne se moquent les uns des autres dans leurs prêches. Quelle démarche doit avoir un bon prédicateur ? C’est de renoncer aux critiques insensées, car l’homme déteste celui qui ne le respecte pas. Et accepte celui qui lui accorde du respect. Deux personnes, ayant un niveau d’étude différent, se doivent un respect et une considération réciproques pour le bien de l’Islam. Ce n’est pas un domaine matérialiste, c’est l’Islam dont il est question. C’est pour cette raison qu’il faut faire beaucoup attention. La personne ayant un niveau élevé doit interpeller celle qui ne l’a pas avec plus de sagesse et de tact, sans qu’elle ne... soit offusquée. Cela est pareil pour la question de l’interprétation des questions de l’Islam. Il faut appliquer la même pédagogie, la bonne exhortation et la sagesse. Avec une telle attitude, on va se comprendre et le reste des musulmans nous comprendra. Quand est-ce que l’on devient Dâ-it ? Cette question est assez pertinente. Il y a quatre conditions qui s’imposent à l’homme qui veut devenir un prédicateur : l’intelligence ne tient pas compte de l’âge, un adolescent comme un adulte peut l’être. Le pouvoir, le savoir à l’image de Ibn Abâss, ne tiennent pas compte de l’âge. D’abord, il faut du savoir pour prêcher, mais le plus important, c’est la méthodologie, comment s’y prendre pour se faire comprendre. Il faut aussi avoir l’art de la communication afin que l’objectif visé soit atteint sans qu’il y ait des dégâts. Donc, la question de la formation des Dâ-ites est plus que jamais importante. Que peuvent faire les musulmans pour s’imposer dans la communication ? C’est une préoccupation. Nous ne sommes pas unis. Pour entreprendre un projet de ce genre afin de fléchir la balance de la communication pour nous imposer. Avec beaucoup de cacophonie et de prises de position, il est difficile que nous comprenions que la communication est un pouvoir capable de nous donner une place méritante. Notre nombre n’est-il pas une force d’apparence ? Étant assez pauvres, nos idées sont dispersées. Les masses musulmanes sont nécessiteuses et cela justifie aussi notre faiblesse. Sans ignorer la jalousie des associations, des savants, qui mettent l’accent sur des comportements qui contribuent à isoler les uns et les autres. Pour profiter de notre force, il faut que chaque musulman joue pleinement son rôle en commençant par les premiers responsables. Quand on construit les mosquées et qu'on les étiquette, cela fragilise la religion et la communauté. Beaucoup reste à faire. Entretien réalisé par Arounan Guigma L’Autre Regard - N°023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 Page 9 Politique ÉLECTIONS 2015 Toutes les dispositions sont prises pour Un scrutin transparent Les élections libres de fin 2015 marqueront la fin de la transition. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) entend jouer sa partition afin que les élections se tiennent dans des conditions démocratiques. Ce message a été transmis aux hommes de média au cours d’une visite effectuée sur le site de maintenance du matériel qui servira à la révision des listes électorales, mais aussi à travers une conférence de presse hier, 24 février 2015, à Ouagadougou. Le premier acte qui marque le début du processus des élections est, pour Me Barthelemy Kéré, la phase de la mise en place ou de la révision des listes électorales. De fait, la première phase de la rencontre avec la presse a consisté à présenter le matériel qui servira à l’enrôlement biométrique des populations. Ce dispositif est essentiellement constitué d’ordinateurs portables et de l’équipement photographique. Compte tenu des réalités du terrain, en se référant au caractère provincial de cette phase, il a été prévu un... Matériel qui devra fonctionner à l’énergie solaire. Ce matériel est constitué d’un kit de 2500 plaques solaires facilement transportables sous la forme d’un sac, avec pour chaque plaque, deux accumulateurs d’énergie avec une autonomie de 2 à 4 h chacun. C’est ce matériel qui a été présenté à la presse avant la conférence de presse. Quant à cette dernière, elle est venue rappeler que cette révision est exceptionnelle en vertu de l’article 50 du code électoral qui stipule qu’en cas d’élections générales, le gouvernement peut exiger une TRANSITION POLITIQUE Les autorités en recyclage. Du 24 au 26 février 2015, se tient dans la capitale burkinabè, un séminaire de renforcement des capacités des acteurs de la transition. Ce séminaire est une action conjointe de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) et de la fondation HANNS SEIDEL. Au cours de ces trois jours de concertations, les acteurs de la transition auront droit au partage d’expérience de pays ayant déjà vécu une situation semblable à la nôtre. Révision exceptionnelle des listes électorales, révision qui se fait normalement tous les ans. Cette révision est par ailleurs la résultante de la volonté du peuple de voir une liste électorale plus assainie. En rappel, l’enrôlement se déroulera du 3 mars au 18 mai 2015 sur six zones regroupant toutes les provinces du Burkina. En plus des 2500 opérateurs, 200 superviseurs et des aides opérateurs seront déployés sur le terrain. Me B. Kéré a tenu à rassurer les uns et les autres qu’au terme d’une mission des différents commissaires dans les provinces, tous les démembrements de la CENI sont opérationnels pour l’opération. Cette révision, devons-nous le rappeler, va coûter à l’État la somme de 7 milliards de francs CFA. Par ailleurs, des conditions ont été édictées par le code électoral pour ceux qui souhaiteraient se faire enrôler, elles sont : - être citoyen burkinabè ou étranger résidant au Burkina Faso depuis 10 ans au moins, et justifiant d’une profession. Par Léonard KOUMBEM La cérémonie de lancement des Les activités de ce séminaire sont intervenues ce jour, 24 février 2015. Elles ont été placées sous le haut patronage de Michel Kafando, président de la transition. C’est par ailleurs à lui qu’est revenue la charge de prononcer le discours de lancement des travaux. Il a souhaité qu’au sortir de cette rencontre, les participants soient également reconnus et à jour des obligations fiscales : être âgé de plus de 18 ans au 31 janvier 2016, donc né avant le 31 janvier 1998 ; ne pas être inscrit sur la liste électorale ni en 2012 ni en 2014 ; avoir 18 ans à la date du 31 janvier 2016, mais ne les ayant pas pendant l’opération. La présence physique est requise pour l’opération. Il faudra aussi, pour ceux qui veulent le faire, se munir soit de leur carte nationale d’identité burkinabè, de l’acte de naissance ou du document d’échanges. Une amélioration doit être effective en ce qui concerne les capacités de gestion de la transition, qu’il a qualifiée de « mission cruciale ». Mais bien avant cela, c’est l’ambassadeur de la République d’Allemagne, Pohl Dietrich, qui a... ouvert la traditionnelle série des allocutions. Dans la sienne, il a tenu à rappeler aux participants que l’insurrection des 30 et 31 octobre dernier marque le début d’un nouvel avenir pour le Burkina. C’est ce qui justifie selon lui, la nécessité de tout mettre en œuvre pour une transition réussie. Sommation a alors été faite au secrétaire général par intérim de la CEN-SAD, Ibrahim Sani Abani, à ceux qui voudraient, d’une manière ou d’une autre, barrer la voie au bon déroulement du processus, de s’en garder. À sa suite, le secrétaire général par intérim de la CEN-SAD, Ibrahim Sani Abani, a rappelé l’importance pour eux de tenir ce jugement supplétif d’acte de naissance. Initialement prévue pour Koupéla, la cérémonie officielle de lancement des opérations se tiendra à Kaya le 3 mars prochain. Un traitement s’en suivra avant la publication des listes définitives. Rappel a été fait aux populations que pour prendre part au scrutin, il est indispensable d’avoir son nom sur la liste du scrutin concerné, mais Aussi, il faut détenir sa carte d’électeur qui sera délivrée lors de l’enrôlement. Ainsi, ceux qui ne seront majeurs que le 31 janvier 2016 posséderont leur carte d’électeur, mais étant mineurs au 11 octobre 2015, ils ne seront pas inscrits sur la liste électorale de la présidentielle et des législatives. Me Barthélémy Kéré demande aux populations une compréhension dans cette démarche. Pour finir, il a lancé un appel à tous les acteurs de la vie sociopolitique de notre pays à faire de ces élections leur préoccupation à tous. Par Léonard KOUMBEM, séminaire qui, selon lui, a pour ambition de rendre plus performants les autorités de la transition dans leur « mission salvatrice ». L’occasion a été pour lui de rappeler aux participants que les attentes du peuple burkinabè sont énormes, avant d’insister sur le caractère « audacieux » des réformes qui doivent être opérées. L’invité de marque de la présente cérémonie, en outre Co-parrain, en la personne de Mohamed Bazoum, ministre des Affaires étrangères de la... République du Niger a d’abord souligné le caractère délicat de la période que traverse le pays. Cette période particulière serait pour lui, celle des besoins contradictoires. C’est en ce sens qu’il juge nécessaire pour les autorités de gérer la transition en prenant en compte les attentes du peuple. Il a clos son propos en rendant hommage au peuple burkinabè dans toute sa composante, ainsi qu’à tous ceux qui ont œuvré au changement dans notre pays. Page 10 L’Autre Regard - N°023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 Nécrologie FAMILLE DIAWARA La Mami a été rappelée par Allah. Celle qu’on appelait affectueusement « Mami », épouse du Dr Diawara, a été rappelée à Dieu le 17 février 2015. Son départ a laissé les musulmans du Burkina, du Togo, du Mali et d’autres horizons dans le désarroi tant, cette dernière avait un grand cœur et n’hésitait pas à venir en aide aux autres. Afin qu’Allah étende sa miséricorde sur elle, des séances de lecture coranique ont été organisées par les élèves de la LIBULMESCO et leur. Cheikh, le Cheikh Démé. La famille Diawara est connue pour son dévouement à la promotion de l’Islam au Burkina Faso. Le Dr Diawara et son épouse, Rissala Ayeva Diawara, affectueusement appelée Mami, ont démontré leur amour pour la religion d’Allah et de ses créatures. De leurs actions, l’on peut de passage citer la LIBUL-MESCO (la Ligue burkinabé à la lecture et à la mémorisation du saint Coran) qui, depuis sa création, a formé des milliers de musulmans à travers l’initiation à la lecture coranique, la Radio islamique Iqra, le soutien à l’AEEMB… Le décès de cette croyante étant intervenu quand la Mami était à l’extérieur, elle fut rapatriée au Burkina. C’est le grand Imam de Ouagadougou, Aboubacar Kassoum Sana, qui dirigea la prière funèbre à la grande mosquée, le vendredi 20 février dernier. Après cette prière, les dignitaires de la communauté et une importante cohorte de musulmans, de parents et d’amis accompagnèrent le corps au domicile familial. Le Cheikh Mahamoudou Bandé fit un petit rappel des... actions de cette famille dans le cadre religieux. Pour lui, il faut implorer le pardon d’Allah pour elle et prier également pour son mari, le Dr Diawara, et pour le reste de la famille. « Mamy n’est plus, mais ses œuvres demeurent », a dit le Cheikh. Pour notre part, le Journal L’Autre Regard présente ses condoléances à la famille Diawara, prie Allah d’accorder son paradis à Adja Diawara et à tous les musulmans qui nous ont précédés dans l’au-delà. AMÏN Par Arounan GUIGMA L’Autre Regard - N°023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 Page 11 Interview ADAMA ZOUNGRANA, PRESIDENT DE LA LIBULMESCO « La LIBULMESCO a beaucoup de projets pour les musulmans » El Hadj Zoungrana Adama, directeur Marketing de SONAR ASSURANCE, est le président de la LIBULMESCO (La Ligue Burkinabé à la lecture et à la mémorisation du saint Coran). Avec lui, il a été question de la vie de l’association, de l’Islam, de Charlie Hebdo et de son pèlerinage à la Mecque. Ce musulman, intellectuel très fervent, nous a ouvert son cœur. L’Autre Regard Qui est le président de la LIBULMESCO ? Je me nomme Adama Zoungrana, économiste de formation, Directeur commercial de SONAR. Président de la Ligue burkinabé à la lecture et à la mémorisation du saint Coran. J’ai fait mes premiers pas au CERFI, en tant que jeune fonctionnaire. C’est le CERFI qui m’a donné une base en matière de compréhension portant sur la prière et l’Islam de façon générale. Quand on est revenu des études, beaucoup d’entre nous ne priaient presque pas. J’ai été même un responsable du CERFI dans mon ancien quartier (Larlé), avec des frères comme Alou Diawara où nous avons animé la vie religieuse. Des amis et connaissances ont embrassé l’Islam par la volonté d’Allah par notre intermédiaire. C’est alors que nous avons fait connaissance de Papy Diawara. Nous avons créé la LIBULMESCO avec Karasamba. Après 5 ans de fonctionnement, les cadres et anciens élèves de la ligue ont décidé de mettre en place un comité de gestion, c’est ainsi que j’ai été choisi pour le présider. Quelles sont les grandes lignes de la LIBULMESCO ? La LIBULMESCO a presque la même conduite que le CERFI puisqu’elle se donne comme responsabilité de former les musulmans. Comme son nom l’indique, la lecture et la mémorisation du saint Coran. Vous savez, la noblesse d’un homme, c’est sa capacité d’apprendre et de mémoriser. Il faut que les gens aient une bonne formation, cela y va de la bonne pratique de l’Islam. À l’instar d’un médecin qui passe de longues années à apprendre afin de devenir un bon médecin, les musulmans doivent être bien formés afin d’être de bons pratiquants. C’est ce rôle que la ligue s’est assigné depuis l’installation du comité de gestion. Quel bilan faites-vous de l’état actuel de la structure ? Après une bonne dizaine d’années d’existence, il y a lieu de se concerter pour voir ce qu’il y a à faire. Nous sommes conscients qu’il faut de nouvelles formules pour améliorer le rendement de notre association. Il faut un travail, évidemment, pour recadrer certains volets. Déjà, nous nous concertons avec les formateurs. et les fondateurs. Nous nous réjouissons parce que la LI-BUMESCO a pu mettre en place la Radio Iqra, qui fonctionne bien. Sans ignorer la Mutuelle islamique du Burkina. Il y a une nouvelle politique. Qu’attend la ligue de ses nouvelles orientations, vu les crises de partout où l’Islam est souvent cité ? Effectivement, c’est une réalité, récemment avec les événements de Charlie Hebdo. Être musulman aujourd’hui, ce n’est pas chose facile. Il faut qu’on fasse beaucoup pour se faire comprendre des autres. La liberté est fondamentale, mais elle a aussi ses limites comme Albert Camus l’a dit : « la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres ». Par conséquent, il faut que, de part et d’autre, chacun soit responsable. À vous comprendre sur la base de la liberté, on ne peut pas vouloir rire de tout ? Tout à fait ; la question religieuse, il faut faire très attention pour ne pas heurter des sensibilités. Mais aux musulmans dans les pays occidentaux de passer par les voies normales et légales pour se plaindre des Attaques contre l’Islam. Si la Justice ne leur donne pas gain de cause, qu’ils procèdent par des sensibilisations. Vous condamnez la réaction des assaillants qui ont fait des victimes ? La condamnation, elle demeure ferme ; l’intégrisme n’a pas de religion. L’histoire nous montre comment l’intégrisme a évolué avec le temps et aujourd’hui c’est l’Islam authentique qui fait les frais. Il faut beaucoup de luttes de la part des musulmans pour montrer aux yeux du monde que notre religion demeure celle qui veut la paix et le développement. Est-ce que vous pensez qu’il faut que les musulmans investissent davantage le canal des médias pour se faire entendre ? C’est une question de réflexe, de prise de conscience. Sinon, on a les moyens financiers et en hommes pour amorcer une telle entreprise de communication. Nous sommes dans un monde qui nécessite des réactions convenables. C’est la démocratie, par conséquent, on a le loisir de réagir conformément aux besoins de la compréhension du moment. Ceux qui utilisent la Communication pour offenser l’Islam, doivent avoir la réponse par la même communication. Et non se mettre à réagir d’une manière violente. Ce qui enfonce les gens dans l’incompréhension et l’incertitude. En tant que directeur commercial d’une telle structure, comment arrivez-vous à concilier le professionnel et les pratiques religieuses, notamment les prières quotidiennes ? C’est une question de foi et d’engagement. Pour les intellectuels musulmans dans les services, ce n’est pas chose facile. J’avoue qu’au début, j’étais complexé, et surtout quand on veut porter des accoutrements et avoir des comportements qui cadrent avec l’environnement islamique. Au début, j’ai commencé à prier dans un petit coin et par la suite, d’autres ont suivi mon exemple. Actuellement, dans cette entreprise, tout le monde sait que je vais descendre pour la prière. La compréhension est parfaite et il n’y a pas d’inconvénients entravant cette démarche cultuelle. Comment voyez-vous l’état actuel de l’Islam dans notre pays ? On nous reproche de ne pas être très organisés malgré notre nombre. Contrairement à d’autres qui sont enviés pour leur structuration et leur organisation dont ils en tirent profit. Il faut impérativement qu’on dépasse nos petits problèmes pour aller à l’essentiel. Dans ce pays, pour des histoires de croisement de bras dans la prière, il y a eu des problèmes et pire encore ; ce sont des détails qui nous divisent. Pourtant, par la cohésion, notre organisation y va de notre force. Vous avez effectué le voyage sacré l’année dernière, comment l’avez-vous vécu ? C’est un devoir du musulman lorsque vous réunissez les conditions requises. Je vous ai expliqué mon début au CERFI jusqu’à la LI-BULMESCO, la foi a grandi et j’ai économisé l’argent pour ce pèlerinage. En tant que fonctionnaire, il fallait une telle procédure. Maintenant, le pèlerinage pour moi a été une expérience inédite. La découverte des lieux sacrés, de la mosquée du prophète et la Kaaba ; C’est assez fort, ce que j’ai découvert dans le pèlerinage. C’est prier pour ceux qui veulent effectuer ce voyage, qu’Allah leur facilite la voie. Si on vous demandait de dire quelques mots sur Docteur Diawara ? Les mots me manquent. C’est un homme de foi et de bonnes actions. Il se mêle à la communauté pour bâtir un Islam rassembleur. Bref, c’est un modèle. Le mot de la fin ? Il faut revenir sur l’importance de la communication, notamment celle des musulmans à l’instar de ce Journal « L’Autre Regard », pour se faire comprendre de l’autre. Cela fait tomber les barrières. On peut haïr l’autre, mais avec la communication, on se fait comprendre ; des préjugés, des incompréhensions et autres stéréotypes seront élucidés. C’est la méconnaissance qui crée les problèmes. Nous nous devons de nous pencher sur la communication. Entretien réalisé par Arounan GUIGMA LI PAO Sarf Leader Informatique - bureautique, Produits - Assistance et Outillage Siège et boutique. Email : lipao@fasonet.bf 11 BP 1720 CMS Ouagadougou Service Commercial : Annexe lipao@gmail.com Tél. : 50 30 54 24 / Fax : 50 33 26 52 Tél. : 50 41 80 21 http://www.lipao.bf Bèl APC bcother IBM SHARP Seagate SelfProtect Olivetti Toshiba Lexmark, Epson LG Panasonic ideas for life Page 13 L’Autre Regard - N°023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 Société L’ECOLE BURKINABE Quelle place pour la spiritualité P Charles Darwin dira que l’homme est le produit d’une évolution. Cette théorie d’évolutionnisme serait même l’une des raisons de la question de la spiritualité à l’école, qui a fait l’objet d’une communication par le Dr Ahmad Sawadogo. Aujourd’hui, plus que jamais, la question de la laïcité est en débat. Les élèves musulmans qui fréquentent l’école laïque sont donc souvent amenés à choisir entre l’école et l’expression de leur foi religieuse. C’est notamment le cas du port du voile pour les filles musulmanes, malgré la permission par un texte de loi, et le respect des heures de prière. Cette crise, dirons-nous. Entre l’école censée être le lieu par excellence des hommes conscients socialement et religieusement, n’est pas à rendre les choses faciles. Le conférencier dans son exposé explique que l’école est « censée éduquer l’élève pour qu’il s’en sorte ici-bas et dans l’au-delà », a indiqué le Dr Ahmad Sawadogo. C’est pourquoi il ne comprend pas pourquoi il y a comme un empêchement aux élèves d’affirmer leur foi religieuse. Ce faisant, la crise entre la foi et notre école est bien réelle, selon lui. Il a tenté de répondre à la question que confère l’école à l’homme. Autrement dit, quelle conception l’école laïque a de l’homme. « L’école nous enseigne que l’homme est un animal pensant, doté d’un pouvoir qui lui permet de dialoguer avec autrui », dira le conférencier. L’école aujourd’hui est la mère de toutes les dérives avec des programmes purement mondains qui mettent en mal la morale humaine et religieuse. A contrario, la religion concède à l’homme une place honorable. L’homme dans le Coran et dans la Bible est... une noble créature. « Nous avons créé l'homme dans la forme la plus parfaite. » Et dans l’Ancien Testament, il est dit que Dieu créa l’homme à son image, contrairement à ce que dit l’école qui veut faire croire que l’homme est un animal. En réalité, l’homme est au-dessus de toutes les créatures. Il est au-dessus même des anges. L’autre élément qui diffère l’homme de l’animal, c’est bien l’intelligence, la faculté de raisonner, l’esprit, la responsabilité. L’homme se doit d’être responsable de ses actes et il n’est pas un animal pensant parce qu’il va rendre compte de ses actes, ce qui diffère des bêtes qui ne seront que poussière le jour du jugement. Le conférencier, pour étayer son assertion, relate des faits qui relèvent de l’irresponsabilité de l’homme parce qu’il a failli à son intelligence et à son sens de raisonner, comme la destruction des forêts et la disparition des gorilles. La nature va mal et tend à disparaître à cause de lui. Malgré les sommets sur la gestion de la nature, les grandes puissances... refusent de signer les accords permettant de réduire considérablement les productions de gaz comme la France, la Chine, les États-Unis. Paradoxalement, ce sont les Africains qui signent tandis que les pollueurs, eux, s’y refusent toujours. Bref, cet antagonisme entre les conceptions qu’ont l’école laïque et la religion sur l’homme est pour quelque chose dans l’orientation des programmes scolaires qui ne font que dévoyer l’homme du chemin de la spiritualité, pour vanaliser davantage. Pour le conférencier, en plus de ce qui a déjà été dit, il y a que la question de l’origine de l’homme telle qu’enseignée par l’école n’est pas également pour arranger les choses. Prenant des exemples, il a cité Pascal qui dit que lui, il ne croit pas à ce qu’il ne voit pas. Jean-Paul Sartre dit que la pensée de l’homme est son Dieu. Émile Zola dira que l’homme est le produit de la nature. Des commerçants et des travailleurs se concertent pour mettre en place une association de solidarité... Ils officient leur prière sur un. terrain vide à côté de la nouvelle BSIC. Première et de la seconde guerre mondiale. Voilà ce qui détermine l’hostilité entre l’école laïque et la religion. Contrairement à toutes ces assertions, pour la Bible et le Coran, l’homme n’est pas le fruit du hasard, mais plutôt un être créé de toute pièce par un créateur qui est Dieu. Pour redonner à l’homme sa véritable place dans la société, il importe que la laïcité de l’école soit empreinte d’une certaine spiritualité sans qu’on ne tombe, bien entendu, dans le prosélytisme religieux. En conclusion, monsieur Sawadogo fit comprendre que la plupart des grands leaders du monde sont passés par des écoles et des universités religieuses à l’image de Bill Clinton et Obama lui-même. C’est donc dire qu’il ne faut pas perdre de vue l’aspect important de la question religieuse dans les écoles et universités. En dehors d’une telle dynamique, ce sera la désolation, puisqu'il y aura l’abandon des bonnes mœurs et des comportements moraux qui font de l’homme un être. raisonnable et ayant un esprit de discernement. Dépouillé de ces qualités, il sera même pire qu’un animal. L’homosexualité en est un exemple éloquent. Par A. Rachid Page 14 L’Autre Regard - N°023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 Culte Ils sont musulmans et convaincus de leur religiosité. Ils prient et respectent ce qu’ils peuvent des enseignements de l’Islam. Cependant, ils ont du mal à s’affranchir du joug du complexe. Depuis la dernière décennie, les choses ont évolué avec la naissance d’associations comme l’AEEMB et le CERFI dans le milieu laïc, va-t-on dire. Mais le mal est si profond qu’aujourd’hui encore, d’autres frères et sœurs peinent à afficher leur religiosité. Allah a voulu que le musulman se distingue de par son physique, de par son comportement, de par sa moralité, de par son être tout entier. Le musulman, qui qu’il soit, où qu’il se trouve, doit avoir un comportement religieux, respectueux des autres et respectueux de sa foi, donc de son Dieu. L’Islam, au-delà de son aspect purement Culturel, est une civilisation, donc un mode de vie, un mode de paraître et d’être. C’est peut-être l’une de ses spécificités avec les autres religions qui existent sous nos cieux. Cela a plusieurs avantages. Ce n’est pas le lieu ici de revenir sur ces aspects. Mais on s’en tient à la tenue de la musulmane telle que dit dans le Coran, son paraître, pour ne pas dire son voile ou sa tenue vestimentaire, vise à la faire remarquer et à éviter qu’elle soit agressée. Le paraître du musulman permet à son frère musulman de le reconnaître quelles que soient sa nationalité, sa race et de lui lancer le salam musulman, ou de lui souhaiter la paix, un élément important dans ce monde de turbulences. Malheureusement, le complexe que connaît encore certains musulmans, notamment les nouveaux convertis, n’est pas de nature à leur faciliter la chose. Le complexe ne se limite pas au paraître. C’est là le véritable drame. Il va même jusqu’à empiéter sur le cœur de l’adoration, comme la prière, etc. Il y a encore des musulmans qui éprouvent une certaine honte de prier publiquement. Cela est grave. La prière est l’une des prescriptions religieuses avec laquelle on ne saurait transiger. Elle se fait en public en temps normal pour les hommes, et en privé, pour les femmes si elles le désirent. Au nom du complexe, on ne saurait fouler au pied cette exigence religieuse. Au nom du complexe, d’autres musulmans laissent la prière dépasser son heure. Ce qui est aussi grave. Car la prière est une prescription à des heures précises. On ne saurait sans véritable raison valable se permettre de les regrouper chez soi les soirs, une fois libre de toute occupation. C’est un délit grave du point de vue de la religion. Si certains sont obligés de regrouper toutes les prières chez eux, c’est souvent moins l’occupation que la peur d’afficher son islamité devant collègues et amis. Si certaines femmes musulmanes refusent encore de porter le voile, malgré son caractère obligatoire, c’est aussi en partie à cause des yeux des autres. autres, collègues, amis et autres. Ce sentiment s’est un peu aggravé ces dernières années avec la montée du terrorisme. Dans une autre mesure, le constat de complexe se fait sentir dans certaines rencontres, quand on voit des musulmans camoufler leur appartenance à l’Islam parce qu’ils ne veulent pas que l’on ait une autre appréciation de leur personne. Cet état d’esprit est allé crescendo avec la montée de la violence et du terrorisme avec la crainte pour ces derniers d’être taxés d’intégristes ou de fondamentalistes. Il n’est pas facile d’assumer sa foi musulmane dans des milieux hostiles à la question musulmane. Cela n’est pas pour autant qu’il faut marcher sur sa personnalité musulmane en présence de X ou Y. En dehors des cas de force majeure, il serait aberrant de se rabaisser devant des individus rien que pour avoir leur consentement et leur appréciation. Le Coran exige au musulman d’être musulman partout. Le prophète nous adjoint de craindre Dieu de partout où nous nous retrouverons. Le musulman se doit. d’être sincère dans l’expression de sa foi, il ne doit pas la cacher. Il doit faire en sorte que les gens découvrent qu’il est un musulman authentique. Cela y va du champ d’expression dont il pourra en retour bénéficier. Par AROUNAN GUIGMA Santé pour tous La valeur du sommeil ! Moins d’absences Une équipe de chercheurs finlandais s’est penchée sur le temps de sommeil idéal pour rester en bonne santé. En étudiant le comportement de centaines de sujets, ils ont pu estimer la durée idéale de sommeil pour les femmes et pour les hommes. Vous vous sentez fréquemment fatigué le matin, et vous ne savez pas trop comment y remédier ? Déjà, êtes-vous sûrs d’avoir suffisamment bien dormi ? Ce n’est plus un secret, le sommeil joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de notre corps. C’est pourquoi il est si important de dormir suffisamment et ce, à n’importe quel âge. Généralement, les spécialistes expliquent qu’un adulte a besoin d’entre 7 et 8 heures de sommeil. Mais une étude a aujourd’hui permis de tomber sur des chiffres encore plus précis. Selon ces travaux publiés dans la revue Sleep, les femmes devraient dormir 7h36 en moyenne, et les hommes 7h48 pour se retrouver dans une forme optimale et abaisser au maximum la probabilité de tomber malade. Pour en arriver là, les scientifiques finlandais, auteurs de l’étude, ont suivi 1.885 hommes et 1.875 femmes pendant 7 ans. Durant cette période, les sujets ont été scrupuleusement interrogés sur leur sommeil et les éventuelles difficultés qu’ils rencontraient. Symptômes liés à l’insomnie, réveils trop précoces, somnolence durant la journée, utilisation de somnifères ou apnée du sommeil, toute information relative au sommeil a été notée. Les chercheurs se sont également intéressés à la fréquence à laquelle les sujets tombaient malades. C’est en comparant toutes ces données à la durée du sommeil qu’ils ont abouti à la quantité optimale de sommeil : 7h36 pour les femmes et 7h48 pour les hommes. Selon eux, une durée de sommeil correspondant à leurs estimations pourrait réduire de façon importante la proportion d’individus tombant malade chaque année. Source : Le Net L’Autre Regard - N°023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 Page 15 Culture L'ASSOCIATION POUR LE MESSAGE DE L’ISLAM Don de mosquées à des villages Pour cette année 2015, les choses reprennent sous de meilleurs auspices du côté de l’Association pour le message de l’Islam. Dr. Saidou Muhammad Ouédraogo et son équipe sont à pied d’œuvre pour la construction de lieux de culte et autres infrastructures. Le mois de janvier et le début de celui de février ont vu l’inauguration de trois mosquées. Le 23 janvier 2015, les musulmans du village de Rambo, localité de la province du Yatenga, étaient en fête. Leur demande a été exaucée. Avant cette date, les musulmans de ce village avaient formulé la demande au Dr Saïdou Ouédraogo de leur trouver une mosquée. Le Dr, ayant pris la bonne mesure de la chose, a, avec l’aide d’Allah et le soutien de ses partenaires, pu répondre favorablement à cette demande. L’ouverture officielle de cette mosquée a connu la participation des autorités locales, religieuses et administratives. Sa valeur en FCFA est de près de 14 000 000. L’autre localité bénéficiaire de la générosité de cette association qui fait dans la solidarité, c’est bien Kombia, localité située sur la route de Bobo-Dioulasso. La valeur du joyau offert à la population s’élève à 14 600 000 FCFA. L’inauguration a eu lieu le 30 janvier 2015. En tant qu’œuvre pieuse, des autorités locales, des chefs religieux et des fidèles venus de Ouagadougou ont pu assister à l’ouverture de l’édifice avec la présence du représentant du Cheick de Ramatoulaye. La troisième mosquée, elle, est à Tanghin-Dassouri. L’inauguration de cette mosquée est prévue pour les prochaines semaines. NANA MOUMINI Page 16 L’Autre Regard - N°023 & 024 du 05 février au 05 mars 2015 Mensuel d’information islamique N° 020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 Prix : 300 F CFA Le vrai visage de l’islam - N°05 du 05 juillet au 05 août 2013 Page 2 Numéro 23 24 Nombre de pages 17 -- id 10561 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10561 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Id de collection 2203 Id du média 10581 Fichier média https://islam.zmo.de/files/original/1c70a747df879483dec8033156b11a4b3e81243f.pdf Titre L'Autre Regard #30 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/958 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/192 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1059 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/9 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/697 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/70 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/29 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/569 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/571 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/572 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/582 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/125 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/124 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/85 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/87 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2203 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2015-09-05 Identifiant iwac-issue-0000165 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel d'information islamique Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/284 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/349 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/374 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/377 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/387 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/408 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/407 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/319 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/541 Contenu L’Autap Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mensuel d’information islamique N° 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 DHULHIJA Les mérites des 10 premiers jours L’homme noir est-il réellement maudit? PÈLERINAGE Les rites du pèlerinage FRANCE Premier pays islamophobe d’Europe, la liste COIN DU BONHEUR FORUM NATIONAL DE LA JEUNESSE MUSULMANE LE MARIAGE BAT DE L’AILE, LES UNIONS LIBRES FOISONNENT Pourquoi ? Mohammed Zabré et Sawda Massa désormais unis pour le meilleur et pour le pire. Les jeunes musulmans veulent avoir droit au chapitre. L’ISLAM AU BURKINA FASO : CAS DU MOUVEMENT SUNNITE EINadjidrissa Siemdé restitue les faits. JESUS M’A GUIDÉ VERS L’ISLAM P.13 Adebavor, footballeur international togolais Tabaski : Les principales conditions de validité du sacrifice. ÉDITORIAL HADJ 2015 Labaïk Allahoumma Labaïk Les fidèles musulmans du monde entier s’apprêtent à prendre d’assaut les terres saintes de l’Islam. Tous pour répondre à l’appel d’Allah (SWA). Tous, ils sont allés à la recherche de cette source de vie qui pourrait éclairer et illuminer leur nouvelle naissance. Oui, la récompense d’un pèlerinage agréé, selon le maître des envoyés, c’est bien l’expiation totale des péchés pour permettre au pèlerin de renaître à nouveau. Le voyage vers les terres sacrées est un voyage unique en son genre. Parce que c’est un voyage pour la vie, c’est un voyage qui permet à la créature de se réconcilier avec son créateur à travers un rituel puisé dans la vie de celui qui eut l’honneur d’être nommé l’Allié d’Allah. Il s’agit bien entendu de notre père Ibrahim (Que la paix et le salut d’Allah soient sur lui). Mais pour que ce voyage porte toutes ses promesses, il faut un certain nombre de bagages spirituels au pèlerin. La première des prémunitions, c’est bien la piété. « Et prémunissez-vous, mais sachez que la meilleure des prémunitions, c’est la piété », comme nous l’enseigne le Livre sacré. Le pèlerin doit se rappeler que ne fait pas partie des Hôtes d’Allah, n’importe qui. Et on ne devrait pas répondre à cet appel n’importe comment. Ainsi, il lui est indispensable de revisiter avec minutie le parcours du prophète Abraham pour comprendre l’essence du pèlerinage. Allah, dans Sa science infinie et dans Sa sagesse légendaire, a voulu que chaque rite du pèlerinage soit le vécu d’un des membres de la famille d’Ibrahim. Connaître cette histoire revivifiée à travers le prophète Mohammed s’avère incontournable pour l’hôte d’Allah. Le Hadj, comme tout autre acte d’adoration religieuse, a été explicité par notre bien-aimé messager, Rassouloullah. Pour éviter au pèlerin de s’aventurer sur un terrain inconnu, le messager d’Allah a pris le soin de préciser avec force « de prendre les rites du pèlerinage chez lui ». Autrement dit, de pratiquer les rites du pèlerinage conformément à sa Sunna et de s’éloigner de toute innovation en la matière. Cette recommandation doit être la boussole de tout pèlerin. Galvanisé par la promesse d’une rémission totale des péchés, Le pèlerin se doit de sacrifier tout son temps et toute son énergie pour adorer Allah pendant ce laps de temps. Ayant eu l’opportunité de séjourner dans la première demeure construite pour adorer Allah, le pèlerin se doit de requinquer sa foi en multipliant les actes d’adoration. Hadj et tourisme sont deux choses à part entière et entièrement à part. Chaque hôte d’Allah doit se le prendre pour dit. Il n’est point d’honneur de revenir de ce voyage sans être comblé et « rechargé » spirituellement. Ce serait un grand gâchis. Ce serait aussi craché dans l’offrande offerte par Allah. Puisse Allah agréer le pèlerinage de tous les candidats au hadj. Plaise à Dieu que ce voyage soit véritablement le début d’une nouvelle relation spirituelle entre la créature et le Créateur Omnipotent. Plaise à Allah, que ce pèlerinage, symbole de l’unité des musulmans, puisse renforcer les liens entre ces derniers afin qu’ils affrontent les nombreux défis qui sont les leurs. Labaïk Allahoummalabaïk, Labaïk ala sharika laka labaïk. Innal Hamda, wa Naematalaka - wa moulk. La acharikalak. Allahoumma Ameen. La Rédaction RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF N° ISSN 2424-7308 Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Mohammed Djamil Tél. : 76 00 73 34 Équipe de rédaction : Mohammed Djamil Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba Zoungrana Ablassé Guigma Arounan Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions Tél : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 L S DIFF R NTS POINTS D VENTE : LA SURFACE SONACOF NAWFAL NATIFA MARKET/ZOGONA KIOSQUE FACE AMBASSADE DU GHANA KIOSQUE CHEZ ALOIS FACE ZACA KIOSQUE SITARAIL LIBRAIRIE MUJA KIOSQUE / FACE CITE AN III LES POINTS DE VENTE / VILLES ORODARA : ZEBA SOULEYMANE 78573157 OUAHIGOUYA : SAWA-DOGO SAYOUBA 76 25 99 14 BOBO DIOULASSO EL HADJ MONE OUMAROU 78 13 39 65 KOUDOUGOU : DABONE SADA 70 15 58 47 HOUNDE : ZOUNDY SEY-DOU : 74 77 97 13 dessinons l'avenir ensemble Page 2 L’Autre Regard - 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 Parlons-en L’homme noir est-il réellement maudit ? L’homme noir est-il réellement un damné comme le disent certaines pensées occidentales ou un esclave né et maudit selon l’interprétation de l’histoire du fils de Noé en la personne de Cham ? Ce débat continue d’alimenter le quotidien de certains savants en manque d’inspiration. Pourtant, ce ne sont pas les sujets qui méritent plus d’attention et de concentration qui manquent. Nous nous jetons à l’eau pour répondre à cette question en rappelant, comme l’ont fait certains avant nous, la position de Dieu sur le sujet. Du point de vue spirituel, les humains descendent tous du premier homme, Adam, et celui-ci est créé de la terre selon le Coran. Les historiens du Coran, en référence à cette partie de l’histoire, ont fait comprendre que de différentes couleurs de la terre, notamment... Le blanc, le noir, le rouge, le jaune ont été utilisés comme échantillons pour la création d'Adam. Toutes les religions révélées corroborent ces faits sans ambiguïtés. Le prophète (psl) a dit : « Vous êtes tous d'Adam et celui-ci provient de la terre ». Dans la sourate des Romains, Dieu le Tout-Haut dit ceci : « Parmi mes signes d’existence, c’est la divergence de vos couleurs et de vos langues, et cela est un signe pour les connaisseurs ». Cette déclaration d’Allah est on ne peut plus claire. Dans le même Coran, Allah interpelle l’intelligence des humains à ne pas perdre de vue la différence des couleurs qui constitue une preuve de Son omnipotence. Il dit ceci : « Parmi les hommes et les bestiaux, ils se sont distingués de par leurs couleurs. Seuls les savants craignent davantage Dieu ». C’est de l’incrédulité que de penser avec acharnement que la peau blanche serait une bénédiction divine et que celle noire proviendrait de la malédiction. Ce constat est assez réducteur de la puissance d’Allah et de son sens de la création. Justice. À ce propos, Abou Daawoud a rapporté un hadith, authentifié par Al-Albaani, qui dit que le messager d’Allah (psl) a dit : « Allah a enlevé de vous l’esprit de clan de l’ignorance préislamique et sa fierté des ancêtres. Que vous soyez un croyant pieux ou un débauché voué au malheur, vous êtes les fils d’Adam et Adam a été créé à partir de la terre. » Et l’imam Mouslim a rapporté d’après Abou Houréïrah que le messager d’Allah (psl) a dit : « Allah ne regarde pas vos apparences et vos biens [votre argent], mais Il regarde vos cœurs et vos actions. » Au vu des hadiths du prophète (psl), l’équivoque est levée depuis le 7e siècle sur la question de la supériorité des races et des personnes. En matière spirituelle, c’est la piété en Allah qui demeure le seul élément déterminant la valeur d’un individu aux yeux du créateur. Scientifiquement et quotidiennement, il a démontré à souhait que la couleur de la peau n’est pas un élément déterminant quant à la possession de la science ou de toute autre chose. Le cerveau de l’homme blanc ne serait pas sa blancheur supérieur à celui de l’homme rouge, noir ou jaune. Par ailleurs, le choix que Dieu a porté sur certaines tribus pour la prophétie est en fonction de son infinie connaissance. En d’autres termes, le Coran précise qu’il y a eu des prophètes envoyés dans toutes les nations. Chaque peuple, quel que soit sa couleur, a donc reçu un envoyé. Pourquoi donc ce débat futile, jamais achevé, sur la supériorité des individus en se basant sur leur race ou leur couleur ? AROUMAN GUIGMA LE MARIAGE BAT DE L’AILE, LES UNIONS LIBRES FOISONNENT Pourquoi ? Qu’est-ce qui justifie la baisse de plus en plus criarde du mariage formel, qu’il soit religieux ou devant l’officier d’état civil ? La question n’est pas sans importance au regard de l’allure que prennent les unions libres ou mariages sans lendemains dans la société. Les parents sont abasourdis de faire un constat dans une société qui se veut civilisée. Le manque de mariage et le nombre croissant des filles en âge de se marier. Une réalité au goût amer. D’aucuns avancent le chiffre de 52 % portant sur le pourcentage des femmes dans la société burkinabé. Comment ferons-nous face à cette triste réalité dans 20, 30 ans ? A priori, on dira que les raisons de cette baisse de mariage sont dues aux péripéties souvent lourdes que les prétendants doivent surmonter pour parvenir à rendre formelle leur union devant Dieu et devant les hommes. Mais cela n’est pas suffisant. Car certains parents, même si ce n’est pas encore la majorité, tiennent compte de la nouvelle donne et jouent la carte de la simplification pour faciliter l’union des tourteaux. C’est donc un argument valable, mais non déterminant. Quoi donc ? La recherche de la facilité. En ce sens que l’homme veut satisfaire son désir sans coup férir, sans aucune démarche envers la famille de l’âme sœur. Ou le mal vient-il de l’autre moitié du ciel qui veut éviter de faire du « vrai » avec quelqu’un au risque de se condamner à vivre avec lui ? Et de fait, pour pouvoir jouir de sa liberté, On s’accorde à faire du « faux » tout en continuant à chercher le prince charmant. C’est aussi une hypothèse. La tentation est grande avec ces films déroutants appelés télénovelas auxquels sont accrochées les filles et femmes d’aujourd’hui. D’autres analystes vont jusqu’à croire que ces films sont pour quelque chose dans la promotion de l’infidélité et du peu d’engouement pour le mariage. Ces films vendent un monde utopique dans lequel les jeunes filles à leur fleur de l’âge arrivent à se façonner une vie en fonction de leur rêve. Cet état de fait semble donner l’impression, à nos sœurs, de l’existence d’un paradis terrestre aux allures indescriptibles avec un prince charmant. Les images que véhiculent les télénovelas imposent une certaine conduite à la gent féminine selon laquelle, avec son corps, la jeune fille peut se procurer ce dont elle a besoin et même prendre en charge sa famille et plier, par la suite, la société à sa personne. Viennent ensuite les sites de rencontres d’hommes et femmes avec leur. Corollaire de promotion de l’infidélité. Vrai ou faux ? En tous cas, les jeunes filles d’aujourd’hui n’ont pas la tête sur leurs épaules. Il appartient à chaque parent de relever le défi de l’éducation afin d’inculquer à cette jeunesse que le bonheur sur terre réside dans un foyer dûment construit sur les règles du mariage. À bon entendeur, salut. AROUNAN GUIGMA L’Autre Regard - 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 Page 3 Spiritualité Sourate du mois AL-HÂQQAH (CELLE QUI MONTRE LA VÉRITÉ) 52 versets Pré-hég. n° 78 Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. L'Inévitable [l’Heure qui montre la vérité] Qu’est-ce que l’inévitable ? Et qui te dira ce que c’est que l’inévitable ? Les Tamūd et les ʿĀd avaient traité de mensonge le cataclysme. Quant aux Tamūd, ils furent détruits par le [bruit] excessivement fort. Quant aux ʿĀd, ils furent détruits par un vent mugissant et furieux qu’[Allah] déchaîna contre eux pendant sept nuits et huit jours consécutifs ; tu voyais alors les gens. Renversés par terre comme des souches de palmiers évidées. En vois-tu le moindre vestige? Pharaon et ceux qui vécurent avant lui ainsi que les villes renversées, commirent des fautes. Ils désobéirent au Messager de leur Seigneur. Celui-ci donc, les saisit d’une façon irrésistible. C’est Nous qui, quand l’eau déborda, vous avons chargés sur l’Arche afin d’en faire pour vous un rappel que toute oreille fidèle conserve. Puis, quand d’un seul souffle, on soufflera dans la Trompe, et que la terre et les montagnes seront soulevées puis tassées d’un seul coup; ce jour-là alors, l’Événement se produira, et le ciel se fendra et sera fragile, ce jour-là. Et sur ses côtés [se tiendront] les Anges, tandis que huit, ce jour-là, porteront au-dessus d’eux le Trône de ton Seigneur. Ce jour-là vous serez exposés; et rien de vous ne sera caché. Quant à celui à qui on aura remis le Livre en sa main droite, il dira: «Tenez! lisez mon livre. J’étais sûr d’y trouver mon compte». Il jouira d’une vie agréable : HADITH DU MOIS Le pèlerinage Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. D’après Abou Houreira (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit : « Celui qui accomplit le pèlerinage sans rafath (1) et sans commettre de péché revient comme le jour où sa mère l’a mis au monde (2) ». (Rapporté par Boukhari dans son Sahih n°1521) (1) Ce terme signifie les rapports sexuels et tout ce qui peut y mener durant la période de sacralisation. (2) C’est-à-dire sans péché. Sourate 69 22. Dans un Jardin haut placé 23. Dont les fruits sont à portée de la main. 24. « Mangez et buvez agréablement pour ce que vous avez avancé dans les jours passés ». 25. Quant à celui à qui on aura remis le Livre en sa main gauche, il dira : « Hélas pour moi ! J’aurai souhaité qu’on ne m’ait pas remis mon livre, 26. et ne pas avoir connu mon compte... 27. Hélas, comme j’aurai souhaité que [ma première mort] fût la définitive. 28. Ma fortune ne m’a servi à rien. 29. Mon autorité est anéantie et m’a quitté! 30. Saisissez-le! Puis, mettez-lui un carcan; 31. ensuite, brûlez-le dans la Fournaise; 32. puis, liez-le avec une chaîne de soixante-dix coudées, 33. car il ne croyait pas en Allah, le Très Grand. 34. et n’incitait pas à nourrir le pauvre. 35. Il n’a pour lui ici, aujourd’hui, point d’ami chaleureux [pour le protéger], 36. ni d’autre nourriture que du pus, 37. que seuls les fautifs mangeront. 38. Mais non... Je jure par ce que vous voyez, 39. ainsi que par ce que vous ne voyez pas, 40. que ceci [le Coran] est la parole d’un noble Messager, 41. et que ce n’est pas la parole d’un poète; mais vous ne croyez que très peu. Ce que l’on dit après avoir mangé. Prononciation : Alhamdoulillah Alladhi at’amana wa saqana wa ja’alana mouslimine. Signification : Louanges à Allah qui nous a nourris, nous a abreuvés et fait de nous des Musulmans. Avant de dormir. Prononciation : Allahoumma bismika amou-tou wa ahya. Signification : O Allah ! En Ton Nom je vis et je meurs. Lorsque l’on se réveille. Prononciation : Alhamdoulillah alladhi ahyana ba'da ame amatana, wa illayhi an-nouchour. Signification : Louanges à Allah, Qui nous a fait revivre après nous avoir fait mourir (=sommeil) et c’est vers Lui le retour. Lorsque l’on part en voyage ou que l’on utilise un moyen de transport. Prononciation : Soubhanalladhi sakhara lana hadha wa ma kounna lahou mouqrinine, wa inna lirabinna lamoune qaliboune. Signification : Gloire à Allah Qui a mis cela à notre disposition car nous n’aurions rien pu faire (de nous-même). Et c’est vers Lui que nous devons nous tourner. Lorsque l’on entre dans les toilettes. Prononciation : Allahoumma inni a’oudhou bika minai khoubthi wal khaba-ithe. Signification : O Allah ! Je me mets sous Ta protection contre les djinns mâles et les femelles. Ni la parole d’un devin, mais vous vous rappelez bien peu. C’est une révélation du Seigneur de l’Univers. Et s’il avait forgé quelques paroles qu’ils Nous avaient attribuées, Nous l’aurions saisi de la main. droite, 46. Ensuite, nous lui aurions tranché l’aorte. 47. Et nul d’entre vous n’aurait pu lui servir de rempart. 48. C’est en vérité un rappel pour les pieux. 49. Et nous savons qu’il y a parmi vous qui le traitent de menteur; 50. mais en vérité, ce sera un sujet de regret pour les mécréants, 51. c’est là la véritable certitude. 52. Glorifie donc le nom de ton Seigneur, le Très Grand! Sourate Al-Haqqa (69) Bismi Allahi alrrahmani alrraheemi 1. Alhaqqatu 2. Ma alhaqqatu 3. Wama adraka ma alhaqqatu 4. Kaththabat thamoodu wa’adun bialqari’ati 5. Faamma thamoodu faohlikoo bialttaghiyati 6. Waamma ‘adun faohlikoo bireehin sarsarin ‘atiyatin 7. Sakhkharaha ‘alayhim sab’a layalin wathamaniyata ayyamin hu-sooman fatara alqawma feeha sar’a kaannahum a’jazu nakhlin khawiyatun 8. Fahal tara lahum min baqiyatin 9. Wajaa fir’awnu waman qablahu waalmu/tafikatu bialkliati-ati 10. Fa’asaw rasoola rabbihim faakliathahum akhthatan rabiyatan 11. Inna lamma tagha almao hamalnakum fee aljariyati 12. Linaj’alaha lakum tathkiratan wata’iyaha othunun wa’iyatun 13. Fa-itha nufikha fee alssoori nafkhatun wahidatun djinns femelles. Lorsque l’on sort des toilettes. Prononciation : Ghoufranak’. Signification : Je Te (Allah) demande pardon. En entrant dans la maison. Prononciation : Bismillahi wa lajna, wa bis-millahi kharajna, wa ‘ala rabbina tawak-kalna. Signification : Au nom d’Allah nous entrons et au nom d’Allah nous sortons et en Allah nous plaçons notre confiance. En sortant de la maison. Prononciation : Bismillahi tawakkaltou ‘ala Allahi wa la hawla wa la qouwwata ilia bil-lah. Signification : Au nom d’Allah, je place ma confiance en Allah. Il n’y a de puissance ni de force qu’en Allah. Invocation à dire en rentrant dans un marché : Là ilâha illâ Allâhu, wahdahu là sharîka lahu, lahu-l-mulku wa lahu-l-hamdu, yuhyî wa yu-mîtu, wa huwa hayyun là yamûtu, bi-yadihi-l-khayru, wa huwa calâ kulli shay’in qadîr. « Il n’y a d’autre divinité qu’Allah Unique, sans associé. À Lui la royauté, à Lui la louange, Il donne la vie et donne la mort. Il est vivant et ne mourra jamais. Le bien est dans Sa main et Il est capable de toute chose. 14. Wahumilati al-ardu waaljibalu fadukkata dakkatan wahidatan 15. Fayawma-ithin waqa’ati alwaqi’atu 16. Wainshaqqati alssamao fahiya yawma-ithin wahiyatun 17. Waalmalaku ‘ala arja-iha wayahmilu ‘arsha rabbika fawqahum yawma-ithin thamaniyatun 18. Yawma-ithin tu’radoona la taklifa minkum khafiyatun 19. Faamma man ootiya kitabahu biyameenihi fayaqoolu haomu iqraoo kitabiyah 20. Innee £hanantu année mulaqin hisabiyah 21. Fahuwa fee ‘eeshatin radiyatin 22. Fee jannatin ‘aliyatin 23. Qutoofuha daniyatun 24. Kuloo waishraboo hanee-an bima aslaftum fee al-ayyami alkhaliyati 25. Waamma man ootiya kitabahu bishimalihi fayaqoolu ya layta-nee lam oota kitabiyah 26. Walam adri ma hisabiyah 27. Ya laytaha kanati alqadiyatu 28. Ma aghna ‘annee maliyah 29. Halaka ‘annee sultaniyah 30. Khuthoohu faghulloohu 31. Thumma aljaheema salloohu 32. Thumma fee silsilatin thar’uha sab’oona thira’an faoslukoohu 33. Innahu kana la yu/minu biAllahi al-‘a^eemi 34. Walayahuddu ‘ala ta’ami al-miskeeni 35. Falaysa lahu alyawma hahuna hameemun 36. Wala ta’amun illa min ghisleenin 37. Laya’kuluhu illa al-khati’oon 38. Fala oqsimu bima tubsiroona 39. Wama la tubsiroona 40. Innahu laqawlu rasoolin kareemin 41. Wama huwa biqawli sha’irin qaleelan ma tu/minoona 42. Wala biqawli kahinin qaleelan ma tathakkaroona 43. Tanzeelun min rabbi al-alameena 44. Walaw taqawwala ‘alayna ba’da al-aqaweeli 45. Laakliathna minhu bial-yameeni 46. Thumma laqata’na minhu al-wateena 47. Fama minkum min ahadin ‘anhu hajizeena 48. Wa-innahu latathkiratun lil-muttaqeena 49. Wa-inna lana’lamu aima minkum mukaththibeena 50. Wa-innahu lahasratun ‘ala al-kafireena 51. Wa-innahu lahaqqu alyaqeeni 52. Fasabbih biismi rabbika al-‘a^eemi La pierre noire Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux D’après ‘Abdallah Ibn ‘Amr Ibn Al ‘Ass (qu’Allah les agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit à propos de la pierre noire: « Si elle n’avait pas été touchée par les impuretés de l’Ignorance (*), aucun handicapé ne l’aurait touchée sans qu’il soit guéri et il n’y a aucune chose du paradis qui est présente sur terre sauf elle ». (Rapporté par Al Bayhaqi dans As Sounan Al Koubra n°9230 et authentifié par cheikh Albani dans Silsila Sa-hiha n°3355) Lorsque l’un d’entre vous a terminé son hajj... Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. D’après ‘Aïcha (qu’Allah l’agrée), le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) a dit : « Lorsque l’un d’entre vous a terminé son hajj (1), qu’il s’empresse de retourner vers sa famille car cela est meilleur pour sa récompense (2) ». (Rapporté par Bayhaqi et authentifié par Cheikh Albani dans Sahih Al Jami n°732) (1) Ce hadith s’applique également pour ce qui est autre que le hajj, comme voyage, comme par exemple le voyage pour le commerce, pour raison de santé... (2) Ceci car sa famille et ses amis vont être heureux de son retour et car le fait d’être dans son pays est plus propice. pour pouvoir pratiquer les adorations. Page 4 L’Autre Regard - 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 Débat du mois FORUM NATIONAL DE LA JEUNESSE MUSULMANE Les jeunes musulmans veulent avoir droit au chapitre La date du 22 août 2015 a été marquée par un évènement grandiose dans l’histoire du monde musulman au Burkina Faso. Elle a consacré l’union des structures et associations de jeunesse musulmanes autour d’un forum national pour réfléchir sur comment donner à la jeunesse musulmane, la place qu’elle mérite. Cette rencontre a accouché d’un mémorandum qui devrait connaître une mise en œuvre dans les mois et années à venir. La cérémonie d’ouverture de ce forum a connu la participation d’autorités tant administratives que religieuses. Plusieurs communications étaient à l’ordre du jour pour insister sur les défis de la jeunesse musulmane actuelle. Le CERFI, l’AEEMB, la LIBULMESCO, AJMT, et environ une trentaine d’associations de jeunesse et structures islamiques ont convenu de mutualiser leurs énergies pour mieux revendiquer leur place dans la société. Cela s’est concrétisé par la tenue du Forum national de la jeunesse musulmane le samedi 22 août 2015. Ce forum était placé sous le co-patronage du ministre en charge de la Jeunesse et de celui en charge de l’Administration territoriale et le parrainage du président du présidium de la Fédération des associations islamiques du Burkina Faso, El Hadj Adama Nikiéma. Ce dernier, dans son mot introductif, a salué l’initiative de la jeunesse et a promis le soutien de son instance aux activités de la jeunesse. Pour lui, il y a une prise de conscience et c’est déjà un acquis. Dans la même optique, le président de l’AEEMB, à travers son discours, a rappelé aux uns et aux autres l’importance de la jeunesse musulmane dans notre pays, la preuve étant donnée par les différentes manifestations. Par conséquent, il y a lieu que « notre jeunesse soit au cœur de la chose politique pour le compte des musulmans et pour la bonne gouvernance », selon lui. Pour beaucoup de jeunes, la La gestion de la chose publique a été confisquée par un groupe donné. Une situation dont les responsabilités sont partagées entre, d’une part, le manque de volonté des musulmans à s’intéresser à la gestion publique pour des raisons multiples et multiformes et, d’autre part, le fait que les politiques abusent nettement de l’innocence de ces musulmans. Alors que la jeunesse musulmane s’est illustrée dans les différentes marches avec une forte participation jusqu’aux dernières heures qui ont vu la chute du régime décrié de Blaise Compaoré. Les jeunes musulmans, après de longues réflexions sur la situation politique au Burkina Faso, estiment qu’il est grand temps qu’ils prennent et assument leurs responsabilités face aux hommes et à l’histoire. C’est une telle dynamique qui les a conduits à tenir le forum pour réfléchir sur la question nationale. Cette rencontre du 22 août a été une véritable occasion de formation, de prise de conscience sur les enjeux politiques. D’éminents communicateurs sont intervenus sur la... réalité des choses et la manière dont la jeunesse musulmane devrait s’y prendre pour relever les défis. Parmi ces panelistes, on a noté la communication du Dr. Kassoum Sourwema sur l’impact de la jeunesse musulmane et des structures islamiques sur la vie sociopolitique. Ce juriste a fait le constat d’un certain nombre de problèmes auxquels sont confrontés les musulmans, la plupart des difficultés étant liées à l’ignorance. Pour lui, les musulmans doivent réclamer leur place et être représentatifs. Le deuxième panel a porté sur l’état des lieux de la situation politique nationale et la communication a été livrée par le journaliste Lookman Sawadogo. Le directeur de publication du journal « Le soir » a trouvé mitigée la gestion de la transition. Il a fait comprendre l’importance d’un corps comme le RSP et a estimé que la transition n’a pas coupé avec le passé. Pour lui, la situation politique nationale laisse à désirer. L’Imam Ismaël Tiendrébéogo, pour son thème : « Enjeux et défis de la participation. Citoyenne de la jeunesse musulmane et des structures islamiques à la vie sociopolitique, fut plus concis, avec des propositions à l’endroit de la jeunesse si elle veut s’inscrire dans la dynamique de la chose publique. Il a également abordé l’indifférence des musulmans pendant longtemps à l’endroit de la politique. Enfin, des communications, le Pr. Séni Ouédraogo fit une appréciation d’ensemble d’où il ne manqua pas de dénoncer l’habituel mutisme des musulmans tout en louant le courage des jeunes musulmans lors des différentes marches. Pour le Pr. Séni, il faut que les jeunes musulmans soient suffisamment formés s’ils veulent revendiquer et mériter leur place. Dans une salle archi comble de jeunes, de représentants de partis politiques et de la société civile, de leaders religieux, les participants ont pris note de tous les enseignements dispensés. La cérémonie de clôture fut marquée par la présentation d’un mémorandum portant sur les recommandations de la jeunesse musulmane. Par Arounan Guigma L’Autre Regard 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 Page 5 Spécial pèlerinage Il y a trois façons d’accomplir le Hajj. Quelle que soit celle qu’on choisit, le pèlerinage est valide. Premier rite : Le Tamattou’ Le musulman entre en état de sacralisation (Ihram) au niveau du Mîqât en formulant l’intention de faire la Oumra seulement, et ce pendant les mois du Hajj qui sont : Chawwâl, DzoulQa’da et les dix premiers jours de DzoulHijja. Il dit à cette occasion : « Labaika Oumra ». Ensuite, il accomplit tous les actes liés à la Oumra ; après avoir fait les circuits autour de la Kaaba et le parcours entre les monts As-Safa et Al Marwah, rasé sa tête ou diminué ses cheveux, sa Oumra est complète. À ce moment-là, tout ce qui lui était prohibé à cause de la sacralisation redevient permis. Au huitième jour de DzoulHijja, il entre en état de sacralisation pour le Hajj seulement à l’endroit où il se trouve en disant : « Labaika Hajjan ». Celui qui pratique le Tamattou’ doit faire une offrande, soit un mouton, soit le septième d’un. chameau ou d’une vache. S’il ne peut pas s’en acquitter, qu’il jeûne trois jours pendant le pèlerinage et sept jours une fois rentré chez lui. Le Tamattou’ est le meilleur rite à suivre pour celui qui n’a pas apporté une offrande avec lui d’après l’opinion la plus juste des savants. En effet, le Prophète a dit à ses Compagnons, après avoir effectué le parcours entre les monts As-Safa et Al Marwah : « Que celui d’entre vous qui n’a pas avec lui une offrande quitte l’état de sacralisation et fasse de cela une Oumra. » [Al Boukhari et Mouslim]. L’autre avantage est que le pèlerin accomplit ainsi à la fois le Hadj et la Oumra. Deuxième rite : Al Qirân Le musulman entre en sacralisation avec l’intention de faire la Oumra en même temps que le Hadj, au cours des mois du pèlerinage, lorsqu’il se trouve au niveau du Mîqât, en disant au moment où il formule l’intention : « Labaika Oumratan wa Hajjan ». Quand il arrive à la Mecque, il fait les circuits de la Oumra autour de la Kaaba et le parcours entre les monts. Les rites du pèlerinage As-Safa et Al Marwah comptent à la fois pour le Hadj et la Oumra ; s’il veut, il peut retarder le va-et-vient entre les deux monts correspondant au Hadj pour l’accomplir après les circuits d’Al Ifâdhah. Ensuite, il reste en état de sacralisation, sans se raser ni couper ses cheveux, jusqu’au huitième jour de DzoulHijja où il se rend à Mina pour compléter le reste de ses obligations. Comme dans le cas du Tamattou’, l’offrande est obligatoire. Si le pèlerin n’en trouve pas, qu’il jeûne trois jours pendant le pèlerinage et sept jours une fois rentré chez lui. Troisième rite : Al Ifrâd. Le musulman entre en état de sacralisation pour le Hadj au cours des mois du pèlerinage à partir du Mîqât en disant au moment de prendre l’intention : « Labaika Hajjan ». Celui qui fait le Ifrâd accomplit exactement ce que fait le pèlerin ayant choisi Al Qirân, à la seule différence que ce dernier doit faire une offrande tandis que celui qui fait le Ifrâd n’est pas redevable d’une offrande, parce que qu’il n’a pas regroupé le Hadj et la Oumra comme celui qui fait le Qirân ou le Tamattou’. Le pèlerin choisit entre ces trois rites ; toutefois, le meilleur est le Tamattou’ pour celui qui n’a pas avec lui une offrande comme indiqué précédemment. Les interdits du Ihram L’entrée dans les rites du Hadj ou de la Oumra interdit de pratiquer certains actes qui deviennent illicites pour toi. On les appelle les interdits de l’Ihram et en voici la liste : Premièrement : Enlever une partie des cheveux ou des poils par le rasage ou tout autre procédé ; la taille des ongles des doigts ou des pieds. Il est permis au pèlerin de se gratter la tête à l’aide de sa main si cela est nécessaire. Si quelques brins de cheveux tombent de manière non intentionnelle ou suite à un acte commis par le pèlerin en état d’Ihram par oubli ou par ignorance de cette règle, rien ne lui incombe. Deuxièmement : L’utilisation du parfum après l’Ihram, que ce soit sur l’habit, sur le corps ou autre chose. Quant au parfum que le pèlerin a mis avant L’Ihram sur sa tête et sa barbe, le fait qu’il soit toujours là après l’Ihram ne pose pas de problème. Troisièmement : Celui qui est en état d’Ihram ne doit pas avoir de rapport sexuel avec sa femme, lui faire des caresses, l’embrasser ou la regarder avec désir ; de même, il ne peut pas demander une femme en mariage ni contracter un mariage pour lui-même ou pour autrui, tant qu’il est en état d’Ihram. Quatrièmement : Celui qui est en état d’Ihram ne doit pas porter de gants. Cinquièmement : Il est interdit à celui qui est en état d’Ihram de prendre part à la chasse des animaux terrestres, que ce soit en les tuant, en les poursuivant, ou en contribuant à leur capture. Il s’agit des animaux comme le lapin et le pigeon. La chasse est interdite de manière permanente à celui qui est en état d’Ihram et à celui qui ne l’est pas s’ils sont à l’intérieur des limites du territoire sacré de la Mecque. Sixièmement : Il est interdit à l’homme de porter une chemise ou tout autre habit cousu, que ce soit sur tout le corps. ou juste une partie, par exemple des pantalons, des t-shirts, des turbans, des burnous, des chaussons. Mais s’il ne trouve pas un pagne, dans le cas par exemple de celui qui oublie et se trouve dans l’avion, il peut utiliser n’importe quel habit comme pagne et s’il n’en trouve pas, qu’il entre en état d’Ihram avec le pantalon. De la même façon, s’il ne trouve pas de sandalettes, qu’il porte les chaussons et il n’y a pas de grief à lui faire à ce sujet in-châ-Allah. Il est permis à celui qui est en état d’Ihram de porter ce dont il a besoin comme par exemple des sandalettes, une montre-bracelet, une bague, des lunettes, des écouteurs pour les oreilles, une ceinture, ou un portefeuille dans lequel il garde son argent et ses papiers. Septièmement : Il est interdit à l’homme en état d’Ihram de couvrir sa tête avec quelque chose qui est en contact direct avec la peau comme l’habit du Ihram, le turban, le foulard et le chapeau. Quant au fait d’utiliser un parasol, de se mettre sous une tente, ou dans une voiture. Pour être à l’abri du soleil ou de porter un objet sur la tête, il n’y a pas de mal à tout cela. Si celui qui est en état d’Ihram couvre sa tête par oubli ou parce qu’il ignore cette règle, il doit enlever cela de sa tête dès qu’il s’en rappelle ou qu’il est mis au courant de la règle. Il n’est redevable de rien dans ce cas. Huitièmement : Il est interdit à la femme en état d’Ihram de porter des gants sur ses mains, et de cacher son visage à l’aide du Nikâb qui voile sa face et laisse des ouvertures pour ses deux yeux. Tout cela ne lui est pas licite quand elle est en état d’Ihram. Ce qu’elle doit faire, c’est couvrir son visage avec le Khimar réglementaire qu’elle porte sur la tête en le tirant sur son visage lorsqu’elle passe devant les hommes ou lorsque ces derniers passent auprès d’elle. Neuvièmement : Il est interdit à celui qui est en état d’Ihram, de même qu’à celui qui n’est pas dans cet état, de couper les arbres du territoire sacré et les végétaux qui y poussent de manière naturelle sans. L’intervention de l’homme. De même, il ne ramasse pas un objet perdu à l’intérieur du territoire sacré sauf pour signaler sa perte au propriétaire. Page 6 L’Autre Regard - 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 Spécial pèlerinage Ce qui est permis et interdit au pèlerin le jour de Arafat Le jour de Arafat est un jour béni ; Allah a juré par ce jour dans le Qur’an en raison du grand nombre de ses bienfaits et de la descente des Anges et de la miséricorde en ces lieux, et le Diable n’a jamais été aussi exécrable et ignoble qu’on le voit le jour de Arafat. Lorsque tu arrives à Arafat, il est méritoire de descendre à Namira jusqu’à ce que le soleil commence à quitter le zénith, si cela t’est possible, comme le fit le Prophète Muhammad. Mais s’il n’est pas aisé pour toi d’y descendre, il t’est permis de descendre à n’importe quel endroit à l’intérieur des limites de Arafat qui sont indiquées par des enseignes et des écriteaux. Tu dois stationner à Arafat à partir du moment où le soleil commence à quitter le. zénith jusqu’à son coucher et passer tout ton temps à faire la Talbiyah, à implorer Allah, à demander Son pardon et à L’évoquer. Lorsque le soleil commence à quitter le zénith et qu’arrive l’heure de la prière de midi, la Sunna veut que l’imam fasse un discours dans lequel il explique ce qui est prescrit au pèlerin en ce jour et durant les jours qui vont suivre, exhorte les gens au bien et leur rappelle les préceptes de l’Islam, les devoirs du musulman envers son Seigneur, sa famille et ses frères musulmans, comme le fit notre Prophète Muhammad. Ensuite, cher frère pèlerin, tu accomplis la prière de midi (Dhuhr) et celle de l’après-midi (Asr) en ramenant le nombre. DHUL HIJA Les mérites des 10 premiers jours Nous sommes à quelques jours du début du mois de Dhoulhijja. Ce mois contient dix jours en or non seulement pour le pèlerin mais aussi pour d'autres fidèles qui n’auront pas la chance d’accomplir ce voyage spirituel. En Islam, ce mois relève d’une importance toute particulière, car il annonce le début. pour les pèlerins de l’accomplissement du 5e pilier de l’Islam : le Hajj. Le 9e jour du mois de DhulHijja annonce en effet le « Waqf al Arafa », c’est-à-dire la montée du mont ‘Arafa qui est un des rituels du pèlerinage musulman, et qui aura lieu le 14 octobre insha Allah pour les pèlerins. Et c’est aussi le mois au cours duquel, le prophète Ibrahim (que la paix soit sur lui) vint pour sacrifier son fils Isma’il (que la paix soit sur lui) par obéissance et soumission à son Créateur, Allah l’Unique. (voir sourate 37 Assafat – Les rangées V.82 à 113) Et Allah lui envoya l’ange Jibril (Gabriel) afin de les récompenser tous deux pour leur endurance, et lui commanda d’égorger une bête (un mouton) à la place de son fils. C’est ce que fit Ibrahim (que la paix soit sur lui) au 10e jour du mois de DhulHijja, devenu un jour de fête dans la sunnah authentique. D’après le tafsir (exégèse) d’Ibn Kathir (qu’Allah lui fasse miséricorde), le verset où Allah dit « Par l’Aube, et par les dix nuits » (sourate 89 AlFajr – L’Aube V.1) et 2), de leurs rakaats de quatre à deux et en regroupant ces deux prières à l’heure de la première ; tu ne feras qu’un seul appel à la prière (Adzân) mais deux appels secondaires (Iqâmah). N’accomplis aucune autre prière avant elles, ni entre elles, ni après elles. Lorsque tu finis la prière rituelle, applique-toi à ton adoration pendant ces instants, ne manque pas cette occasion magnifique de faire beaucoup d’évocations (dzikr) et d’invocations, ainsi que glorifier Allah, professer Sa louange, proclamer Son unicité, te repentir et Lui demander pardon jusqu’à ce que le soleil se couche. Élève tes deux mains pendant que tu fais l’invocation et place-toi en direction de la qibla. Ce faisant, sois dans un état d’humilité, de servilité et de besoin envers ton Créateur et Maître. Écoute ces paroles du Prophète : « La meilleure invocation est celle du jour de Arafat, et la meilleure (invocation) que j’ai prononcée ainsi que les Prophètes qui m’ont précédé, c’est : « Il n’y a point de divinité en dehors d’Allah. » Seul, sans associé. À Lui appartient la royauté et à Lui appartient la louange et Il est omnipotent. » N’oublie pas de demander les biens de ce monde et de celui-ci « fait référence aux 10 (premiers) jours de Dhul-Hijja ». Tandis que pour le verset où Allah dit : « …Et pour invoquer le nom d’Allah aux jours fixés… » (sourate 22 Al Hajj – le Pèlerinage V.28), Ibn ‘Abbas (qu’Allah l’Agrée) donne une explication de ce verset en disant : « Ce sont les dix jours [de Dhul-Hijja] ». Ibn ‘Abbas (qu’Allah l’Agrée) rapporte aussi que le prophète Muhammad (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Il n’y a pas d’œuvres meilleures que celles faites en ces 10 jours. » Les Compagnons dirent : « Même pas le Jihâd ? » Il dit : « Même pas le Jihâd, sauf un homme qui sortirait risquant sa vie et ses biens et qui ne reviendrait avec rien (ndlr : qu’il y perdrait sa vie et sa fortune). » Rapporté par Al-Boukhary. Des actions à multiplier durant ces 10 jours Il est recommandé de faire des efforts dans les actes. d’adoration comme la prière, le rappel d’Allah, les contacts avec la famille, les aumônes, le fait de recommander le bien, l’au-delà à ton Seigneur, et surtout, prends garde, cher frère pèlerin, de toute œuvre qui te fait perdre les récompenses et les rétributions en ce lieu solennel. Les erreurs que commettent les pèlerins le jour de Arafat Mon frère pèlerin, certains pèlerins commettent des erreurs le jour de Arafat, nous en évoquons quelques-unes à ton intention afin que tu les évites. Premièrement : Certains pèlerins stationnent en dehors des limites de Arafat, bien qu’elles soient délimitées par des enseignes visibles, et que des efforts soient faits pour les sensibiliser et les guider. Toutefois, en raison de leur empressement et de leur désir de sortir de Arafat au plus tôt, ils négligent ce pilier fondamental alors que le Prophète a dit : « Le pèlerinage c’est Arafat. » Deuxièmement : Certains pèlerins s’acharnent à gravir le mont, se frottent le corps contre ses rochers et cailloux car ils croient qu’ils... ont des vertus spécifiques. Or, ceci fait partie des innovations qu’on doit éviter. Ce qui est requis des pèlerins, c’est de stationner à n’importe quel endroit à l’intérieur des et d’interdire le mal, selon ses possibilités. Il existe des textes qui donnent des précisions sur des actes à faire en particulier : 1. Prononcer les formules de rappel : Dire « Allâhou Akbar » (Takbîr), « Lâ Ilâha Illallâh » (Tahlîl), « Al-Hamdu Lilâh » (Tahmîd), car selon le hadith d’Ibn ‘Umar – qu’Allah l’agrée – le Prophète Muhammad (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) a dit : « Il n’y a pas de jours plus importants auprès d’Allah – exalté soit-Il – et au cours desquels les œuvres sont plus aimées de Lui, que durant ces 10 jours. Donc, dans cette période, répétez les formules « Allâhou Akbar », « Lâ Ilâha Illallâh », « Al-Hamdu Lilâh. » » Rapporté par At-Tabarânî dans son Mu’jam al-Kabîr. 2. Le jeûne : Certaines femmes (qu’Allah les agrée) du Prophète – que la prière et la paix d’Allah soient sur lui – rapportent : « Le Prophète – que la prière et la paix d’Allah soient sur lui – jeûnait les 9 (premiers) jours de Arafat. Troisièmement : Beaucoup de pèlerins passent leur temps le jour de Arafat à rire, à s’amuser et à bavarder inutilement, au lieu d’évoquer Allah, Lui adresser des invocations et demander Son pardon en ce lieu solennel. Quatrièmement : Certains pèlerins font face au mont pendant leurs invocations, laissant la qibla derrière eux, à leur droite, ou à leur gauche. Or la Sunna consiste à se placer de sorte que le mont soit entre le pèlerin et la qibla dans la mesure du possible. Si cela n’est pas possible, et c’est très souvent le cas à cette époque en raison de la très grande affluence, alors dans ce cas, la Sunna consiste à faire face à la qibla au moment où on fait l’invocation, même si le mont ne se trouve pas devant toi. Cinquièmement : Certains pèlerins quittent Arafat avant le coucher du soleil, ce qui n’est pas permis. Il incombe au pèlerin de ne pas sortir de Arafat avant que le soleil se couche. suivant ainsi l’exemple du Prophète qui a dit pendant qu’il accomplissait les rites du pèlerinage : « Prenez de moi vos rites ». Sixièmement : Certains pèlerins se précipitent en sortant de Arafat et négligent la Talbiyah, tout leur souci étant de parvenir à Mouzdalifah le plus tôt possible. Or il vaut mieux pour le pèlerin de marcher avec calme et dignité. Qu’il s’empresse là où il faut s’empresser et se montre posé là où il y a de la bousculade, en ayant toujours sur les lèvres la Talbiyah. jours de Dhul-Hijja, le jour d’Achoura, et trois jours par mois. » Rapporté par l’imam Ahmad, Abû Dâwûd et An-Nassâ’î. 3- Le jeûne du jour d’Arafat (9ème jour de Dhul-Hijja) : Le jeûne de ce jour est une Sunnah confirmée pour celui qui n’effectue pas le pèlerinage, selon le hadith du Prophète – que la prière et la paix d’Allah soient sur lui – : « J’espère la récompense d’Allah que ce jeûne efface tes péchés de l’année écoulée et ceux de l’année à venir. » Rapporté par Muslim. 4- Le Hajj et la ‘Umra : Abû Hurayra (qu’Allah l’Agrée) rapporte du Prophète – que la prière et la paix d’Allah soient sur lui – qu’il a dit : « Accomplir la ‘Umra efface les péchés entre cette ‘Umra et la dernière, et un Hajj accepté (d’Allah) n’a d’autre récompense que le paradis. » Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim. Et Allah est le Plus Savant. Qu’Allah nous permette de jeûner, qu’Il raffermisse notre foi et notre crainte envers Lui, et qu’Il agrée nos actes d’adoration qui Lui sont voués exclusivement. Amin. Et Allah ‘azawajel est le Plus Savant et la paix et la bénédiction d’Allah sont sur le Prophète Muhammad, sur sa famille et sur ses Compagnons. L’Autre Regard - 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 Page 7 k Spécial pèlerinage ] TABASKI Les principales conditions de validité du sacrifice L’Aïd el-Kébir « la grande fête », de son vrai nom Aïd al-Adha, c’est-à-dire exactement « la fête du sacrifice », célèbre la dévotion d’Ibrahim. Les fidèles musulmans sont donc invités au cours de l’Aïd el-Kébir à sacrifier un mouton selon un rite précis. Le Statut du sacrifice C’est une Sunnah confirmée et il est détestable de la délaisser si l’on a les moyens de la faire, selon le hadith d’Anas – qu’Allah l’Agrée – que le Prophète – que la prière et la paix d’Allah soient sur lui – a sacrifié deux béliers cornus de couleur grisâtre ; il les égorgea lui-même en disant : « Bismil-lâh Wallâhou Akbar. » (Au nom d’Allah, et Allah est Grand) Les conditions à remplir Ces conditions se résument principalement ainsi qu’il suit : Premièrement, il faut être musulman. La deuxième condition est liée à l’espèce de l’animal. En effet, la bête à sacrifier doit être conforme à ce que la loi islamique a autorisé comme espèces et selon l’âge. Ainsi, il n’est permis de sacrifier que le chameau de 5 ans et plus, la vache de 2 ans et plus, l’ovin d’un an et plus, le caprin d’un an et plus. Toutefois, il est aussi permis de sacrifier le mouton de 6 mois. En outre, 7 personnes peuvent s’associer pour acheter et sacrifier un chameau ou une vache, mais l’association n’est pas permise. pour le mouton et la chèvre. On peut aussi associer qui on veut dans l’intention et la récompense, c’est-à-dire qu’on peut sacrifier à son nom et au nom de quelqu’un d’autre. Troisièmement, la bête à sacrifier doit être saine et sauve de toute anomalie concernant ses yeux, ses pattes, sa queue, ses cornes, ses oreilles, son sexe. En somme, la bête ne doit pas être borgne. Elle ne doit pas non plus boiter. Elle ne doit pas aussi être maigre, ni malade. On réprouve ainsi les bêtes dont l’oreille est coupée, percée ou déchirée (soit en long, soit en large, soit en avant), celles dont la corne est cassée, celles dont la queue est coupée ou dont le sexe est coupé. Cependant, la bête castrée ou celle dont une partie ou la totalité des dents est tombée est permise. Quatrièmement, la bête à sacrifier doit être obtenue par une voie licite. Ainsi, il n’est pas permis de sacrifier une bête volée ou acquise de force ou une bête dont le prix d’achat provient d’une source illicite telles que l’usure, la corruption, la Trahison, l’escroquerie, la loterie, etc. Car, le sacrifice est une adoration, et celle-ci n’est acceptée que si elle est bonne. C’est pourquoi, le musulman doit veiller à remplir les conditions exigées afin que son sacrifice soit valable et acceptable auprès d’Allah. Si la bête est atteinte d’un défaut et s’il ne s’agit pas d’un des défauts énumérés ci-haut, la bête reste alors utilisable (exemple le fait que ses poils tombent). Par contre, si le défaut entraîne l’invalidité de la bête pour le sacrifice ou si le défaut est survenu par négligence (manque de soin) de la part de celui qui l’a achetée, l’animal doit obligatoirement être remplacé par une autre bête bien portante. Cependant, si l’anomalie n’est pas causée par un manque de soin ou un acte posé par l’acheteur, la bête restera valable pour le sacrifice (exemple une diarrhée qui attaque l’animal et la rend un peu maigre). Il faut noter qu’il n’est point permis de vendre quoi que ce soit de la bête sacrifiée. Ni la viande, ni la graisse, ni la peau ne peuvent être vendus car étant considérés comme prélevés pour Allah. Et il n’est pas permis de vendre une partie à son profit. Attendre le bon moment Un mouton qui n’est pas égorgé le jour de l’Aïd n’est pas un vrai mouton de l’Aïd. Il s’agit donc, dans un premier temps, d’attendre le bon jour, à savoir le dixième jour du mois de Dhou Al-Hijja, le douzième mois lunaire de l’Islam, marqué par le hajj (pèlerinage) à la Mecque. Il survient le lendemain (du neuvième jour de Dhou Al-Hijja, donc) du passage des pèlerins dans la plaine entourant le mont Arafat, à 20 kilomètres de la Mecque, une obligation du hajj. Il a lieu après la prière de l’Aïd. Lorsque vous égorgez une bête, égorgez bien C’est un hadith qui le prescrit. Mais alors, comment bien égorger ? Il faut déjà que la tête de l’agneau soit bien tournée vers la Kibla. Ensuite, le sacrificateur doit prononcer la prière rituelle « Bismillah Allah Akbar » (« Par la grâce de Dieu, Dieu est grand ») avant de procéder à son office. Ensuite, ça va très vite : « un « Aller-retour » et la bête se vide de son sang. Pour qu’il n’y ait pas de problèmes, le sacrificateur a toujours plusieurs couteaux d’avance, bien aiguisés. Au service Hallal de la Grande Mosquée de Paris, on précise qu’« il ne faut pas que la bête voie la lame avant le sacrifice. Une fois l’agneau égorgé, on peut en faire ce qu’on veut. Par contre, avant, on ne peut pas l’étourdir. Il faut que l’animal soit conscient ». Partager la bête. Quand le vin est tiré, il faut le boire. C’est pareil avec l’agneau de l’Aïd. À ce titre, il n’y a aucune prescription particulière. La Sourate « Le Pèlerinage », dans le Coran, précise simplement à propos du mouton de l’Aïd : « Mangez-en vous-mêmes et faites-en manger le besogneux misérable ». Ce qui a donné dans les mœurs la règle des trois tiers, observée par certains musulmans : un tiers du mouton pour eux-mêmes, un tiers en cadeau aux amis et aux voisins et un tiers en aumône pour les pauvres. Et on ne donne pas au boucher de cette viande comme salaire pour son travail. Il y a aussi que si une personne a l’intention de sacrifier et qu’il rentre dans les 10 premiers jours de Dhul-Hijja, il lui est interdit de se couper les cheveux, les ongles et la peau jusqu’à ce qu’il sacrifie sa bête, car, selon Um Salama, le Prophète – que la prière et la paix d’Allah soient sur lui – a dit : « Lorsque vous entrez dans les 10 jours (de Dhul-Hijja) et que l’un d’entre vous veut sacrifier une bête, qu’il s’abstienne de se couper les cheveux et les ongles. » Par Mohammed Djamil L’AUTRE REGARD SUR LE MOBILE Désormais vous pouvez recevoir des informations en temps réel sur votre mobile. Faites le ... *335#8#ok Page 8 L’Autre Regard - 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 Culture « L’ISLAM AU BURKINA FASO : CAS DU MOUVEMENT SUNNITE » El Hadj Idrissa Siemdé restitue les faits L’une des figures fondatrices du Mouvement Sunnite au Burkina Faso, El Hadj Idrissa K. Semdé, cet ingénieur de la FJA à la retraite a abattu un travail extraordinaire sur l’histoire de l’Islam au Burkina Faso en général et celle du Mouvement Sunnite en particulier. L’ex-président du Mouvement Sunnite qu’il est, et ce malgré son âge avancé, a puisé dans sa longévité pour sortir un chef-d’œuvre unique en la matière, plein d’illustrations, de style et de leçons historiques. C’est la date du 15 août qui a été choisie pour la dédicace de ce livre. La dédicace a eu lieu aux Archives nationales. L’auteur du livre, c’est Moumini Dabré, qui a eu l’honneur de présenter ce livre intitulé « L’Islam au Burkina Faso : Cas du Mouvement sunnite ». Toute l’assistance était unanime sur un point : l’originalité du livre, signe de l’effort fourni par l’auteur pour rassembler tant d’informations laissées dans la mémoire du passé. Aly Cissé, qui prit la parole au nom des Oulemans et de l’assemblée, a surtout remercié l’auteur pour sa vision. Cheick Ismaïl Derraa a insisté sur l’importance d’une œuvre à l’instar du travail de l’auteur. Selon ce prédicateur, il est grand temps que les savants musulmans et les étudiants s’initient à l’écriture. Dans son propos, il a laissé entendre qu’il a appris certains faits de l’Islam au Burkina Faso, notamment l’histoire de Sabg-Tenga Mooré à travers un écrit d’un Nigérian. Pourtant, ce ne sont pas les compétences qui manquent pour abattre un travail de qualité en la matière. Pour le Cheick Derra, c’est aux musulmans de retracer leur propre histoire au lieu de laisser les autres, non-musulmans pour la plupart, le faire à leur place. Le Dr Ahmad Sawadogo, parrain de la cérémonie de dédicace, a loué l’acte d’El Hadj Semdé. Il a illustré son propos en citant la célèbre phrase d’Hamadou Hampaté Bâ qui dit qu’en Afrique, un vieillard qui meurt, c’est comme une bibliothèque qui brûle. Lui également a insisté sur l’importance de l’écriture et des travaux portant sur l’histoire de l’Islam dans les pays d’Afrique. L’auteur lui-même, ingénieur FJA à la retraite, ancien Président national du Mouvement Sunnite du Burkina Faso et chevalier de l’ordre national, dans son exposé, a bien voulu retracer l’histoire de l’Islam bien avant les indépendances. Et quand le pays a adopté le nom de Haute-Volta en passant par la révolution et en concluant par le régime de la quatrième république. En tous cas, désormais, nous avons pour notre communauté un véritable chef-d’œuvre pour qui veut se ressourcer dans l’histoire pour la compréhension de l’Islam au Burkina Faso à travers ses grands hommes et ses associations et foyers coraniques. Le document a ressassé le début des choses avec la Tidjania, la communauté musulmane, organisation mère et les incompréhensions qui ont donné naissance au Mouvement Sunnite et l’évolution éprouvante que ce dernier a dû traverser afin de se stabiliser avec les nouvelles générations qui font la fierté de ce Mouvement. Ce qu’il ne faut guère perdre de vue dans cette littérature, c’est le travail de chercheur et d’homme de vérité, acceptant pour la mémoire de l’histoire islamique au Burkina Faso, d’évoquer tout et dans les moindres détails. Et enfin, c’est la place accordée aux anciens Oulémas et fondateurs de foyers coraniques, lesquels. ont résisté face aux colons et ont posé les jalons de l’Islam dans notre pays. L’auteur a remercié tous ceux qui ont concouru à la parution du livre, à l’instar du Dr. Doucouré et bien d’autres. En tous cas, tout musulman doit se procurer ce livre grandeur nature pour mieux comprendre l’évolution de sa religion au pays des hommes intègres. A. RACHID. JUNIOR L’Autre Regard - 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 Page 9 Page 10 L’Autre Regard - 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 Nos pieux prédécesseurs HADJ Revisiter la vie d’Ibrahim pour comprendre l’essence des rites Le pèlerinage à la Mecque est fait d’actes posés par Abraham et certains membres de sa famille. D’où l’importance de revisiter la vie de l’ami de Dieu. Si Adam est considéré comme le père de l’humanité et Noé son sauveur, Abraham (Saydina Ibrahim) représente le père du monothéisme. Il est un hanif, c’est-à-dire un homme immergé dans la Présence, imprégné par l’Unicité et totalement soumis à la volonté divine, en référence à la tradition. primordiale. Il n’est ni juif ni chrétien et se situe au-dessus de tout esprit dogmatique. Il est au sommet de la pyramide. Les religions monothéistes constituent une grande famille divisée en trois branches dont Abraham est l’aïeul. C’est par le retour à lui que ces trois familles spirituelles peuvent communiquer et dialoguer. La naissance d’Abraham. À cette époque, les Assyriens et les Babyloniens étaient experts en astrologie. Des mages prédirent au roi la naissance d’un enfant qui professerait une nouvelle religion. Le roi décida alors de faire exécuter tous les enfants mâles nés cette année-là. Le père d’Abraham, vizir du roi, eut connaissance de cette décision et éloigna de la cité sa femme, qui donna naissance à Abraham dans une caverne. Ce bébé était différent des autres... On dit que les anges veillèrent sur lui et lui apprirent à sucer son doigt pour recevoir une nourriture qui accéléra sa croissance. Quand il revint dans la cité, nul ne soupçonna son âge. Par ailleurs, il était doté d’une intelligence supérieure qui l’amena à s’interroger très jeune sur l’origine de la création. Le chemin dans la lumière Le comportement de ses contemporains asservis par l’idolâtrie et la corruption rendait malade cet homme au cœur pur. Lorsque les gens se dispersèrent, il resta seul et provoqua les idoles par cette question : « Vous ne mangez pas ? Pourquoi ne parlez-vous pas ? » Ne recevant pas de réponse, il prit une hache et décapita les idoles. La destruction accomplie, il mit la hache dans la main de la plus grande des idoles. Quand les gardiens du temple constatèrent le désastre, ils l’en accusèrent. Il répondit que c’était l’œuvre de la grande idole. Qu’on l’interroge ! Après une longue hésitation, ils dirent à Abraham que l’idole ne pouvait pas parler. Il leur dit alors : « Vous adorez ce que vous avez sculpté, alors que c’est Dieu qui vous a créés, vous et ce que vous faites ? » La fournaise Après le décès de son père qui le protégeait en dépit de leurs divergences, les prêtres décidèrent de le condamner. Ils dirent : « Construisez pour lui une bâtisse et jetez-le dans la fournaise » (sourate 37, verset 97). La sentence allait donc être exécutée. Abraham devait subir l’épreuve comme tous ceux qui sont venus au cours des siècles défendre des idées généreuses et universelles. Il fut donc condamné au bûcher. Au moment où il entrait dans la fournaise, Gabriel lui apparut et lui demanda, de la part de Dieu, ce qu’il souhaitait. Abraham, imperturbable, répondit qu’il s’en remettait à Lui. Au même instant, le Très-Haut le nomma « Son ami », et dit au feu : « O feu ! Sois, pour Abraham, fraîcheur et paix ! ». Ils voulaient dresser des embûches contre lui, et nous en avons fait les plus malheureux des perdants » (sourate 21, versets 69-70). Pour que le décret divin se réalise, sous le bûcher jaillit une source qui préserva Abraham. Devant ce miracle, il fut libéré mais invité à quitter Ur et la terre babylonienne. L’exil d’Abraham commença. Il partit avec sa femme Sarah et ses compagnons, parmi... lesquels Loth qui s’arrêta à Sodome. Le reste de la caravane traversa la Syrie, la Palestine et arriva en Égypte où la beauté de Sarah attira l’attention du pharaon qui en tomba amoureux. Mais, étrangement, chaque fois qu’il essayait de l’approcher, sa main était frappée de paralysie. Impressionné, Pharaon donna alors à Abraham tout ce dont il avait besoin et offrit à Sarah une servante nommée Agar. Ils repartirent dans le désert. Un certain temps s’écoula et Abraham n’avait toujours pas de descendance. Sarah pensait qu’elle était stérile. Lassée d’attendre, elle finit par lui offrir sa servante afin qu’il puisse avoir un enfant. Ismaël naquit d’Abraham et Agar. Par la suite, Abraham s’éloigna d’Agar et de son fils et revenait les voir de temps en temps. Zamzam et le destin d’Ismaël. Agar était restée seule avec son enfant dans ce pays de la soif. Ismaël était sur le point de mourir. L’enfant pleurait et sa mère affolée courait d’une colline à l’autre pour chercher du secours. En pleurant, Ismaël frappait le sable de ses talons si bien qu’une source en jaillit avec force et abondance. Pour la tempérer, Agar dit à la source : « zamzam », « calmement-calmement ». Cette source coule encore aujourd’hui à La Mecque, désaltérant et purifiant les pèlerins. La course éperdue d’Agar entre les collines de Safa et Marwa est réactualisée lors du rituel du pèlerinage. Agar symbolise l’âme assoiffée de vérité. Elle a le même cheminement qu’Abraham qui cherchait la Vérité à travers les croyances de son temps, puis à travers l’astronomie et l’astrologie. Cet événement de la vie d’Abraham a suscité cette question : comment un prophète peut-il abandonner dans le désert une mère et son enfant à cause de la jalousie d’une femme ? Aujourd’hui, cette histoire nous révèle son secret et éclaire ce mystère : la volonté divine a voulu cacher la descendance d’Abraham. Ceci est explicité clairement dans la Genèse. Abraham est le père des grandes traditions monothéistes : le judaïsme, le christianisme et l’islam. Il eut par la suite un autre. fils avec Sarah : Isaac, qui donna Jacob et les douze tribus d’Israël. Alors Dieu ordonna à Abraham de lui sacrifier son fils unique Ismaël au lieudit Mina. Comme l’explique le Coran, c’est après le miracle du sacrifice que Sarah, stérile et d’un âge fort avancé, donna naissance à Isaac. Cette lignée est celle de Moïse jusqu’à Zacharie, Jean et enfin Marie qui donnera naissance à Jésus. Mais ce dernier n’a pas d’enfants. La lignée d’Ismaël prend alors le relais. Comme une graine mystérieusement cachée, les fils d’Ismaël vivaient au milieu d’un désert que personne n’avait pu posséder, ni les Byzantins ni les Perses, bien qu’il fût un point d’eau incontournable, un carrefour caravanier important, un sanctuaire et un lieu de pèlerinage réputés. D’Ismaël naîtra, après plusieurs générations, Mohammed, le lien entre les deux ascendances. L’épreuve du sacrifice Dans le désert mecquois, Abraham vit en songe qu’il devait sacrifier son fils. Au réveil, il lui raconta sa vision. Ismaël, serein, dit à son père : « Fais ce qui t’est ordonné, évite de te salir de mon sang afin que ma mère l’ignore. » Ils partirent tous deux vers la plaine de Mina où devait avoir lieu l’immolation. En cours de route, Satan tenta par trois fois de le dissuader. Pour éloigner le diable, Abraham lança des pierres dans la direction de la voix. Ce rite qui fait partie du pèlerinage est resté tel jusqu’à nos jours. À l’instant où, dans une soumission parfaite, il allait égorger son fils, la voix de Dieu arrêta son geste : « O Abraham, tu as été fidèle à ton songe, rachète ton enfant avec le mouton que voici. » Il prit la bête et l’immola en signe de gratitude et de remerciement. Depuis ce jour, les pèlerins musulmans sacrifient le mouton le jour de la fête de l’Aïd et lapident à trois reprises Satan à Mina, après les sept circumambulations autour de la Ka’ba (reconstruite par Abraham et Ismaël) et les sept va-et-vient d’Agar entre les collines de Safa et Marwa. Le symbole du sacrifice se retrouve dans les trois traditions, évoquant ainsi le souvenir. de leur appartenance commune à ce père unique : Abraham. Par cette offrande du fils, Dieu racheta à Abraham toute sa descendance qui lui fut désormais totalement consacrée. Ses enfants appartiennent à Dieu, et de leur descendance seront issus tous les prophètes. La résurrection Le dernier élément, celui de la résurrection, réside dans l’interrogation d’Abraham à Dieu : « Mon Seigneur ! Montre-moi comment tu rends la vie aux morts. » Dieu dit : « Est-ce que tu ne crois pas ? » Il répondit : « Oui, je crois, mais c’est pour que mon cœur soit apaisé. » (Sourate 2, verset 260.) Dans la tradition islamique, on situe ce récit à la fin de la vie d’Abraham, qui croyait en la résurrection mais voulait en connaître le secret. Alors Dieu lui envoya l’ange de la mort à qui il recommanda de ne prendre l’âme d’Abraham qu’avec son consentement. Embarrassé, l’ange prit la forme d’un vieillard en pleine décrépitude. Celui-ci demanda l’hospitalité à Abraham qui le fit entrer et lui présenta un repas. Voyant que le vieillard était incapable de porter la nourriture à sa bouche, le prophète lui demanda son âge. « Je suis bien plus vieux que toi », répondit le visiteur. Devant ce spectacle affligeant, Abraham souhaita ne pas en venir à une telle décrépitude et accepta la mort. Mais il en ignorait toujours le mystère et la certitude intérieure par la Connaissance. Rassemblés par MD L’Autre Regard - 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 Page 11 Monde musulman RWANDA Un pasteur et sa congrégation entière ont embrassé l’Islam. Des conversions à l’Islam en nombre impressionnant puisqu’un pasteur rwandais s’est converti, ainsi que l’ensemble des membres de sa congrégation, composée de 480 personnes. MachaAllah ! Ce fait représente un des plus grands cas de conversion à l’Islam ! Le Nigeria Watch rapporte que le pasteur Salim Mikdad s’est converti à l’Islam après avoir été convaincu de sa Véracité par des savants musulmans. C’est alors qu’il s’est lancé dans l’appel à l’Islam auprès des membres de son église. En les exhortant à l’Islam, Ces 480 personnes se sont converties. Une fois que tous ces anciens catholiques ont embrassé l’Islam, la transformation de l’église en mosquée paraissait évidente. C’est ainsi que le lieu de culte chrétien est devenu un lieu de prière musulman. Alors que le Rwanda est un pays à majorité catholique et que seulement 1,6 % de la population est musulmane, cette conversion massive à l’Islam est particulièrement touchante. Rappelons qu’en avril dernier, 600 travailleurs chinois avaient embrassé l’Islam en Arabie Saoudite. FOOTBALL Ribéry et Benatia posent sans verre de bière à la main. C’est bien connu : le monde du football est indissociable de celui de la publicité. Communication, sponsors, partenariats, la publicité et le football ne font presque qu’un. C’est ainsi que les joueurs du Bayern Munich ont été invités à une séance photo pour la marque de bière allemande Paulaner. Le rideau de la porte de la Kaaba a été exposé cette semaine au siège de l’ONU à New York. À cette occasion, une cérémonie spéciale s’est déroulée. De cette photo, les joueurs devaient porter à la main un verre de bière. Seulement voilà, deux joueurs du club, Frank Ribéry et Mehdi Benatia, ont refusé de se prêter au jeu. Étant de confession musulmane, ces deux joueurs n’ont pas suivi leurs camarades et ont été photographiés avec leur groupe, mais sans verre à la main. Ces deux milieux de terrain français n’ont pas délaissé leurs convictions religieuses l’espace d’une photo. Bien que cela puisse déplaire au partenaire, Frank Ribéry et Mehdi Benatia ont tenu à respecter leurs principes. La photo a été affichée sur la page Facebook du club allemand. Les commentaires d’internautes concernant l’abstention de Ribéry et Benatia ont été nombreux. Bien évidemment, beaucoup de respect est véhiculé par les messages de ces fans. « Maashallah !!! Muslim never drinks. Frank Ribéry (Bilaal) », écrit l'un d'entre eux. « Ribéry et Benatia #respect », commente un autre. Cette photo n’a donc pas laissé indifférents les supporters musulmans. Ribéry et Benatia ont en effet mis En avant l’importance du respect d’un interdit religieux. FRANCE, premier pays islamophobe d’Europe, la liste… Depuis 2001, l’image teintée de négatif de la communauté musulmane a été virale. Amalgames, idées erronées, manipulations médiatiques occupent depuis le devant de la scène. La façon dont les médias appréhendent la vie, mais également la manière dont les musulmanes se vêtent, pose question à toute personne n’étant pas de confession musulmane. Le mode de vie islamique est donc, de facto, une source d’interrogations autant pour le regard que pour l’esprit, et de réactions pas toujours tendres. En Europe, l’islamophobie est particulièrement virulente. Les musulmans européens doivent faire face à des exigences étatiques strictes au cours de leurs études, de leurs carrières ou de certaines activités sociales. Ainsi, la liste des pays islamophobes et discriminatoires envers leurs populations musulmanes présente la France en tête, suivie de près par le Danemark, les Pays-Bas, l’Italie, la Russie et l’Allemagne. La Grande-Bretagne, malgré sa réputation de tolérance, occupe la sixième place. Le trio le moins hostile est formé par l’Espagne, la Belgique et enfin, l’Ukraine. L’ensemble des pays a été jugé selon leur politique interne, l’histoire de chaque pays, leur éventuelle reconnaissance de l’Islam, leur gestion des groupes migrants mais également le comportement des citoyens envers leurs concitoyens musulmans. NEW YORK Le rideau de la porte de la Kaaba exposé au siège de l’ONU, tenue avec la participation du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et du représentant permanent de l’Arabie saoudite auprès des Nations Unies Abdallah Y. Al-Mouallimi. ALLEMAGNE Découverte de la plus ancienne mosquée construite il y a 100 ans. Une équipe d’archéologues a découvert les vestiges de la plus ancienne mosquée d’Allemagne. Le lieu de culte fut construit il y a 100 ans à 60 kilomètres de Berlin dans la ville de Wïndsdorf. La mosquée a été érigée dans un camp de prisonniers de guerre d’Halbmondlager, appelée également le Camp du. croissant de lune, dont une partie était réservée aux soldats musulmans faits prisonniers par les Allemands pendant la Première Guerre mondiale. Les éléments métalliques du dôme en bois, ainsi que des morceaux de verre de couleur bleue et verte ornant les fenêtres de la première mosquée en Allemagne, ont été retrouvés par le Prof. Dr. Reinhard Bernbeck et Prof. Dr. Susan Pollok. La mosquée en bois fut démolie au milieu des années 1920. Elle n’était plus utilisée à cette époque. TURQUIE Pour la première fois dans l’Histoire, une femme voilée entre au gouvernement. C’est une première dans l’histoire de la Turquie, Mme Aysen Gürcan, musulmane et voilée, a été nommée ministre dans un gouvernement intérimaire qui conduira le pays à des élections législatives anticipées le 1er novembre. Cette mère de trois enfants qui enseignait à l’Université du commerce d’Istanbul est devenue, vendredi, ministre de la Famille et des Politiques sociales. Mme Aysen Gürcan est aussi Page 12 L’Autre Regard - 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 ' Monde musulman membre du conseil d’administration d’une fondation d’inspiration islamique. CONVERTI À L’ISLAM La Bible l’a poussé vers le Saint Coran La semaine dernière, nous évoquions la conversion à l’Islam de Nicole Queen, une Américaine anciennement catholique. Cette sœur a embrassé l’Islam après avoir visionné des vidéos concernant l’Islam. Aujourd’hui, nous vous parlons d’Issa, un frère converti après avoir constaté que l’Islam proposait « un code de conduite parfait ». Interviewé, ce frère explique qu’il s’est converti avant tout car l’Islam représentait une suite logique à son cheminement vers la Vérité. Alors qu’il était de confession catholique, Issa s’est intéressé à l’Islam en observant la nature et l’environnement. C’est ainsi qu’il explique qu’en observant autour de lui, il a pu « voir que tout avait un code de conduite parfait, tout avait un ensemble de règles à suivre ; les plantes, les animaux, et même l’évolution, tout suivait un cours vraiment précis ». C’est à partir de ce constat que Issa s’est intéressé à la religion se disant qu’elle lui donnerait son code de conduite, comme celui des plantes ou des animaux. C’est alors qu’il a remarqué de grandes similitudes entre christianisme et Islam, particulièrement au niveau du « code de conduite » : avoir un bon comportement, faire l’aumône, etc. Cela dit, Issa ne trouvait aucune contradiction dans le Coran, contrairement à la Bible. Au-delà de cela, ce frère a trouvé dans le Coran ce qu’il n’y avait pas dans la Bible, à savoir la science. C’est en ce sens qu’il a affirmé : « dans le Coran, l’aspect le plus fascinant pour moi était les progrès scientifiques ». Le frère Issa a donc cheminé ainsi vers l’Islam, en lisant, en puisant dans les livres et en se questionnant toujours davantage. Il était pris d’une soif de savoir que seul l’Islam a su combler. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a confié : « l’Islam répondait à la soif que je ressentais ». Il explique également que paradoxalement, c’est la Bible qui l’a poussé à s’intéresser à l’Islam. En effet, la Bible ne répondant pas à ses questions, Issa s’est plongé dans le Coran pour ne plus en ressortir, machaAllah. « JESUS M’A GUIDE VERS L’ISLAM » Emmanuel Adebayor, footballeur international togolais qui évolue au poste d’attaquant à Tottenham Hotspur, a choisi, il y a quelques semaines, d’embrasser l’islam. Récemment, interviewé par le quotidien The Herald, il explique plus précisément son choix pour l’islam alors qu’il était pourtant un fervent chrétien. Il évoque les similitudes entre le christianisme et l’islam, mais surtout le Prophète Jésus, une figure qui a été décisive dans sa réflexion pour franchir le pas de la conversion. « J’ai 13 raisons valables sur pourquoi et comment les musulmans sont comme Jésus, et suivent ses pas plus que ce que la plupart des chrétiens croient », affirme-t-il au journaliste de The Herald. En citant des références précises, le joueur développe ainsi 13 points similaires entre la vie de Jésus telle évoquée dans le Coran, et dans les textes bibliques. Ainsi, il rappelle que Jésus a invité à croire en Un Dieu Unique (« Deutéronome 6:4, Marc 12:29 »), tout comme les musulmans croient en un Seul Dieu. Le joueur rappelle aussi que Jésus et d'autres prophètes de la Bible priaient en posant leur front sur le sol (Matthieu 26:39). Les musulmans prient de même (verset 3:43). Le footballeur cite d’autres points de la vie de Jésus comme son exhortation à suivre les autres Prophètes, sa circoncision, mais aussi sa non-consommation du porc, le jeûne de 40 jours qu’il effectuait. Toutes ces similitudes avec le Coran, et la pratique des musulmans ne pouvaient laisser le footballeur indifférent. Source : ajib.fr INFORMATIQUE / BUSINESS - FORMATION - CREATION DE SITE - CONSEIL - AUDIT - SECRETARIAT PUBLIC Formation intense en informatique répartie en Modules (M) : M1 ; M2 ; M3 ; M4 Cel : 7 030390 El : 70303901/78176228/7662591 E-mail : oalmalick@gmail.com Modules Coût à l'atelier Coût en déplacement Durée / heure M1 : initiation de Base, maîtrise du clavier, internet 0003 FCFA 20,000 FCFA 15 h (15 jours max) M2 : base bureautique (Word, Excel, Internet) 15,000 FCFA 30 h (max 30 jours) M3 : base bureautique, PowerPoint ou Publisher 40,000 FCFA 45 h (max 60 jours) Formation approfondie > 500 FCFA 60 h (60 jours max) L’Autre Regard - 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 Page 13 Enjeu Ananas - Goyave - Gingembre - Bissap - Mangue - Ananas-passion - Tamarin Promo en cours dans nos alimentations partenaires : - ETS KONIKOBO ET FRÈRES - IINOP AFRICA - LE WAP-J T - COGETMOF - LE PRIVILÈGE - FASO MARKET - SONACZOF - REND WEJIDE - PRIX NOM R - LA SURFACE - FREE MARKET - ALIMENTATION BIENVENUE - ETS DR AFVIAIME - IHAMOAYA - NAOFAL - ALIMENTATION KO FM O JW - ALIMENTATION LA JW ÈF-J AG È R E - ALIMENTATION E.ZAIMJWA Contact : 70 50 93 76 07 71 T-Q DE LA BONNE NOUVELLE POUR LES CANDIDATS À LA MECQUE ! 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De nos jours, le mariage qui sous-entend l’union sacrée des cœurs et des familles tend à disparaître. Le mariage à la Mosquée, à l’Église ou à la La mairie est en passe de devenir une denrée rare. Ce qui est à la mode, ce sont les unions libres, les concubinages encore appelés mariages sans lendemains. Mohammed Zabré et Sawda Nassa ont décidé de ne pas emprunter cette voie périlleuse. Ils ont décidé de suivre la voie du prophète SAW en mettant chaque chose à sa place. Ainsi Idrissa Nassa, le PDG de Coris Bank International, a accepté de donner la main de sa fille Sawda à la famille Zabré. La cérémonie a eu lieu au domicile des Nassa en présence de nombreux dignitaires religieux. C’était le 8 août dernier. Tous les grands Cheiks étaient à ce mariage ou étaient représentés. El Hadj Mahmoudou Bandé, Abou-Bacar Kassoum Sana, le grand Imam, Imam Tiégo Tiemtoré, El Hadj Adama Nikiema, président du Mouvement sunnite et président du présidium de la FAIB. Tout a été mis en œuvre par les deux familles pour que ce mariage soit celui des grands jours. Rien n’a été omis. Rarement un mariage n’a réuni autant de sommités religieuses. Rarement un mariage n’a réuni autant de... monde. Malgré la grande pluie de ce jour, signe sans doute de bénédiction, tout s’est passé à merveille. Comme d’habitude, le chansonnier, Issaka Soré, a revisité son back à disque pour tenir le public en haleine. La cérémonie en elle-même a commencé aux environs de 16h30. Le président du Comité d’organisation, Abd Hamid Zoungrana, a introduit le chronogramme avant de passer la main à l’Imam Nébié, le maître de cérémonie. L’honneur est revenu à l’Imam Tiégo Tiem-toré de faire un rappel sur la responsabilité du couple. Il n’a pas manqué de relever la nécessité pour les conjoints de cultiver la compréhension mutuelle, d’avoir pour boussole le Coran et la Sunna. Des valeurs comme le pardon, l’entente, la tolérance ont été recommandées aux deux tourtereaux mais plus au chef de famille qui a prêté une oreille attentive aux conseils de l’Imam. Après ce rappel, bref mais plein d’enseignement, place à la célébration. La lecture du sermon du mariage a été effectuée par le grand Imam Aboubacar Kassoum Sana. Il fit un Tout petit rappel sur l’importance d’une telle union, une intervention empreinte de plaisanterie comme il sait d’ailleurs bien le faire. Cheick Mahmoudou Bandé s’inscrivit sur la même dynamique et fit un énorme plaisir à l’assemblée par les invocations et bénédictions à l’endroit des nouveaux mariés. En tous cas, tout a été mis en œuvre pour que ce mariage soit à la hauteur de la famille Nassa. Le président du comité d’organisation, Abdoul Hamid Zoungrana, a pris la parole au nom de la famille pour dire un grand merci à l’assemblée : « Mes propos sont des remerciements à l’endroit de tout ce beau monde, venu soutenir la famille Nassa. Au nom de cette dernière, des vives salutations et reconnaissances en ce moment de joie et de bonheur sont adressées aux collaborateurs de PDG Nassa, notamment le cercle des affaires au nom de son président El Hadj Sawadogo Mahamadi dit Khadafi, les grands et petits commerçants. Nous adressons notre reconnaissance et nos remerciements aux autorités de la transition, le... » Président Michel Kafando et le gouvernement, aux personnalités musulmanes au plus. Suite de la page 15 L’Autre Regard - 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 Page 15 Coin du bonheur ; PDG de Coris Bank Internationale. Louanges à Allah et salut sur le prophète, mes impressions sont bonnes puisque nous sommes vraiment heureux et satisfaits de cette célébration au vu de la présence des personnes illustres qui ont pris part à la cérémonie, notamment les personnalités, les premiers responsables des musulmans de notre pays et également nos collaborateurs et connaissances. Je ne saurai quoi dire, si ce n’est de les remercier ainsi que tous ceux qui sont venus nous assister de part et d’autre. J’implore Allah le Tout-Puissant pour la bénédiction de ce mariage afin que le nouveau couple ait un foyer exemplaire et digne de ce nom. En tous cas, c’est avec un cœur plein de joie que j’ai constaté la présence des plus hautes autorités politiques et islamiques de notre pays. Et le monde des affaires. Beaucoup de Secteurs sont représentés ici, les commerçants, fonctionnaires, collaborateurs et bien d’autres personnes. Je ne peux que les remercier tous, qu’Allah leur donne longue vie et accorde à chacun des centuples. Haut lieu, le grand Imam de Ouagadougou, le président du Mouvement Sunnite, le président de la communauté musulmane, El Hadj Mahmoudou Bandé et les Imams de l’AEEMB-CERFI, sans ignorer tous les autres Cheicks et Imams à l'instar du représentant du Cheick Maiga de Ramatoulaye et du Cheick Doucouré. Et de tous ceux dont les noms ne sont pas prononcés, qu'Allah les rende aux centuples. Par Arounan GUIGMA Cheick Abd Hamid Zoungrana. C’est de rendre grâce à Allah pour la réussite de cette cérémonie. Ce n’est toujours pas facile de réussir une cérémonie d’une telle envergure. Mais avec le soutien d’Allah, chacun a trouvé son compte et aucun incident n’a été signalé. C’est dire que tout nouveau couple doit s’astreindre à cultiver le pardon et la compréhension, c’est à cela qu’ils pourront vivre mieux. heureux dans le foyer. Puisse Allah les bénir. Page 16 L’Autre Regard - 030 du 05 septembre au 05 octobre 2015 Numéro 30 Nombre de pages 16 -- id 10562 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10562 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Id de collection 2203 Id du média 10582 Fichier média https://islam.zmo.de/files/original/b326acffbaf0fbd97ae4e9d8b87e4c731d81dea8.pdf Titre L'Autre Regard #28 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/939 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/947 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/960 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/980 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/177 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/180 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1125 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/60 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1144 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/29 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1179 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1180 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1181 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/569 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/571 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/572 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/578 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/582 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/81 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/85 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/87 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/89 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/12891 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2203 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2015-07-05 Identifiant iwac-issue-0000166 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel d'information islamique Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/284 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/304 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/311 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/321 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/336 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/377 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/329 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/387 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/407 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/327 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/319 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/443 Contenu Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Prix : 300 FCFA Mensuel d’information islamique N° 028 du 05 juillet au 05 août 2015 1er CONGRÈS DE LA FAIB La lourde mission du Cheikh Sidi Mohammed Koné « MUSULMANS ET NON RESPECT DU TEMPS » Ancré dans L'ISLAM ET LA PAIX IMAM KHALIDOU CHEICK MAIGA L’analyse profonde du Dr Ahmad Savadogo Nous devons refonder notre politique de la FAIB. L’histoire de la Tidiania au Burkina et de Rahmatoulaye RAMADAN À GAZA Ils escaladent le mur pour la prière du vendredi à Al Aqsa. Le ramadan au pays où il ne fait jamais nuit. 1er CONGRÈS DE LA FAIB La lourde mission du Cheikh Sidi Mohammed Koné Ouf ! dira-t-on, après ce 1er Congrès de la Fédération des associations islamiques du Burkina. Toujours reporté, mais jamais annulé, il avait été annoncé comme le Congrès de tous les défis. Non seulement sur le plan organisationnel mais en termes de résolutions réalistes et réalisables. prendre pour le rayonnement de cette grande communauté des musulmans. À l’arrivée, il faut tout de suite saluer les efforts et la force de conviction de tous ceux qui ont œuvré pour que le Congrès ait lieu. Il fallait, vraiment, une bonne dose de conviction. Mais qu’en est-il des attentes de la communauté ? Est-ce que ce Congrès, premier du genre, est à même de redorer le blason des musulmans dans la sphère nationale, régler du même coup leurs innombrables problèmes aussi divers et diversifiés et trouver réponse à tous leurs questionnements ? Il faut être dupe pour le croire. Alors, c’est dire donc qu’il ne sert plus d’ergoter sur ce qui aurait pu ou aurait dû être fait. Ce n’est plus également l’époque de désigner tel ou tel autre coupable de tel ou tel forfait. L’heure est véritablement celle d’une réflexion en profondeur à même de pouvoir faire de la FAIB, ce que tous les musulmans, soucieux de la communauté, veulent qu’elle soit. Ce congrès, pour le moins qu’on puisse dire, a permis d’engranger quelques Acquis. Le plus significatif à notre sens, c’est d’avoir désigné un secrétaire général, aussi technocrate et fin connaisseur des enjeux de la Communauté. La nomination d’El Hadj Sidi Mohammed Koné, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est une chose à saluer. L’homme a du pain sur la planche. Cela est évident. Mais il a également les moyens de sa politique. Il lui incombe, d’entrée de jeu, de s’attaquer immédiatement aux défis de fonctionnement des commissions de la Fédération. Il semble que c’est l’une des plaies du bureau antérieur. De la kyrielle des commissions, très peu ont mouillé le maillot. Le reste n’était qu’un habillage institutionnel. Après dix ans d’existence, on ne saurait encore permettre de telles tergiversations. Des membres qui veulent travailler, il n’en manque pas au sein de cette communauté, forte de sa jeunesse. Qu’il soit mis dans ces commissions, c’est un vœu, des personnes dynamiques, hautement conscientes de la nécessité d’agir ensemble pour le bien de tous. Et qu’ils ne soient pas... Permis, aux pêcheurs en eaux troubles, malheureusement il n’en manque pas, de conduire la FAIB à des lendemains incertains. Oui, les musulmans peuvent travailler ensemble. Et plusieurs occasions l’ont déjà démontré. Alors que finisse cette fuite en avant de certains frères en manque de perspective, qui tombent à bras raccourcis sur la désunion des musulmans qu’ils érigent en alibi pour justifier leur inertie. La Communauté musulmane a des défis énormes à relever. Ce n’est plus le lieu de se casser les tympans avec les mêmes rengaines. Elles sont connues de tous. Sur tous les plans, économique, infrastructurel, éducatif, politique, le terrain est encore vierge et n’attend qu’à être exploité. Et aujourd’hui plus qu’hier, la jeunesse musulmane est éveillée. Elle a joué un rôle actif à l’avènement de l’insurrection populaire. Cette jeunesse est encore plus exigeante que la jeunesse d’hier. C’est une jeunesse, malheureusement ou heureusement, qui n’a pas sa langue dans sa poche. Elle ne fait pas sienne la sagesse. selon laquelle le linge sale se lave à la maison. Au soir de l’ancien bureau, on a pu voir comment cette jeunesse a remis publiquement en cause le rapport d’activités de la fédération. Les nouveaux responsables de la FAIB devront en tenir compte. La solution, ce n’est certainement pas le black-out. Nous pensons plutôt que c’est en associant cette jeunesse dans les prises de décision, en lui donnant la parole, en la mettant face aux réalités qu’elle se rendra à l’évidence de la délicatesse de la situation et pourra se faire une idée de ce dont il en est réellement. La balle est donc dans le camp de la FAIB. Nous rêvons d’une FAIB agissante et non d’une FAIB amorphe. Nous rêvons d’une FAIB qui se réconcilie avec les musulmans et en laquelle tous les musulmans se reconnaissent. Nous espérons que la FAIB du Cheikh Sidi Mohammed Koné sera cette FAIB qui pourra aplanir les divergences des musulmans sur les points d’intérêt commun. Une FAIB qui saura transformer le nombre des musulmans en un atout pour relever les Innombrables défis actuels de la communauté. Cette FAIB est bien possible. « Allah ne change pas la situation d’un peuple tant que celui-ci ne change pas ce qu’il y a en lui ». Et le changement, c’est bien possible. Bon vent à la FAIB et puisse Allah insuffler aux nouveaux membres l’amour de la religion d’Allah et l’amour de la communauté des musulmans. Par Mohammed Djamily Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 [ Prix : 300 F CFA RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF N° ISSN 2424-7308 Siège social : Ouagadougou Secteur 10-01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Tél. : 76 00 73 34 Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 Dessinons l’avenir ensemble ! Page 2 L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Culture LA NUIT DU DESTIN Signification et contenu La Nuit d’Al-Qadr se trouve dans les dix dernières nuits impaires du mois de Ramadan (c’est-à-dire 21ème, 23ème, 25ème, 27ème ou 29ème). Cependant, les savants diffèrent quant à savoir si elle coïncide avec la même de ces nuits impaires chaque année ou si elle change à une nuit impaire différente d’année en année. Ci-dessous, nous vous présentons les avis de deux de nos grands savants, Muhammad Ibn Sâlih Al-’Uthaymîn et Muhammad Nâsirud-Din Al-Albâni (qu’Allah leur fasse miséricorde). La nuit d’Al-Qadr est à date fixe. La meilleure nuit du mois de Ramadan est la nuit d’Al-Qadr, selon la parole du Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) : « Qui veille en prière la Nuit d’Al-Qadr avec une foi sincère et en cherchant la récompense, tous ses péchés... » passés lui seront pardonnés.» [1] Elle se trouve dans la vingt-septième nuit du mois de Ramadan selon l’avis le plus fort. Une majorité de hadiths le montrent, parmi eux le hadith d’Ibn Zurr Hubaysh qui a dit : « J’ai entendu Ubay ibn Ka’ab (qu’Allah l’agrée) dire quand on lui a rapporté qu’Abdullah Ibn Mas’ûd (qu’Allah l’agrée) a dit : « Celui qui accomplit la prière de nuit (chaque nuit) pendant l’année trouvera la nuit d’Al-Qadr. Il (Ubay ibn Ka’ab) a dit : « Qu’Allah lui fasse miséricorde, son intention était que les gens ne deviennent pas paresseux et ne comptent pas seulement [sur une nuit]. Par Celui en dehors de Qui il n’y a pas de divinité digne d’adoration, c’est en effet pendant le mois de Ramadan. Et par Allah je sais dans quelle nuit elle se trouve. C’est la nuit que le Messager d’Allah (Prière et salut d’Allah sur lui) nous a ordonné de passer en prière. C’est la vingt-septième nuit. Elle se reconnaît au fait que le soleil se lève le matin en brillant sans rayons. » La nuit d’Al-Qadr doit être Recherchée dans les 10 dernières nuits. La nuit d’Al-Qadr est dans les dix dernières nuits du mois de Ramadan, selon la parole du Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) : « Cherchez la Nuit d’Al-Qadr dans les dix dernières nuits de Ramadan. » [Al-Bukhârî et Muslim] Elle se trouve dans une des nuits impaires plus probablement que dans les autres nuits (paires), selon la parole du Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) : « Cherchez la nuit d’Al-Qadr dans les nuits impaires des dix dernières nuits de Ramadan. » [Al-Bukhârî] Elle est plus proche des sept dernières nuits, selon le hadith d’Ibn ‘Umar (qu’Allah l’agrée) : « Quelques hommes parmi les Compagnons du Messager d’Allah ont vu la nuit d’Al-Qadr en rêve pendant les sept dernières nuits (de Ramadan). Donc, le Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) a dit : « Je vois que tous vos rêves s’accordent pour qu’elle (la nuit d’Al-Qadr) soit dans les sept dernières nuits. Ainsi quiconque veut la chercher, qu’il la cherche dans les sept dernières nuits. » Selon un hadith rapporté par Muslim, Ibn ‘Umar (qu’Allah l’agrée) a dit que le Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) a dit : « Cherchez-la dans les dix dernières nuits. Mais si l’un d’entre vous faiblit ou en est incapable, qu’il ne laisse pas les sept (dernières) nuits. » Parmi les nuits impaires dans les sept dernières nuits, elle est plus proche de la vingt-septième nuit en raison du hadith d’Ubay ibn Ka’ab (qu’Allah l’agrée) qui a dit : « Par Allah, je sais dans quelle nuit elle se trouve. C’est la nuit que le messager d’Allah (Prière et salut d’Allah sur lui) nous a ordonné de passer en prière. C’est la vingt-septième nuit. » [Muslim] La nuit d’Al-Qadr ne coïncide pas à une nuit précise chaque année, mais plutôt, elle change constamment. Ainsi, une année, elle pourrait se trouver la vingt-septième nuit par exemple, et une autre année, elle pourrait se trouver la vingt-cinquième nuit, selon la volonté d’Allah et Sa sagesse. Ce qui nous fait dire cela est la parole du Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui). sur lui) : « Cherchez-la (c’est-à-dire la nuit d’Al-Qadr) lorsqu’il reste neuf nuits, lorsqu’il reste sept nuits, ou lorsqu’il reste cinq nuits (c’est-à-dire respectivement les 21ème, 23ème, 25ème, 27ème ou 29ème nuits). » Al-Hâfizh Ibn Hajr a dit dans Fath-ul-Bari : « L’avis le plus fort est qu’elle se trouve dans une nuit impaire des dix dernières nuits et qu’elle change chaque année. » Allah n’a pas révélé la connaissance de son moment précis à Ses serviteurs par miséricorde pour eux, pour qu’ils cherchent à augmenter leurs bonnes actions en la recherchant dans ces nuits honorables, en priant, en faisant du dhikr et en L’invoquant. Ainsi, ils augmentent leurs bonnes œuvres et cherchent à se rapprocher d’Allah et à obtenir Sa récompense. Il ne leur a pas révélé pour distinguer ceux qui parmi eux luttent et font des efforts, de ceux qui sont paresseux et négligents, afin que celui qui lutte constamment pour quelque chose se manifeste dans sa recherche et se donne de la peine dans sa recherche et dans. son accomplissement. Il se peut qu’Allah révèle sa date à certains de Ses serviteurs par des signes qu’ils peuvent voir, de même que le Prophète (Prière et salut d’Allah sur lui) a vu le signe qu’il serait prosterné dans la boue le matin suivant. Il a plu cette nuit-là et il a prié le lendemain matin la prière du Fajr dans la boue. Rassemblés par MD Auteur : Les imams Al-Albâni et Ibn Al-’Uthaymîn RETRAITE PIEUSE OU LE I’TIKAH Le sens profond d’un acte Les 10 derniers jours du mois de Ramadan représentaient pour le Prophète et ses Compagnons une occasion privilégiée de se consacrer entièrement à l’adoration de Dieu, de se repentir, de se rapprocher de Lui, et de l’implorer afin qu’il concrétise leurs aspirations les plus chères. Cette adoration représente d’ailleurs une pratique prophétique hautement recommandée, sunna mouakkada. Dans nos sociétés, où il n’est pas aisé d’opérer une retraite totale par rapport à son environnement, en s’isolant dans une des mosquées qui ouvrent leurs portes jour et nuit pendant. Cette période bénie, il est important de se demander comment ne pas passer à côté d’une telle adoration qui permettrait à l’être de se recentrer sur l’essentiel en opérant une rupture avec le monde qui l’entoure. Cette rupture, même si elle ne s’opère pas en s’astreignant rigoureusement à une retraite dans un lieu déterminé, peut s’opérer intérieurement. D’ailleurs, le sens profond de l’Irtikâf est de chercher à détacher son cœur et son esprit de toute autre préoccupation que Dieu et d’orienter continuellement tout son être vers la direction de la Qibla. L’intention et la volonté ferme de s’extirper d’un environnement physique, visuel, sonore, qui sans cesse assaille notre être intérieur et nos sens, est une manière de concrétiser les objectifs de la retraite même si les circonstances nous empêchent d’être physiquement dans une mosquée. Rappelons qu’un des principes qui fonde la jurisprudence islamique consiste à s’efforcer de réaliser une chose, tant que faire se peut, même s’il est impossible de la. concrétiser entièrement. Le Messager de Dieu, évoquant les catégories de gens qui auront le privilège d’être sous l’ombre de Dieu le jour du jugement dernier, a cité la personne dont le cœur est attaché aux mosquées. Il a parlé du cœur et non du corps qui, selon les circonstances (maladie, voyage, activité professionnelle, obligations familiales, etc.) peut être contraint à être séparé des lieux de culte. Il a aussi précisé que toute la terre était pour chaque musulman, et ceci représente un privilège accordé à sa seule communauté, un lieu de prière. Se construire intérieurement et symboliquement un lieu de retraite revient à vivre pleinement celle-ci si l’être tout entier cherche à se détacher. Suite Page 4 L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Page 3 Culture Suite de la page 3 durant cette période de toute préoccupation futile, de tout ce qui empêche le cœur et l’esprit d’opérer une véritable rupture avec le monde environnant. Certes le Prophète, comme nous l’enseigne notre mère Aïcha, Redoublait d’effort la dernière décade de ce mois béni, notamment parce qu’elle comporte la nuit du destin ou de la valeur, au cours de laquelle Dieu décrète pour chaque âme, pour l’année à venir, son espérance, sa subsistance, etc. (sourate 44, verset 4). Mais en réalité, il vivait toujours dans cet état de proximité de Dieu, dans la recherche continue de Son agrément, que ce soit pendant ou en dehors de ce mois. Elle rapporte que le Messager de Dieu, durant la nuit, ne priait pas plus de onze unités de prières, que ce soit pendant le mois de Ramadan ou en dehors de celui-ci. Cette rupture qui est une aspiration qui doit habiter l’esprit de tout musulman est en réalité un moyen de s’exercer à être notre vie durant dans cet état de retraite vis-à-vis d’un environnement qui nous accapare, qui occupe notre esprit. La rupture, chez les élus de Dieu, à commencer par ses Messagers, est un état permanent. Dieu ordonne au Prophète de s’astreindre à une présence continue, à ne jamais rompre cet état de présence à Lui. (sourate 18, verset 24) qui est l’unique voie pour vivre une véritable paix intérieure, synonyme de remise confiante à Dieu en toute chose. Dieu a gratifié et élu les Gens de la Caverne, qui ont vécu plus de 300 ans retirés du monde, en les préservant d’une société hostile à la foi qu’ils portaient. Cette retraite bien physique était pourtant d’abord une action du cœur désirant vivre en intimité avec l’Être suprême. C’est ainsi que Dieu a concrétisé leurs plus hautes aspirations en les gratifiant de cette présence permanente du cœur (sourate 18, verset 14). Telle est la signification profonde du terme arabe Ribat. Chercher à vivre cette communion du cœur consiste en somme à suivre les pas de nos prédécesseurs et les dix derniers jours du Ramadan sont un moment propice à l’exercice de l’ego à une discipline à laquelle il n’est pas forcément habitué au cours de l’année. Cette période représente un moment idéal pour s’exercer à vivre cette quête permanente d’excellence, qui caractérise de manière intemporelle les. êtres élus par Dieu. RUPTURE COMMUNE Le Mouvement sunnite, un bel exemple à suivre Ils sont nombreux à attendre l’heure de la rupture du jeûne pour se rendre à la grande Mosquée Sunnite de Zangouétin. Même avec zéro franc dans la poche, on est sûr de pouvoir rompre dignement son jeûne. Nous y avons fait un tour pour voir comment l’association arrive à relever ce défi depuis 5 ans. Il était 18h quand nous arrivions ce lundi 22 juin à la grande mosquée de Zangouétin. Comme nous, beaucoup de fidèles convergeaient vers ce lieu de culte. Déjà, nous apercevons un groupe de jeunes et de personnes d’âge mûr, habillés en uniformes, en plein travail. Les uns, à la va-vite, étalaient des nattes. Les autres apportaient, qui des dattes, qui des boissons locales, notamment le zom-koom, le bissap, qu’ils alignaient sur les nattes en petits groupes. Ce groupe de jeunes, sous la conduite d’El Hadj Issaka Ka-boré, semblait maîtriser son affaire. Quoi de plus normal, puisque cette activité a débuté en 2010 et a lieu tous les 30. jours du Ramadan. Nous sommes financés par des bonnes volontés. Les ruptures communes organisées par le Mouvement sunnite constituent une preuve, si besoin en était, que « le nombre des musulmans est une force ». « Depuis la première année jusqu’à nos jours, des bonnes volontés n’hésitent pas à accompagner le projet de rupture avec des investissements de toutes natures », s’est réjoui le coordonnateur du programme de la rupture commune. À un mois du Ramadan, la mosquée lance un appel à toutes les bonnes volontés pour réussir les ruptures communes. Les fidèles, soucieux de la récompense auprès d’Allah, envoient des dons de tout genre : des dattes, des sacs de riz, des fruits, et bien entendu des espèces sonnantes et trébuchantes, étant donné que l’argent est le nerf de la guerre. La rupture comporte deux phases. Il y a l’heure de la rupture proprement dite. Quand il est l’heure, les fidèles se mettent en groupes autour des nattes. Là, il leur est servi à chacun au moins un sachet d’eau, des dattes, des fruits, des jus. Puis on suspend pour accomplir la prière de maghrib. Après la prière, les groupes se reconstituent pour le plat central. C’est un vrai petit monde qui se constitue. Et leur nombre se chiffre à des centaines. Là, en fonction des jours, le menu varie bien naturellement. Le jour de notre passage, il y avait au menu de la soupe et du riz. Tout cela, pour mettre en pratique le hadith du prophète Mohammed (SAW) qui incite au partage durant ce mois béni. « Nous voulons mettre en pratique ce hadith qui dit que celui qui donne de quoi rompre à un jeûneur, Dieu procure à cette personne les mérites du jeûneur. » En plus de cela, le Mouvement sunnite veut aider ceux qui n’ont pas de quoi rompre leur jeûne à pouvoir le faire. « C’est aussi une manière d’inciter les gens au partage. Notre souhait est que cela puisse être répercuté dans toutes les mosquées afin que partout les gens puissent rompre leur jeûne en toute quiétude », a ajouté El Hadj Issaka Kaboré. L’occasion a été bonne pour remercier tous ceux qui ont cru. En ce projet et qui y contribuent chaque année. Vivement, que cette action fasse tache d’huile dans toutes les grandes mosquées. Puisse Allah apporter son soutien afin que ce projet perdure dans le temps. Et bravo au Mouvement sunnite. A. Rachid Junior Page 4 L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Culture FAIB-NOUVEAU Faire de la communication, un outil précieux La bataille de l’information est ouverte depuis belle lurette et elle ne fait que s’empirer. Aujourd’hui, plus qu’hier, la communication occupe la Une de tous les projets, qu’ils soient à l’échelle nationale ou internationale, qu’ils visent la dissémination du mal ou la diffusion du bien. Le traitement de l’information et son contrôle sont en vogue dans les États les plus industrialisés ou les plus puissants du monde. Izvestia Russe, BBG American (Broadcasting Board of Governors), Voice of America (VOA), RFI, Al Jazeera. À l’échelle nationale, également, on a pu constater le pouvoir des médias par moment. Sous cet angle, certaines Communautés religieuses se sont appropriées le pouvoir des médias et cela n’a fait qu’augmenter leur cote de popularité. Qu’en est-il de nous, musulmans ? Pour répondre à cette question, pas besoin de passer par quatre chemins. La question de la communication est encore un terrain vierge que la FAIB doit explorer à fond. Parce que le pouvoir des médias est bien réel et au-delà de ce qu’on peut imaginer. Quand les Américains ont pris conscience de ce qu’ils qualifient de désinformation de la part des Russes avec leur média prolifique Izvestia sur une toute autre lecture de la crise ukrainienne, ils ont renforcé les capacités de Radio Free basée en République tchèque et financée par le budget fédéral américain, sous un nouveau programme intitulé Digital Media Department (Digim), comme le confie l’un des responsables. Ce dernier a affirmé avoir rassemblé les spécialistes des réseaux sociaux afin de « résister à la désinformation dans la sphère médiatique russe, à l’aide des réseaux sociaux, en particulier. Facebook, Twitter, Vkontakte et Odnoklassniki (réseaux russes). C’est un projet qui est pris en charge par le financement de l’agence fédérale américaine BBG. Les puissances du moment ont compris que l’avenir se joue dans les médias, les vraies batailles se mènent et se gagnent à travers l’information. Quand l’Iran a lancé la puissante Chaîne d’Al-Manar de la République Islamique de l’Iran, les Saoudiens ont, à leur tour, lancé Al Arabia pour contrecarrer l’avancée de l’idéologie chiite. La communication est d’un grand apport et demeure incontournable ; et cela, beaucoup l’ont compris. Daech ne dira pas le contraire. À son avènement, le groupe État islamique a assis sa notoriété en usant fortement de la contribution des médias. Il a, à cet effet, recruté les meilleurs en la matière. Ils usent des moyens les plus sophistiqués en matière d’information pour se faire entendre. Et effectivement, il est entendu par tous, à tous les endroits du globe. Bref. La FAIB qui vient de sortir de son premier congrès doit mettre la communication au cœur de ses activités. Le premier bureau a péché en la matière. Non seulement, il ne communiquait pas lui-même, mais en plus, même quand on prend l’initiative, c’est la croix et la bannière pour avoir l’information. Communiquer aujourd’hui permet d’apaiser les tensions. C’est la preuve parmi tant d’autres qu’une organisation vit et qu’elle est à la page. Il faut saluer de passage le fait que certaines associations islamiques soient sur la toile, comme le CERFI, le Mouvement sunnite. Mais à une échelle plus importante, il faut que la FAIB entre dans la danse. Avec notre nombre, plus de 62% de la population, il faut bien que notre association de référence puisse nous donner la conduite à tenir face aux situations qui se présentent à nous. Cela est la preuve d’une unité d’action, comme d’autres l’ont si bien compris. La communication, c’est un moyen de prévention de tensions sociales. Elle éteint les rumeurs qui sont sans aucun doute nocives pour une association comme la FAIB. Le développement du volet communication comporte aussi bien le fait d’avoir ses propres moyens de communication que de savoir utiliser à bon escient ceux qui sont déjà là. À ce niveau, le constat est amer. C’est vraiment regrettable de constater que les médias dits islamiques ou ceux proches des musulmans n’ont pas la primeur de l’information, même quand elle est distillée. Ou encore qu’il n’y ait pas une politique claire de valorisation de nos actions et de nos hommes religieux. On peut avancer l’argumentaire que lesdits médias sont encore à l’état embryonnaire par rapport aux autres. Mais il y a aussi que c’est de la responsabilité de la communauté de travailler à faire hisser ces médias au rang des autres. Ce qui n’est pas chose impossible. Le paradoxe est que les musulmans, quand communiquer devient un impératif, sont prêts à verser des sommes colossales aux autres médias, mais exigent la gratuité pour ce qui est de leurs propres médias. Comment dé- Calendrier de lecture du Coran durant le Ramadan 20 Ramadan 39-40 Souiate 27, V. JO jusqu'à Sauste 29, V. 45 21 Ramadan 41-42 Souiate 29, V. 40 jusqu’à Sauste 33, V. 30 22 Ramadan 43-44 Souiate 33, V. 31 jusqu’à Sauste 36, V. 27 23 Ramadan 45-46 Souiate 30, V. 28 jusqu’à Sauste 39, V. 31 24 Ramadan 47-48 Souiate 39, V. 32 jusqu’à Sauste 41, V. 46 25 Ramadan 49-50 Souiate 41, V. 47 jusqu’à Sauste 45, V. 37 26 Ramadan 51-52 Souiate 40, V. 1 jusqu’à Sauste 51, V. 30 27 Ramadan 53-54 Souiate 51, V. 31 jusqu’à Sauste 57, V. 29 28 Ramadan 55-56 Souiate 58, V. 1 jusqu’à Sauste 66, V. 12 29 Ramadan 57-58 Souiate 07, V. 1 jusqu’à Sauste 77, V. 50 30 Ramadan 59-60 Souiate 78, V. 1 jusqu’à Sauste 114, V. 6 Développer de véritables médias islamiques avec de telles pratiques ? Les médias islamiques sont véritablement à l’image de la communauté. Il manque cette appropriation collective, cette synergie d’action indispensable. En tout cas, la communication, c’est un peu comme la politique. Si on refuse d’en faire usage, c’est elle qui va nous faire, pour parler de façon vulgaire. Heureusement, la FAIB nouveau style dit avoir. intégré cette donnée. Mais la réalité va-t-elle transcender les déclarations d’intention ? La rédaction L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Page 5 Débat du mois L’ISLAM ET LA PAIX DANS LE MONDE L’analyse profonde du Dr Ahmad Savadogo Le Dr Ahmad Savadogo, diplômé des universités de Médine et de Riyad, a mis à la disposition de la communauté un livre intitulé « L’Islam et la paix dans le monde ». D’une soixantaine de pages, il a mis en lumière la perception de l’Islam de la paix. À l’occasion des séances de commentaires du Coran, il a présenté cet essai le 2 juillet 2015 à la Mosquée Mussa Roger du quartier Karpala. Le Dr Ahmad Savadogo est l’un des rares éminents savants islamiques du Burkina qui manie, en plus de l’arabe, la langue de Molière. Ce livre qu’il vient de publier en français témoigne de sa maîtrise de cette langue. Et cela est un plus dans le travail islamique qu’il fait. Pourquoi écrire un livre islamique sur la paix ? Il en donne la réponse dès les premières pages du document. L’une des raisons, c’est que « les ennemis de l’Islam ont compris que l'arme la plus redoutable qu’on peut utiliser contre cette religion, c'est de faire des propagandes à son encontre pour ternir son image ». Pour parvenir à cette fin, plusieurs méthodes sont employées. La première, « c’est la musique ». Il cite en exemple le verset 6 de la sourate 31 où Allah dit : « Parmi les gens, il y en a qui achètent des paroles inutiles afin d’égarer les gens de la voie d’Allah ». « Les paroles inutiles » font donc référence à la musique. L’autre méthode : « Depuis le 11 septembre 2001, l’image de notre religion s'est assombrie ». Il fait référence aux mouvements terroristes dits islamiques. Ces mouvements sont utilisés par certaines personnes, plus ou moins bien intentionnées, pour justifier que l’Islam serait une religion de violence, contrairement à la paix d’où elle tire son essence. Face à ce matraquage médiatique, le Dr s’est dit obligé de restituer en quelque sorte la vérité. Pour ce faire, il a bâti son argumentaire autour de quatre chapitres : « L'historique de la paix en Islam ; les bases de la paix en Islam ; les dimensions de la paix en Islam ; la réduction considérable de la violence par l'Islam ». « Le mot paix a commencé depuis la première création avec le nom d’Allah Lui-même, le Paradis et Adam (Que la Paix d’Allah soit sur lui), qui a reçu l’ordre de propager la salâm parmi les anges », a dit le savant. Avant la descente d’Adam et d’Eve sur terre, Allah leur a enseigné la paix en les faisant séjourner au paradis. Le paradis étant le lieu où il n’y a que ce qui plaît à Dieu, cela leur a permis de vivre la paix avant leur descente sur terre. Quand ils furent admis sur la terre, Dieu leur ordonna de se soumettre à Lui et de propager la salâm comme ils l’ont appris auprès des anges. Alors, à travers sa soumission, Adam était appelé à être un musulman. Selon le savant, le mot ISLAM lui-même signifie paix. Ce mot est tiré de trois lettres « SLM » (salama) qui signifie « exempte de tout défaut ». Il signifie aussi un comportement exempt de violence, un environnement sain ... Ainsi, conclut-il, c’est en se soumettant à Allah qu’on acquiert les qualités qui conduisent à la paix. « Les serviteurs du Tout miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur la terre et qui, lorsque les ignorants leur tiennent des propos violents, disent « salâman » « paix », sourate 25 verset 63. Abordant les bases de la paix, le Dr commence en citant des figures qui ont été présentées à la face du monde entier comme étant des parangons de vertu alors qu’elles étaient tout sauf cela car elles sapaient leurs discours de paix par des actes de violence. Il cite par exemple le Général De Gaulle, Georges Bush fils, Barack Obama. Pour lui, la première base de la paix, c’est la science utile, contrairement à d’autres sciences. La deuxième base est la foi. Cette foi qui englobe la croyance en Allah, aux prophètes, aux livres révélés, au jour dernier et au destin. « Ces piliers bien compris et bien ancrés permettent de s... ’autocontrôler pour ne pas enfreindre aux prescriptions divines. Celui qui se garde d’outrepasser les limites fixées par son Seigneur sera un homme de droiture », a dit le Dr. La troisième base, c’est la soumission à Allah. La foi, selon le Dr, est la soumission du cœur. Cette soumission pour être complète, doit s’accompagner de la soumission du corps et des membres. Ces différentes catégories de la soumission engendrent en Islam le respect des cinq piliers. Ensuite, il y a comme base de la paix, la bienveillance « Al ihsâne ». La bienveillance est le degré le plus élevé de la foi qui fait de l’homme un ange sur terre. Sa bienveillance s’étend sur ses semblables, sur les animaux, et sur tous les êtres de la terre. Il devient un homme de paix. La dernière base citée par le Dr, c’est la justice. Le manque conduit nécessairement au manque de paix. Il a cité quelques exemples des peuples victimes de l’injustice qui se sont vengés. actes contraires à la paix. Il y a le cas de la Palestine, les aborigènes d’Australie, les Indiens d’Amérique... Au regard de cela, le Dr pense que : « la paix que nous vivons n'est pas une paix durable. Ni le Conseil de sécurité, ni l’attribution annuelle des prix Nobel de la paix ne peuvent garantir la paix dans un monde gouverné par une communauté internationale fictive qui n’a d'autres soucis que la protection de ses intérêts ». Abordant le chapitre des dimensions de la paix en Islam, l’écrivain dira en avoir dénombré dix. La paix avec Dieu. En cela, le musulman, après avoir acquis les principes de la paix, les applique tout d’abord entre lui et son créateur, Allah. Il y a la paix avec soi-même. « Lorsqu’on est en harmonie avec le Seigneur, il nous met en paix avec nous-mêmes », instruit le Dr. Il y a ensuite la paix avec ses deux parents, avec ses proches parents, avec ses voisins, avec ses concitoyens. Il y a la paix avec les animaux, la paix avec les insectes, la paix avec l’environnement et la paix. avec toute l’humanité. Un bon musulman, selon le Dr, respecte l’autorité publique, il obéit à la hiérarchie. S’il s’agit d’une autorité religieuse, cela est une obligation divine. C’est pourquoi, il est interdit de se rebeller contre l’autorité par des coups d’État, des révoltes... Le musulman ne participe donc pas à des actes tendant à troubler l’ordre public et qui peuvent nuire à la paix et à la cohésion sociale. Et tout recours pour un changement de régime ne peut se faire que si un certain nombre de conditions sont réunies. Avec ces concitoyens, le musulman entretient des rapports de paix. « Le vrai musulman, c'est celui dont les autres sont à l’abri de sa langue et de ses mains ». Le musulman doit contribuer à la construction de sa nation. Il ne doit donc pas participer à des actes de destruction de biens publics. En Islam, la guerre est proscrite entre les humains. Le droit d’attenter à la vie d’autrui est reconnu mais est considérablement restreint. « Le sang du musulman est sacré sauf dans trois... » cas : la loi du talion, l’adultère et le renégat ». L’application de cette réglementation ne doit pas non plus se faire par complaisance. Dans un État islamique, l’Islam reconnaît des droits aux non-musulmans. Ils ont le droit à la liberté de culte et de pensée, à l’équité et à la justice. Le prophète fut un grand homme, un homme de paix et d’amour. Il a été bienveillant et a usé de plein de sagesse envers les ennemis et les détracteurs de l’Islam. Les agressions et humiliations se sont multipliées sur la personne du prophète (psi) et son entourage si bien qu’ils émigrèrent à la cité de Médine. Le prophète a enseigné la non-violence. Il n’a pas apprécié qu’on rétorque au mal par le mal. Comme il l’a si bien dit, il a été envoyé pour apporter la bonne nouvelle en réformant le mauvais caractère des gens. Ainsi donc, le but de l’Islam, c’est de corriger la mauvaise conduite des hommes et non de leur déclarer la guerre. Les musulmans, au temps du prophète, ont enduré la souffrance et les humiliations. Ce n’est Que voyant que leur liberté religieuse était en voie d’être bafouée, l’ordre fut donné aux croyants de se défendre afin de la rétablir. Et même à ce niveau, selon le Dr, le prophète a interdit lors des batailles de toucher aux personnes âgées, à la femme, à l’enfant, aux animaux, aux arbres, d’empoisonner les cours d’eau. Au dernier chapitre, le Dr a développé la thèse selon laquelle l’Islam a contribué à réduire considérablement la violence, contrairement à ce qui se dit. L’Islam n’admet pas l’impérialisme, les colonisations... « Si certains ont usé de la guerre pour imposer leur langue, leurs cultures, l’Islam s’est propagé comme il continue aujourd’hui de le faire, par la paix, le commerce, le bon comportement. Aujourd’hui, des États financent des rebellions au profit de multinationales ou pour instaurer un régime protecteur de leurs intérêts. Des États alimentent le terrorisme pour mieux étendre leur influence et ouvrir des bases militaires. La lutte contre le terrorisme doit commencer par des... Actions tendant à mettre fin à de telles conspirations », dit le Dr. Dans son œuvre, le Dr a fait une analyse profonde des violences imputées à l’Islam. Il a tenté de répondre à la question : qu’est-ce qui justifie les attentats, les enlèvements par des groupes terroristes assimilés aux musulmans ? Premièrement, il y voit la culture occidentale. Cette culture qui a privé l’homme de sa spiritualité et de tout contact avec Dieu, l’a rebellé et l’a rendu violent. Il y a comme cause du terrorisme généralisé, la question de la Palestine. Il y a les « mensonges qui ont conduit à la destruction de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Somalie, de la Libye, de la Bosnie... ». A. RACHID JUNIOR MUSULMANS ET NON RESPECT DU TEMPS Ancré dans les mœurs, c’est une autre plaie de cette communauté : le respect du temps, voire de la parole donnée. Ce qui est curieux, et à la limite, inquiétant, c’est que le respect des engagements est érigé en règle impérative. Ce qui signifie que tout contrevenant s’expose au courroux d’Allah. Combien serons-nous à réussir le test du respect du temps, partant de nos engagements ? Les musulmans aujourd’hui sont « une meilleure communauté » qui donne le mauvais exemple. C’est le triste constat. La qualification coranique de « meilleure communauté suscitée parmi les humains » risque de ne pas trouver sa plénitude dans cette communauté d’aujourd’hui. On en doute. Aujourd’hui, c’est devenu pratiquement une marque de fabrique pour les musulmans de ne jamais respecter les heures de leurs cérémonies. On a toujours fait la remarque. À telle enseigne que ça nous colle pratiquement bien. Même dans nos cérémonies de grande importance, il est difficile de voir le temps respecté. Quelle image envoyons-nous à la face du monde ? Celle d’une communauté qui ignore où elle va ou qui ne sait pas ce qu’elle veut. C’est la réaction qu’a eue ce confrère à l’occasion du 1er congrès de la FAIB. Le non-respect du temps a été un alibi pour certains de prendre le large, non sans proférer quelques mots malvenus à l’endroit de tous. Les musulmans. Et c’est ce qui est choquant. L’Islam est venu pour parfaire les bonnes conduites. Ce n’est pas apparemment cet islam que la Communauté véhicule. Entre l’islam des textes sacrés et celui pratiqué par nous, musulmans du Burkina, il y a un hiatus incompréhensible. Est-ce la preuve de notre manque de foi ? Plaise à Allah que ce ne soit pas le cas. Rectifions le tir, il est encore temps. Un prêcheur de chez nous disait : « Si le temps chez les autres, c'est l'argent, chez nous, en Islam, le temps, c'est la vie. C'est de sa bonne gestion que dépend notre salut ici-bas et dans l’autre monde ». Sic. Combien sommes-nous à voir les choses de cette manière ? Le comble, c’est que ceux-là mêmes qui nous donnent ces rappels utiles, quand vient l’épreuve de la mise en pratique, oublient leurs conseils. Ça aussi, c’est inquiétant. « O vous qui croyez, pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas ? C’est un péché abominable auprès d’Allah que de dire des choses que vous ne faites pas », nous prévient le... Coran. « Oh vous qui portez la foi, remplissez vos serments après les avoir contractés », nous dit cette autre injonction coranique. Respecter ses engagements, c’est l’autre casse-tête de nous musulmans. On pourrait dire, sans se tromper, que le respect des engagements par nous musulmans est en état de putréfaction avancée. Comment relever ces innombrables défis quand on n’est pas en mesure de respecter ses engagements ? Sans le risque de se tromper, jamais religion n’a insisté sur l’importance du respect du temps et de ses engagements comme l’Islam. Au point qu’une sourate soit baptisée le Temps. On n’oubliera pas les symboles utilisés çà et là dans le Coran pour nous rappeler l’importance de faire chaque chose à son temps. L’établissement des cinq prières et leurs heures précises, compte tenu du fait que le soleil et la lune se déplacent selon un ordre bien déterminé. Tout cela devrait suffire à nous ouvrir les yeux. Mais hélas. AROUNAN GUIGMA L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Page 7 Interview IMAM KHALIDOU ILBOUDO « Nous devons refonder notre politique de la FAIB » Imam Khalidou Ilboudo est un enseignant de profession. Il est Imam de l’AEEMB et du CERFI. Il est formateur et encadreur dans ces deux structures. Il est gérant d’un centre islamique, notamment le Centre culturel islamique du Burkina (CCIB). Il est présentateur de l’émission « Foi du croyant » sur la RTB. C’est aussi un doyen dans le domaine du travail islamique. L’homme manie avec aisance la langue du Coran. Ce qui constitue, sans nul doute, un avantage pour le prédicateur qu’il est. Il est aussi râqi, en termes simples, un soignant par le Coran. L’homme a plusieurs cordes à son arc, dont il serait fastidieux de vouloir en donner une énumération exhaustive. C’est donc une personne avertie, qui connaît bien les arcanes de la grande communauté musulmane, que nous avons rencontrée. Avec lui, nous avons abordé la question de la Fédération des associations islamiques, qu’il a contribué à faire naître. Nous partageons avec vous l’ossature. de cet entretien plein de leçons. Nous sommes dans le mois de ramadan, quelles sont vos prières à l’endroit des musulmans et de la nation burkinabé ? Le mois de ramadan est un mois béni et un mois d’invocation où la bonne action a plus de valeur que les mois ordinaires. Pour cela, nous profitons pour demander à Allah (Pureté et gloire à lui) d’assister notre pays qui traverse une période difficile, je veux parler de la transition. Nous sommes également en période pré-électorale, comprenons que la stabilité d’une nation est mise à l’épreuve quand elle est dans une situation de transition devant aboutir à des élections. Par la Baraka et la grâce de ce mois, que nous puissions, peuple du Burkina Faso et autorités, traverser cette phase afin de regagner une vie constitutionnelle normale au sortir des élections. Nous prions afin qu’il y ait plus de fraternité entre les différentes composantes de la société. Quelle peut être l’importance du jeûne dans le mois et pour la nation ? Le mois de ramadan est très Important en ce sens qu’il a pour but de réformer le caractère de l’homme. Qui consiste à maîtriser son instinct et son « moi », à un partage d’altruisme, notamment une vie efficace acceptable avec ceux qui partagent la terre avec nous. C’est une école des bonnes valeurs et des grandes vertus au profit du musulman et du reste de la société. Le mois dessine aussi une perspective d’unité des musulmans, où dans son exécution l’entièreté de la communauté musulmane mondiale se retrouve dans ses valeurs et l’élan de solidarité s’avère réel. Donc, c’est l’école des caractères, de la perfection de son être, et l’on nourrit sa relation du point de vue vertical avec Dieu par des actes comme la lecture du Coran, les aumônes, les prières nocturnes, les visites aux frères et parents et bien d’autres. La somme de toutes ces valeurs transforme le jeûneur en homme de bon caractère dans sa vie sociale. Cependant, c’est la nation qui gagne dans la formation d’une grande majorité de musulmans à bien se conduire dans la société. La communauté des musulmans vient de sortir d’un Congrès après 10 ans d’existence de la FAIB ; quelles sont vos impressions sur le travail fait ? C’est essentiel ce qui vient de se faire après dix ans de la FAIB. Le fait que les gens aient accepté de s’asseoir pour faire le bilan et se projeter dans l’avenir. Ensuite, au sortir de ce Congrès, les musulmans ont convenu que la FAIB est un acquis même si depuis 2005, beaucoup de difficultés ont été constatées dans le fonctionnement. Mais l’acquis doit être consolidé parce que la FAIB et les dysfonctionnements sont comme le bébé et l’eau du bain. Pour signifier que l’on ne va pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Pour le cas précis, il nous faut repenser notre politique de la FAIB. Cette structure se veut l’interlocutrice des musulmans avec l’extérieur et avec les différentes administrations. En résumé, nous devons travailler à consolider l’instrument tout en palliant le mauvais fonctionnement pour sa bonne marche. Et enfin, retenons que la FAIB a évolué, un grand. Pas a été effectué parce que le secrétariat général qui était le répondant du présidium est passé à un secrétariat exécutif, qui a les pleins pouvoirs d’exécution et le présidium joue le rôle de conseil d’administration. Quand on regarde également la personnalité qui a été désignée pour ce poste, il y a beaucoup d’espoir en vue d’un changement pendant son mandat. À vous entendre, ça n’a pas été un bon débarras comme d’aucuns l’ont pensé ? Mon impression est que ça n’a pas été un bon débarras parce que ceux qui ont participé aux travaux de commissions sur les textes régissant la FAIB ont pu noter que les débats ont été très nourris et sincères. Il a fallu franchir les douleurs pour que certaines décisions soient prises. Quelles peuvent être les défis de la FAIB pour les musulmans ? Les musulmans ont d’énormes défis que la FAIB endosse de nos jours. Le premier défi demeure l’unité dans le travail islamique nonobstant la diversité de la communauté. C’est un acquis qui doit être préservé. On se reconnaît tous. dans la spiritualité islamique. Reconnaître que l’autre a d’autres méthodes pour faire le travail musulman dont le seul but est de servir la religion. Donc, c’est dire que cet acquis doit être consolidé. Il y a des associations plus grandes que d’autres, membres de la structure faîtière. Mais qui ont un pied dedans et un autre dehors parce qu’elles ne croient pas aux attentes, et nous devons travailler à rétablir la confiance et l’unité dans l’action des musulmans. Le deuxième défi qu’il faut relever, c’est celui du nombre, la masse des musulmans. Comment rendre ça plus efficace ? Selon le recensement récent sur la population, il s’avère que les musulmans sont majoritaires à 62 %. La chose qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que c’est un atout mais ça peut être un poids. Donc, quand votre nombre n’est pas de qualité, il est insignifiant. Par conséquent, il faut avoir à transformer ce nombre en quelque chose qui puisse cadrer avec la bonne marche de la communauté. Cela sous-entend la question de L’organisation ; autant la FAIB doit s’organiser, autant les associations musulmanes doivent revoir leur copie. Aujourd’hui, on travaille sur la base de la foi islamique, mais il y a des instruments qui sont des moyens à même de faciliter nos activités qu’il nous faut acquérir. Pour produire un résultat, il nous faut réunir certaines conditions. Un autre grand défi, c’est la jonction entre les intellectuels arabophones et francophones. Vous savez que notre communauté L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Point de vue ABDOUR RAHMAN SANA, NOUVEAU PRESIDENT DE LA CMBF Les défis himalayens qui attendent le successeur de Sakandé La Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) a son nouveau président, El Hadj Abdour Rahmane Sana. Un nom qu’on connaît plus dans le domaine des affaires que dans le domaine purement religieux. C’est à lui que revient la mission herculéenne de conduire la première association islamique du Burkina vers un destin beaucoup plus radieux. D’ores et déjà, il faut dire que L’homme n’aura pas un sommeil tranquille, car apparemment sa désignation à « l’unanimité » par le collège électoral ne fait pas l’unanimité dans la communauté. Ce groupe a promis de se faire entendre. Depuis le décès du vieux Oumarou Kanazoé, qu’Allah ait pitié de lui, la communauté était gérée par Adama Sakandé, qui est passé de sa qualité de vice-président à président par intérim. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les voix n’ont pas manqué de se faire entendre pour l’élection d’un président plénipotentiaire. Finalement, il faut attendre le congrès en début du mois de juin pour qu’Adama Sakandé cède le fauteuil à l’homme d’affaires, Abdour Rahmane Sana. Ce dernier sera-t-il à la hauteur des ambitions de la communauté musulmane ? C’est tout le mal qu’on puisse lui souhaiter. Il faut dire que le patron de Sana Voyage doit vraiment mouiller le maillot. Et c’est peu dire. Aujourd’hui, acceptons de voir les choses en face, la CMBF est en perte de vitesse. À comparer aux autres grandes associations. islamiques présentes sur l’échiquier national, en tout cas, elle n’occupe pas la faveur des pronostics en termes d’initiatives. Même si comparaison n’est pas raison. Sur le volet de formation, la CMBF a du chemin à faire. Des associations comme l’AEEMB et le Mouvement sunnite sont des exemples en la matière. Ces deux associations misent sur les séminaires pour rehausser le niveau religieux de leurs militants. En plus de cela, les militants ont également des cadres bien appropriés où ils peuvent aller se recycler. El Hadj Sana doit revoir ce côté et mettre véritablement la formation des membres de la CMBF au cœur de ses priorités. Notre religion est basée sur la science et sans cadre d’apprentissage, les militants ne pourront que se perdre. Sur l’engagement social, là encore, la CMBF traîne les pas. Elle doit à ce niveau également copier le CERFI, l’AEEMB et le Mouvement sunnite. La dernière association citée a lancé tout récemment son projet de souscription volontaire destiné à l’érection d’infrastructures. socio-éducatives. L’AEEMB et le CERFI ont investi ce terrain, il y a quand même longtemps. En tant qu’homme d’affaires, El Hadj Sana ne devrait pas avoir du mal à fédérer les énergies des richards de la CMBF pour également se lancer dans la quête d’une autonomie sur le plan des infrastructures. Le président national doit également travailler à ce que les bureaux régionaux et provinciaux jouent pleinement leur rôle d’éducation, d’encadrement des militants. La CMBF doit également mettre l’accent sur le recyclage des imams, pour éviter les querelles inutiles et les conflits de génération que connaissent de plus en plus les mosquées de la CMBF. Il faut également que le nouveau président donne à la jeunesse sa place. Cette donne, d’autres associations l’ont comprise. Il lui faut réfléchir à comment impliquer davantage les jeunes dans le processus. En réalité, rien de petit ou de grand ne peut se faire aujourd’hui en mettant les jeunes au banc de touche. Une association sans une jeunesse formée est appelée à mourir de sa vraie mort. Si la jeunesse ne trouve pas son compte, elle finira par aller voir ailleurs. L’autre grand chantier d’El Hadj Abdou Rahman Sana, c’est de cultiver la cohésion au sein de la communauté. Il faut le dire, le choix de ce monsieur comme président de la CMBF ne s'est pas fait sans difficulté. En clair, son choix n’a pas été du goût de certains. Et ces derniers comptent donner de la voix. Une note dûment rédigée a été remise au ministre Barry à cet effet. Alors, en tant que président, il ne saurait faire table rase de cette situation. Il doit, à notre sens, s’impliquer directement pour faire taire les divergences. Notre communauté, la communauté des musulmans, a déjà essuyé les inconvénients de la dissension entre ses membres. Les plaies sont encore fraîches pour être oubliées. Nous espérons que le tout nouveau président et ses membres mettront les petits plats dans les grands pour éviter que la situation ne s’enlise davantage. El Hadj Abdou Rahman Sana est dit un homme de poigne. Il est Dit de lui qu’il a un franc parlé. Il est dit aussi sur lui qu’il aime le consensus. Nous espérons qu’il fera usage de ces atouts pour sortir la tête haute. Puisse Allah lui donner toute la sagesse nécessaire pour porter haut le flambeau de la CMBF. Elle en a fortement besoin. A. Rachid Junior regorge de gens qui ont étudié l’arabe, mais qui n’arrivent pas à convertir leur savoir dans la langue de travail, notamment le français. C’est une inquiétude que la FAIB se doit de résoudre afin qu’il y ait des équivalences de diplômes pour les diplômés arabes. Ce sera une plus-value en matière de lutte contre le chômage et en matière de ressources humaines. Vous avez évoqué la question des moyens. Quelle sera la place des médias musulmans qui sont presque tombés dans l’oubli ? Effectivement, dans cette nouvelle réorganisation de la FAIB, il y a une nouvelle commission technique qui doit s’occuper du volet communication. Le constat est plus que clair, la communication est incontournable à l’instar du message coranique. et les prêches qui doivent être transmis par des moyens de communication. Quand bien même ce sont les communicateurs qui façonnent le monde. Partant de ce constat, l’image des musulmans au Burkina comme ailleurs peut être écornée par ceux qui traitent l’information à leur avantage. Quelle vision pour cette jeunesse ? La place de la jeunesse a été une des pierres d’achoppement au congrès. À ce niveau, déjà quand vous regardez le congrès de la CMBF qui s’est tenu à Fada, en dehors de la présidence, la majorité de ceux qui ont été promus aux postes d’exécution et au secrétariat sont des jeunes. C’est une révolution. Au niveau de la FAIB, tout le secrétariat est constitué de jeunes. Nous sommes certains que les interpellations font leurs effets ; les jours à venir, les jeunes auront leur place au sein des instances de la FAIB. Pensez-vous que la FAIB peut apporter une solution aux problèmes des musulmans ? Oui, je crois, quoi qu’on en dise, l’unité des musulmans est un devoir. Quand on souscrit à un devoir divin, On ne peut pas vouloir aller à Dieu en contrevenant à ses ordres. Vu cela, je crois que Dieu va nous accorder son soutien. Ce qu’il faut ajouter, c’est qu’il est véritablement reconnu que l’union fait la force ; nous devons donc travailler dans ce sens en mobilisant les ressources, à l’instar des grosses entreprises, firmes et multinationales. Donc, il faut une vision nationale, sous-régionale et africaine de la communauté islamique. D’aucuns estiment qu’il faut une politique individuelle propre à chaque association au lieu de se fédérer. La fédération ne dissout pas les associations ; chacune concède de sa souveraineté et participe à un programme commun, chacune garde sa spécificité car c’est ça aussi la diversité de la communauté. Votre mot de la fin ? Je lance un appel à tous les musulmans, associations et autres, parce qu’il y a des musulmans qui ne croient pas à la FAIB. S’ils sont réticents, ce n’est pas parce que la FAIB ne peut pas faire un travail, mais ils pensent qu’en quittant leur association pour la... FAIB, ils vont perdre un certain nombre de privilèges. Interview réalisée par AROUNAN GUIGMA L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Page 9 Interview CHEICK MAIGA BN AWF L’histoire de la Tidjania au Burkina et de Rahmatoulaye La Tidjania est une tendance islamique ancrée au Burkina. Et quand on invoque cette manière de pratiquer l’islam, le lien avec Rahmatoulaye est vite fait. Rahmatoulaye, la cité du Cheikh Aboubacar Maïga, est le berceau du Maouloud au Burkina. Qu’est-ce qui se cache derrière cette cité ? Qui est le Cheikh Aboubacar Maïga ? Comment devient-on Cheikh chez les Tidjania ? Voilà un certain nombre de questions auxquelles le Cheikh BN Awf Maïga apporte des réponses. La Tidjania est-elle une secte reconnue en Islam ? La Tidjania, c’est bien l’Islam pour ceux qui ne le savent pas ou qui ont une autre lecture de la confrérie. Pour mieux comprendre, je prends un exemple sur les quatre Imams qui forment les quatre grandes écoles juridiques de l’Islam. Ces juristes représentent l’est, l’ouest, le nord et le sud. Quand vous prenez un arbre, il possède plusieurs branches et des branchettes qui proviennent toutes de la même racine. C’est pour vous dire que l’Islam est d’une source limpide et unique, qui est Dieu et son prophète (psl), les deux entités constituant la racine de l’arbre alors que les branches et branchettes représentent les voies et tendances musulmanes qui découlent de la même source à l’instar de la Tijania, la Qadaria et bien d’autres confréries et tendances. Que ce soit Imam Abu Hanifa et les autres, ou encore la Tidjania et d’autres formes de spiritualité musulmanes, tant que la référence vient de Dieu et de son prophète (psl), tout le reste n’est que vanité. Rahmatoulaye est la ville tidjanite du Burkina. Rappelez-nous l’histoire de cette cité ? L’histoire de Rahmatoulaye est intimement liée à celle du Cheick et de sa famille. Celui dont je vous relate l’histoire est le grand-père de l’actuel Cheick Aboubacar qui porte le même nom que son grand-père. Il était au village de Namissiguima. Le village était traditionnel ; l’Islam n’existait pas. Ce fut un Haoussa qui rendit visite à la famille afin de passer quelques jours avant de continuer son périple. Dans la tradition des Mossi, le respect envers un étranger relève de la coutume. Le jeune Aboubacar a reçu l’ordre de s’occuper de cet étranger, qui était bien entendu un musulman. En compagnie de l’étranger, le jeune homme découvrit une autre forme d’adoration. Les prières quotidiennes que ce dernier effectuait, l’accrochèrent si bien qu’il se cachait pour imiter le Haoussa. L’étranger demanda la route et continua son chemin de voyageur. Mais le jeune Aboubacar persistait dans ses prières en cachette. Un jour, il fut envoyé à Gourcy pour y réclamer un crédit. Sur le chemin du retour, il s’arrêta à côté d’une rivière pour boire de l’eau. C’est alors qu’un vieux qui tissait ses cordes, lui recommanda d’aller à la recherche du savoir. Tenez bien, Aboubacar, n’est pas arrivé à la famille, il a plutôt cherché quelqu’un. Pour lui confier l’argent, il a pris le chemin de la recherche de la science. Il a appris beaucoup de choses et est allé à la Mecque pour faire le pèlerinage. C’est au retour dans le pays, après quelques années passées à la quête du savoir, qu’il rencontra un vieux ; celui qui allait lui enseigner la Tijania. Ce maître va l’initier au degré 12 de la confrérie. Il lui avoua qu’il n’était pas le responsable de la Tarika, mais qu’une fois à la maison, il aurait les nouvelles de ce dernier et qu’il lui faudrait impérativement aller lui rendre visite afin de prendre le degré 11. Quand il revint à Yipala, il y avait une forte mobilisation autour de lui car il s’était constitué une famille. Avant qu’il ne s’installe à Yipala, il avait envoyé demander d’après le vieux qui l’avait entre-temps encouragé à aller à la quête du savoir. Ce vieux n’existait plus, mais quelqu’un portait le même nom que lui. C’est alors qu’il lui donna la main de sa fille en guise de reconnaissance. Maintenant installé au village, Aboubacar ne se cachait plus. dans ses pratiques islamiques. Il avait décidé d’affronter l’opposition du village et de ses parents. Il choisit la voie de la négociation afin de pouvoir mettre fin à leurs différends, cela n’aboutit malheureusement pas. Mais ses parents lui promirent de ne pas le chasser du village quand bien même ils n’étaient pas disposés à devenir des musulmans. Ayant quitus, Aboubacar et ses élèves allèrent un peu à l’écart du village et choisirent un terrain précisément à Namissiguima. Voyant la beauté de l’espace, il s’exclama : « Haazâ mine Rahmatoullahi », ceci est une miséricorde de Dieu. C’est ainsi que le nom Rahmatoulaye est resté collé à ce lieu jusqu’à nos jours. Finalement, le Cheikh a-t-il pu rencontrer l’homme qui devait lui enseigner le degré 11 ? Effectivement, il s’est beaucoup renseigné afin de retrouver cette personne. Il tomba sur un Mauritanien à Ouahigouya. C’est à partir de ce dernier que le Cheikh Maiga va se retrouver au Mali à Yonro du Sahel. C’est là qu’il retrouve le fameux maître pour Apprendre le degré 11. Cela ne s’est pas fait sans difficultés. Pour beaucoup, l’origine de la Tidjaniase se situe entre le Maroc et l’Algérie. Qu’en dites-vous ? Il est bien vrai qu’il y a une histoire de la Tidjania entre ces deux pays. Mais la confrérie est d’origine algérienne parce que le fondateur, Cheikh Ahmed Tidjani, est né dans un village nommé Ain Mâdi. Mais il a résidé au Maroc et, après sa mort, on lui érigea un mausolée. Au Burkina, il y a plusieurs foyers Tidjanites. Y a-t-il un lien entre Hamdalaye de Cheick Aboubacar Doucouré et Ramatoulaye du Cheikh Maïga ? Oui, il y a un lien entre Ramatoulaye et Hamdalaye, et cela date du temps du colon. Il est né entre le père de Doucouré et le grand-père de l’actuel Cheikh de Ramatoulaye. À l’époque, lorsqu’un musulman arrive dans un pays, il cherche là où il pourra retrouver ses frères musulmans. C’est pour cela que, quand le père de Doucouré est arrivé au Burkina, il a été reçu par le Cheikh Aboubacar Ier. Alors, le Cheikh fit appel à un de ses disciples qui... résidait à Djibouti pour lui confier l’étranger. Mais il se trouvait que le père de Doucouré devait à une autre personne. L’élève du Cheick retourna à Djibo pour prendre des renseignements sur le créancier de leur hôte. Je me résume à l’extrême. Par la suite, il y eut une entente entre eux et le père de l’actuel Cheick de Hamdalaye a été conduit par une délégation à Djibo. Il voulut demander la route pour retourner chez lui. Mais le Cheick le pria de rester à Djibo pour enseigner et conseiller ses élèves. Voilà un peu l’histoire qui lie Ramatoulaye à Hamdalaye. Le lien est historique. Au Burkina, malgré les associations, c’est comme si les Tidjania sont les plus nombreux ? D’abord, il faut comprendre une chose ; nous qui sommes de Ramatoulaye, nous sommes nés dans la Tidjania. Ce constat est dû aussi au fait que la Tidjania est la plus ancienne de toutes ces associations. Elle possède de ce fait des adeptes dans les autres associations partout. C’est comme un Cerfiste qui est Tidjanite, il n’y a aucun problème. Mais enfin, Sunnite, Tidjanite, Qadirite, CMBF, AEEMB, c’est l’Islam un point, c’est tout. Pouvons-nous avoir quelques noms de Cheikhs qui ont prêté allégeance à Ra-matoulaye ? Maintenant, les choses ne sont plus comme avant. Sinon, il faut d’abord le stade de Mukadam avant celui de Cheikh. Ces titres sont des pouvoirs réservés à une catégorie de personnes. L’ordre doit aussi venir de Yonro avant que le Cheikh fasse de nouvelles nominations. Sinon, à Kaya, il y a un de nos Mukadam, il y a également un à Takoradi. La Tidjania, c’est le respect de la confrérie qui suppose le respect de la hiérarchie. On ne devient pas Cheikh sous un coup de tête, c’est un supérieur qui nomme et ce dernier vous donne l’autorisation d’exercer en tant que Cheikh. Et tout commence par le titre de Mukadam avant le titre de Cheikh. Nous autres, en tant que Cheikh, si nous arrivons à Yonro, nous ne sommes plus Cheikhs mais plutôt des Mukadam parce que nous sommes. chez nos maîtres. À l’occasion de la célébration du Maouloud, des adeptes déferlent de la Côte d’Ivoire, du Ghana et bien d’autres pays pour se rendre à Ramatoulaye. C’est encore une force de votre mouvement en termes de mobilisation ? Pour répondre à votre question, la forte communauté tidjanite s’explique par le voyage de certaines familles dans les pays voisins, dont certains membres ont été consacrés Mukadams. Les Mossis, étant la communauté burkinabé la plus représentée, se retrouvent tous affiliés aux Mukadams désignés par le Cheick de Ramatoulaye. Pendant le Maouloud, ce sont les Mukadams qui mobilisent les gens pour se rendre à Ramatoulaye. Suite à cela, un communiqué est lu par le Cheick, convoquant tous les responsables à se rencontrer à Bobo afin d’organiser un voyage sur Yonro, à la source. Pour évoquer le Maouloud, d’aucuns parmi les Savants trouvent qu’il n’est pas un enseignement de l’Islam. Des pratiques jugées injustes et déplacées sont constatées à chaque fois que les gens se rencontrent. Pour le célébrer ! C’est bien vrai. Même au temps du prophète (PSL), il y a eu des gens qui ont posé des actions déplacées. Vous qui êtes journaliste, si vous refusez de retranscrire exactement ce qui se dit, vous aurez déplacé et exagéré dans votre travail et cela est injuste. La célébration du Maouloud ne signifie pas perversité et comportements incongrus. Sinon, à notre niveau, nous le faisons pour plaire à Dieu et son prophète (PSL). Pour cela, nous tâchons d’éviter les imperfections qui peuvent nous attirer la colère de Dieu. Il faut aussi retenir que ceux qui critiquent le Maouloud ont raison parce qu’aujourd’hui il y a des comportements qu’ils ont pu constater qui ne sont pas du tout sains. À Ramatoulaye, on fait beaucoup attention. Nos femmes ne se mélangent pas aux hommes, par exemple. Comment expliquez-vous qu’il y ait un nombre élevé de Cheikhs au Burkina Faso ? Tous sont de Ramatoulaye ou de la Tidjania, ou simplement c’est une nomination personnelle ? Dans la Tidjania, c’est le Cheikh qui désigne un... Autre Cheick. C’est-à-dire qu’à notre niveau, c’est le Cheick Maïga qui désigne de nouveaux Mukadams et Cheiks. Ce qu’il faut souligner, c’est qu’en dehors de la confrérie soufi et notamment celle de la Tidjania, l’Islam a ses Cheiks qui sont désignés par la Charia, qui sont des hommes et femmes qui ont une science approfondie de la religion. Au niveau de la Tidjania, c’est la même philosophie sauf que nos titres sont propres à la Tarika par voie d’initiation, de maître à élève. Que ce soit dans l’un ou dans l’autre, on ne se nomme pas Cheick, on le devient par voie de mérite. Il semble très souvent que le Cheick exagère dans son statut en instituant des comportements quelquefois peu incompréhensibles. C’est le monde actuel qui est ainsi fait, celui de la liberté et du savoir. De nos jours, il est difficile pour quelqu’un qui a fait de longues études à l’extérieur ou à l’université de vouloir accepter de se soumettre aux exigences de la Tarika. Il voit que sa liberté d’intellectuel et d’homme libre est. menacée. Pour eux, nous sommes tous égaux devant Dieu. Chose qui est vraie, mais retenons que Dieu a exigé la reconnaissance entre nous, le respect entre nous. Il dit de ne pas ignorer les privilèges qui nous lient. Ce n’est pas une question de supériorité humaine mais plutôt de respect entre père et fils, par conséquent entre le maître et l’élève. C’est très important et il faut le préciser, on ne peut pas vivre dans le désordre ; la femme se reconnaît en son mari, l’homme se reconnaît à sa famille, son village ainsi de suite. Ce n’est pas notre sens de liberté et de connaissance qui va remettre cela en cause. Quelles sont vos bénédictions pour ce mois béni de ramadan ? Le ramadan c’est une éducation. Ce n’est pas le seul fait de s’abstenir de manger et de boire. Il faut également soumettre ses membres à un contrôle, notamment la bouche doit apprendre à se maîtriser ainsi que les autres organes. L’abstention à la nourriture et à la boisson comporte deux éléments. Primo, c’est que le corps doit subir une cure. Afin de se réhabiliter de ses déchets, et enfin, tout le monde doit ressentir l’importance du partage en supportant la faim. En tout cas, on demande à Dieu de nous donner sa grâce et ses bénédictions. Qu’il nous fortifie dans la foi. Nous sommes en train de nous diriger vers les élections ; qu’Allah nous fortifie afin que nous puissions les réussir dans la paix et la stabilité. Et enfin, soyons des musulmans qui annoncent la bonne nouvelle. La religion est envoyée pour soutenir et apporter la joie aux hommes. Interview réalisée par AROUNAN GUIGMA. INFORMATIQUE / BUSINESS - FORMATION - CREATION DE SITE - CONSEIL - AUDIT - SECRETARIAT PUBLIC Formation intense en informatique répartie en Modules (M) : M1 ; M2 ; M3 ; M4. Coût à l'atelier 10 000 FCFA, coût en déplacement 20 000 FCFA. Modules M1 : initiation de base, maîtrise du clavier. internet M2 : base bureautique (Word, Excel, Internet) M3 : Base bureautique, PowerPoint ou Publisher Formation Approfondie E-mail : oalmalick@gmail.com L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Page 11 Culte L’islam et la destinée humaine (SUITE) Allah le Très-Haut est infini et par conséquent la connaissance qu’on peut avoir de Lui est un processus qui s’approfondit infiniment. Dire que Dieu n’est pas connaissable est faux. Dieu est connaissable à des degrés divers et infinis. Il y a, en cela, une logique mathématique. Il est mathématiquement admis que la partie ne peut embrasser le Tout. L’homme est un point fini dans l’infini, cerné de toute part par Dieu, source de l’existence infinie. La connaissance de Dieu par l’homme est comparable à un point qui se déplace sur une courbe infinie. C’est un mouvement sans fin. Il y a trois voies qui conduisent à la connaissance de Dieu : - l’observation des œuvres de Dieu qui sont les signes de son existence ; - la révélation. de Dieu aux prophètes et messagers sous formes de livres saints comme le Coran, la Thora et l’Évangile ; - l’expérience spirituelle personnelle à travers laquelle chacun peut observer les interventions actives de Dieu dans sa vie et celle de ses semblables. 1 - L’observation des œuvres de Dieu qui sont les signes de son existence. Tous les peuples du monde connaissent l’existence de Dieu. Le mot « Dieu » existe dans toutes les langues du monde. C’est un mot parmi les plus universels comme « manger », « boire » et « respirer ». Le mot « Dieu » n’est pas une découverte des savants ; c’est une logique mathématique qui interpelle toute intelligence humaine avec force et insistance. Toute œuvre a un auteur. On appelle Dieu l’auteur de toute la création dont fait partie l’homme. C’est par complexe et orgueil que certains hommes remplacent le mot Dieu par Nature ou Hasard. Ce jeu de mots ne change rien en la réalité de l’existence de Dieu, Architecte de l’univers visible et merveilleux. Dieu est le créateur des Cieux et de la Terre, de l’homme, des animaux, des plantes, des minéraux, de l’énergie et tout ce qui existe de visible ou d’invisible. Voilà à quoi conduit l’observation de la nature par un esprit sain et sincère. Mais cette observation a des limites car elle ne peut nous permettre de répondre aux questions les plus graves de la vie et de l’existence, telles que : - qui est Dieu et comment est-il ? - pourquoi crée-t-il les êtres ? - Quel est le droit de Dieu sur ses créatures ? - Quelle est la destinée de l’homme et des autres créatures ? Toute personne qui tente de répondre à ces questions sans se référer à Dieu s’égare complètement, car seul Dieu lui-même peut répondre à ces questions. Il l’a fait à travers la révélation prophétique. Toutes les autres tentatives de l’homme ont abouti au polythéisme, au panthéisme ou à l’athéisme. Ces voies sont des inventions humaines suite aux tentatives de découvrir Dieu sans l’aide de Dieu. L’homme s’est égaré sur ces voies en considérant chaque signe de Dieu comme un dieu. Emerveillé. Par un signe de Dieu, l’homme qui se dit « voilà Dieu lui-même » est complètement égaré. En effet, les œuvres de Dieu sont multiples, mais il n’y a qu’un seul Dieu. Il ne peut être incarné par un signe particulier, sans réduction de la réalité divine à un niveau extrêmement bas. Cela ne peut conduire à une vraie connaissance de Dieu, l’Être Suprême, absolu et éternel. Un signe n’épuise pas le trésor divin. Toute incarnation divine par un signe ou une créature est un obscurcissement de la réalité divine et un égarement. La révélation de Dieu aux prophètes et messagers sous forme de livres saints comme le Coran, la Torah et l’Évangile, Dieu, par miséricorde, est venu à l’homme pour se révéler à lui par connexion avec son esprit à travers l’Esprit saint qui est l’Ange Djibril. Depuis que le monde existe, Dieu s’est révélé au monde par l’intermédiaire de 124 000 prophètes et 313 messagers de Dieu, suivant des hadiths attribués au Prophète Muhammad (psl). Il n’existe pas de groupe humain qui n’a pas eu de prophète. de messager pour répondre aux questions : - qui est Dieu et comment est-il ? - pourquoi crée-t-il les êtres ? - Quel est le droit de Dieu sur ses créatures ? - Quelle est la destinée de l’homme et des autres créatures ? Le Coran est la synthèse finale et la quintessence de la révélation divine aux humains. Il réconcilie l’homme avec Dieu et l’homme avec son prochain. Il lui rappelle clairement : - qui est Dieu et comment est-il ? - pourquoi crée-t-il les êtres ? - Quel est le droit de Dieu sur ses créatures ? - Quelle est la destinée de l’homme et des autres créatures ? Le Coran est pour l’homme le meilleur guide et le meilleur conseiller. Cependant, le Coran n’est pas une théorie de la vie. Le Prophète Muhammad (Psl) qui a reçu la révélation coranique avait pour mission de l’expliquer et de servir de modèle d’application du Coran. Suscité avec les mêmes dispositions que tout homme, il a démontré que le Coran est vivable en tout temps et en tout lieu, par sa souplesse, sa simplicité, sa logique et son réalisme. Implacable. Cependant, la réussite du modèle mohammadien dépend de l’expérience de chacun d’entre nous, de l’état de nos intentions et de la sincérité du désir d’aboutir au succès et de l’acceptation des sacrifices personnels qu’implique tout choix responsable. L’expérience spirituelle personnelle à travers laquelle chacun peut observer les interventions actives de Dieu dans sa vie et celle de ses semblables. L’islam n’est pas une théorie de la vie, c’est un mode de vie basé sur la dernière révélation divine, le Coran. Il organise la relation verticale de l’homme avec Dieu et la relation horizontale avec les autres hommes, les autres créatures. Dire « je crois en Dieu » doit avoir pour conséquence « je me soumets aux commandements de Dieu ». Ces deux expressions sont inséparables, l’une ne sert à rien sans l’autre. La première sans la seconde est un mensonge, et la seconde sans la première est une pure hypocrisie. L’Islam n’a rien à faire avec le mensonge et l’hypocrisie, sinon qu’à les condamner comme. étant des attitudes rebelles à l’égard de Dieu. Celui qui dit « je crois en Dieu et je me soumets à lui » est le musulman type par excellence. Il s’engage dans une expérience spirituelle qui le rapproche de Dieu par degré, jusqu’à l’accueil d’Allah dans son Paradis. Avant d’aller au paradis, Dieu réalise avec lui une relation sublime grâce : - à la lumière de Dieu qui l’éclaire, le guide, le prévient et l’encourage ; - à la miséricorde de Dieu, qu’il donne certes à toute créature, mais particulièrement à son fidèle serviteur. Les moyens de réaliser une telle expérience consistent en l’exécution des commandements de Dieu qui se présentent sous forme : - du respect des interdits de Dieu ; - de l’exécution des ordres de Dieu. Les commandements de Dieu ont essentiellement pour but de tester l’obéissance et la fidélité de l’homme à Dieu. Ce sont les moyens par lesquels l’homme se révèle fidèle ou infidèle, soumis ou insoumis, croyant ou incroyant. Depuis Adam et Ève, c’est par l’obéissance que l’homme se rapproche de Dieu et par la désobéissance sa chute se réalise. Le commandement est une preuve que Dieu s’intéresse à l’homme. Il devient relation sacrée entre Dieu et l’homme. Dieu commande et l’homme obéit. L’obéissance ou la désobéissance déterminent la place de l’homme auprès de Dieu. Telle est la destinée humaine. Allah le Très Haut déclare dans le Coran : « Par le temps. En vérité, l’homme est en voie de perdition. Sauf ceux qui ont cru en Dieu et accompli des œuvres pieuses. Qui s’exhortent à la vérité. Qui s’exhortent à la patience ». Allah le Très Haut ordonne à son prophète Mohammad (PSL) : « Dis : si vous aimez Dieu, suivez-moi donc, Dieu vous aimera… ». Parmi les ordres prioritaires de Dieu se trouvent les 5 piliers de l’islam : - la chahadah ; - la prière ; - la zakat ; - le jeûne de Ramadan ; - le Hadj. C’est l’exécution scrupuleuse de ces ordres qui conduit à l’amour de Dieu. Ce sont là des moyens que Dieu offre à l’homme pour lui donner la chance de réaliser une expérience spirituelle personnelle à travers. laquelle la réalité domine la théorie et la science. La science est un moyen faillible et Dieu est un Allié infaillible. Y a-t-il quelqu’un de plus digne de confiance que celui qui ne se trompe jamais ? En effet, quand la science s’avère incapable d’indiquer la voie, Dieu intervient et vous prend par la main pour vous faire traverser les zones les plus dangereuses de la vie personnelle. C’est ici que Dieu opère des miracles dans la vie du musulman sans qu’il ne les ait demandés. C’est la voie de la connaissance personnelle de Dieu. Elle donne à la foi en Dieu puissance et sincérité, car celui qui la vit est directement témoin que Dieu est avec lui et agit dans sa vie réelle. La foi en Dieu est donnée pour être expérimentée et non pour être rêvée. L’islam est une voie initiatique, sans enseignements secrets. Mais les résultats obtenus par chacun restent personnels et intimes sauf chez les prophètes et les messagers de Dieu qui ont eu pour mission de publier la révélation du mystère de Dieu. Cependant, tout Musulman fidèle et attentif, il verra dans sa vie des signes de Dieu sous forme d’encouragement ou d’avertissement. Ils sont souvent honorés par des miracles qu’ils n’ont pas demandés et qu’ils gardent discrètement pour éviter de se glorifier à la place de Dieu. Certes, Dieu s’intéresse à tous les hommes en vertu de sa miséricorde, mais la qualité de leur rapport avec Dieu est fonction de leur obéissance à Dieu. Allah le Très-Haut a dit : « Ceux qui s’efforcent de venir à Nous, Nous les guiderons sur nos chemins ». Et Il dit : « C’est un devoir pour Nous d’accorder la victoire aux croyants ». Dieu envoie donc constamment des signes à ceux qui lui sont dévoués nuit et jour. Une petite enquête anonyme auprès des fidèles musulmans peut confirmer qu’Allah a une relation dynamique et éclairée empreinte d’amour et de miséricorde envers les croyants, et qui se manifeste à chaque instant de leur vie sur terre. C’est la voie de la sainteté à laquelle les piliers de l’islam ont pour vocation de conduire le musulman. En effet, si la porte de la prophétie est close avec Mohammed et le Coran, alors la voie de la sainteté s’offre à chaque musulman pour réaliser la plus merveilleuse expérience de la vie humaine. Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur vous ! Amîn Ahmad ZIGRINI Page 12 L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Société HADJ 2015 2 330 000 FCFA pour tout pèlerin Le prix du Hadj 2015 se lève à 2 330 000 FCFA. Ainsi en a décidé le Comité national de suivi du pèlerinage à la Mecque qui a rencontré la presse à cet effet le samedi 4 juillet 2015 à Ouagadougou dans les locaux du ministère de la Communication. Cette année, les candidats au Hadj devraient ajouter 500 000 FCFA à la somme de l’année dernière pour espérer effectuer le 5e pilier de l’Islam. En clair, le billet du Hadj, tout y compris, fait 2 330 000 FCFA. C’est ce qu’El Hadj Cheikh Omar Boni, en présence de quelques responsables d’agences de voyage et du secrétaire permanent du suivi des pèlerinages religieux, a porté à la presse. Ce prix, Selon lui, est dû à certaines réalités. Primo, il y a la variation du cours du dollar. Secondo, dans le but de mettre le pèlerin à l’aise et éviter qu’il fasse du fî sâ bilillah en terre d’Arabie, il a été opéré certaines innovations. Il a été institué une restauration obligatoire pour tout pèlerin à l’occasion du séjour à Mina. Cette introduction va coûter 126 000 Fcfa et comprend, en plus de la restauration, les locations des tentes et des matelas. « Dans les années antérieures, cette somme était subventionnée par l’Etat burkinabè. Mais avec le contexte de la transition, l’Etat a affirmé son incapacité à supporter cette dépense pour la présente édition », a affirmé le Cheikh Omar Boni. Autre cause de l’augmentation, l’imposition d’une nouvelle rubrique par les autorités saoudiennes. Décomposition du coût du billet d’avion : 2030 dollars, soient 1 183 490 FCFA (à la date du 30 juin où le choix de la compagnie a été fait). Prestations de l’agence de voyage : 830 000 FCFA (contre 815 000 FCFA). Séjour à Mina. et à Arafat : 126 000 FCFA (restauration, tentes, matelas : somme que l’État subventionnait jusque-là) Restauration à Médine et à la Mecque : 150 000 FCFA (nouvelle rubrique imposée, il s’agit de la restauration à Médine et à la Mecque. Elle s’élève à 150 000 FCFA). Le point de presse a également abordé d’autres questions. Notamment la question de la santé des pèlerins. La commission santé a affirmé qu’elle est à pied d’œuvre pour trouver des vaccins de bonne qualité pour les pèlerins. « Dès la fin du hadj 2015 au Burkina Faso, sée par les autorités saoudiennes à partir de l’édition du pèlerinage 2015). Frais d’organisation : 15 000 FCFA (diverses activités du comité de suivi : fonctionnement, location du siège permanent à la Mecque, missions, équipement, communication). Variation du dollar et frais de transfert des fonds sur les comptes des banques saoudiennes : 25 510 FCFA. Total : 2 330 000 FCFA. En outre, les visites médicales vont débuter », a confié El Hadj, Adama Fayama. La liste des inscriptions est arrêtée. Autre information de taille, c’est bien l’identité de la compagnie de transport. À cette question, le Comité a respecté le dicton populaire selon lequel on ne change pas l’équipe qui gagne. Alors, comme les deux dernières années, c’est la compagnie saoudienne, Nas Air, qui convoiera les pèlerins. Outre les autres atouts de la compagnie, il y a le fait qu’elle a d’ailleurs accepté une réduction sur le prix du billet d’avion à hauteur de 36 dollars. Deux avions d’une capacité de 470 et 500 passagers convoieront les Burkinabè. Autre question, c’est bien l’équation hadj et élection présidentielle. Le secrétariat permanent du suivi des pèlerinages religieux, Adama Sawadogo, a laissé entendre que des efforts sont en train d’être faits pour que les pèlerins puissent revenir avant les élections présidentielles. Il faut également ajouter que la liste des inscriptions est close. Ils sont au total 5451 à être inscrits auprès des agences de voyage. « Pour éviter que des pèlerins ne se retrouvent sans visas comme l’année... Dernièrement, le comité de suivi est le seul organe habilité à introduire les demandes de visas pour le hadj cette année. Cette opération débutera du 5 août pour prendre fin le 15 septembre, selon le comité. Par Mohammed Djamil Le ramadan au pays où il ne fait jamais nuit. Cette année, le ramadan tombe le mois où les jours sont les plus longs, un vrai casse-tête pour la Suède, la Finlande et autres voisins du cercle polaire. Le ramadan a commencé jeudi pour presque 1,6 milliard de musulmans et prendra fin le 19 juillet. Entre-temps, interdiction de manger, de boire, de fumer ou encore d’avoir des relations sexuelles tant qu’il fait jour. La tâche est difficile, mais surmontable dans des pays comme l’Arabie saoudite, où les journées ne durent actuellement que douze heures, ou en Argentine, seulement neuf heures. C’est autrement plus compliqué pour les nations du Nord, où le soleil se lève en mars et ne se couche que six mois plus tard, en septembre. À Reykjavik, en Islande, il fait jour pendant plus de vingt heures. une heure d’affilée. Même la nuit, il ne fait pas vraiment nuit. Le soleil disparaît à l’horizon, mais le ciel reste bleu. Il est donc difficile pour les Finlandais, Suédois et Islandais de savoir quelle est la bonne heure pour rompre le jeûne, explique Mohamed Kharraki, porte-parole de l’Association islamique, à l’AFP. Pendant ces quelques heures nocturnes imparties, il faut ainsi se nourrir et se désaltérer, ce qui laisse peu de temps à la prière. La Mecque en exemple Plusieurs solutions s’offrent à ceux qui célèbrent le ramadan. Selon l’école saoudienne, chaque musulman doit respecter le coucher et le lever de soleil local, peu importe la longueur de la journée. L’école égyptienne préconise, quant à elle, de se calquer aux heures de La Mecque ou du pays musulman le plus proche – la Turquie ou la Bosnie dans le cas de l’Europe du Nord – si les journées font plus de dix-huit heures. Mohamed Kharraki rappelle que le but du ramadan n’est pas de tenir le plus longtemps possible. Il conseille de rompre le Jeûne si l’on n’est plus en capacité de travailler ou de tenir debout. Le Coran exempte également les personnes âgées, les enfants en bas âge et les femmes enceintes. Il faudra patienter quelques années encore pour que le Ramadan ait lieu en des temps plus favorables. Source : Le Point L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Page 13 Monde musulman Ramadan à Gaza : ils escaladent le mur pour la prière du vendredi à Al Aqsa Vendredi 19 juin, jour de salat jommou’a, mais aussi deuxième jour du mois béni de Ramadan, des Palestiniens de Gaza ont été autorisés à se rendre à la mosquée d’Al Aqsa. Seuls les hommes de plus de 40 ans ont été autorisés à sortir de l’enclave palestinienne soumise à un blocus. Pour les autres, il ne restait plus qu’un moyen plutôt périlleux : passer au-delà du mur. Beaucoup ont donc escaladé ce mur de la honte pour pouvoir aller prier dans le troisième lieu sacré de l’islam. Ainsi, des milliers de fidèles, provenant des territoires palestiniens et de Gaza, ont pu prier. ensemble après avoir franchi checkpoint et autres contrôles des forces israéliennes (pour d’autres, le mur). Cette année, les Palestiniens de Gaza jeûnent dans des conditions de précarité. En effet, la pauvreté et le chômage sévissent à Gaza. Selon la Chambre de Commerce de Gaza, ils sont près de deux millions de Palestiniens à passer le Ramadan dans les plus mauvaises conditions économiques de ces dernières décennies. En ce mois béni, ne les oublions pas dans nos invocations, nos prières. Le premier ministre britannique David Cameron demande à la BBC de cesser d’utiliser le terme « État islamique ». Le premier ministre britannique David Cameron a appelé aujourd’hui à la BBC de ne plus utiliser l’expression « État islamique » en référence au groupe terroriste opérant en Irak et en Syrie. Le Premier ministre – qui appelle le groupe terroriste ‘ISIL’ – a déclaré que l’utilisation du terme État islamique serait offensante pour les musulmans. Il a également dit que l’expression utilisée contribuait à la perversion. d’une grande religion. Aujourd’hui, M. Cameron a exhorté les imams et dirigeants musulmans à continuer à s’exprimer contre le terrorisme qui mène à la perversion d’une grande religion et que l’extrémisme est une porte d’entrée dans le terrorisme. Il a critiqué le présentateur de la BBC John Humphrys pour avoir utilisé le terme État islamique. Le groupe terroriste est diversement connu sous le nom d’État islamique, d’État islamique d’Irak et de la Syrie (ISIS), État islamique d’Irak et du Levant (ISIL) ou encore DAESH, l’acronyme en arabe. Lors de son entrevue sur le programme Today de la BBC Radio 4, M. Cameron se référait au groupe terroriste avec le nom d’ISIL. « Je souhaite que la BBC cesse d’appeler ce groupe État islamique, car il n’est pas un État islamique; ce qu’il est, c’est un régime barbare effroyable », a déclaré M. Cameron. « Il est une perversion de l’islam et de nombreux musulmans qui écoutent ce programme devraient se sentir offensés à chaque fois qu’ils entendent les mots d’État islamique. » Au parlement aujourd’hui, le leader du parti SNP, Angus Robertson, a soutenu cet appel pour que les politiciens et les médias cessent d’utiliser le terme « État islamique » et utilisent plutôt « Daesh » à la place. Il a exhorté le Premier ministre, les députés de tous les partis, le secrétaire d’État américain John Kerry et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius à utiliser le terme approprié. M. Robertson a ajouté : « Le temps est venu dans le monde anglophone de cesser d’utiliser le terme État islamique, ISIS ou ISIL, et à la place, nous devons utiliser le terme Daesh couramment utilisé à travers le Moyen-Orient. » Le prince Al Walid décide de consacrer toute sa fortune aux œuvres sociales, soit 32 milliards de dollars. Le prince saoudien Al Walid Ben Talal s’est engagé, mercredi 1er juillet, à allouer toute sa fortune, soit 32 milliards de dollars, à des projets sociaux et humanitaires, au cours des prochaines années et après sa mort. « Cet engagement philanthropique de 32 milliards de dollars va... » aider à jeter des ponts pour la compréhension culturelle, le développement des communautés, l’accroissement de l’autonomie des femmes, la promotion des jeunes, la fourniture de secours en cas de catastrophes naturelles et la création d’un monde plus tolérant », a affirmé le prince dans un communiqué. « Ce don sera alloué selon un plan bien conçu tout au long des prochaines années », mais sans limite dans le temps, a ajouté le prince Al-Walid, soulignant que son engagement se poursuivrait après sa mort en faveur « de projets et d’initiatives humanitaires ». Ce milliardaire dirige une compagnie, Kingdom Holding Co, qui détient des parts dans des activités aussi diverses que le parc d’attractions Euro Disney, la chaîne hôtelière Four Seasons, la banque américaine Citigroup et le géant des médias News Corporation. Il est également l’un des constructeurs d’une tour qui doit devenir la plus haute du monde, plus de 1 000 mètres au-dessus de la ville de Jeddah, sur la côte ouest de l’Arabie saoudite. Parlant aux Journalistes à Riyad, il dit que son geste avait été inspiré par la Fondation Gates, qui a été mise en place par Bill et Melinda Gates en 1997 et qui donne presque 4 milliards de dollars par an. « Comme la plupart de ma richesse a été obtenue à partir de ce pays béni, je souhaite redonner à l’Arabie saoudite ma priorité numéro un – après quoi nos efforts philanthropiques seront étendus aux pays à travers le monde », a déclaré le Prince Al Walid. C’est aux côtés de ses fils qu’il a fait cette annonce : « Cet engagement philanthropique de 32 milliards de dollars va aider à jeter des ponts pour la compréhension culturelle, le développement des communautés, l’accroissement de l’autonomie des femmes, la promotion des jeunes, la fourniture de secours en cas de catastrophes naturelles et la création d’un monde plus tolérant. » La Turquie accueille des réfugiés ouïghours persécutés. Nous vous avions évoqué récemment, au début du mois de Ramadan, la situation critique du peuple ouïghour qui subit des interdictions. Religieuses de la part du Gouvernement chinois. En ce mois béni, cette minorité musulmane est interdite de jeûne. En effet, les autorités locales avaient publié des communiqués interdisant le jeûne aux fonctionnaires, aux étudiants, […] Nous vous avions évoqué récemment, au début du mois de Ramadan, la situation critique du peuple ouïghour qui subit des interdictions religieuses de la part du Gouvernement chinois. En ce mois béni, cette minorité musulmane est interdite de jeûne. En effet, les autorités locales avaient publié des communiqués interdisant le jeûne aux fonctionnaires, aux étudiants, aux membres des partis politiques, tout comme l’an dernier. Les persécutions envers cette minorité concentrée dans la région chinoise du Xinjiang se sont intensifiées ces dernières années, et, plus, depuis le début du mois de Ramadan. Malheureusement, ces violations des droits de l’Homme, et toutes ces persécutions ne semblent pas soucier plus que cela la communauté internationale. Un pays s’est néanmoins clairement. prononcé face à ce drame : la Turquie. Selon le site d’information turc, le Ministère turc des Affaires Étrangères a fait savoir dans un communiqué sa vive inquiétude. Notre profonde inquiétude quant à ces informations a été relayée à l’ambassadeur de Chine. Selon la TRT, société de télédiffusion de programmes en turc, près d’un millier de ouïghours se trouvent en Turquie, dans un centre d’hébergement de la ville de Kayseri. L’accueil de ces migrants a été chaleureusement salué par le vice-président du Congrès Mondial des Ouïghours. « Notre porte est toujours ouverte aux personnes qui fuient la mort » avait récemment déclaré le Président Erdogan au sujet de l’accueil des réfugiés et des opprimés en Turquie. Le Président turc s’était déjà démarqué sur le dossier de ce peuple opprimé en offrant l’asile à près de 300 ouïghours, provenant de Chine, et arrêtés en Thaïlande. Bourget : Dalil Boubakeur veut doubler le nombre de mosquées en France « Nous avons 2 200 mosquées. Il en faut le double d’ici deux ans » a affirmé Dalil Boubakeur lors de la 32ème édition du Rassemblement annuel des musulmans de France organisé par l’UOIF au Bourget. Le Président du CFCM souhaite voir le nombre de mosquées doubler simplement pour accueillir convenablement les fidèles. Le Président du CFCM a expliqué aux médias que les mosquées actuelles sont insuffisantes pour satisfaire la demande croissante des fidèles. Et ceci est bien une réalité. Les fidèles sont de plus en plus à l’étroit dans les mosquées à l’occasion des grandes prières et des prières du vendredi. Pour ces prières, dans certaines communes ou certains quartiers, les fidèles sont contraints de prier dans les rues avoisinantes ou sur le parking. En temps de pluie, de vent et de froid, les conditions pour prier sont médiocres. À ce jour, de nombreuses constructions de mosquées restent encore inachevées. L’avancée de la construction dépend parfois des freins posés par les autorités locales, mais aussi parfois du manque de financement. Sur ce point, Dalil Boubakeur précise : « Nous avons le droit de construire des mosquées, (le droit) que les maires ne s’y opposent pas ». Il nuance ses propos tout de même en soulignant le fait « qu'il y a de moins en moins de maires qui s’opposent systématiquement à la construction de mosquées ». Les projets d’établissements scolaires musulmans ne doivent pas non plus être négligés et sont tout aussi importants pour l’avenir de nos enfants. Page 14 L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Page 15 Page 16 L’Autre Regard - N°028 du 05 juillet au 05 août 2015 Numéro 28 Nombre de pages 16 -- id 10565 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10565 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Id de collection 2203 Id du média 10585 Fichier média https://islam.zmo.de/files/original/620a8bda776b54f92e88fae903a6d61ad971e3d6.pdf Titre L'Autre Regard #36 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/939 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/128 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/177 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/55 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/699 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1125 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1153 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/33 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/578 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/84 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/85 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/23122 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2203 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2016-03-05 Identifiant iwac-issue-0000169 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel d'informations islamiques et générales Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/284 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/349 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/374 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/377 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/408 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/407 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/319 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/443 Contenu Mensuel d’informations islamiques et générales - N°036 du 5 mars au 5 avril 2016 Prix : 300 F MAISONS D’ARRÊT ET DE CORRECTION Où sont les musulmans ? CENTRE ORTHOPÉDIQUE DES HANDICAPÉS MOTEURS Assalam international et l’ambassadeur d'Algérie offrent des machines à coudre INCENDIES AU BURKINA FASO COMMUNAUTÉ MUSULMANE El Hadj Abour Rahman Sana était à Paspanga BAYERN Un supporter condamné pour avoir traité Ribéry d’« islamiste » A qui vraiment la faute ? « L’ISLAM ET LA PAIX DANS LE MONDE » Docteur Ahmad Savadogo explique le génocide dont l'Occident est complice. Éditorial MAISONS D’ARRÊT ET DE CORRECTION Où sont les musulmans ? Il y a encore beaucoup de terrains vierges inoccupés par nous musulmans. Parmi ceux-ci, les maisons d’arrêt et de correction. À en croire l’Association islamique pour l’assistance aux détenus (AIPAD), créée justement pour combler ce vide, et les témoignages de certains frères qui ont eu un passé carcéral, les musulmans en geôle ont la mort dans l’âme. Créée Depuis le 12 avril 2012, elle peine à réaliser son programme d’activités par manque de soutiens financiers. Les membres se battent comme ils peuvent. Mais pour un tel défi, il faut reconnaître qu’une petite association d’étudiants ne saurait le relever seule. Il faut l’accompagnement de tous. Un accompagnement encore hypothétique. Comme Dieu sait bien faire les choses, à travers un entretien réalisé par notre confrère, Abdoul Moumin Ouédraogo de la radio Ridwane, cette triste réalité a été rendue publique. Le sujet a été abordé au cours de l’émission fétiche « Ridwane Yi-béogo » par les journalistes. Il est ressorti que nos frères détenus ne bénéficient pas de l’accompagnement de leurs frères dans cette épreuve. Ils sont oubliés, souvent même vilipendés. Leurs frères coreligionnaires, qui devaient venir à leur secours, les accusent sans autre forme de procès. Les détenus musulmans sont ainsi abandonnés dès qu’ils franchissent les portes des maisons d’arrêt et de correction. Et cela depuis des années. Cette L'absence n’est pas sans conséquence sur leur foi. Beaucoup, tenaillés par des questions sans réponses, finissent par abdiquer leur foi sous le poids de cette épreuve. Les exemples en la matière sont légion. Et pourtant, l’Islam a enseigné de toujours tenir de bons rapports avec son frère qu’il soit oppresseur ou opprimé. S’il est oppresseur, la religion recommande de l’aider à abandonner cette casquette en l’enjoignant à la crainte de Dieu. S’il est opprimé, la religion recommande de l’aider contre son oppresseur. Tout détenu se retrouve dans l’un de ces deux cas. De facto, il a droit à notre soutien. Sans autre forme de procès. Dans la tradition du prophète, on relate comment il a traité un détenu non musulman en le nourrissant à chaque fois qu’il se nourrissait. Chaque jour, il lui rendait visite et recommandait à ses sahabas de le traiter avec respect et considération. Le résultat de cette attitude, c’est que le prisonnier en question a fini par embrasser l’Islam. Voilà une attitude qui devrait nous inspirer, nous musulmans du XXIe siècle. Mais comme d’habitude, il y a un abysse entre ce que les textes disent, ce que le prophète a fait, et ce que nous faisons aujourd’hui. Comme dirait l’autre, il y a l’Islam et il y a les musulmans. Cela nous inspire ce propos de Roger Garoudi qui disait : « Je remercie Dieu d’avoir connu l’Islam avant de connaître les musulmans ». Il a tout dit. Cette attitude ne nous fait pas honneur. Face à cette interpellation des détenus, les animateurs de l’émission « Ridwane Yibéogo » se sont posé la question suivante : Que faire ? Alors, il a été décidé de commun accord, de lancer une campagne de quête pour rendre, dans les prochains jours, une visite de courtoisie avant qu’une solution à long terme soit trouvée. En plus de la radio Ridwane, la campagne a été lancée sur la radio et la télévision Alhouda. C’est le lieu de saluer ces centaines de fidèles qui ont été touchés par cet appel et qui ont agi en conséquence. L’affaire a été portée à la Fédération des associations. islamiques du Burkina (FAIB), qui promet d’inscrire cette question parmi ses priorités. Mais au-delà de la FAIB, cette affaire, c’est l’affaire de tous les musulmans. Chaque musulman devrait se sentir interpellé. Chacun de nous doit pouvoir laisser parler son cœur. Chacun a forcément quelque chose à donner. Ne serait-ce qu’aller de temps en temps rendre visite à ces frères et sœurs. D’ailleurs, la simple visite en Islam est une œuvre qui conduit au paradis. Notre religion ne nous enseigne-t-elle pas que nous sommes comme un seul corps, dont lorsqu’un membre souffre, la douleur réagit sur l’ensemble des autres membres ? Nos frères musulmans dans les prisons souffrent. Notre foi nous interpelle. La Rédaction Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : rachidproduction@yahoo.com, guigma.haroun@yahoo.fr 01 BP 2481 Ouaga 01 Cél. : 76 93 60 93 - 79 91 05 66 RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Mohammed Djamil Tél. : 76 00 73 34 Équipe de rédaction : Mohammed Djamil Guigma Arounan Guiro Sayouba Abdoul Hamid Traoré Maquette & Montage PAO : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 Dessinons l’avenir ensemble! L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016 Chez nous LES INCENDIES AU BURKINA FASO À qui vraiment la faute ? Les incendies sont devenus un phénomène au Faso. Il ne se passe pas deux voire trois jours, sans qu’on apprenne qu’un incendie s’est déclenché à tel ou tel endroit. Avant, le domaine de prédilection de ces pyromanes, c’était les marchés et yaars. Mais, apparemment, ils diversifient désormais leurs cibles. C’est ce qu’on peut retenir de la conférence de presse du ministre en charge de la sécurité, Simon. Compaoré. Il note que depuis son installation, le pays a connu 23 incendies dont 11 criminels, 11 autres liés à des dispositions électriques, et 1 cas non encore élucidé. Que faire ? Propriétaires ? Qu’à cela ne tienne, l’État est garant de la sécurité des biens et des personnes. C’est à lui de redoubler d’ardeur pour réduire le nombre des incendies criminels. Cela n’ampute rien à la responsabilité des propriétaires de ces commerces qui doivent, eux aussi, faire surveiller ces lieux. Pour ce qui est des cas d’incendies dus à l’électricité, c’est dans un intervalle de deux mois que ces incendies ont pu avoir lieu. Ils se suivent et se succèdent. Auparavant, les malfrats profitaient du couvre-feu et du calme suscité par cette mesure pour incendier les marchés et yaars. Il y a eu une certaine accalmie avec la levée du couvre-feu. L’on ne savait pas que c’était juste une pause pour mieux ficeler les stratégies pour revenir de plus belle. Ces incendies engendrent des conséquences incalculables. Ce sont des années. d’endurance et de privation qui partent en fumée. Les uns voient leurs fortunes parties en fumée. Pour d’autres, c’est le début de la galère. Pour qui cite, c’est le lieu d’interpeller les uns et les autres à tout éteindre avant de tourner le dos. Mais il faut aussi que l’État œuvre à réduire significativement les délestages intempestifs. Il faut vérifier systématiquement les matériels susceptibles de provoquer des courts-circuits. Il faut bien fermer les bouteilles à gaz… Enfin, il faut demander la protection de Dieu. C’est aussi cela l’attitude du musulman. Après avoir réuni les moyens matériels face à une situation, il lui incombe de se confier à Dieu, le Maître de tout, le véritable Protecteur. Qu’Allah vole à notre secours et anéantisse les plans machiavéliques de ces pyromanes, mus par on ne sait quoi. Les péripéties à surmonter pour monter un commerce, ces incendies interpellent. Comment se fait-il que ces situations accidentelles et humaines se concentrent en moins de trois mois et se disséminent ? Partout dans le pays, et surtout qu’elles se produisent à l’absence des quel diable. RACHID JUNIOR L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016 Chez-s PROMOTION DE LA PAIX La LIPF chez ses présidents d’honneur Depuis son lancement officiel le 27 décembre 2015 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), la Ligue islamique pour la paix au Faso (LIPF) s’active dans le but de pouvoir s’implanter et mieux organiser des activités en faveur de la paix au Burkina Faso. Elle a rendu visite à ses présidents d’honneur. Déjà avec les attentats terroristes du 15 janvier, l’association a fermement condamné ces actes à travers une déclaration. Elle a également envoyé des lettres de soutien et de vœux de nouvel an aux différents ministères, y compris la présidence du Faso et les ambassades. À présent, elle a initié des rencontres avec ses présidents d’honneur. Parmi ceux-ci, El Hadj Adama Zongo, le PDG de l’Hôtel Palm Beach et de Royal Beach. La LIPF est allée lui présenter son programme d’activités. L’homme a prodigué des conseils à la Ligue. Il a réaffirmé son engagement à l’accompagner dans ses activités. El Hadj Boureima Nana, l’industriel de Kossodo, faisant partie des présidents d’honneur, qui a également bien voulu recevoir El Hadj Ousséini Tapsoba et ses hommes. Il a, lui aussi, salué la vision de cette nouvelle association et promis de l’accompagner dans la réalisation de ses activités. El Hadj Amidou Ouédraogo, connu sous le nom de Amidou Carreaux, dans son fief, a reçu les membres de la LIPF en bonne entente et en toute cordialité. Il a recommandé à l’association d’avoir une bonne conduite afin de promouvoir la paix. Après Ouagadougou, la LIPF a mis le cap sur Nagréongo, où elle a rencontré El Hadj Saidou Bikienga, le tradipraticien qu’on ne présente plus. Celui-ci leur a prodigué des conseils et a souhaité que l’association puisse aller de l’avant. À en croire le président de la Ligue, le travail a déjà commencé. Après ces visites, place aux activités. Était au programme, une visite de courtoisie au centre. Délwendé de Tanghin. Beaucoup d’autres activités en faveur de la paix sont prévues dans les prochains mois. Bon vent à El Hadj Ousséni Tap-soba et aux autres membres de la LIPF. RACHID JUNIOR L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016 Culture « L’ISLAM ET LA PAIX DANS LE MONDE » Docteur Ahmad Savadogo explique « L’Islam et la paix dans le monde ». C’est le titre du dernier opuscule du docteur Ahmed Savadogo, érudit en science islamique. À travers cette œuvre, l’auteur dit vouloir apporter sa contribution pour la construction d’un monde pacifique. C’est à l’université Ouaga II que la cérémonie de présentation a eu lieu le samedi 13 février 2016. Pour répondre à certaines personnes se réclamant de cette religion, le docteur Savadogo laisse entendre qu’il faut rechercher les causes de leurs actes ailleurs et non dans l’Islam. Pour étayer davantage ses affirmations, l’auteur cite un verset du Coran où Dieu dit : « Les serviteurs du Tout Miséricordieux sont ceux qui marchent humblement sur terre. Et si quand les... » Ignorants, leur adressent des propos malveillants, ils répondent : « Paix ». Dans le livre, bien que chaque chapitre traite d’un aspect particulier, l’auteur fait une démonstration constante du lien parfait qui existe entre l’Islam et la paix. La plupart de ses affirmations sont étayées par des versets du Coran ou des propos du Prophète Mohammad (pbsl). Dans le premier chapitre, l’auteur décline les « Bases de la paix en Islam ». À ce titre, il disséquera « la science utile », « la foi », « la soumission à Allah », « la bienfaisance », « la justice ». Ces différents titres sont ex- C’est devant un parterre de collègues, d’étudiants, de fidèles musulmans, d’invités comme le conseiller de l’ambassade d’Algérie que le docteur Sawadogo a décliné le contenu de son livre. L’auteur commence la présentation de son opuscule par faire le funeste constat de la situation de notre monde qui sombre de plus en plus dans la guerre. L’auteur s’indigne du fait que « la paix est devenue une denrée rare entre les humains qui étaient ». censés fraterniser. Il déplore également la course aux armes dont les États se livrent. Et pour lui, cette tendance doit être renversée pour aller dans le sens du tissage d’une relation fraternelle et pacifique entre les descendants d’Adam et Ève. Ainsi, l’orateur interpelle tous sans distinction que la quête de la paix est un devoir pour chaque humain habitant cette terre d’agir pour la paix entre les Hommes. Tout en dressant ce tableau sombre du monde actuel, le docteur Sawadogo s’offusque du fait que sa religion soit indexée comme l’une des sources de la violence. Pour battre en brèche cette opinion, l’auteur va définir le nom de la religion à laquelle il appartient en excipant sa quintessence qui n’est autre que la paix. « Islam veut dire la paix », dit-il. Évoquant les agissements de violence et de terreur, il explique les principes que le fidèle musulman doit faire siens pour être en conformité avec sa religion. Pour conclure ses propos, Sawadogo appelle d’abord les musulmans à la recherche du savoir, à l’adoration et à la vigilance. Aux non-musulmans, il leur rassure que l’Islam, qui annonce la bonne nouvelle du paradis à ceux qui croient et font le bien, et l’enfer aux malfaiteurs, ne peut être une religion de terreur. Hamidou A. TRAORE L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016 Sermon du mois La femme émancipée selon l’Islam Toutes les louanges sont à Allah, le Seigneur des mondes. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’être adorée, si ce n’est Allah, et que Mohammed est son messager. Le monde entier commémore, ce mois-ci, la journée internationale de la femme. Nous saisissons cette occasion, à travers ce sermon, pour rappeler la place de la femme dans notre religion. La place et le statut que notre religion a accordés à la femme n’ont pas d’égaux dans les autres religions ou civilisations. En voici quelques exemples : Dans notre religion, le respect de la mère vient avant celui du père. Interrogé sur la personne qui mérite respect et obéissance entre les deux parents, le prophète Mohammed (SAW) répondit trois fois : « à la mère » avant de mentionner le père. Notre religion exempte la femme des soucis de la vie quotidienne. Il ne pèse sur elle aucune dépense, ni à l’égard de sa personne, ni à l’égard de ses parents, ni à l’égard de ses enfants. Tout ceci relève des devoirs de l’homme. L’Islam a accordé à la femme, et à elle seule, un cadeau de mariage appelé dot. Il lui a aussi accordé un droit à l’héritage. Dans notre religion, celui qui accuse une femme d’adultère est passible de 80 coups de fouet et de toute sorte d’humiliation. Tout ceci pour préserver l’honneur de la femme. L’Islam permet à la femme de demander le divorce quand son mari ne respecte pas ses devoirs et que son foyer devient un supplice. Ceci indique que la femme en Islam n’est pas une esclave à la merci de son mari. D’ailleurs, on ne peut la donner en mariage sans son consentement. Ces quelques exemples, par souci de temps, montrent la place que notre religion a donnée à la femme, mère de l’humanité. Cet honneur, la femme On doit à travers le respect des règles qu’Allah lui-même, créateur des hommes et des femmes, et celui qui connaît mieux que quiconque leurs droits et leurs devoirs, a instaurées. Ces règles, il faut le rappeler, résistent au temps et aux époques. Cependant, lorsque la femme tourne le dos aux règles établies par son créateur, automatiquement, elle perd son honneur. Ainsi dit, la femme ne sera ni épanouie, ni honorée, ni magnifiée, ici-bas et dans l’au-delà, qu’à travers sa soumission à Allah (SWA). L’honneur le plus ultime qui soit pour toute femme, c’est d’être agréée par Allah le Jour dernier. La femme qui aura compris cela et qui se serait donné les moyens de bénéficier de cette place, c’est elle la femme émancipée, la femme libérée. À cet effet, le prophète Mohammed (Paix et salut d’Allah sur lui) a dit : « Parmi les occupants de l’enfer, les plus nombreux sont les femmes », hadith authentique. Le combat qui vaille la peine d’être mené pour une femme, tout comme pour tout homme, c’est celui-ci : comment Se battre pour ne pas aller en enfer ? La femme émancipée, la femme libérée, c’est d’abord la femme qui sait qu’elle n’est qu’une créature. Qui sait qu’Allah, son créateur, est unique et qu’Il mérite une adoration exclusive. Cette femme s’éloigne des marabouts qui lui proposent leurs services pour ceci ou cela. Elle évite de tomber dans le chirk et n’associe rien à Allah dans son adoration. La femme honorée, c’est celle-là qui atteste que le Prophète Mohammed (SAW) est son messager et qui essaie d’imiter son exemple. Elle sait également que les femmes du Prophète Mohammed (SAW) sont les mères de tous les croyants et essaient de suivre leurs exemples. La femme émancipée, c’est elle qui veille au respect des actes obligatoires de la religion, qui accomplit la prière à ses heures. C’est celle-là aussi qui respecte ses devoirs vis-à-vis de son mari, de ses enfants, de sa famille. À ce propos, le Prophète Mohammed (SAW) a dit : « La femme veille sur la demeure de son mari. Et il lui sera demandé comment elle a... » accompli ce devoir ». La femme libérée, c’est celle-là qui protège la société en préservant son honneur, sa dignité. C’est celle-là qui évite de tomber dans la débauche, qui s’éloigne de toute attitude nuisible à la société toute entière. Elle évite d’être l’arme de Satan contre les créatures d’Allah (SAW). Elle ne s’exhibe pas. Elle préserve jalousement ce qu’elle a de plus sacré, qui est son corps. La femme émancipée, c’est celle qui rend un grand service à la Nation en veillant à l’éducation de ses enfants, qui transmet des nobles valeurs à ses enfants afin qu’ils soient des dignes fils et filles de la Nation. La femme honorée, c’est celle qui s’éloigne de toutes les causes qui peuvent lui valoir le courroux d’Allah. Elle est satisfaite de comment elle a été créée. Ainsi, elle évite de changer son teint, de porter des perruques et des mèches et tout ce qui s’y apparente, elle n’épile pas ses cils et ses sourcils. Bref, elle ne change pas la création d’Allah. La femme émancipée, c’est celle qui est Endurante par rapport à l’application des préceptes de sa religion, qui ne prêtent pas attention à ce qui se dit sur elle quant à la manière dont elle applique sa foi. Elle résiste face aux détracteurs qui dénigrent son accoutrement, sa façon d’être. Pour terminer, la femme libérée, c’est celle-là qui trie ses amis, qui ne prend pas n’importe qui comme amie. Mais choisit plutôt celles qui vont lui rappeler la voie d’Allah et de son prophète. Elle choisit celles qui vont l’aider à mettre en application ces quelques critères susmentionnés. Voilà donc les critères d’une femme émancipée. Celle qui remplit ces critères n’est plus soucieuse des festivités du 8 Mars. Mais celle qui se rebelle par rapport aux lois de son Seigneur, aussi longtemps qu’elle célèbrera cette fête, elle ne saura trouver son bonheur ici-bas, encore moins dans l’au-delà. Imam Mahmoud Ouédraogo L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016 Société CENTRE ORTHOPEDIQUE DES HANDICAPÉS MOTEURS Assalam international et l’ambassadeur d’Algérie offrent des machines à coudre. C’est une initiative de la Fédération « Assalam International » pour la paix universelle. Son président, Excellence Mohammed Doumi, a approché l’ambassade d’Algérie dans le but d’obtenir des machines à coudre au profit des pensionnaires du Centre orthopédique des handicapés moteurs. La cérémonie de remise a eu lieu le vendredi 17 février 2016, au Centre orthopédique des handicapés moteurs du Burkina Faso. Une dizaine de machines à coudre. Voilà le contenu de ce don qui a mobilisé l’ambassadeur de l’Algérie au Burkina, Mohammed Ainseur, la secrétaire d’État chargée des affaires sociales, le président de l’association Assalam International, Mohammed Doumi, et de nombreux invités. Ce don, selon l’initiateur, Assalam International, vise à permettre aux pensionnaires du centre d’avoir de quoi mettre en application les connaissances acquises en matière de couture. « Et que ce don soit une source de revenus pour les bénéficiaires », a noté Excellence Doumi. Les bénéficiaires étaient. représentés par Oumarou Ka-boré, qui, dans son allocution, s’est naturellement réjoui de ce geste. Pour lui, après la création de ce centre en 1991, il contribue à la formation des personnes en situation de handicap. Mais le hic, c’est qu’après la formation, c’est la croix et la bannière pour l’importance de ce don. Il a remercié les donateurs et les diplomates mais non sans les inviter à multiplier davantage ce genre d’initiative. Il a souhaité également que d’autres bonnes volontés emboîtent le pas de « Assalam international ». L’association a promis de réitérer ce genre de soutien. Il a rappelé que sa cible est les jeunes sans emploi, les enfants de rue et les mendiants. Il a saisi l’occasion pour lancer un cri de cœur, qui est de voir se réaliser un jour au Burkina Faso, un grand centre pour accueillir les malades mentaux. Quant au premier diplomate algérien, ce don s’inscrit dans la politique des autorités de son pays d’apporter du soutien aux couches les plus défavorisées du Burkina Faso. Selon lui, d’autres initiatives similaires devraient suivre. Initiatives suivront afin de contribuer à une résorption du problème crucial du manque d’emplois. « Je reste disponible et engagé pour accompagner les Burkinabè », a confié Mohamed Ainseur. Madame la secrétaire d’État chargée des affaires sociales dit être particulièrement touchée par l’initiative de l’association. Elle a souligné également que son ministère de tutelle est disponible pour accompagner les événements de ce genre, avant d’adresser son mot de reconnaissance et de remerciement à l’ambassadeur et son équipe, à la Fédération « Assalam Internationale ». En guise de gratitude, une attestation de reconnaissance et un pagne tissé à la main ont été remis à l’ambassadeur par les pensionnaires du centre. La cérémonie a pris fin par une collation offerte par la Fédération « Assalam Internationale ». Junior nière pour les formés de pouvoir voler de leurs propres ailes, d’où la fédération va demeurer dans la lutte pour la réinsertion socioprofessionnelle. L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016. COMMUNAUTÉ MUSULMANE El Hadj Abdour Rahman Sana était à Paspanga. Le nouveau bureau de la communauté musulmane du Burkina Faso, avec à sa tête son président, Abdour Rahman Sana et son équipe, a effectué une visite de courtoisie au bureau local de la Communauté musulmane de Paspanga. La cérémonie a débuté par une lecture coranique, suivie du mot de bienvenue du président de la mosquée, Aly Sanna. Ce dernier a tenu à remercier la délégation de la CMBF, dont le nouveau président. Pour lui, cette visite est un honneur pour les musulmans du quartier Paspanga et pour le bureau local. À sa suite, le représentant des Imams de vendredi, Issa Kindo, n’a pas tari d’éloges envers la nouvelle équipe qui doit conduire les affaires de la CMBF les cinq prochaines années à venir. Le tout nouveau président de la CMBF, El Hadj Abdour Rahman Sana, dans ses propos, a indiqué qu'il est à la tête de la communauté depuis huit mois. Et cela fait deux mois qu’il sillonne les provinces avec son équipe pour une prise de contact. S’il est Présent à Paspanga, c’est pour qu’il y ait un échange franc entre la CMBF mère et ses bureaux locaux. Le président a invité les fidèles à l’interpeller dans l’exercice de ses fonctions pour qu’il puisse conduire son mandat. Le président de la jeunesse de la CMBF, El Hadj Salif Tassambédo, a embouché la même trompette que son chef. Il a encouragé les femmes et les jeunes à occuper leurs places au sein de cette mosquée. « Il faut placer l'amour et la sagesse au cœur de vos activités », a-t-il lancé. Il est aussi revenu sur les attaques terroristes du 15 janvier. Il a profité de l’occasion pour saluer la bravoure des forces de l’ordre et demander aux musulmans de soutenir les autorités pour mieux lutter contre le terrorisme. Les jeunes, de par leur représentant, ont salué la pertinence de cette ronde du nouveau bureau. Ils ont exprimé le souhait d’intégrer les jeunes au sein de la mosquée et l’établissement d’un contact permanent avec le bureau de jeunesse de la CMBF. Les femmes également ont fait des propositions et ont soumis des... doléances pour voir les choses évoluer au sein de leur mosquée. À la fin de la rencontre, les visiteurs ont remis des nattes et des bouillards à la mosquée de Paspanga. Les visités ont, eux aussi, remis quelques présents au président de la CMBF et à sa délégation. Ils ont soumis leurs doléances qui se résument à la formation continue. L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016 Culture MONDE DE L’INVISIBLE L’apparence physique des djinns Le fait que les djinns existent bel et bien ne doit faire l’ombre d’aucun doute dans l’esprit du musulman. En effet, bien qu’ils appartiennent au monde de l’invisible, ils font partie de la création d’Allah, que nous devons reconnaître et à laquelle nous devons fermement croire, au même titre que nous croyons aux anges. L’existence des djinns a été rapportée dans la parole d’Allah mais également par Son Messager (‘alayhi salat wa salam). L’appellation djinn provient des mots arabes « janna, ajanna, jane » qui signifient tous les trois recouvrir, cacher, voiler. C’est ainsi que le terme Djinn leur a été attribué dans le sens où ce sont des êtres que nous ne voyons pas. Au sujet de l’existence des Djinns et de la croyance en eux, Cheikh ibn Taymiyya (qu’Allah lui fasse miséricorde) a dit : « Personne parmi les musulmans ne nie l’existence des djinns. De même, la majorité des mécréants reconnaissent leur existence car cela a été rapporté de source sûre à travers les Prophètes qui se sont succédés de façon récurrente. Cela est donc connu par la force des choses autant par le commun des gens que par les élites. Ainsi, tout le monde reconnaît cette réalité excepté une infime partie de philosophes ignorants et autres ». L’existence des Djinns est donc une certitude et la croyance en eux une obligation pour tout musulman. La création des Djinns Les Djinns font partie de la création d’Allah comme nous l’avons expliqué. Mais il convient de savoir, chers frères et sœurs, que ces créatures invisibles ont été créées avant l’Homme lui-même. Saviez-vous que les Djinns avaient été créés au moins 2000 ans avant l’être humain ? Cela a été rapporté par les hadiths et explicité par l’éminent savant Ibn Kathir (qu’Allah lui fasse miséricorde) dans son tafsir. En effet, les Djinns ont été créés avant l’Homme et ont occupé la terre avant lui. Sur cette terre, ils y ont semé troubles et guerres. Ibn Kathir explique ainsi d’après le hadith rapporté par Al Hakim : « Les Djinns vivaient sur la terre deux mille ans avant la création d’Adam. Ils semèrent le désordre sur terre et firent couler le sang (injustement). Allah leur envoya alors une armée d’anges qui les frappèrent et les repoussèrent jusqu’aux bords des mers. C’est pour cela que lorsqu’Allah dit : {Lorsque ton Seigneur confia aux anges : « Je vais établir sur la terre un successeur (Khalifa) ». Ils dirent : « Vas-Tu y installer quelqu’un qui y mettra le désordre et répandra le sang ? »} (Sourate 2 : Verset 30). Les anges eurent peur que les crimes des djinns se réitèrent à nouveau avec la venue des humains. La création des Djinns est donc bien antérieure à celle de l’être humain puisqu’ils vivaient sur terre avant même l’existence d’Adam (‘alayhi salam). Les Djinns ont été créés par Allah à partir d’un feu comme Il le révèle : {Et quant au djinn, Nous l’avions auparavant créé d’un feu d’une chaleur ardente} (Sourate 15 : Verset 27). Ce feu particulier dont ont été créés les Djinns a également été décrit par le Prophète (‘alayhi salat wa salam) comme suit : « Les anges ont été créés de lumière, les djinns d’un feu sans fumée, et Adam à partir de ce qui vous a été décrit » (Muslim). L’apparence physique des Djinns. Étant donné que les Djinns sont des créatures invisibles, il nous est impossible de savoir à quoi ils ressemblent exactement. Nous ne disposons que des descriptions faites par Allah et Son Messager (‘alayhi salat wa salam). Les Djinns, bien qu’étant invisibles, peuvent parfois prendre une autre forme, selon la volonté d’Allah. C’est ainsi qu’al Qady Abou Bakr a expliqué : « Il ne fait aucun doute (après avoir reconnu que les Les djinns sont créés de feu. Qu’Allah est capable de leur donner une apparence visible et les doter de corps solides dont la taille dépasse largement celle qui était la leur lorsqu’ils étaient encore faits de feu. Il peut également leur donner différentes formes et aspects pour lesquels ils quittent leur état primitif combustible. La forme des djinns peut donc être variée d’un djinn à l’autre et ce, en fonction de l’apparence que certains vont prendre, toujours d’après ce qu’Allah a décrété. Cheikh Ibn Taymiyya (qu’Allah lui fasse miséricorde) a également affirmé que les djinns changeaient d’apparence et ce, d’après les paroles du Prophète (‘alayhi salat wa salam) qui a vu les djinns sous différentes formes. Les djinns prennent notamment l’apparence d’êtres humains ou d’animaux, dont les serpents, comme cela a été rapporté par Abu Said al Khoudry, d’après qui le Prophète (‘alayhi salat wa salam) a dit : « Il y a à Médine des djinns qui se sont soumis (à l’Islam). Si l’un d’entre eux s’introduit dans vos maisons... » sous forme de serpents, demandez-lui de quitter les lieux. S’il n’est pas parti au bout de trois jours, tuez-le » (At Tirmidhy). Le fait que les Djinns prennent différentes apparences n’est possible qu’avec la volonté d’Allah. C’est Lui qui crée et modifie toute chose. Cette métamorphose des corps est toutefois pratiquée par les Djinns pratiquant la sorcellerie comme cela a été expliqué par ‘Umar Ibn Al Khattab (qu’Allah l’agrée) lorsqu’il a dit : « Personne ne peut prendre une apparence autre que celle sous laquelle Allah l’a créé. Mais comme vous, ils ont des sorciers identiques aux vôtres. Lorsque vous voyez ce genre de choses, faites l’adhan » (Asir ibn ‘Amr). Ainsi, les Djinns peuvent pratiquer la sorcellerie et sombrer dans le chirk ou peuvent suivre les commandements d’Allah en n’adorant que Lui. Il existe en ce sens différentes catégories de Djinns, que nous étudierons dans notre prochain rappel inchaAllah. Qu’Allah raffermisse notre foi dans ce qui est apparent et caché. Qu’Il fasse de nous des. serviteurs pieux et soumis à Sa volonté. L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016 Le saviez-vous ÉTAT ISLAMIQUE Le génocide dont l’Occident est complice Comment a-t-il été possible de déposer Saddam Hussein en quelques semaines et Mouammar Kadhafi en quelques mois alors que l’État islamique ne subit que des défaites épisodiques, voire quand il ne remporte pas de franches victoires ? En moins d’une semaine sont tombées Ramadi, une des capitales de province d’Irak, et Palmyre, cette oasis au nord-est de Damas qui abrite les ruines monumentales d’une grande ville qui fut l’un des plus importants foyers culturels du monde antique. Combiner ces deux fronts et l’emporter à chaque fois aura été un véritable coup gagnant pour le calife autoproclamé Abou Bakr al-Baghdadi. Arrêté presque par erreur en 2004, ce dernier passera dix mois dans les geôles étasuniennes en Irak avant d’être relâché. Il est aujourd’hui au faîte de sa gloire. Et même si ses djihadistes ont connu récemment des pertes après avoir engagé une majeure partie de leurs forces, ils ont aussi dispersé des adversaires plutôt coriaces : des milices chiites et le Hezbollah, qui soutiennent Bagdad et Damas, ont été soumis à une si rude épreuve que le premier ministre irakien Haïder al-Abadi est allé solliciter la Russie en vue de se faire livrer des armes au plus tôt. La situation urge en effet. Malgré les raids de la coalition dirigée par les États-Unis, l’État islamique a repris plus de la moitié du territoire syrien, soit près de 90.000 km². L’Oncle Sam, après l’invasion de 2003, n’a en fait jamais contrôlé l’Irak. Il s’est contenté d’assurer la surveillance du territoire, sans jamais véritablement sortir des casernes ou de la fameuse Green Zone. Concrètement, les Occidentaux ont disparu du paysage de l’ancienne Mésopotamie, laissant prospérer le chaos qu’ils ont contribué à instaurer. Les djihadistes terrorisent aujourd’hui non seulement les populations mais administrent des villes entières comme Raqqa, extrayant même du pétrole tout en en. Faisant commerce. Falloujah est à ce titre devenue un symbole pour l’État islamique. C’est là en effet que tout a commencé pour ce dernier. Il y gère tous les aspects de la vie quotidienne. Les djihadistes ont mis en place une administration, une justice. Les rues sont nettoyées tous les jours… L’organisation dirigée par Abu Bakr el-Baghdadi a le sens de l’organisation. Elle fournit ainsi des denrées de première nécessité aux commerçants comme la farine ou le riz pour les vendre à des prix cassés. Elle aurait également mis en place un système pour payer les propriétaires de générateurs électriques, assurant de facto le courant dans les quartiers de la ville qui en étaient jusque-là privés. Ce modèle serait appliqué dans toutes les zones syriennes et irakiennes tombées sous le contrôle de l’EI, signe d’une volonté de rassurer et de gagner la sympathie des populations locales et des plus démunis. Les djihadistes peuvent en effet se permettre ces largesses… car ils sont riches. Selon les estimations des services de renseignement américains rendues publiques en septembre 2014, l’État islamique engrangerait jusqu’à trois millions de dollars quotidiennement, ce qui en fait l’une des organisations terroristes les plus riches de l’histoire. Magnanimes d’un côté, les djihadistes sont impitoyables de l’autre. L’État islamique pourrait ainsi avoir commis des crimes contre l’humanité, crimes de guerre et de génocide en Irak, selon un rapport de l’ONU publié fin mars. Ce rapport dit avoir les preuves qui « suggèrent fortement » que l’EI a perpétré un génocide contre la communauté yézidie avec l’intention de la détruire en tant que groupe. Ce n’est pas tout : les disciples du calife al-Baghdadi ont également infligé un traitement brutal à d’autres groupes ethniques, indique le rapport, notamment les chrétiens, les Kurdes et les Mandéens. S’il existait vraiment un choc des civilisations entre l’Occident et le monde islamique, on pourrait dire que les Étasuniens et les Occidentaux seraient tombés à pieds joints dans Le piège tendu par l’État islamique et ses alliés sunnites (lesquels comprennent les monarchies du Golfe et la Turquie). Loin de faire plier le djihadisme, les guerres menées par l’Occident depuis l’ère Bush l’ont au contraire renforcé en multipliant ses foyers. Le mode d’action militaire n’est pas remis en cause alors que ses fréquents dégâts collatéraux attisent la haine à l’égard de ceux qui bombardent. Ces guerres contre le terrorisme s’attaquent aux effets et non aux causes. Personne ne songe à fonder cette lutte sur les origines du djihadisme, ni sur les raisons qui le perpétuent, pas plus que ne sont vraiment remis en cause ces alliés qui instrumentalisent le djihadisme ou qui en font le lit. Les pressions sur l’Arabie saoudite, le Qatar ou la Turquie, lorsqu’il y en a, sont Martin, Résistance politique, 2015. L’Imam dit : Celui qui s’érige en l’espoir en toi est infime. Je souffre de la pénurie de la provision, de la longueur du chemin, de l’étendue du voyage et de l’ampleur du but à atteindre. Maître pour éduquer les autres, doit commencer par son auto-éducation. Il doit édifier les autres par sa conduite avant de les édifier par ses paroles ; un maître qui veille à être son propre éducateur mérite plus de vénération que celui qui éduque les gens et les instruit. O monde ! Va-t’en ! Est-ce à moi que tu t’attaques ? Cherches-tu à me séduire ? Tu es loin d’y réussir. Trompe un autre que moi. Je n’ai nul besoin de toi. Je t’ai répudié trois fois, d’une manière définitive. Ton séjour est court, ton importance minime et insuffisante ou trop timorée. Les États-Unis et l’Europe ont quasiment laissé agir leurs alliés régionaux, comme en Syrie où le principal soutien concret à la rébellion a été celui de ces acteurs régionaux, concourant ainsi à la prédominance des groupes islamistes et djihadistes. Et les Occidentaux reprochent aux rebelles encore « modérés », très affaiblis, leur coordination sur le terrain avec le Front al-Nosra. Loin d’avoir un regard objectif sur la situation, Washington continue. de se méfier de l’Iran tout en vouant une confiance pour le moins totale dans la monarchie saoudienne. C’est entre les colonnes de Palmyre, qui n’avaient jamais connu de destruction importante en trois mille ans, que se déroule aujourd’hui une véritable tragédie : une sorte de génocide culturel, historique et humain dont l’Occident est beaucoup plus complice que victime. Capitaine Martin La source originale de cet article est Résistance politique Copyright © Capitaine Je vous recommande cinq choses qui justifieraient toute peine pour y parvenir : Que chacun de vous n’espère qu’en Dieu, ne redoute que le péché, n’ait point honte s’il est interrogé sur une chose qu’il ignore, de répondre : je ne sais pas ; qu’il n’ait point honte d’apprendre ce qu’il ignore ; pratiquez la patience car elle est pour la foi ce qu’est la tête pour le corps ; un corps sans tête est inutile, de même qu’une foi sans patience. L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016 Société Au-delà des belles paroles La religion est révélée aux hommes afin de parfaire leur conduite sur la surface de la terre. L’Islam surtout, ensemble de règles purement religieuses et règles sociales, insiste sur la nécessité de concilier ces deux aspects. L’Islam, tel qu’on l’enseigne, fait de la vie d’ici-bas le dernier des soucis de l’homme. Comme un voyageur en escale, cette vie terrestre n’est qu’une simple transition pour le croyant. C’est pourquoi les biens de ce monde ne l’intéressent pas tant. Il en profite pour se préparer pour l’au-delà. L’accaparement des richesses, la thésaurisation, la course effrénée aux biens de ce monde sont présentés dans la religion comme un défaut de la foi. Est plutôt exalté, le partage. Encore et toujours. Les premières générations de l’islam se reconnaissent en ces valeurs. Le Prophète Mohammed (Paix et salut de Dieu sur lui) a donné la voie à suivre ; et elle fut suivie effectivement à la lettre. On ne reviendra pas sur les nombreux hadiths et quisas qui relatent le dédain de ces pieux prédécesseurs par les biens. de ce monde. Et aujourd’hui, ce qui nous incombe, c’est vraiment de calquer leur exemple. À l’examen, l’on se rend compte que pour nombre d’entre nous, c’est plutôt le contraire. Les nôtres se plaisent à vivre le paradis aux côtés de leurs voisins qui, eux, vivent l’enfer. S’il y a une ressemblance entre les premiers musulmans et nous, c’est généralement dans l’apparence et dans les belles paroles. Mais quand vient le moment de mettre en application ces belles paroles, nous tournons le dos. Les jeunes sont en chômage et sans emploi. Ils sont en quête de quoi subsister. Pour beaucoup, il suffit d’un simple coup de pouce pour leur donner la joie de vivre. Ce petit coup de pouce faisant défaut, ces jeunes tombent très souvent dans la dépression et dans le désespoir. Ce qui est choquant, c’est qu’ils vivent auprès de leurs frères musulmans, vachement riches, qui sont à chaque fois entre deux avions, qui changent les grosses cylindrées comme on change de chemises. Mais jamais ou rarement le sort de ces jeunes. Sans emplois ne les préoccupe. Souvent, le mauvais exemple vient même de ceux qui nous donnent les leçons, nos imams et nos cheikhs. Le matérialisme béat, l’individualisme, l’égoïsme sont rentrés dans nos rangs. L’esprit de partage et de solidarité que le messager a voulu faire passer comme message aux musulmans ne passe pas. Comment être de bons musulmans si nous sommes incapables de faire ce don de soi ? Comment être de bons musulmans si l’amour de ce bas monde domine celui de l’au-delà ? Sommes-nous de bons musulmans si notre prière et notre jeûne ne nous obligent pas à partager ce qu’on a de plus cher ? En tous cas, le Coran nous rappelle que la bonté pieuse ne consiste pas seulement à accomplir la prière. La prière doit nous inculquer le partage, le don de soi, l’amour du prochain, l’amour de l’autre monde. Elle doit nous inciter à nous soucier du sort des autres, de l’état de la communauté. Si tel n’est pas le cas, il y a lieu de se poser des questions. AG. INVOCATION POUR S’ACQUITTER D’UNE DETTE Allâhummakfinî bi-halâlikacanharâmika-waghninî bi-fadlikacammansiwâk. « Ô Seigneur ! Accorde-moi de Tes biens licites pour m’éviter de rechercher Tes interdits et puisse Ta générosité m’atteindre pour m’éviter de recourir à tout autre que Toi. » Allâhummainnîacûdhubika mina-l-ham-miwa-l-hazani, wa-l-cajziwa-l-kasali, wa-l-bukhliwa-l-jubni, waddalaci d-dayniwaghalabati r-rijâl. « Ô Seigneur ! Je me mets sous Ta protection contre les soucis et la tristesse, contre l’incapacité et la paresse, contre l’avarice et la lâcheté, contre le poids de la dette et la domination des hommes. » LES DIFFERENTS POINTS DE VENTES - LA SURFACE - SONACOF - NAWFAL - NATIFA MARKET/ZOGONA - KIOSQUE FACE AMBASSADE DU GHANA - KIOSQUE CHEZ ALOIS FACE ZAKA - KIOSQUE SITARAIL - LIBRAIRIE MUJA - KIOSQUE / FACE CITE AN III LES POINTS DE VENTE / VILLES ORODARA : ZEBA SOULEYMANE 78573157 OUAHIGOUYA : SAWADOGO SAYOUBA 76 25 99 14 BOBO DIOULASSO : EL HADJ MONE OUMAROU 78 13 39 65 KOUDOUGOU : DABONE SADA 70 15 58 47 HOUNDE : ZOUNDY SEYDOU 74 77 97 13 L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016 11 Economie AR RIBAA (suite) L’intérêt perçu dans certains échanges («ar-riba fil-bu) Le Prophète a, ensuite, décrété comme relevant de l’intérêt certaines différences existant lors de transactions qui ne sont plus des prêts mais des ventes. C’est «l’intérêt perçu dans certains échanges» («ar-riba fil-buyû’»). 1) Qu’est-ce que l’intérêt perçu dans des échanges ? Le Prophète (sur lui la paix) a dit : «De l’or contre de l’or, de l’argent contre de l’argent, du blé contre du blé, de l’orge contre de l’orge, des dattes sèches contre des dattes sèches, du sel contre du sel : quantité égale contre quantité égale, main à main. Celui qui donne un surplus ou prend un surplus tombe dans l’intérêt…» (rapporté par Muslim, n° 1584). Dans un autre Hadîth, après avoir cité ces six biens et avoir dit qu’ils devaient être vendus «quantité égale contre quantité égale», le Prophète a également dit : «Lorsqu’il y a différence dans ces choses, vendez-les (en sorte que les... quantités échangées soient) comme vous voulez, à condition que ce soit main à main» (rapporté par Muslim, n° 1587). «Vendez de l’or contre de l’argent (les quantités échangées étant) comme vous voulez, à condition que ce soit main à main. Vendez du blé contre des dattes sèches (les quantités échangées étant) comme vous voulez, à condition que ce soit main à main. Vendez de l’orge contre des dattes sèches (les quantités échangées étant) comme vous voulez, à condition que ce soit main à main» (rapporté par at-Tirmidhî, n° 1240). Les savants ont des avis différents à propos des causes juridiques et conditions (illawashart) qui entrent en jeu dans cette interdiction. Pour tous ces avis, voir par exemple Bi-dâyatul-mujtahid, tome 3. Par souci de concision, je me contenterai de citer ici deux interprétations : Selon l’école shâfi’ite, sont concernés par la règle de l’intérêt sur les échanges deux catégories de biens uniquement : - catégorie 1 : tout ce qui sert de monnaie (ath-thamaniyya), à l’instar de l’or et de L’argent, mentionnés dans les Hadîths sus-cités, - catégorie 1 : tout bien qui est vendu au poids (yubâ’uwaznan), à l’instar de l’or et de l’argent, mentionnés dans les Hadîths sus-cités, - catégorie 2 : tout ce qui sert de nourriture (at-ta’m), à l’instar du blé, de l’orge, des dattes sèches et du sel, mentionnés dans les Hadîths sus-cités. Et selon l’école hanafite, sont concernés par la règle de l’intérêt sur les échanges ces deux catégories de bien - catégorie 1 : tout bien qui est vendu au poids (yubâ’uwaznan), à l’instar de l’or et de l’argent, mentionnés dans les Hadîths sus-cités, - catégorie 2 : tout bien qui est vendu à la mesure (yubâ’ukaylan), à l’instar du blé, de l’orge, des dattes sèches et du sel, mentionnés dans les Hadîths sus-cités. Les règles, extraites des Hadîths sus-cités, sont les suivantes : A) S’il y a échange de deux biens qui sont tels que l’un d’eux appartient à la catégorie 1 et l’autre à la catégorie 2 – par exemple qu’il y ait achat de blé contre de l’argent –, alors, d’après l’école hanafite comme d’après l’école shafi’ite, ni l’égalité ni la simultanéité ne sont obligatoires. B) S’il y a troc de deux biens qui... appartiennent à la même catégorie (la catégorie 1 ou la catégorie 2) et qui sont de même nature – par exemple qu’il y ait achat d’or contre de l’or, ou de blé contre du blé –, alors il faut qu’il y ait égalité des deux quantités échangées (le surplus d’un côté étant interdit) et il faut qu’il y ait simultanéité dans la prise de possession des deux biens échangés (le crédit étant interdit). Le surplus est du « riba-l-fadhl », le crédit est du « riba-n-nassa’ ». (Il est à noter que, d’après l’école hanafite, dans certains cas la simultanéité n’est pas nécessaire, les deux marchandises doivent être « payables comptant », même si la prise de possession effective peut être différée, à condition que les deux biens soient déterminés (mu’ayyan) et non pas indéterminés (ghayr mu’ayyan).) C) Et s’il y a troc de deux biens qui appartiennent à la même catégorie (la catégorie 1 ou la catégorie 2) mais qui ne sont pas de même nature – par exemple qu’il y ait achat d’or contre de l’argent, ou de blé contre de l’orge –, alors L’égalité des deux quantités échangées n’est pas obligatoire ; par contre, le crédit est interdit et il faut qu’il y ait simultanéité dans la prise de possession des deux biens échangés (même note que plus haut à propos de l’école hanafite). D) Et s’il y a troc de deux biens qui sont de même nature mais qui n’appartiennent ni à la catégorie 1 ni à la catégorie 2 – par exemple qu’il y ait achat d’un cheval contre un autre cheval –, alors il y a divergences d’avis : – Selon l’école shâfi’ite, ni l’égalité ni même la simultanéité ne sont obligatoires : il peut y avoir surplus (on peut vendre un cheval contre deux) et il peut y avoir crédit. – Et selon l’école hanafite, il peut y avoir surplus d’un côté ; par contre, les deux doivent être « payables comptant » (hâllan). 2) Pourquoi cela est-il interdit ? Dans un Hadîth, le Prophète a expliqué pourquoi il a étendu le concept d’intérêt – qui concernait au premier chef le surplus perçu sur les prêts – aux cas des échanges également. Il a dit : « Je crains que [cela ne... vous conduise à l’intérêt » (rapporté par Ahmad, n° 5851). Omar, Compagnon du Prophète, a donné la même explication (rapporté par Mâlik, n° 1328 et 1329). En effet, comme nous allons le voir, l’intérêt des échanges (« ar-riba fi-l-buyû’ ») ressemble, en son principe, à l’intérêt perçu sur les prêts (« ar-riba fi-l-qurûdh ») et peut y conduire indirectement en autorisant le contournement de l’interdiction de l’intérêt sur les prêts. Le Prophète l’a donc interdit. Pourquoi le surplus assorti d’un crédit est-il interdit (or contre or, ou blé contre blé) (« Lima hurrima-n-nassî’awa-l-fadhl fîmubâdalatimâ-layniribawiyyanimuttahiday-in-naw’ ») ? Parce que cela revient à vendre de l’or à celui qui en a un besoin immédiat, en échange d’une plus grande quantité d’or, qu’il remettra plus tard. Or, si cela était autorisé, quelqu’un pourrait dissimuler un prêt à intérêt sous l’apparence de ce troc à crédit avec surplus : il pourrait prétendre vendre 1 kg d’or au comptant en contrepartie de 1,5 kg d’or à crédit, et réaliser en fait un prêt d’1 kg d’or en échange de 500 g d’or en guise d’intérêt ! Le Prophète a donc fermé la porte à ce risque de contourner l’interdiction de l’intérêt sur les prêts. Pourquoi le surplus est-il interdit même sans crédit (or contre or, ou blé contre blé) ? Autoriser l’une des deux personnes qui ont recours à ce troc à recevoir – pour deux marchandises échangées au comptant – une quantité supérieure à celle qu’il livre, cela risque de l’entraîner à légitimer à plus forte raison le fait de recevoir – s’il est payé à crédit – une quantité supérieure à celle qu’il avait livrée (puisque le bien qui est livré comptant a un plus par rapport au même bien livré à crédit ; cette personne pourrait se dire : si le surplus est permis au comptant, il devrait l’être à plus forte raison à crédit, puisque ce qui est livré au comptant possède un plus par rapport à ce qui est livré à crédit : « li-n-naqd maziyya ‘alal-muajjal’ »). Cela reviendrait alors au cas du surplus assorti d’un crédit (voir ci-dessus) ! Deux Compagnons ayant ainsi raconté qu’ils donnaient deux mesures de dattes de moins bonne qualité pour obtenir une mesure de dattes d’excellente qualité, le Prophète leur dit : « Héla, c’est l’intérêt même ! » Il leur conseilla ensuite – étant donné que la considération, dans les transactions, va à la forme également – de vendre, dans un premier temps, deux mesures de dattes de moins bonne qualité et d’obtenir ainsi leur valeur en monnaie, puis, dans un deuxième temps, d’acheter avec cette monnaie la mesure de dattes d’excellente qualité (rapporté par al-Bukhârî et Muslim). Pourquoi le crédit sans surplus est-il interdit (dans le cas du troc d’orge contre de l’orge même, ou de change d’argent contre de l’argent même) ? Monnaie et nourriture constituent, parmi tout ce dont les humains ont besoin pour vivre sur terre, des choses essentielles. Ceci d’une part. D’autre part, leur valeur varie fortement en très peu de temps. Dès lors, vendre 100 kg de blé livrables à Comptant contre 100 kg de blé livrables à crédit, c’est permettre la spéculation sur un bien qui est d’une part essentiel et dont, d’autre part, le cours varie rapidement. Le Prophète a donc voulu qu’on évite cette possibilité de spéculer. Vendre 1 kg d’or comptant contre 1 kg d’or payable dans un an pose le même problème. Pourquoi le crédit sans surplus est-il interdit (dans le cas du change d’or contre de l’argent ou du troc d’orge contre du blé) ? Imaginez qu’à telle date donnée, 1 kg d’or ait la même valeur que 80 kg d’argent. Vendre 1 kg d’or contre 80 kg d’argent au comptant, c’est permis. Vendre 1 kg d’or contre 90 kg d’argent au comptant, c’est aussi permis. En revanche, vendre 1 kg d’or contre 90 kg d’argent à crédit n’est pas autorisé. Car si cela était autorisé, quelqu’un pourrait dissimuler un prêt à intérêt sous l’apparence de ce troc à crédit : il pourrait prétendre vendre 1 kg d’or au comptant contre 90 kg d’argent à crédit, mais réaliser en fait un prêt sur lequel il touche de l’intérêt. J'ai calculé que 1,125 kg d’or a la même valeur que 90 kg d’argent. Il prête 1 kg d’or et touche, en pure contrepartie du délai accordé, l’équivalent de 1,125 kg d’or ! Ce serait alors de l’intérêt sur un prêt. Le Prophète, en interdisant le crédit dans ce cas de figure, a donc fermé la porte à ce risque de contourner l’interdiction de l’intérêt sur les prêts en faisant de la différence des valeurs une pure contrepartie du délai accordé. Par contre, si on vend 1 kg d’or contre 90 kg d’argent au comptant, il n’y a pas ce risque de percevoir cette différence sur un délai, puisque les deux biens sont échangés au comptant. Cela est donc permis (c’est la règle que nous avons vue plus haut, dans le point C : quand les deux marchandises vendues l’une contre l’autre ne sont pas les mêmes, il est permis qu’il y ait un surplus d’un côté, mais il faut que les deux marchandises soient payables « comptant »). De même, l’interdiction que nous venons de voir ne concerne que des biens échangés à l’intérieur même de leur catégorie : or contre argent, ou blé contre orge, etc. (c’est le cas C cité plus haut). Par contre, au cas où on échange du blé contre de l’argent (c’est le cas A), le crédit est bien entendu possible. 3) Pourquoi le crédit est-il interdit dans ces échanges alors qu’il est autorisé dans un prêt ? Lorsqu’on emprunte 1000 € et qu’on rembourse ces 1000 € deux mois plus tard, on pratique aussi une sorte d’« échange » d’un bien (il s’agit de monnaie) contre le même bien (il s’agit de la même monnaie). La question qui se pose est donc : comment se fait-il que, comme nous venons de le voir, le crédit soit interdit dans le troc de blé contre du blé ou contre de l’orge, et dans le change d’argent contre de l’argent ou contre de l’or, mais soit autorisé dans l’emprunt d’argent ou de nourriture (c’est même ce qui caractérise d’ailleurs un prêt) ? La réponse est qu’en fait le troc relève de l’échange commercial (mu’âwadha), alors que le prêt ne relève pas du domaine du commerce (« mu’âwadhât ») mais du domaine des contributions. gracieuses («ta-barru’ât»). Or ces deux domaines ne sont pas régis par exactement les mêmes règles (A’lâmul-muwaqqi’în, tome 1 p. 295). C’est pourquoi Wah-baaz-Zuhaylî a, en ce qui le concerne, donné préférence ici à l’avis disant que si le prêteur a fixé la date à laquelle l’emprunteur devra le rembourser, il ne pourra pas lui réclamer le règlement avant cette date (il y a divergences d’avis entre les savants sur le sujet, cf. Al-Fiqhul-islâmî waa-dillatuh, tome 5 p. 3789). La non-simultanéité est donc interdite lors d’un échange commercial du type des trocs évoqués plus haut ; mais elle n’est pas interdite dans un prêt. Par contre, la condition du surplus est, elle, interdite aussi bien dans les trocs évoqués plus haut (où le surplus est appelé «riba-l-fadhl») que dans les prêts (où le surplus est appelé «riba-l-qardh»). 4) Des formes de vente où il y a risque de présence de l’intérêt perçu lors des échanges («ar-riba fil-buyû’») et qui ont été interdits par le Prophète (sur lui la paix) : «Bay’ ul-muzâbana». (rapporté par al-Bukhârî, n° 2074, Muslim, n° 1540) : Vendre des dattes déjà cueillies contre des dattes non encore cueillies ne permet pas de vérifier si les deux quantités sont égales. Le Prophète l’a donc interdit. « Bay’ ul-muhâqala » (rapporté par al-Bukhârî, n° 2074, Muslim, n° 1540) (selon une des deux interprétations du terme « muhâqala ») : Vendre du blé en vrac contre du blé encore dans l’épi ne permet pas de vérifier si les deux quantités sont égales. Le Prophète l’a donc interdit. Source : La Maison de l’Islam L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016 Monde Musulman EGYPTE Ahmed Mansour Korani, 4 ans, condamné à tort à la prison à vie pour meurtre Incroyable mais vrai ! Dans une Égypte dirigée d’une main de fer par le despote Al-Sisi, où la justice aux ordres n’en finit pas de dresser l’échafaud à l’issue de mascarades de procès contre les partisans des Frères musulmans, un bambin de quatre ans, un bien jeune coupable idéal, a été condamné en février à la prison à vie par contumace, et ce. sans sourciller… Haut comme trois pommes mais accusé d’avoir à son actif un palmarès criminel long comme le bras, l’adorable petit Ahmed Mansour Korani, victime d’une terrible erreur judiciaire, a dû certainement ressentir le profond désarroi de son père sans en saisir les raisons, alors que ce dernier se démenait auprès des juges d’un tribunal militaire et des autorités pour dénoncer une cruelle aberration. Ce père de famille, aimant et fort démuni, a trouvé en lui des ressources insoupçonnées pour se dresser face à l’infernale machine judiciaire qui s’était mise en branle contre son petit garçon au visage poupon, au risque d’être lui-même broyé par le rouleau compresseur du système. En effet, il a appris ce qu’il en coûtait de vouloir faire reconnaître sa grosse bévue à l’institution judiciaire de son pays, se retrouvant placé en détention après que les forces de l’ordre aient débarqué chez lui pour interpeller son « bébé ». Incrédule et sceptique, l’officier de police a cru que ce papa effondré « se moquait de lui » et plutôt que de vérifier ses dires, l’a purement et simplement jeté en prison. Libéré au bout de quatre longs mois, alors que la clameur de protestation populaire montait, le père du petit Ahmed, totalement blanchi par l’enquête policière, a révélé son calvaire devant les caméras. « Je suis un homme pauvre, je suis un fils de cette terre, je n’ai jamais fait de mal à personne, je ne voulais pas que l’on me prenne ainsi mon petit garçon », a-t-il déclaré en larmes, tandis que son avocat Mahmoud Abou Kaf déplorait que les juges à qui le certificat de naissance du jeune Ahmed a été présenté - cette preuve irréfutable de son innocence - aient refusé de l’examiner. Fort heureusement, il y a eu un avant et après passage télévisuel pour ce papa courage si bouleversant, puisque l’onde de choc émotionnelle provoquée par son témoignage sur les réseaux sociaux a contraint, dès le lendemain, un porte-parole militaire à briser la chape de plomb du silence. Ce dernier a daigné concéder qu’une « erreur » Pour le moins malheureuse s’était produite, et que le nom du petit garçon avait été injustement inclus dans une liste de 116 noms de personnes accusées d’avoir commis des crimes en janvier 2014, dans la province de Fayoum, à 70 km au sud du Caire. Le Colonel Mohamed Samir, droit dans ses bottes, a même indiqué sur Facebook que la condamnation du tribunal militaire était en fait destinée à un garçon de 16 ans portant un nom similaire, Ahmed Mansour Korani-Sharara, lequel aurait pris part à des émeutes organisées par des membres des Frères musulmans. Reste à savoir si cette erreur judiciaire, dont l’énormité ne contribue pas à redorer le blason de la justice égyptienne, sera officiellement actée et le petit Ahmed Mansour Korani pleinement réhabilité et enfin laissé à ses jeux d’enfants. BAYERN Un supporteur condamné pour avoir traité Ribéry d’« islamiste » « Un supporteur du Bayern Munich âgé de 39 ans vient d’être condamné par la justice allemande à verser 1.600 euros d’amende pour avoir tenu des propos. Diffamatoires à l’égard de Franck Ribéry, traité d’« islamiste » après avoir appris le prénom accordé au troisième enfant de la star bavaroise, Seïf-al-Islam, écrit Le Figaro. « Celui qui prénomme son fils de la sorte est un islamiste », avait fustigé le supporter sur sa page Facebook. Le prénom Seïf-al-Islam signifie le glaive de l’Islam. Coïncidence malheureuse, le fils de Mouammar Kadhafi avait hérité du même prénom, ce qui avait valu à la famille Ribéry des remarques déplacées sur les réseaux sociaux. « Je ne comprends pas les interrogations sur le prénom de mon fils, Seïf-al-Islam. Je ne vois pas le rapport avec le fils de Kadhafi. C’est là que je ne comprends pas. Ça m’agace, c’est chiant, pesant. Mais bon, il faut avancer, c’est la vie », s’était emporté l’ancien international dans un entretien accordé à Canal+, au cours duquel il était revenu sur sa conversion à l’Islam en 2006, conclut l’article du Figaro. NEW YORK TIMES Les articles sur l’Islam dépassent ceux consacrés au cancer et à la cocaïne. En revue et au crible par un groupe de chercheurs américains, les titres du New York Times, qui ont joué sur le poids des mots de 1990 à 2014, ont été lus avec attention et analysés minutieusement afin de déterminer si l’islam, après avoir remporté la palme des sujets passionnels, a également le triste privilège de s’être démarqué par des Unes sensationnalistes et anxiogènes s’avérant extrêmement préjudiciables en termes de compréhension et d’image. Ce que l’on pressentait a été confirmé par un décryptage rigoureux qui ne laisse pas de place aux doutes : au cours de cette longue période de temps, l’islam a été dépeint de manière négative dans 57 % des manchettes conçues et publiées par la véritable institution qu’est le New York Times, distançant nettement les articles consacrés au cancer et à la cocaïne qui n’ont totalisé respectivement que 34 % et 47 % des accroches les plus sombres et choc. Toujours noirci à dessein, avec un bond notable entre 2009 et 2014 où les titres à l’impact dévastateur sont passés de 35 %. À 68 %, le traitement de faveur peu enviable réservé à l’islam, renforcé par des articles au vitriol et une propagande islamophobe inflammable, ne s’est pas appliqué au christianisme et au judaïsme avec la même malhonnêteté intellectuelle, ampleur, constance et inconséquence. L’islam faisant les gros titres percutants et tétanisants dans plus de 20 % des cas par rapport aux deux autres religions monothéistes. Tout en déplorant grandement que l’islam vole ainsi la vedette à toutes les thématiques, religieuses ou pas, les co-auteurs de cette investigation, Usai Siddiqui et Owais Arshad, se félicitent d’avoir mené à bien cette nécessaire étude comparée qui, statistiques irréfutables à l’appui, met en évidence ce que d’aucuns subodoraient ou dénonçaient depuis longtemps : l’image systématiquement négative, menaçante et explosive accolée à l’islam par les médias mainstream en général, et le New York Times en particulier. Leurs conclusions édifiantes ont corroboré les dires des associations musulmanes américaines. Plus influentes, dont le Conseil des relations américano-islamiques (Cair), qui n’ont cessé d’alerter et de désapprouver ce traitement biaisé et irresponsable. GAZA Israël refuse à une délégation parlementaire belge l’entrée Une délégation de parlementaires belges en mission en Palestine s’est vu refuser le droit par Israël d’entrer à Gaza, a indiqué mardi sa présidente, la députée PS Gwenaëlle Grovonius. Les députés belges devaient se rendre à Gaza mardi, à l’invitation de l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), pour y rencontrer différentes ONG. Tous les contacts officiels à cette fin avaient été pris par les autorités belges en Belgique et sur place, a-t-elle indiqué. « Pourtant, aujourd’hui et à la dernière minute, la délégation s’est vu refuser l’accès à Gaza, les autorités israéliennes ayant refusé de leur procurer un laisser-passer », a témoigné la parlementaire. Pour Gwenaëlle Grovonius, il s’agit là d’un « abus de pouvoir ». « inacceptable ». Gaza ne fait « pas partie d’Israël conformément aux frontières reconnues par la communauté internationale, il est donc inacceptable que les autorités israéliennes s’arrogent le droit d’en refuser l’accès à une délégation officielle de parlementaires étrangers », a-t-elle précisé. La députée socialiste s’interroge sur les motivations sous-jacentes de ce refus. « Que tente-t-on encore une fois de nous cacher si ce n’est, sans doute, l’état humanitaire déplorable dans lequel Gaza se trouve depuis l’opération militaire destructrice qui y a été menée par Israël en 2014 ? », se demande-t-elle. PHILIPPINES Un célèbre prédicateur saoudien victime d’une tentative d’assassinat. Le prédicateur saoudien Ayed Ben Abdallah Al-Qarni a été la cible d’une tentative d’assassinat aux Philippines mardi 1er mars. Il a reçu des balles dans l’épaule droite, le bras gauche et la poitrine. Hospitalisé, le dignitaire religieux serait hors de danger selon l’ambassade d’Arabie saoudite. Celle-ci a affrété un avion à Zamboanga. Pour amener le cheikh et ceux qui l’accompagnaient dans la voiture à Manille, la capitale, « afin de lui offrir le meilleur traitement ». Ayed Al-Qarni venait de délivrer un prêche dans une université à Zamboanga, une des principales villes du sud des Philippines, quand il a été attaqué par un homme armé d’un calibre 45. Les policiers qui l’escortaient ont ouvert le feu et tué le tireur. Les soupçons ont très tôt été dirigés vers l’État islamique. Dans un article intitulé « Tuez les imams de kufr (de l’impiété, ndlr) » paru dans le dernier numéro de sa publication Dabiq, plusieurs prédicateurs sont accusés d’apostasie. Ayed Al-Qarni figure parmi les noms évoqués. L’article appelle des « loups solitaires » à agir contre eux. Ayed Al-Qarni, qui avait été interdit d’entrée en France en 2012 avec plusieurs personnalités religieuses étrangères, avait été alors présenté par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) comme un « leader de la pensée qui condamne l’usage de la violence et est connu comme ». tel par tous les spécialistes du monde musulman ». L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016 INFORMATICIEN-FORMATEUR IMPORT/EXPORT VÉHICULES ET ORDINATEURS TOUTE SÉRIE LOCATION DE VÉHICULES L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016 Pub Tel.: (+226) 50 30 24 85 Fax: (+226) 50 30 24 86 01 BP 42080 Ouagadougou 01 Burkina Faso / Rue 2.17 porte 3 arttechlfcaid@whatsapp.com art.technology@fesonet.bf artdeme@hotmail.com L’Autre Regard - N°036 du 05 mars au 05 avril 2016 Numéro 36 Nombre de pages 16 -- id 10566 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10566 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Id de collection 2203 Id du média 10586 Fichier média https://islam.zmo.de/files/original/a0a9f07ac3672a3e27c76b959a89279fb4a5ab8c.pdf Titre L'Autre Regard #35 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/117 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/791 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/569 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/128 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/571 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/164 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/83 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/85 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1124 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/857 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/582 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/81 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1190 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/87 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/33 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2203 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2016-02-05 Identifiant iwac-issue-0000170 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel d'informations islamiques et générales Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/336 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/408 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/407 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/550 Contenu Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 TERRORISME Se poser les bonnes questions Prix : 300 F Mensuel d’informations islamiques et générales - N°035 du 5 février au 5 mars 2016 LUTTE CONTRE LES TERRORISTES DJIHADISTES OU TERRORISTES ? Ne pas tomber dans le piège P.12 ASSASSINAT DE KHADAFI P.10 Les vraies raisons se précisent peu à peu ISRAEL Un plan P.14 pour détruire la mosquée d’Al Aqsa «Les savants ont un grand rôle à jouer», P.6 DR Mohammed Kindo «Le mal n’a ni religion, ni couleur, ni race, ni sexe», P.9 Cheikh Rabo MAHAMADY OUEDRAOGO, VICTIME DES ATTAQUES L’imam Ilboudo témoigne de la P.4 qualité de l’homme «La France sans les musulmans ne serait pas la France» P.9 Editorial TERRORISME Se poser les bonnes questions L’enlisement du monde dans la terreur ne connaît décidément pas de limite. Les Burkinabè avaient l’habitude de voir sur leurs petits écrans la violence et le martyr dans d’autres pays. Tel un phénomène Implacable, la capitale burkinabè a connu son tour en ce début de la nuit du vendredi 15 janvier 2016. Nous assistons impuissamment au basculement de notre monde dans un engrenage de tueries sans qu’une lueur d’espoir de solutionnement soit présentée. En début de nuit du vendredi, une panique saisit Ouagadougou. Des échos font état de coups de feu nourris sur l’avenue Kwamé Nkrumah. Sans savoir exactement de quoi il est question, chacun prend ses jambes au cou pour se mettre en lieu sûr. On apprendra dans la foulée qu’il s’agit d’un attentat mué en prise d’otage en cours à l’hôtel Splendid et au Café Cappuccino. Deux bâtisses séparées par l’avenue et se faisant face. Les forces de l’unité d’élite de la gendarmerie et des forces étrangères (françaises et américaines) donneront l’assaut pour libérer les otages. De source sécuritaire, trois preneurs d’otages sont tués. Et en définitive, les assaillants abattent une trentaine de personnes de 18 nationalités. Le lendemain, tout le pays est sous le choc face à une. Scène de violence mortelle rarement vue dans la capitale. Jusque-là, le Burkina connaissait des attaques isolées dans quelques villes frontalières. Mais cette fois, c’est Ouagadougou qui vient de découvrir le mode opératoire de groupes djihadistes ayant leur base arrière au Sahel. L’attaque est revendiquée par le groupe Al Mourabitoune de Mokhtar Belmoktar. Le mode opératoire fait penser à celui de l’attaque de l’hôtel Radisson de Bamako perpétrée le 20 novembre 2015. L’attentat de Ouagadougou a été précédé d’une autre attaque le même jour à l’intérieur du pays à Tin-Abao dans la région du Sahel. La psychose est généralisée et bonjour à la cacophonie. Cacophonie et supputation. Tout observateur averti savait que le Burkina Faso était dans la ligne de mire des groupes djihadistes du nord Mali. Ces derniers avaient menacé de représailles en 2013 tous les pays qui se sont coalisés pour les attaquer. Le Burkina y avait des éléments. Deuxième fait, ces personnes frappent là où elles trouvent. Et dans une telle... Situation, aucun pays ne se fait des illusions en s’estimant à l’abri d’attentats. La funeste attaque de Ouagadougou a donné libre cours à toutes sortes de supputations. Certains ont vite fait d’établir un lien entre l’attentat et l’arrestation des deux généraux (Diéndéré et Djibril Bassolé). D’autres brandissent l’affaire des écoutes téléphoniques entre Soro et Djibril. Des doigts accusateurs désignent Blaise Compaoré… Le bouc émissaire en tant que complice ou instigateur était recherché partout. Amalgame et stigmatisation. Dans la logique de désignation du complice ou de l’instigateur, femmes en voile (singulièrement celles en voile intégral) et hommes barbus étaient la cible de stigmatisation. Bien que des chefs religieux musulmans aient sévèrement condamné l’attentat, bien que l’attentat ait aussi été revendiqué par Moktar Belmoktar. Certains n’ont trouvé mieux que d’accuser des hommes et femmes se singularisant par leur religion. L’Islam. Si les groupes djihadistes se réclament de l’Islam, cela ne veut pas dire. que c’est au nom de l’Islam ou de tous les musulmans qu’ils commettent leur forfait. Sinon, si l’on devait comprendre les choses de la sorte, les actions de terreur d’autres personnes se réclamant d’une communauté devraient aussi être mises sur le compte de cette communauté. Il est tout de même difficile de comprendre comment on peut focaliser le débat sur le terrorisme sur des choses comme la barbe, le voile, le pantalon raccourci en occultant les moyens avec lesquels ces groupes sévissent. Nous voulons parler des armes hautement sophistiquées que ces personnes utilisent. Jusqu’à preuve du contraire, aucune usine de fabrication d’armes n’a été découverte comme appartenant à ces groupes. Comment ces derniers parviennent-ils à s’armer de façon importante ? Ce sont entre autres des questions de fond que nous devons explorer si nous voulons mener une réflexion assez pertinente sur ce monstre qui menace tout le monde. Il faut peut-être voir en ces actions les effets de psychose qu’a engendrés l’attentat. Heureusement que les actions de stigmatisation n’ont pas pris une envergure importante. Il faut cependant que chacun prenne conscience pour éviter le syndrome centrafricain. L’état de notre monde, marqué par la violence qui gagne en ampleur et en cruauté, nous impose des attitudes et actions pour le réduire de façon significative. Ce que le Burkina a connu en quelques heures, c’est ce que d’autres pays comme l’Irak, la Palestine occupée, le Yémen, la Syrie, la Libye, etc. connaissent pendant des années et, dans la plupart des cas, par le fait de dirigeants occidentaux qui cherchent à soumettre les richesses de nombre de pays à leurs multinationales. Le terrorisme prend ainsi plusieurs facettes. Certains le pratiquent pour piller des richesses, s’accaparer des terres ou imposer la démocratie. D’autres s’inspirent également de cette méthode pour se faire entendre. Sans vouloir justifier les tueries d’innocentes personnes par les groupes djihadistes, il est tout de même important de reconnaître que les victimes de La violence d’État des pays occidentaux est de loin plus importante que celle de ces groupes. « La guerre contre le terrorisme » lancée par des dirigeants occidentaux, notamment Georges W. Bush, ne fait que péjorer la situation. N’y a-t-il pas d’autres solutions pour enrayer ce fléau ? Que chacun commence à balayer devant sa porte. La rédaction RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Mohammed Djamil Tél. : 76 00 73 34 Équipe de rédaction : Mohammed Djamil Guigma Arounan Guiro Sayouba Abdoul Hamid Traoré Maquette & Montage PAO : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 Dessinons l'avenir ensemble ! L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 Chez nous CEREMONIE D’HOMMAGE Les messages des communautés La Nation a rendu hommage le 25 janvier dernier aux victimes à la place de la « Révolution ». Nous vous publions l’intégralité des messages des différentes autorités religieuses. Message de la communauté musulmane Nous sommes réunis ici pour sauver notre monde du flot du terrorisme et de la violence extrémiste. Le véritable test pour la croyance n’est ni les slogans, mais c’est de vivre en conformité avec les principes fondamentaux que prônent toutes les religions du monde. Sur le caractère sacré de la vie humaine et le respect de la dignité humaine, nous devons tous condamner avec énergie ce qui est prôné par les terroristes. Nous devons organiser nos énergies à l’échelle communautaire afin de lutter contre tous les facteurs qui favorisent le recrutement des terroristes. Nous avons besoin de mettre en place des cadres nécessaires pour détecter les gènes à tendance terroriste et empêcher tous ceux qui s’y aventurent d’emprunter les chemins qui mèneront à. leur perte. Nous devons accompagner les familles en les soutenant par des conseils et de diverses manières. Nous devons promouvoir l’engagement positif des citoyens musulmans afin qu’ils ne puissent jamais s’asseoir à la table où les terroristes se retrouvent pour partager leurs idées. Au-delà de nos identités ethniques ou religieuses, il y a d’abord notre identité commune et c’est elle qui souffre chaque fois qu’un acte barbare est commis. Ces actes ignobles sont à la fois opposés à la foi islamique, car l’islam place l’homme au-dessus de tout. Le Coran condamne fermement le fait d’ôter la vie à une personne, et quiconque ôte la vie à un homme agit comme s’il avait ôté la vie à tous les hommes. Les terroristes ne laissent personne sur leur chemin pervers. Même les grands pays musulmans comme la Malaisie, le Pakistan, l’Arabie Saoudite et j’en passe, sont les cibles de ces hommes sans foi ni loi. Au nom de tous les musulmans du Burkina Faso, je présente les condoléances les plus attristées aux parents des disparus. et souhaite prompt rétablissement aux blessés. Que les âmes des martyrs reposent en paix et qu’Allah veille sur le Burkina Faso. Message de la communauté catholique : Notre nation burkinabè et ses amis, qui ont perdu les leurs dans une immense peine, douloureuse et prématurée, suite aux attentats terroristes, au nom de toute l’église catholique, nous souhaitons à tous la paix dans les cœurs de la part de notre Seigneur Jésus-Christ, notre Sauveur. Aux familles éplorées, nos sincères condoléances et notre compassion ; aux blessés, prompt rétablissement. À tous ceux qui ont perdu la vie, que la terre du Burkina leur soit douce. Félix Kinda, frère cadet de Pascal Kinda. Malgré les efforts du nouveau gouvernement pour relancer les activités, il se trouve des gens méchants qui veulent toujours marcher à contre-courant de la volonté du peuple. Cela est vraiment déplorable et condamnable. Nous apprécions la cérémonie qui vient de se dérouler ce matin en mémoire des victimes et remercions les plus hautes autorités. Autorités pour avoir permis cela. Cette date du 25 janvier a été une journée très mémorable et restera à jamais dans les cœurs. Dans son message, j’ai été édifié par l’appel à la vigilance lancé par le président du Faso pour faire face à ces mécréants de terroristes. Croyant ou incroyant, la mort est toujours une dure épreuve pour la foi et en de pareilles circonstances, la foi sombre et le désespoir semblent prendre le dessus. C’est pourquoi nous demandons au Créateur tout-puissant, sa force. Dans la foi, ceux que la mort nous enlève restent toujours présents car, dit-on, le vrai tombeau d’un mort, c’est le cœur des vivants. Même si la foi et l’espérance n’abolissent pas la souffrance ni la peine, elles leur donnent un sens nouveau, et la pensée de Biraogo Diop selon laquelle « les morts ne sont pas morts » était une promesse d’immortalité. Ainsi donc, nos frères et sœurs ne sont pas morts mais ils Idrissa Ouédraogo, parent de victime. Je voudrais dire merci aux autorités et leur dire que nous, Parents des victimes, nous sommes très contents. C’est le même sentiment que je voudrais aussi exprimer au nom des parents de tous les blessés, dont certains sont toujours dans les hôpitaux. Je voudrais saisir l’occasion pour inviter les populations à une collaboration franche afin que nous puissions dénoncer tous les cas suspects. C’est ensemble que nous allons, de concert avec nos autorités et les forces de défense, lutter efficacement contre le terrorisme. Que cette barbarie ne se reproduise plus jamais sur notre territoire et même partout ailleurs. Ils sont nés dans une autre vie, la vie en Dieu. Si la loi de la mort nous inflige la promesse de l’immortalité, que le Christ nous apporte la consolation. Pour tous ceux qui croient en Dieu, la vie n’est pas détruite mais elle est transformée. Lorsque prendra fin leur séjour sur la terre, les hommes que tu as créés ont déjà une demeure dans les cieux. En ces instants d’épreuve, nous te supplions, Seigneur, de les accueillir auprès de toi. Seigneur, exauce nos prières de ce jour. Que Dieu. Bénisse le Burkina Faso. Livre de la sagesse : « Dieu a créé l’homme pour une existence impérissable et a fait de lui une image de ce qu’il est lui-même. La vie des justes est dans la main de Dieu. Aucun du monde n’a la main sur eux. Quand ils nous ont quittés, on les croyait anéantis alors qu'ils sont dans la paix. Aux yeux des hommes, ils subissaient un châtiment mais par leur espérance, ce qu'ils ont eu à souffrir était peu auprès du bonheur qu'ils ont été comblés. Dieu les a mis à l’épreuve et les a reconnus dignes de lui-même... Ceux qui mettent leur confiance au Seigneur comprendront la vérité. Ceux qui sont fidèles resteront avec lui dans son amour car il accorde à ses élus, grâce et miséricorde. » Que Dieu tout puissant accorde au peuple burkinabè, grâce, miséricorde et paix. Message de la communauté protestante : Le vendredi 15 janvier 2016, des mécréants s’en sont pris au peuple burkinabè en commettant un acte diabolique, et de surcroît, un jour sacré et béni pour nos frères musulmans. J’ai foi que... Quoi qu’il se fasse, la justice leur sera appliquée dans toute sa rigueur. La parole de Dieu déclare dans le livre de Chroniques, 2 Chr 7-14. Ce matin, je voudrais humblement dire que le Burkina Faso a été durement frappé, mais nous allons toujours continuer à prier pour ce pays. « Seigneur, j’ai deux vœux à te formuler : je t'implore d’essuyer les larmes de tous ceux qui ont été endeuillés par ce drame et d’apaiser leurs cœurs. Que tous ceux qui ont été blessés recouvrent la santé. Deuxièmement, Seigneur, ces abrutis pensent qu’ils nous ont causé du tort parce qu’ils se disent que nous ne les voyons pas, mais toi, Seigneur, tu les vois. C’est pour cela que je t’implore de tendre ta sainte main sur tous tes enfants pour que ce genre de drame n'arrive plus jamais. Que ton nom soit loué à jamais au nom de Jésus-Christ, ton fils ; Amen. » L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 Chez nous, MAHAMADY OUEDRAOGO, VICTIME DES ATTAQUES DU 15 JANVIER, continue d’être une terre hospitalière. L’imam Ilboudo. témoigne de la qualité de l’homme. Après ces attentats, on assiste à des stigmatisations qui tendent à une discrimination. On se souvient comme si c’était hier, de l’attaque terroriste qui a frappé le Burkina Faso dans la soirée du 15 janvier 2015. Cette attaque abominable a endeuillé des familles et la nation burkinabè. Dans cette foulée, l’Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina Faso « AEEMB » a perdu un de ses valeureux militants du nom de Mahamady Ouédraogo. Dans cet entretien, Imam llboudo nous parle de l’engagement de cet homme pour la cause de la religion. Puisse Allah lui accorder le paradis, à notre frère qui nous a devancés dans l’autre monde. L’AUTERGARD : Salam Imam. Pouvez-vous faire votre présentation à nos lecteurs ? Je suis Alidou llboudo, instituteur de profession, et Imam de l’Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina Faso « AEEMB ». Lors des attentats terroristes du 15 janvier, l’AEEMB a perdu un de ses militants. Pouvez-vous nous en parler ? Je remercie Allah. Tout d’abord, je m’incline devant la mémoire de tous ceux que nous avons perdus ce jour-là. Je demande à Allah qu’il assiste notre pays dans ces durs moments que nous traversons ; et qu’ensemble nous puissions dépasser cela et renouer avec les espoirs de développement que nous nourrissons après les élections avec le nouveau gouvernement que nous venons d’avoir. C’est vrai que c’est une période difficile, et parler de quelqu’un que l’on a perdu, c’est difficile pour nous, d’autant que son souvenir nous reste dans une douleur. Mahamady Ouedraogo, nous l’appelons affectueusement Mady. Il travaillait avec nous depuis une quinzaine d’années, et il est de profession chauffeur de taxi. Il conduisait parfois les véhicules de location, des services particuliers des organismes. Particulièrement à la mosquée, il s’occupait de la quête de vendredi. Et lors des autres grandes prières, il nous aidait à organiser la quête, car c’est un ancien de l’école Franco-arabe. Il a milité dans la structure de l’AEEMB dans sa région de. Kaya, Et à Ouagadougou quand il a intégré l’association, il pouvait nous aider à organiser la quête. C’est à ce poste qu’on l’a affecté depuis une quinzaine d’années. Au sein de la mosquée, nous avons également des personnes très âgées, et parfois c’est Mahamady qui les conduisait pour la prière de vendredi. Il faisait ce travail de façon bénévole. Comme il est un conducteur, lorsqu’on a besoin de déménager ou de transporter quelque chose, il se mettait à la disposition de la mosquée pour faire ce travail. Quinze ans au sein de l’AEEMB, en quelle année exactement a-t-il intégré la structure ? Comme il a commencé à militer dans sa région d’origine, et nous, à Ouagadougou, je ne saurais dire en quelle année il a intégré l’AEEMB. Quel a été le but de sa présence à Cappuccino ? Comme je l’avais signifié plus haut, Mady était un chauffeur ; et c’est dans le cadre de son travail qu’il s’y était rendu. Il conduisait un véhicule d’une ONG, qui se trouve être Amnesty International. Et sa patronne, Leila Alawy, a préféré. Prendre un pot à Cappuccino. C’est donc dans le cadre de son travail qu’il a croisé son destin. Qu’est-ce que l’AEEMB a fait à son endroit ? C’est dès le vendredi soir que sa femme a signalé que Mady, qui était en voyage, n’est pas rentré. Mais on n’avait pas lié son absence à cela. Ça a commencé à inquiéter son grand frère qui travaille étroitement avec nous. Et le lendemain samedi, on s’est rendu dans les différents sites où on pouvait cueillir des informations, notamment sur les lieux du drame, qui étaient encerclés, ensuite à Yalgado, à l’hôpital Blaise Compaoré, à la clinique Souka ; mais on n’avait pas obtenu d’informations pertinentes. On soupçonnait que le propriétaire du véhicule qu’il avait conduit a reconnu son véhicule calciné à Cappuccino. On disait qu’il y avait des corps calcinés et méconnaissables. Effectivement, Mahamady y était. En dehors de cela, il s’agissait aussi d’assister la veuve et les enfants. Et nous avons délégué des personnes ressources auprès de la famille éplorée. Quand il nous a... été possible d’avoir la dépouille mortelle, nous avons procédé comme l’islam nous a enseigné, jusqu’à l’inhumation au cimetière de Bogré. L’AEEMB et le CERFI ont aussi organisé plusieurs cérémonies chez le défunt et à la mosquée, en sa mémoire. Actuellement, il est prévu que les uns et les autres puissent cotiser quelque chose pour soutenir la veuve et les enfants. Quels mots avez-vous au regard des attentats ? D’abord, c’est que nous sommes profondément attristés, consternés que des gens, des humains puissent commettre de telles choses. Quelle que soit la cause qu’ils revendiquent, qu’ils défendent, nous pensons que c’est déplorable que de tels actes se produisent dans un pays hospitalier qu’est le nôtre. Cela crée un climat de suspicion et aussi un mal-vivre dans les communautés, surtout que nous avons des réfugiés d’autres pays qui sont là. Et il faudrait que les gens aient beaucoup de retenue, qu’ils se surpassent afin que la nation… Amnesty International sans voix. Ceci est un communiqué d’Amnesty International. Sur le décès de Leila et de Mahamadi. C’est avec une immense tristesse qu’Amnesty International a appris la mort tragique de la photographe Leila Alaoui et du chauffeur Mahamadi Ouédraogo, victimes de l’attentat perpétré par al-Qaïda à Ouagadougou vendredi 15 janvier. Leila a reçu deux balles, dans la jambe et le thorax, avant d’être rapidement conduite à l’hôpital. Après avoir été opérée, elle se trouvait tout d’abord dans un état stable. Les préparatifs pour son rapatriement sanitaire étaient en cours, mais elle a succombé à une crise cardiaque. Leila était une photographe franco-marocaine talentueuse, qui était partie dans le cadre d’une mission d’Amnesty International au Burkina Faso pour réaliser un reportage photo sur les droits des femmes. Mahamadi Ouédraogo a été tué dans sa voiture. Père de quatre enfants, c’était un grand ami d’Amnesty International : il accompagnait les missions de l’organisation et soutenait activement les droits humains. L’apparence physique de nos populations. D’autant plus que ces terroristes n’avaient pas cette apparence dont on parle. Et il faut comprendre que le criminel peut prendre n’importe quel camouflage qui lui permettrait de se fondre rapidement dans une société. Donc, c’est pour dire que nous devons développer des stratégies de riposte pertinentes pour contrer ces malfaiteurs et non tomber dans la stigmatisation qui tue la cohésion. Quand les gens ont tendance à en vouloir aux musulmans barbus, il faut reconnaître que ces musulmans sont pleins à œuvrer au développement de notre pays. Ils sont des opérateurs économiques et des grands commerçants. Ils sont loin d’être terroristes. Ils fécondent plutôt notre système. Votre mot de la fin ? Comme dernier mot, je pense que dans toutes les couches sociales, nous devons être objectifs et avertis pour condamner le terrorisme. C’est d’abord une position, et ensuite une éducation des enfants que nous mettons à la disposition de la société. Il ne faudra pas laisser à ces Terroristes, une parcelle d’espoir pour qu’ils trouvent un quelconque terreau dans nos milieux. Puisque c’est nous ou eux ; c’est une guerre et nous devons la mener. Depuis 2008, le personnel et les conseillers venus en mission dans le pays. Nos pensées vont à son épouse, à ses enfants et à sa famille. Il va nous manquer terriblement. La priorité absolue d’Amnesty International est d’apporter le meilleur soutien possible aux familles de Mahamadi et de Leila. Des représentants d’Amnesty se trouvent à l’hôpital et assurent la liaison avec sa famille, les médecins et tous les organismes nécessaires. Mahamadi et Leila étaient garés devant le café Cappucino, en face de l’hôtel Splendid, lorsque l’attentat a eu lieu. Ouagadougou n’était pas considérée comme une destination à haut risque et Leila était soutenue par les collègues de notre bureau national au Burkina Faso durant sa mission et était accompagnée par Mahamadi, ressortissant du Burkina Faso. Amnesty International condamne l’attaque violente contre les. civils à Ouagadougou, qui a tué et blessé des dizaines de personnes de différentes nationalités et religions. Amnesty International L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 Chez nous, CERFI Koné Souleymane est le nouveau président MARCEL TIGAWENE, SG APRJL « Nous sommes de tout cœur avec les journalistes. C’est une équipe de 15 personnes qui conduira la marche du Cercle d’Étude, de Recherche et de Formation Islamiques (CERFI) pour les trois ans à venir. Investi ce dimanche 10 janvier à la Maison de la Femme à Ouagadougou, le nouveau président place son mandat sous le signe du développement socio-économique. Un nombre considérable d’invités, de militants et de sympathisants, d’associations sœurs est venu assister à l’installation de la nouvelle escouade. On pouvait voir des invités comme le docteur Doukouré, Zougmoré Chrysogome, président du MBDHP, Baba Hama, ancien ministre sous l’ère Compaoré, des présidents d’associations sœurs, Tahirou Barry, responsable politique mais aussi ancien militant de... L’Association des Élèves et Étudiants au Burkina (AEEMB) ; etc. La cérémonie a été ponctuée essentiellement de deux discours. Celui du président sortant et celui de l’entrant. Le nouveau président a salué le travail abattu par l’ancienne équipe qui était dirigée par Nombo Moussa. Il s’est engagé à travailler à consolider et renforcer les acquis mais surtout à leur apporter une plus-value. Le CERFI a plusieurs projets de construction de structures sociales comme des écoles, des centres de santé. Certains de ces projets ont bien démarré et sont en train d’être achevés. D’autres sont en stand-by par défaut de moyens. Au regard de la très forte demande de la population burkinabè sur ces questions, le nouveau président inscrit leur réalisation comme une priorité de son mandat. C’est ainsi qu’il a manifesté comme souci majeur la mobilisation de ressources conséquentes notamment financières pour l’érection des infrastructures. Séance tenante, il a aussitôt invité ceux et celles qui ont eu confiance en lui pour le... placer à la tête de la structure à l’accompagner avec des invocations et concrètement avec des appuis matériels et financiers. Par ailleurs, le président entrant a laissé entendre qu’il veillera au renforcement de la collaboration du CERFI avec les associations sœurs pour que le « vivre ensemble » soit une valeur partagée par tous les habitants du Burkina Faso. Dans cette logique, comme par prémonition, Koné Souleymane a saisi l’occasion pour appeler à plus de cohésion, de tolérance et de concorde pour que notre pays soit un havre de paix. Hamidou TRAORE Depuis son lancement, cette association se bat à sa manière pour améliorer le circuit de distribution des journaux et des livres au Burkina Faso. L’APRJL-B ne peut pas exceller dans son domaine et faire la promotion de ses activités sans le concours des hommes de médias. Lesquels, le secrétaire général remercie et souhaite par-dessus tout une franche collaboration avec les journalistes. Et c’est dans la journée de mardi 2 février 2015 qu’il s’est livré à notre. micro. AR : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ? Tigawene Marcel : Je suis le secrétaire général de l’Association Professionnelle des Distributeurs et Revendeurs des Journaux et Livres du Burkina Faso (APDRJL-B). Notre association a vu le jour en juin 2013. Nous sommes non lucratifs et sans aucune appartenance religieuse. Votre lecture de l’actualité nationale ? Comme tout le monde, nous condamnons certains faits qui, depuis l’insurrection populaire, ont émaillé l’actualité. Nous rejetons aussi l’agression sous toutes ses formes vis-à-vis des médias, et rappelons aux journalistes que nous sommes de cœur avec eux. Quel résumé faites-vous de vos activités de mai 2015 ? Bien qu’il y ait eu des insuffisances, il faut reconnaître que ce fut un succès grâce à la presse. Les soutiens furent multiformes de la part des hommes de médias. Les médias ont été et demeurent nos porte-voix pour que la parole de l’APDRJL-B s’élargisse. Nous leur accordons beaucoup de crédit et demandons en retour leur confiance. Puisque nous travaillons ensemble (journalistes et revendeurs), c’est pourquoi je trouve qu’il faut raffermir nos relations. Nous demandons à la presse de nous aider à grandir dans l’innovation sur le plan aussi bien national qu’international. Ce nouveau-né demande surtout leur soutien afin de grandir. GUIRO SAYOUBA L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 Entretien LUTTE CONTRE LES TERRORISTES « Les savants ont un grand rôle à jouer », DR Mohammed Kindo Le Burkina Faso a été frappé au cœur par des attentats terroristes qui ont endeuillé la nation toute entière. Des ennemis venus de l’extérieur ont tué, sans état d’âme, des personnes innocentes, blessé des dizaines d’autres et provoqué de nombreux dégâts. Dans le jour qui a suivi ces actes odieux, des groupes terroristes logés au Sahel, notamment AQMI et Al Mourabitoune, ont revendiqué ces attaques et ont fait savoir que ces attaques ont été perpétrées contre les politiques occidentales et en guise de soutien au prophète (Paix et Salut de Dieu sur lui). lui), pour avoir été caricaturé par Charlie Hebdo. Face à ces accusations portées sur la religion musulmane, nous avons donné la parole à un savant musulman pour qu’il puisse apporter une réplique. L’éminent Cheick Dr. Muhammad Ishaq Kindo du Mouvement Sunnite, le 18 janvier 2016, nous a accordé cet entretien à son domicile. Avec ce savant connu de tous, le visage réel de ces terroristes... ? Il a également fait des propositions afin qu’on puisse véritablement lutter contre ces groupes. AR : Quelles sont vos sentiments pour ce qui vient de se produire, entendez les attentats des 15 et 16 janvier 2016 ? DK : J’entame mes propos en commençant par louer Allah (Pureté et gloire à lui) et que ses salutations soient sur le noble des prophètes, Muhammad. En réponse à votre question, c’est dire que mes sentiments sont ceux d’un être humain, au détriment des impressions animales. Un homme normal en dehors de la religion sait bien distinguer le mal du bien. Ces attaques terroristes montrent sont des actes inhumains ; un Être humain ne pose pas des actions de ce genre, qui ôtent la vie d’autrui. De la même manière que l’on jouit de sa propre vie, celui qui est tué jouissait également de la même vie. Celui qui ne souhaite pas voir sa vie gâchée ne doit pas non plus vouloir intenter à la vie de l’autre. C’est bien vrai que le mal était à l’extérieur et aujourd’hui, on est frappé de plein fouet et en plein cœur. Nous condamnons ces actes terroristes bien avant que nous en soyons victimes. Cette fois-ci, c’est nous qui sommes victimes, donc la tristesse est grande. Pour terminer sur cette question, je suis musulman, chose qui signifie que la condamnation est encore plus ferme, et la tristesse plus grande. Tout musulman doit s’écarter de ces actes et de ceux qui les posent et promeuvent. Cautionner d’une manière ou d’une autre le terrorisme, c’est aller à l’encontre des valeurs de l’islam, et cela vous exclut de la foi musulmane. D’aucuns estiment que les musulmans sont pris entre le marteau et l’enclume. Condamner ces attaques. sous-entendrait une certaine reconnaissance de l’islam et ne pas condamner aussi relèverait de la reconnaissance. Dans ce cas précis, qu’est-ce qu’il faut faire ? Ceux qui disent qu’il ne faut pas parler de ce problème en tant que musulman parce que cela reviendrait à être pris entre le marteau et l’enclume, n’ont pas compris notre religion. Je rappelle simplement que la loi musulmane nous exige de combattre le mal dès lors qu’il se manifeste. Donc, se taire, ce n’est pas un acte islamique ? Tout à fait. Quelle est la place d’un tel acte en islam si ce n’est le mal ? C’est un acte abominable et détestable. Et il doit être combattu à trois niveaux : par des moyens matériels et physiques, par la voie de la communication et, enfin, par la condamnation interne quand on est impuissant face à la situation. Les gens qui sont tués, qu’ont-ils fait pour mériter la mort subite ? Donc, c’est vous dire que cela ne trouve aucune explication en dehors du mal, qui nécessite une lutte farouche. Les moyens matériels, sécuritaires et Défensifs reviennent à l’État, mais quant aux moyens de la communication, ils nous reviennent au premier chef en tant que musulmans, puisque ces gens utilisent le nom de l’islam pour s’exécuter. Je ne crois pas qu’il puisse y avoir un savant musulman sincère dans sa foi qui puisse se taire face à une telle abomination. En synthèse, le Coran précise que Dieu a maudit certains mécréants parmi les fils d’Israël par la voix de David (Dawood) à cause de leur inaction face aux actes ignobles qui se perpétuaient. Ceux qui observaient sans rien dire ont tous été maudits par Dieu, pour leur inaction. Car, en définitive, qui ne dit rien consent. Les attentats étaient hors de nos frontières. On a tous cru que c’était une affaire des autres, mais ça nous revient en pleine figure. Pensez-vous que nous sommes responsables de ce qui nous arrive ? Nous observions ces attaques hors de nos frontières. Aujourd’hui, c’est notre tour. En tant que croyants, nous croyons que ce qui est arrivé aux Burkinabè et aux autres peuples était. dans la connaissance de Dieu. Mais après ces attaques, c’est à nous de travailler afin que ces actes ne se répètent plus. C’est à nous de travailler pour éviter une telle situation. Et nous allons faire notre part du boulot. La question que je me pose, c’est comment ces gens sont arrivés à nous frapper. Malheureusement, je n’ai pas toutes les cartes en main pour y répondre. Ces groupes terroristes dont AQMI et Al Mourabitoune et autres, ont leur vision, et ce qu’ils cherchent dans leur industrie de la terreur est de ternir l’image de l’Islam. Sinon, quand on veut bien voir, il y a des mains invisibles derrière cette attaque qui sont, à mon sens, loin de nos frontières. Les groupes terroristes sont multiples et multiformes. Et leurs agissements ne sont pas les mêmes, il y a ceux qui le font pour des raisons de droits et d’autres pas du tout. À ce niveau, c’est dire que cela ne peut se faire sur le compte de l’Islam. On a l’impression que vous voulez nous faire comprendre que des personnes ressources et importantes sont derrière ces attaques terroristes ; et que d’autres se laissent aller dans ce genre d’actes parce qu’ils se sentent lésés ? Des groupes de personnes ont été opprimés et lésés dans leurs droits. En réaction, ils sont tombés dans la violence qui outrepasse les règles de la justice. De l’autre côté, certains groupes sont instrumentalisés à des fins politiques pour permettre à ceux qui sont à la base d’avoir la voie libre pour s’ingérer dans des affaires souveraines des États dans le but d’imposer leur vision du monde en termes économiques et politiques. C’est une mauvaise attitude qui résulte de la mécréance. Ces hommes qui sont tapis dans l’ombre, qui téléguident les groupes terroristes rien que pour pouvoir s’immiscer dans les affaires internes des États sont aussi à condamner au même titre que ceux qui attaquent. Ils ont pour fondement idéologique : « C’est la fin qui justifie les moyens ». Cette expression est de la mécréance pure et simple. De nos jours, c’est l’économie qui détermine les Conduites des États. Ces personnes savent que nous sommes un État riche en ressources naturelles. Ils savent également que les peuples s’éveillent davantage. Donc, ce qu’il faut faire, c’est créer des tensions terroristes afin de pouvoir être incontournables dans la gestion de la crise et dans les différents processus de dialogue. C’est cet aspect que les gens veulent perdre de vue. En définitive, sur la question, il est difficile de pointer du doigt une personne déterminée. Mais ce qui est sûr, c’est que les terroristes ont des soutiens conséquents. Comment pouvons-nous faire savoir aux Burkinabè et au reste du monde que ces actes ne sont ni de près ni de loin des enseignements de l’Islam ? Selon le communiqué d'AQMI, ils l’ont fait contre les Occidentaux pour se venger de ce qu’ils ont fait au prophète Mohammed (Paix et bénédictions d’Allah sur lui) en termes de sabotage à travers les caricatures… Ils disent l’avoir fait également pour Défendre les musulmans ? C’est un mensonge. Ce prétexte ne tient pas la route. Je le refuse. C’est un subterfuge de la part des terroristes et de leurs acolytes. Sinon, les enseignements que nous tenons de l’Islam nous indiquent que pour aimer le prophète (saw), il faut le suivre dans son comportement, sa vie et être dévoué pour la bonne cause. Ce n’est qu’en se comportant ainsi qu’on peut dire qu’on aime le prophète. Maintenant, se mettre à tuer les gens n’importe où et n’importe comment, et vouloir l’attribuer à l’amour du prophète, cela est de la pure diversion. En outre, il est dit dans la loi islamique que la justice s’applique à ceux qui sont coupables conformément à une sentence des juges, quand il s’agit de criminels reconnus par la loi ayant tué injustement des innocents. Les personnes qui ont été tuées à Cappuccino et au Splendid, musulmans, chrétiens et autres, de quoi sont-ils coupables ? Et enfin, ce genre de revendication au nom du prophète et de l’Islam est un piège pour les musulmans faibles. d’esprit. Car les terroristes cherchent l’adhésion des musulmans dans leurs actions ; dès lors que vous les supportez dans leur entreprise parce qu’ils disent qu’ils soutiennent le prophète et l’Islam, vous tombez dans leur piège. Sinon, que ce soit AQMI ou Bel Moktar, qu’ils se dévoilent aux gens au lieu de passer leur temps à se camoufler. Je ne comprends pas que des gens qui veulent soutenir l’Islam se cachent dans les grottes et autres lieux infréquentables. Nous qui sommes musulmans et arborons l’Islam dans sa justesse, on n’a pas besoin de se cacher ni d’avoir peur ou encore de surprendre les innocents dans les restaurants pour les tuer. Des savants musulmans auraient dit à Bel Moktar que parmi ceux qu’ils tuent dans les attentats se trouvent des croyants, et qu’il répondrait de cela devant Dieu. Sa réponse fut : « Les gens tués dans les attentats seront ressuscités selon leurs intentions pendant les attentats ou en d’autres termes, ils seront ressuscités dans l’état d’esprit qui les caractérisait avant leur... mort ? Ceci montre que nous avons affaire à des idéologistes ignorants, à des criminels engagés. Avec une telle théorie, on a affaire à des assassins qui ne s’arrêteront jamais. Vous savez, les terroristes sont des gens qui manipulent les textes sacrés à leur guise. Sinon, le prophète a dit que ceux qui sont victimes des catastrophes naturelles, à l’instar des tremblements de terre, des tsunamis, des accidents et bien d’autres, seront ressuscités dans l’état de l’intention qui les animait. Autrement dit, le prophète a dit qu’un croyant qui meurt dans ces circonstances meurt en martyr. Cela est différent de se lever et de se mettre à tuer des gens en voulant assimiler cela à des causes naturelles. C’est de la folie. Tous les attentats qui ont été posés provoquant la mort d’innocentes personnes, que les auteurs de ces attaques ainsi que leurs acolytes comprennent qu’ils seront interrogés sur l’assassinat de ces femmes, enfants, hommes et vieux qui ont été atrocement fauchés à la vie, quelle que soit leur... Appartenance. Depuis les attaques du 15 janvier, deux jours plus tard, on a eu des témoignages en nombre élevé de femmes voilées, de barbus qui ont été victimes d’agressions physiques, d’injures dans la ville de Ouagadougou. Votre réaction sur la question ? C’est triste que des sœurs et des frères aient subi de la part d’individus mal intentionnés des injures et des agressions. Nous souhaitons que cela prenne fin le plus rapidement possible pour que l’on n’assiste pas à un autre désordre, qui va encore empirer la situation et donner raison aux terroristes. Ce qui accentue la colère des citoyens, c’est lié à certaines communications sur les médias. Si les informations ne sont pas bien traitées, cela souffle la peur entre les populations. Les médias doivent cesser les qualifications des termes "barbus" et autres expressions qui créent la confusion. Une fois cela généralisé, cela devient de la fitna. Sinon, selon les versions portant sur les terroristes tués, il s’agit de jeunes et non de barbus, ils ne portaient. Pas le voile intégral, pourquoi s’attaquer aux barbus et aux femmes voilées ? Je crois que ceux qui se lancent dans de telles initiatives manquent de lucidité. Donc, travaillons à mieux se comprendre afin de préserver la cohésion sociale, l’harmonie entre les populations et la paix sociale. Les terroristes sont venus nous trouver dans cette configuration de paix, il ne faudrait pas qu’ils arrivent à nous diviser. Quels conseils et conduites pour les autorités et les populations pour une sortie définitive du terrorisme ? Cette question est d’une importance capitale. D’abord, ce problème touche plus les musulmans à cause de la confusion créée entre notre foi et des attentats. Donc, il faut que nous, musulmans, travaillions à faire comprendre la religion aux musulmans. Beaucoup sont musulmans mais ils ne savent pas ce qu’est l’Islam. Il faut enseigner aux musulmans ce que c’est que le terrorisme pour que, face à chaque comportement suspect, ils puissent rapidement comprendre que c’est un acte terroriste. Ensuite, Il y a des jeunes musulmans aujourd’hui qui peuvent penser que c’est une forme de Jihad parce qu’ils voient des musulmans dans l’injustice ailleurs et sont tentés de compatir par des actes de ce genre. Il y a un travail de sensibilisation à mener. J’insiste sur la formation et la sensibilisation des musulmans sur le terrorisme parce que la religion est prise en piège par des gens de mauvaise volonté dans le seul but de la rendre invivable et impraticable. Si l’on s’en tient à ces actes terroristes, ce sont des comportements qui sont nuisibles à l’Islam et aux musulmans. Et enfin, lutter contre ce fléau n’incombe pas qu’aux musulmans. L’engagement de tous les fils et filles de ce pays est nécessaire. Il faut que l’État soit regardant à l’endroit des jeunes sans emploi. Les jeunes musulmans sont les plus nombreux à être en chômage. S’ils n’ont pas d’emplois, ils sont facilement influençables par des terroristes, qui ont toujours quelque chose à leur proposer. J’attire l’attention des autorités sur cette question. de l’employabilité des jeunes parce qu’elle révèle d’une importance capitale. C’est un cas à ne pas négliger. La vie d’aujourd’hui avec son lot de chômage, de l’oisiveté pousse à la déperdition. Donc, il faut que chacun à son niveau mette du sien afin que nous arrivions à assainir la vie dans notre pays. Ce que nous voulons que les autorités comprennent dans cette lutte contre le terrorisme, c’est qu’elles doivent approcher les musulmans et toutes les autres communautés. En conclusion, c’est de prier pour ces nouvelles autorités qui ont été éprouvées par ces actes. Nous prions Dieu pour que ces démons tapis dans l’ombre, qu’ils soient au Burkina Faso ou hors de nos frontières, ne puissent plus compromettre le développement et la sécurité dans notre pays et partout ailleurs. AROUNAN GUIGMA L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 Entretien ATTENTATS «Le mal n’a ni religion, ni couleur, ni race, ni sexe», Cheikh Rabo Dans cet entretien que nous avons eu avec le Cheikh Rabo, il nous parle des Conditions pour rehausser le niveau de communication de nos savants et prédicateurs. Il a également, actualité oblige, fait des propositions pour lutter contre le terrorisme. Qui est Cheick Rabo ? Les louanges sont à Allah, le dominateur suprême et le seigneur de toute chose. Il est unique et sans associés. Que ses salutations soient sur son noble prophète Muhammad, sur sa famille, ses compagnons et sur toute personne qui leur emboîtera le pas jusqu’au jour de la reddition des comptes. Je suis Cheick Mohammad Lamine Rabo. Je suis originaire de Kaya et je réside à Ouagadougou au quartier Patte d’Oie. On a souvent l’impression que la religion musulmane est impénétrable, raison pour laquelle les musulmans ici au Burkina Faso sont souvent perçus comme tels. Tout le problème réside dans l’éducation et le caractère des musulmans, en l’occurrence les savants, qui manquent de deux ou trois éléments importants dans la construction d’un islam compris et unifié. C’est la méthode dans l’appel et l’enseignement à l’islam et enfin la... Patience dans la transmission du message. C’est ce qui manque à nos savants ici. Il faut savoir à quel moment parler aux gens, à quel lieu et de quelle manière. Maintenant, si vous abordez les gens avec beaucoup de mépris et un manque de respect, il sera extrêmement difficile pour vous de les convaincre. L’autre élément, c’est l’effet des différentes tendances qui jouent négativement sur les prêches. Très souvent, on ne fait pas le travail de l’appel en fonction de la discipline de l’islam et des méthodes, mais plutôt selon l’orientation des associations auxquelles on appartient. Il faut que nos savants se posent cette question : « Pourquoi les prédications ne n’accrochent plus les masses ? » Comment les savants et prédicateurs doivent-ils faire pour emprunter la voie qui unifierait et accrocherait tous les musulmans ? Les savants et prédicateurs ont deux instruments avec lesquels ils devraient pouvoir éblouir les musulmans et les non-musulmans à la vérité de l’islam et à son importance. C’est le Coran et la Sunna. du prophète (Paix et bénédictions d’Allah sur lui). Maintenant, il faut savoir utiliser ces deux systèmes pour atteindre son but et cela n’est pas donné à tout le monde. Il y a une nécessité de comprendre la sociologie des peuples et des hommes. Tout prédicateur réussirait ses communications s’il arrive à comprendre celui à qui il s’adresse. Concrètement, comment ça doit se passer ? Les hommes ont leur passion, leurs défauts. Il faut savoir tenir compte de tout cela. Si vous êtes un prédicateur de Dieu et de son prophète, vous devez dégager du charme en tant qu’homme de Dieu, dans votre habillement, par votre comportement exemplaire et vos relations avec les autres. On constate également que l’éducation des enfants musulmans laisse à désirer. Qu’est-ce qui peut expliquer cet état de fait ? À plusieurs niveaux dans le Coran, Dieu nous a fait comprendre qu’il a honoré l’être humain, il l’a félicité pour cet honneur. Ensuite, cette marque de distinction honorable concerne l’espèce humaine et non pas un. peuple spécifique, une ethnie ou une confession particulière. C’est important de le souligner. Concrètement, il y a lieu qu’on s’investisse dans l’éducation de nos enfants afin qu’ils répondent à cette distinction honorable. En dehors de l’islam, l’homme a de la morale, de l’intégrité, de la valeur humaine. Il faut transmettre cela aux enfants. Il faut les envoyer dans les grandes écoles, apprendre les connaissances de ce monde. Il faut les former à l’islam par tous les moyens, afin qu’ils comprennent leur foi et se l’approprient. L’éducation, c’est un ensemble de paramètres qui doivent tenir compte des changements générationnels. C’est de savoir s’adapter aux réalités du moment. Dans une telle dynamique, nous allons mettre à la disposition de l’islam et des sociétés des hommes capables d’apporter des changements pour un monde meilleur. J’insiste sur le fait que l’éducation va de pair avec non seulement l’apprentissage de l’islam, mais aussi celui des connaissances mondaines. Nous sommes au terme de notre entretien, on ne pourrait se quitter sans évoquer les attentats du 15 janvier 2016. Votre réaction ? Il faut noter que ces comportements ont même existé à l’époque du prophète. Des groupes de gens, dans leur mauvaise intention, ont tenté de freiner l’élan de l’islam dans la conspiration et dans des assassinats ciblés. C’étaient des gens qui vivaient avec le prophète. Ils ont été désignés par le Coran sous le nom « d’hypocrites ». C’est cette philosophie qui persiste jusqu’à nos jours sous d’autres formes. J’aimerais que les gens comprennent quelque chose. Il faut savoir que l’histoire est révélatrice du mal. Ces gens s’inspirent du passé et des événements qu’ils réadaptent à leur contexte et leurs idéologies. Sinon, le mal demeure le mal. Le mal n’a pas de famille, de peuple, de religion ou de couleur. Il peut se trouver qu’ils connaissent le Coran, qu’ils prient et sont musulmans, mais cela ne les dédouane pas du terrorisme. Nous devons juger les choses par les actes. Et ici, les actes qui ont été posés contre le peuple burkinabé. sont des actes de terrorisme, qui méritent des sanctions. Quand vous partez en prison, vous allez trouver des musulmans et des chrétiens. Est-ce que c’est la religion qui est l’objet du délit ou de l’infraction qui les y a conduits ? Celui qui a volé sera jugé pour ce qu’il a commis. On ne cherchera pas à savoir si vous priez ou pas, si vous savez lire la Bible ou le Coran. Ce qui intéresse la société, c’est pourquoi vous avez volé ou tué. Dans le cas précis des attentats, on a affaire à des bandits, des assassins. Tout le problème, c’est le fait qu’ils tuent tout le monde dans la trahison. Des gens de ce genre, quel qu’en soit leur apparence religieuse, n’ont pas une autre qualification que celle de terroristes. Votre mot de fin ? Ce pays pourra sortir des problèmes qui le guettent à l’instar des attentats et du désordre que l’on veut installer si on met Dieu au centre de nos supplications. Ensuite, c’est de former un bloc autour de notre idéal d’intégrité pour ne pas permettre que des intrus divisent ce pays. Nous avons les moyens, réfléchissons calmement et resserrons les rangs afin que les ennemis ne profitent pas. Et enfin, c’est de prier pour les autorités et pour les partenaires du Burkina, et leur assurer que le mal est derrière. Qu’Allah nous protège et protège notre chère patrie. L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 Culture « La France sans les musulmans ne serait pas la France » Depuis de longues années maintenant, la présence des musulmans en France, et leur rôle positif, est régulièrement questionnée, voire remise en cause. Après l’effroyable tuerie de Charlie-Hebdo et de l’épicerie de l’Hyper Cacher, il y a tout juste un an, et plus encore sans doute depuis le 13 novembre 2015, qui a vu de jeunes Français et de jeunes Européens se réclamant lâchement de l’Islam assassiner froidement et aveuglément des innocents en plein cœur de Paris, ces interrogations se multiplient de manière dangereuse et inquiétante. En effet, pas un jour ne se passe sans qu’un article de presse ou une analyse traitant Des musulmans de France ne paraissent dans la presse. Pas une semaine ne se passe non plus sans qu’un commentaire ou une opinion sur ces mêmes musulmans n’émane d’une femme ou d’un homme politique. Aussi, en ces temps de « musulmano-phobie » galopante qui s’ancre tous les jours un peu plus en France, il est sans doute opportun de rappeler à ces femmes et hommes politiques, essayistes, polémistes et autres experts du tube cathodique, ce que la France – et l’Europe dans sa globalité – doit aux musulmans. La maison de la sagesse et du savoir. Alors que l’Europe médiévale était entourée de superstition, de fanatisme, de fatalisme, et d’autres irrationalités, le monde arabo-musulman, sous l’impulsion des dynasties omeyyade et abbasside, représentait au contraire la bayt al hikma, ou la « maison de la sagesse et du savoir ». Et c’est ce savoir qui a permis aux Européens de sortir des ténèbres de l’ignorance dans lesquelles ils étaient plongés, débouchant ainsi sur la Renaissance et les Lumières. Si l’on parle Beaucoup aujourd’hui de la nécessité pour l’islam de se réformer (ijtihad), n’oublions pas que les divergences entre les philosophes musulmans tels qu’Al-Ghazali (1058-1111), Ibn Rushd (Averroès, 1126-1198), Al-Farabi (827-950) ou Ibn Sina (Avicenne, 980-1037) existaient déjà à cette époque, produisant ainsi un terreau fertile et dynamique aux débats (ikhtilaf). Critiquant les travaux d’Aristote (384 av. J.-C.-322 av. J.-C.) dès le XIIe siècle, Averroès et Ibn Tumart (1080-1130) furent aussi les précurseurs de la distinction entre la philosophie et le religieux, semant les graines des Lumières et de la rébellion contre l’Église. Le développement de la science était aussi une priorité pour les Arabo-musulmans de l’époque. À titre d’exemple, les travaux des médecins grecs Claude Galien (129-216) et Paul d’Égine (620-690) qui trouvèrent écho en Europe ne furent que le fruit du travail de traduction et de perfectionnement des Arabes, en particulier ceux de l’alchimiste et philosophe Al-Razi (Rhazès, 865-935). auteur d’Al Hawi, une œuvre médicale majeure. Les juifs qui vivaient en harmonie dans l’Andalousie musulmane, et qui durent ensuite fuir la répression de la Reconquista espagnole, emportèrent avec eux ce savoir médical qui a ensuite permis d’élaborer l’étude de la médecine dans des villes comme Montpellier. Que seraient aujourd’hui les études sociologiques sans l’apport inestimable d’Ibn Khaldoun (1332-1406), le père de la sociologie moderne, dont le concept d’asabiya, ou esprit de corps, influença énormément la notion de virtu de Machiavel (1469-1527) ? Et que dire du mathématicien perse Al-Khawarizmi (780-850), le père de l’algèbre et de l’algorithme, dont les travaux permirent notamment de reconstruire la cathédrale de Chartres qu’un incendie avait presque détruite au XIIe siècle ? La liste est longue. Mais comme l’écrit si justement l’anthropologue Robert Briffault (1876-1948) dans son livre The Making of Humanity, « la science [occidentale et par extension française] doit bien plus à la culture arabe que... » des découvertes ; elle lui doit sa propre existence ». Des liens historiques profonds Qu’en est-il des musulmans et de leurs liens avec la France depuis un siècle ? Et de ces tirailleurs sénégalais qui combattaient au sein de l’armée française lors de la Première Guerre mondiale ? Ou bien du rôle des goumiers marocains face à l’Allemagne hitlérienne ? Et que dire aussi de cette immigration du XXe siècle qui contribua activement aux Trente Glorieuses ? Très nombreux sont ces hommes et ces femmes qui ont perdu de leur santé en suant nuit et jour sur les chantiers français, les usines Renault, Peugeot, les mines de charbon, les constructions des routes et cités HLM dans lesquelles ils vivent aujourd’hui dans les conditions que nous savons. Ces hommes et ces femmes qui ont toujours été très discrets, ont constamment remercié la France de leur avoir donné l’opportunité de (re)construire une nouvelle vie. Ils ont aussi fondé des familles dont les enfants font la France d’aujourd’hui. Pour nombre d’entre eux, ces Enfants de confession musulmane sont aujourd’hui des femmes et des hommes dont on ne parle pas mais qui, pourtant, œuvrent tous les jours à la science et aux technologies « made in France » dans les nombreux laboratoires et centres de recherche à travers l’Hexagone. Ce sont des médecins, des dentistes, des cardiologues, des ophtalmologues, des ingénieurs… Ce sont aussi des coiffeurs pour les plus démunis, des techniciens et des agents de surface, des « Arabes du coin » tenant une épicerie ouverte jusqu’à tard dans la nuit. C’est aussi le travailleur malien Lassana Bathily qui, au péril de sa vie, a sauvé il y a un an des vies humaines en les cachant dans la chambre froide de l’Hyper Cacher. Ce sont aussi ces femmes et ces hommes qui nous sourient tous les jours lorsqu’on les croise dans la rue. Ce sont in fine tous ces (in)visibles qui payent leurs impôts et contribuent activement à l’économie de la France. Des intellectuels, des sportifs, des symboles qui font la France. De son vivant, l’islamologue musulman. Mohammed Arkoun (1928-2010) faisait aussi la France avec ses nombreux travaux académiques qui ont énormément contribué à la compréhension de l’islam. Citons aussi au hasard le philosophe et anthropologue des religions Malek Chebel, l’écrivain Tahar Ben Jelloun, la réalisatrice Yamina Benguigui ou les journalistes Sonia Mabrouk et Rachid Arhab, ce dernier ayant été aussi membre du CSA. La France ne peut pas non plus être dissociée de ces nombreux sportifs français de confession musulmane qui contribuent à son rayonnement en faisant retentir La Marseillaise aux quatre coins du monde. Prenons par exemple le judoka Djamel Bourras, champion olympique à Atlanta en 1996, Mahiedine Mekhissi, double vice-champion olympique du 3 000 m steeple, ou encore le marathonien Alain Mimoun, champion olympique à Melbourne en 1956. Il est important de rappeler qu’aujourd’hui le symbole par excellence de la France à New York, Tokyo, Londres, Cape Town ou Berlin n’est plus le camembert ou la baguette mais Zinédine Zidane, un homme. de confession musulmane. En ces temps de musulmano-phobie et d’arabophobie nauséabondes, il serait bon de se souvenir aussi que c’est sa tête qui a permis à la France de remporter ce qui demeure à ce jour sa seule et unique Coupe du monde de football, un soir de juillet 1998. Oui, sans hésitation aucune, la France sans les musulmans ne serait pas la France. À cet égard, il ne faut pas oublier qu’il coule très probablement dans les veines de beaucoup de Français, hommes politiques y compris, quelques gouttes de sang de Boabdil le musulman, qui capitula sous les coups de boutoir de la Reconquista. Abdelkader Abderrahmane est analyste et consultant géopolitique. In Le monde L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 Culture ASSASSINAT DE KHADAFI Les vraies raisons se précisent peu à peu. L’actualité ces jours-ci a remis sur le devant de la scène un dossier récurrent, celui des causes de la mort du leader libyen Mouammar Kadhafi. On aura tout dit sur les conditions abjectes de sa mort et comment L’impunité mondiale fait que les assassins sont dans la nature et les commanditaires pas inquiétés. C’est dire si la Cour pénale internationale est défaillante et, au final, n’est véritablement conçue que pour juger les faibles de ce monde. Les causes de l’invasion de la Libye et du meurtre de Kadhafi. On sait que les médias mainstream nous servent en boucle une version soft, celle de l’humanisme des pays occidentaux vis-à-vis de la barbarie de Kadhafi envers son peuple. Qu’en est-il exactement ? C’est un fait que Kadhafi n’était pas un enfant de cœur, il a dû éliminer ses opposants pour asseoir un pouvoir sans partage de 40 ans en pensant le léguer à ses enfants. Une sorte de Jamahiriya dynastique. Mais le peuple profond était-il malheureux ? Mangeait-il à sa faim ? La Libye avait le deuxième niveau de vie en Afrique. Une nouvelle monnaie unique africaine serait la véritable cause de l’intervention française en Libye. En effet, d’après les éléments trouvés dans les lettres de Hillary Clinton déclassifiées le 31. Décembre, la vraie raison de l’intervention en Libye était l’or qui aurait pu empêcher les plans de Nicolas Sarkozy de répandre son influence dans la région. La correspondance de l’ancienne secrétaire d’État américaine Hillary Clinton a montré qu’en 2011, Mouammar Kadhafi possédait 143 tonnes d’or et 143 tonnes d’argent avec lesquels il souhaitait créer une nouvelle monnaie unique pour l’Afrique et fournir aux pays francophones africains « une alternative au Franc CFA ». « L’or avait été rassemblé avant la révolte actuelle et devait être utilisé pour la création d’une monnaie panafricaine basée sur le dinar libyen », lit-on dans le courriel de l’ex-secrétaire d’État américain. Le courriel confidentiel d’Hillary Clinton sur les vraies raisons de l’engagement français en Libye : au total, la valeur de ces réserves s’élevait à près de 7 milliards de dollars. D’après le même document, le gouvernement de Nicolas Sarkozy craignait que cette nouvelle monnaie permette à l’Afrique du Nord d’acquérir une indépendance. économique, qui n’aurait pas fait les affaires de la France et de toute l’Europe. L’intervention militaire en Libye a commencé en 2011 sous l’égide de l’Organisation des Nations unies et s’est déroulée entre le 19 mars et le 31 octobre 2011 pour mettre en œuvre la résolution 1973 du Conseil de sécurité pour protéger les populations libyennes. Pour Nicolas Sarkozy : « Pas question de laisser les colonies françaises d’Afrique avoir leurs propres monnaies ! » Apparemment, l’ancien président de la République française s’est à nouveau illustré dans des propos choquants. Les menaces que constituent le pétrole et l’or libyens face aux intérêts français. On prêtait à Kadhafi, outre son rôle de mécène et d’aide sans contrepartie aux pays africains, au point d’avoir pu stabiliser dans une certaine mesure l’immigration sahélienne, le désir de doter les États « CFA » d’une nouvelle monnaie. C’est sans doute cela qui a dû signer son arrêt de mort. « Un e-mail envoyé à Hillary Clinton en avril 2011 avec pour objet « les clients de... » «La France et l’or de Kadhafi» révèle des ambitions beaucoup moins nobles. L’e-mail identifie le président français Nicolas Sarkozy en tant que leader de l’attaque sur la Libye avec cinq objectifs précis en tête : obtenir le pétrole libyen, assurer l’influence française dans la région, accroître la réputation de Sarkozy au niveau national, affirmer la puissance militaire française, et éviter l’influence de Kadhafi dans ce qui est considéré comme «l’Afrique francophone». Le plus étonnant est la longue section relatant l’énorme menace que l’or et l’argent des réserves de Kadhafi, estimées à «143 tonnes d’or, et un montant similaire en argent», pourraient poser au «franc français» (CFA) en circulation comme monnaie africaine en Afrique francophone. Ce plan a été conçu pour fournir aux pays africains francophones une alternative au franc (CFA). Le discours prémonitoire de Kadhafi On prête à Kadhafi des propos prémonitoires d’une rare lucidité : «Chacun de nous peut être pendu par les États-Unis comme l’a été Saddam». Hussein, ancien président d’Irak, a prévenu le défunt colonel Mouammar Kadhafi lors de son discours prémonitoire au sommet de la Ligue des États arabes en 2008. « Une puissance étrangère vient chez nous, occupe un pays arabe, pend son président et nous tous, simplement, le regardons de l’extérieur. Pourquoi n’a-t-on pas fait d’enquête sur l’exécution de Saddam Hussein? Comment peut-on pendre un prisonnier de guerre, un président d’un pays arabe qui fait partie de cette même Ligue des États arabes? », a-t-il fustigé. « Chacun de vous peut être le suivant », a prévenu M. Kadhafi. Il a rappelé que les États-Unis avaient lutté contre l’ancien guide de la Révolution de l’Iran Rouhollah Khomeini avec Saddam Hussein, qu’ils qualifiaient alors d’ami. M. Hussein était lié d’amitié avec l’ancien vice-président des États-Unis Dick Cheney et l’ancien secrétaire de la Défense Donald Rumsfeld. « Finalement, ils l’ont trahi et ils l’ont pendu. Vous êtes amis de l’Amérique. D’accord, pas ‘vous’ mais ‘nous’ – mais un... » "Un jour l’Amérique peut nous pendre, nous aussi." Dans son discours, M. Kadhafi s’adresse également aux États-Unis pour les interpeller sur le pourquoi de l’intervention précisément en Irak. "Où est la raison de l’occupation de l’Irak? Ben Laden est citoyen d’Irak? Non. Ceux qui ont fait l’attentat à New-York étaient-ils irakiens? Non. Ceux qui ont attaqué le Pentagone étaient-ils irakiens? Non. Est-ce que l’Irak possédait des armes de destruction massive? Non. Même s’il y en avait… L’Inde, le Pakistan, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France et les États-Unis ont des bombes nucléaires. Faut-il détruire tous ces États?", s’est-il exclamé. Ces propos étaient prémonitoires pour Mouammar Kadhafi lui-même, car il trouva la mort trois ans après ce discours. En Libye, c’est actuellement le chaos. Avec plus de 55 morts cette semaine dans deux attentats, début janvier 2016, la Libye s’enfonce de plus en plus dans les affres d’un État failli. Ingouvernable avec ses deux gouvernements qui s’opposent, le vide. La politique profite aux partisans de l’État Islamique (EI) qui cherchent à s’implanter durablement aux portes de l’Europe. Le nombre de morts libyens se compte désormais par dizaines de milliers, sans compter les centaines de milliers de réfugiés et de blessés. De fait, les dirigeants occidentaux ont toujours eu la volonté de bien faire comprendre que la destinée de l’Afrique, comme à l’époque de la Conférence de Berlin et du partage de l’Afrique en 1885, se décidait encore de nos jours dans les capitales occidentales. La prochaine guerre à laquelle participera l’Italie, celle contre la Libye, cinq ans après la première, est sur les rails. La Libye va être de nouveau réenvahie par des forces spéciales, rapporte le Daily Mirror, qui sont déjà en Libye pour préparer l’arrivée d’environ 1000 soldats britanniques. L’opération - « dans un accord États-Unis, Grande-Bretagne, France et Italie » - impliquera 6000 soldats et marines états-uniens et européens avec l’objectif de « bloquer environ 5000 extrémistes ». Islamistes, qui se sont emparés d’une douzaine des plus grands champs pétrolifères… le but réel est l’occupation des zones côtières économiquement et stratégiquement les plus importantes. Guerre qui, comme en 2011, sera présentée comme « opération de maintien de la paix humanitaire ». (7) Rien de nouveau sous le soleil. Il n’y a ni morale, ni droit de l’homme dans cette ère du capitalisme néolibéral sans état d’âme. Périssent les faibles et les ratés. Ainsi va le monde. Professeur Chemseddine Chitour École Polytechnique enp-edu.dz L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 Économie RIBA Pourquoi l’Islam interdit-il l’usure ? L’Islam interdit formellement les prêts à intérêt. Pourquoi ? Pour quelles raisons ? Quelle sagesse se cache derrière cette interdiction ? C’est le début d’une série d’articles pour élucider la question. Rassemblés par MD 1) Qu’est-ce que l’intérêt perçu sur les prêts ? Qu’est-ce que l’Islam a interdit à propos de cet intérêt ? Il s’agit du surplus qui est perçu lors du... remboursement d’un prêt et qui avait été stipulé comme condition. L’intérêt est donc présent dans un prêt dès que trois conditions y sont présentes : 1) il y a un surplus par rapport à la somme initiale (le prix fixé dans le cas d’une vente, ou la somme prêtée dans le cas d’un prêt) ; 2) ce surplus est la pure contrepartie du délai ; 3) ce surplus fait l’objet d’une condition dans la transaction (que cette condition ait été mentionnée explicitement ou qu’elle soit considérée comme présente à cause de l’usage). Il n’y a pas de différence en islam entre intérêt et usure. Il n’y a pas non plus en islam de différence entre les prêts à intérêt destinés à la consommation et les prêts à intérêt destinés à l’investissement. Il n’y a pas non plus en islam de différence entre les intérêts qui augmentent au fil du temps quand le débiteur ne parvient pas à régler sa dette, et les intérêts fixés une fois pour toutes au moment du prêt. Le fait de percevoir des intérêts grâce à un compte épargne, c’est également percevoir de. L’intérêt. De plus, il faut savoir que si l’islam a interdit de percevoir de l’intérêt sur les prêts (aklar-ribâ), il a aussi interdit de contracter un emprunt à intérêt et de verser cet intérêt (îkâlar-ribâ) (voir les Hadîths rapportés par al-Bukhârî, n° 5032, Muslim, n° 1597). Aucune circonstance exceptionnelle ne peut autoriser la pratique du prêt à intérêt (aklar-ribâ). Par contre, dans un cas de nécessité absolue (dharûra), une personne peut être amenée exceptionnellement à avoir recours à l’emprunt à intérêt (îkâlar-ribâ) ; les conditions en sont malgré tout très sévères et cela ne peut être traité qu’au cas par cas par le mufti de chaque localité (voir ces conditions dans Jadîdfiqhîmassâ’ïl, pp. 394-395, et surtout dans Al-Halâlwa-l-harâm, pp. 232-233). Dans un autre Hadîth (rapporté par Muslim, n° 1598), le Prophète a aussi interdit d’écrire (kitâba) des contrats de prêts à intérêt et de servir de témoin (shahâda) à de tels contrats. Pourquoi l’islam a-t-il interdit l’intérêt alors qu’il a autorisé Le profit sur la vente et le loyer sur les locations ? Dieu dit dans le Coran : « Dieu a permis la vente et interdit l’intérêt » (Coran 2/275). Il s’agit de l’intérêt perçu sur les prêts (« ar-riba fi-l-qurûdh »). Le Coran et les Hadîths n’ont fait que dire la règle sans en mentionner la raison. Ce sont des savants musulmans qui ont fait des efforts pour exprimer cette différence. Ce qui suit est extrait de leurs recherches. 1.1) L’intérêt est un gain obtenu sans travail et sans prise de risque digne de ce nom : L’intérêt constitue un prélèvement, sans participation aucune (même au niveau d’une simple prise de risque), sur le travail d’autrui (cf. L’économie dans l’islam, Ben Halima Abderraouf, p. 11). L’intérêt est un loyer obtenu sur le prêt de monnaie, ou encore un bénéfice obtenu sur la vente de monnaie. Or l’islam rend nécessaire que le gain résulte d’un travail ou au moins d’une participation par la prise de risque (cf. Fawâ’ïdul-bunû-khiya-r-riba-l-muharram, al-Qardhâwî, p. 47). Nous allons voir ci-après en quoi l’intérêt diffère aussi bien du loyer perçu sur les services et les locations que du bénéfice obtenu à partir du commerce d’autre chose que la monnaie... 1.2) Pourquoi l’intérêt n’est-il pas comparable au loyer perçu sur les services et les locations ? Certaines personnes justifient l’intérêt en le présentant comme la contrepartie du service que constitue la location de la monnaie. Elles disent : « Vous dites qu’il est injuste que le propriétaire de l’argent touche une somme fixe et certaine sur la somme d’argent qu’il a prêtée, et que les risques de perte soient supportés seuls par celui qui a emprunté cet argent pour monter son entreprise ! Or vous autorisez bien le fait que les propriétaires d’immeubles, de machines, de camions, etc. touchent une somme fixe et certaine lorsqu’ils louent ces biens à celui qui monte son entreprise ! Pourtant, ici aussi celui qui a monté son entreprise et emploie ces biens pour la faire fonctionner supporte seul les risques de perte ; en effet, ceux qui lui ont loué ces biens... biens touchent eux une somme fixe et certaine, que vous appelez un loyer et que vous autorisez. L’intérêt perçu sur l’argent est donc semblable au loyer perçu sur les immeubles, machines et camions loués ! La réponse est qu’en fait, loyer et intérêt ne sont pas la même chose. Tout tient au caractère particulier de la monnaie par rapport aux autres biens matériels. Lors de la vente de services (ce qu’on appelle une location), la somme appelée loyer est une compensation parce que l’objet qui est loué s’use peu à peu et perd donc de sa valeur au fil du temps. Il est donc tout à fait normal qu’une contrepartie soit donnée au propriétaire pour le service qu’il en a rendu possible en le louant. Cependant, si l’islam a permis la location des biens tels que ceux évoqués (c’est une vente des services) et a interdit la « location de la monnaie », c’est eu égard au statut particulier de la monnaie : qu’on soit son propriétaire ou qu’on l’ait empruntée, qu’elle soit sous forme de pièces ou de billets, la monnaie ne peut. ne peuvent pas être comparés. La vente implique un échange de biens, où les deux parties reçoivent quelque chose de tangible en retour. L'acheteur acquiert un bien, tandis que le vendeur reçoit un paiement pour ce bien. En revanche, l'intérêt sur un prêt d'argent ne repose pas sur un échange de biens, mais sur le fait de tirer profit de l'argent prêté sans qu'il y ait de contrepartie tangible. Cela crée une situation où l'une des parties bénéficie d'un gain sans avoir à fournir un bien ou un service en retour. Ainsi, l'intérêt est considéré comme une forme d'exploitation, car il permet à une personne de gagner de l'argent simplement en prêtant de l'argent, sans aucune contribution productive. Cela va à l'encontre des principes islamiques qui encouragent le commerce équitable et l'échange de biens et de services. En conclusion, bien que le bénéfice sur la vente et l'intérêt sur les prêts puissent sembler similaires en surface, ils reposent sur des principes économiques et éthiques fondamentalement différents. sont pas comparables. Celui qui vend une marchandise l’a soit lui-même fabriquée en assemblant et en travaillant des matières premières, soit l’a achetée toute faite à quelqu’un d’autre. Le bénéfice qu’il perçoit est, dans le premier cas, la contrepartie de la valeur qu’il a ajoutée aux éléments composant la marchandise, et, dans le second cas, la contrepartie du transport et de la prise de risque qu’il a supportées. Acheteur comme vendeur tirent donc profit de la transaction qu’ils ont réalisée, le premier en obtenant la marchandise qu’il va utiliser ou va revendre, le second en prenant un bénéfice. Chacun a pris possession de son bien, et l’affaire est close. Par contre, un prêt n’est pas une vente, et l’intérêt que prend celui qui prête de l’argent n’est la contrepartie ni d’une valeur ajoutée, ni d’un transport, car il n’y a rien eu de tout cela; l’intérêt n’est la contrepartie que du délai accordé à celui qui lui a emprunté l’argent. Or la contrepartie sur un délai pur n’est pas équitable. En effet, si L’emprunteur a contracté le prêt pour acheter des biens ou des services qu’il consommera lui-même. Alors, il est certes équitable qu’il rembourse la somme empruntée, mais il n’est pas normal qu’il doive payer un surplus pour le seul délai qui lui a été accordé. Et si l’emprunteur a contracté le prêt pour investir dans un projet commercial ou industriel, il est équitable qu’il rembourse le prêt, mais il ne l’est pas que toute perte soit comptée au détriment de l’emprunteur alors que le prêteur soit pour sa part certain de toucher son « bénéfice » – l’ « intérêt » – sur le délai. Ouvrir la porte à une contrepartie du seul délai, c’est ouvrir la porte à l’exploitation la plus grande. En effet, si l’emprunteur ne peut pas s’acquitter de ce qu’il doit à l’échéance voulue, le délai étant prolongé, la contrepartie le sera d’autant, ce qui multipliera le montant dû. Je disais qu’un prêt d’argent n’est pas une vente et qu’aucun profit n’est possible lors d’un prêt, contrairement à ce qui se passe lors d’une vente. Cependant, dans le cas d’une vente, il peut y avoir de l’intérêt au cas où s’y réalise le principe « somme d’argent comme pure contrepartie du délai ». C’est bien pourquoi même ceux des savants qui pensent que la vente à tempérament (bay’ bi-t-taqsît) est permise y énoncent comme condition que le prix à payer soit fixé une fois pour toutes au moment de conclure l’acte, et qu’il ne subisse ensuite plus d’augmentation ; cliquez ici pour lire mon article sur le sujet. C’est aussi pourquoi l’escompte n’est pas autorisé (dha’ wata’ajjal) ; il s’agit du cas où le prix et l’échéance du paiement ont été fixés, mais où le vendeur édicte comme condition pour accorder une ristourne à l’acheteur que celui-ci le paie avant l’échéance fixée : ici aussi, une partie de la somme est devenue une pure contrepartie du délai, et cela est donc interdit (voir Islâm aurjadîdma’âshîmassâ’ïl, pp. 271). À suivre… Source : La maison de l’Islam L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016. gonflement de la terre De même, tu vois la terre desséchée : dès que Nous y faisons descendre de l’eau, elle remue, se gonfle, et fait pousser toutes sortes de splendides couples de végétaux. (Sourate al-Hajj, verset 5) Le mot arabe pour “remue” dans le verset ci-dessus est ihtazzat, qui signifie “être en mouvement, prendre vie, trembler, se remuer”. Le mot rabat, traduit par “se gonfle”, a les nuances de sens suivantes : “augmenter, accroître, enfler, grandir, se développer, pousser (une plante), remplir d’air”. Ces termes décrivent au mieux les changements qui se produisent dans la structure moléculaire du sol au cours de la pluie. Le mouvement décrit ici est différent de celui de la croûte terrestre qui se solde par un tremblement de terre, car seules les particules du sol se déplacent. Ces particules sont composées de couches empilées. Quand l’eau pénètre dans les couches, elle provoque le gonflement des particules de boue. Les étapes citées dans le verset s’expliquent scientifiquement comme suit : LE REMOUVEMENT DE LA TERRE La charge électrostatique sur la surface de la particule qui apparaît après la tombée de la pluie en quantité suffisante sur terre peut causer l’instabilité et donc des mouvements de tremblements. Ce mouvement n’est stabilisé que lorsque cette charge est neutralisée par une charge opposée. Le mouvement des particules doit aussi être attribué à sa collision avec les particules d’eau. Dans la mesure où les particules d’eau ne se déplacent dans aucune direction particulière, les particules terrestres bougent car elles sont frappées de tous les côtés. Robert Brown, un botaniste écossais, découvrit en 1827 que lorsque les gouttes d’eau touchent le sol, elles provoquent une sorte de vibration dans les molécules terrestres. Il baptisa ce mouvement de particules microscopiques “le mouvement brownien”. LE GONFLEMENT DE LA TERRE Quand il pleut, ces gouttes d’eau qui touchent la terre provoquent le gonflement et l’augmentation de volume de ces particules. Quand l’eau est abondante, l’espace entre Les particules de la terre, qui permettent aux particules d’eau et aux ions dissous d’entrer, augmentent. Quand l’eau et les nutriments dissous se diffusent entre les couches, la taille des particules de terre augmente. Par conséquent, ces particules servent de dépôts d’eau, donnant la vie à la terre. L’infinie grâce d’Allah envers l’humanité veut que cette eau soit emmagasinée de la sorte sans qu’elle s’enfonce par l’effet de la gravité. Si la terre ne pouvait pas retenir l’eau et ces dépôts de minéraux, l’eau s’enfoncerait dans les profondeurs de la terre, condamnant les plantes à la vie. Toutefois, notre Seigneur a créé la terre de manière à ce que de nombreux produits puissent en émerger. LA GERMINATION DE LA TERRE Quand il y a assez d’eau dans la terre, les graines deviennent actives en absorbant des matières nutritives simples. Les plantes en pousse ont leur réserve en eau pour deux ou trois mois dans ces dépôts. Le Coran décrit en trois étapes ce qui se produit quand la pluie tombe sur une terre sèche : les Particules terrestres remuent, la terre se gonfle et offre enfin ses fruits. En dépit de l’âge de ces révélations (1400 ans), elles sont parfaitement exactes et conformes à ce que la science a dévoilé. UN AUTRE VERSET Une preuve pour eux est la terre morte, à laquelle Nous redonnons la vie, et d’où Nous faisons sortir des grains dont ils mangent. (Sourate Ya-Sin, 33) Source : miracle du coran.com Parlons - DJIHADISTES OU TERRORISTES ? Ne pas tomber dans le piège. Il est incommode que certains médias et certains intellectuels utilisent l’appellation djihadiste pour désigner les terroristes. Pourtant, les savants musulmans ont apporté un éclaircissement sur la question, faisant la stricte différence entre la notion de Jihad et le terrorisme. À l’usage excessif du terme Jihad, d’une manière involontaire ou à dessein, cela laisse planer le doute et ne manque pas de créer des amalgames au niveau des populations. Les terroristes arborent l’apparence de musulmans et se font désigner Jihadistes dans leurs discours. Ils disent qu’ils sont chargés de défendre la cause de l’Islam. Dans une telle entreprise, depuis les attentats du 11 septembre 2001 jusqu’à nos jours, ce sont des milliers de familles qui sont endeuillées par ces hommes sans foi ni loi. Au nombre de leurs victimes figurent des vieilles personnes, des femmes, des enfants. Ces actes causent également des dégâts matériels inestimables. Leurs modes opératoires demeurent des attentats à la voiture piégée, le kamikaze, la décapitation de leurs otages et les incendies des villages. Ils sèment le désordre de la terreur pour rendre le monde confus et ingouvernable. De l’autre côté, en Islam, les textes scripturaires condamnent fermement une telle barbarie, les assimilant à des crimes. La majorité des musulmans sur la terre se battent pour un monde de justice et d’égalité, où il fera bon vivre entre les habitants de la terre. Ils ne se reconnaissent en aucun moment dans le terrorisme ou ceux qui tuent femmes, enfants, vieux, des personnes d’autres confessions. reli-gieuses. Ces vrais musulmans sont majoritaires dans toutes les sociétés. Quid du terme djihad employé pour les désigner ? L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 Parlons-Û Les huit années de guerre pendant lesquelles l’Islam a livré bataille contre les persécuteurs mecquois l’ont été pour se défendre. Malgré cette urgence, il y avait des règles à respecter. Le prophète (psi) disait à ses combattants de ne pas tuer les femmes, ni les vieux, ni les enfants. Ils ne devraient combattre que contre ceux qui les combattent. Il leur était interdit d’empoisonner l’eau, d’abattre les arbres. Ils devraient même avoir du respect envers l’adversaire. Le Coran le dit à maintes reprises, qu’il n’y a pas de contrainte en religion. Le noble Coran indique au prophète qu’il n’est pas celui qui est chargé de guider les gens égarés et que cela revenait à Dieu ; sa mission en tant que prophète se bornait à la transmission du message. C’est pourquoi, désigner ces terroristes par le terme djihadistes, c’est véritablement vider le terme djihad de son contenu. Quelques exemples : 1°) le Coran dit de ne pas contraindre à la foi : Les terroristes assassinent en foulant au pied cette injonction. 2°) Le Coran dit de pardonner même si on a raison : Les terroristes tuent même quand ils ont tort. 3°) Le Coran prône la diversité des religions et des cultes : Les terroristes veulent obliger tout le monde à devenir musulmans. Pire, ils tuent même les musulmans. 4°) Le prophète (saw) interdit de tuer les femmes, enfants et vieilles personnes pendant le combat : les terroristes tuent sans distinction. 5°) Le Coran préconise de ne combattre que ceux qui vous combattent : Les terroristes combattent tout le monde, ils surprennent les gens dans les cafés, dans les mosquées, dans les cérémonies, qui sont sans défense, et ils les tuent sans état d’âme. 6°) Le prophète a interdit de paralyser l’économie en temps de combat à l’instar de l’interdiction faite d’empoisonner l’eau : Les attaques des terroristes plombent l’économie d’un. pays comme c’est le cas du Burkina Faso. 7) La règle en islam en période de guerre, c’est de ne pas être le premier à attaquer et surtout de regarder l’ennemi en face : contrairement aux terroristes, qui poignardent leurs adversaires dans le dos, ils attaquent par surprise et de façon asymétrique. Au regard de ces exemples, ce serait un honneur pour les terroristes d’être désignés djihadistes. Les appeler ainsi, c’est leur donner de l’importance dans leur sale besogne. Car en islam, le jihad est noble. Les terroristes sont fiers d’entendre sur les mass médias qu’on les traite de djihadistes. Si l’on les traitait réellement de terroristes et d’une manière unanime, en les présentant simplement comme des terroristes, des assassins, tout simplement, même si cela ne changerait rien en eux, on aurait quand même le mérite de ne pas assimiler le jihad à la terreur, ou les djihadistes aux terroristes. Les médias doivent jouer ce rôle. AROUNAN GUIGMA PIERRE N’KURUNZIZA L’inspiration de Dieu ou du diable ? Venu au pouvoir en 2005, le président burundais Pierre N’Kurunziza donne du fil à retordre à son peuple et à la communauté internationale. La constitution de son pays interdit un troisième mandat. Contre vents et marées, cette loi a été révisée pour permettre au Président d’aller aux élections dans des conditions instables afin de briguer un troisième quinquennat. Chose qui a été faite. Les opposants et les populations qui ont affiché leur mécontentement face à cette obstination de N’Kurunziza ont payé la lourde tribu avec des dizaines, voire des centaines de cadavres et des milliers de déplacés. Des tentatives de négociations de l’UA et de la communauté internationale sont soldées par un échec puisque le pasteur président affirme être investi par la volonté de Dieu. Les scènes de violences suite à l’élection présidentielle, ainsi que la tentative de coup d’État avortée du général Lombaré, ont décuplé la haine et la persécution policière contre les quartiers dits de l’opposition, les OSC et autres défenseurs des droits de. L’homme. Très souvent, des enlèvements, des assassinats arbitraires sont constatés dans ce pays. Le pays traverse une crise politico-humanitaire assez grave et sans précédent, note Cécile Kyenge, originaire de RDC, députée européenne et ancienne ministre de l’Intégration italienne. Elle a été chef de la mission d’observation de l’Union européenne pour les élections au Burkina Faso en 2015. Au regard des analyses de cette diplomate et bien d’autres informations glanées, on constate que l’heure est grave au Burundi, si bien qu’il sera difficile pour ce pays de sortir de ce bourbier tant que le président est assisté par « l’esprit saint » qui se nourrit de sang. Tout le problème dans cette histoire se trouve justement dans le syncrétisme de N’Kurunziza entre la république et l’église. Il n’est pas arrivé à faire la séparation de la sphère politique de celle de l’état. Il est rapporté que lui-même est un pasteur évangéliste et que sa femme, Dénise Buccumi, est pasteure dans une église évangéliste. Au Burundi, l’on sait que chaque Conseil des ministres débute avec une prière collective conduite par le Chef de l’État, que des prophéties avancent qu’il a été choisi par Dieu pour diriger le pays plutôt que par le peuple, que le club de football qu’il a fondé s’appelle Alléluia Club. La confusion qui règne dans ce pays avec cette double fonction du président nécessite qu’il y ait des interventions extérieures afin d’éviter que ce pays plonge dans un chaos définitif. Dans un article que Jeune Afrique a publié, l’on recense cet autre propos d’une députée burundaise qui n’a pas hésité à invoquer « la force qui a été donnée par Dieu » au président burundais « pour résister contre toute opposition et les pressions occidentales ». Au regard d’une telle déclaration, on assiste à une évangélisation complète et répressive par le pouvoir de Bujumbura. Rappelons que même si ce pays est à majorité chrétienne, il y a également d’autres sensibilités religieuses. En revanche, ce scénario du couple présidentiel évangéliste, qui a violé le droit du peuple burundais et continue de réduire au silence toute voix qui serait à l’encontre du pouvoir, n’est qu’une pure instrumentalisation de l’évangile et de la religion chrétienne. La soif du pouvoir de Nkurunziza l’amène à vouloir imposer son diktat au vu et au su de la communauté internationale. Touchons du bois. Si Nkurunziza était de confession musulmane, et disait agir au nom de l’islam, l’on crierait sur tous les toits et dans tous les médias de l’extrémisme de l’homme. Nous interpellons cette communauté internationale à mettre fin à ce diktat de Nkurunziza, qu’il comprenne que le droit lui est réservé de croire en Dieu et à son pouvoir et d’y faire la promotion. Mais de vouloir d’une inspiration divine sévir le peuple au moyen de la violence avec ces dizaines, voire ces centaines de morts, beaucoup de blessés et des milliers de déplacés, nul doute que cela relève des inspirations d’un esprit diabolique. Il n’y a que le diable qui peut inspirer à un humain de s’accrocher au pouvoir. Au besoin en marchant sur des cadavres de ses compatriotes. Il faut véritablement que les uns et les autres arrêtent d’assimiler Dieu à leurs lubies. Le cas de Pierre est assimilable à celui de ces terroristes, fous d’Allah, qui disent tuer les gens au nom de l’Islam. De quel Dieu parle-t-on ? AROUNAN GUIGMA L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 Monde Musulman OCDE Israël en seconde position dans les inégalités L’OCDE a annoncé qu’Israël était le second pays au monde où les inégalités sont les plus importantes. L’étude a été présentée au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et au ministre de l’Économie Moshe Kahlon. Bien qu’Israël fasse partie des « pays les plus développés », il n’empêche que l’écart entre pauvres et riches est très important, si bien qu’il se retrouve à la seconde place du classement. La première place des inégalités revient au Mexique, lui seul a réussi à dépasser l’état colonisateur en termes d’écarts au sein de la population. Cela dit, les pays les plus Égalitaires d’après l’OCDE sont le Danemark, la Norvège ou encore la Slovénie. Malgré ce résultat navrant des inégalités en Israël, le ministre de l’Économie s’est dit satisfait des conclusions de cette étude. Il a en effet souligné : « l’OCDE affirme sans équivoque que l’économie d’Israël est stable », comme le rapporte i24. Le souci n’est pas tant de relever la stabilité économique de l’État sioniste mais de faire face aux inégalités constatées. D’après un second rapport de l’OCDE, Israël se retrouve en tête des pays pauvres dans l’OCDE. Au-delà de ces inégalités et de cette pauvreté, Israël poursuit sa colonisation en toute impunité. En début de semaine, l’armée israélienne a d’ailleurs détruit plusieurs dizaines d’habitations en Cisjordanie, financées par l’Union Européenne. ALGERIE Des exemplaires du Saint Coran en Braille distribués aux personnes aveugles et malvoyantes. Certains musulmans aveugles à travers le monde ne s’arrêtent pas à leur handicap et recherchent la science, notamment par le biais de La lecture du Saint Coran et des livres de sciences islamiques. C’est ainsi que le gouvernement algérien a mis à la disposition des personnes aveugles et malvoyantes des exemplaires du Saint Coran ainsi que des livres religieux en braille. Les individus atteints de cécité pourront ainsi se procurer ces livres au sein du ministère des Affaires religieuses. Cette nouvelle a été annoncée dimanche par Badreddine Filali, le responsable des publications et du patrimoine islamique au Ministère des affaires religieuses et du Waqf sur la chaîne coranique algérienne. Monsieur Filali a précisé que toute personne faisant la demande auprès du ministère pourra avoir gratuitement des livres religieux en braille. Cette initiative représente une grande nouvelle, bien que le Saint Coran soit disponible en braille depuis 1994 en Algérie. En effet, ces exemplaires se distinguent par leur volume réduit par rapport aux écrits religieux en braille déjà existants. Le responsable des publications explique que pour certains. ouvrages, le volume est très dense en braille, comme le Tafsir d’Ibn Kathir. Qu’Allah facilite à nos frères et sœurs atteints de handicap. Qu’Il les assiste dans leur pratique, à chacune des étapes. FRANCE La journée Mondiale du Hijab 2016 interdite à Lyon Chaque année, la World Hijab Day rassemble de plus en plus de personnes. Cette journée initiée par une jeune new-yorkaise, Nazma Khan, est déjà bien ancrée outre-Atlantique, et dans tous les pays anglo-saxons. En soutien aux femmes qui ont choisi de porter le hijab, la journée a su s’exporter dans d’autres pays. Cet événement qui a pour objectif de sensibiliser les passants dans la rue, organiser des rassemblements, et des conférences sur le thème du hijab, s’illustre aussi très largement sur les réseaux sociaux. En France, la journée « World Hijab Day » est d’autant plus importante que ce signe dérange dans une société où le hijab est très mal perçu. Les femmes qui ont choisi de le porter rencontrent ainsi de nombreux obstacles notamment dans la recherche. d’emploi. Elles sont en effet régulièrement victimes de discrimination. Mais la journée mondiale du Hijab qui se tient le 1er février n’aura pas lieu à Lyon, en raison d’une interdiction préfectorale. Pourtant, la première édition qui s’est déroulée en 2015 avait rencontré un vif succès dans les rues lyonnaises. Lyon avait d’ailleurs été la première ville de France à accueillir la World Hijab Day. Sur la page officielle Facebook de l’événement, les organisateurs expliquent le jeudi 28 janvier, que ce rassemblement « a été jugé par le Préfet de Lyon comme « risquant d’engendrer des mouvements de foules dangereux ». Les motifs de cette annulation ne sont pas très explicites. Quoiqu’il en soit, les organisateurs sont déçus et déplorent l’annulation d’une journée prônant la paix et le vivre ensemble, une journée pour transmettre des valeurs de partage, d’autant plus que celle de 2015 s’était agréablement bien déroulée, comme en témoigne la vidéo ci-dessous. Malgré ce refus, nous souhaitons à l’équipe organisatrice. lyonnaise de la World Hijab Day de poursuivre leur engagement et les initiatives qui permettraient de briser les préjugés autour du hijab en France. Ne sous-estimons pas le pouvoir des réseaux sociaux. ITALIE Musée censuré par respect pour l’Islam, le temps de la visite de Hassan Rohani. Le président iranien, Hassan Rohani, en visite à Rome, a demandé le respect de la culture islamique pour son voyage officiel dans la capitale italienne. Le musée du Capitole de Rome s’est exécuté et a caché toutes ses statues nues, comme les photos des médias en ont témoigné sur Twitter. Une censure de politesse qui a fait jaser les médias, c’est le moins que l’on puisse dire. Ce respect pour l’Islam ne s’est pas arrêté à la recouverture des sculptures par de grandes palissades. La sensibilité du président iranien et le respect de notre religion ont été jusqu’à bannir le vin des tables lors de la cérémonie officielle, tout comme il le sera des livres publiés en Iran, selon les derniers dires du ministère de la culture. iranienne. Des exigences protocolaires qui ne sont pas respectées par tous les pays. En novembre, la France avait refusé d’honorer la requête de Hassan Rohani lors de la préparation de son déplacement à l’Élysée qui a bien lieu finalement aujourd’hui. Ni menu halal, ni bannissement des alcools à table, la France ne souhaitant pas déroger à ses traditions laïques. Comme nous le rapporte le Huffpost, il n’y aura pas de dîner officiel mais juste un petit déjeuner. Personne ne veut froisser l’Iran et les enjeux économiques et diplomatiques qu’elle représente et organise donc, chacun à sa manière, les égards qui lui sont dus. Révérence ou peur pour l’Italie, maladresse répétée pour la France ! UNE JOURNALISTE À JOHN KERRY “C’est vous qui avez créé Daech.” L’accusation à l’encontre du chef de la diplomatie US a été lancée lors d’une conférence de presse de John Kerry avec son homologue italien, Paolo Gentiloni, à Rome. 23 pays membres de la coalition internationale qui lutte contre l’organisation de l’État. Islamique se sont réunis mardi dernier à Rome afin de discuter des moyens de combattre le groupe terroriste et de saluer les progrès enregistrés. La rencontre s’est terminée par la conférence de presse commune des chefs de la diplomatie américaine et italienne. Néanmoins, à l’issue de la conférence, une journaliste italienne a lancé à l’encontre de John Kerry et de son homologue italien, Paolo Gentiloni : “C’est vous qui avez créé l’EI”, en provoquant une bagarre dans la salle. La journaliste a été immédiatement entourée par des policiers. Selon les personnes présentes dans la salle, la journaliste avait un foulard sur la tête. Ce n’est pas pour la première fois que les États-Unis sont accusés d’avoir créé Daech. Récemment, l’un des dirigeants du parti Fatah du chef de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a accusé les États-Unis d’avoir créé Daech afin de “réaliser un scénario infernal pour démanteler la nation arabe, la diviser, tuer son esprit de solidarité”. Le candidat républicain à la présidentielle. Donald Trump s’est aussi empressé de stigmatiser la politique menée par l’administration de Barack Obama et celle de l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton qui, selon lui, ont favorisé l’essor de Daech. En outre, selon un sondage réalisé l’année passée par la société britannique ORB International, 81% des Syriens estiment que les USA et leurs alliés sont responsables de la création du groupe terroriste État islamique. ISRAËL Un plan pour détruire la mosquée d’Al Aqsa. Un reportage télévisé diffusé par la dixième chaîne de télévision israélienne a révélé que des organisations juives jouissant du soutien de rabbins éminents et de politiciens israéliens ont terminé leurs préparatifs pour la construction du troisième temple en prélude à la destruction de la sainte mosquée d’al-Aqsa et du dôme du rocher, à l’expulsion des musulmans de l’ancienne ville d’al-Qods et à l’établissement de centres bibliques. Yehuda Eitsouni, décrit comme le cerveau de la construction du troisième temple, a dit au journaliste. qu’il ne compte pas sur le tonnerre ni sur l’éclair pour provoquer la destruction de la sainte mosquée d’al-Aqsa. « Nous allons démanteler cette mosquée de nos mains. J’espère qu’en fin de compte nous saurons notre devoir et nous l’assumerons », a-t-il dit. À savoir que ladite chaîne de télévision effectue des interviews avec des activistes juifs impliqués dans l’élaboration de plans. D’aucuns ont terminé leurs plans sur la structure du troisième temple et d’autres recueillent les pierres nécessaires pour cette construction. Le reporter israélien a effectué une tournée dans une ferme de la colonie de Goush Etzion où sont élevés des moutons qui seront abattus comme des offrandes sur l’autel du Temple. « Un grand nombre de juifs soutiennent la destruction de la mosquée d’al-Aqsa à la base de leur croyance messianique qui prétend que la destruction de la mosquée sera suivie de la guerre de Gog et Magog et ensuite de l’apparition du Messie. Enfin, le troisième temple sera construit à la place de la mosquée. d’al-Aqsa. Le rêve de construire le troisième temple sur les ruines de la mosquée détruite d’al-Aqsa est devenu un objectif pour beaucoup de juifs. Ces derniers mois ont connu de multiples visites à l’esplanade de la sainte mosquée de la part d’hommes, de femmes, d’hommes de droite, de rabbins et de membres de la Knesset. Le journaliste expose un livre qui comprend le projet structural pour construire le troisième temple après la destruction de la mosquée d’al-Aqsa. Selon lui, ce livre explique le futur projet pour al-Qods et le troisième Temple. Le Temple s’étendra ainsi vers le nord au détriment du quartier islamique, composé de maisons et d’unités résidentielles. source: al-Qods al-Arab, ajib.fr 14 L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 INFORMATICIEN-FORMATEUR IMPORT/EXPORT VÉHICULES ET ORDINATEURS TOUTE SÉRIE LOCATION DE VÉHICULES L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 15 Pub Tel.: (+226) 50 30 24 85 Fax: (+226) 50 30 24 86 01 BP 42080 Ouagadougou 01 Burkina Faso / Rue 2.17 porte 3 arttechlifcaid@fesonet.bf iartdeme@hotmail.com 19 L’Autre Regard - N°035 du 05 février au 05 mars 2016 Numéro 35 Nombre de pages 16 -- id 10568 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10568 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Id de collection 2203 Id du média 10588 Fichier média https://islam.zmo.de/files/original/d6f80ba699f919819112c722d4ffffe6bbcd105d.pdf Titre L'Autre Regard #34 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/927 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1125 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/60 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/29 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/723 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/41 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/117 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/572 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/582 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/83 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/84 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2203 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2016-01-05 Identifiant iwac-issue-0000172 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel d'information islamique Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/284 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/349 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/374 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/377 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/408 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/407 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/351 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/414 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/319 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/541 Contenu L’Aut Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Prix : 300 F CFA Mensuel d’information islamique N°34 du 05 janvier au 05 février 2016 INTERDICTION DU VOILE INTÉGRAL Au Mali, on proteste, et au Burkina ? P.2 À Ouahigouya P.3 « PLACE DES MÉDIAS DANS L’ÉDUCATION » Des spécialistes apprécient EL HADJ HAROUNA OUEDRAOGO, DG LIPAO SON EXCELLENCE MOHAMMED DOUMI SUR LA COALITION DES 35 ANNÉE 2015 Les 10 musulmans qui ont marqué l’année P.14 TENSION ARABIE SAOUDITE-IRAN P.12 Les dessous d’un conflit « Il est temps que nous musulmans P. 15-16 aussi changeons » « Cette coalition réussira, car c’est un engagement contre les forces du mal » P. 6-7 HADJ 2015 La Coordination des Agences de Voyages P. 5 demande un audit La guerre asymétrique des États-Unis d’Amérique contre les musulmans P. 4 Editorial INTERDICTION DU VOILE INTÉGRAL Au Mali, on proteste, et au Burkina ? Suite à la décision de la CEDEAO incitant les États membres à prendre des dispositions pour interdire le voile. Intégral, le Collectif des associations musulmanes du Mali n’a pas attendu longtemps pour manifester sa désapprobation d’une telle décision. Nous vous publions en intégralité le contenu de leur communiqué. « C’est avec une grande indignation et profonde affliction que le Collectif des Associations Musulmanes du Mali a appris la triste et révoltante nouvelle de la CEDEAO à Abuja, la capitale politique du Nigeria. À Abuja, les chefs d’États de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont retrouvés, les 16 et 17 décembre 2015, pour célébrer les 40 ans de l’institution. Suite à l’attaque au Radisson de Bamako, le sommet a principalement débattu des questions de sécurité pour inciter les chefs d’État à “interdire” le voile islamique intégral (port vestimentaire rendant difficile l’identification des personnes) dans leurs pays respectifs, afin de lutter contre la multiplication des attentats kamikazes commis notamment par des femmes. Le terme voile islamique par euphémisme est désigné. » par : « port vestimentaire rendant difficile l’identification des personnes. » Les chefs d’État ont appelé chaque pays à prendre des mesures pour interdire le port du voile intégral, qui empêche la reconnaissance d’une personne (voile intégral). Ainsi, la déclaration finale lue par Kadré Désiré Ouédraogo, le président en exercice de la CEDEAO, notre attention fut retenue par certains propos, entre autres : La CEDEAO par cette déclaration d’interdiction de voile intégral s’est engagée dans une voie dénaturant la culture islamique à coup d’emprunts, et d’influence étrangère ne relevant pas d’un processus de sa mission naturelle, mais d’une intention délibérée de modifier un patrimoine pour mieux imiter le modèle des colonisateurs. Il faut aujourd’hui avec tout le courage et la ténacité remonter le courant et, sans sombrer dans les considérations bolchéviques, sauvegarder notre identité culturelle islamique qui fait partie du patrimoine de l’humanité. D’un point de vue du droit, nous vous demandons d’être plus. Attentifs au fonds de nos remarques qu’à leurs formes. Notre sentiment est que la décision de la CEDEAO est un abus de pouvoir et qu’elle va à l’encontre de plusieurs libertés fondamentales garanties par : Premièrement : la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, laquelle stipule en son article 28 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Ce droit implique la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seul ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. » Deuxièmement, les principes énoncés par le préambule et certains articles de notre constitution, qui sont toujours en vigueur, stipulent que : le peuple souverain du Mali « s’engage solennellement à défendre la forme républicaine et la laïcité de l’État, proclame sa détermination à défendre les droits de la Femme et de l’Enfant ainsi que la diversité culturelle et linguistique de la communauté nationale. » L’interdiction imposée du port de voile constitue un acte de discrimination religieuse. Car, c’est en effet parce que ces femmes ont choisi de pratiquer les devoirs de leur religion qu’elles portent le voile intégral, et c’est parce qu’elles portent le voile intégral qu’elles subissent des mesures discriminatoires. Ainsi exclues, on leur refuse l’accès à l’administration, à l’éducation, et même à la circulation auxquelles elles ont droit. C’est la deuxième entrave aux libertés fondamentales garanties par certains articles de notre constitution, spécifiquement l’article 4 : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion, d’expression et de création dans le respect de la loi ». Peut-on valablement reprocher aux musulmanes de se singulariser par une tenue qui, loin d’être provocante ou obscène, entend uniquement indiquer leur sérieux et leur discrétion ? C’est en respectant une obligation divine que ces femmes musulmanes se voilent : sourate Al Azhab, verset 59. Enfin, il s’agit d’une mesure de discrimination sexiste, car elle ne touche que des personnes de sexe féminin et va à l’encontre de certains articles (article 2 de la Constitution) garantissant l’égalité des droits de l’homme et de la femme : « Tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ». Nous soutenons par contre que cette décision de la CEDEAO, inspirée et imposée par le lobby occidental judéo-chrétien, constitue un abus de pouvoir. Car, la réalité de lutter contre la multiplication des attentats kamikazes commis notamment par des femmes n’est pas établie. Pour preuve, les auteurs des attentats de Paris étaient en vestes, et ceux de Bamako : Hôtel Radisson-Blu étaient en jean. C’est donc plus un procès d’intention que des faits établis. Cette interdiction présente un caractère général et absolu, or la communauté musulmane est hostile. Par principe aux interdictions générales et absolues : le principe est celui de la liberté, l’exception est l’interdiction. La religion musulmane, par cette décision, est victime du fanatisme irréligieux. Nous invitons les responsables de la CEDEAO à cette Déclaration de Jules Ferry le 19 avril 1881 : « Gardons-nous de deux fanatismes : religieux et irréligieux ; le second est aussi mauvais que le premier ». Aux responsables de la CEDEAO, l’histoire nous enseigne qu’il aurait été injuste de condamner d’emblée les religions à cause des exactions de certains de ses adhérents. Tout aussi injuste serait d’interdire certaines pratiques d’une religion sous prétexte qu’elles seraient abandonnées par de mauvais ambassadeurs. Autorités du Mali, nous vous prions de placer notre pays au-dessus de toute institution à dessein inavoué avant toute prise de décisions engageant notre nation. IBK, la balle est dans ton camp. RECEVABLE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Mohammed Djamil Tél. : 76 00 73 34 Équipe de rédaction : Mohammed Djamil Guigma Arounan A. Junior Guira Sayouba Traoré Abdoul Hamid Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 Page 2 L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016 Culture « PLACE DES MÉDIAS DANS L’ÉDUCATION » Des spécialistes apprécient à Ouahigouya À l’occasion de la 9e édition du séminaire annuel du Mouvement Sunnite à Ouahigouya, un panel sur le thème : « La place des médias dans l’éducation ». Ce sont Arounan Guigma, El Hadj Abdoul Karim Ouédraogo, tous deux responsables de médias et le Dr Ahmad Sawadogo qui ont épluché le thème sous la modération d’El Hadj Lookman Sawadogo, également directeur d’organe. Arounan Guigma, DP de l’Autre. Regard El Hadj Abdoul Karim Ouédraogo, DG de Déficom El Hadj Lookman Sawadogo, DP du journal Le Soir Dr Ahmad Sawadogo, islamologue Ce sont environ 2000 séminaristes venus des quatre coins du Burkina et même de la Côte d’Ivoire qui ont assisté avec beaucoup d’intérêt aux différents exposés des journalistes. C’est le DP de l’Autre Regard, Arounan Guigma, qui prit la parole en premier. Après avoir salué cette belle vision du Mouvement sunnite, il développa le thème en quatre points. Qu’entend-on par médias ? Selon lui, « On entend par médias tout support de communication afin de véhiculer un message, une image (pour les télés et l’internet), par écrit (journaux et réseaux sociaux), et oral pour les (radios) et enfin des personnes physiques en tant que journalistes et communicateurs ». Quel est l’apport des médias dans l’éducation ? « Les médias peuvent se retrouver être un créneau efficace pour l’éducation des masses à tous les niveaux. Et d’ailleurs, c’est par ce canal que le monde semble se résumer en termes... » d’information. Par conséquent, les bonnes choses en matière d’éducation, de valeurs humaines, de valeurs religieuses passent forcément par un support médiatique pour atteindre le citoyen. Beaucoup de choses positives atteignent les hommes par le biais des médias, notamment les informations multiples sur l’actualité. Des émissions de sensibilisation, de formation et d’éducation se retrouvent également à travers les médias ; les valeurs religieuses et humaines pour les médias confessionnels », a-t-il dit. Quels peuvent être les aspects négatifs des médias ? « De plus en plus, les gens sont braqués sur les médias à travers les mêmes créneaux de diffusion, les masses ont plus ou moins placé leur confiance aux médias. Cependant, sans une conscience critique et une retenue, l’on risque de consommer les mauvais produits que les médias nous transmettent. Le fait qu’ils dépravent les mœurs et l’éducation, c’est le simple fait que nous ne contrôlons pas ce qui se passe pour des raisons commerciales et politiques. Sans un Contrôle sur les médias, sur l’orientation des lignes de conduite afin d’éduquer les masses sur le sens des valeurs humaines (les médias classiques). Les télénovas, certaines émissions qui dépravent, les réseaux sociaux, qui, très souvent, déversent des images et des messages de nature immorale. Quelle solution ? Pour le premier responsable de l’AUTRE REGARD, la seule solution qui vaille pour mieux éduquer les musulmans sur la question des médias, c’est l’engagement des musulmans à investir sur leurs propres médias afin de les rendre incontournables. Et c’est également participer à encadrer les journalistes et communicateurs musulmans dans les autres médias sur le sens de leur responsabilité islamique à éduquer les musulmans et les masses. C’est ainsi que conclut Arounan Guigma sur le temps qui lui était imparti. Le deuxième paneliste, Abdoul Karim Ouédraogo, abordant le même thème, dira que les gens ont créé leurs médias pour des buts et des objectifs bien déterminés, pas pour faire la promotion de. L’Islam ou pour plaire aux musulmans. Pour cet ancien journaliste de l’Observateur Paalga, il revient aux musulmans de se doter de leurs propres médias pour faire passer leurs messages et contre-carrer l’influence négative des autres médias. Il donnait l’exemple de la création du complexe « Al Firdaws », un centre d’éducation, qui combine éducation musulmane à celle de l’instruction générale en bas âge. Pour lui et ses promoteurs, ils ont sillonné les pays de l’Afrique de l’Ouest pour visiter les structures d’encadrement ; et c’est une école au Niger voisin qui a retenu leur attention si bien qu’ils ont, eux aussi, repris l’idée à Ouagadougou. Pour lui, il faudra éduquer les enfants afin qu’ils puissent faire le distinguo entre les aspects positifs des médias et ceux négatifs. Le troisième paneliste, Dr. Ahmad Sawadogo, contrairement aux deux premiers, a relevé l’aspect négatif des médias occidentaux. « Les médias ont beaucoup menti dans l’histoire pour procurer des victoires à des gens qui étaient en passe de... gagner un combat », dixit le Dr. Sawadogo. Le spécialiste des questions islamiques demande aux musulmans de ne pas disposer de télévisions chez eux parce qu’il vaut mieux ne pas avoir une télévision, pour ne pas tomber sur ce qui est interdit. Il formula des recommandations à l’endroit des dirigeants pour mieux orienter les médias afin que les effets pervers ne rejaillissent pas sur l’éducation. Il s’agit, entre autres, de l’implication des dignitaires religieux, le choix du personnel des médias, l’implication du gouvernement par l’élaboration de lois condamnant les choses interdites, les pénalités pour des infractions à l’encontre de la déontologie, l’encouragement des médias islamiques ; les soutenir matériellement et financièrement. Et enfin, le modérateur, Lookman Sawadogo, harmonisa les différentes interventions dont il apprécia la teneur de chacune, mais ne partagea pas l’idée du Dr. de ne pas posséder une télévision chez soi, car pour lui, l’on ne saurait aujourd’hui rester en marge. Le modérateur a laissé entendre que la solution, ce n’est d’esquiver les médias, ce qui semble incongru. Le président de la SEP est revenu sur l’importance également de soutenir les médias islamiques et, de façon générale, les médias détenus par des musulmans. PAR JUNIOR L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016 Page 3 Culture La guerre asymétrique des États-Unis d’Amérique contre les musulmans L’exagération démagogique de la « menace terroriste », qui a été au centre des derniers débats des Républicains, se dégonfle facilement dès qu’on commence à réfléchir. Quelle chance un habitant des États-Unis a-t-il de se trouver au même endroit que quelqu’un qui projette de commettre des meurtres au nom de l’État islamique, d’al-Qaïda ou d’une autre cause ? Quasiment aucune. Beaucoup de choses banales sont susceptibles de nous tuer bien avant qu’on ne rencontre un islamiste, un suprématiste blanc, ou un terroriste antiavortement aux États-Unis. Bizarrement, nous ne trouvons pas l’argent qu’il faudrait pour réduire. Substantiellement ces autres risques. Nous pourrions réduire considérablement le nombre de morts sur les routes en interdisant de tourner à gauche et de rouler à plus de 10 km/h. Mais qui appuierait de telles mesures ? Pourquoi donc acceptons-nous que le gouvernement dépense des milliers de milliards de dollars (pour ne pas mentionner les violations de la liberté) dans des tentatives futiles de nous sauver, nous et notre société ouverte, de toute espèce de terrorisme possible et imaginable – alors qu’il pourrait mieux garantir notre sécurité en dépensant moins d’argent et en respectant nos libertés, en pratiquant une politique étrangère non interventionniste ? Bien sûr, l’évaluation de ce faible risque changerait – mais pas de manière significative, étant donné l’importance de la population et de la surface des États-Unis – si nous savions que le nombre de terroristes augmentait. Mais nous pouvons être sûrs que, comme John Mueller et Mark G. Stewart l’affirment, le nombre des terroristes est minuscule. Comment le savons-nous ? Nous le savons parce que nous ne voyons pas beaucoup d’actes terroristes aux États-Unis. Comme Mueller et Stewart le notent, le 11 septembre était clairement un cas particulier et la plupart des complots terroristes déjoués ont été initiés, ou du moins facilités, par des indics du FBI. (Les attaques sur des installations militaires ne doivent pas être considérées comme du terrorisme. L’emploi de ce terme choc a pour seul but de permettre aux gouvernements des États-Unis et d’Israël de ne pas avoir à répondre de leurs assassinats.) Et les actes terroristes auxquels nous avons assisté n’étaient pas très élaborés. Certaines formes de terrorisme sont difficiles à combattre. Le détournement coordonné de plusieurs avions par des hommes armés de cutters (bien que de basse technologie) n’était pas une mission facile, et avec des verrous (de basse technologie) sur les portes des postes de pilotage, c’est devenu encore plus difficile. Mais d’autres formes de terrorisme sont simples à mettre. en œuvre si on est prêt à mourir, ou si on veut mourir. Il n’est pas sorcier de trouver le moyen de tuer beaucoup d’innocents. Sayed Farook et Tashfeen Malik sont entrés dans la salle bondée où les collègues de Farook étaient réunis pour un repas de fête avec des armes achetées légalement ; ils ont tué 14 personnes et en ont blessé 22. En Israël, l’autre jour, un Palestinien a foncé avec sa voiture dans un groupe d’Israéliens qui attendaient l’autobus. Ce genre d’acte ne peut être déjoué que si les auteurs annoncent publiquement leur intention de le faire, ce que clairement Malik n’a pas fait. Et il est peu probable que d’autres le fassent. Si les États-Unis fourmillaient de cellules d’ISIS ou de loups solitaires, auto-« radicalisés », nous assisterions à beaucoup plus de violence. Juste après le 11 septembre, les officiels et les analystes ont certifié qu’il y aurait une « deuxième vague ». Ça n’a pas été le cas. En outre, comme le soulignent Mueller et Stewart, la plupart des terroristes potentiels semblent être des paumés incapables de faire exploser un sac en papier pour en sortir et qui d’ailleurs ne s’y essayent que parce qu’ils y sont incités par un indic du FBI. Ceux qui agitent l’épouvantail du terrorisme – à savoir l’industrie de propagande gouvernementale médiatique des « experts du terrorisme » – peignent les terroristes potentiels comme une force invincible d’agents d’élite dirigée par des « cerveaux supérieurs » qui sont des génies de la haute technologie. (Ces agitateurs, dont le but est de semer la panique, voudraient nous faire croire que le cryptage a été inventé par ISIS.) Mais la réalité n’a rien à voir avec cette présentation des choses. Tout comme les partisans de la guerre froide avaient intérêt, pour accroître leur pouvoir et leurs richesses, à nous faire croire que les Russes mesuraient trois mètres de haut, le lobby de la guerre contre le terrorisme a intérêt à nous persuader que les « islamistes » sont d’une habileté diabolique ; ils vont bientôt fabriquer des bombes atomiques en. Valise, nous laisse-t-on entendre, et les amener sur Times Square. Les candidats républicains à la présidentielle aiment à répéter que « nous sommes en guerre. » Et donc, selon que l’on compte ou pas la guerre froide, nous serions dans la troisième guerre mondiale ou la quatrième guerre mondiale. Quelle sottise ! Les attentats terroristes en Occident démontrent, en fait, le caractère asymétrique de ce qui se passe entre les États-Unis et ses cibles du monde musulman. Le gouvernement américain et ses complices mènent une vraie guerre. Même si les forces terrestres sont (actuellement) faibles et que les drones télécommandés prennent de plus en plus le pas sur les bombardiers et les hélicoptères de combat classiques, la guerre que mène aujourd’hui l’Occident n’est pas très éloignée de la guerre traditionnelle. Les terroristes, eux, commettent des crimes (des actes délictueux, donc) contre des personnes aux États-Unis, en France, etc. Ils tirent sur des gens qui sont à des réceptions, des concerts, et dans des Restaurants. C’est horrible, mais ce n’est pas la guerre. ISIS et Al-Qaïda n’ont pas d’armées capables d’envahir les États-Unis, ni de marines, ni de forces aériennes. Ils n’ont pas la capacité de conquérir notre pays ni de faire tomber le gouvernement. Il leur est absolument impossible de nous vaincre. Nous seuls en sommes capables. « Nous » sommes en guerre contre eux. Ils ne sont pas en guerre contre nous. Ils recourent au terrorisme précisément parce qu’ils – ou plus exactement ceux qui les soutiennent dans le pays – sont incapables de mener une guerre contre la société américaine. Ceux qui ne cessent de répéter qu’on est en état de guerre savent très bien qu’un gouvernement sur le pied de guerre sera autorisé à exercer un intolérable degré de pouvoir sur nous. Les candidats présidentiels bavent d’envie à l’idée de devenir des commandants en chef. Lorsque Rick Santorum, faisant écho à ses rivaux présidentiels, affirme que « l’islam radical est en marche et que ce qu’ils veulent, c’est détruire. Le monde occidental, il cherche simplement à augmenter les votes en sa faveur en agitant des peurs sans fondement. Quelques « loups solitaires » ne font pas un « islam radical », et leur projet (même en admettant qu’il soit celui-là) n’a aucun intérêt puisqu’ils n’ont pas les moyens de le réaliser. Mueller et Stewart parlent d’un « terroriste » qui voulait renverser la Sears Tower de Chicago, la faire tomber dans le lac Michigan, où elle créerait (espérait-il) un tsunami qui submergerait la ville, ouvrirait la prison et libérerait les détenus. Allons-nous laisser de pareilles sornettes nous empêcher de dormir ? Comme je l’ai déjà dit, la guerre contre le terrorisme permet à ses cyniques supporters d’imposer aux Américains la perte de leur liberté, la perte de leur vie privée, la perte de leur prospérité, et un stress inutile. Mais ce n’est pas tout : la suspicion généralisée dont sont victimes les musulmans américains (et d’autres) va finir par provoquer la destruction du corps social. On sait bien. qu’ISIS et al-Qaïda veulent créer un fossé entre musulmans et non-musulmans en Amérique et ailleurs. Les politiciens américains disent qu’ils ne veulent pas que cela se produise, mais il est clair que leur rhétorique autoritaire ne peut qu’aggraver l’hostilité envers tous les musulmans. Sheldon Richman (in mondialisation ca) Page 4 L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016 Entretien HADJ 2015 La Coordination des Agences de Voyages demande un audit Dans cette lettre ouverte adressée au Président de la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) par la Coordination des agences de voyages, ces dernières demandent expressément un audit sur l’organisation du hadj 2015. Assalaamou Aléikoum Monsieur le Président, Voilà bientôt deux mois et demi que les derniers pèlerins ont foulé le sol du Burkina de retour de la Mecque, ayant accompli le cinquième pilier de l’Islam qu’est le Hadj. Nous rendons grâce à Allah qui a permis à la plupart d’entre eux de retrouver les leurs et prions pour le Salut de ceux que le destin a arrachés à leur famille. La présente lettre a pour objet de vous relater les faits majeurs qui ont marqué l’organisation du Hadj cette année et de situer les responsabilités quant aux difficultés et défaillances constatées. Nous pensons, en effet, qu’une clarification est nécessaire au regard de ce qui se dit autour de cette édition et de ce que nous avons vécu en tant qu’acteurs de l’organisation. En rappel, depuis 2010, l’État met en place chaque année, et en accord avec la FAIB, un comité de suivi du pèlerinage à la Mecque pour veiller au respect du cahier des charges par les agences de voyage, organisatrices du Hadj. Ce comité est présidé depuis 2002 par un représentant de la FAIB qui est logiquement le mieux placé pour défendre les intérêts des pèlerins et partant ceux de la Oumma islamique. Pour l’édition 2015, des dispositions ont été prises pour une relecture des textes (cahier des charges des transporteurs, et celui des organisateurs) afin de préserver les acquis et améliorer le processus d’organisation. Cette relecture a permis de préciser davantage le rôle du comité qui est exclusivement celui du suivi et non d’organisation. Ce qui laissait penser à juste titre que les ambiguïtés appartenaient au passé et que le comité se cantonnerait à son rôle de gendarme et d’interface administrative comme l’indiquent clairement les textes. Au lieu de cela, nous avons constaté que le comité de suivi s’est érigé en comité d’organisation en contradiction flagrante avec les dispositions du cahier des charges qui, du reste, n’a été transmis aux agences qu’au retour des pèlerins. Ce qui a eu pour conséquence une gestion clientéliste de l’organisation et la fixation d’un prix prohibitif du Hadj que nous avons été obligés de combattre. Nous retraçons ici les grandes lignes de ces manquements et demandons par la présente, en tant que premiers acteurs concernés, qu’un audit soit effectué sur cette gestion scabreuse du comité afin de situer les responsabilités : il y a eu le problème de L’inscription des pèlerins sur la plateforme électronique pour laquelle nous avons convenu lors de l’atelier de réflexion et de relecture des textes, de l’utilisation de la carte nationale d’identité ou du passeport. Les textes précisent que chaque agence a la faculté de modifier 5 % du nombre total inscrit. L’utilisation de la CNIB a, dans un premier temps, été interdite par le comité et cela a été préjudiciable à de nombreux pèlerins qui s’étaient inscrits avec ce document en attendant l’établissement de leur passeport et dont la plupart ont été privés de visa alors qu’ils figuraient en bonne place sur les listes de nos agences. Certaines agences ont même utilisé des pièces fictives pour occuper les places et procédé par la suite à des régularisations. Ce qui a occasionné des dérapages et spéculations en tout genre autour des pèlerins. L’objectif inavouable était pour le comité de prêter main forte à certaines agences dont le potentiel de recrutement était quasiment nul. Le cahier des charges précise en son Article 8 qu’un agrément doit être délivré aux agences devant conduire les pèlerins à la Mecque à condition que celles-ci aient inscrit au moins cinq cents pèlerins. Le comité n’a délivré aucun agrément et nous constatons que ce manquement grave avait pour but de favoriser un groupe d’agences qui n’avaient pas le nombre requis. La gestion unilatérale par le comité du transport des pèlerins a eu une conséquence désastreuse sur le coût du Hadj. Le prix du billet a, en effet, été fixé à 1.183.000 F CFA avec pour seul argument la hausse du taux du dollar. À titre de comparaison, le Niger a transporté ses pèlerins à 950.000 F CFA pour cette même édition avec le même avionneur, à distance et au nombre de pèlerins quasiment identique (l’avionneur était attributaire de la moitié des pèlerins du Niger), soit une différence de 233.490 F CFA. Nous rappelons que le cahier des charges des transporteurs stipule en son article 24 que les agences de voyages prennent part aux négociations avec le transporteur et qu’elles. sont parties prenantes de la signature du contrat avec celui-ci. La mauvaise gestion du budget alloué par l’État, qui était de 85 000 F CFA pour l’édition 2015 du Hadj, a été constatée. En sus de ce budget, le comité a inclus dans le prix du Hadj, 25 510 F CFA par pèlerin pour des frais de transfert et la variation des taux de change. Ce qui correspond à un montant de 140 305 000 F CFA payé par les 5 500 pèlerins. Nous savons cependant que le cahier des charges du transporteur, en son article 17, exige l’ouverture d’un compte par celui-ci pour recevoir ses paiements. Cela signifie que le comité n’a aucun transfert extérieur à effectuer puisque, selon les textes, il ne devrait recevoir dans son compte de la part des agences que le montant correspondant au transfert des pèlerins. Il a tout de même exigé, au mépris des textes, le versement des sommes correspondant à la restauration à Mina et aux traveller's checks, dont le montant par pèlerin est passé de 149 000 F à 154 000 F sans explication. La mauvaise gestion des 1 100 visas. supplémentaires dont les agences tributaires traînent le passif en attendant le remboursement intégral des montants décaissés comme nous l’exigeons. Nous avions en effet demandé au comité de laisser le transport de ces pèlerins à l’initiative des agences compte tenu des impératifs de délai et de l’épuisement du quota qui a fait l’objet du contrat de Nas Air. Notre demande s’est vue opposée un refus catégorique par le comité qui a même pris en otage les passeports des pèlerins jusqu’à ce que chaque agence paie le montant du transport correspondant au quota qui lui était attribué. Nous précisons à ce sujet que certaines agences sont toujours en attente du remboursement de ces frais de transport alors qu’elles doivent faire face aux réclamations des pèlerins. Il en a résulté des tergiversations jusqu’au coup de grâce porté par les événements des 16 et 17 septembre qui ont empêché les pèlerins de prendre l’avion. Voilà en résumé, Monsieur le Président, les manquements graves commis par le comité et dont l’ampleur. réelle ne peut être déterminée que par un audit que nous appelons de tous nos vœux pour une question de transparence et de justice. Assalaamou Aleikoum wa rahmatoul-laahi Ouagadougou, le 08 janvier 2016 Pour la coordination Le Président Hadj Sana Abdoul Rahmane L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016 Page 5 Entretien MOHAMMED DOUMI SUR LA COALITION DES 35 « Cette coalition réussira, car c’est un engagement contre les forces du mal » Son Excellence Mohammed Doumi, ambassadeur pour la paix universelle de la fédération « Assalam internationale », nous a livré ses sentiments sur la coalition des 35 pays musulmans qui partent en rang serré contre le terrorisme, un projet qui est piloté et conduit par l’Arabie saoudite. Il s’est prononcé sur l’élection du nouveau président. Excellence, 35 pays musulmans ont signé un accord le 16 décembre dernier pour lutter contre le terrorisme, avec à leur tête le royaume de l’Arabie saoudite. Vos impressions sur cette nouvelle démarche ? Tout d’abord, c’est de vous Remercier pour l’occasion que vous m’offrez afin que je m’exprime encore une fois sur des sujets d’actualité. Pour répondre à la question, nous fondons un espoir dans cet accord qui est piloté par l’Arabie saoudite en tant que gardienne des lieux saints de l’Islam, qui a longtemps été incriminée pour être un soutien au terrorisme. Si aujourd’hui elle prend les rênes d’une coalition, il n’y a pas de raison que l’on ne soit pas optimiste. C’est dire également que l’Arabie saoudite a le droit de défendre son territoire, car à l’allure où vont les choses, il risque d’y avoir des complications par la suite. Et je crois que c’est pour cette raison qu’elle a initié la coalition, quand bien même elle n’est pas la seule à conduire la lutte, puisque les pays arabes du Golfe et certains pays arabes du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne sont engagés volontairement dans la coalition. La coalition a-t-elle des chances de réussir ? Je n’ai pas de doute que cet accord aboutira parce que c’est un engagement contre les forces. du mal. Si c’est pour plaisanter, c’est eux-mêmes qui s’exposent à une menace qu’ils auraient provoquée. Ne pensez-vous pas à une manœuvre politique destinée à brouiller le jeu dans la sous-région, puisque le pays même est pointé du doigt par certains rapports comme soutenant le terrorisme ? Je ne partage pas ce point de vue à partir du moment où l’Arabie saoudite engage son argent, ses hommes, ainsi que les autres membres de la coalition dans cette nouvelle dynamique, qui est une première pour les pays musulmans. Nous savons tous que les véritables soutiens du terrorisme, ce sont les pays occidentaux. Pour vous, l’Arabie saoudite est dédouanée de toutes les incriminations avancées par-ci et par-là ? La dernière fois, sur RFI, un témoignage d’un Irakien indiquait que certains combattants de l’État islamique sont acheminés en Israël pour être soignés. Encore qu’il faut souligner que l’Arabie saoudite est frappée également par des attentats de l’État islamique et par des menaces d’autres groupes. Si l’Arabie L'Arabie saoudite soutenait les mouvements terroristes, cela devrait se faire par des Fatwas, par les Savants et les leaders d’opinion. Donc, dire qu’il soutient le terrorisme, je demeure sceptique. Cet engagement diplomatique s’est donné pour missions de coordonner et d’appuyer les opérations militaires de lutte contre le terrorisme et de contribuer aux efforts des autres pays amis et des instances internationales dans ce domaine. Il témoigne « du souci du monde islamique de combattre le terrorisme et d’être un partenaire dans la lutte mondiale contre ce fléau », a déclaré le ministre saoudien de la défense, Mohammed Ben Salmane, lors d’une conférence de presse à Riyad. Quelle lecture faites-vous de cette déclaration ? Comme je l’ai dit tantôt, c’est une coalition légitime qui rassemble 35 pays volontaires d’obédience sunnite qui ont décidé de s’engager pour lutter contre le mal du terrorisme. Il faut également comprendre que l’Arabie saoudite a un statut particulier à l’instar du Vatican, avec la confusion. Grandissante autour du terrorisme, les lieux saints sont menacés. Pour cette raison, il faut des mesures préventives adéquates. À titre de rappel, le défunt Roi Fahd Ben Abdoul Aziz s’est rendu au Vatican en 2007 et, avec le Pape Jean-Paul II, il y a eu des accords qui ont été signés pour la sauvegarde de la paix. La déclaration du ministre Ben Salmane est en phase avec cette vision de la sauvegarde de la paix. Est-ce que ce n’est pas un médecin après la mort au vu de la situation actuelle du terrorisme qu’il semble impossible de vaincre, alors que l’on devait avoir une telle coalition depuis les attentats du 11 septembre 2001 afin de conjurer le mal ? Reconnaissons que les Occidentaux sont plus prévisibles en ce sens que les musulmans. Ils ont l’art de se projeter dans 50, voire 100 ans, un réflexe qui manque aux musulmans. Après les attentats du 11 septembre 2001, les États musulmans ont observé un peu de silence et la non-ingérence dans cette histoire. L’autre élément justificatif à votre question, c’est... L’acception politique des pays arabes qui se trouvent à un niveau bas par rapport à l’Occident. Et enfin, les États arabo-musulmans ont compris que d’autres menaces existent au-delà du terrorisme, notamment les Illuminati, les Francs-maçons et bien d’autres qui sont en train de pousser l’horreur à son comble pour posséder le monde. Donc, il faut prendre ses responsabilités. Pensez-vous que la coalition a les moyens stratégiques et logistiques qu’il faut pour déclarer une guerre contre la nébuleuse terroriste ? Bien sûr, la coalition a ses stratégies qui ne se disent pas dans un journal ou à la télé. Dans cette coalition de lutte contre le terrorisme, il y a une remarque que nous avons pu observer : c’est le fait que les 35 pays sont sunnites sans la participation des chiites. Pensez-vous que l’on peut lutter contre le terrorisme sans l’implication de l’Iran et des groupes chiites ? Ce n’est pas une ségrégation à l’encontre des chiites, c’est une stratégie de lutte que de ne pas faire rentrer les chiites dans le... Jeu. Pendant la signature de l’accord, le Maroc, la Mauritanie et la Libye sont les autres membres maghrébins de cette coalition, tandis que l’Algérie n’y participe pas, à moins que les choses aient évolué maintenant ? C’est un engagement volontaire. Il se pourrait que l’Algérie rejoigne les rangs de la coalition plus tard. Il est reconnu que le service de renseignement algérien est l’un des meilleurs dans le monde. Est-ce que cela n’est pas justement une raison qui prouve que le terrain est glissant et qu’il faut se maintenir à distance à l’instar des pays africains comme le Sénégal et autres ? À l’impossible nul n’est tenu, pour dire qu’il n’y a jamais le risque zéro. Mais le danger sera plus grand si on ne s’engage pas pour conjurer le terrorisme pendant que l’on peut circuler et faire nos affaires librement. Revenons au Burkina Faso pour conclure. La transition conduite par le président Michel Kafando est déjà à terme. Quels bilans et Appréciations sur le processus ? Je préfère le silence sur cette question. Les Burkinabè, dans leur majorité, ont porté leur choix sur la personne de M. Rock Marc Christian Kaboré pour gérer la destinée du pays. Que pensez-vous de ce choix ? Nous sommes des observateurs de la politique internationale avec « Assalam internationale ». Sincèrement et honnêtement, les élections se sont bien déroulées. La plus grande leçon à retenir dans l’histoire des élections au Burkina Faso est celle-là, avec des exemples à l’appui. Quand on ne constate aucune violence pendant le déroulement du vote, des félicitations de la part des candidats malheureux au nouveau président élu. C’est extraordinaire. Chapeau-bas à tous les Burkinabè. Maintenant, le choix du peuple s’est porté sur Rock Kaboré, prions Dieu que le programme de campagne soit mis en application pour le bonheur de tous les Burkinabè. Notre fédération, Assalam internationale, promeut la paix. Qu’avez-vous à dire sur ce nouveau président que vous connaissez bien ? C’est un homme que je connais personnellement bien pour l’avoir côtoyé à plusieurs reprises. C’est un personnage qui comprend et qui est attentif. Je crois en cet homme. Votre appel aux nouvelles autorités burkinabé ? À notre niveau, nous insistons sur la culture de la justice sociale, le civisme et la relance de l’économie. L’écoute des différentes composantes de la nation, c’est important pour un pouvoir qui veut travailler pour le peuple. Et c’est ce que nous demandons aux nouvelles autorités. Entretien réalisé par Arounan Guigma LUTTE CONTRE LE CANCER Une association voit le jour Le Réseau international de lutte contre le cancer (RICCA) vient d’être porté sur les fonts baptismaux. Son combat, c’est lutter contre le cancer. Une conférence de presse a été animée à cet effet, le jeudi 23 décembre 2015, afin de dévoiler le nouveau bébé, ses ambitions et les actions qu’il compte mener sur le terrain. Alain Kiendrébéogo est le président de RICCA. Apolitique et à but non lucratif, le RICCA a obtenu son récépissé en septembre 2015. Il s’engage à travailler à permettre à la population d’être informée sur comment se prémunir contre cette maladie. Le RICCA veut faire de la sensibilisation à grande échelle. Il s’engage également à publier toute information utile sur le cancer. LES DIFFÉRENTS POINTS DE VENTE LA SURFACE SONACOF NAWFAL NATIFA MARKET/ZOGONA KIOSQUE FACE AMBASSADE DU GHANA KIOSQUE CHEZ ALOIS FACE ZACA KIOSQUE SITARAIL LIBRAIRIE MUJA KIOSQUE /FACE CITE AN III LES POINTS DE VENTE / VILLES ORODARA : GUIRO SAYOUBA 78573157 OUAHIGOUYA : SAWADOGO SAYOUBA 76 25 99 14 BOBO DIOULASSO : EL HADJ MONE OUMAROU 78 13 39 65 KOUDOUGOU : DABONE SADA 70 15 58 47 HOUNDE : ZOUNDY SEY-DOU 74 77 97 13 L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016 Page 7 Société SÉCURITÉ ROUTIÈRE Le REJSER prêt pour le combat Au plan institutionnel, on a vu la création de la direction centrale de la sécurité routière. Au plan du Renforcement du personnel de sécurité routière, il y a le recrutement chaque année des volontaires. Le Réseau des journalistes et communicateurs pour la promotion de la sécurité routière (REJSER) a officiellement lancé ses activités sous le thème : « Contre l'insécurité routière, mobilisons-nous », ce mercredi 30 décembre 2015 à Ouagadougou. Leurs activités seront surtout centrées sur des actions de plaidoyers et d’interpellations à l’endroit des patrons de presse, des autorités législatives et gouvernementales sur les questions de sécurité routière. À ce jour, plus d’une trentaine de journalistes et communicateurs sont déjà membres de ce réseau. Les activités débuteront dans la troisième semaine du mois de janvier 2016. Cette activité a eu comme parrains, Bagnomdé Bakiono, directeur général de la radio Ouaga FM, et Charles Kaboré, le capitaine des Étalons. Aussi, plusieurs décrets et arrêtés ont-ils été pris en matière de sécurité routière. Pour le co-parrain, Bagnomdé Bakiono, Directeur général de la radio Ouaga FM, « toute personne motorisée doit posséder un permis avant qu’on puisse lui vendre un engin à 2, 3 ou 4 roues ». Avant de terminer, le co-parrain a lancé un vif appel aux forces de sécurité et de défense afin que ces derniers soient davantage présents sur nos routes. « On a besoin des policiers permanemment pour réglementer la circulation », a-t-il interpellé. Quel pourrait être la contribution des médias ? Le représentant du DG de l’ONASER loue la création de ce réseau : « il faut reconnaître qu’à travers les médias on atteint beaucoup plus de personnes en matière de sensibilisation ». Ainsi, l’ONASER encourage le réseau et s’engage à le suivre et le soutenir dans ses activités. Le co-parrain, DG de La vie est un bien inestimable. C’est sur ces mots que le représentant du directeur général de l’office national pour la sécurité routière (ONASER), E. Antoine Ky, a officiellement lancé les activités du REJSER. La sécurité routière concerne toutes les couches sociales. Selon les statistiques récentes, la route tue plus que le SIDA. C’est ainsi que « le REJSER se fixe pour mission de susciter l'engagement des hommes de média en vue d’une synergie d'action dans la lutte contre l’insécurité routière et d’accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de la politique nationale de sécurité routière », nous a laissé entendre le président du réseau, Léopold Kaboré. À la suite du président burkinabé qui a promis d’œuvrer à éradiquer l’incivisme, le réseau veut apporter sa part de contribution dans la lutte contre ce fléau en matière de sécurité routière. Au-delà de l’interpellation des autorités, une sensibilisation permanente des usagers est au menu des activités du réseau, afin de leur inculquer la courtoisie en circulation. En 2013 et 2014, plus de 19.000 accidents ont été enregistrés et respectivement plus de 11.250 et 954 cas de décès ont été observés. Les actions du gouvernement contre l’incivisme après la création de l’ONASER. (Correspondance particulière) à ces accidents de circulation. Les traumatismes dus aux accidents de la circulation routière représentent la huitième cause de décès dans le monde et la première cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 29 ans. Plus de 80 % des décès et traumatismes dus aux accidents de la route surviennent dans les pays à plus faible revenu. Ouaga FM promet la création et l’innovation des émissions pour l’éducation des populations en matière de sécurité routière dans son organe. Parmi les solutions que le réseau propose pour la lutte contre ce fléau, une relecture complète des différents codes régissant la sécurité routière s’impose. Il faut souligner que la cérémonie de lancement a connu la participation des artistes, qui sont déjà engagés dans la lutte contre l’incivisme. Page 8 L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016 Annonce Leader Informatique - bureautique, Produits - Assistance et Outillage Siège et boutique. Email jipao@ufainex.bf BP 1720 CMS Ouagadougou. 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Article du Cheikh Anas A) Humanité commune, particularités secondaires : Si la femme et l’homme sont tous deux des humains à part entière, de légères particularités biologiques les marquent chacun de son côté : la femme porte la « marque de fabrique » chromosomique. XX, l’homme la « marque de fabrique XY ». À partir de là, leur développement aux stades successifs de fœtus, d’enfant, d’adolescent et d’adulte va suivre deux chemins à la fois proches et légèrement différents. Les données suivantes sont toutes extraites de plusieurs numéros du magazine Ça m’intéresse (les 197, 211, 223)... Dans le domaine physique : Dans le domaine physique, les hommes ont, indiscutablement, une puissance plus importante que celle des femmes. En moyenne, leur taille est plus grande, leurs muscles plus volumineux, et leurs capacités cardiaque et pulmonaire plus grandes. Les femmes, pour leur part, se démarquent en matière de résistance physique. De plus, elles conservent certaines facultés plus longtemps que les hommes (ainsi en est-il de la faculté auditive). Les œstrogènes et progestérones - hormones très présentes chez la femme - sont responsables, bien sûr, du cycle menstruel - absent de la vie masculine -, mais aussi de la production du bon cholestérol - ce qui les expose moins aux maladies cardiaques. La testostérone - hormone que les hommes produisent beaucoup plus - est, elle, responsable du caractère masculin particulier, « plus agressif ». C’est également elle qui est la cause de la plus importante pilosité chez les hommes (notamment au niveau de la barbe, des moustaches, etc.). Sur le plan intellectuel : homme et femme se valent globalement. Le cerveau féminin possède en moyenne 150 g de moins que celui des hommes, mais ce léger écart n’entraîne pas de différenciation particulière sur le plan de l’intelligence. De plus, les hémisphères cérébraux sont plus symétriques chez les femmes que chez les hommes, de même que le développement des connexions entre eux est également plus important chez elles. Les hommes font une utilisation plus intensive de l’hémisphère droit - qui permet la perception de l’espace ; d’où une meilleure représentation de l’espace et une plus grande réussite dans certains tests qui mettent en œuvre des dessins à trois dimensions. Ils sont également meilleurs en mathématiques. Pour leur part, les femmes sollicitent, autant que le droit, leur hémisphère gauche - lequel intervient dans l’usage de la parole. Elles apprennent donc à parler plus tôt, sont prédisposées à un meilleur dialogue, et souffrent moins que les hommes de problèmes de langage (bégaiement, etc.). Sur le plan émotionnel : Si les émotions fondamentales sont les mêmes entre hommes et femmes, les expressions de ces émotions sont différentes entre eux et elles. Témoin le texte suivant. « Bernard et Bernadette sont en voiture. Bernadette demande à son mari : « Veux-tu t’arrêter pour boire quelque chose ? » « Non merci », répond celui-ci, et ils continuent leur route. Rapidement, Bernadette manifeste son mécontentement. Bernard, perplexe, s’interroge. Jusqu’au moment où il comprend que sa femme voulait, elle, s’arrêter. Pourquoi ne pas le lui avoir tout simplement dit ? « Les femmes, c’est compliqué », disent les hommes. « Il ne me comprend pas », se... plaignent-elles de leur côté. Souvent utilisé par les sociolinguistes, cet exemple est révélateur du rapport qu’homme et femme entretiennent avec leurs émotions, leurs désirs, la façon qu’ils ont de les exprimer et les malentendus qui en résultent. On peut imaginer que si cette même situation dégénérait en scène de ménage, ce serait Bernadette qui fondrait en larmes, et Bernard qui s’enfermerait dans un profond mutisme pour le restant du trajet, et non l’inverse. Alors que la peine ressentie par l’un et l’autre serait exactement la même. Si les parents de Bernard ne lui avaient pas enseigné à « ne pas pleurer pour devenir un homme » lorsqu’il était petit, ne serait-ce pas lui qui, dans cette même circonstance, aurait fondu en larmes ? Rien n’est moins sûr. Malgré une composante chromosomique commune, certaines particularités demeurent. « On sait que la testostérone, l’hormone mâle, émousse l’expression émotionnelle et inhibe les peurs », explique le psychiatre Alain Braconnier, auteur du livre Le sexe des... émotions, Edile Jacob, 1996]. Les hommes ne pleureraient que dans des situations émotionnelles particulièrement intenses, un deuil par exemple. À l’inverse, il arrive que certains jours, les femmes éclatent en sanglots sans motif apparent (…). Bref, non seulement les hormones ont un sexe, mais leur effet est psychologique autant que physiologique. (…) Si les émotions appartiennent à tous, la façon de les faire partager change selon le sexe. « Ce qui nous différencie depuis notre plus jeune âge, c’est la manière de les exprimer. Les hommes le font plus brusquement que les femmes, qui, elles, les verbalisent mieux et les commentent longuement », souligne Alain Braconnier » (Ça m’intéresse n° 223, pp. 52-54). Sur le plan psychologique : Les femmes plient mais ne craquent point. Elles souffrent moins de psychoses, se suicident moins. Les hommes, eux, sont souvent les victimes de leurs propres excès et de leur agressivité plus marquée. Des chercheurs pensent que cette légère différence serait peut-être due au fait. que, dès la vie fœtale, le cerveau de la petite fille baigne dans les œstrogènes, celui du petit garçon dans la testostérone. B) Inné et acquis : Il va sans dire qu’à l’inné s’ajoute l’acquis (éducation parentale, culture, repères sociaux). Mais l’on ne saurait nier que si femme et homme sont tous deux humains à part entière, ils présentent les différences qui ont été citées ci-dessus et qui ne peuvent donc toutes être imputées à l’acquis. Simone de Beauvoir n’avait donc que partiellement raison lorsqu’elle disait : « On ne naît pas femme mais on le devient. » (Dieu sait mieux). Wallâhu A’lam Rassemblée par MD Page 10 L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016 Le saviez-vous Comment l’islam voit le corps et ce qui y est lié L’islam ne considère pas le corps humain comme étant le résultat d’un « péché originel », concept totalement inconnu en islam. Pour l’islam, Dieu a au contraire voulu l’existence de l’âme et du corps. Ni ce corps, ni ses particularités et ses exigences ne sont marqués. Négativement. Pour l’islam, l’homme n’a pas à chercher à écraser son corps par son âme, mais à vouloir coordonner ses besoins physiques avec ses exigences spirituelles, son cœur, encadré par la révélation divine, étant la norme lui indiquant le droit chemin. Aussi, des actes aussi « terrestres » que le manger, le boire, l’hygiène ou l’acte sexuel sont sacrés dès lors qu’ils sont faits dans le respect de la norme et avec le souvenir de Dieu (qui reste cependant le seul être auquel l’homme doit vouer un culte). Ainsi, l’islam ne marque-t-il pas négativement la sexualité humaine, mais fixe-t-il des limites pour son expression : l’islam est pour la famille – dont la base fondatrice est le mariage – et est opposé à la fornication et l’homosexualité. La corporalité et la sexualité n’étant pas en soi des éléments négatifs, aucune limite n’existe quant au regard et à l’intimité des conjoints : chaque conjoint a le plein droit, en islam, de regarder la totalité du corps de l’autre, et les époux ont le droit de vivre. pleinement leur sexualité : lisez à ce sujet notre page Les règles à respecter lors des relations intimes. En dehors du cadre matrimonial, l’islam a cependant fixé des limites aux regards masculin et féminin et aux relations hommes-femmes, et ce toujours dans l’idée d’orienter l’instinct humain et de protéger la spiritualité et la famille. En effet, l’intimité de son corps est quelque chose qu’on réserve à son conjoint et à lui seulement, et le fait de le préserver même des regards du public revient non pas à en avoir honte mais à faire preuve de pudeur. La « honte par rapport au corps » consiste à ne pas se sentir bien dans sa peau, ou à considérer son corps comme une tache, une chose marquée négativement. Elle est différente du fait de dissimuler ses attraits en public, ce qui relève de la « pudeur », qui n’implique pas qu’on ait honte de son corps mais qu’on en réserve les attraits aux seuls regards de l’être avec qui on a choisi de s’engager. BUREAUTIQUE MATERIELS INFORMATIQUE TECHNIQUES L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016 Page 11 Ailleurs TENSION ARABIE SAOUDITE-IRAN Les dessous d’un conflit Les tensions dans un Moyen-Orient déjà ravagé par la guerre ont augmenté fortement dans le sillage des exécutions en masse du 2 janvier de 47 prisonniers, dont un religieux chiite de premier plan qui avait critiqué la monarchie au pouvoir et l’oppression de la minorité chiite de la population de l’Arabie saoudite. L’Arabie Saoudite et les pays de la Ligue arabe ont coupé tous les liens diplomatiques avec l’Iran, utilisant des protestations de colère contre la décapitation de l’imam chiite, le cheikh Nimr al-Nimr, comme prétexte. Il était en prison depuis 2012, tandis que la majeure partie de ceux décapités ou fusillés étaient des sunnites accusés d’implication dans les attaques d’Al-Qaïda à l’intérieur du royaume. Ils avaient été emprisonnés pendant plus d’une décennie. Lier l’exécution de Nimr avec les leurs avait le but de signaler que L’opposition chiite à la monarchie absolue relevait du terrorisme. La monarchie saoudienne a poursuivi sa rupture des liens diplomatiques avec l’annonce qu’elle interdit également tous les vols à destination et en provenance de l’Iran et coupe les liens commerciaux. Les actions saoudiennes ont été suivies par Bahreïn et le Soudan qui ont aussi rompu les liens diplomatiques avec l’Iran. Bahreïn, qui abrite la Cinquième Flotte américaine, est un pays à majorité chiite gouverné par une monarchie sunnite. Pour sa part, le Soudan, un ancien allié de l’Iran, a changé de camp l’an dernier après des investissements saoudiens lourds dans l’économie soudanaise, y compris un dépôt à la banque centrale du Soudan estimé par la presse à 4 milliards de dollars des Saoudiens et de leur Conseil de coopération du Golfe. Un autre État pétrolier sunnite du Golfe, les Émirats Arabes Unis, a réduit ses relations diplomatiques avec Téhéran, sans aller jusqu’à la rupture de tous les liens avec ce pays, dont il est un partenaire. commercial majeur. Le Ministère des Affaires étrangères de l’Iran a condamné le régime saoudien pour l’utilisation des manifestations comme prétexte pour couper les liens et aggraver les tensions. « L’Arabie saoudite ne voit pas seulement ses intérêts mais aussi son existence dans la poursuite des crises et des affrontements et des tentatives pour résoudre ses problèmes internes en les exportant à l’extérieur », a déclaré le porte-parole du ministère Hossein Ansari Jaber Cheikh-Nimr-al-Nimr lundi. Des manifestations de masse ont continué dans le sillage des tueries d’État. Dans un signe inquiétant que l’action saoudienne attise les conflits sectaires, deux mosquées sunnites dans la région de Hilla, à environ 80 km au sud de Bagdad, ont été secouées par des attentats à la bombe. Un muezzin a été tué dans l’une des mosquées. Dans une attaque séparée, l’imam sunnite d’une mosquée à Alexandrie en Irak central a été abattu par des hommes armés. Pendant ce temps, le régime saoudien lui-même a rapporté une Fusillade mortelle dans la ville natale de Cheikh Nimr à Awamiya, dans la province orientale de l’Arabie saoudite à majorité chiite. Les objectifs politiques de cette provocation sont à la fois extérieurs et intérieurs. Elle a été montée à peine trois semaines avant le début des pourparlers de paix syriens qui doivent commencer à Genève et à moins de deux semaines des pourparlers sous l’égide des Nations unies qui doivent reprendre pour une sortie de la guerre de neuf mois menée par l’Arabie saoudite au Yémen. Dans le milieu officiel à Washington, la réaction aux décapitations de masse et à l’assassinat judiciaire de Cheikh Nimr a été au mieux modérée. Il n’y a eu aucune condamnation directe, et aucun haut fonctionnaire n’a même prononcé une déclaration officielle. Des tensions ravivées. Le sunnisme compte près de 1,4 milliard de fidèles (plus de 85 % des musulmans), du Maghreb à l’Indonésie. Il est lui-même traversé par plusieurs courants et le wahhabisme, la lecture ultraconservatrice défendue, n’est que. L’une d’elles, pas la plus répandue. L’Iran s’est toujours voulu le champion des quelque 200 millions de chiites (10 à 13 % des musulmans), plus encore après la révolution islamique de 1979, qui a instauré une république islamique avec un ayatollah à sa tête. La Turquie, l’Iran et les États arabes modernes sont les héritiers d’empires concurrents (la Perse, les califats arabes, l’Empire ottoman) dont les frontières n’ont cessé de fluctuer jusqu’au XXe siècle. Si la Turquie kémaliste a résolument tourné le dos au Moyen-Orient pendant tout le XXe siècle, la rivalité s’est perpétuée entre l’Iran et les Arabes. L’invasion de l’Irak par les États-Unis, en 2003, et le démantèlement du régime du parti Baas (nationaliste arabe) a provoqué la fureur des Saoudiens : instaurer une démocratie, c’était livrer le pouvoir à Bagdad à la majorité arabe, certes, mais chiite de ce pays. Or le chiisme est vu, et par Téhéran depuis la Révolution islamique de 1979, et par les Saoudiens comme un vecteur de l’influence iranienne. L’Iran ne se contente pas d’un rôle de protecteur des chiites arabes. Il les finance, les dote de milices qu’il entraîne et arme. Téhéran conçoit le pouvoir alaouite de Damas, le Hezbollah au Liban, les milices chiites en Irak ou la guérilla houthiste au Yémen comme autant de points d’appui dans son face-à-face avec Riyad et les sunnites. Par-dessus tout, les tensions sectaires sont bien réelles, mais le clivage sunnite-chiite est avant tout un outil puissant dans cette lutte d’influence géostratégique, politique, religieuse et économique dans la région. Le poids géopolitique de l’Arabie Saoudite est une réalité qui en fait un acteur clé pour la stabilisation des crises régionales. En revanche, comme à la décapitation de l’Ayatollah Nimr al-Nimr (Ayatollah étant le titre le plus élevé dans la hiérarchie cléricale chiite), n’est autre que l’utilisation de la division sectaire (la carte anti-chiite/anti-Iran) qui permet à court terme au royaume saoudien de rallier à la fois les sunnites en Arabie Saoudite et dans la région face à ce qu’il présente comme la menace chiite. D’ailleurs, les États-Unis avaient mis en garde l’Arabie Saoudite qui n’ignorait pas que des réactions violentes ainsi que des divisions sectaires résulteraient de l’exécution du chef religieux chiite. Le retour de 464 pèlerins iraniens dans des cercueils a été un choc mais l’Iran n’a pas rompu ses relations avec Riyad. Pourtant, l’attaque injustifiée de l’ambassade saoudienne (condamnée par le pouvoir iranien malgré son inefficacité pour la protéger) a servi de prétexte pour que Riyad monte une coalition avec ses alliés (les Émirats Arabes Unis, Bahreïn, le Koweït et le Soudan) pour tenter d’isoler l’Iran. Concurrence pétrolière. Et la levée des sanctions contre l’Iran en 2015, conséquence de l’accord sur le nucléaire de juillet dernier, va permettre à la République islamique de mettre en vente chaque jour 500 000 barils de brut alors que l’offre est déjà pléthorique. Le pétrole n’est pas étranger à la guerre par procuration que se livrent l’Arabie et l’Iran au Yémen : la marine iranienne fait peser une menace sur le détroit d’Ormuz, par lequel les pays du Golfe écoulent l’essentiel de leur pétrole. Si la guérilla chiite du Yémen prenait le contrôle d’Aden, l’Iran gagnerait un droit de regard sur le détroit de Bab el-Mandeb, au débouché de la mer Rouge, et menacerait aussi l’autre grande porte de sortie du pétrole saoudien. Bouleversement des équilibres géopolitiques. Dans les années 70, la doctrine de Nixon et de son conseiller à la sécurité nationale Henry Kissinger était de laisser la sécurité et la stabilité du Moyen-Orient à ses deux alliés « piliers » dans la région. Selon la Twin Pillar Policy, l’Iran et l’Arabie Saoudite étaient devenus les gendarmes du Moyen-Orient alors que les États-Unis étaient enlisés dans le bourbier vietnamien. Cependant, cet équilibre a été rompu lors de la révolution islamique de 1979 qui a mis un terme à ce cadre de sécurité régionale américain. Dans la région, Washington a maintenu son alliance avec Riyad tandis que l’inimitié avec l’Iran s’installait. La monarchie saoudienne s’est très vite sentie menacée par la volonté de Téhéran d’exporter sa révolution à travers la région et, face à ces craintes, l’Arabie Saoudite et les monarchies arabes du Golfe persique ont soutenu Saddam Hussein. L’Iran s’est donc retrouvé endigué par les menaces arabes sunnites. Après les attaques du 11 septembre 2001, les conséquences des invasions américaines de l’Afghanistan et de l’Irak ont provoqué un état de panique dans le royaume saoudien. Après avoir encerclé l’Iran et soutenu son invasion, Riyad se retrouve en difficulté face à ce que Vali Nasr appela le renouveau chiite (The Shia Revival, 2006) car c’est désormais l’Arabie Saoudite qui est encerclée. Du point de vue de Riyad, le renversement géopolitique actuel redonne à l’Iran une place dominante dans la région, aux dépens de l’Arabie Saoudite. Suite à l’accord sur le nucléaire, l’Iran va monter en puissance, sa Sphère d’influence va donc logiquement s’étendre. Ceci explique forcément cela, avec ces États, toutes les hypothèses sont à prendre en compte. Dans cette cacophonie, nul ne sait où se trouve la vérité. Souhaitons que cela ne dégénère en conflits sanglants où des innocents vont encore payer le lourd tribut. Synthèse de Mohamed Djamil PALESTINE Nouvel an, nouvel espoir Au début de chaque nouvelle année, les Palestiniens, comme les autres peuples du monde, espèrent, même si leurs espérances ne sont pas les mêmes. Nous vous proposons cet article publié dans Mondialisation.ca. Ils espèrent la fin de l’occupation, la libération de leurs territoires occupés, ils espèrent l’arrêt total de cette colonisation israélienne illégale, ils espèrent la levée d’un blocus inhumain sur la population civile de Gaza, ils espèrent la sortie de tous leurs prisonniers, ils espèrent un changement, ils espèrent un rôle objectif de la communauté internationale, et l’instauration d’une paix juste et durable dans leur région. L’année 2015 s’est écoulée, l’année 2016 arrive et rien ne semble nouveau pour le peuple palestinien toujours occupé, et qui subit quotidiennement, de plus en plus d’agressions israéliennes. Une année se termine, une autre s’annonce, sans aucun changement pour lui. Une année s’efface, une autre frappe à la porte, et les perspectives pour une solution du conflit israélo-palestinien sont absentes. Une année marquée par la souffrance des Palestiniens s’éloigne et une autre plus difficile encore s’approche. L’année dernière a été marquée par l’accélération de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens, la poursuite de leurs agressions contre les civils, la montée de l’extrême droite en Israël, le déclenchement d’un soulèvement populaire par une jeunesse palestinienne désespérée, le maintien de la division interpalestinienne, et le maintien d’un blocus inhumain contre la population de Gaza, mais elle a été marquée surtout par l’absence de perspectives pour l’avenir. La fin de 2015 et le début de 2016 a connu de nouvelles attaques et agressions israéliennes contre les Palestiniens, en Cisjordanie et dans la ville de Jérusalem, ainsi que de nouveaux raids et bombardements israéliens contre la bande de Gaza, qui ont causé la mort de beaucoup de civils. Cette nouvelle année 2016, avec le silence complice de la communauté internationale, sera la même que la précédente, avec la même politique israélienne agressive envers les Palestiniens. Cette nouvelle année sera la même que l’année dernière, et la tendance sera la poursuite de la colonisation israélienne et de la souffrance des Palestiniens. En dehors de la solidarité internationale à leur cause juste, une solidarité qui s’élargit partout dans le monde, les Palestiniens ne voient pas de fin rapide à leur souffrance. Mais, malgré cette situation stagnante et avec leur mal d’espoir, ils continuent de vivre. En ce nouvel an, nous serons encore plus déterminés, nous affronterons avec une volonté remarquable et une patience extraordinaire toutes les... mesures de l’occupation israélienne. En cette nouvelle année 2016, nous resterons toujours debout, nous ne partirons pas, nous continuerons notre résistance, c’est ici notre terre, nous resterons plus que jamais attachés à notre patrie. En ce nouvel an, nous continuerons d’espérer, d’espérer, car nous n’avons pas d’autre choix que d’espérer : espérer une paix durable, une paix qui passe avant tout par la justice. En 2016, les Palestiniens continueront certes de souffrir à cause des mesures israéliennes, et à cause du silence de la communauté internationale, mais 2016 sera surtout l’année de l’espoir pour toute une population sous occupation. Ziad Medoukh L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016 Page 13 Monde musulman ÉDUCATION L’Islam associé au « terrorisme » dans les manuels scolaires Les manuels scolaires véhiculent des préjugés sur l’Islam, fait que nous avons relevé à la rentrée 2014 suite à l’étude de livres par un historien et un sociologue. Aujourd’hui, le constat est tout aussi Alarmant sur ce même sujet. En effet, l’Islam est largement stigmatisé dans les manuels scolaires. L’étude a été menée par la sociologue Béatrice Mabilon-Bonfils et l’historien François Durpaire. Après avoir analysé l’image de l’Islam dans 15 manuels d’histoire de classes de 2nde, 1ère et Terminale, ces chercheurs ont conclu que l’Islam est associé au champ lexical du terrorisme. Les deux chercheurs ont intitulé leur ouvrage paru le 7 janvier « Fatima moins bien notée que Marianne », titre symbolique illustrant la stigmatisation. La sociologue et l’historien n’ont pas seulement relevé la stigmatisation dans les manuels scolaires, mais également les préjugés dont font l’objet les écoliers de confession musulmane au quotidien. Quant aux constats concernant les manuels d’histoire, les deux chercheurs soulignent que le terme Islam est associé aux mots « attentats », « islamisme », « terrorisme ». « 11-Septembre », « Ben Laden » ou « Al-Qaida ». Ils relèvent également que l’Islam est présenté comme religion étant « étrangère à la France », comme l’explique Le Monde. L’historien François Durpaire tient à souligner le danger de cette stigmatisation normalisée : « Une telle représentation de l’islam peut conduire à alimenter une phobie et à produire une vision caricaturale de cette religion ». La phobie et la vision caricaturale de l’Islam sont déjà bien présentes au sein de la société française. Cela dit, ces ressentiments sont alimentés et encouragés par les manuels scolaires : quelle image cette jeunesse française aura-t-elle donc de l’Islam aujourd’hui et demain ? ANNEE 2015 Les 10 musulmans qui ont marqué l’année 2015 aura été une année en or pour ces 10 personnalités choisies par le site mvslim.com. Qu’elles soient déjà connues du grand public ou encore toutes jeunes, chacune d’entre elles a apporté sa contribution pour rendre le monde meilleur ou a laissé une trace dans les esprits l’année dernière. Elles ont toutes un point commun : elles sont de confession musulmane. 1ère place : AKON : Le chanteur et producteur célèbre est à l’origine du programme ALA, Akon Lighting Africa, qui a fourni l’électricité à plus de 600 millions d’Africains privés d’énergie. 2nde place : Ahmed Mohammed : C’est un jeune collégien avec un exploit : avoir inventé une horloge en forme de bombe pour laquelle il s’est retrouvé au commissariat ! Son histoire a fait le tour de la terre grâce à Facebook et Twitter dont les internautes lui ont apporté leur soutien, y compris Barack Obama et Mark Zuckerberg… rien que ça ! 3ème place : Hassan Minhaj : Comédien faisant partie de l’équipe de la très célèbre émission The Daily Show, cet Indien américain musulman utilise son arme préférée pendant le prime time télévisé, pour lutter contre les stéréotypes et les préjugés : l’humour ! 4ème place : Rachid Yazami : Ce chercheur marocain très connu, après avoir conçu, dans les années 80, la batterie au lithium, fait parler de lui en 2015 pour avoir inventé une puce capable de recharger les batteries des smartphones et voitures électriques en 10 minutes seulement. 5ème place : Mohammed Zeyara : Étudiant en médecine, youtubeur et conférencier, a soulevé un demi-million de dollars pour le Mali, ayant été élu par les internautes du monde entier comme le pays ayant le plus besoin d’aide. 6ème place : Ahmad Hussam : Le réalisateur s’est donné comme mission de faire passer la série Salaheddine Eyyubi sur la célèbre chaîne Netflix qui a cédé sous la pression. Même si le projet n’a finalement pas eu lieu, le producteur de cinéma nous montre quand même que la force de persuasion est une qualité qui en vaut souvent la peine. 7ème place : Hussein Manawer : Vainqueur du premier prix du concours Global Rising Star, ce jeune leader proposant des solutions innovantes sur des questions sociétales, s’est battu, quant à lui, pour une cause : la santé mentale chez les jeunes. Il remporte un voyage dans l’espace avec XCOR Space. 8ème place : Aziz Sancar : Premier Turc à Remporter un prix Nobel, il est décoré, avec ses collaborateurs Paul Modrich et Tomas Lindhal, de celui de chimie pour ses travaux sur la réparation de l’ADN. 9ème place : Ahmed Shihab-Eldin : Ce journaliste, humanitaire et activiste, fait partie des 100 jeunes les plus influents de la planète par Arabian Business. 10ème place : Tariq Al-Olaimy. Très actif en ce qui concerne les questions climatiques, ce jeune musulman est co-fondateur de 3BL Associates, dont la mission est de réinventer un système énergétique plus durable. Cet échantillon de jeunes et moins jeunes musulmans nous montre une chose : c’est qu’il faut persévérer lorsque nous avons un but, que l’on œuvre pour une cause noble, utile aux autres, ou que l’on se tienne debout pour dire une vérité. (…) Vraiment, nous ne laissons pas perdre la récompense de celui qui fait le bien. Coran, Sourate 18, Verset 30. ANGLETERRE Le calendrier scolaire s’adapte à l’Islam. C’est décidé. Le calendrier scolaire britannique s’adaptera à l’islam, ses fêtes et ses. Dates importantes. Il faut remonter en juin dernier, lorsqu’une école de l’est londonien, Barclay, avait interdit à ses élèves le jeûne du mois de Ramadan, pour comprendre la prise d’une telle mesure. Avec 8 % d’écoliers au Royaume-Uni, sur 47 % de la population totale de musulmans, les autorités n’ont eu d’autre choix que de céder à la pression de l’Association musulmane britannique accusant depuis l’année dernière les écoles de discrimination envers les musulmans. Une note de la déclaration du Conseil de classement est claire : « Les responsables des écoles doivent montrer une volonté de travailler avec les communautés musulmanes afin que les étudiants musulmans puissent accomplir Ramadan sans conséquences néfastes pour leurs examens ». Le passage des matières les plus importantes aux examens sera donc reculé avant le début de Ramadan cette année 2016. Une protestation en faveur du droit fondamental des élèves et étudiants musulmans de pratiquer leur religion a vu naître une mesure rapide au Royaume-Uni pour. modifier le calendrier scolaire. Un droit qui nous l’espérons sera entendu un peu partout dans le monde. L’Espagne d’extrême gauche demande pardon à l’islam. Podemos, le parti considéré d’extrême gauche en Espagne, réclame que le pays le rejoigne dans sa demande de pardon à l’islam pour la prise de Grenade qui fêtait ce week-end son 524ème anniversaire. Chaque année, les Espagnols célèbrent la reconquête des territoires andalous aux Maures à travers villes et villages. Cette même manifestation est vue par Pablo Iglesias, à la tête du parti Podemos, comme une célébration qu’il juge fasciste. Il souhaiterait que cette fête n’existe plus et s’octroie les foudres du reste du paysage gouvernemental espagnol. Les 20% des voix aux dernières élections, en décembre dernier, représentent une montée non négligeable du parti Podemos qui pourrait se voir bientôt en position confortable au pouvoir alors que beaucoup aimeraient que Pablo Iglesias et son parti « disparaissent très bientôt du paysage politique espagnol ». Ce Soutien à l’islam dans ce contexte médiatique semble relever soit du courage soit du suicide pour le parti politique Podemos à qui l’on souhaite de continuer sa ruée vers la vérité. SYRIE La famine a fait plusieurs morts à Madaya. Madaya, ville syrienne, est touchée par la famine depuis plusieurs semaines. 42 000 personnes sont en train de mourir de faim dans l’indifférence totale de la majorité du globe. Située à 40 km de Damas, la ville montagneuse voit ses habitants souffrir d’un manque cruel de nourriture. Cette famine a fait plusieurs victimes : au moins 23 personnes sont mortes de faim d’après l’Obs. Une habitante de 32 ans témoigne de la véritable épreuve dans laquelle ils se retrouvent : « Il n’y a plus rien à manger. Je n’ai avalé que de l’eau depuis deux jours », a-t-elle expliqué à l’AFP avant d’ajouter : « Nous voulons juste qu’on nous dise... » « Si l’aide va arriver ou pas, car nous n’avons rien ici ». En effet, les Syriens de Madaya souffrent de la faim et en meurent, et ce, à huis clos. Les habitants de la ville subissent un siège militaire de l’armée de Bachar Al Assad depuis six mois. La dernière aide humanitaire qu’a reçue la ville de Madaya date du mois d’octobre. Depuis, aucune aide n’a été apportée aux habitants qui se retrouvent livrés à eux-mêmes. Le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge, qui avait participé à cette opération humanitaire au mois d’octobre, avait alors confié : « Les gens sont depuis trop longtemps sans aliments de base, sans médicaments de base, sans électricité ni eau. […] J’ai réellement vu la faim dans les yeux des gens. Ils nous suppliaient pour avoir du lait pour bébé. Ils disaient que les mères ne produisent plus de lait ». Des photos insoutenables ont été diffusées sur les réseaux sociaux afin de faire réagir le monde à cette famine. Des enfants squelettiques, des bébés affamés, bref, que d’images. difficiles à supporter. Certains mangent des feuilles d’arbre pour survivre, l’une des seules ressources naturelles encore disponibles. D’autres encore mangent des chats pour éviter de mourir à leur tour. Source : ajib.fr Page 14 L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016 Interview EL HADJ HAROUNA OUEDRAOGO, DG LIPAO “Il est temps que nous, musulmans, aussi changeons” Cela fait bientôt deux ans que nous avons interviewé El Hadj Harouna Ouédraogo, Directeur Général de LIPAO SARL, leader de l’informatique au Burkina, dont le siège, majestueusement bâti, est vers Boins Yaaré. Au-delà des affaires, ces premiers responsables ont fait de la promotion de l’islam leur cheval de bataille. Depuis deux ans, beaucoup de choses ont changé au Burkina sur tous les plans : islamique, entrepreneurial mais surtout politique. Le DG de LIPAO s’est prêté cœur joie à nos questions sur ces différents aspects. Comment se porte El Hadj Ouédraogo Harouna ? Al Hamdoullah, on loue Allah (pureté et gloire à lui), qui a permis Encore une fois qu’on se rencontre dans le cadre d’une interview. Sinon, on rend grâce à Allah pour la santé ; et au niveau de la famille, tout le monde se porte bien. LIPAO n’est plus une entreprise à présenter puisque déjà connue par nos lecteurs et le reste des populations. Comment elle se porte aujourd’hui ? La société LIPAO est créée depuis 1993. Comme je l’avais signifié dans la première interview, ce sont deux personnes qui sont à la base de la structure à son début, Ouédraogo Daouda, mon grand frère, et Ouédraogo Harouna, moi-même. Nous avons commencé les affaires par des fournitures scolaires jusqu’en 1998. On était installé à Zabré Daaga. C’est suite à un réaménagement que nous avons été localisés à Dapoya, qui est aujourd’hui l’annexe de la société. Après les travaux de réaménagement de Zabré Daaga, beaucoup y sont retournés, mais nous sommes restés jusqu’en 2009, année où nous avons obtenu le terrain sur l’avenue de la paix (Boins Yaaré) pour réaliser cet édifice, dont la construction a pris trois. ans, de 2009 à 2012. Et il est actuellement le siège de la société LIPAO. Nous y sommes installés depuis 2013. Dites-nous plus précisément, en matière d’informatique, ce que vous vendez comme matériels et services liés à l’informatique ? Pour ce qui concerne le matériel informatique, tous les matériels informatiques sont disponibles, de l’ordinateur à la clé USB, les consommables, les services après-vente, les échanges de pièces, la technique, les conceptions de logiciels. Je ne saurais vous les lister de façon exhaustive. Nous savons qu’en affaires, il faut un climat et un environnement politique stable. Depuis les 30 et 31 octobre 2014, les affaires, dans leur ensemble au Burkina Faso, ont pris un coup. Comment avez-vous vécu ces moments ? La société LIPAO est spécialisée dans les travaux de l’informatique et le matériel informatique. Comme je l’ai précisé, on a commencé nos activités par les fournitures scolaires jusque dans les années 1998. On s’est intéressé aux matériels informatiques si bien que par le Temps, et avec les perspectives qui s’imposaient, nous avons fini par opter pour fournir d’une manière générale tout ce qui touche l’informatique. Et aujourd’hui, LIPAO est leader dans le domaine. Nous remercions le Tout-Puissant pour sa baraka et qui a permis qu’on puisse aboutir aujourd’hui à des élections apaisées sans un chaos. Et ces élections ont permis de choisir le président Roch Marc Christian Kaboré, qui, bien entendu, mérite son fauteuil au regard de son expérience pour la chose politique. Donc, c’est de lui souhaiter plein succès. Il serait de l’ingratitude de ne pas reconnaître la main divine dans cette affaire, pour la simple raison que des pays ont été plongés dans de véritables crises qui ont occasionné des milliers de morts et des dégâts inestimables pour des problèmes plus moindres que les nôtres. C’est un sentiment de remerciement et de louange à Dieu pour sa miséricorde pour notre chère patrie. Maintenant, pour répondre concrètement à votre question sur les difficultés sous la transition, Je peux dire que tout le monde a vécu des difficultés dans ce pays. Et cela est dû à la situation exceptionnelle. Pour ceux qui sont dans les affaires, les difficultés ont existé, chacun à son niveau. Vous êtes leaders en matière de matériel informatique et tout ce qui tourne autour de l’informatique. Est-ce qu’il y a du nouveau en matière de produits pour les consommateurs ? Par la grâce d’Allah, avec cette nouvelle année 2016, la société LIPAO promet à ses clients, consommateurs et partenaires de nouveaux produits de qualité incontestable, qui ne sont pas encore sur le marché. À cela, il y aura de nouvelles gammes de copieurs, d’imprimantes, d’appareils photo et bien d’autres accessoires. Nous avons beaucoup de nos partenaires et consommateurs qui apprécient les nouveaux produits, ils seront mieux servis en ce début de l’année 2016. Autre chose, le travail que nous exerçons, à l’instar d’autres activités, connaît une croissance en termes d’ouverture de nouvelles boutiques dans le domaine de l’informatique. Donc, il y a beaucoup de manœuvres à ce niveau, notamment en matière de vente des produits informatiques. Et cela a pour corollaire la baisse de la marge bénéficiaire. À cela s’ajoutent les imprévus et autres difficultés comme le vol, et certains risques. Quand on fait la somme de tout ça, on se rend compte qu’il n’y a pratiquement pas de gain considérable. Un autre élément sur lequel j’aimerais apporter un éclaircissement, c’est le poids de la concurrence dans notre domaine et le fait que les gens ne cherchent plus les produits de qualité. Pour la plupart d’entre eux, tout le matériel informatique est le même. Donc, ceux qui sont dans le domaine ont compris cela et ils amènent des matériels de moindre qualité pour les vendre moins chers. Pourtant, il faut miser sur la qualité qui vous permettra de faire des économies sur le matériel acheté pendant un temps raisonnable. C’est ce que nous conseillons à nos clients. Il vaut mieux acheter ce qui est de qualité afin de pouvoir être satisfait des rendements. Matériel, que de vouloir se le procurer à un prix bas, car ça ne fera pas votre affaire, ni en termes de rendement ni en termes de durée. Donc, LIPAO ne vend que des produits de qualité ? C’est tout à fait exact. Nos produits sont du premier choix. Ceux avec qui nous travaillons le savent bien ; et nous appelons les Burkinabè à venir découvrir les produits et les prestations de LIPAO. Vous avez réussi là où beaucoup de jeunes échouent aujourd’hui. Comment vous vous y êtes pris ? L’entrepreneuriat est pénible. Les gens veulent réussir du jour au lendemain ; c’est avoir un esprit tordu. Une entreprise, c’est un ensemble d’aspects qu’il ne faut pas perdre de vue. On ne peut pas réussir du jour au lendemain. Les jeunes débutants pèchent à ce niveau. Il faut se construire dans le temps. Gagner du coup une fortune, ce n’est pas ça seulement entreprendre. Car, qui dit entreprise, évoque la question des difficultés, l’expérience. C’est un processus qui doit vous conduire au succès sans tricheries. Et enfin, Entreprendre, c’est aussi parvenir à vivre de ce qu’on fait. En plus de cela, et en tant que musulman, il faut savoir être reconnaissant à l’égard du Tout-Puissant pour chaque étape qu’on franchit. Et il faut éviter au maximum d’être ingrat. Nous avons de nouveaux hommes à la tête de l’État. Quel doit être le rapport entre hommes politiques et les musulmans ? Politiquement, nous sommes en retard. Cela a pour cause les querelles d’interprétations. De nos jours, il est un impératif pour les musulmans d’avoir un œil regardant dans le sens positif sur la question politique parce qu’elle concerne les affaires existentielles de notre pays. À l’Assemblée nationale, s’il n’y a pas de bon contrôle en matière de loi, ou si on vote des lois contre l’islam alors que vous êtes couchés chez vous, c’est dangereux. Voilà pourquoi, il faut éviter de se mettre à l’écart ou d’opter pour le silence et le laisser-faire. Au Burkina Faso, si politiquement, une loi est bonne pour le pays, ce sont les musulmans qui sont les plus... heureux, puisqu’ils sont les plus nombreux ; et si la loi est mauvaise, c’est encore nous qui allons souffrir au vu de notre nombre. Sinon, je comprends les musulmans qui disent qu’il faut se mettre à l’écart de la politique parce qu’elle est intimement liée au mensonge alors que l’Islam condamne cela. À mon sens, il faut trouver le juste milieu. Suite page 16 L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016 Page 15 Interview Suite de la page 15 Au regard des choses en termes de Daawa, d’éducation, de l’union…, êtes-vous satisfait de la dynamique sur laquelle se trouve la communauté des musulmans ou pensez-vous qu’il y a encore du travail, et qu’est-ce qu’il faut faire ? L’Islam enseigne l’harmonie dans l’union pour que les valeurs comme la solidarité, la fraternité, la compréhension soient une réalité chez les musulmans pour que la communauté, de par son exemple, incite les non-musulmans à avoir l’envie de vivre musulman. Malheureusement, il se trouve que nous sommes en plusieurs associations, tendances, avec des motivations différentes ; et cela n’est pas très apprécié par l’Islam. Selon la rumeur des uns et des autres, ce sont les Savants qui sont à l’origine de la division et de l’incompréhension des musulmans au Burkina Faso, et même dans le reste du monde ? Dans ce lot de musulmans, il y a ceux qui se battent réellement pour Dieu et pour la promotion de l’Islam tandis que certains musulmans ont d’autres projets diamétralement opposés aux premiers. On ne peut pas avancer tant que ce sera ainsi. En tant qu’homme d’affaires, toujours entre deux vols, comment concilier les affaires et les obligations de la foi ? Les affaires ne sont en rien un frein à l’obéissance à Dieu. Elles ne doivent pas entraîner, en aucun cas, un sentiment d’abandon ou de négligence vis-à-vis des principes et des pratiques cultuelles de l’Islam. C’est cette compréhension qui anime LIPAO et son personnel. En 2016, comment entrevoyez-vous l’apport des musulmans au niveau des infrastructures sociales ? Cet aspect fait partie de L’union des musulmans. C’est également un pan de notre organisation sociétale pour rendre l’application de nos actes cultuels et de tous les jours plus aisée. En islam, il y a des règles à respecter. Si nous prenons les cliniques et centres de santé, il faut qu’il y ait des réalisations afin que les musulmanes soient traitées par d’autres femmes. Cela va intéresser même les non-musulmans qui viendront dans ces centres de santé musulmans, cliniques et hôpitaux. Mais le temps est venu pour que nous, musulmans, ouvrions l’œil sur ces aspects. Déjà, il faut féliciter ces quelques responsables dans la communauté qui ont déjà entrepris de nobles actions dans ce sens. Ensemble et par le soutien d’Allah, on y parviendra. Votre mot de la fin ? C’est un appel à l’endroit des opérateurs économiques à être regardants sur l’importance du Journal « L’AUTRE-GARD », qui se bat pour la promotion de l’Islam au Burkina Faso. C’est aussi un vibrant appel aux savants, notamment Cheikh, Imams…, à saisir ce Journal pour communiquer. avec les musulmans. Par AROUNAN GUIGMA PPING RESTO 75 37 51 42 / 1-374 76 44 65 JS i *226 70 SB SI 8 LE CENTRE COMMERCIAL LIBYA OUAGA 2000 Page 16 L’Autre Regard - N°034 du 05 janvier au 05 février 2016 Numéro 34 Nombre de pages 16 -- id 10569 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10569 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Id de collection 2203 Id du média 10589 Fichier média https://islam.zmo.de/files/original/887af8b77cb90f2bcffb73dd20a9b8e57a208420.pdf Titre L'Autre Regard #25 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/613 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/623 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/924 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/936 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/740 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/56 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1046 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/434 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1063 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1124 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1125 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/569 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/571 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/576 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/582 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/84 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/85 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/87 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/137 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2203 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2015-04-05 Identifiant iwac-issue-0000173 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel d'information islamique Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/284 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/304 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/336 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/349 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/374 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/377 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/400 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/408 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/407 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/332 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/269 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/319 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/443 Contenu Mensuel d’information islamique N° 025 du 05 avril au 05 mai 2015 Prix : 300 F CFA MOUVEMENTS CHEIKH SOULEYMANE DE PROTESTATION TOUS AZIMUTS Yacouba Isaac Zida appelle au calme. MEDIAS ET RENFORCEMENT DE LA COHESION SOCIALE Le CSC continue son prêche à l’endroit de KONFE, FONDATEUR D’INSTITUT ISLAMIQUE. « Qui a dit que tous les acteurs de l’INDEPENDANCE DE LA COMMUNAUTE MUSULMANE n’ont pas d’avenir dans les médersas ? » APPRENDRE LE CORAN Les méthodes avec le Pr Ahmad Bouda, le CERFI et le Mouvement sunnite indiquent la voie à suivre. « Les aboutissants enseignés au Burkina Faso. » « LA LIBERTE SELON LE CORAN ET LA SUNNA » « En Islam, contrairement aux autres, on a une liberté encadrée. » ÉTHIQUE MUSULMANE : L’euthanasie est-elle autorisée ? INDEPENDANCE DE LA COMMUNAUTE MUSULMANE Le CERFI et le Mouvement sunnite indiquent la voie à suivre. « Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. » S5v48 Prix : 300 [CFA RECEPISSE Le fait marquant dans l’actualité nationale pour ce qui concerne le monde musulman, c’est bien le lancement de la contribution volontaire par le Mouvement sunnite. L’initiative est salutaire. Tout est parti du constat que la Communauté musulmane manque de tout, sur le plan des ressources infrastructurelles et sanitaires. Les rares infrastructures qui existent sont loin de satisfaire la demande. Aujourd’hui, les musulmans ne manquent pas de critiques objectives au système éducatif. Mais peut-elle continuer à baigner dans la critique facile ? Absolument non. Il lui faut passer de la critique à l’action. Pour ne pas dire qu’il faut à cette communauté d’apporter une alternative propre, capable de répondre à ses aspirations. Sur le plan éducationnel, il lui faut un système qui soit en phase avec les réalités du marché de l’emploi mais qui n’occulte pas le volet spirituel. Toute chose nécessaire, si l’on veut former des citoyens consciencieux et équilibrés. Sur un tout autre plan, Notamment la santé, c’est le même constat. Il y a encore des fidèles, qui à gorges déployées, n’hésitent pas à sabrer le vécu de la gente féminine musulmane dans les centres de soin. Mais que fait la Communauté pour sortir de ce bourbier ? That’s the question. Aujourd’hui, Dieu merci, on peut féliciter ces quelques rares associations qui ont décidé de cesser de pleurnicher pour agir. Dans le bon sens. On citera le CERFI qui, depuis un certain temps, s’est résolument tourné vers la réalisation de ces infrastructures. Les choses avancent lentement, certes, mais l’initiative mérite d’être saluée. Dans la même lancée, le Mouvement sunnite a lancé en début du mois de mars ce qu’on peut qualifier de souscription volontaire pour la réalisation des infrastructures socio-économiques au profit de toute la communauté. La souscription va de la modique somme de 150 Fcfa à 50 000 Fcfa le mois. Le but est clair : arriver à doter la Communauté d’infrastructures sociales dignes de ce nom. La précision est de taille. Communauté, dans ce sens, s’est toujours illustrée dans la médiocrité, mettant la charrue avant les bœufs, refusant de mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Elle a ce péché, un peu originel, d’allier laxisme et amateurisme, comme si les compétences lui faisaient défaut. Et pourtant. Ce projet, porté par le Commissariat national de la jeunesse du Mouvement sunnite avec sa tête, El Hadj Abdoul Aziz Compaoré, est l’une des recommandations faites par les jeunes au cours d’un forum tenu il y a de cela moins d’un trimestre. Les jeunes, pendant 72 heures, s’étaient penchés sur les difficultés que rencontrent les jeunes musulmans et la Communauté musulmane dans son ensemble. Cette rencontre a accouché d’un mémorandum dont la mise en œuvre commande la mobilisation de ressources financières nécessaires conséquentes. La mobilisation des fonds est donc la phase 2. Il est prévu un bilan tous les semestres. Espérons que les fruits porteront les promesses des fleurs. Mais il faut l’avouer, tous ces projets, Portés par les associations, Cerfi, Aeemb, Mouvement sunnite, seraient pilotés par la Fédération des associations islamiques (FAIB) qu’ils auraient eu une envergure beaucoup plus importante. Mais hélas. En tout cas, cette association doit encore prouver sa raison d’être. Par-dessus tout, il faut se féliciter de cette volonté, enfin, cette prise de conscience de notre communauté de la nécessité de compter sur soi-même que d’espérer un hypothétique financement venant de l’extérieur pour ne pas dire des pays arabes. La Communauté musulmane a tout ce qu’il faut pour répondre aux attentes des musulmans. Il lui manque seulement une organisation, transparente, efficace. Pour le moment, on peut compter sur le Mouvement sunnite, le Cerfi et Aeemb. En attendant les autres. Par Abou Waqâss Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10-01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Tél. : 76 00 73 34 Equipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba Zoungrana Ablassé Nébié Zakaria Guigma Arounan Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 8 7 61 60 Pour vos critiques et suggestions, veuillez contacter RACHID-PRODUCTION sous l’adresse : guigma.haroun@yahoo.fr 01 BP 2481 Ouaga 01 Cél. : (00226) 76 93 60 93 - 79 91 05 66 Dessinons l’avenir ensemble! Page 2 L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 L’Oeil du juriste ETHIQUE MUSULMANE L’euthanasie est-elle autorisée ? Le mot « euthanasie » est formé à partir de deux termes : « thanatos », qui veut dire « mort », et « eu », qui signifie : « bien ». « Euthanasie » veut dire : « bonne mort », « mort douce » ; il s’agit plus précisément d’une mort provoquée par la main humaine avec l’intention d’abréger les souffrances du malade dans les cas où. Il n’y a plus d’espoir de guérison de celui-ci et où il souffre énormément. Il faut en fait distinguer trois choses : A) l’« euthanasie » proprement dite, qui consiste en l’administration d’une médication mortelle, par une personne tierce, à un malade qui subit de grandes souffrances et qui est de toute façon condamné ; B) si la personne tierce ne fait que fournir la médication au malade qui se donne lui-même la mort, on parle de « suicide assisté » ; C) parfois on utilise le terme d’« euthanasie passive » pour désigner l’arrêt des soins jusqu’à présent administrés à ce genre de malade, dans la mesure où l’on sait que cet arrêt des soins entraînera plus rapidement sa mort. Nous allons dire un mot, ci-après, de chacune de ces choses... C) L’arrêt des soins est-il autorisé d’après l’éthique musulmane ? À la différence du fait de se nourrir (qui est obligatoire), le fait de se soigner d’une maladie en utilisant les remèdes voulus n’est pas obligatoire. Le Prophète (sur lui la paix) a dit : « Ayez recours aux remèdes, car... » « Dieu n’a pas créé de maladie sans en avoir créé le remède… » (rapporté par at-Tirmidhî, n° 2038, Abû Dâoûd, n° 3855). Le Prophète a ici employé l’impératif, lequel pouvait signifier un caractère obligatoire. Mais d’un autre côté, le Prophète a un jour clairement signifié à une malade qu’elle pouvait, si elle le voulait, se faire soigner, comme elle pouvait, si elle le voulait, ne pas se soigner et supporter courageusement (sab’r) sa maladie (rapporté par al-Bukhârî, n° 5328, Muslim, n° 2576). Ibn Hajar voit dans ce Hadîth une « preuve qu’il est permis de délaisser les soins médicaux » (Fat’h ul-bârî, commentaire de ce Hadîth). Ibn Taymiyya en a déduit la même chose (Majmû’ ul-fatâwâ, tome 21, pp. 563-564). Ibn Hajar a également écrit qu’il n’est pas obligatoire au malade d’utiliser les remèdes voulus pour se soigner (Fat’h ul-bârî, tome 10, p. 420). Pourquoi ? Parce que l’obtention de la guérison suite à l’absorption du médicament ou à l’opération chirurgicale n’est jamais certaine, à la différence de l’obtention. du profit corporel après l’absorption des aliments et boissons. Cependant, la présence du premier Hadîth apporte ici une nuance : d’après ce que al-Qardhâwî relate de certains savants, se soigner est recommandé (mustahabb). Al-Qardhâwî ajoute que selon lui c’est soit recommandé soit même obligatoire, notamment quand la maladie est conséquente, que le remède est connu des hommes, est réputé efficace pour ce genre d’affection suivant les lois de Dieu régissant la nature et est disponible (d’après Fatâwâ mu’âssira, tome 2 p. 528). Le malade peut donc choisir de ne pas se soigner, ce faisant il ne commet aucune faute selon l’éthique musulmane. Le droit français dit la même chose (loi de juin 1999) : le malade peut s’opposer au traitement, et on ne peut donc en principe soigner un malade sans son consentement. Des limites existent toutefois, notamment celles des cas où la maladie met en danger la sécurité ou la santé publique : on comprend qu’il est alors nécessaire de se soigner. Certains autres cas sont tels. que le malade est mis en demeure de se soigner, faute de quoi il s’exposerait aux conséquences de ses manquements : par exemple en cas de plainte de l’épouse par rapport à l’impuissance de son mari, l’épouse aura droit au divorce si le mari n’est pas guéri. Nonobstant ces limites, le principe de base est que le malade a le droit de ne pas être soigné s’il ne le désire pas. Au regard de ce principe, il est en soi possible d’interrompre les traitements, surtout quand il est devenu évident que la maladie est incurable, que le malade est condamné, et que la poursuite du traitement ne fera qu’allonger de quelque temps sa durée de vie pour des souffrances supplémentaires (Fatâwâ mu’âs-sira, tome 2 pp. 528-529). Il ne faudrait cependant pas négliger l’idée que les soins sont un droit social du malade, et au cas où celui-ci désire être soigné, il devrait y avoir accès. Il faudrait donc que des garanties soient pensées afin de prévenir tout risque de considération de paramètres aussi peu humains que l’appartenance du. malade à une catégorie sociale défavorisée ; il faudrait que la cessation des soins se fasse uniquement sur la demande expresse du malade – ou, dans l’incapacité de celui-ci de s’exprimer, de ses proches parents –, ou bien, quand ce sont les médecins qui savent que toute poursuite des soins ne conduira qu’à de l’acharnement thérapeutique, que la décision soit prise en concertation avec le malade – ou avec ses proches. A) Et l’administration d’une substance mortelle au malade au cas où celui-ci subit de terribles souffrances ? En France, si la loi continue pour le moment à interdire l’euthanasie, le Comité Consultatif National d’Éthique (CCNE, dont le rôle est purement consultatif) s’est déclaré favorable au principe de dérogation, donc à des exceptions par rapport à l’interdiction de mettre fin à la vie du malade : selon son avis, l’interdiction doit rester le principe général, mais il pourrait y avoir une exception (« exception euthanasique ») lors de cas extrêmes et à la condition que le malade, lorsqu’il... était conscient et lucide, ait écrit un testament demandant expressément à être euthanasié et ait alors désigné un mandataire pour être assuré de l’être. D’après l’éthique musulmane, par contre, même en pareil cas l’euthanasie est interdite. L’acte de tuer n’est pas mince affaire, car la vie humaine est par essence sacrée. Et la proposition du CCNE peut certes paraître séduisante : il s’agit de mettre fin aux souffrances d’autrui lorsqu’elles sont insupportables et qu’il est de toute façon condamné à plus ou moins brève échéance par la maladie. Mais comment définir le seuil à partir duquel la souffrance sera qualifiée d’insupportable, en sorte que, au-delà de ce seuil, l’acte de tuer soit dépénalisé alors qu’en-deçà il constitue toujours un crime ? Établir cette exception euthanasique, c’est ouvrir la boîte de Pandore : les retombées pourraient fort être incalculables. En effet, la tentation d’euthanasie pourrait alors s’appliquer ensuite – toujours de façon dérogatoire, mais quand même – aux nouveaux-nés. gravement handicapés, aux victimes de graves accidents de la route… Le CCNE reconnaît lui-même que le risque est « qu’interviennent des paramètres économiques ou de gestion hospitalière » : on pourrait hélas voir ainsi venir le jour où, souffrant et étant incapable d’exprimer clairement sa volonté mais armé d’un désir de vivre plus grand que le désir de mourir, cependant ayant de par le passé rédigé un testament autorisant un jour le recours à l’euthanasie sur sa personne en cas de souffrances insupportables, on serait tout simplement euthanasié contre sa volonté… officiellement pour mettre fin à de trop grandes souffrances, en réalité à cause du coût de la prise en charge hospitalière ou familiale dans une société qui devient de plus en plus individualiste et consumériste. La différence avec l’arrêt des soins est que là-bas on n’administre pas une médication mortelle mais on laisse la nature faire son œuvre, tout en se contentant d’accompagner le malade. Tandis qu’ici il y a un acte humain : on administre une substance mortelle au malade. B) Et la prescription ou la fourniture d’une substance mortelle au malade pour qu’il mette fin lui-même à sa vie et, par là même, à ses souffrances ? Ceci ne peut être autorisé en islam, parce que, d’une part, en islam l’être humain ne doit pas se suicider (les Hadîths sont bien connus à ce sujet : voir notamment ce qu’a rapporté Muslim, n° 109 et suivants), et parce que, d’autre part, l’islam ne peut autoriser quelqu’un à aider autrui à faire ce qui lui est interdit («Wa lâ ta’âwanû ‘ala-l-ithmi wa-l-’udwân»). À ceux qui voudraient qu’en islam le principe général demeure l’interdiction du suicide mais que ce dernier soit, exceptionnellement, déclaré permis pour pareil cas, la même question se pose : quel serait le seuil de souffrance à partir duquel le suicide deviendrait autorisé ? Déclaré permis dans chaque cas de grande souffrance, le suicide deviendrait un échappatoire par rapport à la peur. Par contre, on peut administrer des substances qui permettent d’atténuer la douleur. puisqu’il n’y a pas en islam l’idée que la douleur serait souhaitable, tout au contraire. Et en fait, souvent le désir de mort découle de la douleur. Si celle-ci est atténuée, le désir de vie (qui découle de l’instinct vital de chaque personne) reste le plus fort. Dans cette optique, les soins palliatifs, qui permettent d’accompagner humainement une fin de vie, proposent une autre solution que de faire l’acte qui mettra fin à la vie du malade, que celui-ci soit autrui ou soi-même. Quelle alternative à l’euthanasie (A) et au suicide assisté (B) ? Nous nous reconnaissons dans la réponse du Dr Desfosses, président de la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP) (cité dans Ca m’intéresse n° 238, p. 108) : ce que le CCNE qualifie de « situations exceptionnelles » pouvant justifier l’« exception euthanasique » « pourrait souvent être évité par le refus de l’acharnement thérapeutique, la limitation des traitements, le respect du refus de traitement par les malades et la mise en place de soins et d’un. accompagnement adaptés ». Wallâhu A’lam (Dieu sait mieux). L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Page 3 Culture SOUFISME AVEC CHEICK MOHAMMED MOUNIR HAIDARA CHERIF Les tenants et les aboutissants enseignés au Burkina Faso Le dimanche 14 mars 2015, les Soufis relevant de la tendance de Cheickh Ibrahim Inyass ont répondu à l’appel du grand Cheick venu du Mali, en la personne de Cheick Mohammed Mounir Haidara Cherif pour maintenir les fidèles dans la ferveur de la Tarika Tidjania. Cette rencontre avait pour thème « Qu’est-ce que c’est que le Soufisme ? ». Le prédicateur est revenu sur la genèse de cette tendance et n’a pas manqué de prodiguer des conseils au public venu en grand nombre. Le Soufisme ? ». Le prédicateur est revenu sur la genèse de cette tendance et n’a pas manqué de prodiguer des conseils au public venu en grand nombre. Dans la présentation de Cheick Tall sur le conférencier, on peut retenir que le Cheik Mounir est un promoteur et défenseur de l’Islam au Mali. Né à Ségou en 1950, il a débuté ses études à l’école de l’illustre savant Sad Oumar Touré Al Fouti avant de poursuivre ses formations auprès de l’honorable érudit Mohammad Zaki Coulibaly. Il étudia avec excellence de nombreux documents inscrits dans la formation. Cheick Mounir se lança à la recherche du divin en apprenant le Zikr auprès du Cheick Ibrahim Inyass et son éducation spirituelle (Tarbiya) auprès de son père, le cheikh Mohammad Mahi. Très attendu par les fidèles de la Tarika, le conférencier, en la personne du Cheick Mohammed Mounir Haidara, a introduit son intervention par des louanges adressées à Allah et à son prophète (psl), et une reconnaissance appuyée au Cheick Inyass. « O vous les admirateurs du... Prophète de l’Islam, de Cheick Ahmad Tidjani et de Cheick Ibrahim Inyass », c’est par cette phrase que le conférencier est entré dans le vif du sujet. À la suite, il donna la signification du soufisme qui renvoie à s’isoler des choses mondaines sans importance et se mettre sur la voie conduisant à Dieu seul. Selon ses dires, certains savants caricaturent le soufisme comme un habitat construit par Dieu dont les assises sont faites de peine, de tristesse, de problèmes et de tout ce qui déplaît à l’âme. Ses murs sont faits en or. Un bon soufi n’est pas celui qui mange à se remplir le ventre, ni celui qui se met à dormir beaucoup. Le soufisme, a-t-il dit, est un remède pour la réussite du musulman dans la vie ici-bas et dans l’au-delà. L’Islam est édifié sur la miséricorde et la facilité dans les choses. Le soufisme aussi. Le prophète (psl) dit « la religion est facile dans sa pratique… ». Celui qui voudra la rendre dure, il en payera les frais. Être un bon soufi, c’est s’éloigner des Cheick Mohammed Mounir. Haidara Cherif interdit de l’Islam et mettre en pratique les enseignements de Dieu et de son prophète en amour et non par complaisance ou par contrainte. « Mes prières, ma subsistance, ma vie et ma mort sont à Allah, seigneur des mondes », ceci est le crédo de tout soufi, a-t-il enseigné. Contrairement aux apparences, le Cheikh enseigne que le soufisme ne consiste pas à se laisser aller, en portant des habits sales et déchiquetés, chose qui constitue pour d’autres une preuve de dévotion. Encore moins, se mettre à danser quand on fait les litanies et éloges du prophète (psl). Le véritable soufisme, c’est l’attachement au Coran et à la Sunna du prophète (psl). « Pour revenir à ceux qui aiment et veulent faire chemin avec le Cheikh Haidara (conférencier lui-même), il vous incombe de faire votre provision car la route sera longue. Puisque toute voie qui mène à Dieu, concède des embûches et obstacles divers. Pour cela, il vous faut un vrai maître, pour vous faciliter la voie afin que vous puissiez arriver à bon. port », c’est ainsi qu’il aborda la seconde partie de sa conférence. La tarika, ou la voie du soufisme, selon le Cheikh, est faite de stations que doit gravir tout candidat au soufisme. Voici les principales stations dans le soufisme : Le repentir : « O vous qui portez la foi, repentez-vous vers Dieu, d’un repentir sincère », a dit Allah dans le Saint Coran. La fermeté : Dieu dit : « Ceux qui disent certes, Dieu est notre Seigneur et se tiennent fermes dans son adoration, le jour de leur mort, Dieu fera descendre auprès d’eux des anges, qui leur diront de ne pas s’affliger et de n’avoir aucune crainte et tristesse. Et surtout de se réjouir d’un paradis qu’Allah leur promet ». La piété : Dieu dit : « Les alliés d’Allah sont dépourvus de crainte ici-bas et dans l’au-delà. Mais les alliés d’Allah sont ceux qui le craignent et demeurent dans la piété ». L’honnêteté (purification du cœur) : La rétribution des efforts relève d’Allah qui rejette toute forme d’associationnisme. La vérité : Dieu dit : « O vous qui... Portez la foi, craignez Allah et joignez le rang des véridiques. La certitude : Dieu dit dans le Coran que les alliés de Dieu sont ses rapprochés qui ont enduré dans la souffrance et la patience parce qu’ils ont la certitude de Dieu. La prudence : Dieu nous dit qu’il connaît ce qui est en nous-mêmes et ce que nous faisons de jour comme de nuit, pour cela, soyons attentifs. Le témoignage : Le Coran nous informe que Dieu nous révélera sa présence (insignes) à travers sa créature et en nous-mêmes. La connaissance de Dieu : Cela suppose que le soufi doit se résoudre à se mettre au service de Dieu parce qu’il reste et demeure son serviteur. Voici ainsi résumé les dix stations du soufisme dans la tarika Tijania du grand Cheik Ibrahim Inyass. En tout cas, pour les adeptes de la Tidjania du Burkina Faso, la venue du Cheick Mounir Haïdara au Burkina Faso marque un moment décisif dans la dynamique de la Tarika. Le soufisme étant très peu connu, ils promettent que ce genre de conférence sera organisé régulièrement. pour lever le voile sur bien de choses prêtées à ce mouvement et à ses adeptes. AROUNAN GUIGMA Page 4 L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Culture L’AUTRE REGARD Un club de lecteurs constitué pour soutenir le journal Un groupe de lecteurs du mensuel d’information islamique, qui ont en partage l’amour de la religion et de tout ce qui touche de près ou de loin à la cause de l’Islam, a jugé bon de créer un club des amis de l’Autre Regard (CAAR). Présidé par l’Imam Marboulaye Nombré, l’un des pères fondateurs de l’AEEMB, le club s’est assigné pour mission de soutenir le seul journal islamique afin de lui permettre de poursuivre son œuvre d’information, de formation et d’éducation de toute la communauté. Il va de soi que les musulmans « suivent au quotidien leur journal, qu’ils soient à l’écoute de leur journal, qu’ils lui apportent leur soutien pour lui permettre de faire une promotion juste de l’Islam au Burkina ». C’est ainsi que le premier responsable du Club des amis de l’Autre Regard, Imam. Nombré Marboulaye décrit le bien-fondé de la naissance de cette structure. Cette idée, inutile de mentionner, a été accueillie avec ferveur par les responsables du journal. Et des initiatives pareilles, l’Autre Regard en avait tant besoin. Le CAAR a adopté ce qu’on peut considérer comme un règlement intérieur déclinant ce qu’il est et ce qu’il n’est pas. On retiendra grossomodo que le CAAR rassemble tous ceux qui adhèrent à la ligne éditoriale du journal, qui fait la promotion de l’Islam toutes tendances confondues et donne son point de vue sur les grands sujets d’actualité dans notre pays et dans le monde musulman. Le CAAR apporte son soutien, sous toutes les formes, pour permettre au journal de se faire une place au soleil. Le CAAR, selon les membres du club, peut proposer des thèmes à la rédaction du journal qu’il pense d’intérêt pour la nation. Mais le CAAR ne fait aucunement partie de l’équipe de la rédaction. Le CAAR fait la promotion du journal partout où besoin est. Les rencontres du CAAR se... tiennent après chaque parution du journal. Par cette initiative, l’équipe conduite par l’Imam Marboulaye Nombré entend faire de l’Autre Regard, un mensuel dont la voix porte, capable de représenter valablement les musulmans dans notre pays. Pour une éventuelle participation aux activités du CAAR, voici les coordonnées utiles : Le président du Club, Imam Marboulaye Nombré : 72 47 43 52. Le chargé des relations avec le Journal, Ahmed Zakaria Traoré : 70 05 05 06. La rédaction ACTU ADHÉSION DE LA PALESTINE À LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE Encore une victoire pour sortir du joug israélien Ce 1er avril 2015, la Palestine est devenue officiellement un nouveau membre de la Cour pénale internationale qui siège à La Haye aux Pays-Bas. L’objectif est d’obtenir de la juridiction internationale le jugement des dirigeants israéliens pour crimes de guerre et occupation illégale des territoires palestiniens ; c’est une nouvelle bataille qui s’annonce sur le plan politique et juridique. La Cour pénale internationale (CPI) a ouvert une enquête préliminaire sur les crimes d’Israël et les activités de colonisation dans les territoires palestiniens, comme le confirme un haut responsable palestinien. L’adhésion à la CPI fut un long chemin juché d’embûches. Malgré les pressions politiques, les représailles économiques et les agressions continues de la part de l’occupant israélien, ce jour marque l’entrée de la Palestine au sein de cette institution en charge de promouvoir le droit international : « son mandat est de juger les individus (et non les États, ce qui est du ressort de la Cour internationale de justice), ayant commis un génocide, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou des crimes d’agression (depuis juin 2010) ». Le négociateur en chef pour les intérêts palestiniens, Saeb Erekat, a déclaré lundi que la juridiction basée aux Pays-Bas a également commencé à enquêter sur les « crimes de guerre » commis par Israël lors de la dernière offensive sur la bande de Gaza, une agression effroyable d’une ampleur inédite. puisque 2014 restera comme l’année la plus meurtrière pour le peuple de Palestine depuis 1967. C’est un combat de longue haleine. Les examens préliminaires doivent permettre de décider de l’approfondissement des enquêtes pour tous les crimes cités précédemment. Le 16 janvier 2015, le Procureur de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a ouvert un examen préliminaire sur la situation en Palestine. Cette analyse peut prendre des années comme ce fut le cas pour une demande en 2009. Cette dernière a abouti en 2012 sur le fait que le tribunal n’avait pas de compétences pour cette requête, en cause : la non-adhésion de la Palestine à la CPI à l’époque. Bien que cet obstacle juridique majeur soit désormais levé, le procureur dispose d’un temps illimité pour décider s’il y a lieu ou pas d’enquêter, et le cas échéant de donner lieu à un procès. Cela étant dit, les Palestiniens estiment que leur démarche est légitime et que le temps est venu d’agir. « Nous voulons que les principaux responsables israéliens des « Crimes les plus graves soient poursuivis », un responsable palestinien a déclaré cette semaine : « Les dernières réactions israéliennes suggèrent que nous ne sommes pas les seuls à prendre au sérieux la cour. L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Page 5 Entretien APPRENDRE LE CORAN Les méthodes avec le Pr Ahmad Bouda Le Pr Ahmad Bouda a fait de l’enseignement du Coran sa principale occupation. On le sait tous, un musulman sans le Coran est semblable à une coquille vide. La lecture correcte du livre sacré permet au croyant d’être en bon terme avec son créateur. Lire le Coran et bien lire le Coran, ça fait deux choses. Le Pr Ahmad Bouda, lui, il s’emploie à bien faire lire le Livre sacré aux apprenants. Découvrons un peu sa méthodologie. L’AUTRE REGARD : Comment doit-on s’y prendre pour apprendre le Coran ? AB : Louange à Allah qui nous permet de nous maintenir en bonne santé pour apprendre à mieux Le connaître. J’implore Sa bénédiction et Son salut sur le noble prophète (psl). C’est ma deuxième Intervention dans votre journal et cela me touche énormément pour la considération que vous placez en mon humble personne. Ce journal fait un travail remarquable pour la cohésion des musulmans. Dieu nous dit dans le Coran : nous avons fait de vous une communauté du juste milieu. C’est le constat que nous avons de ce journal. Pour répondre à votre question, je vous assure déjà que pour apprendre le Coran, il faut être sain d’esprit. Être musulman. Nonobstant ces deux aspects, le Coran est écrit en langue arabe et avec un alphabet syllabaire. Donc, pour toute personne désireuse d’apprendre le Coran, il faut impérativement commencer par enseigner l’alphabet arabe à la personne. Après la lecture brute d’un texte arabe, nous allons maintenant appliquer les règles de la lecture du Coran qui diffèrent de la lecture de la langue arabe à proprement parler. C’est de cette manière qu’on peut apprendre convenablement et correctement le Coran. Comment un fonctionnaire peut-il s’y prendre pour apprendre le Coran ? D’emblée, on peut dire que cette question a été posée au temps du prophète (psl), parce qu’Allah dit qu’il fait de la journée le moment de notre gagne-pain et il dit au prophète de se consacrer beaucoup pendant les nuits à réciter le Coran vu ses nombreuses occupations pendant la journée. C’est dire qu’un fonctionnaire se doit d’accomplir son travail pendant la journée et les soirées, les week-ends et les congés peuvent être dédiés à la lecture du Coran. Cela est valable pour ceux aussi qui travaillent dans le privé. Souvent, des travailleurs aménagent leur temps quand ils descendent pour la pause de midi pour y faire quelque chose. En dehors de cela, nos cours sont dispensés dans les soirées, entre 18h30 et 22h30. Dans vos cours, est-ce qu’il y a des élèves et des étudiants ? Oui, il y a des élèves et des étudiants. À ce niveau, c’est encore plus relaxe. Pour ma propre expérience, nous utilisions les soirées ainsi que les jours où nous n’avons pas cours pour nous consacrer à la lecture du Coran. De toute. Manière, quand quelqu’un veut apprendre le Coran, ensemble nous arrivons toujours à trouver un consensus par rapport à la période d’apprentissage. Y a-t-il des méthodes spécifiques d’assimilation du Saint Coran ? L’Autre « a-—! Si Dieu avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Il faut déjà dire qu’il existe plusieurs méthodes pour l’assimilation ; mais je vous assure que la première méthode est liée à la soif d’apprendre de l’apprenant lui-même. Même si vous avez un très bon maître et qu’il vous manque le désir ardent, le résultat ne sera pas satisfaisant. Les savants en Islam ont dit que pour avoir une maîtrise de la connaissance du Coran, il faut forcément le « Hirss », l’avidité à apprendre le Coran. Cela est valable dans tous les domaines d’apprentissage. Ensuite, il y a le respect du programme d’apprentissage. En un (1) mois, un lecteur assidu peut parvenir à une lecture littérale d’un texte arabe. Du reste, pour un lettré, techniquement la lecture du Coran devient chose facile. Votre mensuel d’information islamique à ne pas manquer ! Quel est le temps imparti pour arriver à une lecture intégrale du Coran ? Tout dépend de l’apprenant. Les raisons sont diverses parce que les motivations ne sont pas les mêmes au niveau des apprenants. Il y a des gens qui apprennent vite et d’autres moins. On ne peut pas déterminer un temps exact. Sinon, pour toute personne ayant la volonté ferme, autour d’une année, on peut boucler la lecture brute d’une manière intégrale. Avez-vous une idée du nombre d’apprenants ayant terminé la lecture du Coran à votre niveau ? On ne peut pas donner un nombre exact. Beaucoup en ont terminé et continuent de parfaire leur lecture. On remarque aussi qu’après les cérémonies de fin de lecture que vous organisez, pendant lesquelles vous délivrez des attestations, beaucoup n’arrivent plus à lire ? Le prophète (psl) a comparé le Coran à une jeune chamelle attachée avec une corde et il exhorte le propriétaire de la chamelle à aller vérifier le nœud de la corde afin de s’assurer. qu’elle est toujours bien attachée pour que la jeune chamelle ne s’échappe pas. C’est pour dire à tous ceux qui viennent de finir la lecture intégrale de persévérer et de faire de la lecture quelque chose de primordial. Tout lecteur doit pouvoir réviser la lecture chaque mois ou tous les deux mois. Il y a aussi des gens qui négligent la lecture et se précipitent pour obtenir leur attestation alors que la lecture n’est pas de qualité. Cela va jouer sur l’apprenant plus tard. Le Coran a été révélé pendant vingt-trois ans, ce qui suppose qu’il n’y a pas lieu de se précipiter pour finir. Comment vous contacter ? Je réponds au 70 75 36 25 ; Boud_hamado@yahoo.fr □ Entretien réalisé par Arounan GUIGMA Page 6 L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Entretien L’Islam et la destinée humaine (suite) Fascinée par les performances de son intelligence à la manière d’une personne grisée par la vitesse de sa moto ou de sa voiture, l’être humain oublie ses propres faiblesses et tout danger. Il se croit le centre de Tout et la mesure de tout. Il se met à agir comme s’il n’avait pas de contrat d’alliance avec son créateur. Il se met à penser que son intelligence lui permettra de se passer des conseils et de l’aide de Dieu. Pourtant, il suffit que son système de santé soit brouillé par la maladie ou qu’une cellule du cerveau soit modifiée pour que l’homme sente sa fragilité ou même son néant. L’homme est mortel et sa vie est très éphémère. Cependant, Dieu l’a déclaré digne de confiance et lui a confié la gérance de la terre (kalifa). Suivant le message de l’Alliance Finale, l’homme n’est pas ici-bas pour boire, manger, dormir, jouir de la vie et ensuite disparaître. Il est là pour appliquer au mieux les consignes de son créateur ; c’est cela le sens de l’adoration de Dieu. L’ensemble des commandements de Dieu constitue le chemin de Dieu ou la Charia. L’ensemble constitue la voie droite qui mène à Dieu. La charia n’est pas seulement le code pénal de l’islam comme certains le voudraient faire croire, mieux que cela, elle est tout l’islam. En effet, la prière, la zakat, le jeûne de ramadan, le pèlerinage à la Mecque font partie intégrante de la charia. Le prophète Muhammad (paix et salut sur lui), au cours d’un dialogue pédagogique avec l’ange Gabriel, en présence de ses compagnons, a énoncé trois étapes de l’Islam : les cinq (05) piliers de l’Islam, les six (06) articles de la foi (imaan), et l’unique article de la vertu (Ihsaan). Ce sont là les jalons de l’Islam qui est la voie qui conduit au rapprochement infini ou à l’élévation spirituelle. Les trois (03) niveaux de spiritualisation en Islam sont : l’islam (soumission), l’iman (foi) et la vertu (ihsaan). Les cinq (05) piliers de l’islam sont : L’attestation de foi (chahada) ; L’aumône purificatrice (zakat) ; La prière (salaate) à exécuter cinq (05) fois par jour ; Le jeûne (sawm) de Ramadan à observer pendant trente jours par an ; Le pèlerinage à la Mecque une fois dans la vie, pour celui qui en a les moyens. Les cinq (05) piliers de l’Islam sont extérieurement pratiques et exécutables par notre partie matérielle qui est le corps humain et soutenu intérieurement par une intention de dévotion à l’égard du Seigneur Allah, le Maître des univers. Ils exigent une communion du corps et de l’âme pour être validés. Les six (06) piliers de foi (imaan) relèvent du spirituel (intention, pensée, conviction, sentiments, confiance, attachement, motivation). Ils sont destinés à forger un mental pur débarrassé des doutes et des peurs. L’Imaan met de l’ordre dans le mental de l’individu. Ainsi sa pensée et son cœur sont apaisés et l’individu devient une personne tranquille. En paix avec lui-même, en paix avec ses semblables, en paix avec Dieu. Les six (06) articles de la foi (Iman) musulmane sont : - la foi en Dieu : Le Seigneur Allah tel qu’il s’est fait connaître dans le Coran ; - la foi en l’existence des anges : qui sont chargés de missions divines dans l’univers, sur la terre et auprès de l’homme durant son séjour terrestre. La foi en l’existence des Livres saints de Dieu (extraits de la Table gardée ou mémoire universelle) ; La foi dans les messagers de Dieu (depuis Adam jusqu’à Muhammad le message de l’Alliance Finale) ; La foi dans le Jour du Jugement dernier où chacun sera jugé et récompensé selon ses œuvres ou gracié selon la miséricorde de Dieu ; La foi au destin : la responsabilité partagée entre l’homme et son créateur Allah : responsabilité personnelle de l’homme pour les actes qui sont à sa portée et marqués par le sceau de son choix personnel ; responsabilité générale de Dieu qui se réserve le droit d’ingérence dans la vie de l’homme pour le secourir, pour le guider, pour l’encourager, pour le dissuader des errements, etc. La 3ème étape de l’islamisation de l’individu est le réveil spirituel ou l’Ihsan (la vertu ou la perfection). L’Ihsan a un pilier unique : « Adorer Dieu comme si on le voyait » avec nos propres yeux en restant conscient de la présence du Seigneur Allah, quand on veut accomplir un acte et que cet acte soit à sa gloire ». Islam, Imaan et Ihsan sont des étapes ou des aspects de spiritualisation de l’homme considéré comme un tout inséparable : corps et âme. À partir de notre Islam, nous devons travailler à atteindre l’imaan et nous élever vers l’ihsan. Les qualifications attachées à ces trois étapes de l’islam sont : Muslim (Homme soumis à Dieu), Moumine (Homme au cœur apaisé par Dieu) et Mouhsine (Homme au cœur éclairé par Dieu). Selon le Coran, celui qui quitte le monde en moumine est sauvé. Ici-bas, les « mouminines » font l’objet d’attention par Dieu. Quant aux « Mouhsinines », le Coran dit que Dieu les aime. Et des prophètes de Dieu sont qualifiés de Mouhsinines. Ce qui manifestement constitue un degré élevé de sainteté. L’homme est à la fois corps, âme et esprit. Le processus de spiritualisation ou d’islamisation doit atteindre tous les niveaux, si l’homme veut goûter à la douceur de la foi musulmane. Il ne s’agit pas de types de foi séparés mais de l’élévation du moins spirituel vers le plus spirituel. Si votre islam n’atteint pas votre corps, votre âme et votre esprit, vous ne pourrez pas pleinement expérimenter cette foi. Esprit, vous ne serez pas transformé spirituellement pour atteindre la vertu. La distorsion entre les trois niveaux ne peut jamais faire d’une personne une bonne personnalité musulmane sincère en dépit de l’accumulation des sciences religieuses. Quand l’esprit ne se soumet pas, on n’a pas la foi ; quand l’âme et le corps se rebellent, on est pécheur ou hypocrite et c’est l’esprit qui est faible ou malade. Car l’esprit doit illuminer le corps. Quand il y a harmonie entre corps et âme, on est croyant sincère. Quand l’esprit est éveillé à la foi, on devient vertueux. La foi est donc une dynamique qui pousse vers la vertu (sainteté). Cette dynamique doit être maintenue, sinon elle est réversible. C’est pourquoi ceux qui abandonnent une étape rechuteront. Par exemple, quel que soit votre degré d’évolution spirituelle, vous ne pouvez être dispensé de la prière qui pourtant se trouve au point de départ. C’est un lien spirituel et si vous coupez ce lien, vous rechuterez quel que soit votre niveau de spiritualité. L’ascension est infinie et la chute reste également une possibilité. Le relèvement est une autre faveur pour les vivants. C’est manquer de respect à Dieu que de penser que le pardon de Dieu n’est plus possible pour un être vivant. Cependant, il ne faut pas jouer avec Dieu, mais être sincère dans sa demande. L’homme est un tout, il doit se donner tout entier à Dieu, tel que Dieu l’a créé et ne doit jamais se présenter divisé, se réserver à lui-même une partie et l’autre à Dieu. « Dis ma prière, mon sacrifice, ma mort et ma vie appartiennent à Dieu le Seigneur de l’Univers » Coran (6/162-163). Il n’y a pas nécessairement d’étape temporelle et il s’agit de conditionnalités qui peuvent être remplies en même temps ou par étape. Il s’agit de la grâce de Dieu, pour ceux qui y parviennent instantanément, c’est le cas des prophètes et messagers de Dieu à cause de leur mission spéciale. Ils ont l’absolution d’avance pour leur manquement. C’est pour cela qu’ils sont toujours purifiés et purs. Les cinq (05) piliers de L’islam constitue la base minimale pour l’islamisation de l’homme. Ensuite viennent les six (06) piliers de la foi qui sont destinés à soutenir un mental fort, sans peur et résistant au doute, et lui imprimant un idéal mobilisateur des énergies pour soutenir l’élévation spirituelle tout au long de la vie, contre vents et marées. Un mental vide des piliers de l’imân ne peut pas soutenir l’ascension vers Dieu à long terme. La chute arrive faute de carburant. La dynamique de l’ascension entraîne l’éveil spirituel, source de vertu, de l’amour divin et de la miséricorde. Le travail à ce niveau est facilité à cause de l’aide de Dieu qui a promis de soutenir le croyant sincère et ceux qui s’efforcent d’avancer vers Lui. Il y a donc un premier mouvement qui teste la volonté du croyant et un deuxième mouvement plus accéléré par la main de miséricorde divine. Là encore, il n’y a pas de raison pour dormir, car il faut exprimer toujours sa gratitude à l’égard de Dieu. L’Islam, le message de l’Alliance Finale entre... Dieu et les hommes se proposent de nous conduire par la main de miséricorde divine à travers l’islam, l’imaan et l’ihsan dans la vie d’ici-bas jusqu’à la vie éternelle, dans le paradis d’Allah. Que la paix et la bénédiction du Seigneur Allah soient sur vous. Source d’inspiration du texte : 1-Coran (S5/V6 et 15) prière/livre ; 2-Coran (S112/V1-4)/Allah ; 3-Coran (S3/V18-21 et 110, 132-135 et 285)/Islam/imaan ; 4-Coran (S2/V177-255)/Vertu/Allah ; 5-Coran (S16/V2 et 36-61)/Anges/Messagers/destin ; 6-Coran (S33/V40-48)/Alliance Finale. Ahmad ZIGRINI L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Page 7 Société MEDIAS ET RENFORCEMENT DE LA COHESION SOCIALE Le CSC continue son prêche à l’endroit de tous les acteurs. Le Conseil supérieur de la communication (CSC), dans le cadre des préparatifs de la campagne électorale à venir, a entamé une tournée dans toutes les régions du Burkina Faso. En marge de ces tournées, il organise également une conférence publique en vue de communier avec les journalistes et les autorités. Régionales. Après Kaya, c’est la ville de Tenkodogo qui a accueilli Nathalie Somé et son équipe. C’était le mardi 31 mars 2015. Par Léopold KABORE Une équipe du Conseil supérieur de la communication (CSC), avec à sa tête, la présidente, Nathalie Somé, était à Tenkodogo, chef-lieu de la province du Boulgou, le mardi 31 mars 2015, dans le cadre de ses tournées qu’elle a initiées depuis le 23 mars dernier. Selon la présidente, l’objectif de ses tournées est de faire l’état des lieux des médias privés existants pour voir comment ils pourront participer efficacement à la couverture médiatique des élections. Après la ville de Kaya, c’était donc au tour de Tenkodogo de recevoir l’équipe du CSC. À chaque étape, le CSC organise également une conférence publique en vue de communier avec les hommes de médias, les autorités régionales et les acteurs de la société civile, dans le but de mieux faire connaître l’institution et ses missions, et aussi de dire à chaque acteur le rôle qu’il doit jouer pour qu’il y ait la paix. L’absence du gouverneur de la région, c’est le secrétaire général qui a salué la présence de Nathalie Somé et sa suite dans la région. Il a, au nom du premier responsable, salué l’organisation de la conférence publique qui participe, de son point de vue, au dialogue social voulu par les plus hautes autorités. Une vue de quelques journalistes pendant la conférence publique à Tenkodogo. La présidente du CSC, Nathalie Somé, a invité les journalistes à être plus professionnels dans le cadre du traitement de l’information. Le présidium de la cérémonie d’ouverture avec le conférencier Louis Modeste Ouédraogo (extrême droite). Pour la présidente du CSC, la conférence publique que son institution organise ne doit pas être perçue comme de trop et elle s’explique : « L’importance d’organiser des conférences dans les régions est due au fait que, pour nous, il n’y a jamais de trop car les médias sont des instruments de développement et, à ce titre, ils doivent participer à la cohésion sociale. Ces... » Les conférences ne sont pas organisées pour interpeller uniquement les journalistes, mais c’est à tous les utilisateurs des médias. Lorsque vous écoutez aujourd’hui les émissions interactives, vous constaterez que le ton monte. Selon le CSC, il existe actuellement au bas mot 150 radios qui émettent sur l’ensemble du territoire, 28 télévisions qui sont fonctionnelles, 77 titres de journaux et 16 médias en ligne officiellement déclarés. « Il s’agissait pour nous de voir les capacités opérationnelles de ces médias de pouvoir nous accompagner efficacement pour la couverture médiatique de la campagne. Par capacité opérationnelle, nous devons entendre que ce n’est pas parce qu’une radio émet dans une localité qu’elle est forcément habilitée à couvrir la campagne. La capacité s’apprécie en termes de qualité des équipements, du débit, le nombre de langues utilisées et la qualité des ressources humaines aussi », a expliqué Nathalie Somé. Selon elle, son équipe va parcourir toutes les 45 provinces. Pour le Conférencier du jour, Louis Modeste Ouédraogo, enseignant à l’UFR/SJP et directeur général des affaires juridiques au CSC, les médias jouent un rôle important qui peut parfois être positif ou négatif. Pour lui, la liberté de presse et d’expression a des limites légales. La loi sur la liberté de la presse définit les limites dans le traitement de l’information. Lorsqu’une information est une injure, une diffamation ou peut porter atteinte à l’ordre public, il est du devoir du régulateur qu’est le CSC d’interpeller ou sanctionner. « Cette conférence vise à appeler les médias et les journalistes à plus de vigilance dans le traitement de l’information. L’information a une valeur cardinale dans le développement du Burkina Faso et les médias peuvent constituer les canaux pour cette information. Le journaliste, dans le cadre du traitement de l’information, doit être prudent afin de participer pleinement à la construction et non constituer un canal de division », a-t-il conseillé. Pour lui, il n’y a pas un comportement. type à recommander aux journalistes car ayant aussi une responsabilité sociale. « En tout temps, le journaliste doit savoir qu’il a des devoirs et des responsabilités. De la même manière qu’il a le droit d’exercer sa profession à travers la liberté de presse et d’expression, il doit savoir qu’il existe des limites légales qui sont prévues par le régulateur et auxquelles il ne doit jamais déroger », a-t-il prévenu. Page 8 L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Politique MOUVEMENTS DE PROTESTATION TOUS AZIMUTS Yacouba Isaac Zida appelle au calme Mes chers compatriotes TWEET La transition politique que vous avez mise en place, après l’insurrection populaire, s’est donnée pour mission de conduire le pays vers de nouvelles institutions démocratiques et crédibles, dans la paix et la concorde nationale. Pour ce faire, elle n’a ménagé aucun effort pour respecter les libertés, les droits de l’homme, se fiant ainsi au civisme de tous. Dans ce contexte, nous notons avec satisfaction qu’après des décennies. D’autocensure, les langues se sont déliées, les yeux se sont ouverts sur les abus et les dérives d’un système de gouvernance, qui s’est enraciné dans notre pays et dont nous n’avons pas encore fini de solder les comptes. En effet, les turpitudes du régime précédent n’ont pas seulement conduit à l’insurrection héroïque de notre peuple et causé des martyrs pour lesquels une journée d’hommage est prévue. Elles ont aussi laissé notre pays exsangue, non seulement du point de vue social et économique mais aussi du point de vue des valeurs citoyennes. Mais alors que la Transition s’efforce d’assainir ce passif qui lui a été imposé, d’autres travaillent à annihiler ces efforts. Mes chers compatriotes, la tournure prise par les événements ces derniers temps, à travers des mouvements de grèves désordonnés, des revendications intempestives, qui n’ont de corporatiste que de nom, des occupations des lieux de travail, des entraves à la liberté de circuler, indique clairement que l’on veut empêcher le gouvernement de. travailler et, à terme, les élections de se dérouler. Certes, dans une société démocratique, les revendications sont légitimes. Mais elles doivent s’exprimer dans le respect de la loi, afin de ne pas nuire à la liberté des autres. Confondre le droit de grève avec un droit à l’anarchie, le droit de critiquer avec un droit d’injurier ou de diffamer, c’est se méprendre sur le sens profond de la liberté. Pendant que le Gouvernement de Transition s’emploie à rassurer et convaincre les investisseurs de rester ou de venir s’installer dans notre pays, pour le bénéfice de notre jeunesse en quête d’emplois, certains de nos concitoyens ont entrepris de saper ces efforts en installant un climat d’anarchie, comme pour défier ouvertement l’autorité de l’État. La dernière illustration de ces dérives inacceptables est sans conteste celle qui a conduit à la quasi-paralysie de l’activité de transport à l’intérieur et aux frontières de notre pays et de l’approvisionnement des centrales thermiques de la SONABEL, avec des dommages incalculables ; ou encore celle qui a conduit à des occupations illégales d’usines de brasserie, à la prise en otage d’un secteur stratégique de notre économie dans le but de satisfaire des revendications égoïstes, dont certaines sont manifestement surréalistes. Convaincu que le dialogue social est loin d’être l’arme des faibles, le Gouvernement s’est cependant investi à régler honorablement ces récents conflits, notamment en faisant venir Monsieur Pierre Castel, PDG du groupe Castel, avec qui un accord a été trouvé pour le dénouement de la crise à la BRAKINA. Mes chers compatriotes, le Gouvernement de Transition, fidèle à la Charte de Transition, continuera de cultiver et d’incarner les valeurs consacrées par ladite Charte, à savoir l’esprit de réconciliation, d’inclusion, de responsabilité, de tolérance et de dialogue, de discipline et de civisme, de solidarité, de fraternité, de consensus et de discernement. L’obligation de respecter ces valeurs n’incombe pas qu’au seul Gouvernement de la Transition mais également à tous les citoyens soucieux du devenir du Burkina Faso. Ne pas comprendre cela et faire passer les intérêts individuels et corporatistes avant le bien commun, c’est faire le jeu des revanchards qui n’ont pas encore digéré la perte du pouvoir et de ceux qui s’activent à dévoyer l’insurrection populaire. C’est pourquoi le Gouvernement appelle au discernement et à la vigilance de tous, afin de contrer ceux qui tentent de greffer à la légitime insurrection de notre Peuple, leurs agendas égoïstes, en instrumentalisant certaines revendications, et en poussant certains de nos compatriotes à la surenchère. En tout état de cause, c’est avec fermeté et responsabilité qu’il s’opposera désormais à toute tentative de déstabilisation d’où qu’elle vienne. À tous les travailleurs du secteur privé comme du secteur public embarqués dans de telles aventures, nous lançons un appel patriotique au ressaisissement, à ne pas se laisser abuser par des individus qui les abandonneront dans leur misère s’ils. Venaient à perdre leur emploi. Aux organisations de la société civile et aux partis politiques, principaux signataires de la Charte de Transition, aux acteurs politiques appelés à prendre le relais du Gouvernement de Transition, nous lançons également un appel à s’investir dans l’éducation citoyenne. Refuser de s’impliquer ici et maintenant aux côtés du Gouvernement de Transition dans le travail d’information, d’éducation et de sensibilisation de leurs militants et sympathisants sur le sens de la transition actuelle, sur ce qu’elle peut offrir et sur ce qu’elle ne peut pas offrir dans le délai imparti par la Charte de Transition, c’est paver la route vers un Burkina post-transition ingouvernable. Quoi qu’il advienne, le Gouvernement de la Transition poursuivra sa mission essentielle qui est l’organisation des prochaines élections, avec pour principale boussole la Constitution et la Charte de la Transition, ainsi que les droits et devoirs qu’elles nous imposent à tous. Que Dieu bénisse le Burkina Faso. Je vous remercie. L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Page 9 Échange du mois « LA LIBERTÉ SELON LE CORAN ET LA SUNNA » « En Islam, contrairement aux autres, on a une liberté encadrée » Le site Bissmillahi-BF.org a organisé une grande conférence publique le dimanche 8 mars à la Mosquée de Moussa Roger à Karpala. C’est le Dr. Ahmad Abdous Salam Sawadogo qui était chargé de décortiquer le sujet dans son domaine. Ce savant, connu pour son franc-parler, avait la responsabilité de se pencher sur le thème « La liberté selon le Coran et la Sunna ». Le Docteur Sawadogo, dans son introduction, loua l’éternité d’Allah, ses faveurs à notre profit et implora son pardon pour le prophète (psi). « De nos jours, beaucoup de musulmans sont victimes de ce slogan de liberté », fit remarquer le prédicateur. Dans son exposé, il aborda essentiellement deux points : Existe-t-il une liberté ? Quelle est la liberté selon le Coran et la Sunna ? Bien entendu, après avoir tenté de donner un contenu au mot « liberté ». Selon le Conférencier, ce mot dans le Coran, dans la Sunna et dans la culture arabo-musulmane est peu utilisé. Dans les dictionnaires arabes, dans la Sunna et le Coran, il y a le mot « Hurr », qui signifie être libre, contrairement à la servitude et à l’esclavage. La liberté proprement dite n’a vu le jour que tardivement. D’une manière ou d’une autre, le mot liberté est presque absent dans les textes arabes. Il est venu en force récemment parce que le vent de la liberté a soufflé sur l’Occident et s’est transposé chez les Arabes. Mais cette entrée tardive a une explication. Les Arabes étaient libres et jouissaient d’une liberté dans leurs actions. Au même moment, les Occidentaux vivaient sous l’autorité oppressive de l’Église, chose qui légitimait l’aspiration de liberté en Occident. Par contre, il a plusieurs significations dans le vocabulaire occidental. Selon le Larousse, « La liberté c'est l'état d'une personne qui n'est pas soumise à la servitude ». Et on a plusieurs types de liberté : la liberté de penser, la liberté d’expression, la liberté de culte, la liberté d’opinion, la liberté politique, le libre-échange et la liberté des personnes. Après ces précisions, le conférencier fait remarquer que la liberté est dénaturée de sa conception pour servir le mal. Au départ, les Occidentaux, asservis par l’Église, se sont battus pour être libres. Cette liberté acquise, aujourd’hui, la lutte a changé de forme. Pire, Satan a enjolivé les mauvaises actions en bonnes, sous la bannière de la liberté à laquelle les hommes aspirent. La liberté a été introduite dans les pays arabes depuis longtemps par les Occidentaux. Napoléon Bonaparte, arrivé en Égypte, s’est fait musulman et écrivait ses lettres en arabe. Il a dit aux Arabes qu’il est venu les libérer. Le nouveau conquérant, au nom de la liberté, fit comprendre que les Turcs ne pouvaient pas venir en Égypte les commander, eux et le reste du Moyen-Orient. Ce qui convainquit les Égyptiens qui n’hésitèrent pas à aider Napoléon à combattre les frères turcs. Ce n’est qu’après la défaite des Turcs que les Égyptiens comprirent qu’ils avaient soutenu un nouveau conquérant. Les Britanniques aussi procédèrent de la même manière avec le Chérif Hussein de Hijaz en prétextant libérer le pays des mains des Turcs. Il en est de même chez nous au Burkina, quand le représentant de la France est venu chez le Mogho Naaba arguant qu’il apportait la civilisation. En tout cas pour le Dr, la liberté a été un prétexte brandi par les Occidentaux pour dompter l’Afrique. Il se pose la question de savoir si, après tout ce qu’on a connu comme mouvements de libération et autres, l’Afrique est réellement libre ? Pour lui, la réponse est non, car nous, Africains, vivons une liberté sous caution. La monnaie, la politique et bien d'autres domaines sont liés par le contrôle occidental. Sous un aspect purement religieux, le Dr note que les Occidentaux se battent pour la liberté, mais il s’agit de cette liberté source de désordre sur la terre. C’est pourquoi la frontière entre liberté et libertinage est petite. En sus, le Dr note que la liberté absolue n’existe pas. Nul ne peut être aussi libre comme il l’entend. Un autre aspect, c’est que le concept de liberté est relatif. Il varie d’un pays à un autre. Il y a beaucoup de contradictions concernant le terme liberté. « Tout musulman doit être attentif sur la question parce qu’il n’y a pas une liberté absolue. On est toujours tenu par quelques impératifs », selon le Dr. Et selon l’Islam, la responsabilité de l’homme est engagée dans tous les domaines. C’est pourquoi l’Islam n’accepte guère la liberté telle que vue par l’Occident. Le Coran et la Sunna du prophète (psi) nous enseignent un certain nombre de normes pour nos sociétés et pour nous-mêmes afin que nous puissions vivre dignes et libres dans la foi. C’est une liberté encadrée par la volonté de Dieu. La religion n’accorde pas une liberté absolue qui permet à l’homme de s’affranchir. C’est dire que les musulmans sont libres, mais il s’agit d’une liberté encadrée par Dieu pour le bonheur même de l’homme. AROUNAN GUIGMA Par la grâce d’Allah, désormais, vous pouvez consulter votre mensuel d’information islamique "Le vrai visage de l'Islam" sur votre site favori www.bissmillahi-bf.org. Ensemble pour un Islam décomplexé au Burkina Faso. Page 10 L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 [Échange du mois] 5E CONFERENCE ISLAMIQUE DE TANGHIN La vie du prophète Mohammed enseignée aux fidèles Pour la cinquième fois consécutive, la Fédération des associations islamiques de Tanghin, que sont l’Association des jeunes musulmans de Tanghin (AJMT), l’Association des jeunes musulmans arabophones et francophones (AJEMAF) et le Cercle des jeunes pour la vulgarisation de l’Islam, ont tenu le pari de leur grande conférence islamique. Dans un contexte mondial où tous les projecteurs sont braqués sur l’Islam, ces associations ont trouvé opportun de revivifier l’essence de la religion musulmane à travers la vie de son prophète. « Le Prophète Mohammed, le meilleur des hommes », tel est le thème d’un grand panel animé par les grands savants. musulmans du moment. C’est une foule des grands jours qui a effectué le déplacement ce dimanche 15 mars pour assister à la Grande conférence islamique organisée par un regroupement d’associations de jeunes musulmans. Si le thème en lui-même suffisait à créer tant d’engouement, nul doute que la palette d’intervenants y était pour quelque chose. Le thème : « Le Prophète Mohammed, le meilleur des hommes » a été décortiqué par les grands savants musulmans de l’époque. Il s’agit du Dr Mohammed Kindo, du Dr Ahmad Sawadogo, de Cheikh Ismaël Derra, de Cheikh Assan Soré et de Cheikh Abdourahmane Guélbéogo. Quatre sous-thèmes ont été abordés : « Le Prophète Mohammed dans les autres religions », « Le comportement du Prophète Mohammed », « Le Prophète Mohammed et les non-musulmans », « Les obligations du musulman envers le Prophète Mohammed ». De ces sous-thèmes, les deux derniers ont le plus retenu l’attention des fidèles. Cet intérêt se justifie par le fait que des illuminés surgissent de partout dans le monde entier et prétendent agir au nom de l’Islam soit pour défendre le prophète soit pour défendre la religion par des actes attentatoires aux principes élémentaires de la religion musulmane. Il se justifie aussi par le tollé soulevé par les récentes caricatures du Prophète Mohammed avec son corollaire de manifestations et de haines des autres religions autres que l’Islam. Toutes ces problématiques ont été abordées par les panélistes. Pour ce qui est du comportement du prophète envers les non-musulmans, les prédicateurs ont invité les fidèles à se référer aux sources de l’Islam, que sont le Coran et surtout la tradition du Prophète qui regroupe l’ensemble de ses paroles, de ses actes et de son comportement. Ceci aura le mérite de leur permettre de se démarquer de toute idée tendant à semer la haine des non-musulmans dans la communauté musulmane. « Le Coran a dit clairement à la Sourate 2 au verset 256 qu’il n’y a pas de contrainte en Islam », a rappelé le Cheikh Ismaël Derra. Vouloir contraindre des individus par la force par l’usage de moyens coercitifs est contraire à l’esprit et à la lettre de la religion musulmane. Mieux, a-t-il dit, le Coran stipule de discuter de la bonne manière et dans le respect mutuel avec les gens des autres religions. Dans son exposé, il est revenu sur la terminologie de Djihad, traduit à tort par guerre sainte par certains qui ont tout faux de vouloir assimiler l’Islam à la violence. Il a cité des exemples de collaboration qui ont existé à l’époque du Prophète entre lui et les non-musulmans. Se prononçant sur les caricatures du Prophète, l’homme a tout naturellement regretté cette attitude de ce journal « qui sème la propagande de la haine entre les religions », mais non sans déplorer la réaction des tueurs de Charlie Hebdo et de tous les auteurs des manifestations et des destructions d’édifices religieux qui s’en sont suivies. Le Cheikh n’a pas manqué de condamner et d’appeler les musulmans à se démarquer également des agissements de Boko Haram et de Daesh, ces groupes dits islamistes. Célèbres dans les tueries et les assassinats les plus odieux. Pour lui, tout musulman qui s’identifie au Prophète Mohammed devra se défaire de tout acte de violence et devra s’obstiner à prendre pour modèle ce dernier qui a incarné toutes les bonnes valeurs morales. C’est le Dr Mohammed Kindo qui a planché sur le thème relatif aux obligations du musulman envers le Prophète Mohammed. Nous vous proposons en encadré ci-dessous les points essentiels de son exposé. Pour le président du Comité d’organisation, Soumaïla Badini, cette conférence se justifie pleinement pour lever les équivoques sur tout ce qui se passe actuellement dans le monde et qu’on attribue à l’Islam. Notons que cette conférence a noté la participation des non-musulmans, toute chose qui participe, selon les organisateurs du dialogue interreligieux et de la promotion du vivre ensemble, malgré nos divergences. Les dix obligations du musulman envers le Prophète Mohammed : - La croyance au Prophète Mohammed - L’amour du Prophète Mohammed - La vénération du Prophète dans les limites du permis - Le suivisme au Prophète - La perpétuation du comportement du Prophète - La considération de sa parole sur toute autre, concernant les affaires religieuses - Prendre la défense de ce dernier dans les limites du permis - Reconnaître le mérite de la famille de ce dernier - Reconnaître le mérite des compagnons du Prophète - Défendre la religion dans les limites du permis. L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Page 11 Sermon du mois LA TRICHERIE EN ISLAM Un acte abominable Toutes nos louanges sont à Allah, le Seigneur des mondes. Nous le louons, nous implorons son secours, nous cherchons refuge auprès de Lui contre le mal de nos âmes et les conséquences de nos mauvaises actions. Celui qu’Allah guide, nul ne peut l’égarer. Quant à celui qu’il laisse dans l’égarement, nul ne peut le guider. J’atteste qu’il n’y a de divinité digne d’être adorée, si ce n’est Allah, l’Unique, sans associé. Et j’atteste que Mohammad (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) est son messager. lui) est son envoyé et son messager. Qu’Allah déverse sa paix sur lui, sa sainte famille, ses fidèles compagnons et sur tous ceux qui emboîteront leurs pas jusqu’au jour du jugement dernier. Chers frères et sœurs dans la foi, par la Grâce et la permission d’Allah (soubhâna wa ta ’ala), nous allons évoquer aujourd’hui les formes de tricherie répandues dans les transactions et leurs conséquences pour le musulman. À cela nous ajouterons la position de l’islam sur les serments faits par le vendeur pour convaincre le client. Avant de rentrer dans le vif du sujet, rappelons quelques principes essentiels qui encadrent la vie de tout musulman. Allah dit dans le Coran : « Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour qu’ils m’adorent ». Ce verset est assez interpellateur sur la responsabilité du musulman dans tout ce qu’il pose comme acte sur cette terre. Il constitue une preuve suffisante pour amener le musulman à savoir que dans tout ce qu’il dit, dans tout ce qu’il fait, Allah le guette et il devra en rendre compte. Ce serait une erreur grave pour le fidèle de ne pas intégrer cette réalité dans son vécu quotidien. L’adoration dans le sens islamique du terme n’est pas exclusive aux pratiques purement cultuelles, telles que la prière, le jeûne... Le musulman, où qu’il soit, doit avoir en esprit qu’il est en adoration permanente. Il doit s’atteler à être en parfaite harmonie avec les principes de la religion dans ce qu’il est, dans tout ce qu’il fait. Après cette parenthèse, revenons à notre sujet. D’entrée de jeu, sachons qu’en islam, la tricherie est un délit grave, une injustice condamnée par Allah et son Prophète. Le prophète Mohammed (sallaAllahu ‘alayhi wasallam), dans un hadith authentique rapporté par Jâbir, a dit : « Éloignez-vous de l'injustice, car l'injustice est un ensemble de ténèbres le jour dernier ». Ensuite, dans les transactions, cette règle doit être le crédo de chacun de nous : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'on te fasse ». Troisièmement, Allah enlève sa baraka dans tout ce que le tricheur... engrange comme gain. Le prophète Mohammed (sallaAllahu ‘alayhi wasallam), dans un hadith unanimement reconnu authentique, a dit : « Si le vendeur et l'acheteur se disent mutuellement la vérité et dévoilent les défauts de leur objet de transaction, Allah mettra sa bénédiction dans leur transaction. Par contre, s'ils tiennent des propos mensongers et cachent les défauts de l’objet de leur transaction, Allah privera cette transaction de sa bénédiction ». Ça ne sert à rien de vouloir jouer les intelligents et de vouloir contourner la législation en utilisant les fruits de la tricherie pour poser des actes louables comme construire des mosquées ou amener des gens à la Mecque... Que celui qui voit les choses de cette manière sache qu’Allah est pur, qu’il n’accepte de ses serviteurs que ce qui est pur et dénué de tout soupçon de tricherie. À présent, nous allons évoquer quelques formes les plus répandues de tricherie : En premier lieu, il y a la publicité mensongère comme le fait de vanter les qualités d’une... marchandise alors qu’en réalité, elle ne possède pas ses attributs. Ensuite, il y a le fait de dissimuler les défauts d’une marchandise à l’acheteur. Troisièmement, il y a le fait de diminuer la quantité, ou la longueur des produits en jouant sur les instruments de mesure. Allah (soubhâna wa ta’ala) a dit à cet effet : « Malheur aux fraudeurs. Qui quand ils mesurent pour eux-mêmes exigent la pleine mesure, mais qui lorsqu'ils mesurent ou pèsent pour les autres, leur causent des pertes. Ceux-là ne pensent-ils pas qu'ils seront ressuscités, en un jour terrible ? Le jour où les gens se tiendront debout devant le Seigneur de l’Univers ». Sourate 36, verset 1 à 6. À l’attention du tricheur, nous tenons à dire ceci : D’abord, qu’il sache que la tricherie n’augmente en rien sa richesse ; au contraire, elle la réduit en miettes. Ensuite, sachons qu’il n’y a pas de perte pour celui qui respecte les principes d’Allah dans ce qu’il fait. Tout comme il n’y a pas de gain pour celui qui triche avec les principes établis. par Allah. Celui qui respecte Allah dans ce qu’il fait, aura non seulement les bénédictions d’Allah ici-bas mais son agrément le jour dernier. Troisièmement, qu’il sache que le plus grand bénéfice est l’obtention du salut le jour dernier. Et que quel que soit ce qu’il engrangera par la voie de la fraude, cela reste éphémère, sans oublier le fait qu’il encourt le courroux d’Allah le jour dernier. Pour ce qui est du serment mensonger, le Prophète (sallaAllahu ‘alayhi wasallam) a dit dans un hadith de Muslim : « Il y a trois catégories de personnes le jour dernier, à qui Allah n'adressera pas la parole ; il ne leur prêtera pas attention ; il ne les purifiera pas et un grand châtiment leur sera réservé : Le premier concerne l'homme dont le pantalon dépasse la cheville ; le second, c'est celui qui fait un don à quelqu’un et passe son temps à le raconter à autrui. Le troisième, c'est celui qui vend ses marchandises en usant de serments mensongers ». Qu’Allah nous éloigne de la tricherie, qu’il nous guide sur. le droit chemin. Message de bissmillahi-bf.org La tricherie et la tromperie sont des traits méprisables chez une personne. Plusieurs passages du Coran et un certain nombre de hadiths laissent entendre clairement que tricher et mentir, que ce soit à l’encontre de musulmans ou de non-musulmans, est strictement interdit. Du moment où une personne choisit l’islam comme religion, elle doit se montrer honnête et véridique en tout temps et éviter à tout prix la tricherie et l’hypocrisie. Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Quiconque prend les armes contre nous n’est pas des nôtres ; et quiconque nous trompe n’est pas des nôtres. » (Sahih Mouslim) Selon une autre narration, le Prophète (sallaAllahu ‘alayhi wasallam) passa un jour près d’une pile de sacs de grains, au marché. Il mit la main à l’intérieur de l’un d’eux et sentit de l’humidité, bien que la surface du sac fût sèche. Il dit à celui qui les vendait : « Qu’est-ce que c’est que cela ? » L’homme répondit : « Il a été endommagé par la pluie, ô Messager de Dieu. » Le Prophète dit : « Pourquoi n’as-tu pas mis la nourriture endommagée par la pluie sur le dessus de la pile de sorte que les gens puissent se rendre compte ? Quiconque trompe les autres n’est pas des nôtres. » (Sahih Mouslim) L’islam voit la tricherie et la tromperie comme des péchés abominables, une source de honte pour ceux qui s’en rendent coupables, autant en ce monde que dans l’au-delà. Le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) n’a pas seulement dénoncé ces gens en les excluant de la communauté musulmane en ce monde ; il a aussi laissé entendre qu’au Jour du Jugement, chaque traître sera ressuscité en tenant un drapeau identifiant sa trahison. Un crieur élèvera la voix dans la vaste arène du jugement et le pointera du doigt afin d’attirer sur lui l’attention des autres : « Au Jour de la Résurrection, chaque traître portera une bannière sur laquelle sera inscrit : « Je suis le traître de untel ou unetelle. » (Sahih al-Boukhari) Un bon Un musulman devrait avoir de lui-même une estime trop haute pour se retrouver parmi ceux qui trompent, car il ne veut certes pas tomber dans la catégorie des hypocrites, desquels le Prophète (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) a dit : « Quiconque possède les quatre caractéristiques suivantes est un pur hypocrite, et quiconque en possède au moins une, possède une caractéristique de l’hypocrite jusqu’à ce qu’il s’en défasse : lorsqu’on lui fait confiance, il trahit cette confiance ; lorsqu’il parle, il ment ; lorsqu’il fait une promesse, il ne la tient pas ; et lorsqu’il se dispute avec quelqu’un, il devient injurieux. » (Sahih al-Boukhari, Sahih Mouslim) Le véritable musulman, donc, évite la tricherie, la tromperie, la trahison et le mensonge, peu importe les avantages qu’il pourrait en tirer, car il sait que l’islam considère ceux qui s’en rendent coupables comme de purs hypocrites. Imam Mahmoud Ouédraogo Page 12 L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Enjeu 01 BP 4208 Ouagadougou 01 BURKINA FASO Tel.: (226) 50 30 24 85 Fax: (226) 50 30 24 86 GSM: (226) 70 25 20 88 Secteur 2 rue 2.17 porte 23 E-mail: art_tech19said2001@yahoo.fr / artdeme@yahoo.fr R.C N°BF Oua 2003A 1861 IFU N°00003889 H DME-C Agrément N°171/2004 L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Page 13 Nos pieux prédécesseurs IMAM MALIK Sa vie, son œuvre, son ascétisme Il est surnommé Abou ‘Abdi l-Lah, le père de ‘Abdou l-Lah. Il s’appelle Malik, fils de Anas, fils de Abou ‘Amir Anas, fils de Al-Harith, fils de Ghayman Al-Asbahi Al-Madani. Son ascendance remonte jusqu’à Ya’rab, fils de Yachjab, fils de Qah-tan. Son ancêtre s’appelle Malik, fils de Anas. Il fait partie des grands successeurs des compagnons et est l’un de ceux qui ont porté le corps de ‘Outhman Ibnou ‘Affan, que Allah l’agrée, de nuit jusqu’à sa tombe, tout comme cela a été mentionné par Al-Qouchayri. Le père de son grand-père est le compagnon ‘Abou Malik, qui a été au côté du Prophète (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) dans les différentes batailles, mis à part celle de Badr. Quant à la mère de l’Imam Malik, elle s’appelle Al-‘Aliyah, fille de Charik, fils de ‘Abdou r-Rahman Al-Asdiyah. Les fils de l’Imam Malik sont Yahya, Mouhammad et Hammad. L’Imam Malik est le fondateur de l’une des quatre écoles de jurisprudence qui a été conservée, réputée et diffusée dans les pays des musulmans. L’Imam Malik est né à Médine l’Illuminée en l’an 95 de l’hégire. Il a grandi avec beaucoup d’application pour l’apprentissage de la science et le fait de rapporter le hadith. Il a pris la science et il l’a rapportée d’un grand nombre de successeurs des compagnons et des successeurs des successeurs des compagnons qui sont comptés par centaines, parmi lesquels on mentionne Nafi’, l’esclave affranchi du fils de ‘Oumar. Il y a aussi Ibnou Chihab Az-Zouhri, Aba z-Zinad et ‘A-ichah, la fille de Sa’d Ibnou Abi Waqas, ou encore Yahya Ibnou Sa’id Al-Ansari. Il était, qu’Allah lui fasse miséricorde, l’Imam de Médine. Sa science s’est propagée dans les différentes contrées. Il était réputé dans Plusieurs pays et on effectuait des voyages pour venir à lui des différentes régions. Il enseignait alors qu’il avait dix-sept ans. Il était resté à donner des avis de jurisprudence, à enseigner aux gens, tant que plusieurs de ses Chaykh ont rapporté de lui – c’est-à-dire qu’ils lui ont donné la science et il avait appris de chez d’autres et il leur avait transmis à leur tour. Parmi ce qui est rapporté de lui, il y a beaucoup de savants, successeurs des compagnons, qui ont dit que l’Imam Malik, qu’Allah l’agrée, est celui au sujet duquel le Prophète (salla l-lahou ‘alayhi wa sal-lam) a dit son hadith dans lequel il avait annoncé la bonne nouvelle : « Bientôt il arrivera un temps où les gens vont effectuer des voyages et ils ne trouveront pas qui a plus de science que le savant de Médine ». Ainsi, plusieurs savants ont dit que le savant de Médine cité dans ce hadith, c’est l’Imam Malik. L’Imam Malik Ibnou Anas était de ceux qui honoraient la science tant que lorsqu’il voulait transmettre le hadith du Prophète, il... faisait auparavant le woudou. Il accomplissait ensuite deux rak’ah surérogatoires et il s’asseyait bien en place sur l’endroit où il se tenait. Il coiffait sa barbe, il se parfumait et il prenait une position assise droite qui inspire le respect puis il se mettait à rapporter le hadith du Prophète. On lui a posé la question pourquoi faisait-il cela. Il avait répondu : « J’aime à glorifier le hadith du Messager d'Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) et le rapporter qu’en étant bien assis et qu’en ayant le woudou ». Le livre Al-Mouwatta est le premier livre qui a été composé pour rassembler des hadiths classés par chapitres. La signification de Al-Mouwatta est « ce qui est rendu facile ». Ce livre de l’Imam Malik nommé Al-Mouwatta était aussi le premier livre composé dans le hadith et la jurisprudence en même temps. C’est-à-dire qu’il y avait dans le même livre les hadiths du Prophète (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) et la jurisprudence. Il est resté à le composer pendant quarante années. Il comporte Beaucoup de chaînes de transmission que les spécialistes de hadith, les mouhaddith, ont jugées comme étant les plus authentiques des hadith. Ach-Chafi’i a dit au sujet du livre Al-Mouatta : « Il n’est pas paru sur terre un livre après le livre d’Allah – le Qur’an – qui soit plus authentique que le livre de Malik ». Dans son époque, il a été dit : « Est-ce que les gens émettent des avis de jurisprudence alors qu’il y a Malik à Médine ! » Sa science. L’Imam Malik, que Allah lui fasse miséricorde, a été interrogé une fois au sujet de l’apprentissage de la science de la religion. Il a dit : « C’est quelque chose de très bien, mais considère d’abord ce dont tu as besoin depuis que tu te lèves jusqu’à ce que tu arrives au soir et c’est à cela que tu as à t’attacher ». C’est-à-dire cherche au début les sujets de base, les sujets de la science de la religion qui te servent dans ta vie de tous les jours. Que Allah lui fasse miséricorde, il était de ceux qui glorifiaient la science de la religion beaucoup, tant que. lorsqu’il voulait transmettre le hadith, il faisait le woudou, il s’asseyait et il coiffait sa barbe, il utilisait le parfum, il prenait une position droite qui inspirait le respect et il donnait le hadith. Lorsqu’il avait été interrogé à ce sujet, il a dit : « J’aime à glorifier et à honorer le hadith du Messager de Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) », et ce qu’il recherchait par la science, c’était l’agrément de Allah ta’ala. Il a été rapporté que l’Imam Malik, que Allah l’agrée, a été interrogé une fois sur quarante-huit questions. Il a répondu à six et il a dit pour le reste : « je ne sais pas ». Ceci pour enseigner aux gens de rechercher l’agrément de Allah dans la science parce que s’il avait réfléchi sur ces questions, il aurait trouvé les réponses. Mais c’était pour enseigner aux gens la modestie et la recherche de l’agrément de Allah. Son ascèse Pour ce qui est de son ascèse du bas monde, elle est grande. Il a été rapporté que Ar-Rachid l’avait interrogé un jour : « Est-ce que tu as une maison ? » Alors Malik lui a répondu : « Non je n’en ai pas ». Il lui a alors donné trois mille dinars et lui a dit : « Achète une maison avec cela ». Malik a dit à Ar-Rachid : « Et voici tes dinars tout comme ils sont. Si tu veux, tu les gardes et si tu veux, tu les laisses ». C’est-à-dire que si tu m’as donné cet argent pour m’amener à quitter Médine en raison de ce que tu m’as fait, je ne prendrais pas le bas monde en contrepartie de la ville du Messager d'Allah (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam). L’Imam Malik était ascète, c’est-à-dire qu’il n’avait pas le cœur attaché au bas monde et ceux qui sont ascètes ont réussi. Lorsque l’argent et les biens lui ont été amenés des différentes contrées puisque sa science et ses élèves s’étaient propagés, les biens qu’il recevait, il les distribuait dans sa communauté. SURFACE LES POINTS DE VENTE / SONACOF VILLES NAWFAL ORODARA : ZEBA SOULEY - NATIFA MARKET / ZOGONA MANE 78573157 KIOSQUE FACE AMBASSADE DU OUAHIGOUYA : SAWADOGO GHANA SAYOUBA 76 25 99 14 KIOSQUE CHEZ ALOIS FACE BOBO DIOULASSO : EL HADJ ZACA MONE OUMAROU 78 13 39 65 KIOSQUE SITARAIL KOUDOUGOU : DABONE LIBRAIRIE MUJA SADA 70 15 58 47 KIOSQUE / FACE CITE AN III HOUNDE : ZOUNDY SEYDOU : 74 77 97 13 les voies de bienfaisance. Ce qui indique le fait qu’il était ascète et qu’il n’avait pas son cœur attaché au bas monde, c’était sa grande générosité et son peu d’amour pour le bas monde. En effet, le fait d’être ascète ne veut pas dire ne pas avoir d’argent. Mais le fait d’être ascète signifie que le cœur n’est pas attaché à l’argent. Ce qui indique aussi qu’il ne courrait pas derrière le bas monde, c’est ce qui a été rapporté de lui qu’il a dit : J’étais parti voir Haroun Ar-Rachid et il m’a dit : « Ô Abou ‘Abdi l-Lah, il convient que tu viennes plus souvent chez moi pour que les enfants entendent le Mouwatta ». C’est Alors que Malik lui a dit : « Que Allah honore l’Emir des croyants, mais la science, on vient à elle, elle ne vient pas chez vous ». C’est alors que Haroun a dit : « Tu as dit vrai, allez à la mosquée pour entendre avec les gens ». Son décès était à Médine l’Illuminée, après dix nuits passées de rabi’ou l-awwal de l’an 179 de l’Hégire. Il a été enterré à Al-Baqi’ auprès de Ibrahim, le fils du Prophète (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam). Beaucoup de poètes ont dit de la poésie pour le pleurer, parmi lesquels il y avait Ja’far Ibnou Ahmad As-Saraj, qui avait dit que Malik avait conservé la Loi du Prophète Mouhammad (salla l-Lahou ‘alayhi wa sallam) par amour et par crainte pour la Loi, et qu’il avait des chaînes de transmission fortes et qu’il inspirait le respect. Il a des élèves qui sont tous des élèves véridiques, qui ont beaucoup de science, et n’importe lequel d’entre eux à qui tu poses la question est honnête. S’il n’y avait parmi ses élèves que le fils d’Idris – l’Imam Ach-Chafi’i – à lui tout seul. Cela aurait suffi pour l’honneur de l’Imam Malik. Que Allah fasse miséricorde à l’Imam Malik Ibnou Anas. Page 14 L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Interview CHEIKH SOULEYMANE KONFE, FONDATEUR D’INSTITUT ISLAMIQUE « Qui a dit qu’il n’y a pas d’avenir dans les médersas ? » C’est un monsieur qu’on ne présente plus. Il est un pionnier dans le monde de l’enseignement islamique. Fondateur de l’Institut El Nour, le Cheikh Souleymane Adam Konfé, Imam et prédicateur de la ligue Islamique basée à la Mecque, nous parle ici des péripéties que rencontrent les promoteurs de l’enseignement de la religion. AR : Quel est votre parcours dans la recherche du savoir musulman ? CSAK : Mon père fut un grand Cheikh et un grand enseignant et j’ai commencé avec lui avant d’aller terminer le Coran à Bobo avec l’Imam Bamoin. J’ai été à Abidjan chez le Cheikh Issa Sarba. J’ai enseigné des élèves là-bas pendant 7 ans. C’est dans les années 1966 que j’ai obtenu une bourse pour poursuivre mes études en Arabie Saoudite. précisément à Médine. Vous êtes l’une des premières personnes à réaliser un institut ? L’idée de créer cet institut m’est venue quand j’étais en terminale. C’est en 1973 que je l’ai lancé à Djibo et la représentation à Ouagadougou vit le jour en 2000. Nous avons fait un constat selon lequel un enseignement sans une éducation islamique est incomplet. Les enfants doivent comprendre la vie, Dieu et surtout savoir le craindre. C’est pour cette raison que l’institut porte le nom « Institut el Nour de l’enseignement et de l’éducation islamique ». El Nour fait allusion à la lumière parce que le savoir, c’est le discernement, et qui parle de discernement fait cas de la lumière. De 1973 à nos jours, quel bilan tirez-vous ? L’institut a été le point de départ de grandes personnalités pour la vie de l’Islam aujourd’hui. En l’occurrence, on peut citer le Dr. Oumar Ganamé, Cheickh Ahmad Bélèm, Ahmad Ouédraogo, Khalid, ils sont nombreux les anciens élèves de l’institut qui font la pluie et le beau temps aujourd’hui. À travers tout le pays, le constat est appréciable tout comme en Côte d’Ivoire, au Mali. Nos anciens élèves dispensent leur savoir partout, même chez les Arabes ; ils sont imams et professeurs en langue arabe. Il y a des journalistes et autres entrepreneurs qui sont passés par l’institut El Nour, et je vous confesse que le grand imam de la mosquée d’Australie est un ancien de notre école, en la personne d’Adam Sawadogo. On ne peut pas compter les bienfaits que l’institut a produits à l’endroit des populations. Pourquoi avez-vous choisi d’inclure un programme français avec l’arabe dans votre institut ? C’est une question pertinente. Ce programme franco-arabe vient d’un constat regrettable, puisque nous n’avons pas été formés en langue française et encore moins dans une autre langue importante en dehors de l’arabe. Quand je lançais l’institut, j’ai décidé que l’on enseigne aux élèves le français pour qu’ils puissent mieux faire face aux exigences de ce monde capitaliste. On enseignait même l’anglais. Ce sont les moyens qui nous ont fait défaut et cette matière est momentanément arrêtée. On va reprendre par la grâce d’Allah. Si on arrive à s’entendre avec les parents d’élèves. Vous savez quand l’on quitte Ouagadougou, le français et l’arabe cèdent la place à l’anglais. On peut être bardé de connaissances islamiques, mais on est bloqué dans les endroits où la priorité est donnée à l’anglais ou au français. C’est un constat vraiment gênant. Ce n’est pas fini, j’ai encore vu des gens tourner en rond dans les aéroports à Paris pendant des jours parce qu’ils ne comprennent rien. Quand ils demandent de l’assistance, on les réfère aux tableaux d’affichage. « Voir au tableau », disent les uns et les autres. Cela montre qu’il faut équilibrer les connaissances en matière de langues étrangères importantes, y compris l’enseignement islamique, mais si on se cantonne uniquement à l’arabe, ce sera un regret. Soyons des musulmans qui se projettent dans le futur, il y va de la réussite de la foi. Pour faire une opération bancaire par Exemple, il faut une connaissance appropriée parce que les gens commencent à perdre la patience, qui va se mettre à traduire ou à écrire pour nous. Une autre remarque que nous avons pu faire, c’est le civisme que vous enseignez et la montée du drapeau burkinabé le matin. C’est extraordinaire pour un institut islamique ! Depuis Djibo, jusque dans les différentes représentations de notre institut, dans la cour de l’école, un élève ne parle pas en langue locale, c’est soit le français ou l’arabe en fonction de la matière. C’est pour cette raison que chaque matin, après la montée du drapeau national, les élèves s’alignent pendant 30 minutes où ils révisent un certain nombre de matières. Les élèves font des prises de parole en public devant les enseignants et leurs camarades, une manière pour nous de leur enseigner l’art de parler. Vous voyez que nous avons une mosquée de vendredi, des élèves font des sermons devant les... fidèles pour se former à devenir Imam. Beaucoup de choses se passent en matière de formation et d’éducation. Pour la question du drapeau, vous savez que le civisme est très important pour le musulman. Y a-t-il des enfants d’autres confessions dans votre institut ? Notre institut est ouvert à tout le monde, seulement que nous avons nos principes ; vous avez vu que chaque matin les enfants vont réciter le Coran, les hadiths et autres avant d’accéder dans les classes, cela est valable pour tous les enfants sans distinction aucune. Des parents d’autres confessions ont reconnu la valeur de l’éducation que nous donnons aux enfants, chose qui les a motivés à nous confier leurs enfants. Nous ne faisons pas la cour à des enfants non musulmans. Notre but est clair ; c’est de former des musulmans de demain capables de rehausser l’image de la nation et de l’Islam. Pouvons-nous avoir un aperçu sur le taux de succès en fin d’année ? Nous rendons grâce à Dieu, dans les classes ordinaires les résultats sont prometteurs. Ceux Qui sont en classe d’examen font souvent du 100 % et du 80 %. Entre-temps, vous avez fait comprendre que le manque de moyens a fait défaut à l’inclusion de l’anglais. Est-ce que votre institut rencontre des difficultés pour le traitement des enseignants ? À vrai dire, les écoles franco-arabes ont de sérieux problèmes pour ne pas dire de gros problèmes. Le Japon est devenu une puissance technologique et économique parce qu’il a rehaussé le salaire des enseignants à tel enseigne qu’ils touchent mieux que les ministres juste à la sortie de la Deuxième Guerre mondiale. Ils ont investi sur l’éducation tandis que l’Afrique traîne le pas. Quand les enseignants sont bien payés, ils sont efficaces. Pour revenir à l’État, il faut savoir qu’il y a une nouvelle convention car l’État burkinabé a décaissé 400 millions de Francs CFA pour prendre en charge plus de 555 enseignants des Medersa en cette année. Chaque enseignant aura 60 000 FCFA le mois en dehors de son salaire habituel. Pour ce fait, nous remercions de passage. Les ministères des enseignements parce qu’ils sont à pied d’œuvre pour un équilibre au niveau des Medersa au Burkina Faso. Il semblerait que la question des Medersa est difficile à gérer parce qu’elles sont un peu dans le désordre avec des diplômes différents. C’est un souci partagé entre l’État et nous en tant que musulmans et promoteurs des Medersa. Mais je peux vous dire que les choses ont commencé à prendre forme dans l’uniformisation des Medersa. Déjà avec le Certificat, une fois qu’on aura réussi à sortir un seul diplôme, c’est au tour du Brevet et du BAC. C’est une tâche pénible, mais nous allons y arriver. Le programme unique et l’organisation des Medersa vont du devenir de notre pays, parce que c’est de la matière qu’il faut pour construire et développer la nation. En tant que responsable de l’Institut El Nour, quel mot à l’endroit des parents d’élèves qui vous font toujours confiance ? C’est de les rassurer de notre abnégation au travail pour un lendemain meilleur de leurs enfants. C’est une Conviction pour nous, la bonne éducation. Il ne faut pas qu’ils prêtent oreille aux ragots selon lesquels il n’y a pas d’avenir dans les Medersa. Une bonne éducation ouvre les portes du bonheur. Les perspectives de l’Institut El Nour ? Notre combat, c’est d’amener nos autorités à reconsidérer les choses dans leur logique. Faire en sorte que les ambassades du Burkina dans les pays arabes soient représentées par des personnes issues des Medersa. Mettons chaque chose à sa place. Tous les pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Cameroun sont dans cette démarche, sauf nous. Nous sommes tous les fils et filles de ce pays et nous devons le servir. Vous savez que le pays a apporté beaucoup aux Arabes en matière de coopération politique. On peut élargir le champ d’action de notre diplomatie si nous utilisons nos propres fils comme interprètes, traducteurs et diplomates. Voilà notre vision, équilibrer les forces de production. Le mot de la fin ? C’est la prière pour une transition apaisée afin qu’on... aboutisse à des élections libres, transparentes et équitables. Des bâtons sont mis dans les roues des autorités ; qu’Allah les soutienne. Le Burkina Faso demeure un pays de paix ; ne permettons pas la désunion. Nos prières accompagnent la transition. Interview réalisée par Rachid Page 16 L’Autre Regard - N°025 du 05 avril au 05 mai 2015 Numéro 25 Nombre de pages 16 -- id 10596 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10596 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Id de collection 2203 Id du média 10616 Fichier média https://islam.zmo.de/files/original/638c267c5c58737a399ec9412a4509bf4118fe56.pdf Titre L'Autre Regard #22 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/924 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/631 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/133 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/156 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1063 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/9 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1166 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/28 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/569 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/582 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/125 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/124 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/81 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/83 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/84 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/85 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/87 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/89 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2203 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2015-01-05 Identifiant iwac-issue-0000180 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel d'information islamique Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/284 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/319 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/443 Contenu CHEIKH ISMAEL DERRA RENCONTRE DU PF AVEC LES FORCES VIVES Le contenu des différentes déclarations DR. SAID MUHAMMAD OUEDRAOGO, RESPONSABLE D’UNE ASSOCIATION DE SOLIDARITÉ VIE DE COUPLE Les raisons d’un échec PRÉDICATION Comment parler intelligemment des choses de l'islam ? FOYER MUSULMAN La place de la femme aujourd'hui « Beaucoup de responsables musulmans ne méritent pas leur place » 15e CONGRÈS NATIONAL DE L'AEEMB Les avantages tirés du rappel d'Allah « Adhikr » et de nouvelles missions PROMOTION DE LA JEUNESSE MUSULMANE Le Mouvement sunnite donner « la clarté en islam fait parité de la foi » Une violence contre l'Islam ÉDITORIAL ATTAQUE CONTRE CHARLIE HEBDO La violence contre l’Islam Quand on partage la foi musulmane et qu’on vit ce que le monde entier a vécu en ce début de l’année 2015, on ne peut que se sentir meurtri. On reste là et on se perd dans des questionnements sur le comment du pourquoi des individus dont la foi leur commande de distiller l'amour et de faire la paix. peuvent commettre tels actes d’un barbarisme extrême. Cet attentat, selon le journal satirique Charité Kebda, si l'on s’en tient aux révélations des médias, se justifie par la volonté de venger le prophète (psl) et des caricatures faites par ce journal en 2011. Le dénigrement contre le prophète de l'Islam est aussi vieux que l'avènement de l’islam. Tout musulman doit le savoir. Le Coran et la Sunna font état de plusieurs sortes de dénigrement, en paroles ou en actes, à l'encontre du prophète. Son peuple à l'époque l’a traité de menteur, de poète, de dément, et que sais-je encore. Aujourd’hui, cette fratrie moqueuse continue d’exister sous d'autres formes, comme ces caricatures et bien d’autres. Ces caricatures, selon leurs auteurs, sont faites sous le couvert de la liberté d’expression. Une liberté d’expression à l’occidentale, dont la mise en œuvre n’est pas exempte de critiques. C’est un constat : quand il s’agit de faire des critiques sur le prophète de l’Islam, l’on est prompt à évoquer le privilège de la liberté d’expression. liberté d’expression. Par contre, lorsqu’un musulman use de sa liberté d’expression pour critiquer les politiques ou les modes de vie occidentaux, il est taxé de fondamentaliste. Lorsque, sous le couvert de la liberté, un musulman prétend mettre en pratique les préceptes de l’Islam dans son mode de vie, là il est taxé d’intégriste. La question du port du voile illustre parfaitement cette dualité. Outre cette attitude de deux poids, deux mesures, on se demande si la liberté d’expression permet tout. Une liberté sans bornes ni limites est-elle juste ? La liberté absolue, par ailleurs, n'existe pas. Elle reste un mythe. La liberté d’expression, comme toute liberté, s’arrête où commence le droit au respect des autres ; ceci est un principe élémentaire. Si la liberté vue par l’Occident est sans bornes, il nous faut, nous musulmans, savoir y répondre. Avec tact et intelligence, comme l’avait fait notre messager à l’époque. Il nous faut éviter de tomber dans le fanatisme aveugle, l’exagération outrageante, ou le... terrorisme comme malheureusement l’ont fait ces tueurs de Charlie Hebdo. En réalité, ces attaques barbares constituent un poison contre l'Islam. Cette manière d’y répondre constitue du pain béni pour tous ceux qui croient encore, comme on nous l'a fait croire depuis des siècles, que l’Islam s'apparente à la violence. Pire encore, elles aggravent la situation des musulmans dans nombre de pays, laquelle situation reste encore perfectible. Les petits esprits trouvent en ces attaques une bonne dose d’inspiration, pour vilipender la religion musulmane, par essence pacifique, et la présenter comme une religion qui puise sa source dans la violence et la barbarie. Toute chose qui va à l'encontre des principes basiques de la religion. Le prophète, principal victime de ces caricatures, n’aurait sans aucun doute choisi cette... voie pour se rendre justice. La tradition prophétique en est un témoignage probant. Le musulman, où qu'il soit, qui qu'il soit, trouvera en le prophète « un excellent modèle à suivre ». Comment le premier défenseur de l’Islam a-t-il réagi quand les critiques les plus acerbes, les actes de dénigrement de toute nature, fusaient de toute part contre sa personne et contre la religion de Dieu ? Telle est la question que tous ceux qui prétendent défendre l’Islam par le terrorisme doivent se poser. La première des attitudes adoptées par le messager de Dieu et enseignée par l’Islam, c’est de prier Allah pour tous ceux qui constituent une menace pour l’Islam afin qu’ils délaissent ces actes et prônent la foi. Une autre attitude, et c’est la règle d’or en Islam, c’est de patienter et d’endurer, comme l’avait fait le premier des musulmans. Le musulman doit faire preuve d’équité et de justice à tout instant en toute circonstance. Car l'une des preuves évidentes de la foi, c’est d’être juste au moment où l’on ressent la... Colère. « O vous croyez, soyez attentifs pour Dieu à être témoins en toute justice. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à l'injustice. Soyez justes, cela est plus proche de la piété. Et craignez Dieu, car Dieu connaît tout ce que vous faites », nous interpelle le Coran à la Sourate 5 au verset 8. Si nous prétendons aimer Dieu, la moindre des choses, comme le dit le Coran, c’est de suivre le prophète. Nous, musulmans, devons comprendre que ce n’est pas en dénigrant ceux qui nous dénigrent que nous aurons le dessus. Cela est encore la preuve de notre peu de foi, de notre ignorance avérée de notre religion et de sa mission première qui est de prôner la paix sur toute l’étendue de la terre. Ce qui peut aider notre religion à aller de l’avant, nous ne cesserons de le dire et de le redire, c’est le retour à notre religion. Tout autre itinéraire est voué d’avance à l’échec. La suprématie des musulmans sera une réalité si et seulement si nous, musulmans, acceptons de nous plier à la volonté de Dieu par un. suivisme rigoureux de ses injonctions et un respect strict de ses interdictions. La conviction que nous pouvons changer les choses par la violence est une illusion en plus qu'elle est condamnée par Dieu et par sa religion. La Rédaction RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Abou Waqâss SANOU Tel. : 76 00 73 34 Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane, Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba, Zoungrana Ablassé, Nébié Zakaria, Guigma Arounan, Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 L'Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 La musulmane FOYER MUSULMAN La femme aujourd’hui Sous nos yeux, la pauvreté, la souffrance, la Misère, toutes ont un visage féminin. Les femmes, c’est un constat, souffrent le martyre pour pouvoir s’occuper de leur mari, de leur progéniture. La norme religieuse selon laquelle il revient à l’homme de s’occuper de la famille et de satisfaire aux besoins de celle-ci semble remise en cause dans notre société. Le besoin des enfants, leur éducation notamment la scolarité, font partie des préoccupations de nos mamans. Elles se lignent dans tous les sens pour que ces derniers aillent à l’école. Les hommes, certains hommes, ont démissionné de leur rôle. Désormais, dans bon nombre de foyers, la pitance quotidienne incombe aux femmes. C’est à elles de serrer le pagne pour veiller à ce que la famille puisse être à l’abri de la faim. La gestion de la plupart des foyers repose essentiellement sur nos mamans. Elles fournissent des efforts considérables pour la survie du foyer en bravant tous les risques, se levant très matinalement pour balayer les rues. De ces femmes, on note celles qui font des dizaines de... kilomètres, à vélo, souvent à moto, commerce oblige. Elles sont également présentes dans des travaux physiques comme sur les sites aurifères où elles concassent les pierres, tout cela à la recherche de quoi nourrir la famille et s'occuper de la scolarité des enfants. Le domaine informel est bondé de ces femmes qui cravachent dur pour épauler leur mari dans le foyer. Les femmes sont dans tous les secteurs d’activités au Burkina Faso. Le constat est clair : beaucoup d’hommes ont démissionné de leur mission première. Dans le lot, il y a d’un côté, ceux qui se battent pour reprendre la main, puis d’autres, on ne sait pourquoi, qui prennent du plaisir à voir leurs épouses braver les difficultés pour que la famille tienne. L’Islam recommande à l’homme d’aimer sa femme et ses enfants, de travailler pour pouvoir prendre en charge sa famille. Cela suppose la prise en charge de celle-ci, de son dortoir, son habillement, son alimentation et ses besoins importants. La religion n’interdit pas cependant que la femme apporte son soutien à la famille. Mais telle n’est pas la règle. Il n’est pas autorisé en Islam de laisser sa femme et sa famille sans ressources. La loi musulmane est faite de sorte que la demeure du musulman reste le dernier lieu de refuge, de tranquillité et de sécurité. Il impose même à l’homme de regagner son foyer après la dernière prière sauf cas de nécessité. Tout cela dans le but d’entretenir l’harmonie dans la famille et participer à l’éducation des enfants. À ce sujet également, le constat est amer. Beaucoup d’hommes ne regagnent leur domicile que tard dans la nuit sans raison valable, remettant l’éducation des enfants aux femmes uniquement. Les enseignements de la vie du musulman en matière de famille sont foulés aux pieds par nombre de fidèles. Encore une fois, qu’on se le tienne pour dit, l’Islam tient l’homme pour responsable de la gestion de la famille ; il n’en demeure pas moins que la femme doit l’aider dans cette tâche. Elle peut être celle qui possède plus de moyens. Mais cet état de fait n’enlève en rien la responsabilité de l’époux. La vie du couple demeure une conjugaison des efforts entre l’épouse et l’époux. Il y a assez de copies à revoir. AROUNAN GUIGMA. Il est le tourbillon qui dévaste les champs de nos espoirs et nous oblige à nous séparer dans la douleur et le regret. Il est le feu aidant qui consume les liens de notre engagement à vouloir vivre heureux ensemble. Il est la force qui nous pousse violemment dans le lit de la séparation. Le divorce est le cauchemar de nos rêves, parce qu’il est la roche qui brise le fruit de l'amour. Se marier, c'est décider d’exécuter ensemble un projet de vie pensé et défini par nous. De nos jours, les hommes ont un désir fort de vivre en couple, mais malheureusement, ils ont une piètre idée de la profondeur réelle du mariage. Vivre en couple sans préalablement avoir une vue claire et réaliste des mécanismes qui rendent agréable le mariage, c’est vouloir construire un avenir sans lendemain. On veut diriger une « entreprise conjugale » et on ne prend. Pas la peine de savoir les grands défis qui nous attendent. Aveuglés par la passion, la logique du coup de foudre, nous opérons au choix de notre « associé » dans un esprit de naïveté déconcertant et un peu insensé. Au lendemain du mariage, on est étonné d'avoir fait le mauvais choix quand, en réalité, on n’a fait aucun effort pour aboutir à un résultat meilleur. La plupart des échecs de la vie de couple résultent le plus souvent de la mauvaise qualité du « casting » effectué. Le mariage aujourd'hui se présente comme une réunion de syndicalistes, chacun n’agissant que pour défendre et promouvoir ses droits. On oublie que l’autre qui vit avec nous a besoin d’être rassuré, tranquillisé, protégé et encouragé. Le mariage se veut le rendez-vous par excellence du donner et du recevoir. Donner, c’est offrir à l’autre ce qui lui permettra d’être équilibré et heureux. Donner, c’est partager avec son partenaire la part de bonheur qui participera à faire de chaque instant de son « séjour ». Votre Mensuel d’information islamique à ne pas manquer ! Donner, c’est vouloir et savoir faire plaisir. Donner demande donc que l’on sache préalablement ce dont a besoin notre partenaire. C’est malheureusement cet exercice qui nous fait défaut dans notre volonté de faire plaisir à notre associé. Nous pensons que l’idée que nous nous faisons du bonheur est celle toujours partagée par notre conjoint. Nous lui offrons tous les jours de nombreux cadeaux, quand réellement, pour son bonheur et son bien-être, il n’a besoin de nous que d’un petit sourire, un câlin ou une toute petite marque d’attention. Ignorer ou faire fi de ce que l’autre attend effectivement de nous contribue à ouvrir la porte de notre union à toutes les incompréhensions et à toutes les frustrations. Ainsi, notre vie de couple se transformera en un cauchemar qui va nous précipiter dans les bras de la séparation. Aimer « l’autre », c’est décider de lui procurer le maximum de joie et de bonheur. dans les limites de nos possibilités. Vouloir vivre heureux en couple, c’est accepter, pour le bonheur de notre union, de nous départir de ce qui irrite, choque ou contrarie notre partenaire. Quand, dans les liens du mariage, chacun reste arcbouté à ses petits intérêts égoïstes et égocentriques, le bonheur de la vie en couple restera à jamais pour nous une illusion. El Hadj SANOGO Mamadou (Correspondance particulière) L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Page 3 Culture LE FONDAMENTALISTE L’INTEGRISTE ET L'ISLAM Quelle frontière ? S’il est deux termes qu’on a pris l’habitude d’employer à tort et à travers, ce sont bien « intégriste » et « fondamentaliste ». Leur emploi à propos de musulmans est devenu tellement courant que leur sens ne soit aussi apparent. Il serait peut-être temps de s’interroger : que signifient vraiment les mots « fondamentaliste » et « intégriste » ? Sont-ils applicables à des courants musulmans ? Origine des termes « intégrisme » et « fondamentalisme » : Au XVIIe siècle, dans le Droit fil du cortège de conflits d'actions et de réactions que, depuis la Renaissance en Europe occidentale, humanistes puis libres penseurs d’une part et clergé catholique d'autre part entretiennent - les premiers au nom d'une certaine vision de l’homme et au nom de la raison, les autres au nom de la foi - un mouvement voit le jour qui entend vouloir passer au crible de la raison chaque donnée de la foi chrétienne et de la Bible et critiquer tout ce qui apparaît irrationnel. C'est le « rationalisme », et certains penseurs occidentaux nommeront la période qui s’ouvre : « l’âge de la raison ». Lord Herbert et Hobbes sont quelques-uns des leaders de ce mouvement de pensée. On dira de Voltaire (XVIIIe siècle) qu’il appartient à la même tendance. Les idées rationalistes seront reçues différemment dans les milieux croyants du christianisme. Parmi les deux grandes tendances qui se dessinent figurent d'un côté le « modernisme », de l’autre le « renouveau catholique ». La tendance « moderniste » entend allier la foi. chrétienne à laquelle elle est attachée et les arguments des rationalistes, aux idées desquels elle est également sensible. Elle reste convaincue de la véracité de la Bible dans son essence, mais pense que l’interprétation en a été faite par l’Eglise d’une façon qui est discutable et qu’une révision complète des dogmes de la foi chrétienne s'impose à la lumière de la rationalité moderne ; certaines parties non importantes du texte biblique peuvent également, en cas de nécessité, être considérées comme non authentiques. Ernest Renan appartient à ce courant de pensée. Pour le « renouveau catholique », en revanche, il est hors de question de remettre en cause les dogmes de la foi chrétienne professés depuis tous ces siècles ; ce mouvement refuse donc aussi bien les idées rationalistes, qui sont d’ailleurs souvent édictées sur le ton du scepticisme voire de l’ironie, que les idées modernistes. Les idées « modernistes » sont condamnées par l’Eglise en 1907. Pour cette dernière, tous les dogmes adoptés par les chrétiens. Depuis des siècles, ces principes sont valables, et le renouveau consiste à les affirmer de nouveau. C’est dans ce contexte que naît le terme « intégrisme ». Critiquant les « modernistes » et leurs revendications de faire des choix dans les éléments de la foi chrétienne en fonction de leur conformité ou non-conformité avec les principes de la raison, des catholiques entendent défendre l’intégrité de la foi. Ils sont alors décriés par des modernistes comme étant des « intégristes ». C’est à propos d’une problématique voisine, mais cette fois dans la tradition protestante, que naît le terme « fondamentalisme » : certains pasteurs rejettent les théories darwiniennes relatives à l’évolution des espèces, car ils pensent qu’elles contredisent la lettre du récit biblique de la création du monde en six jours ; ces pasteurs fondent alors la World Christian Fundamentalist Association, pour défendre les points de la foi qui sont fondamentaux à leurs yeux. Ils sont alors décrits par leurs opposants comme étant des « fondamentalistes ». Ces deux dernières explications proviennent d'un article du Monde écrit par Xavier Ternis ion cl publié le 8 octobre 2001. Intégrisme et fondamentalisme ont donc tous deux comme point commun que, face aux affirmations ou aux critiques formulées sur la base de la raison, ils réaffirment la véracité des données chrétiennes. Intégrisme et fondamentalisme diffèrent cependant quant aux sources de ces données : dans le cas de l’intégrisme, ces données sont issues non pas seulement des Écritures mais des Écritures perçues au travers de la Tradition, c’est-à-dire de l'interprétation de ces Écritures telle qu’elle a été fixée au cours des siècles par les différents Conciles, les Pères de l’Église et les Papes. Dans le cas du fondamentalisme, en revanche, les données à réaffirmer sont issues directement des Écritures - conformément à la tradition protestante de retour aux sources (« sola scriptura ») -, mais ces Écritures sont considérées dans leur stricte littéralité. Il y a donc dans l’intégrisme l'idée d’un refus de Reconsidérer la Tradition par rapport à la rationalité, et dans le fondamentalisme l’idée d’un refus d’adopter une interprétation allégorique de certains passages des Écritures par rapport à la rationalité. D’après une seconde définition du terme « intégrisme », celui-ci remonterait au XVIIIe siècle, quand un prêtre en Espagne tente de nouveau l’intégration de la structure étatique à la structure religieuse catholique. L’objectif est donc d’intégrer l’une à l’autre ; de là le terme « intégriste » pour décrire ce genre de personnes. Ces deux termes sont-ils applicables aux écoles de pensée musulmanes ? Dans l’espace de la civilisation musulmane, différentes tendances existent quant au champ à donner à la raison par rapport aux textes de la révélation. La tentation était forte d’appliquer les tenues « fondamentalistes » et « intégristes », issus de la civilisation chrétienne, à certaines de ces tendances musulmanes, et certaines personnes n’y ont pas résisté : on s’est donc mis à qualifier d’« intégristes » les musulmans qui désirent rester fidèles à la Tradition, c’est-à-dire à l’interprétation des Écritures héritée des ulémas de siècles passés ; de « fondamentalistes » ceux qui entendent, pour l’orientation de leur pensée et la conduite de leurs affaires, revenir aux Écritures (Coran et Sunna), considérant prioritairement celles-ci et secondairement la Tradition, c’est-à-dire l’interprétation des écoles ; enfin d’ « intégristes » tous ceux qui n’entendent pas séparer le religieux du social dans les pays musulmans, l’out cela par analogie avec l'histoire des actions et réactions, réformes et contre-réformes que la civilisation occidentale a connues dans ses rapports avec le religieux. Mais la question que tout musulman est en droit de poser à ceux qui font ces analogies et emploient ces termes à son sujet est : Qu’entendez-vous par « fondamentalistes » et « intégristes » ? Car tout est-il semblable entre les courants chrétiens portant ces noms et les courants musulmans ? - Sont-ils comme les « intégristes » chrétiens, les musulmans qui n’entendent pas faire de coupure entre les textes des sources et la gestion de la cité ? Selon la seconde définition du terme « intégriste », les « intégristes catholiques » furent des personnes qui désiraient intégrer le religieux à l’institution étatique des pays chrétiens, mais qui désiraient le faire par le biais d’un clergé ; en effet, dans le catholicisme, c’est le clergé qui est le moyen d’exprimer le religieux, et le sacre est la solution pour montrer que Dieu est du côté de l’autorité civile. Or en islam il n’y a pas de clergé : pas d'intermédiaire entre Dieu et la conscience et pas de hiérarchie institutionnalisée et infaillible. Chaque musulman est à la fois civil et religieux et il n’y a ni classe sacerdotale ni sacre. En islam il y a certes la Loi, mais la Loi n'est pas donnée de façon détaillée en ce qui concerne le domaine des affaires sociales. Le terme d'origine espagnole « intégriste » n’est donc pas applicable à des musulmans simplement parce qu’ils ne font pas de coupure entre. sources de nature religieuse et société majoritairement musulmane. - Sont-ils comme les « fondamentalistes » chrétiens, ces musulmans qui sont de la tendance réformiste ? Non, car si les musulmans de la tendance réformiste, y compris, entendent revenir aux Écritures tout en tenant compte de la Tradition, c’est avec l'idée de pouvoir justement adopter une dynamique permettant de tenir compte des découvertes et du contexte. — Sont-ils comme les « fondamentalistes » chrétiens, ces musulmans qui sont de la tendance littéraliste (zâhirite) ? Non, car chez eux le littéralisme revêt un tout autre aspect que celui qu’il possède chez les courants protestants dont nous avons parlé plus haut. On peut prendre la mesure de ces différences en étudiant la méthodologie et les avis d'Ibn Hazm, un des savants les plus connus de la tendance littéraliste zâhirite. Si le protestantisme a lancé comme mot d’ordre « l’Écriture seule » (« sola scriptura »), force est de constater - et c’est la première différence avec le zâhirisme - qu’il n’a pas fait un retour aux Écritures seules comme le prône le zâhirisme. Cette tendance musulmane considère que tout ce qui ne relève pas strictement des textes des Écritures ne s'impose pas à elle. On pourrait objecter à cela que Calvin ne fit que suivre le consensus dégagé lors des Conciles de Nicée (325) et Chalcédoine (451), et que le zâhirisme considère lui aussi le consensus des ulémas (ijmâʿ) comme étant loi formelle. Mais en fait, déjà il faudrait établir que lors des conciles de Nicée et de Chalcédoine il y a bien eu consensus de l’ensemble des docteurs chrétiens. D’un autre côté, pour la majorité des ulémas - zâhirites y compris - le consensus n’est possible que s'il se fonde sur un texte du Coran ou de la Sunna (voir Ussûl ul-fiqh al-islâmî. Az-Zuhaylî, tome 1 pp. 558-560). De plus, la tradition zâhirite considère quant à elle que le consensus des ulémas (ijmâʿ) sur un avis donné n’a force de loi absolue que si auparavant il n’y a pas eu à son sujet des avis divergents chez les ulémas ; sinon, cela n’a pas de valeur. pense que le consensus n’a pas force de loi formelle (voir Ussûl ul-fiqh al-islamî, tome 1, p. 591). Enfin, au cas où deux avis ont été formulés par des savants de par le passé, la tradition zâhirite pense que les ulémas compétents ont l’entière possibilité de penser un troisième ou un quatrième avis, en tant que nouvelle façon de concilier les différents textes existants (voir Ussûl ul-fiqh al-islamî, tome I, p. 492). Deux principes essentiels découlent également de la conception zâhirite et régissent les obligations et les interdictions en islam : l’homme bénéficie de l’absence d’obligation (harâ'at udh-dhimma ou al-barà'a al-asliyya) et de la permission originelle concernant l’ensemble des choses terrestres (al-ibâha al-asliyya) tant qu’un texte du Coran ou de la Sunna ne vient pas nuancer cet état des choses. Tous les ulémas sont d’accord sur ces deux principes ; mais la tradition littéraliste zâhirite les a poussés à leur paroxysme en enseignant d’une part que le texte en question doit être parfaitement. authentique (s’il relève de la Sunna) et d’autre part qu’il n’y ait pas d’analogie possible (qiyâs) entre le cas spécifié dans un texte comme étant interdit et un cas passé sous silence dans les textes ; or, le terme présent dans le texte est pris dans sa stricte littéralité (zâhir ul-lafz). Ce qui aboutit parfois et paradoxalement à des permissions plus larges que dans d’autres traditions. La règle première étant l’absence d'obligation, l’école zâhiritte, considérant que le hadîth rendant obligatoires les petites ablutions avant de toucher une copie coranique n’est pas parfaitement authentique et que le verset du Coran («Là yamassuhû illâ al-mutahharûn», 56/78-79) n’est pas explicite sur le sujet (car il peut n’évoquer que les anges), dit que les petites ablutions ne sont pas obligatoires avant de toucher une copie coranique. On le voit, la tradition littéraliste zâhirite est différente des courants littéralistes issus de la tradition protestante. Conclusion La Raison est la faculté qui permet à l’homme. d’analyser et de critiquer les données intellectuelles qui lui parviennent. La Modernité consiste à accepter l’idée du changement et du progrès et à pouvoir adopter la nouveauté. Les Fondements de l’Islam, c’est-à-dire ses Écritures, sont le Coran (parole de Dieu) et la Sunna (paroles, actes et approbations du Prophète) ; la dimension d’Écriture du texte coranique est évidente car ce texte a été transcrit intégralement du vivant même du Prophète ; quant à la Sunna, elle était certes, du vivant du Prophète, pour une petite partie, rédigée et pour la plus grande partie transmise oralement ; cependant, depuis sa transcription systématique aux premiers siècles de l’Islam, elle n’est désormais plus disponible que sous forme écrite, dans les recueils de Hadîths. La Tradition est quant à elle formée de l’ensemble des interprétations faites par les savants nous ayant précédés : les Compagnons du Prophète, leurs élèves, les élèves de leurs élèves, ensuite tous les savants s'étant réclamés de leur voie. jusqu’à aujourd'hui. Il faut aussi rappeler qu'en langue française, le suffixe « -asie » exprime souvent l'idée d'excès dans le rattachement à un élément donné par rapport à un autre élément, cet autre élément étant susceptible de concurrencer le premier élément et d'établir une perspective d'équilibre. Ainsi, « moderne » désigne « celui qui est favorable à la modernité ». L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Culture PRÉDICATION AUJOURD’HUI Comment parler intelligemment des choses de l’islam ? Le discours de nos prédicateurs, s’il n’est pas en déphasage avec les réalités, est soit précipité, soit lassant. On ne prend pas toujours en compte les priorités de l’auditoire. Pourtant, ces ratés ne doivent pas faciliter l’essence du message véhiculé. Esquisse sur la manière dont le prophète abordait les gens. A) Les priorités à établir pour en parler : Un point qu’il est important de noter est qu’il s’agit de privilégier, parmi les enseignements de l’islam, les éléments les plus importants pour en parler. Et il est pour... Il est nécessaire de tenir compte de la réalité dans laquelle on se trouve et de se préserver de raisonner avec devant soi l’idée d’une réalité d’autres temps et/ou d’autres lieux. Parce que nul ne peut nier que certains jeunes sont loin, très loin des réalités spirituelles. Alors si on parle seulement ou principalement du rituel, sans jamais ou presque jamais tenir de paroles qui sont à même de toucher le cœur (jamais on ne parle de Dieu selon Son Attribut correspondant à Son Nom « al-Wadûd », « Celui qui Aime ») ; si on focalise son rappel et son action sur des choses qui ne sont que recommandées alors même que des choses obligatoires sont délaissées de façon générale ; si on insiste sur le fait de se préserver d’actes qui ne sont que légèrement déconseillés en ne réalisant pas que le public à qui on s’adresse est plongé dans ce qui constitue des kabâ'ir, on se trompe de priorités. Et ce n’est pas là la façon de faire du Prophète (sur lui la paix). B) Le moment pour en parler Pour ce qui est du rappel concernant Un point qui est erroné, on peut parfois être amené à parler immédiatement, parfois choisir d’intervenir plus tard. Par contre, pour ce qui est du rappel général, il s’agit de ne pas être lassant. Abdullâh ibn Abbâs avait ainsi fait cette sage recommandation à son élève Ik’rima : « Fais aux gens le rappel chaque vendredi, ou deux fois par semaine, ou trois fois par semaine, et ne les amène pas à être lassés de ce Coran. Et que je ne te voie jamais te rendre auprès de gens occupés à parler, te mettre alors à leur faire le rappel après avoir interrompu leur conversation ; tu les fatiguerais [de l'islam et de ses enseignements]. Modernité et qui en prend une part conséquente ; par contre, « moderniste » désigne « celui qui ne considère que le nouveau, se projette dans le futur et rejette tout ce qui vient du passé ». Ces deux rappels effectués, voici ce que nous pouvons dire... Nous, musulmans, sommes attachés aux Écritures (Coran et Sunna), que nous considérons comme des Sources (masdar) et des Fondements (ussûl). qui intéressent la globalité de la vie. Mais nous ne sommes pas fondamentalistes car la structure même des textes de ces Écritures permet la contextualisation de leur contenu par le biais de l'ijtihâd (effort de réflexion à propos des silences des textes). Mais dans pareil cas, reste silencieux. S'ils te le demandent, fais-leur le rappel, qu'ils auront alors l'envie d'écouter » (al-Bukhârî, 5978). Ibn Abbâs ne faisait qu'exprimer là ce qu’il avait appris du Prophète (sur lui la paix). En effet, Abdullâh ibn Mas’ûd raconte : « Le Prophète choisissait des jours pour nous faire le rappel (« al-maw'iza »), de crainte que nous éprouvions ensuite de la lassitude » (rapporté par al-Bukhârî, 68, et Muslim, 2821). Le Prophète savait parler des choses de la spiritualité et de l’au-delà sans oublier les choses de la vie quotidienne. Et il savait être un ami, un compagnon des discussions des gens qui l’entouraient. Alors qu’on demanda un jour à Jâbir ibn Samura : « T'asseyais-tu en compagnie du Messager de Dieu ? », il répondit : « Oui, souvent. Il se levait rarement du lieu où il avait accompli la prière de l'aube avant que le soleil se lève. Il s'en levait après que le soleil se fut levé. Les Compagnons se parlaient et évoquaient la période de l'Ignorance ; ils riaient alors et le Prophète souriait » (Muslim 670, 2322). Zayd ibn Thâbit relate : « Quand nous parlions des affaires de ce monde, il parlait de cela avec nous. Quand nous parlions des choses de l'au-delà, il parlait de cela avec nous. Et quand nous parlions de nourriture, il parlait de cela avec nous » (at-Tirmidhî dans Ash-Shamâ'il, 328, la chaîne de cette parole n’est cependant pas correcte, à cause de la présence de Sulaymân ibn Khârija). C) La façon d’en parler La façon de dire quelque chose compte également, à côté de ce que l’on dit. Primo, il s’agit de parler aux gens de ce qu’ils sont à même de comprendre. Ainsi, en Inde on aime les histoires qui sortent de l’ordinaire ; en Europe, on est plus cartésien. Récemment, Cheikh Abdullâh Patel, ancien directeur de la Darul Ulûm Falâh-é Dârayn du Gujerat, de passage dans notre aussi à propos de l’interprétation de nombreux textes), donc par un effort de Raison. Ceci entraîne, de l’autre côté, que nous sommes rationnels car nous considérons positivement la Raison et lui accordons son droit, mais que nous ne sommes pas rationalistes car ce que la raison a découvert dans le monde, nous en orientons la perception et l’application par les principes issus des Sources. Nous, musulmans, sommes attachés à la Tradition (la somme des interprétations faites par les savants prédécesseurs : aqwâl ul-fuqahâ). Cependant, nous ne sommes pas traditionalistes car dans le domaine des ‘âdât, la règle première est la permission et nous pouvons donc le pratiquer. Il me disait que, à certains jeunes ulémas de Plndc qui sont ses anciens élèves et qui sont invités à faire des discours en Angleterre ou dans d’autres pays occidentaux, il a recommandé d’éviter de bâtir des discours sur les histoires dont on est si friand en Inde, arguant que les deux. Les publics n’ont pas la même mentalité. Je lui dis alors : « Ici aussi, certains frères ne comprennent pas ce point ; voyez : un jour, quelqu'un racontait comme histoire qu'un jour en Inde, une tombe s'étant ouverte à cause d'une crue de la rivière voisine, on y vit un scorpion anormal. On chercha à le tuer, mais aucun coup ne lui faisait rien, jusqu'à ce qu'un grand savant présent récite telle sourate du Coran, et le scorpion diminua de volume jusqu'à disparaître. » Je n’avais pas plutôt fini de lui relater l’histoire qu’il me dit en substance : « Comment s'attendre à ce que les jeunes d'ici croient en cela ? » Puis il me raconta que quelqu’un de sa connaissance, établi dans un pays occidental et biologiste de formation, parlait aux musulmans des merveilles de la création en reliant à chaque fois cela à la Puissance du Créateur, et que cela enchantait son public (fin de citation). Tout cela rejoint le contenu d'une parole d'Alî, qui disait : « Relatez aux gens ce qu'ils sont à même de comprendre. Aimeriez-vous que... » « L'on dise de Dieu et de Son Messager qu'ils sont des menteurs ? » (al-Bukhârî 127 ; « wa-l-murâd bi « ma y a 'rifùn » : ay yafhamûn » : Fath ’ ul-bârî 1/297). Ce n’est pas à dire qu’il y a des choses qu’il faille dissimuler ; c’est à dire qu’il faut choisir ses sujets en fonction de la mentalité de son auditoire. Secundo, il s’agit de faire appel non pas seulement à la raison de son interlocuteur et/ou de son auditoire, mais aussi à leurs sentiments. Car le Prophète savait, lui, émouvoir son auditoire : un Compagnon rapporte de lui et des autres que c’était comme s’ils voyaient le paradis et la géhenne (Muslim 2750). Un autre rapporte que lui et les autres rapportent avaient « eu le cœur touché », même si les prédécesseurs ne l’ont pas connu. De plus, parmi les règles ta’abbudî, donc les interprétations elles-mêmes, une partie conséquente fait l'objet de divergences chez les prédécesseurs eux-mêmes et peut donc connaître une contextualisation par rapport à la Modernité. Ceci entraîne, de l'autre côté, que nous... sommes modernes mais non pas modernistes car nous orientons la concrétisation de la modernité par les interprétations faisant l’objet d'un consensus (ijmâ) au sein de la Tradition (aqwâl ul-fuqahâ). Il n’est pas en soi impossible d'employer les termes d'une civilisation donnée pour décrire les concepts d’une autre civilisation. La démarche « et les yeux ruisselant» de larmes (at-Tirmidhî 2676, Abû Dâoûd 4607). Faut-il parler avec douceur ou dureté ? Il est vrai que parfois le Prophète a fait des sermons sur un ton de colère (voir par exemple al-Bukhârî 672 ; voir aussi Muslim 867) ; il est vrai aussi que, s'adressant directement à des personnes, il lui est aussi arrivé de leur parler avec colère (voir al-Bukhârî 5761) : al-Bukhârî a même titré : « Al-ghadhab fi-l-maw 'iza wa-t-ta 'lîm idhâ ra 'â ma yak 'rah» («Le fait de se mettre en colère dans le conseil ou dans l'enseignement, quand on voit ce qui ne va pas») (Al-Jâmi'us-sahih, kitâb ul-'ilm, tarjama n° 28). Mais peut-on nier que généralement, aux personnes à qui il s’adressait directement. Le Prophète expliquait avec douceur (par exemple Muslim 537) ? Dieu ne lui a-t-il pas dit dans le Coran : «C'est par une miséricorde de la part de Dieu que tu as été si doux envers eux. Et si tu avais été rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage» (Coran 3/159). En fait, il faut prendre en compte la réalité dans laquelle on se trouve : en certains lieux et à certaines occasions, «pousser un coup de gueule» (mais qui constitue vraiment «un cri du cœur») n'est pas malvenu, bien au contraire ; mais en règle générale, ce n’est pas ainsi qu’il s'agit de procéder : «La douceur ne se trouve en quelque chose qu'elle embellit» (Muslim 2594). Lire notre article au sujet du nah’y ‘an il-munkar. Tertio : le Prophète parlait de façon très claire : Aïcha raconte que, dans le propos du Prophète, chaque mot était prononcé de façon claire (al-Bukhârî 3375, Muslim 2493) et qu’il «n'enchaînait pas propos sur propos mais tenait un propos au milieu duquel se... trouvaient des pauses (« baynahù fasl »), en sorte que chaque personne assise auprès de lui mémorisait (facilement) » (at-Tirmidhî 3639). Wallàhu A‘lam (Dieu sait mieux). Par Anas, demande cependant un minimum de méthodologie. Quand on sait qu’on ne peut pas « exporter » tels quels des outils adaptés au réseau électrique d’un continent donné vers un autre continent sous peine de causer de graves problèmes, on se demande pourquoi on n’adopte pas la même démarche à propos des termes et des concepts. Il faudrait donc avant tout faire l'effort de comprendre ce que les termes désignent ici et ce que les concepts sont là avant de les appliquer tels quels à d’autres traditions religieuses, là où les catégories, les problématiques et les dynamiques sont totalement différentes. Par Anas, L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Page 5 [Entretien CHEIKH ISMAEL DERRA « Beaucoup de responsables musulmans ne méritent pas leur place »]. Nous savons qu’aujourd'hui la question de la bonne gouvernance pose problème. en Afrique. Chez nous, cela s'est traduit par les événements que nous avons tous vécus qui ont conduit au départ du président Blaise Compaoré après 27 ans de pouvoir. Y a-t-il une conception islamique de la bonne gouvernance ? C’est ce que nous avons tenu à savoir par cet entretien que nous avons eu avec le Cheikh Ismaïl Dcrra. La question de la gouvernance a-t-elle une trace dans la religion islamique ? Louange à Allah, seigneur des mondes, le meilleur gouvernant de tous les temps. Nous prions sur le prophète (psl), sur sa famille et sur ses compagnons. Nous vous remercions pour l'occasion que vous nous offrez encore une fois pour que nous apportions des éclaircissements sur un sujet aussi important. La question que vous posez est d’actualité et elle nous préoccupe tous vu son importance et sa pertinence. L’Islam se veut une religion réaliste qui est en conformité avec les valeurs humaines. Pour cela, il a institué des bases de gouvernance pour l’homme et pour toute la société où les hommes peuvent vivre en. Toute harmonie cl dans la paix. La gouvernance en Islam tire sa source du Coran et de la Sunna du prophète (psl). À titre illustratif, c’est le prophète qui fut le premier gouvernant quand il installa ses bases à Médine après l’Hégire. Pour asseoir une gouvernance équitable, le Pacte du prophète a été la rédaction d’une constitution pour régir les Médinois, Arabes et Juifs. Cette constitution servait de code de conduite en matière de gestion des pouvoirs par le prophète (psl). Ensuite, il a mis l’accent sur certains aspects comme la justice, la solidarité, la cohésion sociale, la sécurité territoriale, l’éducation, la santé, et la finance. Cette forme de gouvernance instituée par le prophète (psl) et ses compagnons englobait les deux dimensions, notamment religieuse et mondaine. Par exemple, la constitution reconnaissait la place des Juifs dans la société médinoise. Dans la philosophie musulmane, il n’y a pas une dichotomie entre le spirituel et le mondain. Ce n’est pas en se cloîtrant à la mosquée ou en se clouant à. La maison à réciter des versets en oubliant les choses de la vie terrestre qu’on peut avoir le paradis. C’est plutôt la conciliation des deux dimensions qui fait de nous de vrais musulmans. C’est pour cette raison que la gestion du pouvoir par les Califes après le prophète englobait ces deux aspects. La bonne gouvernance est-elle nommément citée dans le Coran ? Tout à fait, le Coran trace des directives de la bonne gouvernance. Il y a plusieurs passages qui interdisent la corruption sur terre, l’injustice, le racisme, et prônent la solidarité. Le Coran donne des exemples sur des prophètes antérieurs qui furent justes dans leur gouvernance à l’instar de David, du Roi Salomon, de Joseph et d’autres personnes illustres. Il prend également exemple sur des gouvernants qui ont semé la division dans leur peuple, le racisme, l’injustice, la corruption comme le roi Pharaon et d’autres hommes de pouvoir. Revenons au prophète (psl) et à ses compagnons qui furent de meilleurs exemples en matière de bonne gouvernance. Gouvernance. Cela est-il valable pour nos gouvernants actuels, politiques comme leaders religieux ? La bonne gouvernance n’est pas forcément spirituelle ou religieuse. Elle répond à des valeurs universelles, notamment la dignité de la personne humaine, l’intégrité des hommes, l’amour de la vérité, de la justice, de la solidarité. Ces valeurs sont humainement et universellement partagées par tout le monde depuis la création du monde. Il en est de même que les hommes ont horreur et repoussent le mensonge, l’immoralité, l’injustice, la cupidité, la corruption et bien d’autres maux similaires à ceux-ci. Par conséquent, la bonne gouvernance, qu’elle soit religieuse ou politique, doit répondre à ces valeurs. Que peut-on retenir d’un bon gouvernant, notamment président d’une république, ministre, chef d’entreprise, chef religieux ? En définitive, ce que l’on peut retenir d’un président en matière de gouvernance, c’est qu’il sache qu’il est au service du peuple. Ce n’est pas un dépôt de prestige et d’égocentrisme, c’est plutôt de la responsabilité. En matière de bonne gouvernance, nous pouvons nous référer à la gestion du deuxième Calife de l’Islam, Omar, qui occupait ses nuits et ses journées aux affaires de l’État. Les gens lui demandaient ce qui le motivait à cela. Sa réponse était que s’il dormait la nuit, il ne pourrait pas accomplir d’actes surcroît. Quant à la journée, il sillonnait la ville et veillait aux droits des citoyens ; il prêtait oreille aux critiques et revendications des gens. De Médine, il pensait aux provinces de l’État musulman, notamment l’Irak et bien d’autres. C’est dire qu’un gouverneur ou un président se doit d’être responsable et prendre à bras-le-corps la question du bien-être des populations. Malheureusement aujourd’hui, nos gouvernants ne connaissent pas les besoins de leurs peuples encore qu’ils n’en font pas un problème. Nos gouvernants sont éloignés de leurs gouvernés, raison pour laquelle ils ne sont pas préoccupés par leurs réalités. Il est impératif pour tout dirigeant de s’entourer de gens compétents, que ce soit ses conseillers, ses ministres. Rompre avec le favoritisme, le népotisme et la corruption, choses qui mettent en péril la gestion d’un État. La question de la justice fait souvent défaut dans la gouvernance ! Tout dirigeant doit être juste et équitable. Il doit être l’artisan de la justice et s’astreindre à faire la promotion de celle-ci. Il faut que la justice s’applique sur lui-même s’il en est coupable ainsi que sur sa famille. Il faut qu’il mette tous les citoyens sur un pied d’égalité. La loi doit s’appliquer sur toutes les personnes et sur toutes les couches sociales. La corruption est également une gangrène pour la bonne gouvernance. Je l’ai dit haut et fort, de la même manière qu’il nous faut un président capable et honnête, cela suppose que ceux qui doivent l’accompagner soient loin de toute injustice à l’instar de ses ministres. À titre illustratif, il faut que les fonctionnaires de l’État comprennent qu’ils travaillent pour les populations. Il faut que les pots de... vin que d'autres soient punis. Le prophète (psl) a dit : « Que Dieu maudisse le corrupteur et le corrompu... ». Au vu de votre explication, nous sommes exaspérés de voir que les musulmans manquent à cette éthique musulmane, pourtant bien structurée du président au citoyen. Maintenant, comment doit se présenter la gouvernance des musulmans au sein d’un pays comme le nôtre ? Avant de tomber sur la gestion de l’Islam, je rappelle que la gouvernance classique a été évoquée par la loi musulmane. En cela, comprenons que l’Islam c’est la vie, cela suppose qu’il faut élaborer des directives permettant aux hommes de vivre dignement, d’où l'élaboration des lois, des institutions et autres règles régissant la vie politique, socio-économique des gens vivant dans une contrée donnée. À l’avènement de l’Islam, avec Muhammad (psl), la même politique de gouvernance fut instituée et perpétuée par les successeurs des Califes jusqu’en 1924 avec pour dernier calife Abdul Hamid II et la Turquie comme la capitale. l’Islam. Il avait en gestion plusieurs nations musulmanes comme l’Arabie Saoudite, la Syrie, l’Égypte, et même la Tunisie, le Maroc. Pour la gouvernance des affaires musulmanes au Burkina Faso, il faut revoir les associations qui se veulent les responsables des musulmans. Que ces leaders comprennent que l’on est responsable au vu de ses mérites et, parlant de mérite, cela suppose des conditions à respecter : Primo : il faut une connaissance suffisante de la religion musulmane. Du simple fait que l’on ne peut pas donner la gestion d’un ministère à un profane, c’est à cause de la même rigueur qu’on ne devrait pas non plus donner la gestion des affaires islamiques à des profanes. Secondo : il faut de l’efficacité ; qui fait mention de cet aspect, tient compte des ressources et des relations qui permettront aux responsables d’atteindre leurs objectifs. Les responsables musulmans doivent être compétents et efficaces. Tertio : les responsables de la gouvernance musulmane doivent être intègres et probes. Ils doivent se débarrasser de l’égoïsme et de la cupidité et avoir un sens élevé de l’intérêt des masses musulmanes. Page 6 L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Entretien Quel constat faites-vous de la gouvernance actuelle des leaders musulmans ? En toute sincérité, la gestion actuelle n’est pas conforme à l’enseignement islamique et beaucoup ne méritent pas la place qu’ils occupent actuellement. Dans notre pays, nous avons besoin de réformes afin que l’on puisse faire un renouvellement pour un changement tenant compte des aspirations spirituelles des musulmans et de leur positionnement dans les affaires politiques, économiques, sociales ; tout ce qui est en concordance avec la réalité de la gouvernance classique dans un monde capitaliste. Malheureusement, dans les deux cas, notamment religieux et mondains, les musulmans sont à côté de la plaque. Les musulmans sont victimes de leur propre ignorance et de leurs actes. Est-ce que cela n’est pas lié aux débats incessants des courants musulmans ? notamment sur la question de l’innovation et autres sujets de la foi, qui freinent notre clan dans la participation aux affaires ? La question de l’innovation est cultuelle. Il n'y a aucun lien avec la participation à la gestion des affaires de la société. L’Islam s'adapte au temps et aux réalités auxquelles il doit y faire face. Dire que faire face à des réalités politiques, économiques et sociales relève de l’innovation, ce serait une mauvaise lecture de l’Islam. Le Bid'a (innovation) en exemple, c’est de faire un rajout ou une omission à une loi déjà inscrite par le Coran ou le prophète (psi). Le Coran dit clairement que Dieu nous a créés pour que nous bâtissions le monde. Pas de se contenter des actes cultuels et spirituels seulement. Mais les divergences et conceptions de la loi ne seraient-elles pas pour quelque chose dans le sous-développement des musulmans ou dans leur isolement par rapport aux affaires de la vie ? Pour vous répondre, il y a deux lectures à observer ; la première, ce sont les interprétations et autres analyses peuvent converger dans un même sens, pour le bien-être spirituel du musulman. Les musulmans ont le loisir de varier dans leur compréhension afin de concilier les positions. Cette attitude est encouragée par la loi du Coran. La divergence objective des pensées en Islam est une richesse et une force invincible pour les musulmans à l’instar des quatre écoles de pensée notamment Malékite, Hanbalite, Chaféite, Hanafite... Elles se divergent dans les interprétations et ont un but commun, l’accession à la compréhension des masses musulmanes. Imam Châfi fut élève auprès de Malik, et Imam Ahmad priait à tout moment pour l'Imam Châfi tant et si bien que son fils l'interrogea un jour sur la cause d’un tel respect : « Imam Châfi est comme le soleil pour les hommes, comme le soleil est pour la terre », répondit Imam Ahmad. Du vivant du prophète (psl), ses compagnons n’avaient pas la même compréhension des questions de la religion mais ils ne se battaient pas et ne se divisaient pas et le Le prophète (psl) a toujours respecté leur choix. Par contre, au Burkina, nos divergences sont celles que l’Islam condamne, elles ne sont pas objectives parce qu’elles ne relèvent pas de la connaissance musulmane. C’est un manque de savoir. Quand un musulman ou un groupe de musulmans se situe dans la voie de la vérité et met le reste sur celle du mensonge, cela n’est pas islamique. L’Islam n’est pas une propriété privée ou celle d’un groupe de personnes donné. Il est pour tous ceux qui se reconnaissent dans l’Unicité d’Allah et la prophétie de Muhammad (psl). La religion musulmane a pour objectif de guider les gens. Ce qui nous incombe en premier, c’est le souci de pouvoir guider ces personnes ; ce n'est pas le rejet, la haine de ces personnes qui doivent nous admirer. Sinon, au Burkina Faso, les positions et les divergences des musulmans les ont affaiblis ; raison pour laquelle ils ne peuvent pas s’entendre pour de grandes réalisations religieuses ou mondaines. Les autres confessions se divergent, mais quand il... Il s’agit des affaires mondaines qui resserrent leurs rangs et voilà qu’elles sont dans toutes les sphères de la vie de la nation. Sur ce sujet notamment, il y a encore des efforts à faire. Est-ce que le rattachement exclusif à l’au-delà n’est pas une explication à cette faiblesse des musulmans ? C’est Dieu qui dit aux musulmans de chercher la vie d'ici-bas et celle de l’au-delà. Les deux mondes méritent qu’on s’engage. Nous sommes un pays où la majorité des commerçants sont musulmans, les intellectuels musulmans sont considérables et dans tous les domaines, la présence musulmane est significative. Ce qui nous manque, c’est l’organisation. Quelles prières faites-vous pour les autorités de la transition ? Elles ont pris un accord avec le peuple et la communauté internationale pour une transition d'une année afin de pouvoir organiser des élections libres et transparentes en respectant la charte de la transition. Le peuple a foi en ces autorités. En 2015, les partis iront à la conquête du pouvoir, c’est de les Interpeller déjà, qu’ils doivent comprendre le message du peuple, qui a besoin de mesures sociales qui vont booster l'économie. Le peuple a ses aspirations, c’est de les respecter une fois au pouvoir. Pour finir, c’est de lancer un appel à ce peuple d’être patriote et intègre. De ne plus donner sa voix pour des choses insignifiantes qui ne servent pas du tout. Choisissez les candidats en fonction de leur programme. Nous prions pour nos nouvelles autorités pour la transition et pour le pays afin que la démocratie véritable s’installe et que nous puissions prospérer. Entretien réalisé par Arouna Guigma. Tel. : 50 41 80 21 Siège et boutique 11 BP 1720 CMS Ouagadougou Tél. : 50 30 54 24 / Fax : 50 33 26 52 Email : lipao@fasonet.bf / lipao2010@gmail.com http://www.lipao.bf Lexmark, Epson Leader Informatique - bureautique. Produits - Assistance et Outillage INFORMATIQUE L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Page 7 Société CONGRES NATIONAL DE L’AEEMB Une nouvelle équipe pour de nouvelles missions L’Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina (AEEMB) a tenu son 15e congrès les 25, 26, 27 et 28 décembre 2014 à Ouagadougou. Le clou des activités a eu lieu dans la matinée du dimanche au sein de l’Université de Ouagadougou. Le fait majeur de ce congrès, c’est bien le renouvellement du bureau de la plus grande association musulmane de jeunesse. Un parterre de personnalités religieuses a honoré de sa présence cette cérémonie. L'Association des élèves et étudiants musulmans au Burkina Faso a convié les musulmans le dimanche 28 décembre 2014 à l’Université de Ouagadougou. Objectif : présenter les nouveaux membres qui vont présider aux destinées de l'association les deux prochaines années. Le président sortant, Issaka Ouédraogo, a dans son allocution d'au revoir, salué tous ceux qui ont aidé l’AEEMB à écrire ses lettres de noblesse. Pour lui, si l’AEEMB est ce qu’elle est aujourd'hui, « c'est grâce au soutien moral, financier et technique des différentes associations. islamiques du pays, à la bienveillance de l'administration, aux conseils de généreuses personnes et à la contribution de ses partenaires ». Il a également porté à la connaissance de l’assistance que ce congrès est une instance de prise de grandes décisions pour la vie de FAEEMB. Le président sortant n'a pas manqué de prodiguer des conseils à la toute nouvelle équipe. Il a notamment attiré l’attention de la nouvelle équipe sur les difficultés auxquelles elle sera confrontée. « Vous réussirez cette mission si vous placez Allah au centre de vos affaires », a-t-il conseillé. Issaka Oucdraogo a témoigné son admiration pour le dynamisme et le résultat auxquels ils sont parvenus. Le tout est à la tête d'une équipe de 17 membres pour un mandat de deux ans. Le nouveau président est le frère Ali Sawadogo, étudiant en 3e année de géographie. Par Arounan Guigma SERMON DU 7 NOVEMBRE 2014 Comment se prémunir des calamités Au nom d'Allah, le Tout Clément et le Miséricordieux. Nous le louons, nous implorons son secours. Que Sa Paix et Son salut se déversent sur le Prophète Mohammad (SAW), sa famille, ses compagnons et sur tous ceux qui emboîteront leurs pas jusqu'au jour dernier. Chers frères et sœurs dans la foi, comment se prémunir des calamités ? Tel est le sujet de notre sermon du jour. Allah (SWA), dans sa sagesse, a promis d’éprouver ses créatures et surtout celles qui portent la foi. Il a dit dans le Coran 2, je cite : *Nous vous éprouverons par des choses comme la peur, la famine, la réduction de vos biens et de personnes et par la destruction de vos récoltes. Mais annonce la bonne nouvelle aux patients*. Ainsi, pour le musulman, tout ce qui l’atteint comme épreuves heureuses ou douloureuses est l’accomplissement de la volonté d'Allah. À Lui nous appartenons et vers Lui nous retournerons. Cela dit, Allah (SWA), dans sa justice et dans sa volonté de protéger ses créatures, nous a enseigné des voies et moyens pour nous aider à nous prémunir des calamités. Si nous faisons nôtres ces enseignements, par sa volonté, nous arriverons. à éviter nombre de calamités sur nos biens et sur nos personnes. Il faut souligner d’ores et déjà que les actes d’adoration que le musulman accomplit dans la recherche de l’agrément d’Allah (SWA) constituent également des causes de préservation contre les épreuves douloureuses. Dans un hadith authentique, le prophète (SAW) nous a fait cas de ces trois individus qui s’étaient retrouvés coincés dans une grotte. Aucune solution ne se présentait à eux. Alors, ils eurent la présence d'esprit d’évoquer les bonnes actions que chacun d’eux avait accomplies par le passé avec l’espoir que cela constituerait une solution à leur problème. L’un d’eux s’est fondé sur le respect qu’il avait pour ses parents. L’autre a évoqué le fait qu’il avait été juste envers son employé. Le troisième a évoqué le fait qu’il était en mesure de commettre l’adultère mais a renoncé par crainte d’Allah. C’est alors que la pierre qui les avait enfermés dans la grotte fut écartée pour leur permettre de sortir. Ainsi, déjà ces trois moyens. constituent des causes de préservation contre une épreuve. Du fait de leurs bonnes actions, Allah a remplacé la difficulté à laquelle ils étaient confrontés par une issue favorable. Chers frères dans la foi, la crainte d’Allah en tout temps et en tout lieu est un moyen efficace contre les calamités. Allah (SWA) a dit dans le Coran, je cite : « Quiconque craint Allah, il lui trouve une porte de sortie ». Ce verset a un sens global. Il s’agit d’une porte de sortie dans toutes les difficultés. Le prophète a ajouté à cela, dans un hadith authentique, je cite : « Préserve Allah et il te préservera. Préserve Allah, et tu le trouveras à tes côtés ». Préserver Allah signifie éviter de commettre ce qu’il déteste et se conformer à ses injonctions. Ensuite, un autre moyen d’échapper aux calamités, c’est de se confier et de placer entièrement sa confiance en Allah seul. Il a dit dans le Coran, je cite : « Quiconque se confie à Allah, Allah lui suffira ». Il y a aussi comme moyen, le fait de s’accrocher aux... Invocations du matin et du soir. Elles sont certes nombreuses, mais chacun selon ses capacités peut s’accrocher à certaines d’entre elles et les réciter quotidiennement. Il y a également le fait d’être en permanence dans les évocations. On se rappelle l’exemple du prophète Younouss quand il était dans le ventre de la baleine. Allah nous confie dans le Coran que s’il n’avait pas été du nombre des évocateurs, il y serait resté jusqu’au jour dernier. À cela, on peut ajouter le fait d’accomplir les prières en groupe, et surtout celle du matin. Le prophète (SAW) a dit que celui qui accomplit la prière de Fajr en groupe, il sera sous la protection d’Allah. La liste est longue. On retiendra l’accomplissement du bien, l’entraide, l’aumône dans le licite et tout ce qui est agréé par Allah de façon générale. Le prophète (SAW) a dit, je cite : « L'accomplissement éloigne l'homme des calamités. L'aumône anéantit la colère d'Allah. L'accomplissement de la piété filiale est une source de longévité ». Retenons que la Protection dont il est fait cas englobe même les membres de la famille de celui qui accomplit les actes que nous venons de citer. Nous en voulons pour preuve l’exemple cité dans la sourate Kahf lorsque Moussa et Aïdara ont construit le mur des orphelins. La raison évoquée était que leurs parents étaient des gens bien. C’est dire que tous ceux qui sont sous notre protection peuvent bénéficier par ricochet de nos bonnes actions. Ajoutons aussi le fait d’enjoindre le bien et de s’interdire le blâmable. Si dans une communauté cela n’existe pas, quand il y a une calamité, elle s'abat surtout sur le monde. Qu’Allah nous en préserve. Qu’il nous éloigne des calamités. Qu’il nous pardonne nos fautes et nous guide sans cesse sur le droit chemin. Imam Mahmoud Ouédraogo La liste des membres du Comité exécutif du mandat 2014-2016. Porter Nom Prénom Niveau d'Étude Contact Président Savvado Ali Graphique 3 70878011 1er vice-président Iboudo Mahamady SEC 3 72845972 2e vice-président Dama Vaya Anglais 2 75367533 Secrétaire général : Sa ko Abdoulaye SVT2 71821567 Secrétaire général adjoint : Savvadogo Boubacar SEC. 1 78077014 Trésorier général : Sawadogo Karim SEG2 73612439 70460657 Trésorier général adjoint : Mandé I lamadc SIKH Secrétaire à l'Organisation et à la Communication : K A EGA Saydou Génie Civile 2 71652511 SOC adjoint : BARRY I lassane Psycho 1 60706092 Secrétaire aux Activités Culturelles : NI K IBM A A lassane SJP4 71095646 SAC adjoint : SANA DAOUDA Histoire 1 70757562 Secrétaire à la Mobilisation et à la Formation des sœurs : KABORE Eatoumata Anglais 4 t 76672711 SMFS adjoint : Fatoumala SJP 1 78653 567 L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Page 9 PROMOTION DE LA JEUNESSE MUSULMANE L'Italie sunnite donne l’exemple Du 2 au 4 janvier 2015, la cité de Naaba Onbri a accueilli la jeunesse du Mouvement sunnite venue des quatre coins du pays. Il s'agissait pour ces jeunes d'élaborer un plan stratégique au profit de la jeunesse musulmane avec pour finalité de trouver des réponses aux besoins. spirituels, socioéconomiques et civiques. Cet atelier a eu pour thème : « Promotion de la jeunesse du mouvement sunnite : quelles stratégies, enjeux et défis » et était placé sous le parrainage de El Hadj Adama Soudré. Ils étaient au total 95 jeunes issus des mouvements associatifs de jeunesse musulmane à prendre part à cet atelier d’élaboration du plan stratégique au profit de la jeunesse musulmane du mouvement sunnite. Ce cadre d'échange, qui découle d'un processus de sensibilisation, d’encadrement et de responsabilisation de la jeunesse musulmane, a eu pour thème général : « Promotion de la jeunesse musulmane : Quelles stratégies, enjeux et défis ». La jeunesse musulmane, c'est une lapalissade, souffre des mêmes maux que connaît la jeunesse burkinabè, mais avec un accent encore particulier. Ces maux sont assez nombreux, divers et diversifiés pour ne pas être connus. Ils ont pour nom, le manque de qualification, conséquence immédiate du nombre, nous sommes les mieux nantis pour faire changer beaucoup de choses dans. Ce manque d’emploi et du chômage ; d'accompagnement financier ou non ; le manque d’encadrement et j'en passe. Ce qui pose le problème de son plein épanouissement. Pour trouver des réponses à tous ces besoins, « le Mouvement sunnite a décidé, au cours de son dernier congrès, de créer un Commissariat général en charge de la jeunesse. Depuis lors, nous avons ensemble discuté sur ces questions afin de trouver la formule appropriée pour les résoudre. C’est dans ce cadre qu'intervient cet atelier d'élaboration de notre plan stratégique qui prendra en compte les trois prochaines années », a noté le commissaire général de la jeunesse du Mouvement sunnite, El Hadj Abdoul Aziz Compaoré. « Vous savez, nous les musulmans, nous sommes une force. Nous sommes les plus nombreux. Nous pouvons de ce fait trouver toutes les solutions aux problèmes de notre communauté. Il faut juste une organisation et une structuration pour y parvenir. C’est en cela que cet atelier, une première, est la bienvenue », confie le parrain de l’activité, El Hadj Adama Soudré. Le président du Mouvement Sunnite, El Hadj Adama Nikièma, dans son allocution, a salué cette initiative de la jeunesse. « Le Mouvement sunnite, en créant au cours de son dernier congrès le département de la jeunesse, a conclu que si la jeunesse s'organise et s'épanouit, c'est toute la communauté qui y gagne parce que nous sommes les plus nombreux. Rien ne nous empêche de nous organiser. Ensemble et avec l'aide de Dieu, nous pouvons permettre à la jeunesse de passer au crible les problèmes qu’elle connaît et d'élaborer une vision commune et des propositions qui seront reversées au bureau national pour leur mise en œuvre dans l’intervalle des trois prochaines années. Ces propositions ont pris en compte divers domaines allant de la question spirituelle à celle de la citoyenneté, en passant par les questions de santé. Renforcement des capacités des jeunes, de leur structuration... Pour le bureau, des dispositions sont prévues pour la mise en œuvre de ces propositions. « Nous pouvons avec l’aide de Dieu mettre en œuvre ce plan stratégique. Nous avons tout ce qu'il faut pour y parvenir », rassure le président, El Hadj Adama Nikièma. Le commissaire général de la jeunesse, El Hadj Abdoul Aziz Compaoré, a également confié que tout sera mis en œuvre pour qu’au cours des trois prochaines années, ce plan soit entièrement exécuté. « Nous pouvons réaliser ce plan avec l’aide de Dieu. Pour nous les musulmans, le problème de moyens ne se pose pas. Si nous sommes unis, nous pouvons réaliser beaucoup de choses. C'est pourquoi je lance un appel à l’union de tous les musulmans. Cela nous permettra de mieux exploiter notre force. » C’est sur cette note d’espoir que les participants se sont donné rendez-vous pour les prochaines échéances. Selon le chronogramme, une rencontre de lancement du plan stratégique aura lieu dans six mois. Bobo-Dioulasso n Par Abou Waqâss Axe 1 : jeunesse musulmane et spiritualité Axe 2 : jeunesse musulmane et éducation Axe 3 : jeunesse musulmane et emploi Axe 4 : jeunesse musulmane et santé Axe 5 : renforcement des capacités des jeunes Axe 6 : assistance sociale et appui-conseils Axe 7 : jeunesse musulmane et développement du sport Axe 8 : organisation et structuration de la jeunesse musulmane citoyenneté. Page 10 L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Nos pieux prédécesseurs Les principales particularités de la biographie prophétique La biographie du prophète est encore méconnue par nombre de musulmans. Cette biographie, par rapport à celle des autres envoyés de Dieu, est bien fournie. Nous vous livrons quelques particularités de la biographie du dernier messager de Dieu. Premièrement : L’authenticité basée sur les narrations par le biais de chaînes de rapporteurs continues, constituées de personnes honnêtes et dignes de confiance, qui ont partagé avec le Messager (Paix et bénédiction). d’Allah sur lui) des moments de sa vie, puis les disciples des Compagnons (Tâbioun) qui ont vécu avec ces derniers, ont entendu d'eux et ont rapporté d'eux. Les Compagnons ont vécu avec le Prophète (Paix et bénédiction d'Allah sur lui) et ont participé au façonnage de sa biographie ; ensuite, beaucoup parmi eux ont vu leur vie se poursuivre pendant de longues périodes après le décès du Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) ; ils vécurent avec leurs disciples pendant une longue période. Dès lors que nous savons que parmi les Compagnons, il y en a qui ont vécu jusqu’à l’an cent de l’hégire et même un peu au-delà, comme Abu Toufail Amir ibn Wâtsilah qui est décédé en l'an 101 H, Mahmoud ibn Rabî’ en l’an 99 H, Abdullah ibn Bisr Al Mâzaty en l’an 96 H, Anas ibn Mâlik en l’an 93 H, qu’Allah soit satisfait d’eux ; que nous savons également que la compilation de la Sunna commença officiellement sous le règne de Oumar ibn Abdul Aziz -qu’Allah lui accorde la miséricorde- et que ce dernier est décédé en l’an. 101 H ; si donc nous savons tout cela, il devient certain pour nous que la continuité de l’apprentissage de la Sunna et de la biographie prophétique ne s’est jamais rompue ; et qu'il n’y a pas eu une période de passage à vide entre la compilation de la Sunna et l’apprentissage du Messager (Paix et bénédiction d’Allah sur lui), puis des Compagnons, puis des disciples des Compagnons. Deuxièmement : La compilation de la biographie prophétique a eu lieu de bonne heure : La compilation de la Sunna commença en même temps que celle de la biographie prophétique, très tôt du vivant du Messager (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) et cela par le biais de la rédaction des hadiths ayant trait aux événements qui eurent lieu à son époque comme par exemple le début de sa mission prophétique, le début de la révélation, ce qu’il a enduré à la Mecque avant son émigration vers Médine et avant cela, l’émigration de certains de ses Compagnons vers l’Abyssinie, ses épouses, ses expéditions. militaires et ses voyages, et bien d’autres choses qui ont un rapport avec sa personne et son comportement durant toute sa vie. Toutes ces choses sont enregistrées dans la Sunna et ses livres. Quant à la compilation complète de la biographie prophétique, elle commença à l’époque de Mouawiya ibn Abî Soulyan - Qu’Allah soit satisfait de lui - lorsque Abdullah ibn Abbas - Qu’Allah soit satisfait de lui - décédé en l'an 68 H - enseignait à ses élèves la généalogie du Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) et ses expéditions militaires tandis que ses élèves écrivaient cela. Abdullah ibn Amr ibn Al Âcc - Qu’Allah soit satisfait de lui - décédé en l’an 63 H - fit la même chose, de même que Al Barra ibn Âzib - Qu’Allah soit satisfait de lui - décédé en l’an 74 H - il enseignait à ses élèves les expéditions militaires du Messager d'Allah (Paix et bénédiction d'Allah sur lui). À l'époque des Tâbioun - ceux qui ont vécu avec les Compagnons et ont appris auprès de ces derniers - on commença à écrire des livres sur la biographie prophétique ; le livre de Ourwa ibn Az-Zoubair ibn Al-Awâm -décédé en l’an 93 H- y fut écrit ; c’est le Ris de l’illustre Compagnon Az-Zoubair ibn Al-Awâm -Qu’Allah soit satisfait de lui-. Il écrivit le livre Les expéditions militaires du Messager d'Allah (Paix et bénédiction d’Allah sur lui). Les principaux livres écrits par les disciples des Compagnons sont ; le livre de Abânc ibn Ulhman ibn Affân -décédé en l’an 105 H- c’est le Ris du calife du Messager d’Allah (Paix et bénédiction d’Allah sur lui). Il acheva son livre sur la biographie prophétique et les expéditions militaires avant l’an 83 H ; ensuite le livre de Wahb ibn Mounabih -décédé en l’an 110 H-, une partie de son livre Les expéditions militaires (Al Maghazi) se trouve dans la ville de Heidelberg en Allemagne ; eux tous ont vécu avec les Compagnons et ont appris auprès d’eux. Les deux livres les plus complets sur la biographie du Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) sont : As-Siyar wal Maghazi de Muhammad ibn Ishaq - décédé en l’an 151 - Al-Siratoun Nabawiya de Ibn Hicham - décédé en l’an 213 - et tous ces deux auteurs ont vécu avec les Compagnons et ont appris auprès d'eux. Troisièmement : L’intégralité et la clarté : Les détails de la biographie du Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) sont établis de manière intégrale et claire dans toutes ses étapes, depuis le mariage entre son père Abdullah et sa mère Amina bint Wahb jusqu’à sa naissance, puis le début de sa mission avec tout ce qu’il a traversé avant cela, de la propagation de son message jusqu’à son décès. Ainsi, toute personne qui veut connaître les détails de la vie du Messager (Paix et bénédiction d'Allah sur lui) peut y parvenir aisément à partir de nombreux livres de référence dont l'appartenance à leurs auteurs est vérifiée et les détails historiques authentifiés de manière scientifique. Le Messager (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) - comme l'a dit l’un des critiques occidentaux - « est le seul qui est né sous la lumière ». De la Sunna et de la biographie prophétique contiennent, ainsi que le Qur’an noble, tous les détails de la vie publique et privée du Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui). De nos jours, nous connaissons avec précision la description de son aspect, de son caractère et de ses mœurs. Nous connaissons par exemple : la couleur de sa peau, la forme de son nez et de ses fosses nasales, la forme de sa bouche et de ses dents, la couleur de ses cheveux, sa taille, sa démarche et sa manière de s’asseoir, sa manière de parler et de rire, sa nourriture préférée, sa manière de manger, de boire, voire ses rapports conjugaux, son comportement envers ses épouses ; et mieux que cela, les vestiges et les restes de sa maison et sa tombe dans laquelle il fut enterré sont présents jusqu’à l’heure actuelle. Il est possible de s’assurer de tous les caractères qu’on lui attribue par le biais des outils scientifiques modernes. La biographie du Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) a bénéficié d’une préservation et d’une sauvegarde telles qu’on n’en a jamais vues pour une personne auparavant et telles qu’on n’en aura jamais avec quiconque après lui. Ces trois particularités nous donnent une certitude absolue quant à la biographie du dernier des Prophètes, Muhammad ibn Abdullah (Paix et bénédiction d’Allah sur lui), et nous donnent la certitude fondée sur une base scientifique et méthodique qu’il est le Messager envoyé par Allah à l’humanité toute entière. Les références de la biographie prophétique L’authenticité est considérée comme la qualité principale dans tout l’héritage islamique. C’est une spécificité qu’Allah -l’Exalté- a attribuée exclusivement au message final et cela procède de sa sagesse parfaite ; En effet, la dernière religion doit être préservée et sauvegardée afin d’être héritée successivement par toutes les générations humaines jusqu’au Jour de la Résurrection. Pour cela, Allah -l’Exalté- dit : « En vérité, c'est Nous qui avons fait descendre le Coran (Dzikr), et c'est... » Nous qui en sommes gardiens (sourate Al Hijr, verset 9) faisons partie de la préservation du message, c'est-à-dire la législation islamique tirée du Qur’an et de la Sunna, ainsi que la préservation de la biographie de celui qui l’a apportée. Pour cela, Allah a voulu que la biographie de Son Messager (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) soit préservée dans plusieurs références authentifiées. Les principales références de la biographie prophétique sont au nombre de trois : 1. Le Qur'an noble : une bonne partie de la biographie du Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) est mentionnée dans le Qur’an. Allah -l’Exalté- a évoqué la situation du Prophète (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) depuis son enfance dans ce verset : « Ne t'a-t-il pas trouvé orphelin ? Alors il t'a accueilli ! Ne t'a-t-il pas trouvé égaré ? Alors il t'a guidé » (sourate Ad-Douha, versets 6-7). 2. La Sunna prophétique : nous avons déjà expliqué dans ce qui précède que la Sunna prophétique comporte l'essentiel des détails de la biographie du Prophète. (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) ; que ce soit ce qu’il a lui-même rapporté sur sa personne ou ce qu’ont rapporté de lui ses Compagnons - qu’Allah soit satisfait d’eux tous. Nous avons évoqué l’authenticité de cette référence ainsi que la méthode scientifique méticuleuse que les savants ont mise sur pied pour étudier la Sunna et ses références. Les livres écrits sur la biographie du Prophète (Paix et bénédiction d'Allah sur lui) : nous avons suivi l'enchaînement de la compilation de ces livres et avons indiqué qu’il a commencé depuis l’ère des Compagnons - qu’Allah soit satisfait d'eux - et plus précisément sous le règne de Mouawiya ibn Abî Soufyan - qu’Allah soit satisfait de lui. L’écriture effective des livres commença et se poursuivit jusqu’à l’époque des disciples des Compagnons et ceux qui vinrent après eux. Il est possible de se référer au sous-titre relatif aux particularités de la biographie prophétique pour découvrir ces détails. Par Salah Houssin, Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05. février 2015 RENCONTRE DU PF AVEC LES FORCES VIVES Le compte rendu des différentes délibérations Le président du Faso, Michel Kafando, a reçu tour à tour les Organisations de la société civile et les partis et formations politiques, le mardi 6 janvier 2015 à Kosyam. Faire le bilan des actions déjà menées par le gouvernement et recueillir des propositions pour la suite ; tel était le contenu de cette matinée d’audience. Des questions tenant à l’organisation des élections, à la constitutionnalisation de la CENI, le vote des étrangers, l’arrivée du Groupe international de contact à Ouagadougou... ont été abordées. Ils étaient nombreux à effectuer le déplacement de Kosyam en cette matinée du 6 janvier. Le jeu en valait la chandelle car c'était la toute première rencontre entre le PF et les OSC, ainsi que le PF et les partis et formations politiques. Le présidium était composé du Président du Faso, de son ministre de la Communication, Frédéric Nikimma, et de son directeur de cabinet, Mathieu Tankoano. Le premier groupe à fouler le... Sol de Kosyam a été celui des Organisations de la société civile. À celui-ci, le Chef de l’État a dit ceci : J’ai voulu cette rencontre d’abord pour vous faire le point de ce que votre gouvernement de transition a pu faire jusqu’à présent à l’issue du mandat que vous lui avez confié. Si nous sommes ici, c’est parce que vous, OSC, organisations politiques, forces vives avez dit non, et que vous avez voulu vous débarrasser d’un régime que le peuple ne voulait plus. Par conséquent, vous avez souhaité avoir des gens pour conduire la transition. Nous sommes vos serviteurs, nous ne sommes rien d’autre... Sur le plan des institutions, nous avons formé le Gouvernement qui, il faut le reconnaître, comporte des hauts et des bas. J’ai toujours dit que quand vous venez comme ça, j’allais dire en novice, sur une aire qui a déjà été élaborée pendant 27 ans, c’est vraiment difficile que vous puissiez trouver de bonnes graines. Nous, nous avons mis notre bonne volonté à le faire. Il y a des ratés parce qu’il y a des... nominations qui n’ont pas plu et encore je dis, le gouvernement est ouvert à la critique. Si vous voyez des choses qui sont répréhensibles, vous devez le faire savoir, mais dans l’ordre et la compréhension. Vous devez le faire savoir mais ce n’est pas la peine de se mettre à faire un certain nombre d’exercices qui ne sont pas du tout dans le sens de la paix et de la tranquillité que nous voulons pour ce pays-là. Deuxièmement, nous avons mis en place le Conseil national de transition, qui a pris fonction et qui a commencé à travailler et dont la première tâche a été la vue du budget. Mais il va certainement continuer parce que maintenant nous abordons la phase la plus dangereuse qui va consister à s’organiser à donner un programme pour que nous puissions aller aux élections. J’ai bien précisé à la communauté internationale, ceux-là même qui au début ont voulu nous sanctionner, que l’exemple du peuple burkinabè ne peut pas être compris comme l’exemple d’autres peuples où le pouvoir a été pris de façon plus. Ou moins préparée. Sachez que ce que vous allez faire pour la réussite de cette période est une référence non seulement pour l’Afrique, mais pour le monde entier et pour ces pays dont les chefs d’État rêvent encore de rester au pouvoir en manipulant leur constitution. Le Burkina aura de nouvelles institutions en novembre 2015, vous pouvez nous faire confiance. Je le dis encore, nous ne pouvons rien faire sans vous. Vous êtes le support de la transition. Je ne voudrais pas le répéter, sans vous, il n’y aurait pas eu de transition ; sans vous, nous ne serions pas ici pour vous parler en tant que président de la transition. C’est vous qui avez pris vos responsabilités ; s’il y a des choses qui ne vont pas, dites-le nous mais de façon gentille. Nous sommes des frères, nous sommes tous des filles et fils de ce pays. À la suite de l’intervention du président du Faso, la parole est revenue à Jonas Bien pour s’exprimer au nom de toutes les OSC. Ce dernier, dans son adresse, a soulevé les différentes questions en débat au. sein des OSC et les différentes opinions qui les soutiennent. « Excellence Monsieur le Président du Faso, Les organisations de la société civile (OSC) saluent cette rencontre avec vous autour des consultations électorales à venir. Ne maîtrisant pas à l’avance le format de cette rencontre, c’est-à-dire les points saillants devant faire l’objet d’échanges, nous n’avons pas organisé, en notre sein, des concertations larges devant donner lieu à des positions communes sur les points qui viendraient à être évoqués ici. Mais, étant donné que les organisations invitées sont celles actives dans le domaine de la gouvernance démocratique et des élections, nous pensons pouvoir apporter des contributions et points de vue, après vous, dans le sens de l’accompagnement de la Transition à réaliser ce que chacune et chacun de nous attend à la fin de cette transition. Ainsi, nous allons vous exposer un certain nombre de points de vue qui sont exprimés au sein des OSC (comme dans d’autres entités) et qui portent, pour L’essentiel, sur le couplage ou non des élections à venir, le vote ou non des Burkinabè de l’étranger pour l’élection présidentielle de cette année, la question de la candidature indépendante, la limite de la durée de mandat des élus nationaux (Députés) et des élus locaux, la constitutionnalisation de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et de la professionnalisation de la CENI. S’agissant du couplage des élections, deux opinions majeures se dégagent. La première est celle qui voudrait un couplage présidentielle - législatives. La deuxième prône des élections générales ou simultanées, c’est-à-dire l’élection présidentielle, les élections législatives et celles municipales, au même moment. L’avantage du couplage présidentielle - législatives ou élections générales réside dans la réduction des coûts d’organisation des élections, en termes d’organisation matérielle et de déploiement de personnels. L’inconvénient, notamment des élections générales, c’est la difficulté qu’auront les populations. analphabètes à faire le choix des candidats ; ce qui va produire beaucoup de bulletins nuls. Concernant le vote des Burkinabè de l’étranger, les opinions sont aussi partagées. Une partie est pour le vote de nos compatriotes de l’étranger pendant l’élection de cette année et l’autre estime qu’il est matériellement difficile, au regard des réalités sur le terrain que la CENI avait relevées après des missions à l’étranger, mais à condition que la CENI rassure sur la faisabilité si toutes les conditions sont réunies. Permettre donc à ces compatriotes de voter serait leur rendre justice, conformément à la loi, mais la difficulté pourrait se trouver dans la pratique, pour cette élection de 2015, au regard du temps qui reste. Pour ce qui est de la candidature indépendante, aux élections législatives et municipales, une seule opinion semble se dégager au sein des OSC et est favorable aux candidatures indépendantes. Pour les OSC, il s’agit simplement du respect de la Constitution qui reconnaît à chaque citoyen qui jouit de ses droits. Droits civiques d’être électeur et éligible pour la gestion des affaires publiques ; donc pour plus de démocratie. Seulement, l’inconvénient réside dans le mode de scrutin dans notre pays qui est un scrutin de liste, ce qui fait d’ailleurs qu’on parle de candidatures dépendantes et non de candidatures individuelles. D’aucuns pensent même qu’il faut donc arriver aux candidatures uninominales. De plus en plus, la jeunesse a un intérêt pour le champ politique, et on devrait travailler à lui donner la possibilité de participer à la gestion des affaires publiques. C’est pourquoi, une opinion prône la limitation de la durée des mandats pour les élections législatives et municipales. Pour cette opinion, après avoir été élu trois fois (un mandat de cinq ans), c’est-à-dire après avoir été Député pendant quinze ans, on ne doit plus être éligible au poste de Député afin de mettre fin à des députations de carrière. La même opinion est valable pour les élus locaux (Maires, Conseillers municipaux). Certes, l’inconvénient pourrait être l’instabilité des partis politiques, car celui qui sait qu’il n’a plus de possibilité d’être élu Député, Maire ou Conseiller, ne trouverait pas intérêt à continuer dans les partis politiques. La constitutionnalisation de la CENI est jugée importante afin de faire de la CENI une institution républicaine en lieu et place de l’institution démocratique qu’elle est actuellement. Sur cette question, une même opinion semble également se dégager au sein des OSC, surtout qu’elle ne présente pas d’inconvénient. Toujours par rapport à la CENI, faut-il garder la CENI actuelle ou y apporter des ajustements, voire même la dissoudre ? Les OSC ont des opinions divergentes sur cette question. Pour les unes, l’organisation des élections est un impératif pour la Transition et mettre en place ce que certains appellent CENI de transition entraînerait d’autres types de difficultés qui ne permettront. Pas de tenir les élections dans les délais au regard du temps qui reste. Cette première opinion prône donc le maintien de la CENI actuelle pour bénéficier de l’expérience qu’elle a déjà pour permettre d’aller plus vite. Toutefois, cette opinion est pour des réformes mais applicables aux élections qui viendront après la phase de la transition. La deuxième opinion soutient le contraire et veut la professionnalisation de la CENI qui passerait par un recrutement de compétences qui seront formées à la gouvernance électorale et qui se chargeront d’organiser les élections de cette année et des autres années. La désignation de nouveaux membres de la CENI, la mise en place des démembrements, leur formation prend du temps et une opinion le relève comme inconvénient majeur s’il faut bouleverser la CENI actuelle et vouloir tenir les élections dans les délais voulus par la Transition. Excellence, Monsieur le Président, il s’agissait là de vous donner des orientations sur les opinions au sein des OSC sur la question des élections. Élections qui vont certainement contribuer à alimenter les discussions afin de sortir des solutions qui permettent d’atteindre les objectifs de la transition en matière d’élections. Compte tenu du temps de cette rencontre, quelques interventions des participantes et participants ici présents viendront renforcer la synthèse des opinions que je viens de vous exposer. Après les OSC, place a été faite pour les responsables et membres des partis politiques. Le contenu du message à leur livrer par le PF n’est pas aussi différent de celui des OSC. Après les salamalek, le PF a laissé entendre pour ce qui est du bilan qu’on peut faire à l’heure actuelle, que « ça va. Le Gouvernement a été mis en place, le CNT également, même si c’est avec quelques couacs. La Commission réconciliation, vérité et justice est déjà là. Sur le plan diplomatique aussi, ça va. Au départ, nous avons eu quelques difficultés. Certains pays n’ont pas accepté la prise de conscience du peuple burkinabè. Nous avons travaillé à leur faire. comprendre que la situation du Burkina Faso est spécifique. Dans notre cas, contrairement à d’autres pays, c’est tout un peuple qui a dit non à un système qu’il ne voulait plus. À l’heure actuelle, nous avons réussi à leur faire accepter notre situation particulière. Le Canada était l’un des pays qui refusaient de comprendre, mais tout dernièrement, le Canada l’a accepté. Nous n’avons plus de problème à ce niveau. Tout le monde a compris que c’est la voie et la volonté du peuple. Au niveau des pays voisins aussi, ça va. La Côte d’Ivoire n’a pas compris les choses au début comme nous l’aurions souhaité. Mais j’ai dit au président ivoirien « je comprends votre gêne parce que notre ancien président est chez vous. C’est un problème délicat pour vous... Mais nous avons fini par nous retrouver. À la réunion de Nouakchott, c’est le président ivoirien qui est venu lui-même me dire qu’il veut qu’on se rencontre. Nous nous sommes rencontrés, nous nous sommes expliqués et nous nous sommes compris. Pour ce qui est de la Transition, vous conviendrez avec moi que nous abordons désormais la phase la plus cruciale qui démarre avec ce mois de janvier. Nous avons rencontré la CENI pour arrêter les politiques, les échéances et la question des couplages est revenue sur la table. Mais nous avons quand même trouvé un point commun. C’est que pour des raisons budgétaires, il nous faut opter pour le couplage. Cependant, nous pensons que si on veut tout coupler, nous risquons de perdre l’essentiel, c’est-à-dire que nous n’aurons pas des élections transparentes telles que nous le souhaitons. Alors le schéma qui se dessine, c’est de coupler la présidentielle et les législatives et d’organiser par la suite les municipales ou même qu’on laisse le soin au prochain exécutif de le faire. Le problème difficile du vote de l'étranger ; le vote de l’étranger donne l’air d’être simple mais dans la réalité, c’est plus difficile que cela. Nous n’avons plus que 9 mois... Il faut noter que le vote des Burkinabè de Côte d’Ivoire risque d’être assez. Difficile. D’abord, c’est la plus grande communauté que nous avons à l’étranger et c’est le pays où nous n’avons pas beaucoup d’amis. Il y a aussi certaines opérations qui auraient dû être faites et ne l’ont pas été. La question paraît difficile. Nous avons peur aussi que le danger ne vienne de là-bas. Nous avons peur que les choses se gâtent ici parce que là-bas, on aurait manigancé quelque chose. Toutefois, vous devez y réfléchir aussi. 13 janvier, réunion avec le Groupe international de contact ; le groupe international de contact est composé de la CEDEAO, de l’UA, des Nations Unies et de certains bailleurs de fonds. Son objectif est de suivre la situation au Burkina Faso, d’évaluer ce que nous avons fait et ce que nous devons faire. Je crois que trois chefs d’État viendront voir ce que nous avons pu faire : ce sont les présidents sénégalais, togolais et ghanéen. Nous aurons besoin de votre concours, de vos conseils et de votre assistance. C’est extrêmement important si nous voulons réussir la... transition. C’est pour cela que j’ai pensé qu’il faut que nous ayons un contact, d’autres contacts viendront. Par Abu Waqâss L'Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Page 13 Les avantages tirés du rappel d’Allah (Ad-Dhikr) Il y a dans le Dhikr plus de cent avantages (parmi lesquelles) : 1 - Il chasse Satan, le réprime et le brise. 2 - Il entraîne l’agrément de Dieu. 3 - Il dissipe les soucis et les angoisses du cœur. 4 - Il procure au cœur la joie et l’allégresse. 5 - Il illumine le visage et le cœur. 6 - Il fortifie le cœur et le corps. 7 - Il attire la subsistance. 8 - Il revêt l’invocateur de respect, de douceur et d'aspect agréable. 9 - Il fait acquérir l’amour qui est l’esprit de l’Islam, le moteur de la religion et l'axe du bonheur et du salut. Dieu a suscité une cause à chaque chose et celle de l'amour (de Dieu) est inscrite dans la continuité de la pratique du Dhikr. Celui qui veut gagner l'Amour de Dieu doit Le mentionner souvent. C’est que le Dhikr est la porte de l'amour, son plus. Grand symbole et sa voie la plus droite. 10-11 fait acquérir à l’invocateur qu’Allah l’observe et le fait de s'introduire dans la porte qui mène au degré de l'ihssan (la perfection dans l’adoration). Ainsi, il adorera Dieu comme s’il Le voyait. Il n’y a donc à l’insouciant aucune autre issue vers le rang de l’ihssan que celle du Dhikr, de la même manière que celui qui demeure assis ne pourra jamais rejoindre sa maison qu’en marchant. 11-11 fait obtenir la qualité de « la remise confiante à Dieu dans toutes ses affaires », c’est-à-dire le retour à Dieu. Et celui qui se retourne souvent vers Dieu au moyen du dhikr, verra son cœur se tourner vers Dieu en toutes circonstances. Dieu devient ainsi son refuge et son asile, son Protecteur contre les calamités et les malheurs de la vie. 12-11 héritera une place rapprochée de Dieu. Ainsi, en fonction de l’ampleur de son Dhikr se situe sa position par rapport à Dieu. C’est dire que plus son Dhikr est abondant, plus il se trouve dans la proximité de Dieu et plus son... L'insouciance s’accroît (en ne se rappelant pas Dieu), plus son éloignement s’accentue. Il lui ouvre une des plus grandes portes de la connaissance. C'est-à-dire que son savoir grandira au fur et à mesure que ses évocations se multiplieront. Il lui procure le respect mêlé de crainte envers son Seigneur, Sa magnificence en raison de l'emprise que le Dhikr a sur son cœur, et de sa présence constante avec Dieu. C’est le contraire de l’insouciant dont le voile du respect mêlé de crainte est trop épais dans son cœur. Il lui procure la mention que Dieu fera de lui, comme l’indique ce verset : « Souvenez-vous de Moi et je Me souviendrai de vous » (Sourate 2, verset 152). S'il n'y avait que cela comme bienfaits du Dhikr, cela suffirait comme mérite et noblesse. Le Prophète -salla Allahou 'alayhi wa sallam- a rapporté ce que son Seigneur a dit : « Celui qui se souvient de Moi en lui-même, Je Me souviendrai de lui en Moi-Même. Celui qui me mentionne dans une assemblée, Je le mentionnerai dans une assemblée. meilleure. » [Rapporté par Bukhârî] 16-11 réconforte la vie du cœur. J'ai entendu le chaykh al-Islâm Ibn Taymiyya - qu'Allah lui fasse Miséricorde - dire : « Le Dhikr est au cœur ce que la peau est au poisson. Quel serait l'état du poisson s'il venait à quitter la peau ? » 17-11 évacue la rouille du cœur. Chaque chose a sa rouille et celle du cœur, c’est l’insouciance et les passions irréfléchies ; et son polissage se fait par le Dhikr, le repentir et la demande du pardon à Dieu. 18-11 efface les fautes et les élimine complètement. Il compte au nombre des plus grandes œuvres et celles-ci chassent inévitablement les mauvaises actions. 19-11 détruit l’appréhension (al waheha-tou) qui sépare l’adorateur de son Seigneur. C’est qu’entre l’insouciant et Dieu, il y a une cloison (appréhension) qui ne peut être effacée que par le Dhikr. 20 - Lorsque le serviteur fait la connaissance de Dieu à travers son Dhikr pendant les jours heureux, il le connaîtra aussi pendant les jours sombres. En effet, lorsque le serviteur Obéissant, qui invoque Dieu, est gagné par l’adversité ou demande à Dieu de satisfaire un de ses besoins, les anges disent : « Ô Seigneur ! C’est une voix connue d’un serviteur connu. » Par contre, quand l’insouciant appelle Dieu et lui demande quelque chose, les anges disent : « Ô Seigneur ! C’est une voix inconnue qui provient d’un serviteur inconnu. » Il sauve du châtiment de Dieu, comme l’a indiqué Mu’âdh - qu'Allah l'agrée : « Il n’y a pas meilleur salut vis-à-vis du châtiment de Dieu que le Dhikr de Dieu. » [Rapporté par Tirmidhi.] C’est la cause qui fait descendre la sérénité (sakina), celle de la manifestation de la miséricorde et le regroupement des anges autour des invocateurs, comme nous en a informé l’Envoyé de Dieu - qu'Allah lui fasse miséricorde. Il occupe la langue, et de ce fait celle-ci ne commet pas de calomnie et médisance, ni de mensonge, ni turpitude ni de vaines choses. C’est que l’homme est obligé de parler. Donc s’il n’occupe pas sa langue à invoquer Dieu et à rappeler. Ses prescriptions qu'il met en pratique, il lui donne toute la latitude pour verser dans le langage prohibé. Or, il n'y a pas de voie plus salutaire pour se débarrasser de toutes les formes d’insanité, que le Dhikr. Les témoignages et les expériences le prouvent. En effet, celui qui habitue sa langue à invoquer Dieu, il la protège dès lors de ce qui est vain et des propos malsains. Par contre, celui dont la langue omet le Dhikr, il se laisse aller à la malfaisance et à l’immoralité. Il n'y a de force ni de puissance qu’en Dieu. Les assemblées du Dhikr sont aussi celles des anges. Quant à celles des paroles oiseuses et de la dissipation d’esprit, elles relèvent du domaine des démons. Que le serviteur opte pour ce qui lui convient. Son choix l’accompagnera toute sa vie et ira avec lui dans la vie dernière. L’invocateur éprouvera du bonheur avec son Dhikr. La même sensation sera ressentie par celui qui prendra place à ses côtés. C’est là l’homme béni, là où il se trouvera. Quant à l’insouciant, son... absence d’esprit et ses paroles inutiles le rendront malheureux. Celui qui le côtoiera souffrira des mêmes effets. 26 - Le Dhikr préserve le Dhakir des regrets du jour du jugement. C’est parce que la participation à toute assemblée, où le Seigneur n’est pas invoqué, sera source de regret et de désolation dans le jour du jugement. 27 - Pour les larmes versées, (lors du Dhikr) à l’abri de tous les regards, Dieu mettra son serviteur à l’ombre de Son Trône pendant la grosse chaleur du Jour de la résurrection. 28 - Se préoccuper du Dhikr procure à l’évocateur une faveur de la part de Dieu, meilleure que celle qu’Il donne aux demandeurs. Selon Omar Ibn al-Khattâb -qu'Allah l'agrée-, l’Envoyé de Dieu -salla Allahou 'alayhi wa salam- a dit : « Dieu dit : À celui qui est occupé par la lecture du Coran et par Mon Dhikr, Je lui donne plus que ce que Je donne aux demandeurs. » 29 - Le Dhikr est la plus facile des pratiques cultuelles mais il compte au nombre des plus magnifiques et des plus profitables. C’est que le Le mouvement des lèvres est plus aisé que celui des membres. Alors que si quelqu’un se met à bouger un de ses membres nuit et jour comme le Dhakir (l’invocateur) bouge sa langue, cela l'épuiserait et le fatiguerait, et il lui serait impossible de continuer. Il constitue la pépinière du Paradis. Tirmidhi - qu'Allah lui fasse Miséricorde - a rapporté ce bon témoignage de ‘Abd Allah Ibn Mas'ûd - qu'Allah l'agrée - : « L’Envoyé de Dieu - salla Allahou 'alayhi wa sallam - a dit : « J’ai rencontré, au cours de mon ascension nocturne, Ibrâhîm al-khalîl qui m’a dit : « Ô Mohammad ! Transmets mon Salam (mes salutations) à ta Communauté. Apprends-leur que la terre du Paradis est pure (tayyibah), que son eau est d’une agréable saveur, qu’elle est formée de terrains encaissés et que les plantes de sa pépinière sont : Gloire à Dieu ! (subhana Allah) Louange à Dieu ! (alhamdou lillah) Il n’y a de dieu que Dieu (la ilaha ilia Allah) et Dieu est le plus grand (Allahou akbar). » » Les dons et les faveurs de Dieu. correspondant au Dhikr ne sont égalés par aucune autre pratique de piété. Bukhârî et Muslim - qu'Allah leur fasse miséricorde - ont rapporté ce hadîth d’Abu Hurayra - qu’Allah l'agrée : « Celui qui dit cent fois par jour : « Il n’y a de dieu que Dieu, Unique et sans associé, à Lui le Royaume, à Lui la louange, et en toute chose, Il est omnipotent » aura une récompense égale à l’affranchissement de dix esclaves ; il lui sera inscrit cent bonnes œuvres et cent mauvaises œuvres lui seront effacées. Il sera, ce jour-là, préservé de Satan du matin jusqu’au soir. Personne n’obtiendra une telle faveur, sauf l’homme dont l’œuvre sera supérieure à la sienne. » L'Envoyé de Dieu - sall Allahou ‘alayhi wa salam - a dit aussi dans le même ordre : « Celui qui dit un jour cent fois : Gloire à Dieu et Louange à Dieu, verra ses péchés effacés, même s’ils sont plus nombreux que l’écume de la mer. » La continuité de l’invocation du Seigneur, Béni et Très-Haut, sécurise l’homme contre l’oubli, celui-ci clamant une cause des... Peines endurées par le serviteur dans sa vie présente et sa vie future. Oublier le Seigneur, Glorieux et Très-Haut, entraîne l'oubli de soi-même et de ses intérêts. Dieu dit : « Ne soyez pas comme ceux qui ont oublié Allah ; (Allah) leur a fait alors oublier leurs propres personnes ; ceux-là sont les pervers. » (Sourate 59, verset 19) Ibnul Quayim Page 14 L’Autre Regard - N°022 du 05 janvier au 05 février 2015 Interview DR. SAID MUHAMMAD OUEDRAOGO, RESPONSABLE D'UNE ASSOCIATION DE SOLIDARITÉ « La solidarité en islam fait partie de la foi » Le Cheikh Dr. Said Muhammad Ouedraogo revient dans cet entretien qu’il nous a accordé pour parler de l’importance de la solidarité. Pour ce savant de l’Université d’Al Azhar, la plus grande université sunnite, les prêches et autres interpellations doivent aller aussi dans le sens de la solidarité à l’instar des premières sociétés musulmanes où l’individu était au centre des préoccupations des responsables. Nous avons passé en revue les réalisations de l’association qu’il... dirige, ses perspectives et les difficultés qu’il rencontre. Qu’est-ce qui a constitué le déclic et qui vous a motivé à créer cette association qui fait dans la solidarité ? Le prophète (psl) nous recommande de donner un bon nom à nos enfants, cela est valable pour toute initiative. C’est pour cette raison que notre structure porte le nom « Association du Message Islamique ». C’est en 2003 que nous avons lancé nos activités après que nous ayons tiré leçon de l’exemple d’un pays comme l’Égypte. Chose qui nous a motivés à créer une telle association. En Égypte, la solidarité existe dans tous les domaines. Les gens s’entraident dans tous les sens, notamment au niveau social. En tant qu’étudiants, nous avions de l’habillement gratuit, des fournitures offertes, la question de l’alimentation était assurée. En tant qu’étrangers, les gens nous venaient en aide avec toutes sortes de nourriture. Les orphelins, veuves et vieilles personnes touchent une pension. C’est cet élan de solidarité qui m’a incité à créer une. association à même de faire comme les Égyptiens. Que peut-on comprendre par solidarité en Islam ? La solidarité en Islam relève de la bienfaisance (Ihssân). La miséricorde de Dieu est proche des bienfaiteurs, dit le Coran. Il renchérit par un autre verset : « nous faisons profiter notre miséricorde à qui nous voulons ». Et les bienfaiteurs ne sont jamais lésés. Est sur le sentier d’Allah, celui qui s’astreint à venir en aide aux veuves et aux orphelins. L’Islam encourage la solidarité, raison pour laquelle la zakât a été instituée par la religion de Dieu. C’est le fondement même de la foi. L’histoire retient que le prophète ainsi que ses compagnons furent des porte-flambeaux des grandes œuvres, qui ont par cet état de fait, marqué l’humanité. Toute personne désireuse de ce bas monde et de l’au-delà doit se mettre dans l’assistance des masses défavorisées. Toutes les grandes personnes qui sont retenues par l’histoire de façon générale et celles de l’Islam en particulier ont été au secours de... L’humanité. Le Calife Abu Bakr affranchissait des esclaves pour qu’ils recouvrent la liberté à l’instar de Bilal et beaucoup d’autres. Le prophète (psl) fit un appel à soutien aux musulmans pour une de ses expéditions si bien que chacun fit un élan de solidarité que l’histoire retiendra à jamais. Le Calife Abu Bakr ordonna à sa famille de prendre tous ses biens pour le prophète. Le Calife Omar, lui, a fait don de la moitié de ses biens. Le troisième calife fit énormément d’œuvres sociales comme l’achat d’un puits au profit des musulmans. Ces personnes ont été réalistes et ont posé des actions claires auxquelles les gens se réfèrent. Par contre, nous avons des riches qui préfèrent investir leur fortune dans l’illicite et les œuvres de moindre importance. Il faut que l’on se reconnaisse en nos prédécesseurs en matière de solidarité. Souvent, il est porté à croire que la solidarité est réservée à une catégorie de personnes. L’élan de solidarité est multiforme ; tous les musulmans doivent être solidaires. Fonctionnaires, prédicateurs, commerçants, riches comme pauvres. Le nécessiteux peut se sentir solidaire par sa personne et ses bons conseils. Les savants pensent que la solidarité revient aux riches seuls, pourtant ils sont les premiers à mettre la main dans la poche. Revenez à vos réalisations. Vous avez deux grandes mosquées au Togo, une au Ghana et une autre au Tchad. Vos actions ne sont donc pas seulement limitées au plan national ? Le musulman doit comprendre que la terre appartient à tout le monde. La question des séparations des pays est l’œuvre de la politique et des aspirations de l’homme. Sinon, les musulmans ont une seule identité, qui est l’Islam. Ceci étant, notre association a pour vocation de toucher les besoins sensibles à travers l’Afrique, raison pour laquelle nous avons érigé des mosquées au Ghana, au Togo, au Tchad. Nous allons à la rencontre de ceux qui sont dans le besoin crucial. Au Burkina, nos constructions sont également faites en fonction des priorités. Suite page 16 Interview en matière. de zôric. Plusieurs personnes travaillent cependant pour le compte de l'association, notamment des Burkinabé, des Émiratis, des Ghanéens et bien d'autres. Concernant les mosquées, ce sont de grandes constructions de 500, 300 places... Entre autres lieux où ces mosquées ont été érigées, il y a Téma-Bokin, Song-naaba, Luyargo, Goulagou, Riga, Yaltenga, Li, Rambo, Nakolba, Tanghin-Dassouri, Koumbia. Récemment, nous avons réalisé une mosquée à Tampouy. Au total, c'est 21 mosquées que nous avons construites au Burkina Faso. À l'extérieur, nous avons, comme je l'ai dit, une au Ghana, trois au Togo, une au Tchad. Y a-t-il des réalisations en dehors des mosquées ? Nous érigeons des médersas et nous sommes à 42 réalisations, dont la plus grande médersa se trouve à Téma-Bokin avec 18 classes, y compris des bureaux et des magasins ; c'est du primaire au lycée. En plus de cela, nous avons construit des dortoirs séparés pour hommes et femmes afin que les élèves qui veulent rester pour étudier puissent le faire. Ces Les dortoirs sont bien équipés. Nous organisons des formations annuelles pour les enseignants, les imams et autres prêcheurs, ainsi que pour les femmes. Les gens ont besoin de soutien périodiquement, comme lors des fêtes ; c'est pour cette raison qu’à chaque Ramadan, nous organisons des ruptures du jeûne dans 42 provinces. Ils ont de quoi rompre leurs jeûnes convenablement. Au même moment, chaque année, nous distribuons 10 tonnes de riz aux jeûneurs, cela en fonction de la taille des familles. Pendant la Tabaski, nous immolons des bœufs et des bovins que nous mettons à la disposition des nécessiteux, des veuves et des orphelins. Parmi nos activités, on note aussi la distribution de vêtements aux musulmans, hommes, femmes et enfants, en conformité avec les propos d’Allah. Cela se fait tous les ans. Nous avons réalisé des forages dans des villages où il n'y a pas d'eau potable. En plus de cela, nous avons offert plus de 40 000 exemplaires du Coran aux élèves. Dans le domaine de la santé, nous avons constaté également que... Des femmes et enfants ne partent pas aux centres de santé pour des raisons de moyens. Un autre volet, c’est de pouvoir fournir des médecins femmes pour s'occuper des patientes femmes. C'est dire que nous devons réagir face à ce besoin crucial afin de permettre la réalisation de centres de santé et faire en sorte qu’il y ait des prises en charge gratuites. Croyez-vous que les musulmans sont prêts pour de telles initiatives ? C'est un manque de volonté. Les musulmans ont les moyens sans doute. C’est plutôt leur désunion qui les empêche d'avoir une action commune, notamment pour la construction de centres de santé et autres. Par la grâce d’Allah, nous comptons réaliser des CSPS dans les villages. Car c’est une priorité. Dans la capitale, les musulmans se doivent de construire l’un des plus grands centres de santé en matière de superficie, d’équipement et bien d’autres aspects. Cela y va du respect de notre religion dans la société. Par exemple, j’ai un ami ghanéen qui, à lui seul, a réalisé un centre de santé à Koumassi, doté de 36 chambres et très bien équipé avec ses travailleurs. Les musulmans parlent beaucoup avec moins d'action. L’Islam, c'est le travail. Nous sommes une communauté qui regorge de personnes nanties. Vous êtes une association qui existe depuis plus de dix ans. Quelles sont les difficultés que vous vivez ? La question est pertinente, nous avons des problèmes liés à l'acquisition des terrains et à la procédure administrative pour les dossiers. Nous avons construit des mosquées dans les villes de notre pays et même ailleurs. Mais à Ouagadougou, on n'a pas encore réalisé une seule mosquée. Donc, on a un problème d'acquisition de terrain afin de réaliser des orphelinats, des centres de santé, d'autres écoles et Medersa. Le deuxième problème, c’est justement l'acquisition des papiers. Il faut que les autorités soient regardantes à ce niveau et accordent des facilités pour ceux qui veulent investir pour tout le monde. Par Arounan Guigma Page 18 L'Autre Regard • N°022 du 05 Janvier au 05 Février 2015 Numéro 22 Nombre de pages 16 -- id 10601 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10601 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Id de collection 2203 Id du média 10621 Fichier média https://islam.zmo.de/files/original/8cef5d729713e6673b7fdadf61104e62ddd4c7b3.pdf Titre L'Autre Regard #27 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/632 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/55 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1073 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/124 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/81 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/85 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/87 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2203 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2015-06-05 Identifiant iwac-issue-0000185 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel d'information islamique Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/284 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/288 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/304 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/349 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/374 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/377 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/397 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/319 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/541 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/443 Contenu Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Mensuel d’information islamique N° 027 du 05 juin au 05 juillet 2015 Prix : 300 FCFA FLAMBÉE DES PRIX PENDANT RAMADAN 2015, fera-t-elle exception ? CHEIKH ABD HAMID ZOUNGRANA SUR LE RAMADAN EL HADJ ISSA KAFANDO Oule Salman AIFariss du Burkina LES ROHINGYAS, MUSULMANS DE LA BIRMANIE La minorité religieuse la plus persécutée au monde. Comment gérer son alimentation pendant le ramadan ? Que chacun se donne les moyens d'engranger le plus grand bénéfice. Ramadan Kareem Les bienfaits thérapeutiques du jeûne sur l'organisme. Éditorial FLAMBÉE DES PRIX PENDANT RAMADAN 2015, fera-t-elle exception ? Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. S5v48 Prix : 300 FCFA Le mois de ramadan sous nos cieux, c’est aussi cette hausse des prix des produits de grande consommation. C’est une période que beaucoup de commerçants attendent impatiemment. avec le secret espoir de faire du chiffre. Ce Ramadan-ci fera-t-il exception ? Il faudra voir pour y croire. Mais déjà du côté de nos gouvernants, on hausse le ton pour mettre en garde ces sangsues du peuple. Vont-elles entendre raison ? Attendons de voir. Ce qui est choquant dans cette triste réalité, c’est que cette hausse des prix du sucre, des dattes, du riz souvent et du mil est l’œuvre des commerçants musulmans. Ce n’est un secret pour personne, ces denrées sont commercialisées par les nôtres. Mais comment comprendre que ces derniers acceptent tant pressurer leurs coreligionnaires ? C’est à ne rien comprendre. Le mois de jeûne est compris par tous, en tout cas jusqu’à présent, par la période dans laquelle tout le monde partage tout. C’est la règle partout. Mais contrairement à cela, ces commerçants véreux, ces Ladjis, préfèrent créer la surenchère pour obliger les détaillants à élever les prix. La technique est connue, c’est à quelques mois ou semaines du Ramadan que les grossistes commencent à stocker. Les sacs de sucre, le lait, les dattes, etc., pour les faire sortir en plein jeûne. C’est alors que le prix prend un coup parce qu’il y a un déficit sur le marché. Finalement, ce mois vu comme celui de la largesse se transforme en un mois de spoliation. C’est dire à quel point nous, musulmans d’ici, sommes loin de cerner réellement le message divin. Pourtant, ailleurs, ce n’est pas toujours le cas. Eux, au contraire, à défaut de diminuer les prix, les gardent à leur niveau avant le mois de Ramadan. Cette année, la Communauté a déjà mis en garde, ou du moins, a attiré l’attention de l’État sur cette coutume des commerçants. Le Gouvernement a rasséréné la Communauté de ce que « plus rien ne sera comme avant » en la matière. Cette année, on pourra comprendre une quelconque augmentation des prix de tous les produits, sauf celui du sucre. En effet, il s’est avéré l’existence d’un stock très important de sucre produit chez nous. Attendons de voir par quelle acrobatie commerciale ces commerçants viendront justifier. Une quelconque hausse du prix du sucre ! C’est le lieu de lancer un appel à tous les musulmans qui s’adonnent à une telle pratique que, sans être juge à la place de Dieu, cette manière de faire ne saurait être agréée par Dieu. Qu’ils sachent que, quel que soit le profit qu’ils engrangeront à travers cette forme d’escroquerie, qui ne dit pas son nom, ils ne bénéficieront pas de la barakat de Dieu. En tous cas, plaise à Dieu de guider les auteurs de tels actes sur le droit chemin. Qu’il nous guide tous sur le droit chemin. Bon Ramadan à toutes et à tous ! La rédaction RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10 - 01 BP 2481 Ouaga 01 Portable : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication : Guigma Arounan Rédacteur en chef : Tiendrebéogo Ousmane Tél. : 76 00 73 34 Équipe de rédaction : Tiendrebéogo Ousmane Ouédraogo Ahmad dit Karamssamba Zoungrana Ablassé Nébié Zakaria Guigma Arounan Nana Moumouni Montage : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour Tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr. Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60. Dessinons l’avenir ensemble ! Page 2 L’Autre Regard - N°027 du 05 juin au 05 juillet 2015 Culture Comment gérer son alimentation pendant le ramadan ? Le ramadan consiste en un jeûne diurne qui n’autorise aucune prise alimentaire (ni boissons, ni médicaments, ni cigarettes…) du lever au coucher du soleil. Généralement, et c’est l’amer constat, mois d’abstinence, le ramadan est désormais le mois de tous les excès. Les changements alimentaires, le souci de se rattraper après la fin de la journée conduisent beaucoup chez le médecin. Tour d’horizon des plats consommés pendant cette période, avec quelques conseils à la clé pour une bonne gestion de son alimentation. Les heures et les types de repas pendant le ramadan Durant cette période, les heures de repas changent : « Al Foutour » est le repas pris à la rupture du jeûne après le coucher du soleil. Soleil « Al Ichaa » est le repas suivant. Il est pris quelques heures après Al Foutour. « As souhour » est le repas pris avant le lever du soleil. Cette année 2011, la rupture du jeûne se faisant à une heure tardive, certaines personnes ne prendront pas de second repas par manque d’appétit. Il faut en tenir compte pour son traitement médicamenteux et son alimentation. Comment s’alimenter pendant le ramadan ? La manière de s’alimenter est ponctuellement modifiée. Le ramadan correspond à une période sacrée pendant laquelle le rythme et les habitudes changent. Mais c’est aussi une période où l’on prend plus le temps pour cuisiner (plats, pâtisseries, pains, beignets…). Pendant le ramadan, on alterne entre abstinence dans la journée et excès alimentaires nocturnes. L’alimentation est beaucoup plus riche que d’habitude en sucre et en graisse, et pauvre en fibres (peu de fruits et légumes frais) : d’où des glycémies fréquemment plus élevées. Les apports alimentaires augmentent de manière spectaculaire dans un laps de... temps court (en moyenne 3000 Kcalories pour une femme et 5000 Kcalories pour un homme). Durant le ramadan, il faut donc veiller à structurer les prises alimentaires autour de 3 repas « en heures décalées » et éviter de grignoter continuellement tout au long de la soirée (comme on peut le voir dans beaucoup de familles !). Ce qui correspond à un petit déjeuner pris très tôt, un déjeuner (à la rupture du jeûne) et un dîner (dans la nuit). L’hydratation doit être suffisante et régulière sur cette période (eau, thé, café…) et encore plus importante si le patient fait le ramadan dans son pays d’origine (Maghreb, Afrique, etc.). Les plats traditionnels du ramadan, la coriandre et le citron pressé, sont une source de vitamine C (anti-fatigue) : à ne pas négliger sur cette période ! Les dattes habituellement consommées à la rupture peuvent être mangées en équivalence avec les fruits frais. De plus, les dattes constituent une source intéressante de minéraux (magnésium, potassium, calcium) et de fibres (2 dattes peuvent). remplacer un fruit frais). Les féculents habituellement consommés (pâtes, riz…) peuvent être remplacés pendant le ramadan par de la semoule, de l’orge, des vermicelles, du boulgour (suivant les préparations privilégiées par la famille), certains de ces féculents ayant des index glycémiques bas (orge, boulgour). Le pain : Il garde toute sa place pendant ce mois. On peut aussi le choisir complet pour limiter les problèmes de constipation. Les beignets par contre, sont beaucoup plus gras. Les fruits oléagineux (cacahuètes, pistaches, amandes, etc.) : il n’est pas nécessaire d’en manger tous les jours car ils sont riches en graisse et trop souvent grignotés pendant le ramadan. Les viennoiseries (croissant, pain au chocolat…) : Elles sont aussi riches en sucres et en graisses, peuvent en extra remplacer le morceau de pain beurré (par exemple, un croissant remplace 50 g de pain beurré). Les boissons : On ne le dira jamais assez, seule l’eau est indispensable. On va également s’hydrater avec la soupe, le thé, le Café, la tisane. Les sodas sont à éviter à cause du sucre et des bulles qu’ils contiennent. Ils s’ajoutent aux désordres intestinaux (ballonnements, gaz…) fréquents sur cette période et apportent inutilement du sucre. Pâtisseries orientales. Les pâtisseries orientales : elles procurent du plaisir aux papilles mais sont de véritables bombes caloriques en sucres et en graisses. Les garnitures pour varier : aux crevettes, au poulet, aux légumes grillés, pommes de terre/thon en conserve, épinards/chèvre, courgette/thon, tomate/carré frais, etc. Conseils pratiques pendant le ramadan : Le conseil de base est de répartir votre alimentation sur trois repas et non en grignotages tout au long de la nuit. Équilibrer les différents repas en veillant à apporter des aliments des principaux groupes (féculents, fruits et légumes, viande, poisson ou œufs, produits laitiers). Penser aux plats vous permettant de manger un peu plus de légumes. Ne pas négliger les sucres lents (semoule, orge, vermicelles) qui sont trop souvent. remplacés par des sucres rapides (gâteaux, pâtisseries, sodas…). Certains aliments seront à consommer avec plus de modération : comme les pâtisseries orientales, les biscuits, les fruits oléagineux, les viennoiseries... La surveillance glycémique doit être accrue durant cette période ! Il est vivement conseillé de consulter son médecin avant le ramadan pour faire le point sur l’équilibre de son diabète, les précautions à prendre (notamment en cas d’hyperglycémie et d’hypoglycémie), d’adapter les prises médicamenteuses (et non en supprimer certaines) car c’est une période pendant laquelle le diabète se déséquilibre fortement, entraînant parfois l’hospitalisation. Idées de menus pour le ramadan : Rupture : Al Foutour 1 à 2 dattes, un verre de fermenté, une boisson chaude sans sucre, pain accompagné de beurre, d’huile d’olive, d’argan ou d’olives vertes. Ragoût de viande et légumes. 2ème repas : repas après Icha. Mélange de crudités, purée d’aubergines, ragoût de légumes… assaisonné d’un mélange d’huile d’olive et. d’huile de colza ou de noix et des brochettes grillées, ou un ragoût avec viande et légumes, ou un tajine de poisson et légumes avec un morceau de pain. Un laitage, ou un entremet sans sucre, un fruit frais, une compote, ou une salade de fruits, boisson chaude sans sucre type café, thé… Et de l’eau. Petit déjeuner : le souhour. Pain accompagné de beurre ou d’huile d’olive, huile d’argan ou du fromage ou les restes d’un plat de la veille, semoule au lait, ou vermicelles au lait, lait, yaourt ou fromage, une boisson chaude sans sucre (café au lait, thé…), et toujours beaucoup d’eau. Auteure : Fatima Oulhadj, diététicienne, Ville de Bagnolet. Par M.N L’Autre Regard - N°027 du 05 juin au 05 juillet 2015. Page 3. Culture Question/réponses du jeûneur. Les jurisconsultes affirment que les facteurs d’invalidation du jeûne produisent leurs effets à condition qu’on soit conscient de leur aptitude à les produire. En d’autres termes, si par exemple, une personne ne sait pas que la masturbation est interdite alors qu’une autre... Personne ne le sait, mais ignore qu’elle entraîne l’invalidation du jeûne. Laquelle des deux personnes perdrait son jeûne en cas de recours à la masturbation ? Louanges à Allah. L’ignorance qui constitue une excuse permettant de sauver le jeûne dans le cas de la commission d’un acte de nature à invalider le jeûne, c’est l’ignorance de l’interdiction de l’acte et l’ignorance de son aptitude à invalider le jeûne. Si on ignore l’interdiction de la masturbation et son aptitude à invalider le jeûne, on ne perd pas son jeûne à cause d’un recours à la masturbation pendant une journée du Ramadan. Quant à celui qui connaît l’interdiction de la masturbation mais ignore son aptitude à invalider le jeûne, celui-là ne bénéficie d’aucune excuse car il lui est demandé d’éviter la masturbation dès qu’il la sait interdite. Puisqu’il ne l’a pas évitée, il est coupable de négligence et de transgression, d’où l’invalidation de son jeûne. Allah le sait mieux. Comment le jeûneur peut-il vérifier que ce qui se dégage de son sexe... Il est nécessairement du sperme et non de la semence quand, par exemple, à un moment d’excitation (qui ne se situe pas dans un songe) il constate sur ses sous-vêtements une tâche qui n’est ni transparente ni blanche ? Comment juger son jeûne, s’il plaît à Allah Très-haut ? Louanges à Allah. Premièrement, si cela lui est arrivé alors qu’il est endormi, son jeûne reste valide, que le liquide soit du sperme ou de la semence, car l’écoulement du sperme pendant le sommeil n’invalide pas le jeûne. Deuxièmement, si cela lui arrive pendant la journée, il faut faire la distinction entre le sperme et la semence en se fondant sur leurs caractéristiques respectives. Le sperme est un liquide dense qui se dégage avec force et sent l’odeur de la pâte de farine, tandis que la semence est visqueuse et transparente et n’a pas d’odeur. On a interrogé les ulémas de la Commission Permanente sur le cas d’un homme qui voit un liquide s’échapper de lui après avoir caressé sa femme alors qu’il observait le jeûne. Ils ont dit : « Si la La réalité est comme vous l’avez dit, l’intéressé n’a ni rattrapage ni expiation à faire, compte tenu du statut d’origine, à moins que cela s’atteste par une mouillure. Si tel était le cas, l’intéressé doit prendre un bain rituel et procéder à un acte expiatoire. Extrait des fatwas de la Commission Permanente / Premier Recueil (10/273). Allah le sait mieux. J’ai une tante maternelle qui est une veuve sans source de revenu. Elle vit seule grâce à quelques aides financières qu’elle reçoit de deux de ses frères. J’ai aussi un oncle maternel, un fonctionnaire qui perçoit un salaire qui ne suffit pas car il nourrit quatre enfants, dont deux étudiants à l’université. Ma question est la suivante : « Est-il permis de leur remettre les recettes de l’acte expiatoire du retardement du jeûne (18 jours à rattraper) ? Quelle en sont les valeurs et modalités de paiement ? » Louanges à Allah. Il n’y a aucun inconvénient à ce que vous remettiez les recettes de l’acte expiatoire à votre oncle maternel ou à votre tante maternelle s’ils... sont dans le besoin. Mieux, il est préférable de les leur donner au lieu de les donner à une personne étrangère. Ce qu’il faut donner pour l’ensemble des jours (ratés) est estimé à 27 kg de riz. J’observe le jeûne du Ramadan, mais je ne prie pas. Est-ce que mon jeûne est valide ? Louange à Allah. Ni le jeûne du Ramadan ni aucune autre action ne seront agréées de la part d’une personne qui abandonne la prière, parce que l’abandon de la prière est un acte de mécréance en vertu de la parole du Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) : « Dès que l’homme abandonne la prière, il tombe dans la mécréance et le polythéisme (Shirk) ». Qu’elle s’empresse à prendre un bain et à aller prier afin de cumuler la propreté extérieure et la propreté intérieure. Qu’elle n’ajourne pas le repentir en disant : « Je le ferai demain ou après-demain », car l’on ne sait pas quand la mort viendra. Qu’elle se repente devant Allah avant le moment où il sera inutile de regretter : « Le jour où l’injuste se mordra les deux mains et dira : « (Hélas pour moi !) Si seulement j’avais suivi le chemin avec le Messager !... Malheur à moi ! Hélas ! Si seulement je n’avais pas pris « un tel » pour ami !... Il m’a, en effet, égaré loin du rappel (le Coran), après qu’il m’en soit parvenu. » Et le Diable déserte l’homme (après l’avoir tenté). » (Coran, 25 : 27-29). Délaisser la prière du Tarâwih ? La question a été posée à Sheikh ‘Abdel-Karîm al-Khoudheîr (qu’Allah le préserve) au sujet de celui qui a délaissé la prière du Tarâwih. Sur la question, Sheikh ‘Abdel-Karîm al-Khoudheîr a répondu que la prière du Tarâwih est une Sounnah et non une obligation, et que pour celui qui la délaisse, il n’y aura rien sur lui. Mais qu’il sera privé par deux fois. Certes, il a été authentifié du Prophète (sallallahu ‘alayhi wa sallam) qu’il a dit : « Celui qui veille le Ramadhân avec foi et espérance de la récompense divine, se verra pardonner ses péchés passés. » Et dans « qui veille le Ramadhân », il y a le fait de veiller qui s’applique dans l’accomplissement du Tarâwih. Quiconque prie avec l’imâm jusqu’à ce qu’il termine, Allâh lui inscrit [la récompense de celui] qui a passé la nuit en prière. » Est-ce que le Qounoût devrait être fait avant le Roukoû’ [inclinaison] ou bien après l’inclinaison [Roukoû’] ? D’après un grand nombre de traditions et un grand nombre de gens de science, al-Qounoût devrait être fait après le Roukoû’, mais si une personne le fait avant le Roukoû’, il n’y a pas de mal. Il est possible que le Qounoût se fasse ou bien après l’inclinaison quand il termine de réciter le Qor’ân et qu’il se relève de l’inclinaison, et qu’il dit « Rabbanawa-laka al-hamd », comme cela est expliqué dans un grand nombre de récits du Prophète (sallallahu ’alayhiwasallam), et comme cela est affirmé par un grand nombre de Gens de Science ; ou bien, quand il termine de réciter al-Qor’ân et qu’ensuite il faut le Takbîr [Allâhu Akbar]. Les deux récits ont été rapportés dans la Sounnah. [1] Sheikh Ibn ’Uthaymîn & Sheikh Ibn BâZ Et on lève comment les mains [dans le Qounoût] ? Réponse : Les savants ont dit : On lève les mains au niveau de la poitrine sans trop les élever, et on doit étendre ses paumes et les tenir de la sorte vers le ciel. La signification apparente des paroles des savants indique que les mains devraient être réunies, tel un mendiant lorsqu’il demande que l’on lui donne quelque chose. Mais les tenir loin de soi séparément, je ne connais aucune base à cela dans la Sounnah, ou dans les paroles des savants. Quel est l’avis concernant la récitation des invocations du Qounoût de la prière du Witr pendant les nuits du Ramadhân, est-ce qu’il est permis de les délaisser ? Le Qounoût est une Sounnah dans le « Witr », et si la personne le délaisse quelquefois, il n’y a rien de mal à cela. Qu’en est-il de certains imâms [de mosquée] qui perdurent dans la récitation du Qounoût pendant le « Witr » chaque nuit, y a-t-il un récit de nos anciens sur cela ? Il n’y a rien de mal à cela, au contraire c’est une Sounnah, car quand le Prophète (sallallahu ’alayhiwasallam) a enseigné à Hassan Ibn ’Alî (radhiallâhu ’anhuma) le Qounoût dans le « Witr », il ne lui a pas donné l’ordre de le délaisser quelquefois, ou bien de le faire tout le temps. Ceci indique que l’un comme l’autre sont permis. D’où il a été rapporté de façon sûre que quand Oubay Ibn Ka’ab (radhiallâhu ’anhu) a guidé la prière avec les compagnons dans la Mosquée du Messager d’Allâh (sallallahu ’alayhiwasallam), il délaissait le Qounoût quelques nuits ; il se peut que cela ait pour but d’apprendre aux gens que ce n’est pas obligatoire. L’Autre Regard - N°027 du 05 juin au 05 juillet 2015 Culture LES ROHINGYAS, MUSULMANS DE LA BIRMANIE La minorité religieuse la plus persécutée au monde Près de 2000 migrants ont été secourus lundi près des côtes d’Indonésie et de Malaisie, abandonnés par leurs passeurs. Ils sont pour la plupart Rohingyas, une minorité musulmane chassée de Birmanie par les bouddhistes. • Une minorité musulmane dans un pays bouddhiste Les Rohingyas se considèrent comme descendants de commerçants arabes, turcs, Bengalis ou Mongols. Ils font remonter leur présence en Birmanie au XVe siècle. Le gouvernement birman estime pourtant qu’ils seraient arrivés au moment de la colonisation britannique et les considère comme des immigrants illégaux bangladais. En 1982, une loi leur a retiré la citoyenneté birmane. Après plus de 30 ans d’exactions, ils ne sont plus que 800 000 dans un pays de plus de 51 millions d’habitants à majorité bouddhiste. Selon l’ONU, ils forment la minorité la plus persécutée au monde. • Le nettoyage ethnique de 2012 En juin 2012, un Rohingya est accusé du viol d’une Birmane. Ce sera le point de départ d’une campagne de nettoyage ethnique dans l’Ankaran, état du nord-est birman où ils vivent. Le régime birman ainsi que plusieurs moines bouddhistes sont accusés d’avoir participé ou favorisé un « crime contre l’humanité », selon les termes de Human Rights Watch (HRW). L’organisation non gouvernementale estime que les autorités ont pris part à la destruction de mosquées, lancé des vagues d’arrestations. accompagnées de violences et bloqué l’accès des organismes d’aide humanitaire aux musulmans déplacés. Le 23 octobre, au moins 70 Rohingyas ont été massacrés en une journée dans le village de Yan Thei, situé dans la commune de Mrauk-U. Un peuple chassé du nord-est de la Birmanie Aujourd’hui, les discriminations se poursuivent. Les Rohingyas ne peuvent pas travailler, se marier ou étudier. Ils sont régulièrement expropriés, extorqués, privés de soins... Dans les villages rasés par les émeutes de 2012, leur patrimoine culturel a été détruit. Des centaines de milliers de Rohingyas vivent aujourd’hui dans des camps, les autres sont reclus dans leurs villages contrôlés par des policiers. Près de 140 000 personnes ont été transférées dans des camps de déplacés construits autour de Sittwe, la capitale d’Arakan. Sur 26 km², les réfugiés s’entassent et vivent dans une extrême pauvreté. Le régime entrave régulièrement le travail des organisations humanitaires. L’exode vers les pays frontaliers Chaque année, des Milliers de Rohingyas fuient ces exactions en faisant appel à des passeurs. Aux côtés des Bangladais qui fuient la pauvreté de leur pays, ils tentent d’atteindre la Thaïlande voisine. Entre janvier et mars, ils étaient 25 000 à avoir pris la mer, soit près du double par rapport à l’an dernier. Mais une fois sur place, ils se retrouvent être la proie de trafiquants qui les réduisent en esclavage. Accusée par la communauté internationale de fermer les yeux, voire de profiter de ce trafic, la junte thaïlandaise a récemment pris des mesures pour combattre ce phénomène. Plus de 50 policiers ont été mutés depuis la découverte d’un charnier de 26 corps le week-end dernier dans un camp de trafiquants, près de la ville de Padang Besar dans la province de Songkhla. Six autres corps ont été découverts mercredi dans la jungle. Dans ce contexte, l’afflux de migrants sur les côtes malaises et indonésiennes semble indiquer que les trafiquants se sont déjà adaptés. APRES CHARLIE HEBDO • Une meilleure opinion des Musulmans en France D’après le centre de recherche américain Pew Research, 76% des Français disent avoir une opinion favorable des musulmans vivant dans leur pays, contre 72% en 2014. L’enquête qui a été réalisée sur un échantillon de 1001 personnes a révélé des constats plutôt surprenants. Ainsi, l’étude révèle que la part de pourcentage des personnes se disant très favorables aux musulmans a aussi augmenté : ils seraient aujourd’hui 25% à avoir un avis très favorable sur leurs concitoyens musulmans contre 14% l’an dernier. Cette étude rappelle les constats effectués par des sondages réalisés au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. En effet, l’opinion favorable des musulmans américains avait augmenté de Calendrier de lecture du Coran durant le Ramadan Jour - Juz Hizb Lecture à effectuer 1 Ramadan 1 - 2 Sourate 1, v.1 jusqu’à Sourate 2, v.141 2 Ramadan 3 - 4 Sourate 2, v.142 jusqu’à Sourate 2, v.252 3 Ramadan 5 - 6 Sourate 2, v.253 jusqu’à Sourate 3, v.92 4 Ramadan 7 - 8 Sourate 3, v.93 jusqu’à Sourate 4, v. 23 5 Ramadan 9 - 10 Sourate 4, v. 24 jusqu’à Sourate 4, v. 147 6 Ramadan 11 - 12 Sourate 4, v. 148 jusqu’à Sourate 5, v. 81 7 Ramadan 13 - 14 Sourate 5, v. 82 jusqu’à Sourate 6, v. 110 8 Ramadan 15 - 16 Sourate 6, v. 111 jusqu’à Sourate 7, v. 87 9 Ramadan 17 - 18 Sourate 7, v. 88 jusqu’à Sourate 8, v. 40 10 Ramadan 19 - 20 Sourate 8, v. 41 jusqu’à Sourate 9, v. 92 11 Ramadan 21 - 22 Sourate 9, v. 93 jusqu’à Sourate 11, v. 5 12 Ramadan 23 - 24 Sourate 11, v. 6 jusqu’à Sourate 12, v. 52 13 Ramadan 25 - 26 Sourate 12, v. 53 jusqu’à Sourate 14, v. 52 14 Ramadan 27 - 28 Sourate 15, v. 1 jusqu’à Sourate 16, v. 128 15 Ramadan 29 - 30 Sourate 17, v. 1 jusqu’à Sourate 18, v. 74 16 Ramadan 31 - 32 Sourate 18, v. 75 jusqu’à Sourate 20, v. 135 17 Ramadan 33 - 34 Sourate 21, v. 1 jusqu’à Sourate 22, v. 78 18 Ramadan 35 - 36 Sourate 23, v. 1 jusqu’à Sourate 25, v. 20 19 Ramadan 37 - 38 Sourate 25, v. 21 jusqu’à Sourate 27, v. 55 20 Ramadan 39 - 40 Sourate 27, v. 56 jusqu’à Sourate 29, v. 45 21 Ramadan 41 - 42 Sourate 29, v. 46 jusqu’à Sourate 33, v. 30 22 Ramadan 43 - 44 Sourate 33, v.3 jusqu’à Sourate 36, v.27 23 Ramadan 45 - 46 Sourate 36, v.28 jusqu’à Sourate 39, v.31 24 Ramadan 47 - 48 Sourate 39, v.32 jusqu’à Sourate 41, v.46 25 Ramadan 49 - 50 Sourate 41, v.47 jusqu’à Sourate 45, v.37 26 Ramadan 51 - 52 Sourate 46, v.1 jusqu’à Sourate 51, v.30 27 Ramadan 53 - 54 Sourate 51, v.31 jusqu’à Sourate 57, v.29 28 Ramadan 55 - 56 Sourate 58, v.1 jusqu’à Sourate 66, v.12 29 Ramadan 57 - 58 Sourate 67, v.1 jusqu’à Sourate 77, v.50 30 Ramadan 59 - 60 Sourate 78, v.1 jusqu’à Sourate 114, v.6 45% en mars 2001, alors qu’en novembre 2000, cette opinion était de 59%. Le schéma est donc similaire en France, bien que ce sondage soit à prendre avec des pincettes vu le petit échantillon de personnes interrogées sélectionné. Cela dit, nous notons aussi une hausse considérable des actes islamophobes en France. Le CCIF a recensé entre le 7 janvier et le 7 février 2015, 153 actes islamophobes, soit une augmentation de 70% comparé à la même période l’année dernière. L’Autre Regard - N°027 du 05 juin au 05 juillet 2015 Page 5 La musulmane Questions / réponses sur le jeûne de la femme Nous vous proposons une série de questions que nos mères et sœurs se posent fréquemment durant le mois béni de Ramadan. Les réponses sont données par d’éminents savants de l’Arabie. Peut-on dormir aux côtés de sa femme pendant le Ramadan ? Oui, il est même permis à l’époux jeûneur de s’amuser avec son épouse, pourvu qu’il évite l’acte sexuel et de ne pas éjaculer. Al-Boukhari (1927) et Mouslim (1106) ont rapporté d’après Aïcha (P.A.a) que le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) embrassait et caressait, tout en observant le jeûne, mais il était celui d’entre vous qui se maîtrisait le mieux. As-Suudi a dit : « L’expression « caressait » signifie qu’il frottait une partie de son corps comme sa joue par exemple contre celle de sa femme. Il s’agit d’indiquer qu’il touchait le corps mais n’accomplissait pas l’acte intime. Je suis âgée de 24 ans. Je dois rattraper le jeûne de nombreux jours du Ramadan. Il s’agit de journées au cours desquelles je n’observais pas le jeûne. En d’autres termes, il m’arrivait de rester 8 jours sans jeûner entre l’âge de 12 à 24 ans. J’avais souvent juré au nom d’Allah de ne plus me comporter de cette manière. Pourtant je ne jeûnais pas. Je suis faible et le jeûne me fatigue. Je veux bien jeûner durant le Ramadan. Mais je ne sais pas comment faire avec les jours à rattraper. Je suis désœuvrée et je ne possède pas un revenu financier me permettant de nourrir des pauvres. C’est ma famille qui me prend en charge. Je souhaite bénéficier de votre assistance. Je crois avoir recensé plus de 100 jours de jeûne ratés en plus du Ramadan présent, ce qu’il me serait difficile de rattraper, vu mon état de santé. Premièrement, chère sœur, sachez qu’Allah le Tout-Puissant et Majestueux a prescrit le jeûne du Ramadan à ses fidèles serviteurs en disant : « Ô les croyants ! On vous a prescrit as-Siyam comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété » (Coran, 2 : 183). Il a interdit de s’en Abstenir sauf en présence d’une excuse légale comme la maladie, le voyage et les règles. Il dit à ce propos : « Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours. - Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous » (Coran, 2:185). Votre question n’explique pas l’excuse qui a justifié votre abandon du jeûne du Ramadan. Deux cas de figure se présentent pour vous : il faut attirer l’attention sur la différence entre l’incapacité réelle de jeûner et la simple crainte que le jeûne devienne pénible. L’homme n’a de compte à rendre qu’à Allah en cela (la distinction des deux cas). Il doit faire preuve de la crainte d’Allah dans ce domaine et savoir qu’Allah, le Puissant et Majestueux, connaît parfaitement ce qui se passe dans son fort intérieur, donc la vérité en ce qui le concerne. Il sait s’il est réellement incapable ou s’il affiche l’incapacité pour en faire un prétexte afin de se soustraire au devoir qu’Allah lui fait de procéder à un acte expiatoire. À ce... propos le Très Haut dit : « Que vous cachiez ce qui est dans vos poitrines ou bien vous le divulguiez, Allah le sait. Il connaît tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Et Allah est Omnipotent » (Coran, 3 : 29). Question : Comment devrais-je rattraper le jeûne passé, étant donné que j’ai accouché au cours du Ramadan ? Quelle intention devrais-je formuler avant d’entrer en jeûne ? Si un musulman ne peut pas observer le jeûne du Ramadan pour une excuse religieusement valable, il doit rattraper le jeûne une fois l’excuse disparue. Il doit s’empresser au rattrapage. Car le Très Haut dit : « Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. » (Coran, 2 : 183). L’intention de jeûner doit exister depuis la veille. Elle consiste à se résoudre à le faire. Il n’est point nécessaire d’extérioriser l’intention verbalement. L’intéressé doit viser par son acte à complaire à Allah, afin d’assurer la sincérité de l’acte. En effet, le Messager d’Allah a dit : « Les actes sont fonction des intentions ». Est-ce que la femme enceinte doit observer le jeûne du Ramadan et celui du jour d’Achoura ? J’ai conseillé à ma femme de ne pas jeûner le Ramadan et elle s’en est abstenue parce qu’elle était enceinte, affaiblie et anémique pendant sa grossesse. Elle a eu un avortement à la fin du Ramadan, à sa 12e semaine (3e mois). Qu’en est-il des jours qu’elle a manqués de jeûner ? Doit-elle les rattraper avant le Ramadan suivant ? Peut-elle observer le jeûne comme d’habitude quand elle est enceinte ? Étant donné qu’elle persiste à jeûner pendant sa grossesse, il serait pertinent, si possible, d’apporter un avis médical selon lequel le jeûne ne porte pas atteinte au fœtus. Cette question comporte trois éléments : D’abord, le jugement de la non-observance du jeûne par la femme enceinte. Ensuite, les conséquences d’un avortement survenu en Ramadan et enfin le jugement du rattrapage post-Ramadan. S’agissant de la femme enceinte, il lui est permis de ne pas observer le jeûne si elle a des craintes. sérieuses sur sa propre santé ou sur celle de son enfant. Elle devra procéder à un rattrapage non assorti d’expiation selon l’avis unanime des ulémas fondé sur les propos du Très Haut. Si elle ne craint que pour son fœtus, certains ulémas disent aussi qu’il lui est permis de ne pas observer le jeûne. Dans ce cas, elle devra procéder au rattrapage et à l’expiation. Celle-ci consiste à nourrir un pauvre pour chaque jour rattrapé. Cet avis est fondé sur ce qui a été rapporté d’Ibn Abbas à propos de l’explication de la parole du Très-Haut : « Ceux qui le (jeûne) peuvent doivent procéder à une expiation consistant à donner à manger à un pauvre », à savoir qu’il (Ibn Abbas) a dit : « C’était une dispense accordée au vieillard et à la femme âgée, capables tous les deux d’observer le jeûne ; elle leur permettait de ne pas jeûner quitte à nourrir un pauvre à la place de tout jour non jeûné. La femme enceinte et celle qui allaite pouvaient aussi, en cas de crainte pour leur enfant, ajoute Abou Dawoud, ne pas observer le jeûne. « Jeûne ». Ceci permet de voir clairement que si le jeûne porte atteinte sérieusement à la femme ou à son fœtus, elle doit s’en abstenir. Mais le médecin qui se prononce sur ce cas doit être un spécialiste sûr. Ceci concerne la non-observance du jeûne de Ramadan. S’agissant de celui d’Ashoura, il n’est pas obligatoire selon un avis consensuel. Il est plutôt recommandé. La femme ne doit pas s’engager dans un jeûne facultatif sans la permission de son mari présent. Si celui-ci s’y oppose, elle doit lui obéir surtout quand il s’agit de préserver l’intérêt du fœtus. Concernant l’avortement, si, comme vous le dites, elle a déjà fait un avortement au troisième mois de sa grossesse, le sang qui s’écoule d’elle n’est pas celui des couches mais celui des règles. Car elle n’a fait qu’expulser un corps qui ne revêt pas une forme humaine claire. C’est pourquoi elle peut prier et jeûner, même si le sang continuait de s’écouler. Cependant, elle doit faire des ablutions pour chaque prière et rattraper les jours non jeûnés. et les prières non effectuées » Voir les Fatwas de la Commission Permanente, 10/218. S’agissant du rattrapage des jours perdus, toute personne ayant à rattraper des jours du Ramadan doit le faire avant le Ramadan suivant. Il peut retarder le rattrapage du jeûne jusqu’à l’arrivée de Chaabane. Si le retard du jeûne de rattrapage est dû à une excuse comme la maladie ou le voyage, l’on ne procède qu’au rattrapage et on n’a pas à donner de la nourriture. Sheikh Muhammed Salih Al-Munajjid Comment juger le fait de toucher une femme de la main en Ramadan et de sécréter du sperme ? Il est interdit de toucher les femmes étrangères en Ramadan comme en dehors du Ramadan ; que cela consiste à se servir de la paume ou à faire un geste plus grave. Car le Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) a dit : « Il est préférable d’avoir une aiguille en fer enfoncée dans sa tête que de toucher une femme qui nous est prohibée ». Les actes de désobéissance en général et le fait de toucher une femme en particulier deviennent plus. graves en Ramadan et constituent un péché plus important et diminuent la récompense réservée au jeûneur. Celui-ci peut même n’obtenir de son jeûne que soif et faim. C’est pourquoi le jeûneur doit se méfier particulièrement des actes de désobéissance. Que le croyant profite du mois de Ramadan pour améliorer son état spirituel, pour se repentir et s’adonner à Allah et éviter que son jour de jeûne soit comme un jour dans lequel il n’observe pas ce rite. Si un homme serre la main à une femme au cours d’une journée de jeûne et secrète du sperme, son jeûne devient caduc à l’unanimité des ulémas et il devra se repentir devant Allah, le Très Haut pour son acte de désobéissance et s’abstenir (des actes incompatibles avec le jeûne) pour le reste de la journée et rattraper le jeûne du jour. Voir al-Moughni par Ibn Qudama, 4/361. Quant à la sécrétion du sperme, si elle ne s’accompagne d’aucune sensation de plaisir – comme si elle constitue un phénomène. pathologique – elle n’a aucune incidence sur la validité du jeûne. Qu’en est-il de l’usage de crèmes pour cheveux pendant le Ramadan ? Il n’y a aucun mal à utiliser des crèmes à cheveux au cours d’une journée du Ramadan et cela n’a aucune incidence sur le jeûne… Cheikh Ibn Baz (15/259) a été interrogé en ces termes : qu’en est-il de l’usage de l’alcool et de certains produits de beauté destinés aux femmes pendant le Ramadan ? Cela met-il fin au jeûne ? Dans Fatwa as-Siyam (228), cheikh Ibn Outhaymine dit : « toutes les crèmes appliquées au visage, au dos ou à toute autre région du corps, n’ont aucune incidence sur le jeûne et n’y mettent pas fin ». Je suis une fille et je me demande si le fait d’appliquer des baisers sur les joues… Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Prix : 300 F CFA Mensuel d’information islamique N° 020 du 05 octobre au 05 novembre 2014 LES DIFFERENTS POINTS DE VENTES : LA SURFACE SONACOF NAWFAL NATIFA MARKET/ZOGONA KIOSQUE FACE AMBASSADE DU GHANA KIOSQUE CHEZ ALOIS FACE ZACA KIOSQUE SITARAIL LIBRAIRIE MUJA KIOSQUE /FACE CITE AN III De son amie en plein jour du Ramadan est interdit. Il n’y a aucun inconvénient à appliquer des baisers aux joues de son amie alors qu’on observe le jeûne, aussi long que le baiser ne vise qu’à exprimer l’amour et l’affection et n’a rien à voir avec le plaisir charnel. Cheikh Muhammad ibn Outhaymine (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit : « Les baisers du jeûneur sont à placer sous trois catégories. La première rassemble les baisers qui n’ont absolument rien à voir avec le plaisir charnel, comme ceux qu’on donne à ses jeunes enfants et le baiser donné à celui qui rentre d’un voyage, et d’autres de la même catégorie. Tous ces actes restent sans effet sur le jeûne. La deuxième catégorie comprend ceux qui excitent le plaisir charnel, comme celui donné à sa femme tout en étant sûr de ne pas invalider son jeûne par l’éjaculation. Selon la doctrine de l’imam Ahmad, ce baiser est réprouvé. La troisième catégorie consiste... Dans les baisers qui invalident le jeûne parce qu’entraînant l’éjaculation. Ces baisers sont interdits si on craint qu’ils n’entraînent l’effet indiqué puisque leurs auteurs sont jeûnes, susceptibles de subir un débordement de plaisir et très amoureux. Nul doute que dans ce cas, on s’expose au danger en embrassant sa femme. On dit à celui qui se trouve dans cet état qu’il lui est interdit d’embrasser (sa femme) afin d’éviter qu’il n’invalide son jeûne. Allah le sait mieux. Islam Q&A LES POINTS DE VENTE / VILLES ORODARA : ZEBA SOULEY-MANE 78573157 OUAHIGOUYA : SAWADOGO SAYOUBA 76 25 99 14 BOBO DIOULASSO : EL HADJ MONE OUMAROU 78 13 39 65 KOUDOUGOU : DABONE SADA 70 15 58 47 HOUNDE : ZOUNDY SEYDOU 74 77 97 13 Les bienfaits thérapeutiques du jeûne sur l’organisme. Hormis son caractère religieux et de dévotion pour le Tout-Puissant, le jeûne est excellent pour la santé, et ceci est connu depuis plusieurs siècles. Il y a 2 500 ans, le jeûne était d’ailleurs préconisé par Socrate pour le bien-être physiologique. Une technique de purification et d’équilibre du métabolisme Le jeûne semble être à la mode à en constater les nouvelles formules proposées par certains centres de santé. En effet, les personnes désirant retrouver une alimentation saine et un bien-être corporel peuvent souscrire à une cure incluant le jeûne. Cette cure est principalement destinée aux personnes en surpoids. On parle alors du jeûne thérapeutique, ou encore de la diète thérapeutique. Ces centres proposent des formules de jeûne total, ou partiel, avec des périodes variantes selon les recommandations des spécialistes. Toutefois, le jeûne proposé dans ces centres autorise la consommation d’eau. Le jeûne : une thérapie contre la dépression ? Des études scientifiques, telles que celles du Professeur Isaac Jennings au XIXème siècle, ou encore celles, plus récentes, du Professeur Herbert Shelton, démontrent les bienfaits du jeûne. Une thérapie qui pourrait soigner l’inflammation de l’intestin, l’hypertension, certaines maladies pulmonaires, et bien d'autres. Évidemment, les problèmes de surpoids. Il est même reconnu que la pratique d’un jeûne soignerait des maux liés à l’estomac et à l’intestin, de par ses facultés à épurer le corps. Le docteur Joël Fuhmann a mis en avant dans son ouvrage « Jeûner et manger pour sa santé » ses vertus pour lutter contre la dépression. Il explique notamment les nombreuses vertus du jeûne concernant les problèmes psychiques. Ainsi, le jeûne contribuerait à améliorer le fonctionnement du corps, y compris du cerveau, à soulager des névroses, à diminuer l’anxiété, le stress et même la dépression, et peut-être même à ralentir le développement du cancer d’après des études menées auprès d’animaux. Toutes ces études et recherches scientifiques promettent d’affirmer les nombreux bienfaits thérapeutiques du jeûne. Le Prophète (sallaLlahou alayi wa sallam) a dit : « Jeûnez, vous serez en bonne santé ». On peut également citer un autre hadith venant confirmer les dires du Prophète concernant les bienfaits du jeûne. Le Messager d’Allah. (salla Allahou alayhi wa sallam) a dit : « Je te conseille le jeûne, car il n’y a rien en comparaison. » (rapporté par Tabarâny et authentifié par Albâny). Alors Suite page 10 L’Autre Regard - N°027 du 05 juin au 05 juillet 2015 Page 7 Interview EL HADJ ISSA KAFANDO Ou le Salman Al Fariss du Burkina « Les meilleurs dans l’ignorance sont devenus les meilleurs dans la foi », pour paraphraser le prophète Mohammed SAW, lorsqu’il évoquait l’histoire de certains sahabas. El Hadj Issa Kafando est un prédicateur, bien connu des musulmans du Burkina. À travers les ondes, dans les mosquées, les baptêmes, les mariages et autres, ce musulman converti y a toujours laissé son empreinte dans la transmission du message de Dieu. Issa Kafando était chrétien comme Salman Al Fariss, ce valeureux compagnon du noble prophète. Il a aimé la vérité et la poursuivit partout, toujours à l’image de Salman. Meilleur et percevant dans sa chrétienté, il a acquis une notoriété surprenante et est devenu meilleur en quelques années passées dans. L’Islam, toujours comme Salman Al Fariss. Avec ce frère, cet imam, ce commentateur du Coran, cet enseignant, nous avons abordé des questions qui touchent à sa vie à lui, au mois béni de Ramadan et au paradis. Qui est El Hadj Issa Kafando ? Je suis El Hadj Issa Kafando. Père de famille, imam et enseignant. Je suis dans la prédication depuis longtemps. Et je suis également commentateur du Coran pendant le mois de Ramadan. D’aucuns disent que vous êtes un musulman converti. Pouvez-vous revenir sur les circonstances de votre conversion à l’Islam ? C’est exact. J’étais chrétien mais par la suite Dieu en a décidé autrement. À un moment de ma vie, j’ai pris l’ultime décision de changer de religion et d’embrasser l’Islam. C’était, je crois, en 1982 ou en 1983, un troisième jour du mois de Ramadan. Je suis rentré à l’église le dimanche pour une messe et le lendemain lundi, je me suis converti. C’est au quartier Zogona que la conversion a été effective chez El Hadj Aboubacar Kouanda. Cela a été facilité par un de nos amis. Ousmane Kaboré. Pourquoi avez-vous décidé de changer de religion ? C’est une décision divine. Et moi, je suis un chercheur qui fouine partout, cela a fait que je n’avais pas les réponses à toutes mes questions. Après réflexion et analyse, j’ai eu la certitude que l’Islam c’est la religion du moment. Ajoutons à tout ceci que j’avais réalisé des visions depuis la Côte d’Ivoire sur l’Islam à une époque reculée. C’est après ma conversion que je me suis souvenu qu’il s’agissait d’un enchaînement d’éléments qui m’ont conduit à la religion islamique. Vos premiers pas dans la recherche du savoir islamique ? Dans mes propos envers les musulmans, j’ai toujours exigé de ces derniers de se battre pour mieux comprendre leur religion afin d’être des musulmans éclairés. Pour éviter les ragots et les préjugés sur le message de l’Islam, je me suis lancé de plain-pied à la recherche du savoir. Cela s’explique par le fait que quand j’étais dans la chrétienté, je lisais la Bible que je traînais tous les jours avec moi. C’est Pour cette raison, je comptais parmi les personnes qui ont une certaine maîtrise des évangiles. En Islam, après ma conversion, j’ai fait appel à un ami de Téma du nom de Mathieu pour lui remettre mes évangiles. À l’époque, c’est Issa Kouanda, un natif de Boulsa, qui m’a hébergé chez lui pour me permettre d’apprendre en débutant les b-a-ba. J’ai commencé par les toutes premières sourates, si bien que j’ai terminé les deux premiers tomes. Ensuite, je me suis retrouvé chez El Hadj Ousmane Sakandé pour apprendre la lecture des livres islamiques. À vous entendre, vous avez atteint ce niveau de connaissance religieuse auprès des maîtres établis ici. Vous n’avez pas voyagé pour aller acquérir tout ce savoir ailleurs ? À mon niveau, je n’ai pas obtenu l’opportunité d’aller chez les Arabes pour poursuivre mes études. Pour nos devanciers, la plupart d’entre eux n’ont pas connu les universités arabes. Ils ont appris chez des savants de la sous-région, comme le Mali, le Nigeria, le Niger. La recherche du savoir est liée à... la volonté et la persévérance. Combien sont-elles ces personnes qui emmagasinent beaucoup de connaissances sans franchir la frontière et combien sont-ils qui sont revenus après autant d’années passées à l’extérieur sans une science véritable. On peut avoir une connaissance parfaite sur l’Islam sans voyager. Vous êtes prédicateur renommé. Aujourd’hui, on constate chez nous que les prêches vont dans tous les sens. À quoi s’en tenir finalement ? La question est pertinente, mais elle est adressée aux savants puisque c’est eux qui sont habilités à répondre à ce genre d’interrogation. Sinon, quel que soit votre niveau d’études et les universités que vous avez fréquentées, il faut d’abord connaître le milieu dans lequel le message va être diffusé. C’est primordial. Et ce n’est pas pour rien que les prophètes sont envoyés dans la langue de leur communauté. Tout cela pour qu’ils s’imprègnent des réalités de leurs milieux. Tout savant n’est pas prédicateur et cela ne diminue en rien son savoir. Les prédicateurs sont Des gens qui ont le sens de la parole, de la compréhension, de la situation des autres, qui comprennent la psychologie des gens, de véritables pédagogues qui savent s’y prendre en fonction du contexte, du message, etc. La deuxième remarque, c’est que tout savant doit parler de l’Islam et non d’un groupe quelconque. Le message doit avoir une provenance authentique ou être issu du consensus des Oulémas. Maintenant, si les gens s’écartent de cette ligne, il y aura de la cacophonie dans les esprits. Voulez-vous dire que tout savant n’est pas habilité à s’adresser aux masses ? Dieu a envoyé environ cent vingt-quatre mille prophètes, mais tous n’ont pas été prédicateurs ; ils n’avaient pas tous le devoir de transmettre le message divin de la même manière, à l’exception de 313. En tout cas, ce n’est pas une tâche facile de parler devant un public cosmopolite. Et chacun doit savoir à quoi s’en tenir. Nous sommes à l’entrée du mois béni de Ramadan. Qu’avez-vous à dire à l’endroit des musulmans du Burkina Faso ? Je me réjouis déjà du mois béni qui nous tend les bras. Mon message pour les musulmans, c’est d’inviter tout un chacun à se repentir avant de rentrer dans le mois. Il est aussi impératif de revoir la prière, si on est défaillant qu’on se corrige parce que le jeûne est prescrit pour ceux qui prient constamment. Pour terminer, il faut que chacun formule une bonne intention pour accueillir ce mois et jeûner pour Dieu seul. Pour celui qui formule l’intention de jeûner le mois entier de Ramadan, quels peuvent être ses mérites auprès de Dieu ? Le prophète (psl) a dit : « Celui qui purifie son intention pour le jeûne de Ramadan, Dieu ferme les portes de l’enfer pour cette personne. Dieu le protégera des démons durant tout le temps du jeûne et enfin les portes du paradis lui seront ouvertes ». Et le prophète (psl) nous dit également qu’à chaque nuit de Ramadan, plus de six mille âmes sont rachetées de l’enfer. Et le jour que la lune réapparaît pour... annoncer la fin du jeûne, Allah le Tout-Haut, de par son infinie bonté, va multiplier davantage les rachats à l’endroit de serviteurs pour sa miséricorde et son pardon. Les mérites et faveurs de la première, la deuxième et la troisième décade ? Le prophète (psl) a dit que les dix premiers jours de ramadan sont consacrés à la miséricorde de Dieu. Les dix jours du milieu symbolisent le pardon pour tout jeûneur jusqu’au dernier des péchés. Et la dernière décade constitue le rachat pour le paradis et la délivrance de l’enfer. Alors revenons même à la journée du jeûne. Je veux dire que toute personne ayant purifiée son intention et qui jeûne un seul jour pour Allah sera éloignée du feu de l’enfer pendant 70 années. Pour les dix jours, il aura 700 ans de protection contre le châtiment, les vingt jours, 1200 ans et pour les trente jours, c’est 2100 ans d’écart avec l’enfer. Il aura donc le paradis. Certaines personnes ne croient pas en l’existence du paradis. C’est vrai. Certaines personnes se posent des questions sur La véracité du noble paradis. Elles disent que c’est dans l’imaginaire des gens. C’est leur vision des choses, mais la réalité est toute autre. Et aujourd’hui, il y a tellement de choses qui nous rappellent les scènes de l’au-delà et de la véracité de tout ce qui est dit sur cet autre monde. Aujourd’hui, on peut conserver une parole, et même toute une vie dans un portable ou dans une puce. Même après des dizaines d’années, quand on la remet, la personne ne peut nier ses faits et gestes. Si l’on disait à un fœtus dans le ventre de sa mère qu’il y aurait un monde plus grand des milliers de fois que celui de sa mère, il ne croirait pas. Parlez-nous encore plus du paradis ! Le paradis, c’est l’illustre demeure réservée aux élus de Dieu. L’homme, dans sa conception actuelle, ne peut appréhender toutes ces choses du monde de l’esprit. Le paradis est à l’image de ce bas-monde dans lequel les hommes se dépassent dans la richesse et la réalisation d’infrastructures. Toute personne qui s’adonne au mois de ramadan et Qui fait des jeûnes surérogatoires, aura un paradis, appelé Al Rayan. C’est le paradis des jeûneurs. Et n’aura accès à ce paradis que ceux qui demeurent dans le jeûne, aussi bien obligatoire que recommandé. Le paradis a plusieurs degrés et plusieurs œuvres y conduisent. Il faut que chacun ait sa spécialité, une sorte de chasse gardée qui pourra lui permettre d’aller au paradis. L’on peut ne pas être de ceux qui jeûnent mais qui sont généreux, véridiques. L’essentiel, c’est de décrocher le ticket. Au paradis, il y aura des quartiers résidentiels, des non-lotis... L’accès au paradis est un acquis, pour toute personne ayant reconnu la divinité unique de Dieu et sans l’associer à qui ou quoi que ce soit et ayant respecté les principes de la foi. Et tout comme dans ce bas-monde, au paradis, les belles demeures seront accompagnées de jardins et de piscines… Ce sont de vrais jardins de couleurs extraordinaires qui éblouissent et ravissent le regard. Les piscines et les ruisseaux d’eau sont abondants. À cela. s’ajoute la boisson d’eau simple et agréable, le lait, le miel, le vin. La compréhension qu’il faut faire de ces boissons est qu’elles ne sont pas nocives et enivrantes. L’on ne boit pas pour se désaltérer, mais par pur plaisir. Toutes les boissons sont consommées pour leur saveur et non pour étouffer de la soif. Le paradis rime avec désir, tout ce que vous désirez, vous l’aurez automatiquement. Tout ce qui plaît à l’âme se trouve au paradis. Comme les femmes et autres. Les femmes du paradis sont appelées « les Houris », celles qui ont de gros yeux et qui sont d’une beauté extrême dépassant l’entendement de l’humain. Elles sont faites pour plaire aux habitants du paradis et sont en nombre infini en fonction de votre niveau. Elles ne connaissent pas les menstrues ni toute forme de laideur. Quel sera le statut de nos épouses ayant vécu avec nous dans ce bas monde ? Le prophète (psl) a dit que les femmes qui vont accéder au paradis seront les reines des Houris et elles seront plus belles qu’elles, plus de 70. mille fois. Et pourquoi cette différence ? C’est logique, nos femmes se sont battues à nos côtés, ont connu les douleurs de la maternité, les angoisses du foyer, les menstrues et lochies. Elles ont souffert et connu enfin la mort dans la vie d’ici-bas. Voilà ce qui leur donne ce statut de supérieures par rapport aux Houris qui sont uniquement créées pour le paradis et qui n’ont aucune idée de la vie terrestre et de celle de la femme au foyer. Quel sera le rapport des habitants du paradis avec Dieu ? Dieu existe et cela est vrai. Nous n’avons pas la capacité de le percevoir dans ce bas-monde. Et notre imaginaire reste incapable de le concevoir dans une forme quelconque. Par contre, au paradis, Dieu va dissiper le voile qui existe entre lui et les hommes. Cela se fera un jour de vendredi, appelé le jour de la grandeur et de la gloire. C’est en ce jour béni que tous les habitants du paradis le verront et retrouveront une fierté, celle d’avoir cru à une entité sans l’avoir vue. La vision de Dieu leur fera Oublier toutes les bonnes choses qu’ils possèdent. Il y a de très bonnes raisons pour chacun de nous de se battre pour le paradis. Qu’Allah nous donne le paradis. AROUNAN GUIGMA L’Autre Regard - N°027 du 05 juin au 05 juillet 2015 Page 9 Culture Suite de la page 7 Profitez de ce mois de Ramadan pour purifier à nouveau votre corps et retrouver un bon équilibre alimentaire. Les savants ont dit que le jeûne constitue une prévention et un traitement pour de nombreuses maladies. Il se peut qu’il soit difficile de trouver un traitement pour certaines maladies comme la gastrite, le vomissement dû à la grossesse, pour certains genres de diabète, l’hypertension, l’incapacité rénale qui emprisonne le sel, l’étouffement de la poitrine, les inflammations gastriques durables, les calculs dans le pancréas et pour certaines dermatoses. Certains savants ont dit : le jeûne est une session préventive annuelle qui nous garde d’un grand nombre de maladies. C’est un système préventif qui assure la sûreté de cet organisme. Alors Le jeûne est une session de prévention contre beaucoup de maladies et une session de traitement pour certaines maladies. Le jeûne fait suivre un ordre modéré dans la prise des repas, et il sauve le musulman des maladies de la vieillesse. Les maladies de la vieillesse se manifestent lors de cette étape, mais leurs causes se passent dès la jeunesse. Le jeûne crée un équilibre entre la consommation organique et la prévention des appareils. La majorité des maladies de la vieillesse proviennent de l’excès dans la consommation des organes tout au long de la vie. On accable les organes avec la nourriture, les boissons, dans tous les désirs, dans le travail et dans la fatigue. Ainsi, le jeûne arrive pour délasser cet organisme et pour réformer ces fautes commises dans le reste des mois de l’année. Les fautes que l’homme commet durant les jours s’accumulent jusqu’à ce que ce mois arrive pour les réformer toutes. Ainsi, le corps passe dans une période de conservation et l’homme renouvelle son activité. Frères croyants, le Prophète paix et salut sur lui dit : Le jeûne est une santé psychique. Les médecins ont trouvé que le jeûne est une santé psychique et qu’il élève le niveau de l’esprit afin de le faire s’habituer à la délivrance de toute limite et de toute habitude, et la meilleure habitude est que l’homme ne s’habitue à rien. Un homme qui fume beaucoup, comment a-t-il pu se débarrasser de la cigarette pendant Ramadan ? Donc il est possible qu’il puisse s’en débarrasser à jamais et la preuve c’est le mois de Ramadan. Le jeûne renforce la volonté de l’homme. Donc l’homme renforce sa volonté avec le jeûne. Avec le jeûne, l’homme accroît sa fidélité, c’est une adoration qui consiste à la fidélité de même que le jeûne accroît les sentiments de l’homme. Il se peut que la nourriture et la boisson soient disponibles mais que l’homme ne puisse pas en prendre. Quelques avantages matériels dans le jeûne : Comme exemple des avantages matériels dans le jeûne, l’estomac et l’appareil digestif prennent un congé au Ramadan, ainsi l’appareil. circulatoire, le cœur, les reins et les voies urinaires. Ce sont des appareils importants qui, étant tombés en panne, transforment la vie de l’homme en un enfer. Si les reins se sont soudainement arrêtés de travailler, ce sera une situation insupportable. Si le cœur a été atteint d’une faiblesse, si les artères se sont sclérosées, si le cœur a eu une crise, la situation sera critique. Il existe des maladies cardiaques innombrables, des maladies contagieuses qui touchent les vaisseaux, l’estomac, les intestins, le foie et les voies urinaires. Ces appareils dangereux comme les appareils circulatoire, gastrique et urinaire peuvent être sauvés avec le jeûne. On ne dit pas que le jeûne n’est qu’un traitement, mais il constitue aussi une prévention. Un article sur les maladies cardiaques : le travail et la sécurité du cœur sont fonction de la quantité et de la qualité de la nourriture. Alors, le cœur avec sa sécurité et son ordre systématique, de même que les artères avec leur souplesse, sont tous liés à la qualité et à la quantité de la nourriture dans l’estomac. Pour cette raison, le prophète (paix et salut sur lui) nous a ordonné de prendre de la nourriture et de la boisson modérément, et Allah, exalté soit-Il, nous en a ordonné aussi en disant : « Et mangez et buvez ; et ne commettez pas d’excès, car Allah n’aime pas ceux qui commettent des excès » [Sourate AL A’raf 31]. Celui qui exagère en prenant de la nourriture et de la boisson, le mois de Ramadan lui arrivera pour qu’il réforme cette faute, cette distorsion et les décompositions qui se passent dans l’appareil digestif, et pour qu’il baisse le pesage supplémentaire. Les fautes commises par l’homme durant l’année, le jeûne vient pour les réformer. La santé préventive : La santé signifie ici la prévention contre les maladies. Si tu accomplis le jeûne de ce mois parfaitement, tu sauveras ton corps des maladies contagieuses. Par contre, celui qui s’abstient de la nourriture et de la boisson pendant la journée et, en s’asseyant à la table, mange comme les chameaux, cet... L'homme ne réalisera pas l’objectif du jeûne. Il est indispensable de prendre un repas équilibré pendant le mois du jeûne, mais si tu as pris les trois repas la nuit pendant le mois de Ramadan ! Qu’est-ce que tu réalises ? Tu prends un repas lourd au coucher du soleil, un autre à minuit et un troisième avant l’aube, ainsi tu as rendu les trois repas que tu prenais avant Ramadan en des repas nocturnes, tu ne changeras rien et les fatigues et les maladies ne s’arrêteront pas. Autres bienfaits proprement physiologiques : le corps du jeûneur profite encore d’autres avantages : une chute du taux de cholestérol dans le sang, ce qui réduit considérablement les risques d’accidents cardio et cérébro-vasculaires et prévient l’apparition de l’hypertension. Des études prouvent qu’une privation d’eau pendant huit à dix heures n’est pas nécessairement mauvaise pour la santé ; elle permet de reposer le système rénal et produit une légère déshydratation en concentrant les liquides, ce qui allège le travail du cœur. augmenterait la longévité (étude prouvée pour les végétaux). Cela dit, le Prophète recommande de retarder le souhour au maximum et de rompre le jeûne dès le coucher du soleil, pour justement réduire cette période de déshydratation. - Une légère perte de poids (de 5 à 10%). En effet, jeûner provoque la diminution du taux de sucre dans le sang. Le corps va par conséquent puiser dans les réserves : le glycogène emmagasiné dans le foie et les muscles ainsi que les corps lipidiques stockés dans la graisse sont transformés en énergie pour assurer le bon fonctionnement des cellules (réactions de glycogénolyse). - Une régénération cellulaire qui permet aux jeûneurs de paraître plus jeunes que ceux qui ne jeûnent pas. En définitive, jeûner durant le mois de Ramadan est un excellent moyen de maintenir son bien-être. Les effets de cette diète diurne s’observent à la fois sur les plans physique et psychologique. Le grand avantage du jeûne selon la loi islamique, contrairement à toute autre forme de diète drastique ou de régime draconien, réside dans la progressivité de son action : les changements s’opèrent lentement et en douceur pour le corps. Que les musulmans fassent honneur au « purificateur » et qu’ils profitent au maximum de l’ensemble de ses bienfaits ! Par M. Djamil Source : Ajib.fr Page 10 L’Autre Regard - N°027 du 05 juin au 05 juillet 2015 Enjeu DON DE TRICYCLES À DJIBO Une association d’infirmes en est bénéficiaire. Toujours à l’écoute des populations et des personnes les plus défavorisées de la société, l’association Sharjah Charity Internationale des Émirats Arabes Unis, en collaboration avec son partenaire de tous les jours, l’association pour la bienfaisance RAHMA du Burkina Faso, a procédé à une remise de don à l’endroit des handicapés de la province du Soum à Djibo. Cette donation a été composée de dix motos tricycles. La cérémonie fut placée sous le parrainage du haut commissaire de Soum et sous la présence de quelques illustres personnes venues saluer l’initiative. transmettre leur sincère remerciements à Charjah Charity et Rahma pour leur effort afin de leur soulager dans leurs conditions de vie. Quant aux deux associations partenaires, elles seront toujours aux côtés de ces personnes dans leurs moments difficiles. A. RACHID JUNIOR Devenus des leviers de soutien aux populations des villes du pays des hommes intègres parce que l’on ne finira guère de souligner les actions déjà menées par ces deux associations sœurs au Burkina Faso en faveur des pauvres et autres nécessiteux. C’est à la date du Samedi 23 Mai 2014 que les donateurs aussi bien que les autorités de la province de Soum, d’où le haut commissaire lui-même, ont choisi pour remettre les motos aux ayants droit de l’association ENDAM. Et la valeur de ce don est estimée à cinq millions de nos francs. Pendant la remise des motos comme à l’issue, les personnes bénéficiaires. IARIATAVEC L'ASSOCIATION SHARJAH CHARITY (PROJET DE DISTRIBUTION DE MOTOS TRICYCLES AUX HANDICAPÉS AU BURKINA FASO) INTERNATIONAL D'EMIRAT ARABE UNIE L’Autre Regard - N°027 du 05 juin au 05 juillet 2015 Page 11 Ma prière RAMADAN La prière de Tarawih et ses mérites En ce mois béni, il est indispensable d’évoquer la prière de Tarawih, prière spécifique au mois de Ramadan. Nous allons donc définir la prière de Tarawih et exposer certaines de ses caractéristiques, ses mérites, entre autres. La prière de Tarawih, prière de nuit durant le mois de Ramadan La prière de Tarawih est la prière de nuit effectuée en groupe pendant le mois sacré de Ramadan. Elle a lieu entre la prière de nuit (‘Icha) et la prière de l’aube (Fajr). Nous savons que la prière de nuit est fortement recommandée, d’autant plus durant le mois de Ramadan. En effet, le Prophète Mohamed (‘alayhi salat wa salam) a dit, dans un hadith rapporté par Al-Boukhari : « Quiconque passe les nuits de Ramadan en prière par foi et en espérant la récompense [auprès d’Allah] verra ses péchés antérieurs pardonnés. » Ainsi, cette prière nous a été conseillée par notre noble. Prophète (‘alayhi salat wa salam). Il serait donc dommage de la négliger… La prière de Tarawih, une Sunna La prière de Tarawih fait partie de la Sunna de notre Prophète bien-aimé (‘alayhi salat wa salam). ‘Aisha (qu’Allah soit satisfait d’elle) fut interrogée sur la prière du Prophète (‘alayhi salat wa salam) durant le mois de Ramadan. Elle dit alors : « Il ne priait pas plus de onze Rak’a (unité de prière), que ce soit pendant le Ramadan, ou en dehors. » (Rapporté par Al-Boukhari et Muslim). Nous devrions profiter de ce mois de Ramadan afin de tout mettre en œuvre pour plaire à notre Seigneur et quoi de mieux que de suivre la voie de Son Messager (‘alayhi salat wa salam) ? À partir du moment où nous avons la capacité d’effectuer cette prière de nuit, nous nous devons de le faire. Cependant, au sujet du nombre de Rak’a, l’imam peut prier plus de onze Rak’a. En effet, lorsque le Prophète Mohamed (‘alayhi salat wa salam) fut interrogé au sujet de la prière nocturne, il dit : « Priez deux Rak’a à la fois. Et si... » Vous craignez que le jour se lève, priez une seule Rak’a qui [conclura et] rendra impaires les prières accomplies. » Ce hadith est rapporté par Al-Boukhari et Muslim. Il est donc possible d’effectuer onze Rak’a, plus ou moins. Concernant le nombre exact, les avis divergent. Pour plus d’informations sur le sujet, nous vous invitons à lire « Combien de cycles (rak’ahs) pour la prière de nuit du Ramadan ? » de la maison de l’islam. Suivre la Sunna est préférable, en s’appliquant et en prenant son temps, sans pour autant fatiguer ceux qui prient derrière nous. La prière du Tarawih, un acte sincère et humble. Malheureusement, de nombreux imams s’empressent dans la prière de Tarawih si bien que les gens n’ont pas le temps d’accomplir les obligations de la prière. Cela est détestable car l’imam ne s’applique pas dans l’accomplissement d’un pilier de l’Islam. Nous devons effectuer la prière de Tarawih du mieux que l’on peut. Certes, celui qui prie le Tarawih jusqu’à la fin possède la récompense de celui qui a passé. La nuit en prière et ce, même si ce dernier dort juste après. Les femmes peuvent assister à cette prière, à condition qu’elles n’attirent pas l’attention sur elles en s’habillant pudiquement et en ne se parfumant pas. Elles ne doivent pas attiser les regards au quotidien et d’autant plus en allant à la mosquée, sinon il est préférable de rester prier chez soi. Il est important de prier avec sincérité, au quotidien comme pour le Tarawih. Il ne faut pas se hâter mais rester concentré, véridique, méditer sur les Paroles d’Allah, y consacrer corps et âme et y mettre tout son cœur. En effet, Allah dit : « Bienheureux sont certes les croyants, qui sont humbles dans leur prière. » (Sourate 23 : Versets 1-2). La quiétude, la sincérité et la véracité sont des piliers indispensables à la prière. Veillons donc à ne pas nous hâter lors de la prière mais plutôt à méditer. Le Prophète Mohamed (‘alayhi salat wa salam) a dit à ce sujet : « Le pire voleur parmi les gens est celui qui vole de sa prière. Comment vole-t-on de sa... Prière, ô Messager d’Allah ? demandèrent les compagnons. Il (‘alayhi salat wa salam) dit : « En ne parfait ni son inclination ni sa prosternation. » (Rapporté par Ahmed et Al Darimi). La prière nocturne du Ramadan et ses règles Beaucoup d’imâms de mosquées, dans leur prière du « Tarâwih », prient sans méditer sur celle-ci, et ils ne se posent pas sereinement dans la génuflexion et la prosternation. Alors que le fait de se poser sereinement dans la prière est un pilier. Ce qui est demandé dans la prière, c’est d’avoir le cœur présent entre les mains d’Allâh – Ta’âla. Évitons les primes à la vitesse pendant ces prières. Qu’Allah nous facilite la compréhension ! Par R. Junior Culture Les choses qui annulent le jeûne La louange est à Dieu, le Créateur du monde, Celui qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans forme et ne dépend pas du temps. Puisse-t-il nous accorder Ramadan et qu’Il nous aide à éviter tout ce qui peut diminuer la récompense de notre jeûne. Cela, il y a des actes nommément désignés dans... La religion qui sont susceptibles d’annuler le jeûne. Quels sont ces actes ? Le jeûne est annulé par : 1 – le rapport sexuel 2 – Manger 3 – Boire 4 – l’éjaculation volontaire provoquée par la recherche de plaisir 5 – tout ce qui est assimilé au fait de boire et manger 6 – vomir volontairement 7 – Le sang extrait par hijâmah (NdT : sur ce point les avis des savants divergent) 8 – Le sang des règles et de l’accouchement. Pour ce qui est de la nourriture, de la boisson et du rapport sexuel, la preuve est la Parole d’Allah : « Désormais, jouissez d’elles, et cherchez ce qu’Allah a prescrit pour vous. Et mangez et buvez jusqu’à ce que vous puissiez distinguer le fil blanc de l’aube du fil noir [de la nuit]. Puis accomplissez le jeûne jusqu’à la nuit. » (Al-Baqarah : 187) Pour ce qui est de l’éjaculation volontaire provoquée par la recherche de plaisir (shahwah), la preuve est la Parole d’Allah dans le hadith qudsî à propos du jeûneur : « Il laisse sa nourriture, sa boisson et ses désirs (sexuels) pour Moi. » Et L’éjaculation est considérée comme une shahwah, d’après la parole du Prophète (salallahu’ alayhi wa sallam) : « Et dans le rapport que l’un d’entre vous a avec son épouse, il y a une aumône. » Les Compagnons dirent : « Ô Messager d’Allah ! L’un d’entre nous assouvit son désir (shahwah) et il est récompensé en cela ? » Il dit : « S’il l’avait assouvi (en arabe : il dépose) dans l’illicite, n’aurait-il pas commis un péché ? De même, s’il l’assouvit dans le licite, il est récompensé pour cela. » (Muslim) Et ce que l’on dépose, c’est le sperme (manî) éjaculé. C’est pour cela que l’avis authentique est que le liquide spermatique (madhî) n’annule pas le jeûne même s’il sort sous l’effet du désir et des caresses sans qu’il y ait pourtant pénétration. Cinquièmement : tout ce qui est assimilé au fait de boire et manger, comme les injections nutritives qui dispensent de boire et de manger, car même si ce n’est pas de la nourriture et de la boisson, elles... en portent le sens puisqu’elles dispensent de manger, et ce qui a le sens d’une chose en porte aussi le jugement. Le corps se nourrit ainsi, à travers ces injections. Quant aux injections qui ne sont pas nutritives et ne remplacent pas la nourriture et la boisson, elles n’annulent pas le jeûne, que cette injection soit faite dans une veine ou un muscle ou sur tout autre endroit du corps. Sixièmement : vomir volontairement, c’est-à-dire faire sortir ce qui est dans le ventre par la bouche, et ce d’après le hadith d’Abû Hurayrah qui rapporte que le Prophète (salallahu’ alayhiwasalam) a dit : « Celui qui se fait vomir, qu’il compense son jeûne et celui qui est pris de vomissements (involontaires) n’a pas à compenser. » (Abû Dâwûd, At-Tirmidhî) La sagesse en cela est que lorsque l’on vomit, le ventre se vide de nourriture et le corps a besoin de combler ce vide. Ainsi nous disons que si c’est un jeûne obligatoire, il n’est pas permis de se faire vomir, car celui qui le fait annule son jeûne. Septièmement : Le sang extrait par hijâmah, d’après la parole du Prophète (salallahu’ alayhiwasalam) : « Celui qui pratique la hijâmah et celui qui se la fait faire ont rompu leur jeûne. » (Al-Bukhârî dans ses commentaires, NdT : ce qui signifie que le hadith n’a pas le même degré que ceux rapportés dans le corps du texte du Sahîh) Huitièmement : Le sang des règles et de l’accouchement, d’après la parole du Prophète (salallahu’ alayhiwasalam) à propos de la femme : « N’est-ce pas que lorsqu’elle a ses règles, elle ne prie pas et ne jeûne pas ? » (Al-Bukhârî, Muslim) Les savants sont unanimes sur le fait que le jeûne de la femme en période de menstrues ou de saignement post-natal n’est pas valide. Ces actes annulatifs n’invalident le jeûne qu’à trois conditions : - La science (savoir que cette chose annule le jeûne) - La présence d’esprit (ne pas avoir oublié au moment où on commet l’acte) - La volonté (vouloir commettre l’acte en sachant qu’il annule le jeûne) Donc, si on commet un acte annulatif du jeûne, celui-ci n’est invalidé que si ces trois conditions sont remplies : Première condition : le jeûneur doit connaître le jugement (sur l’acte qu’il commet) et connaître l’état (dans lequel il est), c’est-à-dire le temps. S’il ne connaît pas le jugement ou l’heure, son jeûne reste valide d’après la Parole d’Allah. Il y a aussi dans la sunna des preuves authentiques spécifiques au jeûne. Al-Bukhârî rapporte que ‘Idî ibn Hâtim a jeûné et a placé sous son coussin deux lacets (utilisés pour attacher les pattes du chameau lorsqu’il s’assoit), l’un était noir et l’autre blanc. Il mangea et but jusqu’à ce qu’il puisse distinguer l’un de l’autre, et lorsque ce fut le cas, il s’arrêta. Le lendemain, il informa le Prophète (salallahu ‘alayhi wa sallam) de cela, et le Prophète (salallahu ‘alayhi wa sallam) lui expliqua que le sens du fil blanc et du fil noir dans le verset n’était pas les fils connus, mais que le fil blanc était le fil blanc du jour et le fil noir celui de la nuit. Et le Prophète (salallahu ‘alayhi wa sallam) ne lui a pas ordonné de recommencer son jeûne, car il ignorait le jugement et pensait que tel était le sens du verset. Quant au fait d’ignorer le temps (l’heure), cela est rapporté par Al-Bukhârî d’après Asmâ bint Abî Bakr qui dit : « À l’époque du Prophète, nous avons rompu le jeûne un jour nuageux et ensuite le soleil est réapparu. » Et le Prophète (salallahu’ alayhi wa salam) ne leur a pas ordonné de compenser ce jour de jeûne, et si cela avait été obligatoire, il le leur aurait ordonné, et s’il le leur avait ordonné, cela aurait été transmis à la Communauté d’après la Parole d’Allah : « C’est Nous Qui avons fait descendre le Rappel, et c’est Nous Qui le préservons » (Al-Hijr : 9). Puisque cela n’a pas été rapporté malgré le nombre de compagnons qui auraient pu le faire, nous savons qu’il ne le leur a pas ordonné et que cela n’est pas obligatoire. Un exemple similaire : si quelqu’un se lève en pensant qu’il fait encore nuit et qu’il mange et boit, puis se rend compte qu’il a mangé et bu après l’arrivée de l’aube, il n’a. Pas à compenser ce jour car il était ignorant. Deuxième condition : la présence d’esprit, dont le contraire est l’oubli. S’il mange et boit par oubli, son jeûne reste valide et il n’a pas à compenser ce jour d’après la Parole d’Allah : « Seigneur, ne nous châtie pas s’il nous arrive d’oublier ou de commettre une erreur » et Allah a dit : « Je l’ai fait. » Aussi d’après le hadith d’Abû Hurayrah qui rapporte que le Prophète (salallahu ‘alayhi wa salam) a dit : « Celui qui mange ou boit alors qu’il jeûne, qu’il complète son jeûne, car c’est Allah qui l’a nourri et abreuvé. » (Al-Bukhârî, Muslim) Troisième condition : la volonté, c’est-à-dire choisir de faire cet acte annulatif du jeûne. Et s’il ne choisit pas de le faire, son jeûne est valide, qu’il soit contraint ou non, d’après la Parole d’Allah : « Quiconque a renié la foi après avoir cru encourra la colère d’Allah - sauf ceux qui y auraient été contraints par la force alors que leurs cœurs demeurent pleins de la sérénité de la foi - mais ce sont ceux qui... ouvrent délibérément leur cœur à la mécréance, qui encourront la colère d’Allah et qui auront un châtiment terrible » (An-Nahl : 106). Si la mécréance peut être pardonnée sous la contrainte, alors a fortiori pour ce qui est moindre. Aussi, d’après le hadith du Prophète (salallahu’ alayhiwasalam) : « Allah a pardonné à ma communauté l’erreur, l’oubli et ce à quoi ils ont été contraints. » (Ibn Mâjah) Ainsi, si de la poussière vole jusqu’au nez du jeûneur et qu’il sent son goût dans sa gorge et descend dans son estomac, son jeûne n’est pas rompu, car il n’a pas voulu cela. De même, si on le contraint à manger et qu’il mange tout en répugnant cela, son jeûne est valide car il n’a pas choisi de le faire. Aussi, si en dormant il a un rêve érotique et éjacule, son jeûne est valide car le dormeur n’a aucune volonté propre. Aussi, si un homme contraint son épouse à un rapport sexuel alors qu’elle jeûne, le jeûne de cette femme reste valide, car elle n’a pas voulu cela. Il y a un point qu’il faut noter : si l’homme rompt son jeûne par l’acte sexuel un jour de Ramadan, alors qu’il doit jeûner, cela entraîne cinq choses : - Le péché - L’obligation de jeûner le restant du jour - L’invalidité de son jeûne - La compensation (Qadhâ) - L’expiation (Kaffârah) Il n’y a aucune différence entre le fait qu’il connaisse ce qui lui incombe suite à cet acte ou qu’il l’ignore. C’est-à-dire que si l’homme a un rapport sexuel pendant une journée de Ramadan, alors que le jeûne lui est obligatoire, mais qu’il ignore que l’expiation lui est obligatoire, alors les points précédents s’appliquent quand même, car il a voulu faire cet acte qui annule le jeûne. Et le fait qu’il ait voulu le faire lui impose les règles qui en découlent. Abû Hurayrah rapporte qu’un homme est venu voir le Prophète (salallahu’ alayhiwasalam) et a dit : « Ô Messager d’Allah ! Je suis perdu ! » Il dit : « Et qu’est-ce qui t’a perdu ? » Il dit : « J’ai eu un rapport sexuel avec mon épouse pendant Ramadan alors que je jeûnais. » Le Prophète (salallahu’ alayhiwasalam) lui ordonne alors une expiation, alors que cet homme ne savait pas qu’il devait une expiation. Et nous disons « alors que le jeûne lui est obligatoire » afin d’exclure le voyageur qui jeûne pendant Ramadan et qui a un rapport avec son épouse, dans ce cas l’expiation ne lui est pas obligatoire. Par exemple, un homme voyage avec son épouse pendant Ramadan, et tous deux jeûnent, puis ils ont un rapport sexuel, dans ce cas l’expiation ne lui est pas obligatoire, car le jeûne n’est pas obligatoire pour le voyageur qui peut choisir de compléter son jour de jeûne, ou de rompre et de compenser ce jour. Par R. Junior Source : Fatâwâ Arkân Al-Islâm, p.469-475 L’Autre Regard - N°027 du 05 juin au 05 juillet 2015 Page 13 Enjeu Leader Informatique - bureautique, Produits - Assistance et Outillage Siège et boutique 11 BP 1720 CMS Ouagadougou Service Commercial : Annexe Tel. : 50 30 54 24 / Fax : 50 33 26 52 Tel : 50 41 80 21 Email : lipao@fasonet.bf lipao@gmail.com http://www.lipao.bf fess ŒE3 CâHOH Qntêp CZ (3 oki acer Olivetti Toshiba œiL Lexmark epson Seagate ^ LG Panasonic ideas for life INFORMATIQUE ne«wcï DE LA BONNE NOUVELLE POUR LES CANDIDATS A LA MECQUE ! Votre guide pratique déjà disponible à prix imbattable ! 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Page 14 L’Autre Regard - N°027 du 05 juin au 05 juillet 2015 Interview CHEIKH ABDHAMID ZOUNGRANA SUR LE RAMADAN « Que chacun se donne les moyens d’engranger le plus grand bénéfice » À quelques jours du début du Ramadan, nous avons approché le Cheick Abdul Hamid Zoungrana, un prédicateur reconnu comme tel, pour aborder les questions relatives au jeûne. Nous avons évoqué un certain nombre de questions dont la connaissance est indispensable pour tout jeûneur. L’Autre Regard : Comment se porte le Cheick Zoungrana ? AHZ : Par la grâce d’Allah, je me porte bien ainsi que ma famille. Le Ramadan est déjà à nos portes, il nous reste seulement quelques jours. Que pouvons-nous retenir comme faits marquants du jeûne de l’année dernière ? Tout musulman doit s’interroger sur ses œuvres passées. Cela lui permettra de fournir plus d’efforts et d’éviter les erreurs du passé. Pour ce mois qui s’annonce, nous devons nous interroger sur comment réparer les erreurs du passé, notamment celles qui ont été commises pendant le Ramadan précédent. C’est de voir dans quel domaine on avait failli pour se rattraper dans ce mois-ci. Souvenance de nos actions du jeûne précédent est assez déterminante pour celui qui va commencer. Le plus important, c’est de s’engager afin de pouvoir réaliser les actions nobles que ce mois de 2015 nous offre. Un mot sur le début et la fin du jeûne ? C’est le travail de la fédération des associations islamiques du Burkina Faso (FAIB), c’est à elle de situer les gens sur le début et la fin du mois de ramadan. Depuis sa création, il y a des commissions qui s’activent pour informer les musulmans de toutes les localités de la situation lunaire. À ce niveau, nous appelons les commissions à plus d’efforts et de savoir-faire, preuves de professionnalisme. Je lance un appel également à l’endroit des musulmans pour qu’ils soient ceux qui se conforment aux informations qui vont leur parvenir. J’insiste là-dessus parce qu’il faut respecter l’autorité, et la FAIB est la représentation suprême de l’Islam au Burkina Faso. Des fois, il arrive que l’on annonce la lune et les musulmans de certaines localités trouvent les... Moyens pour ne pas se soumettre à la règle. Parce qu’ils ne se sentent pas concernés. Une fois cela réglé, le jeûne commence avec la vision du croissant lunaire ou l’information qu’on aura reçue de la FAIB et sa fin passe par le même processus. Quel est le rôle des savants à l’orée de ce mois ? Il est nécessaire pour tout prédicateur et savant musulman de réviser son savoir sur le jeûne pour répondre aux multiples interrogations des fidèles. Les savants et prédicateurs doivent enseigner aux musulmans de se pardonner car c’est un mois de pardon et de miséricorde. Ils doivent également inciter les fidèles à fréquenter les mosquées pour écouter le Coran et prier en communauté. Et enfin, ils se doivent de les inviter à être généreux. Et cette dernière commence par eux, ils doivent être les premiers à donner l’exemple. Quels types de provisions faut-il avoir pour ce mois de pénitence et de dévotion intense ? D’abord, nous demandons à Allah de nous accorder Ramadan dans une santé parfaite. Parmi les ingrédients qui Vont nous faciliter un bon jeûne, c’est de formuler un dou’a pour une bonne santé afin d’être de ceux qui vont pouvoir jeûner. C’était l’attitude du prophète et de ses compagnons qui priaient Dieu pour avoir le Ramadan prochain et surtout qui demandaient à Dieu de les mettre dans des conditions de santé parfaite afin qu’ils puissent jeûner. Et ensuite, le musulman doit réviser son agenda spirituel pour voir s’il est en conformité avec la loi avant d’entamer le jeûne. Revoir les principes de la foi portant sur l’unicité de Dieu, les prières quotidiennes, la zakât… On va s’attarder un peu sur cette question. D’aucuns pensent que le jeûne est obligatoire et que la zakât ne l’est pas. Pourtant, l’aumône vient avant le jeûne et cela doit être impérativement respecté. On ne peut pas croire au jeûne et refouler la zakât. La zakât est prioritaire sur le jeûne pour les personnes concernées par la loi. Si j’insiste sur la question, c’est parce que les gens ne s’acquittent pas de leur devoir. Pour rester sur la Dynamique, il faut éviter les péchés, notamment la consommation de l’alcool... La formulation d’une bonne intention. Il faut également s’astreindre à connaître les choses qui arrangent et annulent le jeûne, voilà entre autres ce qu’il faut pour entrer dans ce mois béni de Ramadan. Qu’est-ce qu’on gagne en jeûnant ? Tout jeûneur doit fonder un bon espoir sur l’issue du mois béni de Ramadan. D’abord, chacun doit comprendre que le fait de pouvoir prendre part au jeûne est une grâce divine et que beaucoup auraient voulu jeûner, mais hélas. Le jeûne sincère, débarrassé de l’ostentation, est pour Dieu et seuls les individus que Dieu veut peuvent se conformer à cet ordre. Lorsque vous jeûnez avec un cœur purifié pour Allah, il vous inscrira parmi ses heureux soumis. Les actions accomplies pendant Ramadan se multiplient et c’est Dieu lui-même qui fait les comptes. Dans les mois ordinaires, la comptabilité des bonnes œuvres incombait aux anges, mais dès que le mois de Ramadan arrive, c’est Dieu lui-même qui s’en charge. Charge. Le pauvre qui ne peut pas avoir trois repas par jour doit-il jeûner ? On pourrait dire d’ailleurs que chaque jour pour lui est un jour de privation. C’est bien vrai que nous sommes pauvres et démunis de beaucoup de choses, mais cela ne rentre pas dans le cadre du jeûne. Cette pauvreté, généralement mise en avant par certaines personnes dites intellectuelles, reste relative. Ce sont les Saoudiens d’aujourd’hui qui sont riches, mais pas les contemporains du prophète (psl), qui étaient plus démunis que nous. Le prophète (psl) lui-même était pauvre à tel enseigne que sa famille pouvait passer trois nuits sans manger. Ce hadith est rapporté par l’épouse du prophète (psl), Aïcha, interrogée à ce sujet par les compagnons. Elle répondit qu’ils utilisaient en lieu et place d’une nourriture, des dattes et de l’eau. Encore, les disciples du prophète n’étaient pas exemptés de cette réalité. La majorité d’entre eux était extrêmement pauvre. Sous l’effet de la misère, certains attachaient un caillou à leur ventre. pour atténuer les douleurs de la faim. Pour couper court avec cette question, il faut qu’on comprenne que la pauvreté n’est pas une fin en soi, encore moins un argument suffisant pour s’exempter du jeûne. C’est pour cette raison que le ramadan est placé sous le signe de la générosité et de la miséricorde. Tout pauvre ayant purifié son cœur et qui se met dans le jeûne, Dieu réagira par les hommes pour le mettre à l’abri du besoin. Et enfin, c’est un mauvais état d’esprit. Toute personne ayant cette façon de comprendre les choses va toujours fuir ses responsabilités. La religion est assise sur les deux réalités, celle de la richesse et de la pauvreté. Les pauvres soumis ont leurs mérites auprès de Dieu en tant que pauvres et soumis. Les riches également ont leur faveur auprès de Dieu pour avoir soutenu la religion à travers le soutien des hommes. Chacun a son mérite. Dieu déteste le pauvre orgueilleux et le riche avare. Qui doit jeûner ? La loi musulmane a défini les personnes qui doivent jeûner. Il faut noter déjà. que le jeûne implique le musulman qui jouit de sa raison et est majeur. Il devient obligatoire pour le musulman capable de jeûner parce que l’on peut être musulman, jouissant de sa raison et majeur et être dans l’incapacité de se conformer à la loi. Ici, l’on fait allusion au malade, aux personnes âgées, au voyageur. Ces personnes sont exemptées du jeûne. Les femmes en état de menstrues et de lochies ou qui allaitent ne doivent pas jeûner. Suite de la page 15 L’Autre Regard - N°027 du 05 juin au 05 juillet 2015 Page 15 Interview Suite de la page 15 Et après le jeûne, quel est leur sort ? Un malade ne jeûne pas jusqu’à recouvrer la santé. C’est alors qu’il va compter les jours manqués afin de rembourser pendant les jours ordinaires. S’il s’agit d’une maladie qui le prive, de nature à lui empêcher définitivement l’accomplissement du jeûne, il ne jeûnera plus mais il prélèvera une fidya (une sorte d’aumône de 1,5 kg de nourriture) pour le pauvre. Ensuite, pour ce qui concerne la vieille personne, c’est la même. méthode qui s’applique à elle, pendant les soirs du jeûne, elle donne à manger aux nécessiteux. Quant au voyageur, il va compter le nombre de jours qu’il n’a pas jeûné pour raison de voyage, ça peut prendre tout le mois ou plus. Et enfin, les femmes qui sont dans leur période de menstruations ne jeûnent ni ne prient. Après le ramadan, elles remboursent le jeûne et sont exemptées de rembourser la prière. La générosité, un acte salutaire pour le mois de jeûne ! Tout à fait, mais j’aimerais interpeller les Savants musulmans, qui sont pour la plupart riches, que la charité bien ordonnée commence par soi-même. Pour ainsi dire que ce n’est pas seulement aux autres de mettre la main à la pâte, eux aussi doivent le faire. Si je persiste et signe à l’endroit de nos éclairés, c’est parce qu’ils reçoivent constamment des soutiens et des aides. Vous allez voir des cartons de sucre de trois ans stockés chez eux, les sacs de riz et bien d’autres. Prenons un exemple, quand un riche donne 5 sacs de riz à un savant, en réalité, C’est pour qu’il les partage à ses proches et connaissances. Malheureusement, un endroit sera aménagé pour stocker ces denrées qui devraient profiter à tout le monde. Les mêmes savants et prédicateurs reçoivent des enveloppes considérables et des sommes à ne pas négliger. Mais ils oublient qu’ils doivent prélever pour faire l’aumône avec. C’est pour dire que l’exemple de la générosité commence par nous, prédicateurs et savants musulmans, avant les masses. Tout le monde, de façon générale, doit être généreux. La zakât el-Fitr, parlons-en ? La zakât el-Fitr est une obligation pour le jeûneur et sa famille. Tout père de famille prélève la zakât el-Fitr pour ceux qui sont sous sa charge. Le prophète (psl) a dit que la zakât el-Fitr est prélevée pour tout le monde, pas seulement pour les jeûneurs. Même un nourrisson a le droit qu’on prélève sur lui la zakât el-Fitr pour les nécessiteux. La zakât el-Fitr permet aux plus défavorisés de se mettre dans la ferveur de la fête et elle purifie le jeûne pour qu’il soit exaucé auprès. d’Allah. Comment est-elle prélevée ? Les Savants sont parvenus à un consensus pour ce qui concerne le type de nourriture qu’il faut donner. Pour eux, il faut offrir la nourriture que les personnes intéressées vont désirer. La taille équivaut à un kilogramme et demi. Et vous calculez ce poids au nombre des membres de votre famille. Ce mois est celui des grandes récompenses et chacun doit se donner les moyens d’engranger beaucoup de bénédictions. Intw réalisée par AROUNAN GUIGMA ArtTëchnoLogu Bureautique informatique Matériels Techniques Page 16 L’Autre Regard - N°027 du 05 juin au 05 juillet 2015 Numéro 27 Nombre de pages 16 -- id 10603 Url https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/10603 Modèle de ressource Newspaper article Classe de ressource bibo:Issue Id de collection 2203 Id du média 10623 Fichier média https://islam.zmo.de/files/original/30f5256daceba5b246bee72873d81367c17a5efc.pdf Titre L'Autre Regard #44 Sujet https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/992 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/128 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/129 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/71 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1015 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1036 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/886 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/194 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/53 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/699 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1125 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1150 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/1153 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/713 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/33 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/578 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/125 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/124 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/23122 Editeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item-set/2203 Contributeur https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/858 Date 2017-09 Identifiant iwac-issue-0000187 Langue https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/8355 Droits In Copyright - Educational Use Permitted Résumé Mensuel d'informations islamiques et générales Couverture spatiale https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/376 https://islam.zmo.de/s/afrique_ouest/item/541 Contenu L’Aut VA Si Dieu l’avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mexm ei d'lxi informations islamiques et générales Prix : 500 F EL HADJ OUSSENI TAPSOBA, PRÉSIDENT DE LA LIPF JOURNÉE DE L’EXCELLENCE ISLAMIQUE La première édition prévue pour le 22 décembre 2017 LIMITATION DE NAISSANCE POUR LE DÉVELOPPEMENT Un faux débat ! TABASKIA LA MACO L’histoire du Prophète Youssouf (Joseph) contée aux détenus ATTAQUE DU RESTAURANT-CAFÉ AZIZ ISTANBUL Le message est passé cinq sur cinq ! Notre souhait, c’est que les Burkinabè vivent en paix et rien d’autre PROMOTION DE LA OUMMAH ISLAMIQUE EBOMAF veut en faire son cheval de bataille : Éditorial LIMITATION DE NAISSANCE POUR LE DÉVELOPPEMENT Un faux débat ! Les parlementaires de la CEDEAO, du TCHAD et de la MAURITANIE viennent de jeter de l'eau dans la mare de leur peuple. En effet, ils ont, au cours d'une rencontre tenue à Ouagadougou, dans la capitale burkinabé, discuté de la question du dividende démographique. Ils ont alors proposé que Chaque couple ne fasse plus de trois (3) enfants à l’horizon 2030. Le nombre d’enfants par femme étant de 7,5 en moyenne. Suivant des études dignes de foi, cette moyenne est celle du Niger et non de l’Afrique entière. Coïncidence de calendrier ou pas, quelques jours avant cette rencontre, c’est le président français Emmanuel Macron qui affirmait en substance que dans un continent où chaque femme fait 6 à 7 enfants, même si vous investissez des milliards, vous n’obtiendrez rien. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces deux positions ont soulevé le courroux des populations dans certains cercles et non des moindres. Les questions de démographie ont fait l’objet de plusieurs théories. Ces théories peuvent être résumées en théories natalistes et en théories antinatalistes. Les défenseurs des théories populationnistes font état de ce qu’une population nombreuse est synonyme de richesse et de puissance. La puissance s’exprime en termes économique, social, politique et militaire. Aujourd’hui, la situation de la Chine. est illustratrice de cette réalité. Elle a une population de 1,3 milliard d’habitants et est en passe d'être la première puissance mondiale. Et cet état de fait dérange les puissances traditionnelles telles que la France, les USA, et autres. Il convient de souligner que les autorités chinoises ont su mettre les Chinois au travail. Les pourfendeurs de la théorie contraire estiment qu'une population nombreuse est un obstacle ou un frein au développement. L’explication est que lorsque le taux de natalité est plus élevé que le taux de croissance économique, les efforts de développement seront annihilés par la population. Ainsi, les efforts de développement consentis par la population active sont très vite rattrapés par les difficultés économiques et sociales. Un petit regard sur les statistiques de quelques pays fait état de ce que représente une population nombreuse en matière de développement. La France, 67 595 000 habitants, les USA, 324 811 000 habitants et l’Indonésie, plus d’un milliard d’habitants. Ces pays font partie des pays développés. Pour les musulmans, le Coran et la Sunna du prophète Mohamed (SAW) fournissent des indications sur la conduite à tenir face à un tel débat. À cet effet, la Sourate 17 (le voyage nocturne) verset 31 affirme ceci : « Ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté ; c'est nous qui leur attribuons la subsistance, tout comme à vous. Les tuer, c'est vraiment un énorme péché ». Que l’on se comprenne, quand le Coran dit : « ne tuez pas », à l'époque, on tuait les enfants pour pouvoir faire face aux difficultés de la vie. Et Dieu, dans le Saint Coran, a alors demandé aux croyants de se rassurer de ce que la subsistance émane de Dieu. L’éducation et la formation des enfants sont de la responsabilité de l’État, des parents et de la société toute entière. Sur le plan éducatif, il nous convient de dire que dans notre pays, les parents, de façon générale, ont fui leur responsabilité. Sinon, comment comprendre que la famille, en tant que cellule familiale de base selon les livres saints... (Coran et Bible) et le code des personnes et de la famille (art 231) laissent des enfants en marge. Le nombre des enfants dans la rue croît tellement vite que l’on ne peut s’empêcher parfois de se demander d’où viennent-ils ? Qui sont leurs parents ? En effet, les responsables des familles n’assument plus l’entièreté de leurs charges parentales, laissant leurs progénitures à la rue. L’État, la puissance publique, aussi ne dispose pas d'une politique efficiente pour récupérer ces enfants. La conséquence de cette situation est le manque d’éducation, de scolarisation, d’encadrement et de formation. Comment un tel enfant peut-il travailler pour être utile à lui-même et à la société entière si ce n’est contribuer à alourdir les charges de l’État ? L’Afrique doit faire en sorte que ces enfants soient éduqués et formés de manière à ce qu’ils puissent prendre part activement à son développement. Ainsi, le taux de chômage sera réduit et le taux de croissance sera amélioré. C’est à ce prix que notre population sera un atout. Pour le développement, au lieu d’être un poids qui freine le développement, si nous continuons à dilapider nos maigres ressources en faisant dans la gabegie et la corruption, nous allons toujours reprocher à nos femmes leur fertilité. Pour notre part, nous voulons lancer un appel à tous les acteurs. À nos imams et autres leaders religieux, de sensibiliser les fidèles sur l’éducation et la prise en charge de leur enfant conformément aux principes et valeurs religieux. Aux parlementaires, nous leur demandons de voter des lois allant dans le sens de contraindre les populations à assumer leur natalité et de procéder à des sensibilisations dans ce sens. Ainsi, chaque parent éduquera et encadrera ses enfants. Au lieu de demander une réduction du nombre d’enfants, les parlementaires devraient plutôt demander à leurs populations d’avoir une natalité responsable. À nos parents, je leur demande d’éduquer les enfants suivant des valeurs et référentiels bien déterminés, à l’image de ce que nos grands-parents (leurs... Parents leur ont inculqué. Nos gouvernants doivent plutôt revoir nos systèmes éducatifs. Il est maintenant nécessaire de mettre en place un système éducatif qui « fabrique des créateurs d’entreprises » plutôt que de former des « diplômés académiques » qui ne font que frapper à la porte de la Fonction publique. Imaginons que le quart des diplômés au Burkina Faso qui sortent des universités et grandes écoles créait des entreprises et que chacun embauchait ne serait-ce qu’un jeune. Aujourd’hui, le taux de chômage ne serait pas élevé de la sorte. Les parlementaires devraient se poser les bonnes questions sur le sous-développement de l’Afrique s’ils veulent trouver un remède de taille à cette équation. Passer par toute autre voie comme cette histoire de limitation des naissances est une fuite en avant. NANA Moumouni Un diplômé qui ne sait que lire et écrire. J RECEPISSE Arrêté : n°2613/P/12/CAO/TGI/PF Siège social : Ouagadougou Secteur 10-01 BP 2481 Ouaga 01 Cel : 76 93 60 93 / 79 91 05 66 Directeur de Publication Guigma Arounan Rédacteur en chef : Mohammed Djamil Tél. : 76 00 73 34 Équipe de rédaction : Mohammed Djamil Guigma Arounan Sékou Ouédraogo Abdoul Hamid Traoré Maquette & Montage PAO : Déogracias Conceptions : 78 23 01 73 Annonces publicitaires : Pour tous renseignements, veuillez vous adresser à Rachid-production à l’adresse suivante : rachidproduction@yahoo.com ou guigma.haroun@yahoo.fr Imprimerie : IMPF : 79 87 61 60 Dessinons l’avenir ensemble! L’Autre Regard - N°044 - Septembre 2017 Faits & Gestes TABASKIA LA MACO L’histoire du Prophète Youssouf (Joseph) contée aux détenus Les musulmans de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) ont célébré, à l’instar de leurs coreligionnaires libres, la fête d’Aid el kébir, le 1er août 2017. L’Imam Aboubacar Sana, venu pour l’occasion, a, dans son sermon, invité les détenus à l’endurance et à l’espérance à l’instar du Prophète Joseph ou Youssouf, c’est selon, dont l’histoire est contée dans les livres religieux. Il est 8h15 lorsque l’Imam Aboubacar... Sana 2 débute la prière de la fête de la Tabaski. À l’issue des deux unités de prière, place au sermon. À endroit particulier, prêche particulier. L'imam a accentué son prêche sur la vie d’un détenu, dont l’histoire, selon lui, mérite d’être contée plus d’une fois à tout prisonnier. Il s’agit du périple du Prophète Joseph qui connut la gloire après être passé par les geôles. Son histoire suffit, selon l’imam, à toute personne privée de la liberté d’aller et de venir, de comprendre que la prison n’est pas une fin en soi. Il a invité les détenus à l’amendement pour ceux dont les actes les ont conduits dans ce lieu que tout le monde déteste. « Repentez-vous vers Allah, afin qu’il vous pardonne vos erreurs », les a-t-il recommandés. À ceux qui y sont par erreur judiciaire ou qui se considèrent comme étant victimes d’une injustice, l'imam les a invités à l'endurance, à la patience car rien de tout cela ne peut arriver sans la volonté de Dieu. « Dieu a un plan pour chacun de vous. Si ce plan commande que vous... » « Passez par la prison, vous ne pouvez y échapper », a-t-il lancé. « Tout près de nous, beaucoup de grands hommes de notre pays sont passés dans cette maison (NDLR : MACO), ceci est la preuve que personne n'est à l'abri de la prison », insistera-t-il. Il a invoqué Allah afin que les détenus puissent retrouver la liberté. Après la prière, place à la fête. Par Abu Waqâss Imam Aboubacar Sana 2 pendant le sermon. Le président de l’AIPAD, Souleymane Simporé. Deux taureaux pour les détenus. À cette journée spéciale, le menu à la MACO n’est pas celui de tous les jours. « Des dispositifs sont pris pour que nos pensionnaires soient en fête », selon Salifou Kaboré, contrôleur de sécurité pénitentiaire. « Des bonnes volontés, à l'instar de l'Association islamique pour l’assistance aux détenus (AIPAD), nous accompagnent dans cette journée afin de permettre aux détenus de vivre la fête comme ceux de dehors ». En sus de cela, deux taureaux et un bélier ont été immolés au nom des détenus en cette journée d’immolation. Contrôleur Kaboré, intervenant au nom du régisseur de la MACO, a invité les détenus à mettre en pratique les conseils de l’Imam. L’AIPAD, représenté par son président, Souleymane Semporé, est un partenaire de la MACO. À chaque tête musulmane, a-t-il dit, son association offre aux détenus de la MACO et de la Prison de haute sécurité (PHS) de quoi leur permettre de se sentir en fête. Cette tradition en ce qui concerne la MACO dure depuis 2012, date de création de l’AIPAD, dont les missions se résument à apporter un soutien matériel, moral et éducatif aux détenus des Maisons d’arrêt et de correction afin que la prison soit effectivement un lieu d’amendement. Le représentant des détenus musulmans, Mahamadi Ouédraogo, dit saluer les efforts faits par la direction de la MACO pour permettre aux détenus de célébrer les différentes fêtes. Il a salué également les associations à l’instar de l’AIPAD qui, contrairement à ceux qui nous traitent de tous les noms d’oiseaux, acceptent de partager notre peine en venant. « Célébrer la fête à nos côtés », a-t-il dit. L’Autre Regard - N°044 - Septembre 2017 ATTAQUE DU RESTAURANT-CAFÉ AZIZ ISTANBUL Le message est passé cinq sur cinq ! Le 13 août dernier, le Burkina Faso a été frappé de plein fouet par les terroristes sur l’avenue Kwamé N’Kruman, au Café Aziz Istanbul, à deux cents mètres de l’ancien lieu de l’attaque Cappuccino. Cet attentat a fait 19 morts, une vingtaine de blessés et de nombreux dégâts. Ce qui dépasse notre entendement, c’est le fait que les terroristes aient choisi le même endroit pour semer cette barbarie. Jusqu’à l’heure actuelle, l’attaque n’a pas encore été revendiquée. Bizarre ! Le Burkina Faso, longtemps reconnu comme un pays stable et fort de son système de renseignement, est aujourd’hui en proie aux attaques terroristes. Sous le régime du Président déchu Blaise Compaoré, le pays a été épargné par ces menaces que nous sommes en passe de vivre dorénavant. À l’époque, c’étaient nos voisins qui étaient visés : le Mali, le Niger et plus loin le Tchad. Nigeria... Des politiques disaient que certaines structures politiques qui sont implicitement de connivence avec des groupes terroristes au Mali séjournaient au Burkina Faso si bien que certaines réunions de ces groupes terroristes se tenaient dans notre capitale. Ceci expliquerait pourquoi nous étions épargnés. Le Burkina Faso aurait été un peu comme l’antichambre des États de la sous-région, pour des touristes qui font dans les affaires de trafics tous azimuts. Les libérations de certains otages au nord du Mali viennent corroborer cette thèse. Et cela a permis de hisser le président Compaoré au rang des chefs d’États africains incontournables et puissants. La France le voyait comme le stratège de la sous-région. Le réseau tissé à l’interne par ce régime Compaoré comme à l’extérieur était puissant, n’eût été le terrible vent de l’insurrection populaire. C’est alors, avec le renversement brutal et surprenant du régime Compaoré, que les choses vont prendre une tournure amère et les groupes terroristes ont... commencé à se faire sentir. 15 janvier 2016, le Cappuccino et l’hôtel Splendide sont attaqués. Un message fort adressé au premier Gouvernement Kaba. Au même moment, d’autres types d’attaques sont signalées dans le pays profond. On assiste à l’avènement d’un certain Malam Ibrahim Dicko au Nord du Burkina et au Mali. Ce dernier a endeuillé plus d’une fois les forces armées dans cette partie septentrionale du Burkina. 13 août 2017, à deux cents mètres du Cappuccino, le Café Aziz Istanbul est frappé. Bilan : 19 morts. Beaucoup avaient interprété l’attaque du Cappuccino comme la volonté des terroristes de s’en prendre à des non-musulmans, des Européens. Lorsque ces derniers ont ciblé le restaurant halal le plus huppé de la capitale, on se demande alors, pourquoi ? Pourquoi s’attaquer à un lieu dont ils savaient qu’il était majoritairement fréquenté par des musulmans ? C’est dire que les terroristes n’ont d’autres visées que de se faire voir. Ils se foutent de toute religion. Car eux n’ont pas de religion. Leur religion, c’est la terreur. Leur but, c’est de mettre à genoux le Burkina de Roch. Certains observateurs justifient ces attaques par l’engagement du Burkina dans le G5 Sahel. En tous cas, il est grand temps que le pays se dote d’un système de renseignement irréprochable pour annihiler les éventuelles attaques. Il faut doter nos FDS de moyens suffisants. Il faut la collaboration, à l’interne comme à l’externe, de tous dans cette lutte contre ces terroristes. Mais, il faut aussi implorer le secours d’Allah afin qu’Il neutralise ces vecteurs de malheurs. Abdoul Hamid TRAORE L’Autre Regard - N°044 - Septembre 2017 Interview EL HADJ OUSSENI TAPSOBA, PRESIDENT DE LA LIPF « Notre souhait, c’est que les Burkinabè vivent en paix et rien d’autre » Véritable artisan pour la paix et la tolérance, El Hadj Tapsoba Ousseni, président de la Ligue islamique pour la paix au Faso, entend faire de cette association un outil pour la promotion de la paix au Faso et le développement national. Dans cette interview exclusive, réalisée le 5 août 2017 au siège de... La Ligue, plusieurs questions de l’heure ont été abordées. L’homme a donné sans fioriture son avis sur les différentes questions. El Hadj Ousseni Tapsoba, président de la ligue : Avant, nous allons nous intéresser à votre personne, mais avant, parlez-nous de votre géniteur, El Hadj Abdoulaye Tapsoba. Il fut, pour ma connaissance, l’une des personnalités qui ont contribué à la construction de la Communauté musulmane. Depuis notre naissance, nous l’avons connu avec la communauté. Toujours aux côtés de mon père, j’ai eu la chance de connaître plus tard des pionniers de la CMBF à l’image de son premier président, El Hadj Ousmane Sibiri, et d’autres grandes figures comme El Hadj Sidiki Ouedraogo, Djêek Moré (Karabinta), et bien d'autres, qui, à l’époque, ont beaucoup œuvré pour la première association islamique. D’une manière spécifique, votre père jouait quel rôle au sein de la CMBF en son temps ? Comme je l’ai dit tantôt, nous sommes nés en trouvant qu'il militait au sein de la CMBF si bien qu’il a même occupé de grandes... responsabilités jusqu’à ce qu’il se retire sous le poids de l’âge. Il est resté un membre influent de l’association jusqu'à croupir sous le poids de l’âge. Que retenez-vous de votre père dans son implication dans la construction de la CMBF, les choses n’ont pas été aussi simples même si aujourd’hui ça semble rouler sur les rails ? En effet, elles n’étaient pas simples, tenez une confidence portant sur l’implication de mon père pour l’élargissement de la Grande Mosquée. Mon père était un commerçant, le président à l’époque, el hadj Sibiri Ousmane, l’a instruit de faire une quête auprès des jeunes commerçants dans l’intention de réunir 100 000 F CFA, une somme devant permettre de lancer les travaux. Après trois mois de collecte, il avait obtenu 85 000. Le reste de la somme fut complété par le président afin que la construction puisse démarrer. C’est pour vous dire que ces gens ont travaillé trois mois pour réunir 100 000 F pour l’extension de la Mosquée en son temps que vous voyez. Des incompréhensions persistent au niveau de la Communauté Musulmane où des remous. Quelles sont vos conseils pour une réunification définitive de la CMBF ? Vous le savez bien, je suis de la Communauté musulmane et je vais le demeurer pour toujours. Par conséquent, tout ce que je souhaite, c’est une communauté musulmane plus unie pour ratisser large. Qu’on le veuille ou pas, la CMBF est le père et la mère de toutes les associations islamiques au Burkina Faso. J’exhorte ceux qui ont en charge la gestion de l’appareil à tout faire pour prendre la direction qui puisse rassembler toute la famille musulmane de la CMBF pour l’intérêt des musulmans du Burkina Faso. Quand vous évoquez la question du rassemblement, de quoi s’agit-il exactement ? Je suis unanime que l’on peut régler d’une manière efficace et définitive en une journée ce qui se passe au niveau de la CMBF. J’ai eu la chance d’approcher les grandes figures de la structure et j’en suis convaincu que si ces personnes s’asseyaient réellement pour en discuter, le problème en serait résolu. résolu. Et cela relèverait désormais du passé parce que nous avons toujours des grands hommes au sein de la CMBF. Ce n’est pas aussi grave ces malentendus si des approches sont initiées ; il n’y a pas de raison que ces différends ne soient pas rapidement évacués. Il faut seulement que la concertation soit franche et réelle, car le Burkina Faso a besoin de cette cohésion. Pour ainsi dire que si la Communauté Musulmane se réunifie et se réconcilie entre elle-même, c’est tout le Burkina qui gagne. Les Burkinabé vous ont connu avec l’avènement de la LIPF (La Ligue Islamique pour la paix du Faso). Comment est née cette structure associative qui surplombe déjà beaucoup d’associations sur la promotion de la paix ? Vos éloges nous vont droit au cœur. La création de la Ligue part d’un constat. Vous savez que depuis 2014-2015, ce n’était pas simple. Le climat social n’est pas serein, il fallait faire quelque chose. C’est pourquoi. Suite page 6 L’Autre Regard - N°044 - Septembre 2017 5 L Interview 1 Suite de la page 5 Avec des amis, des proches, nous avons essayé de mettre sur pied cette association rien que pour la paix. C’est une structure apolitique. Les documents ont été déposés au ministère en janvier 2015 et c’est neuf mois après que nous avons eu les papiers de reconnaissance, précisément en septembre 2015. L’Assemblée générale a eu lieu le 27 décembre 2015. En moins de deux ans, la Ligue fait parler d’elle. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ? C’est une question de vision et d’approche. On a une facilité avec les uns et les autres et surtout avec la presse que je remercie de passage par votre entremise. Elle nous accompagne à tout moment, chose qui a permis d’avoir cette visibilité. Retracez-nous le parcours de la Ligue depuis son lancement officiel ? Suite à notre installation, nous avons jugé convenable d’aller soutenir nos vieilles mamans qui étaient à Tanghin (Delwendé), à l’occasion de la fête du 8 Mars par un don, qui devait leur permettre de bien fêter la Journée internationale de la femme. Des visites. De courtoisies ont échelonné notre parcours. Nous nous sommes rendus chez le Moogho Naaba, miroir de la paix au Faso, chez le chef d’État-major de la gendarmerie nationale, chez le directeur général de la police nationale. Nous avons rendu visite à l’Union syndicale, à la FAIB (Fédération des associations islamiques du Burkina Faso), au cardinal Philippe Ouedraogo, au pasteur Samuel Yameogo. Nous avons rencontré le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, le chef de file de l’opposition, le Premier ministre. Nous avons remis des paniers de reconnaissance aux femmes des radios Oméga et Savane FM pour le 8 mars 2017. Par ailleurs, nous avons organisé des panels, entre autres. Enfin, ce qui caractérise pour le moment les actions de la Ligue, c’est la mise en place d’un Conseil pour le dialogue et pour la recherche de la paix (CDRSP). Qu’entendez-vous par le mot paix et comment comptez-vous la promouvoir ? La paix, c’est cette stabilité qui nous permet de vivre tous en toute harmonie sans distinction. d’ethnies, de religions, de cultures et d’autres considérations. Donc, il faut la rechercher partout. On n’a pas de frontière aux différentes missions que nous nous sommes assignées. Quel qu'en soit le lieu où des tensions peuvent laisser présager une menace, nous sommes chargés d’y aller pour semer les graines de la paix. Quelle est votre lecture de la situation nationale faite de grève, de débat sur les kogle-wéogo, etc. ? Je comprends les revendications de ces braves travailleurs qui sont légitimes. Mais je pense qu'il faut privilégier le dialogue car chaque chose a son temps. S’il faut à chaque fois durcir les choses, vraiment, cela ne nous fait pas avancer. En tous les cas, la LIPF prône le dialogue. Il faut que les gens sachent faire violence sur eux-mêmes et ne pas vouloir à tout moment se rendre justice. Il faut plutôt faire confiance aux juridictions de notre pays. Le Conseil des sages pour le dialogue et pour la recherche de la paix a été installé le 21 mai 2017 à Royal Beach. Que pouvons-nous Savoir sur ce CSDRP ? Ce conseil, installé justement le 21 mai 2017 à Royal Beach, constitue le socle de la Ligue. Il est l'instrument véritable qui doit porter le travail de la paix dans tout le Burkina Faso. Ce conseil est composé de membres reconnus pour leur bonne moralité et pétris d’expérience dans la promotion de la paix. C’est un conseil indispensable. Et nous avons eu une rencontre avec ses Sages et institué un comité qui va piloter les activités du conseil dans les mois à venir. Qu’avez-vous à dire à ceux qui pensent qu’el hadj Tapsoba est animé par une vision politique ? J’ai voulu faire de la politique en 1992 quand j'ai été appelé à assumer la direction des jeunes d’un parti politique. Ça n'a pas marché puisque ça allait être une source de division au sein de notre famille. Au-delà de cet exemple, j’ai été responsable CDR des quartiers saints ; j’ai été sympathisant de partis politiques. Après cela, ce n’est plus mon fort, la politique. De nos jours, je ne suis pas animé par une vision politique. Aucunement pas. Nous tirons vers la fin de notre entretien, dites-nous, quelles pourraient être les grands chantiers de la Ligue et de son conseil pour les mois à venir ? Nous comptons mettre des cellules de la Ligue dans les 13 régions du Burkina Faso, qui vont constituer des antennes pour la résolution des crises dans ces différentes localités. À chaque fois qu’il y aura le besoin d’une médiation, une délégation quittera Ouagadougou pour les régions pour travailler avec ceux qui y sont déjà installés. Nous savons également que la LIPF est parrainée officiellement par Monsieur Bonkoungou Mahamadou, EBOMAF, le magnat du BTP en Afrique. Un mot sur son engagement à vos côtés ? Monsieur Bonkoungou Mahamadou est le parrain officiel de la Ligue islamique pour la paix au Faso. Ce n’est pas facile de convaincre une personnalité de telle envergure pour être un parrain officiel. Lorsque je l’ai approché, il n’a pas hésité à donner son accord du fait que lui-même étant musulman, il n’y a pas de raison qu’il n’accompagne. Pas ses frères musulmans qui veulent rechercher et construire la paix. Depuis le lancement de la Ligue, il s'est engagé à nos côtés pour nous soutenir. Entre autres de ces accompagnements, c’est le mini-car de 30 millions de FCFA flambant neuf, des aides en numéraires, c’est aussi l’inscription chaque année de nos membres pour la Mecque. Il nous a fait l’honneur et le plaisir de nous amener dans son avion privé pour la Oumra (Petit pèlerinage pendant le mois de Ramadan). Donc, il est très engagé pour nous accompagner. Et nous lui disons merci. Votre dernier mot ? Mon dernier mot c’est vraiment un cri de cœur à l’endroit d’El Hadj Inoussa Kanazoé et El Hadj Moussa Koanda de se comprendre et de se pardonner. Il y a des milliers de personnes derrière eux. Tous les deux ont beaucoup apporté aux musulmans du Burkina Faso et continuent de le faire. Au nom du comité exécutif de la Ligue islamique pour la paix au Faso et par ma voix, nous demandons à tout un chacun de faire violence sur sa personne. Ces deux hommes. d’affaires ont cherché l’argent ensemble et si par la force des choses, ils ne peuvent plus travailler ensemble qu’on évite la haine, qu’ils se pardonnent au profit des populations et surtout au nom de l’islam. Je suis bien placé pour savoir ce que ces deux hommes ont fait pour les musulmans. Je profite de votre passage pour demander aux musulmans du Burkina de prier pour ces deux messieurs. L’Autre Regard - N°044 - Septembre 2017 À vous la parole YAMTENGA L’APSMR sauve des vies en donnant du sang Créée pour promouvoir la santé des populations rurales du Burkina Faso, l’Association pour la promotion de la santé en milieu rural (APSMR) a initié dans la journée du dimanche 13 août 2017, à l’enceinte du CSPS de Yamtenga, un don de sang. Étaient présents les membres et toutes les bonnes volontés déterminés à sauver des vies. Cette démarche répond aux besoins urgents en ces temps d’hivernage où la demande de sang est très élevée. Le SG de l’APSMR,... et quelques membres donnant leur La philosophie de l’Association pour la promotion de la santé en milieu rural (APSMR) s’inscrit dans une dynamique de proximité avec les malades du milieu rural par des conseils, des accompagnements et une assistance. Pour le président de l’association, Oumar Tiemtoré, l’un des besoins des malades en cette période d’hivernage, c’est surtout le besoin en sang. C’est pourquoi elle a répondu à l’appel du Centre régional de transfusion sanguine de Ouagadougou. Elle a donc battu le rappel de ses troupes le 13 août à Yamtenga afin de sauver des vies. « Par cet acte, nous voulons montrer notre solidarité et notre compassion envers toutes ces personnes qui attendent d’être transfusées », dira Oumar Tiemtoré. L’association, qui est à sa première campagne, compte poursuivre cette œuvre utile à l’endroit des malades dans les mois à venir. Car pour les membres, « donner de son sang relève d'un acte humaniste et noble, qui ne doit pas s'arrêter en si bon chemin ». Le Centre régional de transfusion sanguine de Ouagadougou a salué cet acte de l’APSMR et a invité toutes les associations à en faire autant. Et bien avant cette journée de collecte de sang, l’APSMR a initié un tournoi de Maracana pour les jeunes autour du ballon rond. Tout ceci participe de la volonté de créer un engouement dans le monde rural, rassure le président de l’APSMR. PAR RACHID JUNIOR Une vue de quelques poches de sang recueillies L’Autre Regard - N°044 - Septembre 2017 A vous la parole « VAINCRE LA BOMBE ATOMIQUE SANS UN SEUL COUP DE FEU » Le dernier chef-d’œuvre de Dr Ahmad Sawadogo Dans sa dynamique de contribuer à une bonne compréhension de l’Islam, Dr Ahmad Sawadogo, après son ouvrage « Le vrai visage de l’Islam », revient avec un nouvel essai intitulé : « Vaincre la bombe atomique sans un seul coup de feu ». La dédicace de ce livre a eu lieu le mardi 1er août 2017 au Café-restaurant, Aziz Istanbul. Le livre est édité par les éditions Basmallah, spécialisées dans la promotion des ouvrages islamiques au Burkina Faso. présidium Dr Ahmad Sawadogo Analyses et réflexions sur l’état du monde en ce 21e siècle, marqué par les ventes d’armes et son lot de guerres qui endeuillent des États, des familles. Toutes les intelligences, les hommes de paix et partisans de la non-violence, sont mis à contribution dans la quête d’une solution miracle, afin de venir à bout de la pulsion mortelle des États. Pour Dr Ahmad Sawadogo, la solution se trouve dans l'Islam. L’exemple de la tolérance islamique est une solution pour la paix mondiale, telle est la conviction de ce savant qu’on ne présente plus. « Si les valeurs de l'islam sont acceptées et appliquées telles qu'enseignées dans le Coran et par le prophète (psl), l’humanité se débarrasserait de la haine, source de conflits et de guerres », dixit le Dr Ahmad Sawadogo, auteur de « Vaincre la bombe atomique sans un seul coup de feu ». À travers ce livre, il propose six grandes étapes pouvant amener le monde à vaincre les racines du mal pouvant conduire aux guerres. La culture islamique, Premier remède, est source de promotion de la paix et de la tolérance pour les populations et les politiques de la planète contre les fléaux de la guerre. Cette étape est dite étape d’exploration de la culture islamique. L’éducation des musulmans est la deuxième proposition faite par l’auteur. Pour lui, il s’agit par-là d’interpeler les personnes se réclamant de l’Islam à revoir leur copie. Il les appelle à cultiver davantage la tolérance, la patience. En plus, l’humanité viendra à bout des menaces si l’islam est enseigné et compris dans toutes ses dimensions. La patience face aux épreuves est une autre solution que propose l’auteur à ses lecteurs. Entre autres thèmes abordés. Pour la diffusion massive de cet ouvrage, 01 BP 1817 Ouagadougou 01 Tel: (+226) 150 37 94 30 Gel: (+226) 170 26 82 26 / 76 26 82 26 E-mail: OSif@live.fr Imprimerie - Fournitures & Mobiliers de bureau Matériels & Consommables informatiques Commerce Général, l’auteur interpelle les uns et les autres, notamment les médias islamiques à faire. siens ce chef-d’œuvre. Ce document de belle facture sera à coup sûr d’un apport certain au profit de la communauté musulmane et de la nation burkinabé et même au-delà. PAR AROUNAN GUIGMA L’Autre Regard - N°044 - Septembre 2017 JOURNÉE DE L’EXCELLENCE ISLAMIQUE La première édition prévue pour le 22 décembre 2017 Ouagadougou abritera le 22 décembre prochain la première édition de la Journée de l’excellence islamique (JEI). Placée sous le parrainage du Docteur Gaoussou Diawara, cette initiative du Réseau des journalistes et communicateurs musulmans (REJCOM) vise à promouvoir l’excellence des acteurs du monde de l’islam qui se sont démarqués aussi bien par leur travail citoyen que par leur soutien multiforme à l’endroit de l’Islam sur le plan national. Le comité d’organisation était face à la presse le 14 juin 2017 pour procéder au lancement des activités de cette journée. Dr Gaoussou Diawara, parrain du comité d’organisation de la JEI Arounan Guigma, président de la JEI Doter la communauté musulmane d'une. Vitrine de promotion de X et quelques-uns de ses innombrables acteurs modèles de développement engagés aussi bien à un niveau individuel qu'institutionnel ; telle est l’ambition du Réseau des journalistes et communicateurs musulmans (REJCOM). À travers cette édition, première du genre, le but ultime est de promouvoir et de mettre en valeur les personnalités qui œuvrent pour le développement de l’Islam au Burkina Faso. « La plupart des acteurs du monde de l'Islam sont méconnus du public alors qu'ils œuvrent jours et nuits pour la promotion de l'Islam. Il est temps de mettre un fin à cela », dixit El Hadj Mohamed Nana, président du comité d’organisation. Selon ses dires, « La JEI veut être une réponse à la problématique de la visibilité des acteurs musulmans du développement national, à la reconnaissance de leurs actions. Elle s'entend être une journée de reconnaissance de leurs efforts ici-bas en attendant la grande récompense auprès d'Allah », affirme le président du comité d’organisation El Hadj. Mohamed Nana. Pour lui, cette journée sera marquée par une exposition de produits, une conférence publique et la soirée de remise d'attestations et de trophées. Dix (10) catégories de distinctions seront faites au cours de la soirée. L’organisation de cette première édition va nécessiter un budget prévisionnel de plus de vingt-cinq millions (25.000.000) de francs CFA et mobilisera plus de cinq cents (500) invités. Le comité compte sur le soutien des bonnes volontés pour relever le défi. L’appel au soutien ne tardera pas à trouver une réponse favorable de la part d’un acteur du monde musulman qu’on ne présente plus d’ailleurs. Il s'agit du Docteur Gaoussou Diawara, qui a donné son accord de principe pour parrainer cette édition. « Quand on peut aider, il faut le faire. La JE! est une initiative qui vaut son pesant d'or. Il faut la prendre au sérieux », a-t-il dit. Tout comme lui, le comité a déjà salué les intentions d’accompagnement de plusieurs opérateurs économiques et entreprises. Par Kèlètigui OUEDRAOGO Album photos du comité d’organisation à la page 10 Les différentes catégories de nominées sont : - Les meilleures écoles, lycées et universités de l’année - Les cinq associations de l'année - Les mosquées de l’année - Les Imams, Muezzins et lecteurs de l’année - Les cinq savants de l’année - Les médias islamiques de l’année - L’institution internationale islamique de l'année - Les entrepreneurs modèles de l’année - Les cinq personnalités de l’année - Les prix d’honneurs et prix spéciaux de l’année. L’Autre Regard - N°044 - Septembre 2017 Perspective L’Autre Regard - N°044 - Septembre 2017 CONSEIL DES SAGES DE LA LIPF Mieux affûter les armes pour la promotion de la paix au Faso Installé le 21 mai dernier sous la houlette de la crème des dignitaires musulmans du Burkina Faso, le Conseil des sages pour le dialogue et la recherche de la paix a été reçu par le président de la Ligue islamique pour la paix au Faso pour une séance de travail. Dans la journée du 11 juin 2017 à l’annexe de l’Hôtel Palm Beach. Le président de la LIPF, l’objectif que les membres du conseil soient mieux informés sur la vision de la LIPF pour bien remplir leurs missions. Ils étaient pratiquement tous au complet pour cette prise de contact et d’échanges entre Sages. Pour dialoguer afin de promouvoir la paix dans ce Burkina actuel où les choses vont dans tous les sens, il faut s’outiller des techniques du moment, être bien informé du contexte socio-politique. Comme quoi « Qui veut aller loin ménage sa monture ». À tour de rôle, chaque sage prend la parole pour exprimer ses appréciations et soumettre ses doléances au Conseil. Ce furent des échanges directs entre le président El Hadj Ousséni Tapsoba et les conseillers. À l’issue de la rencontre, il est convenu de la nécessité de mettre en place une équipe restreinte pour piloter les activités du Conseil. Cette équipe est composée d’un coordonnateur et son adjoint, d’un communicateur et son adjoint, de cinq consultants et un chargé des thèmes. Les sages ont rivalisé de propositions pour réussir cette tâche. Quelques propos entendus à la rencontre : « La paix commence dans les foyers et cela doit être pris en compte par le conseil afin que nous intégrions cela dans le programme. Travaillons de gauche à droite, Cheick Moaze Ouédraogo, El hadj Ousséni Tapsoba et El hadj Konfé également à avoir la foi, devant nous permettre d’avoir une bonne conduite en tant que promoteur de la paix », dixit El hadj Kouanda Oumarou, le Yaar Naaba. « Il faut recenser les zones sensibles au Burkina et mettre en place un agenda devant permettre de travailler dans ces localités afin de réduire au maximum les germes de la discorde », selon El hadj Mohammed Doumi. « Faisons en sorte que la paix qu'incarne l'islam, nous puissions la véhiculer à travers nos activités au profit de nos populations et de notre pays », a affirmé Cheick Amidou Diallo. Dans la même veine, le Colonel Kassoum Ouédraogo, Cheick Moaze Ouédraogo, Cheick Mokthar Ouédraogo, El hadj Belem Issa, Bamogo Habi, Hadja Tiendrebeogo Kady, ont tous. souhaité bon vent à cet outil de travail mis en place par la LIPF. RACHID JUNIOR Photo de famille du conseil des sages de la LIPF L’Autre Regard - N°044 - Septembre 2017 Culture PROMOTION DE LA OUMMAH ISLAMIQUE EBOMAF veut en faire son cheval de bataille L’homme n’est plus à présenter, tant ses actions dans la sous-région que son grand cœur parlent à sa place. Bonkoungou Mahamadou, pour ne pas le nommer, Président directeur général du Groupe EBOMAF, entreprise fluorescente qui fait dans le BTP, l’hôtellerie, le commerce pour ne citer que ceux-là, il se distingue par sa grande générosité à l’endroit des populations. Sa dernière action, en date, est sans doute la somme de 100 millions de FCFA remise à l’ONG Credo pour la prise en charge des orphelins durant l’année scolaire de cette année 2017. C’est dans cette dynamique que l’homme d’affaires burkinabè veut voler au secours des associations islamiques, a appris notre journal ; le PDG du Groupe EBOMAF veut voir clair avant toute démarche constructrice. Il veut faire de l’Islam au Burkina Faso un modèle dans la sous-région. Il a donc chargé son frère et ami, le président de la Ligue islamique pour la paix au Faso (LIPF) El Hadj Ousséni Taposba, de veiller à mettre en place un comité qui va se pencher sur la question en vue de propositions objectives et durables en termes d’accompagnement de la Oummah. Puisse Allah récompenser son serviteur pour la noblesse de son intention. À suivre ! RACHID JUNIOR Don d’un car flambant neuf du PDG à la LIPF Photo de famille avec le PDG EBOMAF au président de la ligue lors de la rencontre Ebomaf L'Excellence dans le BTP L’Autre Regard - N°044 - Septembre 2017 Numéro 44 Nombre de pages 12 --