In Togo, the opposition movement behind the anti-government protests that broke out in 2017–2018 appears to reflect a greater role for Islam in politics. Tikpi Atchadam, leader of the Parti National Panafricain, was the preeminent figure in the movement, having built a solid grassroots base among his fellow Muslims. This article examines the unique role that Muslim leaders played in these protests, as well as the Faure Gnassingbé regime's strategic response. The ruling party made spurious claims against Muslim opponents, associating them with a dangerous wave of political Islam. I argue that by portraying Atchadam as the leader of a radical ethnic and religious movement with Islamist goals, Faure Gnassingbé and his supporters sought to weaken this emerging challenger and deter members of the public from backing calls for political change. The strategy also helped garner support from Western countries while simultaneously driving a wedge between Muslim community leaders.
In 2021, the United Nations noted the newfound threats of the Group for Support of Islam and Muslims (JNIM), a branch of al-Qa`ida in the Islamic Maghreb (AQIM), that extended into Burkina Faso and the Ivory Coast, stretching farther yet into Ghana, Togo, and Benin. Had an observer in 2006 had this information presented to them, they might have scarcely believed it. That year, in which AQIM was formed, the group was a thoroughly North African organization and based primarily in Algeria. Fast forward 15 years, how did AQIM end up nearly 1,300 miles away, now posing immediate threats in the states of littoral West Africa?
Relying on a combination of primary source jihadi propaganda and historical research, this report argues that over the past 30 years, al-Qa`ida and its branches and allies in North and West Africa have followed what this report calls “al- Qa`ida's Imperial Playbook,” as they have sought to expand their areas of influence southward. Al-Qa`ida's “playbook,” this report shows, is composed of five fundamental tactics: befriending or creating militant groups operating in the midst of conflict; integrating themselves into communities where those militants exist; exploiting grievances of those communities to gain sympathy; addressing internal or external dissent either passively or aggressively; and looking toward new theaters once their base is solidified. Al-Qa`ida has subsequently utilized this playbook to expand southward from its Algeria base in five distinct historical periods: from 1992- 1998; 1998-2006; 2006-2012; 2013-2017; and 2017-present. The report concludes that al-Qa`ida and its affiliates in northern and western Africa are likely to continue to use this playbook as they continue their contemporary expansion into West Africa.
La Côte d'Ivoire compte aujourd'hui 33% de Musulmans, le Bénin 13%, le Ghana 12%, le Togo 10% et le Nigeria 46%. Le premier point qu'on examine, est l'expansion de l'Islam vers le sud, le golfe de Guinée; le deuxième phenomène est l'approfondissement de l'Islam. L'auteur étudie ces deux phénomenes en prenant deux exemples: le Togo et Abidjan.
Les autorités du Bénin et du Togo doivent veiller à ce que les droits humains soient respectés dans le cadre de la lutte contre les groupes armés, a déclaré Amnesty International le 27 juillet alors que des informations font état d’arrestations et détentions arbitraires et de violations des droits à la liberté de réunion pacifique et d’expression, et alors que le président Emmanuel Macron effectue une visite au Bénin les 27 et 28 juillet 2022.
Cette étude retrace à grands traits les trajectoires locales des mouvements réformistes ivoiriens, ghanéens et béninois, leurs ouvertures à l’international et leurs éventuelles convergences, dans le contexte des grandes villes côtières que sont Abidjan, Accra, Cotonou et Porto Novo. Il s’agit de poser quelques jalons pour une histoire des mouvements islamiques sur la côte de Guinée en s’attachant de manière privilégiée à la mouvance islamique dite « réformiste », appellation générique faisant ici référence aux individus, associations, écoles, activités ou médias musulmans non identifiés par une allégeance soufie. Ce terme, que les intéressés n’utilisent jamais, permet néanmoins d’identifier une « communauté de savoir » dont l’importance relative et la visibilité surtout urbaine, n’ont cessé de s’accentuer sur la scène islamique depuis les années 1970 et plus encore 1990. Mais les mouvements réformistes sur la côte de Guinée restent foncièrement pluriels et singulièrement autonomes.
This chapter examines the role of Islam in colonial debates in imperial Germany. With the German involvement in Muslim areas in its colonies of Togo, North Cameroon, and German East Africa, experts in Berlin began to discuss policies towards Islam. An important part in these debates was played by experts in Islamic studies, most prominently Martin Hartmann, Diedrich Westermann, and Carl Heinrich Becker. Most of these experts argued for the active employment of Islam to strengthen colonial rule. In Berlin, Islam was also seen as an opportunity to advance German interests in the context of Wilhelm II’s weltpolitik. This was reflected most prominently when the emperor declared that he was a friend of the world’s three hundred million Muslims after visiting Saladin’s tomb in Damascus in 1898, and in imperial Germany’s campaign to mobilize Muslims during the First World War.
Cet article propose d’analyser comment le discours religieux est utilisé dans les élections présidentielles au Togo, aux fins de proposer un nouvel espoir à l’électorat et le conquérir. Le 22 février 2020, le fauteuil présidentiel du Togo est mis en compétition pour un nouveau mandat de cinq ans, au cours d’une élection qui présente d’importants enjeux ou pas d’un acteur à un autre. De plus, à l’ère des réseaux sociaux et des mouvements contestataires émergents sur le continent, l’importante jeunesse de la population, au fait du droit et de l’anarchie, devient de plus en plus quémandeuse d’une offre politique réelle. De ce fait, de nombreuses stratégies sont développées par les différentes parties pour ressusciter l’intérêt de l’électorat à ces joutes électorales, eu égard à un régime qui s’est inscrit depuis plusieurs années dans la conservation du pouvoir et d’une opposition qui peine à le prendre. Parmi elles, l’usage du religieux, depuis qu’un prélat a désigné M. Agbéyomé Kodjo, ancien premier ministre sous le régime Gnassingbé père, en tant que « candidat du Saint-Esprit » et candidat unique de l’opposition. Comment Dieu redonne-t-il de l’espoir dans les élections présidentielles de 2020 au Togo ? Telle est l’interrogation principale autour de laquelle s’articule ce travail, qui s’appuie sur une méthodologie empirique qualitative basée sur l’observation, les entretiens et l’analyse de contenu.
A description of social relationships among the inhabitants of the Lome's zongo, i.e. the urban ward populated with Muslims from the Sudanic hinterland. The 'make do' economy is dominated by the wealthier traders, mai gida, under a kind of patronage, derivated from traditional hospitality duties and a network of face-to-face links designated by Hausa kinship and amnity terms, which take up a special meaning in this context.
Ce chapitre examine l’histoire des mouvements étudiants à caractère religieux sur le campus de l’Université de Lomé au Togo de la création de l’établissement en 1970 jusqu’au décès du président Gnassingbé Eyadéma en 2005. Dans un premier temps, il analyse comment des associations étudiantes chrétiennes et islamiques ont pu se structurer et se développer en dépit des multiples défis pour les étudiants d’exprimer leur foi dans un contexte autoritaire. Dans un second temps, le chapitre se penche sur la gestion de cette religiosité croissante sur le campus par les administrateurs de l’établissement laïque et les accommodements religieux qu’ils ont consentis. Trois principaux arguments sont avancés. D’abord, le soutien des leaders des communautés religieuses ainsi que du personnel administratif et enseignant fut déterminant dans la création des premières associations étudiantes confessionnelles et l’attribution d’espaces pour la construction de lieux de culte. Ensuite, l’évolution de ces associations non seulement souligne que le campus constitue un microcosme de la vie sociopolitique nationale, mais illustre aussi l’importance de la dimension transnationale pour comprendre les dynamiques internes de ces mouvements. Enfin, les activités et programmes de formation proposés par les organisations religieuses participent à l’élaboration d’un « curriculum social » venant compléter le curriculum académique laïc.
L’islam est arrivé, dans ce qui deviendra l’espace territorial du Togo actuel, à partir du milieu du XVIIe siècle par le nord, le nord-ouest et le nord-est. Il faisait lentement son chemin quand survint la colonisation, à partir de 1884, qui va largement influer sur son cours. Aussi, est-il naturel de faire d’abord un bilan de la situation initiale, avant d’en décrire l’évolution entre 1884 et l’Indépendance ; il sera proposé aussi un regard sur le phénomène de la marginalisation de l’islam, parfaitement lisible dans la vie du pays pendant toute la période coloniale, ce qui, au passage, permettra de prendre connaissance de certaines données de la société musulmane nationale.
En Afrique, malgré l’existence des frontières, on assiste à une forte osmose des populations et des migrations, notamment des pays sahéliens vers les pays côtiers et vice-versa. Dans leurs milieux d’accueil respectifs, les populations migrantes sont, de plus en plus, motivées à s’installer dans des zones frontalières, aussi bien pour des questions économiques que socioculturelles. Il se crée dans ces lieux, des brassages multiformes, donnant lieu, sur le plan socioculturel, à l’émergence d’un type de société empreinte de transculturalité. Cette réalité observable aussi bien dans les zones frontalières physiques qu’au niveau des frontières intramuros est étudiée, dans une approche comparée au Togo, à partir des exemples de Sanvee Condji/Hilla Condji (zone frontalière physique) et du Terminal du sahel (frontière intramuros). A partir des enquêtes de terrain et la documentation exis-tante sur la question, l’analyse a montré que la transculturalité, loin d’être l’apanage des frontières matérielles, s’observe également, et d’ailleurs avec plus d’intensité, dans des espaces frontaliers intra-muros dont le Terminal du Sahel offre une belle illustration en favorisant l’intégration des migrants sahéliens.
Among the principle inhabitants of the northern Togolese town of Sansanne Mango, the Anufom, only the members of one of the forty named lineages possess a ‘genealogy’ which purports to extend to ancestors born significantly prior to 1764, the year in which the forbears of the Anufom overthrew the Gurma inhabitants of the village of Kondjoko and established their military camp on its site. This aberrant genealogy of the lineage Kambaya is also of interest in that it consists, in its greater part, of two written documents, the only example of the use of Arabic script for this purpose that has been discovered in northern Togo.
The jihadist groups that have laid waste to the Sahel over the past decade are creeping along the southern borders of Mali and Burkina Faso. How far south will they go? Without making a moral equivalence between the past and the present, this short essay discusses how historical, cultural and political factors could shape the new geography of armed conflict in the region. It suggests that the southern expansion of jihadist groups will ultimately depend on the timely and appropriate set of initiatives taken by coastal countries.
Editor’s Note: The following is an excerpt adapted from a forthcoming report by USIP’s Senior Study Group on Coastal West Africa. The report presents the recommendations of that study group, which consisted of current and former policymakers, prominent political scientists and economists, representatives of international organizations, and business leaders.
Le phénomène migratoire s’intensifie à travers le monde au gré des intérêts. Migrants avérés, des Sahéliens, pour des raisons diverses (climatiques, économiques, historiques) se déplacent à travers la sous-région ouest africaine. Ce travail qui s’appuie sur l’analyse approfondie des ressources documentaires et les entretiens a pour objectif d’analyser l’immigration et les stratégies d’insertion socioéconomique et spatiale des migrants sahéliens au Togo entre 1965 et 2005. Leurs mouvements déjà réels à la période précoloniale et coloniale dans le territoire togolais, s’intensifient, progressivement, du milieu de la décennie 1960 jusqu’en 2005. Le Togo leur offre des opportunités de meilleures conditions de vie et de travail. Mais ils s’y trouvent confrontés à des difficultés d’insertion liées à leur identité de migrants. En réaction, ils ont construit des stratégies de contournement de ces obstacles pour réaliser leur insertion socioéconomique et spatiale. L’insertion spatiale conditionne l’insertion socioéconomique. Les migrants sahéliens s’insèrent au Togo à partir de leurs milieux d’accueil et de résidence restés, pendant longtemps, presque exclusivement les Zongo qu’ils ont créés ou, tout au moins, peuplés. C’est à partir de ces milieux qu’ils organisent leurs activités économiques. Ils ont, au fil du temps, acquis des positions importantes et enviables dans la vie économique togolaise. Sur le plan socioculturel, ils réussissent plus ou moins leur insertion. Toutefois, bien réelle, cette insertion a des limites du fait des comportements adoptés par les migrants et les locaux.
Around 1900 German orientalists, missionaries and representatives of colonial pressure groups started a debate about the so-called Moslem world. This debate created new spaces, connecting Africa, Europe and the Ottoman Empire: It equally shaped and was shaped by old and newly invented religious traditions and it made and was made by changing coalitions between political, academic and economic interests of transnational scientific associations, local African societies and by worldwide organized missionary groups. Above all this debate shows surprising connections to current discussions and thereby provides an insight into the ongoing German discussions about modern migration and the role of religion.