There are many ways one might approach the study of Muslims as minorities in a given region. One theme of this paper on Muslim minorities in West Africa is Muslim involvement in artistic traditions both on an individual and a group level. This is illustrated with the case of Lamidi Fakeye, a Muslim Yoruba carver living in Nigeria. Fakeye is adamant that maintaining and enriching the artistic traditions of his people need not be incompatible with life as a pious Muslim. A second theme of this paper is stability and transformation in communities where Muslims as minorities live either in orthopraxis (upright practice) or in a 'mixed' state. This theme is illustrated with the cases of the city of Bonduku, located in the Akan State of Gyaman which today lies in eastern Côte d'Ivoire, where Muslim minority communities moved towards orthopraxis, and Bole, located northeast of Bonduku in the Gonja State, which is today in northern Ghana. Bole is an example of a Muslim community which sought to establish orthopraxis in an independent community, but failed. Attention is paid to one other pattern of relationship between Muslims and non-Muslims which is known today in the area west of the Black Volta region, where Muslims are involved in masking cults ('gbain'), which are used as mechanisms for controlling antisocial behaviour.
À l'instar de Boko Haram, le fondamentalisme s'appuie sur des supports variés, dont le ressort sociologique, qui lui assure un ancrage territorial. L'ancien empire de Kanem Bornou, (espace de vie des Kanouris), la forêt de Sambisa et les versants des Monts Mandara, érigés en proto-État, constituent le centre névralgique de Boko Haram. Tel est le défi qui interpelle les forces armées nationales du Nigéria, du Niger, du Cameroun, du Tchad et depuis peu la Force Multinationale Mixte.
Après la "balkanisation" de l'Afrique sud-saharienne la société musulmane locale s'est regroupée en fractions nationales. Elles se constituent en groupes de pression, contre-pouvoirs, forces politiques influentes. Les gouvernements composent avec elles ou cherchent à les utiliser en vue de renforcer une autorité parfois chancelante. Ce faisant, ils leur concèdent des créneaux d'autonomie qui les constituent parfois en "État dans l'État". De tels processus sont loin d'être uniformes, exclusifs ou immuables. Les phénomènes de politisation ou de repolitisation de l'Islam interfèrent avec d'autres processus, économiques, régionaux, ethniques, etc., et changent d'aspect selon les lieux, les groupes, les conjonctures, les stratégies des partenaires nationaux. La cohésion et la mobilisation des communautés islamiques en question sont également loin d'être assurées en toutes circonstances. L'auteur analyse le cas du Nigéria, du Niger er de la Haute-Volta.
Les auteurs de cet ouvrage, spécialistes du fait religieux ou islamique en Afrique de l'Ouest, d'origines et de générations différentes, proposent une série de relectures en islam subsaharien. Les évolutions en cours modifient progressivement les repères mis en place par la littérature scientifique des cinquante dernières années et obligent à une remise en chantier des analyses. Trois pays ont été choisis comme témoins privilégiés de l'évolution de la question musulmane en Afrique de l'Ouest : le Sénégal, le Niger et le Nigeria, qui, par leur histoire, représentent de véritables laboratoires en matière d'islam. Dans l'Afrique d'aujourd'hui, nulle part la séparation entre le politique et le religieux n'est jugée acceptable. Nul État de droit n'est jugé possible s'il n'est consacré par la sharî'a du côté musulman, et par la référence à la Bible du côté évangélique et pentecôtiste. L'islam prend donc toute sa place dans ces réveils religieux en chaîne, qui constituent sans doute, de façon paradoxale pour le spécialistes de sciences sociales, un mode d'accès imprévu à la modernité.
Based on twelve case studies (Senegal, Mali, Nigeria, Niger, Chad, Sudan, Ethiopia, Somalia, Kenya, Tanzania, Zanzibar and the Comoros), this book looks at patterns and peculiarities of different traditions of Islamic reform. Considering both Sufi- and Salafi-oriented movements in their respective historical contexts, it stresses the importance of the local context to explain the different trajectories of development.
The book studies the social, religious and political impact of these reform movements in both historical and contemporary times and asks why some have become successful as popular mass movements, while others failed to attract substantial audiences. It also considers jihad-minded movements in contemporary Mali, northern Nigeria and Somalia and looks at modes of transnational entanglement of movements of reform. Against the background of a general inquiry into what constitutes ‘reform’, the text responds to the question of what ‘reform’ actually means for Muslims in contemporary Africa.
Que sait-on de ce mouvement obscur qui est parti des milieux islamistes modestes du nord du Nigéria pour prendre de l'ampleur en réussissant l'exploit d'exporter la terreur dans les foyers des pays environnants ? Trempé dans l'univers religieux dont il revendique une certaine exclusivité, le mouvement parle un langage outrageusement hostile à la raison. Il veut se fonder une légitimité inhérente à une fausse transcendance qu'il mêle à un pragmatisme violent. A qui pourrait bien profiter cette tourmente instaurée par une des pires sectes qu'ait connues le continent africain ?
Dans le présent article l'auteur examine le 'danger' islamiste dans plusieurs pays africains au sud du Sahara, à savoir le Sénégal, la Somalie, le Niger, le Nigeria et l'Éthiopie. Il convient de ne pas dramatiser la situation sénégalaise. L'islamisme local n'a pas encore à sa tête un leader charismatique capable d'entraîner les grandes masses. Cependant, si la politique de rétablissement socioéconomique du pays du président Abdoulaye Wade devait échouer, l'islamisme pourrait progresser de manière plus sensible. Au lendemain des attentats du 11 septembre, la Somalie a retenu l'attention des Américains. Washington a exprimé sa préoccupation devant les liens possibles entretenus entre la Somalie et le réseau Al Qaïda d'Oussama Ben Laden, en dépit des démentis du gouvernement national de transition somalien, qui d'ailleurs ne contrôle qu'une partie de la capitale, Mogadiscio. Un autre pays est dans le collimateur de Washington:le Niger. Il serait cependant erroné de conclure à une islamisation prochaine du Niger. Pourtant, la stabilité de son territoire est menacée au sud, le long de sa frontière commune avec le nord islamique du Nigeria. Dans ce dernier pays, le pouvoir central n'a pas de stratégie pour contrer les prétentions islamistes, et le Nigeria est guetté par le risque d'effondrement. En Éthiopie, bien que l'islam ne soit pas la première religion, on observe des conditions d'un possible basculement dans le fondamentalisme. Faut-il se montrer embarrassé par le développement islamiste en Afrique noire? Plutôt que de répondre à cette question, il importe davantage de s'interroger sur les causes de son expansion dans le sud saharien.
Ce livre s'adresse à tous ceux qui souhaitent comprendre sans à priori, comment il y a eu diffusion de l'Islam en Afrique de l'Ouest en général et dans le pays hawsa (Niger et Nigeria) en particulier. Il s'agit d'un travail original, basé sur de longues recherches à la fois historiques et anthropologiques, qui montre quelles sont les relations politiques et économiques entre le Maghreb et les sociétés au sud du Sahara, quels sont les différents groupes de commerçants qui islamisent ces pays, à quel courant religieux ils appartiennent, dans quelles circonstances ils sont amenés à y diffuser leurs conceptions religieuses et quelles sont les conséquences de leur avènement dans les Etats subsahariens. Tout au long de cet ouvrage, l'auteur a le souci de replacer les situations singulières propres à chaque Etat en fonction du contexte général africain : ainsi, il arrive à montrer que la création, l'islamisation et les problèmes politico-religieux des sociétés africaines, telles que les Etats hawsa, sont souvent liés à la mise en place de nouvelles routes commerciales par des groupes musulmans concurrents.
This chapter focuses on campus religiosity at the Obafemi Awolowo University, Ile-Ife, Nigeria, by exploring the connection between labour activism and spiritualities. It examines the convergence of prayer practices of Christianity, Islam and African traditional religion as political praxis. It considers the sacred space and some practices that allowed three ideologically distinct religions to stay simultaneously connected. The study relies on materials gathered from in-depth interviews, participant observation and media reports. It utilizes Welsch’s (1999) transculturality and FitzGerald’s (2012) prayer performance as frameworks to bring to light religious tolerance and harmonious relationships among the three religions on the campus. The study discovers that multi-religious prayers were largely ennobled by the protesting non-academic staff’s shared identity of transcultural values. The non-teaching staff unions of Nigerian universities comprise the Senior Staff Association of Nigerian Universities (SSANU), the Non-academic Staff Union of Educational and Associated Institutions (NASU) and the National Association of Academic Technologists (NAAT). The study concludes that the paradigm of traditional African religion, with its obsession with rituals and sometimes malicious purposes, may have a polemical purpose.
This volume examines religiosity on university campuses in Sub-Saharan Africa. Focusing on both individuals and organized groups, the contributions open a window onto how religion becomes a factor, affects social interactions, is experienced and mobilized by various actors. It brings together case studies from various disciplinary backgrounds (anthropology, sociology, history, religious studies) and theoretical orientations to illustrate the significance of religiosity in recent developments on university campuses. It pays a particular attention to religion-informed activism and contributes a fresh analysis of processes that are shaping both the experience of being student and the university campus as a moral space. Finally, it sheds light onto the ways in which the campus becomes a site of a reformulation of both religiosity and sociality.
The subject of religion and the behavior of religious actors in the COVID-19 crisis appear at first glance to establish either just marginal issues or factors which have a tendency to be negative. On the other hand, there is far less public discussion on the strategic role played by religious communities as civil society partners of governments or the World Health Organization, as agencies providing charitable and pastoral assistance, and as a resource for hope and emergency management so as to successfully cope with the pandemic. This study analyzed the ambivalent role of actors in the COVID-19 pandemic in Nigeria within the framework of a theory-based empirical analysis, presents the most important developments, learning effects and problem areas yet to be addressed and finally, based on this, draws up policy recommendations for action.
This article sets out the differing approaches of three West African states (Niger, Senegal, and Nigeria) towards reconciling the multiple legal systems (Islamic, western, military) they have inherited as ostensibly secular states in regions with prominent Muslim populations. While Senegal has adopted a Family Code that appears to modify and regulate some of the perceived injustices of Islamic law in family life, a number of states within Nigeria have gone in the opposite direction, expanding Islamic law beyond family law into the criminal domain. In Niger, on the other hand, multiple systems of law co-exist uneasily, without any effective hierarchy or definitive conclusion to legal disputes carried into different legal domains. In all three cases the state does not have the capacity to effectively enforce a single coherent legal system, nor does it succeed in controlling the «justice» that so commonly occurs in extra-legal settings. Throughout West Africa legal reform must contend with the dual problems of weak state capacity to impose a unified legal system and of the vigilantism of pressure groups that may have limited mastery of the Islamic juridical tradition in an atmosphere that is nevertheless heavy with the rhetoric of a return to Islamic purity.
Terrorist attacks on the United States on 11 September 2001 overlapped with ongoing movements of Islamic fundamentalism in sub-Saharan Africa; however, these movements have not been identical, nor have they encountered uniform responses from the governments overseeing them. This is evident in the Hausa borderlands of Niger and Nigeria, where I conducted fieldwork (first begun in the early 1980s) two months after the attacks. Differences in the application of shari'a (Islamic law) on both sides of the border accentuate differences in Hausa culture and society along national (i.e., Nigérien vs. Nigerian) lines. Traditional Hausa customs that have flourished for centuries (praise-singing, drumming, group dancing, and singing) are now proscribed in the northern Nigerian state of Katsina, where shari'a is tantamount to de-Africanization. In contrast, Zinder, a neighboring state in the Republic of Niger, has so far resisted a comparable Islamization of its legal code. Cultural differentiation across the Niger-Nigeria boundary persists along religious lines, despite the status of Islam as the common faith. This inflected globalization of Islam highlights the significance of national boundaries in delimiting the influence of religious revivalism. Other differences relating to Islamization are inferred from comparing the extent of pilgrimage to Mecca and the incidence of wife seclusion in neighboring Hausa villages on each side of the Niger-Nigeria boundary.